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le syndrome de Kennedy > maladie ou syndrome de Kennedy > maladie de Kennedy-Alter-Sung > amyotrophie bulbo-spinale de l’adulte > amyotrophie spinale et bulbaire > SMAX1 > SBMA Le syndrome de Kennedy (ou amyotrophie bulbo-spinale liée à l’X) est une maladie neuromusculaire rare, d'origine génétique. Seuls les hommes sont atteints, les femmes peuvent être porteuses de l’anomalie génétique, mais sauf exception, elles ne présentent aucune gêne. Ce document a pour but de présenter une information générale sur le syndrome de Kennedy. Il ne peut en aucun cas se substituer à l'avis d'un médecin, même s'il peut vous faciliter le dialogue avec votre équipe soignante. Destinés aux personnes atteintes de maladies neuromusculaires et à leurs familles, ils sont disponibles sur le site internet de l'AFM et auprès du Service régional de votre région. JANVIER 2008 ZOOM SUR

Kennedy - AFM-Téléthon · Zoom sur le syndrome de Kennedy Janvier 2008 Des informations médicales à la disposition des médecins non spécialiste des maladies neuromusculaires

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le syndrome de Kennedy > maladie ou syndrome de Kennedy > maladie de Kennedy-Alter-Sung > amyotrophie bulbo-spinale de l’adulte > amyotrophie spinale et bulbaire > SMAX1 > SBMA Le syndrome de Kennedy (ou amyotrophie bulbo-spinale liée à l’X) est une maladie neuromusculaire rare, d'origine génétique. Seuls les hommes sont atteints, les femmes peuvent être porteuses de l’anomalie génétique, mais sauf exception, elles ne présentent aucune gêne. Ce document a pour but de présenter une information générale sur le syndrome de Kennedy. Il ne peut en aucun cas se substituer à l'avis d'un médecin, même s'il peut vous faciliter le dialogue avec votre équipe soignante. Destinés aux personnes atteintes de maladies neuromusculaires et à leurs familles, ils sont disponibles sur le site internet de l'AFM et auprès du Service régional de votre région.

JANVIER 2008

ZOOM SUR

Zoom sur le syndrome de Kennedy Janvier 2008

SOMMAIRE

Qu'est-ce que le syndrome de Kennedy ? ............................. 4

Le syndrome de Kennedy est-il fréquent ? ? ......................... 4

A quoi est dû le syndrome de Kennedy ? .............................. 5 Le syndrome de Kennedy associe une maladie du motoneurone à des manifestations endocriniennes. ............................................................. 5 Le syndrome de Kennedy est une maladie neuromusculaire génétique récessive liée au chromosome X. .......................................................... 6

Comment se manifeste le syndrome de Kennedy ? ............... 7 Une atteinte musculaire... .................................................................... 7 ...et une atteinte hormonale ................................................................. 7 Des manifestations sont possibles chez les femmes porteuses de l'anomalie génétique ........................................................................... 8

Comment évolue le syndrome de Kennedy ?......................... 8

Dans quelles circonstances fait-on le diagnostic de syndrome de Kennedy ? ....................................................... 9

Comment affirme-t-on le diagnostic ? .................................. 9 Le syndrome de Kennedy peut être confondu avec une autre maladie. .... 11 Le diagnostic de certitude de syndrome de Kennedy repose sur la réalisation d’un test ADN. .................................................................. 11

Le syndrome de Kennedy se transmet-il ? .......................... 12 Le conseil génétique .......................................................................... 14 Le diagnostic prénatal ....................................................................... 15 Le diagnostic pré-symptomatique ....................................................... 16

La surveillance et la prise en charge médicale contribuent à prévenir les complications et à améliorer le confort de vie. ..................................................................................... 17 Les traitements hormonaux, notamment à base de testostérone ne sont pas indiqués. .................................................................................... 17 La prise en charge musculaire ............................................................ 17 La prise en charge orthopédique consiste à surveiller les déficits musculaires et à prévenir les déformations articulaires. ......................... 18 La prise en charge orthophonique est utile en cas d’atteinte bulbaire. ...... 18 La prise en charge nutritionnelle est importante pour prévenir un surpoids, un amaigrissement ou une dénutrition éventuels. ................... 19 La prise en charge des troubles endocriniens est fonction de la gêne ressentie. ........................................................................................ 20 Y'a-t-il des précautions particulières à prendre du fait du syndrome de Kennedy ?........................................................................................ 20

Rédaction :

Dr. J. Andoni URTIZBEREA Assistance Publique – Hôpitaux

de Paris, Centre de Référence

Neuromusculaire Garches-Necker-Mondor-Hendaye,

64700 Hendaye

Myoinfo, Département d'information sur les maladies neuromusculaires de l'AFM,

91000 Evry

Nous remercions pour leur contribution à ce document - M.Bendix (ergothérapeute,

AFM), - M. Frischmann (psychologue,

AFM) - L. Huynh (juriste, AFM),

- L. Rambour (juriste, AFM), - C. Réveillère (psychologue,

AFM), - Dr. A. Toutain (généticienne

clinicienne, Tours),

- et toutes les personnes concernées par cette maladie

qui ont pris le temps de relire et d'amender tout ou partie de ce

document.

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Zoom sur le syndrome de Kennedy Janvier 2008

Des informations médicales à la disposition des médecins non spécialiste des maladies neuromusculaires....................................................... 21

L'adaptation de l'environnement et l'utilisation d'aides-techniques assurent un meilleur niveau d'autonomie dans la vie quotidienne ................................................................... 21

Faire face au(x) stress que le syndrome de Kennedy est susceptible de provoquer. ................................................... 22

L'entourage peut aussi bénéficier d'un soutien psychologique ............. 23 Se ressourcer ............................................................................... 23

Où consulter et à quelle fréquence ? ................................... 24 Au moment du diagnostic ............................................................... 24 La surveillance est annuelle ............................................................ 25 Une carte personnelle de soins ....................................................... 25

Différentes dispositions réglementaires permettent de réduire les situations de handicap en lien avec le syndrome de Kennedy ......................................................................... 27

Le remboursement des soins médicaux ............................................ 27 La MDPH centralise les demandes de compensation du handicap ......... 28 Des mesures pour favoriser l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap .................................................................... 29 Où se renseigner ? ........................................................................ 31

Où en est la recherche dans le syndrome de Kennedy ? ...... 32 Ce que l’on sait ............................................................................. 32 Ce qu’on ignore ............................................................................ 33 Ce que l’on essaie de faire.............................................................. 33

Comment est organisée la recherche dans le syndrome de Kennedy ? ........................................................................... 35

Comment aider les chercheurs et la recherche ? ................. 36

Un peu d'histoire... .............................................................. 38

Pour en savoir plus : ........................................................... 39 Les Repères ................................................................................. 39 Numéros de téléphone utiles .......................................................... 40 Sites internet : ............................................................................. 40

Glossaire ............................................................................. 41

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Qu'est-ce que le syndrome de Kennedy ? Le syndrome de Kennedy (ou amyotrophie bulbo-spinale liée à l’X) est une maladie neuromusculaire rare qui se traduit par une atteinte du neurone moteur qui conduit l’influx nerveux de la moelle épinière au muscle (second motoneurone ou motoneurone périphérique) et de certaines glandes endocrines. Il est dû à une anomalie génétique située dans le gène codant le récepteur aux hormones mâles (androgènes). Il se transmet selon un mode récessif lié au chromosome X : seuls les hommes sont atteints, les femmes peuvent être porteuses de l’anomalie génétique, mais sauf exception, elles ne présentent aucune gêne. Les hommes atteints présentent des signes d’insuffisance d'androgènes et une faiblesse musculaire. Le syndrome de Kennedy survient essentiellement à l’âge adulte, avec une évolution relativement lente dans l’ensemble.

Le syndrome de Kennedy est-il fréquent ? ? Le syndrome de Kennedy est très rare. Sa prévalence est de 1 garçon atteint sur 50 000 naissances mâles. On peut ainsi estimer entre 5 et 8 le nombre de nouveaux cas en France chaque année, et à 200 le nombre total de personnes atteintes vivant sur le territoire national. Cette fréquence est sans doute sous-estimée car la maladie est assez souvent mal ou tardivement diagnostiquée. Le syndrome de Kennedy a été observé dans toutes les populations, avec vraisemblablement un pic de fréquence dans les populations japonaises et scandinaves (notamment sur la côte ouest de la Finlande). Dans les deux cas, un effet fondateur a été mis en cause.

Une maladie est dite rare quand elle touche moins d'une personne sur 2 000. Les maladies rares font

l'objet d'une politique de santé publique commune dans les

domaines de la recherche, de l'information et de la prise en

charge. WEB www.orphanet.fr

WEB www.eurordis.org/ >page d'accueil en français > Maladies rares & médicaments orphelins

WEB www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/ > Santé > Les

dossiers de la santé de A à Z > Maladies rares

Les maladies (d'origine) génétiques sont des maladies dues

à des anomalies de l'ADN, c'est-à-dire de l'information qui détermine le fonctionnement biologique de notre

organisme. Cette information est présente dans nos cellules sous

forme de chromosomes, elle nous est transmise par nos parents et

nous la transmettons à nos enfants. C'est pourquoi les maladies

génétiques sont souvent familiales, c'est-à-dire qu'il peut y avoir

plusieurs membres d'une même famille atteints par la maladie

génétique.

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A quoi est dû le syndrome de Kennedy ? Le syndrome de Kennedy associe une maladie du motoneurone à des manifestations endocriniennes. Le syndrome de Kennedy n'est pas une maladie due à un microbe (bactéries ou virus) : il n'est pas contagieux. C'est une maladie génétique due à une modification de l'ADN. Dans la maladie de Kennedy, l'ADN est muté au niveau du gène du récepteur aux androgènes. Lorsque le récepteur est défectueux, il s’accumule sous la forme de petits amas (inclusions) dans les cellules qui expriment le gène (organes sexuels mais aussi muscle, peau et motoneurones de la moelle épinière et du tronc cérébral). L'accumulation de ces inclusions serait toxique ; dans le noyau elles seraient responsables de la mort des motoneurones alors que les inclusions cytoplasmiques expliqueraient notamment les manifestations endocriniennes de la maladie. Le motoneurone est une cellule nerveuse qui conduit le signal de contraction jusqu’au muscle. Dans le syndrome de Kennedy, le motoneurone atteint (motoneurone périphérique) se situe dans la moelle épinière et reçoit les signaux de commande du cortex cérébral qui contrôle les mouvements volontaires, via un premier motoneurone (motoneurone central). Alors que dans le syndrome de Kennedy, seul le deuxième neurone est atteint, dans la SLA le premier et le deuxième motoneurones sont tous les deux atteints. Du fait de l'atteinte des motoneurones, il y en a moins pour déclencher la contraction des fibres musculaires, ce qui entraine une diminution du nombre de fibres musculaires fonctionnelles, d'où le manque de force et la fonte musculaire (amyotrophie). Les manifestations endocriniennes sont liées à une insensibilité aux androgènes, hormones qui stimulent physiologiquement le développement et le maintien des caractères sexuels masculins.

Un récepteur est une protéine située sur la membrane d'une cellule ou dans une cellule, sur laquelle se fixe spécifiquement une autre molécule pour déclencher une réponse biologique particulière. Les androgènes sont les hormones mâles, fabriquées et secrétées par les gonades (testicules chez l'homme et ovaires chez la femme) et les glandes surrénales. Le plus connu des androgènes est la testostérone. La moelle épinière est la partie du système nerveux central situé à l'intérieur de la colonne vertébrale, en dessous du tronc cérébral. Elle est constituée de cellules et de fibres nerveuses (neurones et leurs prolongements) qui traitent et relaient l'information circulant entre le cerveau et les organes (muscles, peau, poumons...). Le tronc cérébral est la partie du système nerveux central situé entre le cerveau et la moelle épinière. Il est constitué par le tronc cérébral, la protubérance et le bulbe rachidien. Le système endocrinien fabrique les hormones qui régulent de nombreuses fonctions de l'organisme (nutrition, croissance, reproduction, …).

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Le syndrome de Kennedy est une maladie neuromusculaire génétique récessive liée au chromosome X. Chez un homme la maladie se manifeste car l'anomalie génétique, située sur l'unique chromosome X qu'il possède ne peut être compensée par un autre chromosome X. La plupart des femmes porteuses de l'anomalie génétique en cause dans le syndrome de Kennedy ne ressentent aucune gêne physique. Exceptionnellement, la maladie se manifeste chez certaines d’entre elles présentant un ou deux chromosomes X mutés.

Normalement, les androgènes se fixent sur le récepteur aux androgènes pour déclencher une réponse biologique au niveau de la cellule : les gènes impliqués dans le développement des caractères sexuels masculins sont exprimés. Le récepteur aux androgènes muté est devenu "insensible" : la testostérone ne s'y fixe plus et le récepteur s'accumule dans le noyau et le cytoplasme de la cellule.

Les chromosomes sont de fins bâtonnets visibles au microscope

dans le noyau des cellules qui sont en train de se diviser. C'est dans les

chromosomes que se situe le support de l'information génétique :

l'ADN. Les cellules de l'être humain, comportent 23 paires de

chromosomes (soit 46 chromosomes). Vingt-deux paires

sont constituées de 2 chromosomes identiques, appelés autosomes. La vingt-troisième paire est constituée

des chromosomes sexuels, XX chez la femme et XY chez l'homme.

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Comment se manifeste le syndrome de Kennedy ? À chacun son histoire. Chaque maladie neuromusculaire se manifeste différemment d'une personne à l'autre : tel signe ou symptôme apparaitra chez une personne à tel moment de l'évolution de la maladie alors qu'il apparaitra plus tard, plus tôt ou pas du tout chez une autre personne. La description présentée ici rassemble tous les signes qui peuvent être rencontrés dans la maladie de Kennedy. Elle peut ne pas correspondre exactement à votre situation sans que cela ne remette en cause votre diagnostic. Une atteinte musculaire... Le syndrome de Kennedy se manifeste chez l'homme adulte (entre 20 et 40 ans habituellement) par l'apparition progressive d'une faiblesse musculaire (hypotonie), accompagnée parfois d’une fonte musculaire (amyotrophie), au niveau des membres inférieurs et, dans une moindre mesure, au niveau des membres supérieurs. La personne atteinte de syndrome de Kennedy présente des troubles de la marche, des crampes musculaires parfois douloureuses, et des petites contractions involontaires à la surface des muscles appelées fasciculations. Au niveau des mains, on note assez souvent un tremblement fin gênant parfois l’écriture. L’atteinte musculaire est généralement symétrique. Une kinésithérapie régulière permet d'entretenir la musculation et la souplesse des membres et de soulager d'éventuelles douleurs. Les muscles bulbaires sont atteints des dizaines d'années plus tard. Cette atteinte peut entraîner des difficultés pour avaler (troubles de la déglutition), une modification de la voix (voix nasonnée), une gêne pour parler (troubles de l’élocution) et parfois une atteinte respiratoire. Les muscles de la langue peuvent être touchés (atrophie de la langue), ainsi que, plus rarement, les muscles du visage. Certains patients ont pu rapporter des troubles mineurs de la sensibilité parfois confirmés lors de l’électromyogramme. Une prise en charge orthophonique des troubles de la déglutition et de la parole permet de limiter les conséquences de l'atteinte des muscles bulbaires. ...et une atteinte hormonale La particularité du syndrome de Kennedy tient dans l’association de ces troubles moteurs à des manifestations endocriniennes, à type d'insuffisance en androgènes. En fonction du degré d’insensibilité du récepteur aux androgènes, on observe une augmentation du volume de la poitrine (gynécomastie), une fertilité réduite, une impuissance sexuelle et une diminution de volume voire une absence des testicules. Souvent, ces manifestations, d'intensité variable selon les personnes, précèdent, parfois de nombreuses années, l’apparition des troubles moteurs. D’autres troubles liés au métabolisme des sucres (hyperglycémie) ou des graisses (hyperlipidémie, hypercholestérolémie) peuvent être notés occasionnellement.

