1

JURA - Shugendo GEO...Fudo Myoo, également compagnon des pèlerins. Le bienveillant Zao Gongen restant, lui, la sentinelle des cimes dont l'image orne souvent les miroirs votifs que

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • JURA

    i i ! 1

    N° 137. Juillet 1990/32 F. Antilles, Guyane, Réunion : 35,20 F. Belgique : 234 FB. Suisse: 10 FS. Canada: S 8,95. Italie: 10000L Espagne: 1 000 Plas.

  • Chaque année, en été, des mil-liers de Japonais entreprennentl'ascension du massif sacré del'Ontake. Un «pèlerinage sur lamontagne» (traduction des idéo-grammes peints ci-dessus), per-pétuant une tradition des Yama-bushi, ordre monastique boud-dhique qui s'inflige d'austèrespénitences en vue de se purifier.Mais les jeûnes et rites de morti-fication prônés par les anciennescoutumes religieuses permettentaussi aujourd'hui aux dévots desmontagnes d'échapper au maté-rialisme moderne, et de commu-niquer avec l'«autre monde»...

    MONTS

    SACRE

    116 GEO

  • L'eau glacéefortifie les corps

    et lave lespensées

    Les gens qui obtiennent leurs«pouvoirs spirituels» grâce à desascèses, les «Shugenjya» (idéo-grammes ci-dessous et pages sui-vantes), doivent subir l'épreuve del'eau avant l'escalade. Cet exercicesert à endurcir le corps et à fortifierl'âme. Sous la surveillance d'unmoine (ci-dessus), qui veille à ceque la posture de chacun soit cor-recte, les pèlerins restent desheures sous les cascades glacées,parfois jusqu'à l'évanouissement.

  • LZL O3O

    •sjoq us sauanbB|d sep jns saïuiadS9A|}OA sejaijd sjnei ejepoine

    •un ue lusinjq sy '9u6e;uoiu e| ap19LUUIOS 8| 9JPLIJ8UB.P 1UBAB 'Smd

    !s;uapje suoqjsgo sep jns snuspaid 'sjuEjua sms\? 'juassedsi; 'sjeiuini ai \s jnsieqo B| OSAS3j6a|!Aud poddej un lueusisjiug•nsj a| jed uoiieiimu JSIUOJ^B jssneluaAjop iLjsnqBiueA saidpsjp sa-|

    suueifdsep sanbjiddnsse| ayund

  • HT CL Sf—

  • ne longue processionchemine entre les ro-chers acérés. Le soufflecourt, haché, par la

    'raideur de la paroi,'hommes et femmes pro-

    gressent lentement, hésitant à chaquepas à poser leurs sandales de paille surles pierres branlantes. Sous leur cha-peau conique, les pèlerins serrent lesdents, frissonnant dans leurs habitsblancs lorsque les brumes d'altitude sefont plus épaisses. Mais, têtus, ils avan-cent à une cadence maladroitementrythmée par les tintements des clo-

    chettes pendues à leur ceinture.Comme tous les participants n'ont ni lamême force ni le même âge, les pluscostauds soutiennent les plus vieux. Entête de chaque groupe, un moinemontre la voie menant au sommet dela montagne dont le nom est gravé surles bâtons des marcheurs : Ontake-San,la «montagne céleste».

    Tous les ans au Japon, des milliersde pèlerins se hissent au mois d'aoûtsur les pentes de ce massif culminant à3 000 mètres, loin de Tokyo, la capi-tale, située deux cents kilomètres plusà Test. Ces groupes perpétuent la tra-

    En empruntant des sentestortueuses boursouflées deracines (ci-contre), les Yama-bushi approchent le «saintdes saints», le sommet del'Ontake. Là, des épées sym-boliques empêchent l'entréedes impurs par la porte sa-crée (ci-dessus) où des ban-nières de papier et de tissuattestent la présence divine.

