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Kitâb Al-Fawâ’id Par l’imam Ibn Al-Qayyim Al-Jawziyyah

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Explication de la parole d’Allah « C’est Lui qui vous a soumis la terre »

Allah ta’ala dit :

« C’est Lui qui vous a soumis la terre, parcourrez donc ses étendues et mangez de ce

qu’Il vous attribue. Et vers Lui se fera le retour. »

(Sourate Al Mulk verset 15).

Allah ta’ala nous informe qu’Il a soumis la terre afin qu’elle puisse être foulée, creusée,

semée et préparée pour la construction, et Il ne la pas rendue difficile et inaccessible pour

celui qui veut en tirer profit. Allah ta’ala nous informe qu’Il en a fait un berceau, un lit, un

tapis, et un lieu de repos assez vaste pour tous. Il l’a étendue, étalée, Il a fait jaillir son eau et

ses champs, Il l’a ancrée par les montagnes, Il y a tracé des cols dans les montagnes et des

routes, Il y a fait couler des rivières et des sources, Il l’a bénie, et y a placé avec mesure ses

ressources alimentaires.

La terre est bénie à divers égards :

Tous les animaux, leur subsistance et nourriture sortent d’elle.

Elle supporte en surface les souillures des hommes et fait sortir de son sein les choses

les meilleures et les plus utiles. Elle dissimule aux yeux de l’homme tout ce qui est

laid et fait sortir pour lui tout ce qui est beau.

On y jette quelques graines et elle fait alors pousser des récoltes en grandes quantités.

Elle cache les souillures du serviteur et les déchets de son corps. Elle le préserve,

l’abrite, et fait sortir sa nourriture et sa boisson. Elle est la chose qui supporte le plus

les nuisances et procure en contrepartie le plus de bienfaits. Il n’y a rien de meilleur,

de plus dénué de désagréments et de plus proche du bien que la terre.

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Allah ta’ala a fait que la terre est pour nous comme le chameau obéissant qui va là ou on lui

dit d’aller.

Lorsqu’Allah nous décrit la terre et nous a informés qu’elle était soumise, Il a judicieusement

désigné ses routes et ses cols par le terme « Manâkib »1. C’est à dire que l’on parcourt la

terre en foulant ses Manâkib qui désignent les plus hauts points, c’est pour cette raison que

cela a été interprété par les montagnes, de la même manière que pour l’homme « Manâkib »

désigne ses épaules.

Les savants ont dit : cela montre que marcher sur les étendues plates est plus aisés.

Un groupe d’entre eux a dit : au contraire Manâkib désigne les côtés et les directions, de la

même manière qu’en arabe les flancs d’une personne sont nommés Manâkib.

Ce qui parait le plus correct est que Manâkib désigne les hauteurs, car les êtres vivants

parcourent les hauteurs de la terre et non ses profondeurs. La surface du globe est sa partie la

plus haute, or on ne peut marcher que sur la surface. C’est pour cela qu’on l’a nommée

Manâkib après que la terre a été décrite comme étant soumise.

Puis Allah leur a ordonné de consommer la subsistance qu’Il a placée sur terre. Il l’a soumise

et nivelée pour eux, Il y a tracé des chemins et des routes qu’ils parcourent, et y a placé leur

subsistance. Il a également rappelé comment leur lieu de résidence a été préparé afin qu’ils

puissent en tirer profit, afin de voyager et de revenir, et consommer les subsistances qu’Allah

ta’ala y a placées pour ses habitants.

Puis Allah attire notre attention en disant « vers Lui se fera le retour » sur le fait que nous

ne sommes pas des résidents permanents dans ces demeures, nous ne sommes que des

voyageurs. C’est pourquoi il ne faut pas considérer la terre comme une patrie et une demeure

permanente. Nous n’y sommes entrés que pour faire des provisions pour la demeure éternelle.

Cette terre est un lieu de passage et non un lieu d’allégresse, un simple lieu de transit et de

passage, et non une patrie ou une demeure fixe.

Ce verset comprend une preuve de la Seigneurie d’Allah, Son unicité, Son pouvoir, Sa

sagesse et Sa douceur, un rappel de Ses bienfaits et Sa bonté. Il comprend également un

avertissement contre le fait de se reposer sur ce monde et de le prendre comme patrie et

demeure permanente. Au contraire nous devons nous presser de le traverser pour parvenir à la

demeure éternelle d’Allah et Son paradis.