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Ni atteinte cardiaque, ni atteinte intellectuelle n'ont été décrites dans la littérature médicale sur le syndrome de Kennedy. Des manifestations sont possibles chez les femmes porteuses de l'anomalie génétique Comme dans beaucoup d’autres affections héréditaires liées au chromosome X, les femmes qui portent l’anomalie génétique responsable du syndrome de Kennedy présentent très occasionnellement quelques symptômes. Il s’agit essentiellement de troubles moteurs (fatigabilité, crampes, tremblement des extrémités) survenant à un âge tardif. La grande majorité de ces femmes possèdent une version mutée et une version valide du gène. Plus rarement, certaines femmes ont deux versions mutées du gène sans paraître plus gênées que les premières.

Comment évolue le syndrome de Kennedy ? L’histoire naturelle du syndrome de Kennedy n’est pas encore connue avec précision du fait du petit nombre de personnes atteintes et aussi à cause de l'hétérogénéité existant entre les différents patients concernés. Il est donc difficile de prédire précisément l’évolution de la maladie à titre individuel. Il est admis que le syndrome de Kennedy est une maladie d’origine neuromusculaire d’évolution lente ; il existe néanmoins des formes plus graves ou évoluant plus rapidement. Ce sont les troubles de la déglutition et/ou de la fonction respiratoire (complications bulbaires) qui font la gravité de la maladie. Au risque de faiblesse progressive de certains muscles respiratoires (notamment du diaphragme) s’ajoutent les risques de fausses routes alimentaires dues à la faiblesse de certains muscles de la gorge (muscles pharyngés). Du fait d’une gêne croissante à la marche, un certain nombre de patients ont recours à un scooter électrique ou un fauteuil roulant 20 à 30 ans après l'apparition des premières difficultés. Le test génétique ne permet pas vraiment de prédire le potentiel évolutif (l’évolutivité) de la maladie. En revanche, on sait désormais que plus l’expansion de triplets CAG est grande, plus précoce sera le début de la maladie. L'importance des manifestations endocriniennes est également corrélée à la taille de l’expansion.

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Dans quelles circonstances fait-on le diagnostic de syndrome de Kennedy ? Dans la très grande majorité des cas, il s'agit d'un homme adulte qui ressent une gêne s’aggravant au niveau des membres inférieurs : fatigue musculaire, difficultés à la marche, crampes plus ou moins douloureuses. L'atteinte des muscles de la parole et/ou de la déglutition (muscles bulbaires) apparaît tardivement dans l’évolution et est rarement un motif de consultation initiale. Plus rarement, la personne consulte à un âge plus précoce (parfois à l’adolescence) pour une augmentation du volume de la poitrine (gynécomastie). Le bilan médical fait apparaître une diminution du volume (atrophie) des testicules et une insuffisance de production des spermatozoïdes (azoospermie) en rapport avec une insensibilité du récepteur aux androgènes. Il ne met pas toujours en évidence de troubles moteurs qui peuvent être très discrets voire absents à ce stade. Ailleurs, le diagnostic va être fait à l’occasion d’une enquête familiale. Lorsqu'un diagnostic de syndrome de Kennedy est porté chez quelqu'un, le généticien établit un arbre généalogique de la famille et détermine quels membres de la famille sont à risque d'être porteurs de l'anomalie responsable de la maladie. Le test génétique de dépistage du syndrome de Kennedy est alors proposé à ces personnes à risque. C'est ainsi que certains membres de la famille peuvent apprendre qu'ils sont porteurs de l'anomalie génétique sans en ressentir aucune gêne. Un autre cas de figure concerne les révisions de diagnostic : une autre maladie neuromusculaire a été diagnostiquée chez une personne en fait atteinte du syndrome de Kennedy, et l'évolution des symptômes fait que ce diagnostic initial est remis en question. C’est tout particulièrement le cas avec la maladie de Charcot (ou sclérose latérale amyotrophique ou SLA) laquelle peut mimer, surtout en début d’évolution, un syndrome de Kennedy. La pratique du test génétique au moindre doute permet d'établir le bon diagnostic.

Comment affirme-t-on le diagnostic ? Le médecin, au cours d’un examen clinique minutieux, se fait une opinion sur le diagnostic de la maladie en observant certains signes évocateurs : augmentation du volume de la poitrine (gynécomastie), diminution du volume (atrophie) des testicules, troubles moteurs. Les réflexes ostéotendineux sont affaiblis ou absents. Pour confirmer le diagnostic de syndrome de Kennedy, il prescrit des examens complémentaires standard : dosages des enzymes musculaires, électromyogramme, dosages hormonaux. Une des premières étapes diagnostiques en présence de symptômes musculaires est de mesurer le taux sanguin d'une enzyme musculaire connue sous le nom de créatine kinase (CK ou CPK pour créatine phospho-kinase). En effet, lorsque les cellules musculaires "souffrent", elles ont tendance à libérer dans la circulation sanguine une grande quantité de créatine kinase. C'est le cas dans les myopathies, mais aussi lorsque l'on a fait un effort musculaire important (course de fond, grand ménage...) ou après une biopsie musculaire ou un électromyogramme.

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Le dosage des enzymes musculaires en pratique Le dosage des enzymes musculaires nécessite une prise de sang. Il est important de ne pas avoir fait d’effort violent, ni d'avoir passé d'électromyogramme dans les 24 à 48 heures précédant la prise de sang (cela entraine une élévation transitoire des enzymes musculaires). Dans le syndrome de Kennedy, les enzymes musculaires (CPK) sont modérément élevées ou normales. L'électromyogramme est un examen pratiqué lorsqu'il existe des difficultés motrices. Il permet en particulier de savoir si la faiblesse musculaire est liée à une atteinte nerveuse (origine neuropathique ou neurogène) ou une atteinte de la fibre musculaire elle-même (origine myopathique ou myogène). L'électromyogramme en pratique L'électromyogramme (EMG) est un examen qui consiste à recueillir à l'aide de fines aiguilles - servant d'électrodes – implantées dans le muscle, les signaux électriques transmis par les nerfs ou émis par les fibres musculaires au repos, pendant et après un mouvement. C'est un examen qui peut être désagréable (piqûre lors de l'insertion de l’aiguille, appréhension et impressions déplaisantes lors des stimulations électriques). Il dure généralement entre 30 minutes et 1 heure 30 à l'issue de quoi le médecin peut donner une première opinion. L'interprétation définitive des résultats est envoyée au médecin qui a prescrit l'électromyogramme dans les jours qui suivent. Il faut éviter de se passer des crèmes sur la peau avant l’examen, car cela peut perturber la captation du signal. Dans le syndrome de Kennedy, l’électromyogramme montre un tracé évoquant une atteinte du motoneurone (on parle d’aspect neurogène). Les dosages hormonaux montrent un taux normal d’androgènes. En effet, dans le syndrome de Kennedy la quantité d'hormones produite est normale, c'est le récepteur de cette hormone qui ne joue pas parfaitement son rôle ; il est devenu insensible aux androgènes. Face à une atteinte musculaire dont l'origine n'apparaît pas clairement, l'observation d'un prélèvement de muscle (biopsie musculaire) permet de resserrer le champ des hypothèses diagnostiques. La biopsie musculaire en pratique Le plus souvent la biopsie musculaire est réalisée au cours d'une petite intervention chirurgicale sous anesthésie locale qui nécessite une hospitalisation de quelques heures. Chez l'enfant, la biopsie nécessite parfois la prise de médicaments tranquillisants avant l'intervention (prémédication), voire une anesthésie générale. Il est recommandé d'éviter de prendre des médicaments anticoagulants ou de l'aspirine dans les jours qui précèdent l'intervention. La biopsie musculaire est parfois réalisée à l'aide d'une aiguille creuse sous anesthésie locale. Il n'y a pas d'intervention chirurgicale, mais la faible taille des fragments prélevés et l’absence d’orientation des prélèvements limitent son utilisation. Les prélèvements sont étudiés en laboratoire, et selon les analyses demandées, l'obtention des résultats demande du temps (de quelques semaines à quelques mois).

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Dans le syndrome de Kennedy, la biopsie musculaire (prélèvement d’un petit morceau de muscle au niveau de l’épaule ou de la cuisse) n’apporte pas d'éléments décisifs pour le diagnostic. Depuis 1991, un test génétique à visée diagnostique permet de détecter l’anomalie génétique localisée sur le chromosome X et d’affirmer ainsi le diagnostic de syndrome de Kennedy L'analyse génétique en pratique L'analyse génétique nécessite une prise de sang à partir de laquelle l'ADN des cellules sanguines (globules blancs) est extrait puis étudié en laboratoire de génétique moléculaire. Ces techniques sont complexes à réaliser et nécessitent souvent plusieurs semaines à plusieurs mois d’analyse. Les médecins spécialistes des maladies neuromusculaires n’ont généralement pas trop de difficultés à penser à un syndrome de Kennedy tant l’association de troubles endocriniens et de troubles moteurs par atteinte du motoneurone est évocatrice. La maladie de Kennedy peut induire en erreur des neurologues moins avertis aboutissant à une longue, et généralement pénible, errance diagnostique, ce d'autant que cette maladie se présente parfois de façon atypique. Le syndrome de Kennedy peut être confondu avec une autre maladie. Le problème du diagnostic se pose en effet avec une autre maladie du motoneurone, la sclérose latérale amyotrophique (SLA), qui est beaucoup plus fréquente que le syndrome de Kennedy et surtout qui évolue beaucoup plus rapidement. La SLA apparaît plus tardivement et comporte, en plus de l’atteinte du second motoneurone (ou motoneurone périphérique), une atteinte du premier motoneurone (ou motoneurone central, qui relie le cortex cérébral moteur à la moelle épinière et s’articule ensuite avec le deuxième motoneurone) avec comme conséquence l'apparition de troubles de la motricité caractéristiques (syndrome pyramidal et spasticité) qui permettent de distinguer les deux maladies. Le syndrome de Kennedy peut être confondu avec la SLA en particulier lorsque les manifestations endocriniennes - augmentation de volume de la poitrine, diminution du volume des testicules - sont absentes, quand il s’agit d’un cas isolé (c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’antécédents familiaux), ou encore au début de la maladie. La confusion est d'autant plus préjudiciable que le pronostic de la SLA est très sombre. Ce type d’erreur n'est malheureusement pas rare comme en témoignent de nombreux patients participant à des forums de discussion. Ce sont dans ces situations diagnostiques difficiles que le test génétique prend tout son intérêt. Le diagnostic de certitude de syndrome de Kennedy repose sur la réalisation d’un test ADN. Cette analyse, simple et fiable, consiste à rechercher l'anomalie génétique spécifique sur le bras long du chromosome X à partir d’un prélèvement sanguin standard. Les résultats permettent de mettre en évidence et de mesurer l’expansion de trinucléotides CAG. A l’état normal, les personnes portent une expansion allant jusqu’à 34 triplets CAG. La maladie se développe à partir d’une expansion de 38 triplets et au-delà. Il n’existe pas, en revanche, de consensus sur la signification pathologique éventuelle des expansions comprises entre 35 et 37 triplets.

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Le syndrome de Kennedy se transmet-il ? Le syndrome de Kennedy est une maladie génétique : il est lié à une anomalie au niveau du gène du récepteur aux androgènes situé sur le chromosome X. N'ayant qu'un chromosome X, les hommes possèdent un seul exemplaire de ce gène, alors que les femmes, qui ont deux chromosomes X, en possèdent deux exemplaires différents, chacun étant hérité d'un de leur parent. Le syndrome de Kennedy se transmet sur le mode récessif lié au chromosome X. Seuls les garçons touchés par une anomalie sur le gène du récepteur aux androgènes présentent des manifestations de la maladie. Ce chromosome X avec anomalie génétique peut être transmis à sa descendance. Toutes les filles héritent du chromosome X de leur père. Dans le syndrome de Kennedy, ce chromosome est touché par l'anomalie

Les chromosomes sont de fins bâtonnets visibles au microscope

dans le noyau des cellules qui sont en train de se diviser. C'est dans les

chromosomes que se situe le support de l'information génétique :

l'ADN. Les cellules de l'être humain, comportent 23 paires de

chromosomes (soit 46 chromosomes). Vingt-deux paires

sont constituées de 2 chromosomes identiques, appelés autosomes. La vingt-troisième paire est constituée

des chromosomes sexuels, XX chez la femme et XY chez l'homme.

Transmission récessive liée au chromosome X par le père. L'anomalie génétique responsable du syndrome de Kennedy est située sur le chromosome X. Un homme porteur de l’anomalie génétique sur son chromosome X est atteint par le syndrome de Kennedy. Ce chromosome peut être transmis à ses filles. Sauf exception, elles ne présenteront pas de signes de la maladie mais pourront à leur tour transmettre le chromosome X avec anomalie à leur descendance (transmettrices). Les garçons eux reçoivent un chromosome Y et ne présentent aucun risque de développer la maladie.

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génétique en cause ; les filles ne développeront pas la maladie comme leur père, sauf exception, mais ce chromosome X pourra être transmis à leur descendance. La plupart des femmes porteuses de l'anomalie génétique en cause dans le syndrome de Kennedy ne ressentent aucune gêne physique. Très rarement, la maladie se manifeste chez certaines d'entre elles présentant un ou deux chromosomes X mutés. Tous les garçons reçoivent un chromosome Y de leur père. Si leur père est atteint du syndrome de Kennedy, en héritant de son chromosome Y, ils ne sont pas touchés par l'anomalie génétique dans le gène du récepteur aux androgènes et ne développent pas la maladie. La transmission de la maladie est arrêtée dans cette branche de la famille. Les femmes qui ont une anomalie génétique dans un de leurs deux exemplaires du gène du récepteur aux androgènes ne présentent généralement aucune gêne, sauf exception, mais le chromosome X avec l'anomalie peut se transmettre à leur descendance avec un risque sur deux (50%) : - pour chaque garçon à naître, le risque d'être atteint du syndrome de Kennedy est de 1 sur 2 (50%) ; - s'il s’agit d’une fille, le risque que celle-ci soit à son tour porteuse de l'anomalie génétique est de 1 sur 2 (50%).

Transmission récessive liée au chromosome X par la mère. Le génome de chaque personne est réparti sur 23 paires de chromosomes, 22 homologues deux à deux et identiques dans les deux sexes, les autosomes, et deux chromosomes sexuels (XX chez les femmes et XY chez les hommes). Les 2 chromosomes X possèdent les mêmes gènes, au même emplacement, mais les 2 copies du gène chez une femme peuvent exister en versions différentes. Le chromosome Y porte des gènes différents de ceux portés par le chromosome X. L'anomalie génétique responsable du syndrome de Kennedy est située sur le chromosome X. La maladie ne se manifeste que si l’anomalie génétique est portée par l’unique chromosome X chez un homme. Une femme porteuse de l’anomalie génétique sur un seul de ses chromosomes X n’est pas malade, sauf exception. Ce chromosome peut être transmis à sa descendance : chacun de ses garçons a un risque sur deux d’être malade et chacune de ses filles un risque sur deux d'avoir elle aussi un chromosome X porteur de l'anomalie (transmettrice).