    124 GEO

    dition des Yamabushi, les «guerriers dela montagne», et s'infligent cette ascen-sion pour se régénérer. Fondé par EnNo Gyoia, anachorète mythique quiaurait vécu entre le vir et le vme siècle,l'ordre monastique des Yamabushireste une importante communauté dubouddhisme nippon. On l'appelle aussiShugendo, «voie de celui qui obtientses pouvoirs spirituels grâce aux exer-cices shu» (de sévères ascèses).

    Depuis toujours, escalader les cimesconstitue au Japon une aventure fasci-nante et aussi un acte de magie ero-tique. On s'y unit à l'eau des torrents,aux feux cachés dans le ventre des vol-cans; on y monte également pour ado-rer l'aube en une sorte de banquet aucours duquel l'homme affamé de lu-mière, d'émotion et de sacré dévore àtravers la chaleur et l'énergie du soleillevant l'univers sous une de ses formesles plus raffinées. Celui qui cherche às'élever ainsi devient un combattantmoderne luttant contre les difficultés del'ascension mais également contre sespropres faiblesses, sa propre fatigue.Le Bushîdo, antique code d'honneurdes samouraï, recommandait lui aussi

    Le shinto, religion animisteantérieure au bouddhisme, imposeune règle fondamentale

    de se fortifier par de longs séjours enmontagne, formidable réservoir d'éner-gie : la montagne, disait-on, dissimulaitdans ses flancs des plantes magiques etles fruits de l'immortalité... «Les Ja-ponais, raconte un pèlerin d'Ontake-San, considèrent les sommets commedes lieux sacrés. De plus, ce sont desendroits où se retrouvent les hommescourageux en quête de vérité.»

    Près de quatre-vingts pour cent duterritoire nippon sont composés demontagnes et de forêts. Les îles de l'ar-chipel qui s'étirent sur plus de troismille kilomètres, du cap Soya, à l'ex-trême nord d'Hokkaido, jusqu'à l'îlottropical de Yonaguni, sont boursou-flées de pics, de volcans en activité etfont partie d'un anneau de feu encer-clant la mer du Japon. Sur ces terresdévastées par les séismes, les typhons,de violents raz de marée et de terribleséruptions, les habitants n'ont cessé dese défendre contre les catastrophes pardes ouvrages construits de leurs mainset par... des rites d'exorcisme. On vé-nérait, par prudence, tout ce qui étaitgrand et extraordinaire sous le nom deKami, expression divine de la puissance

  • de la nature. Le shinto, religion natio-nale animiste antérieure à l'introduc-tion du bouddhisme, imposait dans cecontexte une règle fondamentale : pouragir selon la loi de la nature (garantede la paix et de l'harmonie sociale),chacun se devait d'assainir son enve-loppe charnelle afin de pouvoir absor-ber l'essence de l'univers. C'est ainsi

    Méditation, abstinencesexuelle recommandées avant les séjoursprolongés dans la montagne

    que les pratiques de purification ontpoussé les croyants jusqu'aux «fron-tières du monde» : dans les forêts, surles rives des lacs, contre les berges desrivières et, bien sûr, dans les solitudesde la montagne. Les Ko, ces groupesde Yamabushi citadins qui escaladentaujourd'hui le mont Ontake, ne s'aven-turent pas seuls : ils suivent aveuglé-ment leur guide, le Nakaza, un reli-gieux parvenu à communiquer avec lesdieux après de douloureuses ascèses,

    les sectes bouddhiques veillant toujoursà ce que la voie menant au divin ne soitjamais parcourue sans peine. Les pè-lerins eux-mêmes, à des degrés divers,épousent les directives du Gyo. Ceterme traduit une discipline et des pra-tiques permettant au croyant de dépas-ser ses conditionnements physiques etmentaux : la méditation, l'abstinencesexuelle sont recommandées avant desséjours prolongés dans la montagne.Sur place, il faudra que l'impétrantreste sous les eaux glacées des cascadeset marche sur des charbons ardents.

    «Dans cette quête spirituelle, ex-plique un moine, la montagne estcomparée à un mandala, représentationsymbolique de l'univers. C'est un la-byrinthe de formes et d'éléments : laterre, l'eau, le feu, l'air que le Yama-bushi rencontre et franchit jusqu'à at-teindre Ku, le vide. Ku est l'état danslequel tout s'annule et c'est ce qui res-semble le plus à Dieu. » Gravir la mon-tagne équivaut alors à atteindre un es-pace propice à sa propre métamor-

    L'Osore-San, la «montagnede la crainte», se dresse aunord de Honshu, l'île majeurede l'archipel nippon. Sur lesrives du lac qui repose en soncentre se rencontreraient lesforces de la Vie et celles desTénèbres. Si les croyantsviennent y honorer les âmesdes défunts avec des fleurs,certaines femmes médiums,aveugles de naissance, ser-vent également quelquefoisd'intermédiaires entre lesdieux, les morts et les vivants.

    GEO 127

  • Sur les cimes, l'énergie de lanature doit se transmettred'abord aux moines aguerrispar de longues années d'as-cèse. Ces initiés, qui entraî-nent et guident les cohortesde pèlerins, entrent fréquem-ment en transes dans lestemples juchés sur les som-mets. Les dieux protecteurss'incarnent alors en eux etsoumettent leurs corps à detrès violentes convulsions.

    phose. Sites privilégiés des anacho-rètes, les monts Kimpu, Katsugari etOmine, au sud d'Osaka, recevaient etreçoivent encore les fréquentes visitesde moines avides d'absolu. Après desannées de longues périodes de jeûnes,de purifications, de prières intermina-blement psalmodiées, ils disposent,avec la paix intérieure, de certains pou-voirs médiumniques. De temps entemps, pendant leur sommeil, ils voienten songe Fudo Myoo, le «gardien duseuil». Ce dieu protecteur, selon seshumeurs, leur suggère d'effectuer unesemaine supplémentaire de jeûne ou departir seuls, dans la montagne, et d'ydemeurer totalement silencieux. La ré-compense de ces épreuves, ce sont sou-vent des pouvoirs de voyance et de di-vination accrus.

    Pendant ces séjours d'isolement mys-tique, les hommes peuvent compter surla protection de divinités comme lesGongen, manifestations du Bouddha àl'aspect féroce, jaillis de barrières deflammes, ou sur celle, familière, deFudo Myoo, également compagnon despèlerins. Le bienveillant Zao Gongenrestant, lui, la sentinelle des cimes dontl'image orne souvent les miroirs votifsque les croyants enfouissent dans lesmonts sacrés. Le panthéon des Yama-bushi englobe un deuxième genre dedieux tutélaires; on y trouve, pêle-mêle, des maîtres légendaires, des ani-maux mythiques et des alliés divinscomme les fabuleux Tengu, défenseursdes arbres et des forêts que l'imagerietraditionnelle représente sous la formed'êtres mi-hommes, mi-faucons.

    Accompagné de si nombreuses divi-nités, le croyant est en plus soutenu parune rigoureuse hygiène alimentaire.Quand il s'agit de laver le corps detoute impureté, les régimes ne man-quent pas. Nikudaci proscrit la viande;Shiodachi interdit les aliments salés; lefameux Kokudachi, lui, ne bannit pasmoins de cinq céréales, obéissant ainsià la théorie taoïste «des trois vers».Selon celle-ci, le corps humain, dès sanaissance, est la proie de trois énergiesdestructrices dont le riz, le millet, lefroment, l'orge et le haricot sont lesnourritures de prédilection. Celui quise garde alors d'absorber ces plantesmaudites peut avoir la certitude de pro-longer sa vie. Yosho, un ascète légen-daire, appliqua strictement cette règle.Il réduisit sa ration journalière à ungrain de millet pour finir par se nourriruniquement de baies et de noisettes.Ryosan, un autre moine célèbre qui

    s'était isolé sur le mont Kimpu récitantnuit et jour des prières sacrées, ne s'ali-mentait que de feuillages. Des religieuxappliquaient le régime Mokujiki «destrois essences» qui commandait de neconsommer que des noisettes, desécorces et des pignons de pin.