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Le syndrome de Kennedy étant dû à une expansion de triplets CAG, il y a aussi un risque de voir la maladie se déclencher plus précocement et être plus grave chez les descendants des générations futures, s'ils sont atteints. C’est ce que l’on appelle en génétique le phénomène d’anticipation. L’impact de ce phénomène est néanmoins assez difficile à mesurer dans le cas particulier du syndrome de Kennedy. Le conseil génétique Le conseil génétique s'adresse aux personnes atteintes ou ayant des apparentés présentant une maladie génétique. Le généticien recueille lors d'un entretien détaillé les informations sur l’histoire de la maladie, les antécédents personnels et familiaux, et les symptômes présentés. Il établit un arbre généalogique retraçant la répartition dans la famille des personnes atteintes de maladie de Kennedy (chez qui la maladie a été diagnostiquée ou est suspectée). En fonction de ces premiers éléments, le généticien peut proposer la réalisation d'un test génétique pour confirmer l'absence ou la présence de l'anomalie génétique en cause dans le syndrome de Kennedy. En parler avec les autres membres de la famille en pratique Au cours de la démarche de conseil génétique, vous serez peut-être amené à informer les membres de votre famille de l'existence d'une maladie d'origine génétique et à proposer à certains de prendre contact avec la consultation de génétique pour confirmer, s'ils le souhaitent, la présence ou l'absence de l'anomalie génétique en cause dans la maladie. C'est à vous d'en prendre l'initiative. Les professionnels de la consultation de génétique (généticien, conseiller en génétique ou psychologue) sont là pour vous aider et peuvent vous donner des conseils sur la manière d'aborder ces informations et vous fournir des documents explicatifs. Pour un couple dont l'un des membres est atteint, ou susceptible de transmettre le syndrome de Kennedy, et qui a le projet d’avoir un enfant, une consultation avec un généticien-clinicien, dans le cadre du conseil génétique, permet d'évaluer le risque pour leur descendance d'être atteinte. Au vu de l'arbre généalogique et des résultats des tests génétiques, il informe le couple sur la possibilité d'un diagnostic prénatal. Rencontrer le généticien avant tout projet de grossesse permet d'avoir le temps nécessaire pour recueillir l’ensemble des informations et réaliser les examens utiles, afin que le couple évalue le risque encouru dans les meilleures conditions. Selon la loi, le diagnostic prénatal ne peut être pratiqué que pour détecter des "affections d’une particulière gravité". Pour le syndrome de Kennedy, le diagnostic prénatal est possible et vise à détecter pendant la grossesse, chez l'embryon ou le fœtus, l'anomalie responsable de la maladie. Il repose sur l’analyse de l’expansion des triplets sur un prélèvement fait au niveau du futur placenta (villosités choriales) ou du liquide amniotique en début de grossesse. Où trouver une consultation de génétique en pratique Il existe des consultations de génétique dans tous les Centres Hospitaliers Universitaires et dans certains hôpitaux généraux. La liste et les coordonnées des consultations de conseil génétique sont disponibles sur le site WEB www.orphanet.fr/ ou par téléphone au numéro Maladies Rares Info Services au 0 810 63 19 20 (prix d'un appel local).

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Les personnes peuvent s'adresser à une consultation de conseil génétique de leur propre initiative ou être envoyées par un médecin généraliste ou un spécialiste d'un Centre de référence neuromusculaire. Le diagnostic prénatal Un diagnostic prénatal permet de déterminer, au début d'une grossesse, si l'enfant à naître est porteur ou non d'une anomalie génétique en cause dans le syndrome de Kennedy et dont un parent est porteur. Selon la loi, (Lois de bioéthique), il ne peut être pratiqué que "dans le but de détecter in utero chez l'embryon ou le fœtus une affection d'une particulière gravité. Il doit être précédé d'une consultation médicale de conseil génétique." (Article L. 2131-1 du code de la santé publique). Si l'anomalie génétique est connue chez l'un des parents et que ceux-ci sont demandeurs, un diagnostic prénatal peut être proposé. Les enjeux de ce diagnostic doivent être bien pesés car ils posent la question de l'interruption de la grossesse. Rencontrer le généticien-clinicien avant de démarrer une grossesse permet d'avoir le temps nécessaire pour recueillir l’ensemble des informations et réaliser les examens utiles. Le couple peut ainsi évaluer le risque encouru dans les meilleures conditions. Au cours de cette période, l'accompagnement par un psychologue soutient le couple face aux décisions qu'il doit prendre. Se faire aider par un psychologue en pratique Ne pas hésiter à demander à voir un psychologue. S'il n'y en a pas au sein même de la consultation de génétique, demander à l'équipe médicale les coordonnées de psychologues avec lesquels ils travaillent régulièrement et qui connaissent bien les maladies génétiques. Quand un couple souhaite un diagnostic prénatal, le généticien-clinicien présente le dossier à un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (constitué par un médecin généticien, un gynécologue-obstétricien, un pédiatre ou un spécialiste des maladies neuromusculaires et un psychologue), lequel statue sur la recevabilité de la demande. Le diagnostic prénatal en pratique Le diagnostic prénatal repose sur l’analyse génétique de l'ADN extrait soit à partir d'un prélèvement du tissu qui entoure le fœtus (les villosités choriales, qui vont devenir le placenta au cours de la grossesse), soit à partir d'un prélèvement de liquide amniotique. Une échographie est pratiquée pour étudier l'accessibilité du tissu à prélever. Le prélèvement, réalisé par un gynécologue-obstétricien, est rapide et nécessite un séjour hospitalier de quelques heures. Une anesthésie locale est parfois nécessaire et la prise d’un médicament contre l’anxiété peut être proposée. Effectuée au travers de la peau du ventre de la mère, la manœuvre de prélèvement est guidée par échographie afin de choisir avec précision l’endroit le plus favorable pour effectuer le prélèvement et d’éviter toute blessure du fœtus. Il existe un risque, même faible, que cela provoque une fausse-couche. En cas de douleurs, de saignement, ou de perte de liquide amniotique, consultez rapidement votre médecin. La biopsie de villosités choriales (choriocentèse ou biopsie de trophoblaste) est possible à partir de 11 semaines d'arrêt des règles (aménorrhée), au cours du premier trimestre de la grossesse. Le tissu prélevé permet une analyse rapide de l'ADN (en quelques jours). Le prélèvement de liquide amniotique (ou amniocentèse) est possible à partir de 15-16 semaines d'aménorrhée, au début du second trimestre de la grossesse. Les résultats demandent souvent plus de temps que pour la 15 AFM>Myoinfo

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biopsie de villosités choriales car l'analyse de l'ADN demande une étape supplémentaire (moins de cellules pouvant être prélevées, il faut les multiplier en culture). Il n'est pas possible d'effectuer les prélèvements plus tôt, car cela augmente le risque de complications. Le diagnostic pré-symptomatique Les personnes majeures qui ne ressentent aucune gêne, mais qui sont susceptibles d'être porteuses de l'anomalie, et donc, pour les hommes, de développer plus tard des symptômes de la maladie (diagnostic pré-symptomatique), peuvent demander à faire le test si elles désirent connaître leur statut génétique. Toutefois, une personne à risque n'est pas toujours prête à recevoir cette information. Chacun doit conserver la liberté de choisir et de décider. Cette démarche n'est possible que chez les personnes adultes, âgées de 18 ans et plus. Elle ne peut être prescrite chez un enfant mineur sauf si un bénéfice médical est attendu (possibilité de traitement et de prise en charge adéquats). Il se fait dans le cadre d’une consultation de génétique avec un généticien clinicien. La personne concernée doit avoir été informée au préalable et de façon complète, sur la maladie (ses effets, la possibilité qu'ils soient plus moins prononcés, son évolution) et sur les possibilités de prévention et de traitement et doit être entièrement d'accord pour faire le test. Tout au long de la démarche et une fois les résultats connus, la personne peut se faire accompagner par un psychologue pour l'aider à anticiper l’impact du résultat du test dans sa vie future et lui permettre d'exprimer ses interrogations, ses inquiétudes et ses espoirs. Cette démarche est réglementée, particulièrement chez l'enfant ou l'adolescent (de moins de 18 ans) pour qui elle peut avoir des répercussions personnelles et familiales profondes. Elle n'est autorisée que si la connaissance du résultat permet de mettre en route un traitement médical. Elle n'est donc pas possible chez un enfant qui ne présente aucune gêne liée à la maladie. Si un enfant se pose des questions et semble perturbé, il peut rencontrer un psychologue, qui l'aidera à formuler ses interrogations et inquiétudes. A sa majorité, ou plus tard, par exemple lorsqu'il envisagera d'avoir un enfant, il pourra demander à connaître son statut génétique. J’ai 17 ans et un de mes oncles est atteint de syndrome de Kennedy. Je ne ressens aucune gêne mais souhaite savoir si je suis à risque. Comment faire le test génétique ? Le test génétique pour déterminer si on est atteint de syndrome de Kennedy est un test simple et fiable. Pour autant, sa réalisation chez des personnes qui ne ressentent aucune gêne liée à la maladie est très réglementée comme tous les examens génétiques à visée prédictive (on dit aussi présymptomatique). Chez les mineurs, le diagnostic présymptomatique sans bénéfice médical direct n’est pas autorisé. A votre majorité, et si vous le souhaitez, vous pourrez consulter un généticien-clinicien (il en existe dans presque chaque consultation neuromusculaire spécialisée à travers la France) et lui poser la question. Celui-ci vous proposera le test au bout d’une procédure assez longue car il faut bien réfléchir et évaluer avec vous les effets - potentiellement néfastes au niveau psychologique - d’une telle annonce.

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La surveillance et la prise en charge médicale contribuent à prévenir les complications et à améliorer le confort de vie. La prise en charge, pour l’instant purement symptomatique, vise essentiellement à prévenir les complications. Elle se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires annuelles avec au minimum l’aide et les compétences d’un neurologue ou d’un myologue, d’un médecin de rééducation (MPR), d’un généticien, d’un kinésithérapeute, d’un ergothérapeute, d’un diététicien, et d’un psychologue. Les traitements hormonaux, notamment à base de testostérone ne sont pas indiqués. D’après plusieurs études, ils peuvent même avoir l’effet inverse de l’effet escompté en risquant de majorer la gêne motrice. Y-a-il un intérêt à ce que je prenne un traitement par la testostérone ? Cela influencera-t-il mes troubles moteurs ? Dans l’état actuel des connaissances, et même si cela peut sembler paradoxal, il n’y a pas d’arguments formels pour prescrire de la testostérone ou ses dérivés dans le syndrome de Kennedy. D’abord parce que le récepteur aux androgènes est devenu, de par la mutation qu’il porte, insensible aux hormones mâles. D’autre part, parce qu’il semble bien qu’un taux faible d’hormones protégerait les motoneurones de la mort cellulaire comme cela a été prouvé chez la souris-modèle de la maladie de Kennedy. Une étude canadienne a même rapporté des effets très nocifs de tels médicaments sur les performances motrices de certains patients. La prise en charge musculaire Les exercices musculaires violents et/ou prolongés sont mauvais pour la fibre musculaire, à fortiori lorsque celle-ci est le siège d’un processus dégénératif. Lors d'activités physiques, il est donc préférable de ne pas "forcer" et d'éviter d'aller jusqu'au seuil de fatigue ou de douleur. En présence d'une maladie musculaire, ce seuil est plus précoce et apparaît pour des efforts moins importants. Toutefois, il ne sert à rien de s’interdire toute sollicitation musculaire, ce d'autant que les muscles, dystrophiques ou non, diminuent de volume et de force (ils s'atrophient) s'ils ne sont pas utilisés. Chez l'enfant, mieux vaut encadrer la pratique de l’exercice physique ou d’une activité sportive que risquer une inutile frustration. Il est conseillé d’une part de ne pas atteindre le seuil d’effort maximal lors de telles activités et d’autre part de ne pas placer l’enfant en situation d’échec en "mettant la barre trop haut". Dans ce contexte, la pratique de la natation et/ou de sports aquatiques est particulièrement adaptée. La natation permet en outre de développer les capacités respiratoires. Que puis-je faire pour préserver ma force musculaire ? Pour préserver au mieux les muscles, il faut trouver un juste milieu entre trop d'exercice et pas assez. En effet, si les muscles ne travaillent pas, ils maigrissent (on parle d'amyotrophie) et perdent de la force. De plus, l'activité physique participe au bien-être de l'individu.

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Chez les personnes atteintes de myopathie, les fibres musculaires sont fragilisées et sont abîmées par un exercice physique trop intense. Lors des activités physiques, il est donc préférable de s'arrêter avant de ressentir de la fatigue et/ou des douleurs et de ne pas forcer sur les muscles les plus fragiles. On peut demander conseil au kinésithérapeute sur le type de sport à pratiquer et sur les conditions pour le faire. Prévenir une prise de poids importante, en ayant une alimentation équilibrée et, au besoin, en se faisant aider par un médecin ou un nutritionniste, permet de ne pas imposer de fatigue supplémentaire à ses muscles. Gérer ses efforts musculaires en pratique Trouver le juste milieu entre trop d'activité musculaire (ou trop intense) et pas assez d'activité, pour préserver au mieux le fonctionnement des muscles. Privilégier les activités qui ont du sens pour son épanouissement et réduire au maximum les efforts musculaires inutiles. La prise en charge orthopédique consiste à surveiller les déficits musculaires et à prévenir les déformations articulaires. Une kinésithérapie régulière, hebdomadaire (1 à 2 séances par semaine, selon les besoins) et adaptée aux déficits et aux rétractions entretient la souplesse des articulations et peut également avoir un objectif antalgique (notamment au niveau lombaire). Elle doit être passive ou dite en actif-aidé afin de ne pas épuiser le muscle. La balnéothérapie peut être utile. Des aides ou appareillages orthopédiques sont parfois nécessaires (canne(s), plus rarement lombostats ou corsets). La kinésithérapie en pratique Les séances de kinésithérapie peuvent se passer à domicile ou au cabinet de kinésithérapie (ce qui permet d'avoir une installation et des outils plus spécifiques qu'au domicile). Le rythme des séances de kinésithérapie est à adapter en fonction de l’évolution de la maladie, de ses conséquences, du mode de vie… La possibilité administrative d’avoir recours à deux kinésithérapeutes opérant à tour de rôle répartit les objectifs thérapeutiques, maintient la motivation et évite la lassitude tant de la personne atteinte de maladie neuromusculaire que du kinésithérapeute. La kinésithérapie ne doit pas fatiguer la personne pour lui permettre de réaliser les mouvements dont elle est capable pour les activités de la vie courante et celles qui concourent à son épanouissement. La prise en charge orthophonique est utile en cas d’atteinte bulbaire. Les troubles de la parole (dysarthrie) mais aussi les troubles de la déglutition peuvent faire l’objet d’une rééducation spécifique par l’orthophoniste de façon à optimiser les capacités fonctionnelles résiduelles de la personne. L'orthophoniste aide à entretenir les muscles de la gorge, propose des exercices pour bien coordonner le souffle à la parole et la déglutition et donne des conseils pratiques pour les difficultés de déglutition.

La prise en charge orthopédique traite des affections de l'appareil

locomoteur et de la colonne vertébrale. Indissociable de la prise

en charge globale (respiratoire, cardiaque, nutritionnelle,

psychologique...), elle vise à empêcher ou retarder l'apparition et

le développement des conséquences du manque de

mouvement sur les os, les articulations et les différents groupes

musculaires. La prise en charge orthopédique utilise différentes

techniques complémentaires : la kinésithérapie pour masser et mobiliser, l'appareillage pour

maintenir et soutenir le corps en bonne position, la chirurgie en

complément de la kinésithérapie et de l'appareillage pour corriger et

arrêter l'évolution de déformations orthopédiques.

>> Maladies neuromusculaires et prise en charge orthopédique

Repères Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2004.