    Par la suite, on appellera ces ascètesles «saints des trois elixirs». Fameuxentre tous, Mokujin Shonin, mort en1810 à l'âge vénérable de 93 ans, asculpté des milliers de bouddhas, gagesd'une foi prolifique, au cours de sesmultiples pèlerinages de montagne enmontagne. Le jeûne, et l'extase qu'ilsuscite, a séduit jusqu'à la fascinationdes adorateurs du «vide». Perdus aufin fond des forêts de Senninwaza, cer-tains sont allés jusqu'à se priver tota-lement de nourriture, s'acheminantainsi lentement vers la mort. Cetteforme de suicide rituel, le Danjiki, estprohibé depuis quelques années; maisdes fanatiques pratiquent encore l'as-

    Logé dans une méchante cabanede rondins non chauffée, l'adepte n'avaleque de chiches repas

    cèse Mokujiki au mont Yudono et Gas-san pendant des périodes de mille, deuxmille, voire trois mille jours... Là,parmi les rites de purification du mentalles plus spectaculaires, certains se li-vrent corps et âme aux douches gla-ciales des cascades en plein hiver. Cetexercice, le Mizugori, n'est réellementefficace que si le disciple s'y adonnesept fois par jour pendant cent jours !

    Parallèlement, Kangyo désigne despratiques ascétiques entreprises pen-dant les mois les plus rudes; elles aguer-rissent, dit-on, le corps contre les geléeshivernales. Logé dans une méchantecabane de rondins non chauffée,l'adepte n'avale que de chiches repas,consacrant ses journées à la méditation,immobile, sur des sommets battus parles vents et la neige. Sur les pentes dePOntake, les Yamabushi gardent unrapport privilégié avec le feu, la lu-mière et la chaleur. La traditionnellemarche sur les charbons ardents (où lepremier qui passe réduit la puissancedu feu, entraînant les autres derrièrelui) s'accompagne d'une cérémonie depurification par l'eau bouillante, Yu-date, qui se célèbre au centre d'un es-pace sacré décoré de feuilles de bam-bou où trône le chaudron empli d'eau.Après de longues incantations, l'offi-ciant s'en inonde avant d'asperger sesassistants. Ensuite, tous les pèlerins en-

    128 GEO

  • Sculptés au bord des che-mins de pèlerinage, des cer-bères de pierre repeints soi-gneusement chaque annéemenacent tout homme impurou insuffisamment préparéqui s'aventure sur les faîtesdivins, fis font partie des gar-diens des montagnes et desmonstres peuplant le fa-buleux panthéon japonais.

    tament une chorégraphie sacrée, la Ka-gura, que mènent souvent des dan-seuses. Mais ce ballet de méditation sedéroule dans une atmosphère saturéepar de l'encens urticant et asphyxiant...

    Ces rites expiatoires préparent à lamontée finale. On prétend que les sen-tiers menant aux cimes ont été tracéspar des prédécesseurs de renom appar-tenant à la mythologie Yamabushi : Ka-kume a préparé le sentier qui part deKurosawa, et Fukan a tracé celui quinaît à Otaki. Comme sur toutes lesmontagnes sacrées, l'ascension de l'On-take est ponctuée de dix étapes. A par-tir de la cinquième, le chemin estflanqué de rangées de pierres évoquantle souvenir des ascètes qui avaient en-trepris l'escalade pour honorer lesKami plusieurs siècles auparavant.Juste avant d'atteindre le sommet, lespèlerins allument au couchant des mil-liers de tablettes votives. A la nuit tom-bée, les Ko s'achemineront vers lescimes et atteindront leur récompensesuprême : l'aube vénérée. Pendant ce

    Une terre merveilleuse situéequelque part au-delà de la ligne d'horizonformée par les océans

    temps, dans un petit temple accrochéaux rochers, les médiums entreront entranse, «possédés» par les divinités.