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La prise en charge nutritionnelle est importante pour prévenir un surpoids, un amaigrissement ou une dénutrition éventuels. Le syndrome de Kennedy peut avoir un retentissement sur le poids de la personne qui en est atteinte : la diminution de l'activité physique risque d'entraîner une prise de poids, les difficultés à avaler, au contraire, un amaigrissement. En cas de prise de poids, le médecin généraliste, ou un diététicien peuvent aider à adapter les apports caloriques en fonction des dépenses physiques et donner les principes nutritionnels. Les régimes draconiens sont à éviter car ils peuvent se révéler non seulement inefficaces sur le long terme, mais aussi délétère pour les muscles (lorsque l'on maigrit, cela se fait au dépens du tissu graisseux, mais aussi un peu au dépens du tissu musculaire). Prévenir la prise de poids en pratique - Prendre 3 repas par jour, si possible à table, et à heures régulières et éviter les grignotages entre les repas et les boissons sucrées. - Adopter une alimentation diversifiée : privilégier les fruits et légumes (à chaque repas) et les produits céréaliers (pains, céréales, pommes de terre et légumes secs) et limiter les apports en aliments gras et/ou sucrés (chocolat, pâtisseries, sodas, charcuterie...). Si des difficultés à avaler s'installent (si la personne avale de travers fréquemment), une assistance nutritionnelle associée à la prise en charge orthophonique contribue à diminuer les fausses-routes et à conserver une alimentation correcte et un bon état nutritionnel. Un régime alimentaire suffisant en calories est établi avec un diététicien. Si ces mesures ne suffisent pas à garder des apports alimentaires suffisants, le médecin prescrit des suppléments nutritionnels (compléments oraux hypercaloriques). Adapter son alimentation en pratique • Modifier la texture des aliments - Épaissir plus ou moins les liquides (eau, mais aussi thé, jus de fruit, bouillon) à l’aide d’une poudre épaississante ou de gélatine ou boire des liquides déjà épais (nectars de fruits, soupes), ou gazeux. - Pour les aliments solides ajouter des sauces ou de la crème pour rendre la texture plus lisse (ce qui assure une meilleure "glisse" des aliments) ou les mixer. Il est préférable d'éviter les aliments qui ont une consistance trop dure ou qui ont tendance à se fragmenter (comme le riz, les lentilles). • Adopter une position facilitant la déglutition - Manger lentement, par petites bouchées - Boire assis, en baissant la tête et en rentrant le menton sur la poitrine. Cela permet de protéger l’entrée des voies respiratoires (cela sera plus facile en utilisant des verres larges, une cuillère ou une paille). • Aménager le temps des repas - Si les repas paraissent longs et fatigants, préférer prendre cinq petits repas répartis tout au long de la journée au lieu de trois repas copieux. - Éviter tout ce qui est susceptible de distraire l’attention lorsque l'on mange (télévision, radio). Ne faire la manœuvre de Heimlich qu'en cas de fausses routes graves. Ce geste est totalement inefficace si l'air passe, notamment si la personne tousse. Au contraire, il y a un risque de bloquer complètement les voies aériennes en faisant bouger le corps étranger. Bien souvent la personne est capable d'expulser elle-même le corps étranger.

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En cas d'amaigrissement important, le médecin propose la réalisation d’un gavage gastrique intermittent (solution souvent très transitoire) ou d’une gastrostomie. Cette intervention apporte confort et soulagement au malade ainsi qu'à son entourage. Le malade est plus détendu et n’a plus la crainte des fausses-routes. Le poids se stabilise voire augmente un peu. La prise en charge des troubles endocriniens est fonction de la gêne ressentie. Les troubles endocriniens peuvent influer sur l'image de soi, et sur la vie relationnelle et affective. Un médecin endocrinologue évalue l'importance des manifestations d'insensibilité aux androgènes et la fertilité de la personne atteinte de syndrome de Kennedy. L'augmentation du volume de la poitrine (gynécomastie) peut être mal vécue, en particulier lorsqu'elle apparait à l'adolescence. Elle peut être retirée grâce à la chirurgie réparatrice. Un médecin urologue peut prescrire un traitement médical pour les difficultés sexuelles. Y'a-t-il des précautions particulières à prendre du fait du syndrome de Kennedy ? Il est recommandé, comme dans toutes les maladies neuromusculaires, de lutter contre le surpoids et contre une tendance à l’immobilité. Un peu d’exercice physique, à doses modérées, est même à encourager, toujours en deçà du seuil de fatigue. Il faut éviter les situations d'alitement prolongé, génératrices de fonte musculaire liée à l'absence d'exercice (un muscle qui ne fonctionne pas maigrit). C'est pourquoi en cas de fracture, en particulier des membres inférieurs, à un traitement par immobilisation plâtrée, on privilégie un traitement chirurgical favorisant une reprise rapide des mouvements. Que puis-je faire en cas de douleur musculaire pour aller mieux? Le mieux est d'en parler avec votre médecin, qui vous prescrira des médicaments antalgiques le temps de calmer la douleur. Certaines personnes arrivent à soulager la douleur en prenant un bain chaud qui favorise la relaxation. Si la douleur fait suite à un exercice physique important, réduire le temps ou l'intensité de l'entrainement la prochaine fois permettra d'éviter la réapparition de la douleur. Pour le syndrome de Kennedy, il est conseillé de ne pas forcer lors des activités sportives, ce qui risquerait d'abîmer les muscles déjà fragilisés par la maladie. L'activité physique est possible, et participe au bien-être de l'individu, mais il faut s'arrêter avant de ressentir de la fatigue et de la douleur. Les anesthésies ne nécessitent pas de précaution particulière sauf en cas d’atteinte respiratoire avérée ou suspectée. En pratique, il est recommandé de toujours prévenir l'anesthésiste que vous êtes atteint du syndrome de Kennedy. Les vaccinations anti-grippale ou anti-pneumococcique ne sont pas obligatoires sauf en cas d’atteinte respiratoire avérée ou suspectée.

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On vient de diagnostiquer chez moi une amyotrophie spinale de Kennedy. Dois-je cesser les activités sportives que je pratiquais jusqu’ici ? Beaucoup de personnes atteintes de syndrome de Kennedy ne présentent des symptômes qu'à l’âge adulte, en ayant vécu jusque là une existence normale, pratiquant pour certains, un sport régulièrement, parfois à haut niveau. Le diagnostic de la maladie ne doit pas, cependant, faire cesser immédiatement ce type d’activités. Certes, on sait, de manière générale, que l’effort physique extrême est nocif pour les fibres musculaires a fortiori lorsqu’elles sont fragilisées par une affection neuromusculaire sous-jacente, mais a contrario, l’absence d’exercice est également source de fonte musculaire (amyotrophie) et donc de baisse de performances motrices. Il est donc conseillé de continuer à s’entretenir mais sans atteindre le stade de l’épuisement. Petit à petit, la personne atteinte apprendra à connaître ses limites et à ne pas forcer. Un exercice modéré, récréatif, peut être très bénéfique. De ce point de vue, la pratique de la natation dans une eau bien chauffée est particulièrement recommandée. On peut également demander conseil au kinésithérapeute sur le type de sport à pratiquer et dans quelles conditions. Des informations médicales à la disposition des médecins non spécialiste des maladies neuromusculaires. Il est fréquent que les personnes atteintes de maladie de Kennedy consultent des médecins, généralistes ou spécialistes (ophtalmologue, dentiste, dermatologue...) qui connaissent peu les maladies neuromusculaires. Si ces médecins le souhaitent, ils peuvent se renseigner sur le syndrome de Kennedy auprès de la consultation neuromusculaire où la personne est suivie. Si la personne n'est pas suivie dans un milieu spécialisé en Myologie, le médecin peut prendre contact avec le Centre de référence "Maladies neuromusculaires" de sa région. Trouver un Centre de référence sur les maladies neuromusculaires en pratique La liste des Centres de référence est disponibles sur le site internet de l'AFM : WEB www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > L'AFM > Dans votre région ou en appelant l'Accueil Familles AFM au numéro Azur : 0 810 811 088 (prix d'un appel local).

L'adaptation de l'environnement et l'utilisation d'aides-techniques assurent un meilleur niveau d'autonomie dans la vie quotidienne Il est parfois nécessaire d'adapter le domicile ou le lieu de travail et d'utiliser des aides techniques pour se déplacer, communiquer ou prendre soin de soi. Cela requiert l’intervention d’un ergothérapeute qui évalue les besoins de la personne en situation de handicap et lui préconise les aides nécessaires pour conserver une meilleure autonomie dans sa vie personnelle, ses loisirs et ses activités professionnelles. Acquérir une aide technique en pratique Au sein de l'AFM, les professionnels des Services Régionaux peuvent vous mettre en contact avec un ergothérapeute, vous aider à choisir l'équipement et à effectuer les démarches de financement. Leurs coordonnées sont disponibles sur le site internet de l'AFM : WEB www.afm-

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telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > L'AFM > Dans votre région ou en appelant l'Accueil Familles AFM au numéro Azur : 0 810 811 088 (prix d'un appel local). N'hésitez pas à les contacter, l'évaluation avec des professionnels (ergothérapeute, technicien d'insertion…) est indispensable pour bien choisir le matériel qui correspond à vos besoins. Lorsque les chutes deviennent plus fréquentes, l'utilisation d'une canne sécurise la marche. Un scooter peut permettre de se déplacer sur de grandes distances. L'utilisation de fauteuil roulant électrique verticalisateur contribue au maintien d'un bon état orthopédique et permet de se mettre au même niveau que les personnes debout. Où s'informer sur les aides techniques en pratique Pour s'informer sur les aides techniques, vous pouvez vous adressez : - aux Centres d'information et de conseils sur les aides techniques (CICAT) Il s'agit d'associations qui recensent l'information sur les aides techniques et ont une vue globale de l'offre des fabricants. En plus de documentation et de conseils personnalisés sur les aides techniques, certains CICAT proposent un espace d'essai de matériel. La liste des CICAT de France est disponible sur le site Internet de la Fencicat, Fédération nationale des CICAT : WEB www.fencicat.fr/ ; - aux professionnels de l'aide technique (fournisseurs, fabricants). Pour les rencontrer et essayer leur matériel, vous pouvez assister à des salons spécialisés tel que le salon "Autonomic" qui a lieu dans plusieurs régions de France. WEB www.autonomic-expo.com/ Il est parfois difficile d'accepter d'utiliser une aide technique car cela rend tangibles et visibles les difficultés grandissantes de celui ou celle, atteinte de syndrome de Kennedy, qui jusque là se débrouillait sans cette aide. La période d'une éventuelle perte de la marche est une période difficile où le regard des autres est dur à supporter. La perte définitive de la marche est souvent précédée d’une phase de lutte, d’affrontement, d’obstination, de prise de risque, de restriction des activités (car devenues trop difficiles ou confrontant trop au regard des autres), avec parfois des moments de découragement. Lorsqu'elle est acceptée, l'aide technique apporte un vrai soulagement à la personne atteinte de myopathie qui peut poursuivre (ou reprendre) ses activités personnelles.

Faire face au(x) stress que le syndrome de Kennedy est susceptible de provoquer. Chaque personne atteinte d'un syndrome de Kennedy vit sa maladie de manière différente, selon son histoire, sa personnalité, ses relations familiales, sociales, professionnelles et l'évolution de la maladie. Vivre avec une maladie de Kennedy affecte le corps mais retentit aussi sur la qualité de vie et même sur la joie de vivre. Face à ces difficultés, certaines personnes souhaitent échanger avec d'autres qui ont traversé la même épreuve, au sein d'associations, sur des forums ou des listes de discussion internet. Parfois, un soutien psychologique temporaire est nécessaire pour traverser des périodes plus difficiles. L'annonce du diagnostic peut provoquer un choc émotionnel chez la personne qui le reçoit et son entourage. Il y a une vie avant le diagnostic de la maladie et une vie après.

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La révélation du diagnostic peut engendrer un état de confusion, de perturbations émotionnelles ne permettant pas d'être en mesure d'entendre tout ce que dit le médecin. La difficulté à se concentrer et à mémoriser les informations médicales est une réaction normale de protection face à l'angoisse que celles-ci génèrent. D'où la nécessité des consultations suivantes pour se faire réexpliquer ce qui n'a pas été compris ou retenu la première fois. L'adaptation à la nouvelle situation créée par la maladie se fait progressivement, en discutant avec l'équipe soignante de la maladie et de son traitement, en exprimant ses interrogations, ses espoirs et ses inquiétudes. En pratique Il ne faut pas hésiter à prendre un rendez-vous avec le médecin et/ou le psychologue de la consultation spécialisée dans un deuxième temps au cours des semaines qui suivent l'annonce du diagnostic pour se (re)faire expliquer et obtenir des réponses aux questions qui vous préoccupent. Un psychologue peut aider à gérer la détresse liée à la maladie au moment du diagnostic, tout au long du traitement, ou à des moments plus spécifiques : en particulier lorsque l'évolution de la maladie empêche la personne de continuer une activité physique, professionnelle ou de loisir ou rend difficile la vie relationnelle et affective. Les périodes de renoncement sont douloureuses, mais ces étapes difficiles sont souvent suivies d’une phase de soulagement, de redémarrage relationnel et professionnel, d'autant plus que des solutions concrètes ont été trouvées pour remédier aux difficultés liées à la maladie (aides techniques). Une situation particulièrement délicate à traverser est celle des patients diagnostiqués initialement, et à tort, comme atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) et qui vivent habituellement mal la révision du diagnostic même si le nouveau diagnostic leur est a priori plus favorable. L'entourage peut aussi bénéficier d'un soutien psychologique Le soutien psychologique s'adresse aussi à l'entourage des personnes atteintes du syndrome de Kennedy qui peut lui aussi avoir besoin d'accompagnement. Cela concerne plus particulièrement les personnes qui participent à l'aide au quotidien (conjoint, père, mère,...), ou encore les frères et sœurs. L'accompagnement psychologique en pratique Un soutien psychologique est possible au sein de la plupart des consultations spécialisées neuromusculaires, où les psychologues accueillent régulièrement les familles concernées par les maladies neuromusculaires. N'hésitez pas à les solliciter lorsque les situations deviennent trop difficiles à supporter. Ils peuvent, au besoin, vous orienter vers un suivi plus soutenu en cabinet de ville. Se ressourcer Il existe des structures d'accueil temporaire permettant aux personnes malades et à leurs proches de prendre de la distance face aux contraintes du quotidien avec le syndrome de Kennedy, de se reposer, de se ressourcer. Elles accueillent les personnes dépendantes pour une durée relativement courte et proposent des activités de loisirs et séjours de vacances dans un environnement médical adapté aux besoins. 23 AFM>Myoinfo

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Où trouver des services de répit en pratique Le site internet de l'AFM répertorie un certain nombre de services de répit (gardes à domicile, séjours adaptés...). WEB www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > Vie quotidienne > Répit et vacances > Liste des services de répit. En demandant au Service régional AFM de votre région, vous pouvez avoir accès à la base des données du Groupe de réflexion et réseau pour l'accueil temporaire des personnes handicapées (Grath) qui répertorie des institutions sanitaires, sociales et médico-sociales pratiquant l’accueil temporaire. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès de votre Maison Départementale des Personnes Handicapées. Mon mari est atteint d'une maladie neuromusculaire qui le rend très dépendant. Je m'occupe de lui le plus possible, mais certains jours, j'ai l'impression que je n'existe plus : il n'y a de la place que pour la maladie. Comment pourrais-je faire, tout en continuant de m'occuper de lui, pour mieux m'y retrouver ? Parfois, le conjoint (ou le parent) qui s'occupe des soins au quotidien ignore ses propres besoins et les considère comme peu importants comparés à ceux de la personne malade. Souvent, il arrête de pratiquer des loisirs hors de la maison parce que la personne malade ne peut en profiter également. Pourtant, les deux ont besoin de répit. À cet égard, il est essentiel d'avoir du temps pour soi. Le conjoint (ou le parent) doit pouvoir ''recharger ses batteries'' pour ne pas mettre sa santé et, à terme, l'équilibre familial en danger. Pour lui, garder et entretenir son réseau d'amis contribue à maintenir son propre équilibre et celui de sa famille. Demander conseil à d'autres personnes concernées, savoir que l'on n'est pas seul, ne pas succomber à la tentation d'agir comme ''un martyr'' aident aussi à mieux vivre les moments difficiles. S'autoriser à prendre du répit, à avoir des activités en dehors, de faire des choses "pour soi"... permet à l'aidant de se ressourcer et de conserver une relation équilibrée entre l'aidant et l'aidé malgré le poids de la maladie. WEB www.muscle.ca/ > Dystrophie musculaire Canada - Bureau national > La dystrophie musculaire > Ressources pour les parents et les proches.

Où consulter et à quelle fréquence ? Au moment du diagnostic Les personnes atteintes de syndrome de Kennedy sont habituellement suivies dans deux types de réseaux : - le réseau national des Centres de référence SLA coordonné par le Pr. Meininger (Salpétrière) - et le réseau des Centres de Référence et de Compétence Neuromusculaires Il n’y a en revanche aucun intérêt à consulter à l’étranger. Un deuxième avis dans un autre centre expert en France n’est pas indispensable mais peut se concevoir dans les circonstances suivantes : si le test génétique donne des résultats ambigus (si l’expansion se situe entre 35 et 37 triplets par exemple), ou si la participation à un essai clinique est envisagée. Dans le premier cas de figure, un contrôle du test dans un autre laboratoire est également recommandé. Le test génétique est disponible dans la plupart des Centres Hospitaliers Universitaires. Il est réalisé dans le cadre d'une consultation de conseil génétique, et sous réserve de l'accord de la

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personne chez qui la maladie de Kennedy est suspectée (consentement éclairé). Avant la réalisation du test, la personne peut rencontrer un psychologue qui l'aide à anticiper les résultats du test, quels qu'ils soient, et un médecin généticien qui, au vu des antécédents personnels et familiaux, l'informe sur la maladie, son mécanisme génétique, le mode de transmission au sein de la famille et sur le risque pour les enfants à venir. Un avis complémentaire en endocrinologie est souvent nécessaire, au moins au moment de l’établissement du diagnostic pour faire le bilan de l’insensibilité aux androgènes. Il est utile ultérieurement, en particulier pour évaluer la fertilité de la personne atteinte de syndrome de Kennedy. En pratique La liste des consultations des Centres de référence "SLA" est disponible sur le site de l’ARS (Association pour la Recherche sur la Sclérose latérale Amyotrophique et autres maladies du motoneurone) WEB www.ars.asso.fr/index.html et sur celui d’Orphanet WEB www.orpha.net ou en téléphonant au 01 43 38 99 89. Les coordonnées du Centre de référence ou de compétence neuromusculaires de votre région sont disponibles sur le site de l’AFM (Association Française contre les Myopathies) WEB www.afm-france.org ou sur celui d’Orphanet WEB www.orpha.net.

Vous pouvez les obtenir aussi en téléphonant numéro Azur AFM 0 810 811 088 (prix d'un appel local) ou auprès du Service Régional de l'AFM de votre région. La surveillance est annuelle Une fois le diagnostic établi, la surveillance chez un patient adulte atteint de syndrome de Kennedy doit être annuelle. Elle comprend un examen physique (pour évaluer l’évolution du ou des déficits musculaires, et des éventuelles rétractions tendineuses) et, au minimum, la passation d’un score fonctionnel (type MFM, MIF ou autre) pour juger du retentissement de la maladie. L’examen des fonctions bulbaires (voix, déglutition, respiration) doit faire l’objet d’une attention particulière. Mesure du poids, évaluation nutritionnelle, bilan orthophonique et épreuves fonctionnelles respiratoires sont réalisés tous les ans. Une carte personnelle de soins Le port et la présentation de sa carte personnelle de soins et d'information des maladies neuromusculaires à des professionnels médicaux non spécialistes des maladies neuromusculaires favorisent la coordination des soins et permettent surtout d'éviter des erreurs liées à la méconnaissance des spécificités des maladies neuromusculaires en général et du syndrome de Kennedy en particulier. La carte personnelle de soins et d’information des maladies neuromusculaires a pour but d’améliorer la coordination de la prise en charge par les différents professionnels de santé (médecins spécialistes, infirmière, kinésithérapeute…) assurant le suivi et la personne elle-même. Elle est particulièrement utile dans les situations d'urgence. Elle comporte deux volets : - le volet "Soins" est destiné aux professionnels de santé et comporte les coordonnées du médecin responsable de la prise en charge spécialisée, les principales recommandations de prise en charge en situation d’urgence et des informations médicales personnelles utiles en cas d’urgence (bilan actualisé des fonctions 25 AFM>Myoinfo

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motrice, respiratoire, cardiaque, digestive, pathologies associées, traitement, précautions particulières…) spécifiées par le médecin spécialiste ; - le volet "Informations et conseils" est destiné aux patients et à leur entourage ; il contient des informations sur les maladies neuromusculaires et des conseils de prise en charge. _WEB_ www.sante.gouv.fr > Thèmes > Accédez à tous les dossiers > Maladies rares La carte de soins et d’urgence "Maladies neuromusculaires" en pratique La carte de soins et d’urgence "Maladies neuromusculaires" est disponible dans les Centres de référence neuromusculaires et certaines consultations spécialisées dans les maladies neuromusculaires. Elle vous est remise par le médecin spécialiste qui vous suit. Il y inscrit des informations importantes et actualisées sur votre état de santé. N'hésitez pas à la lui demander si vous ne l'avez pas encore. Cette carte est personnelle. Veillez à la faire mettre à jour par le médecin si nécessaire. Elle comporte les principales recommandations en matière de prise en charge médicale et de prévention, y compris en cas d'anesthésie. Elle est particulièrement utile en situation d'urgence. Il est recommandé de l'avoir toujours sur soi.

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Différentes dispositions réglementaires permettent de réduire les situations de handicap en lien avec le syndrome de Kennedy Le remboursement des soins médicaux En France, les personnes atteintes du syndrome de Kennedy peuvent bénéficier d'une prise en charge à 100% par la Sécurité sociale du financement des soins et des frais médicaux au titre des Affections de Longue Durée sur la base de tarifs conventionnés (ou tarif de responsabilité). Un protocole de soins est établi pour une durée déterminée fixée par le médecin conseil de l'Assurance Maladie. Le protocole de soins des affections de longue durée en pratique Votre médecin traitant remplit et signe le formulaire de demande de prise en charge à 100%, appelé protocole de soins. Un volet est adressé au médecin conseil de l'Assurance Maladie qui donne son accord pour la prise en charge à 100% d'une partie ou de la totalité des soins. Votre médecin vous remet, lors d'une consultation ultérieure, le volet du protocole de soin qui vous est destiné, en vous apportant toutes les informations utiles. Vous le signerez avec lui. Lors du renouvellement du protocole de soins, c'est le médecin traitant qui en fait la démarche. Il est aussi possible que le médecin de la consultation spécialisée qui a diagnostiqué la maladie établisse le protocole de soins pour une durée de 6 mois. Après cette période, c'est au médecin traitant de s'occuper du renouvellement du protocole de soins, en concertation avec les équipes et les médecins qui vous suivent. WEB www.ameli.fr/ > Assurés > Droits et démarches > Par situation médicale > Vous souffrez d'une affection de longue durée. Pour les personnes âgées de plus de 18 ans, certaines contributions restent à votre charge : la participation forfaitaire d'un euro (pour toute consultation ou acte réalisé par un médecin, y compris examens radiologiques ou analyses biologiques, pour un montant maximum de 50 euros par an), la franchise médicale (elle s’applique sur les boîtes de médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires pour un montant maximum de 50 euros par an) et les dépassements d’honoraires. Les actes, traitements ou soins non liés au syndrome de Kennedy ne sont pas remboursés à 100% mais aux taux habituels. En cas d'hospitalisation de plus d'une journée (dans un établissement public ou privé), il faut payer un forfait hospitalier. Il couvre les frais d'hébergement et s'applique à tous, même aux mineurs. Il existe néanmoins des situations pour lesquelles les frais d’hospitalisation peuvent être intégralement remboursés. Pour en savoir plus sur le site de l'Assurance Maladie : WEB www.ameli.fr/ > Assurés> Soins et remboursements > Ce qui est à votre charge La part non remboursée par l’Assurance Maladie est à votre charge ou peut être remboursée par votre assurance ou votre mutuelle complémentaire. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de celle-ci. Les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire sont dispensés des franchises médicales, de la contribution d'un euro, du forfait hospitalier, et, dans certaines limites, des dépassements d'honoraires (principalement en dentaire et en optique).

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En cas de désaccord avec votre caisse d'Assurance Maladie en pratique Il existe des voies de recours en cas de désaccord avec la décision envoyée par votre caisse d'Assurance Maladie. Pour contester une décision d'ordre administratif (par exemple un refus de remboursement de soins), vous devez saisir la Commission de recours amiable (C.R.A.) de votre caisse d'Assurance Maladie. En cas de rejet de la demande, vous pouvez engager une procédure auprès du Tribunal des affaires de sécurité sociale (T.A.S.S.). Pour contester une décision d'ordre médical, vous devez d'abord demander une expertise médicale auprès de votre caisse d'Assurance Maladie avant de saisir la Commission de recours amiable (CRA). WEB www.ameli.fr/ > Assurés > Droits et démarches > Réclamations et voies de recours Les Services Régionaux de l’AFM peuvent vous aider dans vos démarches. N'hésitez pas à les contacter. Leurs coordonnées sont disponibles en appelant l'Accueil Familles AFM au numéro Azur 0 810 811 088 (prix d'un appel local) ou sur le site internet de l'AFM : WEB www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > L'AFM > Dans votre région La MDPH centralise les demandes de compensation du handicap Les personnes en situation de handicap dans leur vie quotidienne peuvent s'informer sur leurs droits et les prestations existantes auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de leur département. Celle-ci centralise toutes les démarches liées au handicap : - demande de Prestation de Compensation du Handicap (aide humaine, aide technique, aménagement du logement et du véhicule, ...) ; - demande relative au travail et à la formation professionnelle ; - aides financières (Allocation pour adultes handicapés (AAH), complément de ressources, majoration pour la vie autonome ...). Elle assure le suivi de la mise en œuvre des décisions prises et l'accompagnement dans la durée de la personne en situation de handicap. Des informations pratiques sont disponibles sur les sites : WEB www.handicap.gouv.fr WEB www.orpha.net > Education et médias > Cahiers Orphanet> Vivre avec une maladie rare en France : Aides et prestations Trouver les coordonnées de sa MDPH en pratique Les coordonnées de la MDPH dont vous dépendez sont disponibles à la Mairie de votre commune. La liste des MDPH par département est disponible sur le site : WEB www.handicap.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=38 Depuis l'application de la nouvelle loi, est-ce que les anciens droits et les anciennes prestations (Allocation pour adultes handicapés (AAH), Allocation compensatrice tierce personnes (ACTP), cartes d’invalidité et de stationnement...) sont maintenus ? Oui, tous les droits et prestations en cours restent acquis et maintenus. La loi "pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" (loi du 11 février 2005) a apporté de nombreux changements : elle favorise l'accessibilité dans tous les domaines de la vie sociale (éducation, emploi, transport, lieux publics...), elle instaure la prestation de compensation du handicap et met en place un dispositif administratif centralisé autour des maisons des personnes handicapées (MDPH).

La prestation de compensation du handicap (PCH) est une prestation

en nature dont l’objet est de financer des dépenses liées au

handicap préalablement définies sur la base d’une évaluation

individualisée des besoins de compensation.. Elle couvre les

besoins en aide humaine, en aide technique, en aménagement du

logement et du véhicule ainsi que les surcoûts liés au transport, les

charges exceptionnelles ou spécifiques et les besoins en aide

animalière. >> Demande de prestation de

compensation : où et comment être acteur ?

Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2007.

WEB www.handicap.gouv.fr/ > Les aides et prestations > Le droit à

compensation > La Prestation de compensation

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L’Allocation aux adultes handicapés (AAH) n'est pas modifiée par la loi du 11 février 2005. Par contre, l'ancien complément de l’AAH a été supprimé et remplacé par deux nouveaux compléments : le complément de ressources et la majoration pour la vie autonome. Un dispositif transitoire est prévu pour les bénéficiaires de l'ancien complément de l'AAH. Ils peuvent le conserver soit jusqu’au terme de la période pour laquelle l’AAH leur a été attribuée, soit jusqu’au moment où ils bénéficient du complément de ressources ou de la majoration pour vie autonome (s'ils remplissent les conditions d’ouverture des droits à l’un de ces compléments). Les décisions relatives aux cartes d'invalidité et de stationnement et à l'Allocation compensatrice tierce personnes (ACTP) restent valables. Il est possible de garder l'ACTP mais pas d'en faire la demande si l'on n'en bénéficiait pas avant 2006. Une personne titulaire de l’ACTP peut aussi demander à faire évaluer ses besoins en vue de l’attribution de la Prestation de compensation du handicap afin d'opter éventuellement pour cette nouvelle prestation. >> Demande de prestation de compensation : où et comment être acteur ? Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2007. WEB handicap.gouv.fr > La loi du 11 février 2005 et ses décrets Des mesures pour favoriser l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap Les conséquences du syndrome de Kennedy, en particulier la fatigue musculaire, peuvent retentir sur la vie professionnelle : elles sont à prendre en compte lors des choix importants pour la carrière professionnelle. Au fur et à mesure que la maladie de Kennedy évolue, il peut devenir difficile d'accomplir certaines tâches professionnelles rendant utiles des adaptations des conditions de travail. Des dispositifs existent pour aider les personnes en situation de handicap à conserver leur emploi ou, le cas échéant, à en trouver un nouveau. Lorsqu'un salarié en situation de handicap informe son employeur des difficultés rencontrées dans son travail, l'entreprise doit lui proposer des solutions permettant de pallier cette situation : aménager le poste de travail ou reclasser le salarié à un poste adapté à ses capacités au sein de l'entreprise ou dans une autre entreprise. C'est le médecin du travail qui détermine, au sein de l'entreprise, les activités que le salarié peut exercer sans risque pour sa santé. Il peut proposer des adaptations de poste ou des pistes de reclassement. Le statut de "travailleur handicapé" permet à la personne, qu'elle soit demandeur d'emploi ou déjà en poste, ainsi qu'à l'entreprise qui l'emploie, d'accéder prioritairement aux aides à l'insertion et à l'emploi des personnes en situation de handicap. La liste des aides disponibles et les modalités d'attribution figurent sur le site de l'Association nationale de gestion des fonds pour l'insertion des personnes handicapées (Agefiph) : WEB www.agefiph.fr. La reconnaissance du statut de travailleur handicapé en pratique Pour bénéficier du statut de travailleur handicapé, il faut faire une demande auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) au moyen du formulaire Cerfa n°13788*01 ("Formulaire de demande(s) auprès de la MDPH") accompagné des justificatifs demandés (certificat médical récent, justificatif d’identité...). Les parents de la personne en situation de handicap, ses représentants légaux ou les personnes qui en ont la charge effective peuvent également présenter une demande auprès de la 29 AFM>Myoinfo

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MDPH. Il en est de même pour le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales, Pôle emploi ou tout organisme intéressé, à condition d’obtenir l’accord de la personne en situation de handicap. La qualité de travailleur handicapé est reconnue par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). Cette reconnaissance est systématiquement accompagnée d’une orientation vers un établissement ou service d’aide par le travail (ESAT), le marché du travail ou un centre de rééducation professionnel (CRP). Réciproquement, toute décision d’orientation, par la CDAPH, de la personne en situation de handicap vers le marché du travail, un ESAT ou un CRP vaut, désormais, reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Le silence de la CADPH pendant un délai de 4 mois à compter de la date du dépôt de la demande à la MDPH vaut décision de rejet. Une procédure de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé est engagée à l’occasion de l’instruction de toute demande d’attribution ou de renouvellement de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Le travailleur en situation de handicap peut se faire accompagner et conseiller par des professionnels. L’Agefiph (Association nationale de gestion des fonds pour l'insertion des personnes handicapées) agit pour favoriser l'insertion professionnelle durable et adaptée des professionnels en situation de handicap : formation professionnelle, accompagnement dans l’emploi, accessibilité des lieux de travail... Les Services d’appui pour le maintien dans l’emploi des personnes handicapées (Sameth) informent et accompagnent les salariés en situation de handicap dans leurs démarches de maintien dans l'emploi. Les Cap Emploi sont les principaux acteurs de la recherche d’emploi. Leurs conseillers aident les personnes en situation de handicap à construire un projet professionnel et les accompagnent tout au long de leur recherche d'emploi. Ils peuvent intervenir auprès d'un recruteur pour aborder les questions techniques relatives à la compensation du handicap et aux aides financières. En pratique La liste des délégations régionales de l'Agefiph et des Sameth est disponible sur le site de l'Agefiph : WEB www.agefiph.fr/ > À qui s'adresser > Les coordonnées de l'Agefiph dans votre région Les coordonnées des Cap Emploi sont disponibles sur le site de Cap Emploi : WEB www.capemploi.net Travailler dans la fonction publique Les travailleurs en situation de handicap disposent de deux voies d'accès à la fonction publique : le recrutement par concours et le recrutement contractuel. Les épreuves de recrutement par concours peuvent être aménagées en fonction de la nature et du degré du handicap (durée des examens, temps de repos, utilisation d’un ordinateur...). Les candidats reconnus travailleurs handicapés déposent une demande d’aménagement des épreuves dès le dépôt du dossier d'inscription. Ils doivent apporter un certificat médical délivré par un médecin agréé par l’administration, lequel détermine le ou les aménagements nécessaires. La liste des médecins agréés est disponible auprès de la préfecture du département de résidence. Les candidats au recrutement contractuel doivent remplir des conditions d’aptitude physique (déterminées par les possibilités du candidat à compenser son handicap de manière à le rendre