    Les Yamabushi sont loin d'être lesseuls, parmi les ordres monastiquesnippons, à détenir dans leurs rangs mé-diums et voyants. Ces intermédiairesdivins trouvent leur origine dans les ra-cines mêmes du Japon et son peuple-ment à partir de différents groupes eth-niques. A la fin de l'ère de Jomon (300av. J.-C.), débarquèrent des popula-tions en provenance des îles mélané-siennes et de la Chine, qui introduisi-rent une société matriarcale et desfemmes médiums. D'après leurs lé-gendes, les dieux bienfaisants prove-naient d'une terre merveilleuse situéequelque part au-delà de la ligne d'ho-rizon formée par les océans. A cescroyances se sont mêlés des élémentsapportés par des peuples des monts Al-taï venant du sud de la Manchourie etde la Corée. Puis un chamanisme detype sibérien (voir GEO n° 59), trans-mis par des tribus de chasseurs et desnavigateurs de l'Arctique, est venu s'in-sérer dans le tissu religieux de Tarchi-pel. Il assurait que Dieu descendaitparmi les hommes à travers Taxe desmondes : l'arbre ou la montagne. Si laculture bouddhiste influença (à partir

    de 538 apr. J.-C.) les croyances et lesrites des Japonais, l'esprit des an-ciennes femmes médiums survit aujour-d'hui encore dans tout le pays, notam-ment à travers les Bikuni, guérisseusesitinérantes qui prophétisent sur le montKumano. Le même spiritualisme se re-trouve dans la confrérie des Ttako. Cesfemmes, aveugles de naissance, prati-quent leur culte mystérieux sur l'espla-nade du temple de l'Osore Yama.

    De même que les sommets de l'On-take sont le symbole de la montagnecéleste et ceux du pic Kumano des lieuxde paix, de même que les sources sul-fureuses du mont Tateyama incarnentles portes des mondes inférieurs, lamontagne d'Osore est l'empire de lapeur. La tradition raconte que s'y ren-contrent en son centre les forces de lavie et celles de la mort, sur un lac d'ori-gine volcanique. Alimenté par descours d'eau appelés Sainokawa, ruis-seaux où se rassemblent les âmes desenfants défunts, le lac se nourrit aussidu Sanzunokawa, le fleuve frontièreentre le monde des vivants et celui desténèbres. Au bord d'une plage du lac,les parents des disparus viennent dé-poser des offrandes de nourriture et defleurs sur de petites barquettes votives.Puis, après des prières, poussent les mi-nuscules embarcations sur les eaux, sa-luant ainsi rituellement les esprits er-rants de leurs proches.

    C'est sur l'Osore Yama que les itakodevenues médiums après de longuesannées d'ascèse et une cérémonie d'in-vestiture complexe doivent se méta-morphoser. Deux fois l'an, à l'aide d'unétrange instrument de musique à unecorde, le Ichigcnkin, une paire de ma-rionnettes et un long chapelet, elles ap-pellent les divinités et tentent d'attireren elles les âmes des défunts dont ellesdiront les messages...

    Pour fuir les villes et retrouver unpeu de leur pureté perdue, de plus enplus de jeunes Japonais entreprennentde monter aux sommets des montagnessacrées. Ils entraînent vieillards et en-fants. Considérant le zen comme tropabstrait, les Yamabushi et les disciplesdes autres ordres monastiques vont cher-cher dans les nuages une aventure in-térieure. Mais le regard tourné versl'ouest : «Dans la direction, disent moi-nes et médiums, d'où la lumière vintpour le Bouddha. Ce regard-là est ex-cellent pour graver dans la mémoire descroyants le sentiment de l'égalité deshommes devant la mort.»Philippc Lucas D

    Photos de Italo Bertolasi

    130 GEO