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compatible avec l’emploi postulé) et des conditions de diplômes ou de niveau d’études (identiques à celles du recrutement par concours). A l’issue du contrat (ou de son renouvellement), l'employé peut être titularisé. Pour en savoir plus sur le site de la fonction publique : WEB www.fonction-publique.gouv.fr/rubrique197.html Des mesures spécifiques - aménagement du poste de travail et des horaires, formations - sont prises pour faciliter le parcours professionnel des travailleurs handicapés dans la fonction publique (fonctions publiques d'État, territoriale et hospitalière). Elles sont financées par le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP). Vous trouverez plus d'informations sur le fonctionnement du FIPHFP sur le site : WEB www.fiphfp.fr/. Travailler dans la fonction publique en pratique Si vous travaillez dans la fonction publique, adressez-vous au correspondant "handicap" (il est le plus souvent intégré au service des ressources humaines) ou à votre médecin du travail. Où se renseigner ? Pour s'informer sur les démarches à effectuer et obtenir de l'aide, les personnes atteintes du syndrome de Kennedy et leur famille peuvent s'adresser à une assistante sociale de leur Conseil général. Les professionnels des Services Régionaux de l'AFM connaissent les aides existantes, les financements possibles, les droits ainsi que les démarches à entreprendre. Ils accompagnent et soutiennent dans leurs parcours les personnes atteintes de maladie neuromusculaire. Les Services Régionaux de l'AFM en pratique Les coordonnées des Services Régionaux de l'AFM sont disponibles en appelant l'Accueil Familles AFM au numéro Azur : 0 810 811 088 (prix d'un appel local) ou sur le site internet de l'AFM: WEB www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > L'AFM > Dans votre région N'hésitez pas à les contacter si vous rencontrez des difficultés. En cas de litige lié à la maladie, ils peuvent, si nécessaire, demander une expertise auprès du service juridique de l'AFM pour être en mesure de vous aider au mieux. Une ligne téléphonique, Santé Info Droits, permet de poser des questions juridiques ou sociales liées à la santé (droits des malades, accès et prise en charge des soins, assurance maladie, indemnisation, droits des usagers des établissements médico-sociaux, discrimination...). Des spécialistes, avocats et juristes, informent et orientent les personnes confrontées à des difficultés. Des informations juridiques ou sociales en pratique Santé Info Droits : 08 10 00 43 33 (prix d'un appel local) ou site du Collectif Inter-associatif Sur la Santé (CISS) : WEB www.leciss.org.

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Où en est la recherche dans le syndrome de Kennedy ? Ce que l’on sait Le syndrome de Kennedy est en rapport avec une anomalie du gène codant le récepteur aux androgènes. Cette anomalie, sous la forme d’expansions de trois nucléotides (CAG) aboutit à la production de résidus dits "polyglutamine" attachés au produit du gène. Le gène du récepteur aux androgènes se situe sur la portion longue du chromosome X dans la région Xq11-q12. Le gène est exprimé préférentiellement dans les organes sexuels mais aussi dans le muscle, la peau et les motoneurones de la moelle épinière et du tronc cérébral. A l’état normal, les androgènes (dont la testostérone) pénètrent dans les cellules pour aller se fixer à leur récepteur dans le cytoplasme. Puis hormone et récepteur liés migrent ensemble vers le noyau et les chromosomes pour activer la production d’un certain nombre de gènes contrôlant les caractères sexuels. Dans le syndrome de Kennedy, le récepteur aux androgènes muté est devenu "insensible" : la testostérone ne s'y fixe plus et le récepteur s'accumule sous la forme de petits amas (on parle d’inclusions), dans le noyau de la cellule et dans une moindre mesure dans le cytoplasme. Ces inclusions, à défaut de pouvoir être détruites dans le système d’épuration de la cellule, deviendraient toxiques. Les inclusions situées dans le noyau seraient responsables de la mort des motoneurones alors que celles dans le cytoplasme expliqueraient les manifestations non-neurologiques de la maladie (notamment endocriniennes). Il est intéressant de noter que dans de nombreuses autres maladies à résidus polyglutamines (dont la chorée de Huntington), on observe des inclusions similaires, mais dans d’autres populations cellulaires.

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On dispose de plusieurs modèles animaux dont notamment une souris à qui l’on a pu greffer un gène humain muté. La souris développe une maladie du motoneurone et des anomalies endocriniennes assez proches de la maladie humaine. On a observé avec intérêt que les souris femelles, produisant par définition peu ou pas d’hormones mâles, étaient protégées vis–à-vis de la mort des motoneurones. Il en a été de même avec les souris mâles que l’on avait préalablement castrées, suggérant ainsi un effet protecteur de l’absence d’hormones mâles. Ce qu’on ignore On avait pensé, au moment de l’identification des gènes respectifs du syndrome de Kennedy et des amyotrophies spinales infantiles (ASI ou SMA, spinal muscular atrophy), que l’on pourrait expliquer la dégénérescence des motoneurones, présente dans les deux affections, par le même enchaînement d’événements biologiques. Apparemment, il n’en est rien. En effet, on n’a pas pu établir de lien entre le récepteur aux androgènes et la protéine Smn déficitaire dans les ASI. D’autres chercheurs ont également fait l’hypothèse qu’il n’y avait pas uniquement une atteinte du motoneurone dans le syndrome de Kennedy mais qu’il existerait aussi une composante musculaire concomitante. Ce que l’on essaie de faire Traitement anti-androgènes Au moment de la découverte du gène, il paraissait logique, afin d’améliorer les symptômes, ou tout au moins, stopper l’évolution de la maladie, de donner des hormones mâles (dérivés de la

L’expansion de triplets CAG Le syndrome de Kennedy est dû à l'augmentation importante du nombre de répétition d'une petite séquence d'ADN, composée de 3 nucléotides (triplets, ou trinucléotides). A chaque groupe de 3 nucléotides (triplet) sur un gène correspond un acide aminé dans la protéine codée par le gène. Lorsque le triplet CAG, qui code l'acide aminé glutamine est répété un grand nombre de fois, la protéine mutée va comporter une longue chaîne de glutamine (polyglutamine), qui affecte son activité normale dans la cellule.

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testostérone naturelle). L’expérience s’est en fait révélée néfaste, probablement et comme l’ont prouvé les expérimentations ultérieures chez l’animal, en raison du caractère protecteur d’un taux de testostérone bas. La question de l’utilisation de médicaments anti-androgènes reste donc posée dans le syndrome de Kennedy. C’est dans ce contexte que la leuproréline, un agoniste de la LHRH, fait actuellement l’objet d’un essai clinique au Japon. Lutter contre les inclusions Beaucoup de chercheurs travaillent sur cette thématique car elle est commune à la plupart des maladies à polyglutamines. Les inclusions, comme tout produit de dégradation dans les cellules, sont censées être détruites ou recyclées. L’idée est d’accélérer ce processus de dégradation en stimulant la voie du protéasome (une sorte de déchetterie très sophistiquée à l’échelle cellulaire). Certaines molécules faciliteraient ce processus. Dans ce contexte, la geldanamycine et des protéines chaperonnes (inhibiteurs de la protéine HsP90) sont à l’étude chez l'animal et donneraient des résultats prometteurs. La piste du curry Une autre voie thérapeutique repose sur des données issues de travaux de recherche sur le cancer de la prostate. Certains dérivés d’épices naturelles semblent avoir un effet bénéfique sur le modèle souris de la maladie de Kennedy. L’ASC-J9, c’est son nom, est un produit de synthèse dérivé du curry, une épice utilisée depuis très longtemps dans la pharmacopée chinoise. Un essai clinique devrait être organisé prochainement aux États-Unis. De la difficulté des essais cliniques De façon générale, il est assez difficile de mettre en place un essai thérapeutique dans ce type de maladie avec une lente évolution de la gêne motrice et où les patients sont peu nombreux et géographiquement éparpillés. Enfin, il est fort probable que le traitement curatif de la maladie de Kennedy dépendra d’une combinaison d’approches thérapeutiques. Pourquoi y a-t-il peu d'essais cliniques réalisés pour le syndrome de Kennedy ? Un essai clinique vise à montrer qu'un traitement est efficace dans la maladie que l’on veut traiter et qu'il est sans danger chez des volontaires sélectionnés selon des critères précis. Afin de conclure avec certitude sur l'efficacité et la tolérance d'un traitement, il est nécessaire de tester le traitement chez un nombre important de malades formant un groupe relativement homogène (âge, maladie, antécédents médicaux ou chirurgicaux, état de santé actuel, traitements médicaux en cours...). Pour le syndrome de Kennedy, il est difficile d’identifier les patients susceptibles de participer à un essai clinique car ils sont rares et éparpillés géographiquement. Un même essai est donc réalisé en collaboration avec plusieurs centres de recherches travaillant en réseau (essai multicentrique) en France ou à travers le monde. Multiplier les centres rend la mise en place et la gestion de l’essai plus difficiles et complique l’analyse des résultats (les centres peuvent différer les uns des autres par la manière dont les malades sont pris en charge). De plus, l'évolution de la maladie de Kennedy étant généralement lente (en particulier l'évolution de la gêne motrice), il faut que les

LHRH (pour luteinising hormone releasing hormone) est une

hormone qui stimule les gonades (testicules ou ovaires). Chez

l'homme elle active la sécrétion d'hormones testiculaires, notamment

la testostérone, ainsi que la production de spermatozoïdes

(spermatogenèse).

Le protéasome est un complexe enzymatique responsable de la dégradation des protéines mal

repliées, dénaturées ou obsolètes pour la cellule. Les protéines à

dégrader sont marquées par une protéine appelée ubiquitine. Il faut

une chaîne d'au moins quatre ubiquitines pour que le protéasome reconnaisse la protéine à dégrader.

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essais s'étendent sur une longue durée afin de pouvoir mettre en évidence un effet bénéfique du traitement. Ce qui rend encore plus lourd et difficile la mise en place d'essais thérapeutiques pour le syndrome de Kennedy. Pour promouvoir la recherche et le développement de médicaments destinés à traiter une maladie rare, les pouvoirs publics de différents pays, notamment les États membres européens, ont mis en place des mesures incitatives à l'attention des industriels de la santé et des biotechnologies (Règlement sur le médicament orphelin). On a diagnostiqué chez moi une maladie de Kennedy et on m’a précisé qu’il s’agissait d’une forme rare d’amyotrophie spinale ? Puis-je participer aux essais en cours ou à venir avec le Riluzole ? Le riluzole est une substance protectrice des motoneurones. Sa tolérance et son efficacité sont actuellement testées dans l'amyotrophie spinale infantile. Si la maladie de Kennedy est bien une amyotrophie spinale, il ne faut pas la confondre avec l’amyotrophie spinale infantile classique (ASI ou SMA en anglais). Certes, dans les deux affections, on note une dégénérescence du motoneurone périphérique (second motoneurone) mais le mécanisme génétique est radicalement différent. Dans le premier cas, un récepteur aux hormones mâles est le siège d’une mutation alors que dans le deuxième, c’est une petite protéine nommé Smn qui fait défaut. Il y a peut-être un lien entre les deux protéines, mais on l’ignore encore à ce stade des connaissances. Les essais thérapeutiques sont basés sur des critères de sélection très stricts et les patients atteints de maladie de Kennedy ne sont donc pas éligibles pour l’essai Riluzole en cours en France pour les malades souffrant d'ASI.

Comment est organisée la recherche dans le syndrome de Kennedy ? La recherche dans le syndrome de Kennedy s’articule autour de plusieurs thèmes du fait de la nature polymorphe de cette affection : elle touche le motoneurone, elle est due à une expansion de triplets CAG, et elle affecte le récepteur aux androgènes. A ce titre, sont notamment impliqués des chercheurs soit dans la connaissance des mécanismes de dégénérescence des motoneurones, soit dans les maladies neurodégénératives dites à triplets (chorée de Huntington, ataxies cérébelleuses...) ou bien encore des spécialistes du cancer de la prostate. Les équipes américaines (La Spada, Fischbeck) et japonaise (Sobue) sont en pointe car concentrées sur les aspects fondamentaux de la maladie de Kennedy depuis de nombreuses années. Ce sont les mêmes qui tentent de mettre au point des thérapeutiques d’abord en laboratoire, avec l’espoir de les voir traduites en essais cliniques chez l'homme dans un avenir proche. En France, une équipe de Montpellier (dans le cadre de ses recherches sur la moelle épinière) s’intéresse au développement de modèles animaux tandis que des myologues et des endocrinologues de La Salpétrière étudient tout particulièrement les aspects hormonaux et métaboliques de cette maladie. La thématique de la maladie de Kennedy est régulièrement abordée dans les congrès internationaux consacrés à la pathologie

Les maladies à triplets sont des maladies génétiques dues à l'augmentation importante du nombre de répétition d'une petite séquence d'ADN, composée de 3 nucléotides (triplets, ou trinucléotides). A chaque groupe de 3 nucléotides (triplet) sur un gène correspond un acide aminé dans la protéine codée par le gène. Par exemple, lorsque le triplet CAG, qui code l'acide aminé glutamine est répété un grand nombre de fois, la protéine mutée va comporter une longue chaîne de glutamine (polyglutamine), qui affecte son activité normale dans la cellule. Il existe une trentaine de maladies génétiques à triplets identifiées, dont la chorée de Huntington, la dystrophie myotonique de Steinert, la dystrophie musculaire oculo-pharyngée, le syndrome de l'X fragile...

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neuromusculaire ou aux maladies neurodégénératives à triplets (chorée de Huntington...). Au sein de l’Association Française contre les Myopathies (AFM) existe un groupe de réflexion et d’action sur les maladies de motoneurone (GRAMM). Ce groupe réunit au minimum annuellement des chercheurs, des cliniciens et des représentants de patients (les personnes atteintes d’amyotrophie spinale y étant plus représentées que les personnes atteintes du syndrome de Kennedy). En France, l'Association de soutien à la recherche et aux personnes concernées par la maladie de Kennedy (ARMK) apporte des informations sur la recherche et permet des contacts avec des personnes atteintes de syndrome de Kennedy. WEB asso.orpha.net/ARMK La Kennedy's Disease Association (KDA), basée aux États-Unis, est une association de patients très active. Elle organise presque tous les ans une rencontre entre patients et chercheurs. Elle finance également des travaux de recherche. Elle édite une newsletter et fait une analyse commentée de la littérature scientifique publiée dans le domaine. WEB www.kennedysdisease.org (site en anglais). Vu la rareté du syndrome de Kennedy, a-t-on l’assurance que des chercheurs travaillent sur notre maladie et qu’ils collaborent entre eux ? Il est vrai que les équipes spécifiquement impliquées dans le syndrome de Kennedy sont peu nombreuses. A l’inverse, elles contribuent et bénéficient en retour des avancées effectuées dans le domaine plus général des maladies à résidus polyglutamines, où les enjeux sont plus importants, à la fois en termes de nombre de patients et de financements. Ces chercheurs échangent beaucoup entre eux, et même s'il y a rarement des réunions spécifiques sur le syndrome de Kennedy, ces thèmes sont abordés dans les grands colloques internationaux.

Comment aider les chercheurs et la recherche ? De plusieurs manières : Le don d’ADN (par une prise de sang) ou de muscle (biopsie musculaire) a désormais un intérêt relativement limité pour la recherche. Des chercheurs japonais s’intéressent, quant à eux, à des prélèvements de peau réalisés au niveau du scrotum (enveloppe cutanée protégeant le testicule), dont les caractéristiques pourraient, notamment, constituer un marqueur biologique intéressant pour de futurs essais cliniques. Faire un don de tissu en pratique A l'occasion d'une intervention chirurgicale dont vous avez besoin ou lors d'une biopsie, vous pouvez, si vous le souhaitez profiter de cette occasion pour faire don de tissu à Myobank AFM / Institut de Myologie. Pour ce faire, parlez-en à votre chirurgien, et celui-ci, ou vous-même, informe Myobank par téléphone au 01 42 17 74 63 / 01 42 17 75 06 ou par e-mail à l'adresse [email protected]. Myobank se met alors en contact avec le médecin pour organiser, dans des conditions réglementaires et sanitaires strictes, le recueil du matériel biologique (tissus, cellules,

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ADN), son stockage et son acheminement vers les équipes de recherche qui en font la demande. En se faisant régulièrement suivre par le réseau des consultations spécialisées dans les maladies neuromusculaires. Vous pourrez alors être facilement identifié si vous souhaitez être candidat à un essai clinique ou à une étude clinique visant à mieux connaître l’évolution naturelle de la maladie (ce qui peut impliquer certains dosages, notamment hormonaux) Où trouver une consultation spécialisée dans les maladies neuromusculaires en pratique Les coordonnées de la consultation neuromusculaire de votre région sont disponibles sur le site de l’Association Française contre les Myopathies (AFM) : WEB www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > L'AFM > Dans votre région ou sur celui d’Orphanet : WEB www.orphanet.fr . Vous pouvez les obtenir aussi en téléphonant à l'Accueil Familles AFM au numéro Azur 0 810 811 088 (prix d'un appel local) ou auprès du Service Régional de l'AFM de votre région. En rejoignant une association de patients laquelle pourra, le cas échéant, aider à la constitution de registres de volontaires en vue d'essais thérapeutiques. En France, il existe l’Association de soutien à la recherche et aux personnes concernées par la maladie de Kennedy (ARMK) WEB asso.orpha.net/ARMK. Comment savoir s'il y a des essais cliniques en cours ou en préparation auxquels je pourrais participer ? A qui dois-je m'adresser pour participer à un essai ? Le site internet de l'AFM publie la liste des essais financés par l'AFM en préparation et en cours. WEB www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > La Recherche > Essais thérapeutiques > Essais soutenus par l'AFM En France les consultations spécialisées dans les maladies neuromusculaires, organisées en réseau, sont les premières impliquées dans le recrutement de malades atteints de maladies neuromusculaires pour des essais cliniques. Le mieux est donc d’être régulièrement suivi par une de ces consultations. Leurs coordonnées sont disponibles sur le site internet de l'AFM WEB www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > L'AFM > Dans votre région. Le site Orphanet, serveur d'information sur les maladies rares et les médicaments orphelins, répertorie des projets de recherche et des essais cliniques ayant lieu en Europe dans le domaine des maladies rares. La difficulté de ce recensement est qu'il n'est pas obligatoire et que l'information disponible est celle fournie par les chercheurs. WEB www.orphanet.fr > Recherche essais cliniques Participer à une étude clinique ou à un essai thérapeutique en pratique Pour participer à une étude, il faut : - avoir un diagnostic clinique et moléculaire précis - être suivi régulièrement au point de vue médical, - satisfaire aux critères d'inclusion de l'essai. Parlez-en à votre médecin.

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Un peu d'histoire... L’amyotrophie bulbo-spinale a été décrite pour la première fois par des auteurs japonais en 1897 sous le terme de "paralysie bulbaire progressive". Ce n’est qu’en 1968 qu’elle prend le nom de syndrome ou maladie de Kennedy en référence au médecin américain William R. Kennedy qui a décrit deux familles (l’une du Minnesota et l’autre de l’Iowa) présentant un tableau clinique non répertorié à l'époque : paralysie des muscles proximaux et bulbaires, sans syndrome pyramidal, et avec une hérédité clairement récessive liée au chromosome X. En 1991, l’équipe de Kenneth Fischbeck (Philadelphie, États-Unis), après un travail minutieux de cartographie du chromosome X, découvre des mutations d’un genre inhabituel dans un gène codant un récepteur aux androgènes. Cette découverte a suscité beaucoup d’intérêt car il s’agissait à l’époque de la première tentative réussie pour identifier un gène responsable d’une amyotrophie spinale. Qui plus est, l’anomalie génétique trouvée constituait une première pour une maladie neurodégénérative puisqu’il s’agit d’une expansion de petites portions d’ADN - trinucléotides de type CAG - à l’intérieur d’un gène. Une anomalie du même type est retrouvée, la même année, dans le syndrome de l’X-fragile, puis trois ans plus tard dans une autre maladie neurodégénérative, la chorée de Huntington (maladies à triplets). En 1995, K.Fishbeck met au point le premier modèle animal pertinent reproduisant les manifestations cliniques de la maladie humaine en transférant un gène SBMA chez une souris. Depuis, plusieurs voies thérapeutiques expérimentales sont explorées. En 2007, est mis au point un produit très prometteur, l’ASC-J9, qui semble efficace chez la souris-modèle.

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Pour en savoir plus : Les Repères Les Repères Savoir et Comprendre sont des documents publiés par l'AFM. Destinés aux personnes atteintes de maladies neuromusculaires et à leurs familles, ils traitent de sujets scientifiques, médicaux, psychologiques ou sociaux. Ils sont disponibles auprès du Service régional de votre région (coordonnées WEB www. www.afm-telethon.fr > Tout l'univers AFM-Téléthon en un clic > L'AFM > Dans votre région) ou en téléchargement sur le site internet de l'AFM ( WEB www.afm-telethon.fr > Des clés pour comprendre ). >> ADN, cellules, tissus... des banques pour la recherche Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2009. >> Bien s'équiper pour bien dormir Repères Savoir & Comprendre, AFM, Septembre 2009 >> Conseil génétique et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Septembre 2008 >> Demande de prestation de compensation : où et comment être acteur ? Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2007 >> Diagnostic des maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Janvier 2010 >> Douleur et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Septembre 2004 >> Évaluation de la fonction respiratoire dans les maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Décembre 2006 >> Emploi et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Avril 2009 >> Financement des aides humaines Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2006. >> Fonction digestive et maladies neuromusculaires, Repères Savoir & Comprendre, AFM, Avril 2010 >> Fonction respiratoire et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Décembre 2006 >> L'annonce du diagnostic... et après Repères Savoir & Comprendre, AFM, Novembre 2005. >> Le muscle squelettique Repères Savoir & Comprendre, AFM, 2003 >> Le système musculaire squelettique Repères Savoir & Comprendre, AFM, 2003 >> Les aides humaines à domicile Repères Savoir & Comprendre, novembre 2008

>> Les essais thérapeutiques en questions Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2006 >> Lève-personne et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2008 >> Manutention des personnes Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2007 >> Maladies neuromusculaires et prise en charge orthopédique Repères Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2004 >> Ordinateur et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2007 >> Organisation de la motricité Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2005 >> Organisation des soins et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Juillet 2008 >> Prévention et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Décembre 2006 >> Prise en charge respiratoire et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Novembre 2006 >> Salle de bain et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, Janvier 2009. >> Scolarité et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2006 >> Soutien psychologique et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2009 >> Stress et maladies neuromusculaires Repères Myoline, AFM, 1997 >> Trachéotomie et maladies neuromusculaires Repères Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2007 >> Vacances et maladies neuromusculaires

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Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2010 >> Ventilation non invasive et maladies neuromusculaires

Repères Savoir & Comprendre, AFM, Avril 2008

Numéros de téléphone utiles • Accueil Familles AFM : service de l'Association Française contre les Myopathies qui a pour mission d'accueillir et d'orienter toute personne atteinte d'une maladie neuromusculaire vers les réseaux et les compétences internes ou externes à l'AFM en fonction de leurs besoins.

0 810 811 088 (prix d'un appel local) • Santé Info Droits : pour toute question juridique ou sociale

0 810 004 333 (prix d'un appel local) • Droits des malades Info pour toute question sur le droit des malades

0 810 51 51 51 (prix d'un appel local) • Maladies Rares Info Service

0810 63 19 20 Sites internet : Site internet de l'AFM (Association Française contre les Myopathies). WEB www.afm-telethon.fr Site de l'association française ARMK, Association de soutien à la recherche et aux personnes concernées par la maladie de Kennedy. WEB asso.orpha.net/ARMK Site français consacré aux maladies rares et aux médicaments orphelins. WEB www.orphanet.fr Site de l'association Dystrophie musculaire Canada WEB www.muscle.ca Site en anglais de la Kennedy's Disease Association (KDA), association de patient basée aux États-Unis. WEB www.kennedysdisease.org/ Site de la Muscular Dystrophy Association (MDA). WEB www.mda.org/ (en anglais) WEB www.mdaenespanol.org (en espagnol).

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Glossaire Les aides techniques comprennent tous les équipements utilisés par une personne en situation de handicap, destinés à prévenir ou compenser une déficience : appareillages orthopédiques, aménagements du domicile, dispositifs facilitant le déplacement, la communication, l'habillage ou l'hygiène ... Grâce à ces aides techniques, la personne handicapée peut conserver une meilleure autonomie dans sa vie personnelle, ses loisirs et ses activités professionnelles. >> Maladies neuromusculaires et prise en charge orthopédique Repère Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2004 Les besoins en aides humaines recouvrent l'aide aux actes essentiels de l'existence (alimentation, toilette, habillement, coucher), la surveillance régulière et l'aide aux autres actes de la vie quotidienne (aide aux déplacements et la participation à la vie sociale pour la scolarité, les loisirs, les démarches, visites, sorties…). aide aux soins d'hygiène, aux repas, aux actes quotidiens comme se coucher, se lever, aux travaux ménagers, à la cuisine et aux courses. >> Financement des aides humaines, Repères Savoir & Comprendre, AFM, Mars 2006. L’Allocation pour adultes handicapés (AAH) est attribuée aux personnes en situation de handicap qui ne peuvent de ce fait accéder à un emploi et disposant de ressources modestes. À l’Allocation adultes handicapés (AAH) peuvent s’ajouter, sous certaines conditions, deux compléments (ils ne sont pas cumulables): - La majoration pour la vie autonome est destinée aux personnes au chômage en raison de leur handicap et vivant dans un logement indépendant : cette allocation complémentaire permet de faire face aux charges supplémentaires que cela implique. - Le complément de ressources s’adresse aux personnes handicapées qui se trouvent dans l’incapacité quasi absolue de travailler pour leur garantir une vie aussi autonome que possible. WEB www.handicap.gouv.fr/ > Les aides et prestations > Les autres aides et droits

WEB www.caf.fr > Les prestations > Allocation aux adultes handicapés Les androgènes sont les hormones mâles, fabriquées et secrétées par les gonades (testicules chez l'homme et ovaires chez la femme) et les glandes surrénales. Le plus connu des androgènes est la testostérone. Un traitement antalgique a pour but de calmer la douleur. >> Douleur et maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Septembre 2004. La balnéothérapie chaude prépare à la séance de mobilisations et postures. Elle associe les effets de l’immersion et de la température de l’eau (entre 30 et 35°C). >> Maladies neuromusculaires et prise en charge orthopédique Repère Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2004 La Banque de Tissus pour la Recherche (BTR) a été créée par l'AFM pour recueillir et conserver des prélèvements de tissus (muscle, peau...) et les acheminer vers des équipes de recherche dans le domaine des maladies rares. WEB www.afm-france.org > La recherche > Stratégie > Stratégie d'intérêt général > Banques d'ADN et de tissus. La complexité du diagnostic et la spécificité de la prise en charge des maladies neuromusculaires nécessitent le recours à des Centres de référence ou de compétence composés d’équipes pluridisciplinaires réunissant toutes les spécialités impliquées dans la prise en charge des maladies neuromusculaires. Ces structures facilitent l'organisation des soins pour les malades et sont fortement impliquées dans les essais cliniques. Ils participent aussi à l’amélioration des connaissances et des pratiques des professionnels de santé. >> www.orphanet.fr/>Maladies rares Médicaments orphelins>Plan maladies rares Pendant la division cellulaire, l'ADN, situé dans le noyau des cellules, est organisé sous forme de fins bâtonnets : les chromosomes. Chez l'être humain, il y a 23 paires de chromosomes (soit 46

chromosomes). Vingt-deux paires sont constituées de 2 chromosomes identiques, appelés autosomes. La vingt-troisième paire est constituée des chromosomes sexuels, XX chez la femme et XY chez l'homme. Un corset est un appareillage porté au niveau du tronc pour le traitement des affections de la colonne vertébrale. Il maintient la colonne vertébrale dans la meilleure position possible. Associé à de la kinésithérapie, il permet de limiter les déformations de la colonne vertébrale (en particulier pendant la croissance). >> Douleur et maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Septembre 2004. Le diagnostic prénatal (DPN) permet de déterminer pendant la grossesse si l'enfant à naître est porteur d'une anomalie génétique déjà connue chez l'un de ses parents (ou les deux). La loi n’autorise ce diagnostic que dans le cas "d'une affection d'une particulière gravité". L'éventualité d'un DPN doit être anticipée, dans le cadre d'une démarche de conseil génétique, avant une grossesse. Elle se discute au cas par cas, en fonction de la pathologie, d'autant que cette démarche n'est pas sans risque pour le fœtus. Le DPN repose sur des analyses génétiques effectuées sur de l'ADN extrait d'une biopsie du placenta à partir de 11 semaines d'arrêt des règles (aménorrhée) ou du liquide amniotique à 15-16 semaines d'aménorrhée. >> Conseil génétique et maladies neuromusculaires, Repère Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2005. Le diagnostic pré-symptomatique permet de déterminer si une personne appartenant à une famille dont un membre de la famille est atteint d'une maladie génétique alors qu'elle-même ne présente aucun symptôme est porteuse ou non de la mutation responsable de la maladie. Il ne peut être prescrit chez un enfant mineur sauf si un bénéfice médical direct pour l'enfant est possible (traitement et/ou prise en charge adéquats). >> Conseil génétique et maladies neuromusculaires, Repère Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2005.

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Le conseil génétique s'adresse aux personnes confrontées à une maladie d'origine génétique qu'elles soient elles-même atteintes ou qu'un de leur proche soit atteint. Le but est de renseigner la personne sur le risque qu'elle a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l'avenir et d'évaluer les possibilités de diagnostic prénatal ou préimplantatoire et de dépistage des individus à risque (diagnostic pré-symptomatique). La consultation du conseil génétique est souvent entreprise avant un projet de procréation, mais elle peut l'être aussi sans lien direct avec celui-ci, pour lever une inquiétude sur son propre statut génétique. La consultation de conseil génétique peut s'accompagner d'une consultation psychologique pour aider la personne à anticiper l’impact du résultat du test dans sa vie future et lui permettre d'exprimer ses interrogations et ses inquiétudes vis-à-vis d’elle-même, de sa famille, de son avenir. >> Conseil génétique et maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2005. Le dosage des enzymes musculaires consiste à mesurer la quantité d'enzymes musculaires présentes dans le sang. Lorsque des cellules musculaires sont abîmées, les enzymes qu'elles contiennent, principalement la créatine phosphokinase (CPK), l'aldolase et la lactico-déshydrogénase sont libérées dans la circulation sanguine. Un taux élevé de CPK dans le sang est le signe d'une lésion musculaire, dont l'origine peut être une maladie neuromusculaire, un traumatisme musculaire, ou même une activité physique intense. >> Diagnostic des maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Janvier 2005. Les dosages hormonaux consistent à mesurer la quantité d'hormones qui circulent dans le sang (taux sanguins). La diminution ou l'augmentation du taux hormonal sanguin est un signe d'une pathologie endocrinienne. >> Diagnostic des maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Janvier 2005. On parle d'effet fondateur lorsque, dans une population donnée, une maladie génétique rare est plus

fréquente que dans la population générale, et que les personnes présentant cette maladie ont toutes la même mutation issue d'un ancêtre commun. L'électromyogramme (EMG) est un examen qui consiste à recueillir à l'aide de fines aiguilles - servant d'électrodes - implantées dans le muscle, les signaux électriques transmis par les nerfs ou émis par les fibres musculaires au repos, pendant et après un mouvement. L'analyse des tracés permet de savoir si les difficultés motrices sont dues à une atteinte des muscles (origine myopathique ou myogène) ou à une atteinte des nerfs (origine neuropathique ou neurogène). L'électromyogramme permet aussi de révéler l'existence d'une anomalie de l'excitabilité de la fibre musculaire (myotonie), d'une altération de la transmission neuromusculaire (myasthénie) ou de mesurer la vitesse de conduction de certains nerfs en cas d'atteintes neurogènes. >> Diagnostic des maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Janvier 2005. Le système endocrinien fabrique les hormones qui régulent de nombreuses fonctions de l'organisme (nutrition, croissance, reproduction, …). L'ergothérapeute évalue les besoins de la personne en situation de handicap et lui préconise les aides techniques nécessaires à son autonomie. L'examen clinique est la première étape de tout diagnostic. Le médecin interroge et examine la personne afin de rassembler les éléments qui vont lui permettre d'orienter ou de poser un diagnostic. Le médecin recueille le plus d'informations possibles sur l'histoire de la maladie (anamnèse) et son évolution : nature et âge d'apparition des symptômes, retard éventuel d'acquisition de la marche, notion de chutes fréquentes, douleurs dans les membres, intolérance à l'effort... Il s'informe aussi sur les antécédents familiaux, en particulier pour préciser la façon dont la maladie est répartie dans la famille (enquête familiale). Cette répartition, schématisée par le dessin de l'arbre généalogique de cette lignée, permettra d'en déduire le mode de transmission génétique de la maladie. C'est parfois le seul élément qui permet de distinguer

deux maladies qui se ressemblent beaucoup. L'examen des zones musculaires et articulaires permet de localiser les déformations articulaires (difficultés à allonger ou à plier complètement telle ou telle articulation…) et d'apprécier la souplesse (raideur, présence de rétractions…) et le volume des muscles (hypertrophie, atrophie), de repérer la faiblesse de certains groupes musculaires et de préciser la répartition de l'atteinte musculaire... A partir des données recueillies lors de cet examen, le médecin décide des examens complémentaires utiles pour confirmer le diagnostic. >> Diagnostic des maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Janvier 2005. Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) analysent la capacité respiratoire en mesurant les volumes d’air mobilisés par l’appareil respiratoire. Elles indiquent aussi la force des muscles inspirateurs et expirateurs dont dépend la qualité de la respiration et de la toux. Elles comportent plusieurs examens, au cours desquels la personne doit respirer dans un embout buccal relié à un appareil (le spiromètre). >> Évaluation de la fonction respiratoire dans les maladies neuromusculaires Repère Savoir & Comprendre, AFM, Décembre 2006. Une fausse route alimentaire se produit lorsque de la nourriture, ou même de la salive passe dans les voies respiratoires (la trachée) et non dans le tube digestif (l'œsophage). Ellel risque d'obstruer partiellement ou totalement les voies respiratoires. La toux permet d'éliminer les aliments (ou la salive) des voies aériennes. La gastrostomie consiste à mettre en place, par une petite opération chirurgicale, une sonde dans l’estomac à travers la paroi abdominale. Elle permet de rééquilibrer les apports nutritionnels en introduisant les aliments directement dans l'estomac tout en conservant la possibilité de manger par la bouche la nourriture qui lui fait plaisir. Le gavage gastrique permet une suralimentation forcée au moyen d'une sonde placée dans l'œsophage.

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Un gène est un "segment" d'ADN situé à un endroit bien précis (locus) sur un chromosome. Chaque gène porte le plan de fabrication d’une protéine. Les inclusions sont des petites structures , situées à l'intérieur de la cellule, qui, en général, contiennent soit des déchets, soit des réserves alimentaires. Les inclusions nucléaires sont situées dans le noyau, les inclusions cytoplasmiques sont situées dans le cytoplasme (c'est-à-dire dans la cellule mais à l'extérieur du noyau.) Ce que les médecins appellent l'histoire naturelle d'une maladie est la description des différentes manifestations d'une maladie et de leur évolution au cours du temps en l'absence de tout traitement (médicaments, kinésithérapie, chirurgie…). Les hormones sont des messages chimiques véhiculés par le sang qui agissent au niveau de leur organe cible en se fixant sur un récepteur spécifique. La kinésithérapie (kinêsis : mouvement en grec) dans les maladies neuromusculaires vise à minimiser les conséquences de l’immobilisation sur les muscles, les tendons et les articulations. >> Maladies neuromusculaires et prise en charge orthopédique Repère Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2004 LHRH (pour luteinising hormone releasing hormone) est une hormone qui stimule les gonades (testicules ou ovaires). Chez l'homme elle active la sécrétion d'hormones testiculaires, notamment la testostérone, ainsi que la production de spermatozoïdes (spermatogenèse). Le liquide amniotique dans lequel baigne l'embryon puis le fœtus durant la grossesse le protège contre les écarts de température, les chocs et les infections. Il contient des cellules fœtales. Un lombostat est une ceinture abdominale renforcée destinée à soutenir le bas du dos (au niveau des vertèbres lombaires). Les maladies à triplets sont des maladies génétiques dues à l'augmentation importante du nombre de répétition d'une petite séquence d'ADN, composée de 3 nucléotides (triplets, ou

trinucléotides). A chaque groupe de 3 nucléotides (triplet) sur un gène correspond un acide aminé dans la protéine codée par le gène. Par exemple, lorsque le triplet CAG, qui code l'acide aminé glutamine est répété un grand nombre de fois, la protéine mutée va comporter une longue chaîne de glutamine (polyglutamine), qui affecte son activité normale dans la cellule. Il existe une dizaine de maladies génétiques à triplets identifiées, dont la chorée de Huntington, la dystrophie myotonique de Steinert, la dystrophie musculaire oculo-pharyngée, le syndrome de l'X fragile... Les maladies génétiques sont des maladies qui touchent l'ADN, c'est-à-dire l'information contenue dans nos cellules qui détermine le fonctionnement biologique de notre organisme. Cette information nous est transmise par nos parents et nous la transmettons à nos enfants. C'est pourquoi les maladies génétiques sont souvent familiales, c'est-à-dire qu'il peut y avoir plus d'une personne atteinte par la maladie génétique dans une même famille. Une maladie est dite rare quand elle ne touche que très peu de personnes soit moins d'une personne sur 2 000. En Europe la plupart des maladies rares sont encore moins fréquentes, affectant 1 personne sur 100 000 voire moins. Le Plan Maladies rares 2005-2008 est une politique de santé publique commune aux maladies rares dans les domaines de la recherche scientifique et biomédicale, du développement des médicaments, de la politique industrielle, de l’information et de la formation, de la prise en charge sociale et médicale. WEB www.orpha.net WEB www.eurordis.org/ >page d'accueil en français>Maladies rares & médicaments orphelins La manœuvre de Heimlich Si les voies respiratoires sont complètement obstruées, la personne ne peut plus parler, ne peut plus respirer, ne tousse pas. Il faut alors que quelqu'un de son entourage l'aide à déloger ce qui est coincé dans la gorge grâce à une manœuvre simple. Dans un premier temps pencher la personne en avant et effectuer quatre à cinq claques dans le dos, entre les deux omoplates, avec le plat de la main ouverte. Il est important que la personne soit bien

penchée en avant pour que l'obstacle dégagé sorte de la bouche plutôt que de retourner dans les voies aériennes (il faut soutenir la personne au niveau des épaules avec l'autre bras). Si les claques dans le dos ne sont pas efficaces, la manœuvre de Heimlich par une personne de l'entourage permet d'expulser le corps étranger coincé dans les voies respiratoires. Derrière la personne, les bras lui entourant la taille, pencher la personne en avant. Placer un poing fermé au dessus du nombril et sous les côtes (la paume est orientée vers le sol), l'autre main par-dessus et enfoncer le poing d'un coup sec vers soi et vers le haut. Si la personne est debout, passez une jambe entre les siennes pour avoir un bon point d'appui. Chez une personne obèse, la compression se fait plus haut, au milieu du sternum (mais pas trop proche de la pointe inférieure du sternum), le geste est réalisé vers soi, et non plus vers soi et vers le haut. Répéter jusqu'à cinq fois cette technique. Si la manœuvre n'a pas été efficace, il ne faut pas hésiter à recommencer plusieurs fois et avec plus de puissance les claques dans le dos puis la manœuvre de Heimlich. >>www.croix-rouge.fr/>Premiers secours>Notions de base>6 gestes de base>Étouffement Les membres inférieurs dans le corps humain sont constitués par les hanches, les cuisses, les genoux, les jambes, les chevilles et les pieds. Les membres supérieurs dans le corps humain sont constitués par les épaules, les bras, les coudes, les avant-bras, les poignets et les mains. Plusieurs examens permettent d'évaluer les capacités motrices des personnes atteintes de maladie neuromusculaire, comme la Mesure de Fonction Motrice (MFM) ou la Mesure d'Indépendance Fonctionnelle (MIF). Pendant l'examen, le soignant demande au malade de réaliser une série d'exercices (mouvements pour la MFM, tâches de la vie quotidienne pour la MIF). Pour chaque exercice, la manière dont la personne réalise le mouvement demandé détermine un score fonctionnel qui donne une mesure chiffrée des capacités motrices de la personne. La comparaison des scores de bilan en

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bilan rend compte de l'évolution de la maladie. Ceci est particulièrement utile lorsque l'on veut évaluer l'effet d'une thérapeutique qelle qu'elle soit.' Le métabolisme est l'ensemble des transformations biochimiques qui se déroulent au sein des cellules des organismes vivants et qui assurent leurs fonctionnements. Les mobilisations passives, les étirements et les postures entretiennent la souplesse des muscles et des tendons, ainsi que toute l'amplitude de mobilité et l'alignement des articulations. Ils facilitent la croissance tendino-musculaire. La moelle épinière est la partie du système nerveux central situé à l'intérieur de la colonne vertébrale, en dessous du tronc cérébral. Elle est constituée de cellules et de fibres nerveuses (neurones et leurs prolongements) qui traitent et relaient l'information circulant entre le cerveau et les organes (muscles, peau, poumons...). Les muscles bulbaires sont des muscles commandés par une région du système nerveux située dans le bulbe rachidien (entre le cerveau et la moelle épinière) : ce sont les muscles de la gorge, de la langue, des joues et des lèvres. Les muscles proximaux sont les muscles qui sont proches de l'axe du corps. Ils sont situés aux racines des membres : muscles des épaules et des bras pour les membres supérieurs, muscles des hanches et des cuisses pour les membres inférieurs. Un myologue est un médecin qui étudie le muscle, sain ou malade. >> http://www.afm-france.org/>La Recherche>Stratégie>Recherche fondamentale>La Myologie Un nucléotide est l'unité de base de la molécule d'ADN. A chaque combinaison de 3 nucléotides (triplet ou trinucléotide) sur le gène correspond un acide aminé dans la protéine. Par exemple, le triplet CAG code l'acide aminé glutamine. Une expansion de triplet CAG va donner un morceau de protéine constitué d'un enchaînement de glutamine appelé polyglutamine. Le placenta est l'organe par lequel, durant la grossesse, l'enfant est nourri et oxygéné dans le ventre de

la mère. Il est constitué de cellules qui ont le même patrimoine génétique (le même ADN) que le bébé. La prestation de compensation (PCH) est une prestation financière personnalisée établie en fonction des projets et besoins de la personne en situation de handicap qui permet que des moyens de compensation adaptés lui soient proposés. Elle couvre les besoins en aide humaine, en aide technique, en aménagement du logement et du véhicule, en aide animalière, et les besoins exceptionnels ou spécifiques. >> Demande de prestation de compensation : où et comment être acteur ? Repère Savoir & Comprendre, AFM, Mai 2007. La prévalence est une estimation statistique du nombre de personnes atteintes par une maladie dans une population donnée. La prise en charge orthopédique traite des affections de l'appareil locomoteur et de la colonne vertébrale. Indissociable de la prise en charge globale (respiratoire, cardiaque, nutritionnelle, psychologique...), elle vise à empêcher ou retarder l'apparition et le développement des conséquences du manque de mouvement sur les os, les articulations et les différents groupes musculaires. La prise en charge orthopédique utilise différentes techniques complémentaires : la kinésithérapie pour masser et mobiliser, l'appareillage pour maintenir et soutenir le corps en bonne position, la chirurgie en complément de la kinésithérapie et de l'appareillage pour corriger et arrêter l'évolution d'éventuelles déformations orthopédiques. >> Maladies neuromusculaires et prise en charge orthopédique Repère Savoir & Comprendre, AFM, Octobre 2004 La prise en charge orthophonique entretient les fonctions de parole, de voix et de déglutition. Elle comporte des exercices de souffle, d'articulation, de rythme et un travail sur la voix. Le protéasome est un complexe enzymatique responsable de la dégradation des protéines mal repliées, dénaturées ou obsolètes pour la cellule. Les protéines à dégrader sont marquées par une

protéine appelée ubiquitine. Il faut une chaîne d'au moins quatre ubiquitines pour que le protéasome reconnaisse la protéine à dégrader. Une protéine chaperonne est une protéine dont la fonction est d'assister d'autres protéines dans leur maturation, en leur assurant un repliement tridimensionnel adéquat. Beaucoup de chaperones sont des protéines de choc thermique (Heat shock proteins: Hsp), c'est-à-dire des protéines exprimées en réponse à des variations de température, ou à d'autres types de stress cellulaire. La structure des protéines est en effet sensible à la chaleur, elles se dénaturent et perdent leur action biologique. Le rôle des protéines chaperones est de prévenir les dommages potentiellement causés par la chaleur sur la structure des protéines. Le protocole de soins définit les soins et les traitements pris en charge à 100% pour le suivi d'une affection longue durée et précise quels sont les professionnels de santé impliqués (qui peuvent être consultés directement sans passer par le médecin traitant). Un récepteur est une protéine située sur la membrane d'une cellule ou dans une cellule, sur laquelle se fixe spécifiquement une autre molécule pour déclencher une réponse biologique particulière. Un réflexe ostéotendineux est une contraction involontaire d'un muscle causée par la percussion directe de son tendon (rotulien par exemple). La spasticité est une exagération du tonus musculaire (hypertonie) d'un muscle au repos qui se manifeste par une augmentation progressive de la résistance du muscle lorsqu'il est étiré. Elle est la conséquence d'une lésion du faisceau pyramidal : c'est une des manifestations d'un syndrome pyramidal. Les suppléments nutritionnels sont pris en complément de l'alimentation habituelle afin de corriger les apports d'un régime alimentaire insuffisant. Ils sont vendus sous forme de gélules, de poudre ou de liquide et sont concentrés en nutriments. Un syndrome pyramidal est un ensemble de manifestations physiques témoignant d'une atteinte du faisceau pyramidal, grande voie

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Zoom sur le syndrome de Kennedy Janvier 2008

du système nerveux par laquelle l'ordre de contraction musculaire chemine du cerveau au second motoneurone. Un traitement symptomatique traite le symptôme et non la cause du symptôme, par exemple, il soulage une douleur mais ne permet

pas de supprimer la cause de cette douleur. Le travail actif (éventuellement aidé de façon manuelle, avec un appareil ou en balnéothérapie) participe à l’entretien articulaire et au maintien de la force musculaire.

Le tronc cérébral est la partie du système nerveux central situé entre le cerveau et la moelle épinière. Il est constitué par le tronc cérébral, la protubérance et le bulbe rachidien. Un urologue est un médecin spécialiste qui traite les maladies liées aux organes et voies génito-urinaires.

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