Par Allah ! Combien sont nombreux les enseignements de ce verset nous permettant de

connaitre Allah et Son unicité, nous rappelant Ses bienfaits, nous encourageant à nous diriger

vers Lui, nous préparer à Sa rencontre et à nous présenter devant Lui. Ce verset nous informe

également qu’Allah pliera ce monde comme s’il n’avait jamais existé et qu’Il fera revivre ses

habitants après les avoir fait mourir et c’est vers Lui que se fera le retour.

1 Que nous avons traduit dans le verset par étendues

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La plénitude et le succès du serviteur à la lumière de la sourate Al Fâtihah

L’homme a deux forces : une force cognitive2 et théorique et une force pratique et

intentionnelle. La plénitude de son succès dépend de la perfection de ses deux forces

cognitive et intentionnelle.

La perfection de la force cognitive est atteinte par la connaissance de son créateur (Khâliq) et

Initiateur (Bârî) , Ses noms et attributs , du chemin menant à Lui , mais également par la

connaissance des obstacles jonchant ce chemin , de sa propre personne et de ses défauts .

C’est par ces cinq formes de connaissances que l’on parvient à la perfection de la force

cognitive. L’homme le plus savant sera celui qui aura le plus de connaissance et la meilleure

compréhension à ce sujet.

La perfection de la force pratique et intentionnelle n’est atteinte que par la préservation des

droits qu’Allah ta’ala a sur Son serviteur et leur pratique en Lui vouant un culte exclusif, avec

véracité, sincérité, bienfaisance, assiduité, en reconnaissant les bienfaits dont Allah ta’ala le

comble et ses manquements dans l’acquittement de Ses droits. Le serviteur est gêné de

présenter de tels actes, car il sait qu’ils sont bien en deçà de ce qu’Il mérite et qu’il ne peut

atteindre la perfection de ces deux forces que par Son aide. Il éprouve le plus grand besoin

qu’Allah ta’ala le mène au chemin droit, vers lequel Il a guidés Ses alliés et Ses élites. Il a

aussi besoin qu’Il lui évite de sortir de ce chemin par une perversion de sa force cognitive qui

le ferait tomber dans l’égarement, ou une perversion de sa force pratique qui lui ferait

encourir la colère d’Allah.

L’homme ne peut atteindre la perfection et le succès que par la combinaison de ces choses qui

sont comprises dans la sourate Al Fâtihah et organisés de la manière la plus parfaite :

Sa parole :

« Louange à Allah, Seigneur de l’univers. Le Tout Miséricordieux, le Très

Miséricordieux, Maître du jour de la rétribution. »

(Sourate al Fâtihah verset 2-4)

Comprend le premier fondement qu’est la connaissance du Seigneur, de Ses attributs et de Ses

actes. Les noms d’Allah cités dans cette sourate sont la base des noms magnifiques d’Allah :

Allah le Seigneur (Ar Rabb) et le Tout Miséricordieux (Ar Rahmân).

Allah comprend l’attribut de divinité

Le Seigneur comprend l’attribut de seigneurie

Le Tout Miséricordieux comprend les attributs de bienfaisance, générosité et bonté.

Et les sens de tous les noms d’Allah gravitent autour de cela.

Sa parole :

2 Le terme cognitif désigne tout ce qui a rapport à la connaissance, à la science.

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« C’est Toi Seul que nous adorons, et c’est Toi Seul dont nous implorons le secoure »

(Sourate al Fâtihah verset 5).

Comprend la connaissance du chemin menant à Lui, et cette connaissance n’est autre que

l’adoration qu’il faut Lui vouer Seul à travers les œuvres qu’Il aime et agrée, et la demande de

Son aide pour pouvoir L’adorer .

Sa parole :

« Guide-nous vers la voie droite »

(Sourate al Fâtihah verset 6)

Comprend la clarification du fait que l’homme ne peut atteindre le succès qu’en restant sur

cette voie droite, et qu’il ne peut rester sur cette voie que par la droiture que lui accorde son

Seigneur, de la même façon qu’il ne peut L’adorer sans Son aide. On ne peut rester sur la voie

droite qu’en étant guidé par Allah ta’ala.

Sa parole :

« Le chemin de ceux que Tu as comblés de Tes faveurs, non pas de ceux qui ont encouru

Ta colère, ni des égarés. »

(Sourate al Fâtihah verset 7)

Comprend l’exposition des deux cas extrêmes de déviation de la voie droite. Tendre vers

l’une de ces extrémités est soit une déviation vers l’égarement qui est une perversion de la

science et de la croyance, soit une déviation vers l’autre extrémité qui est la colère d’Allah

causée par la perversion de l’objectif et de l’œuvre.

Le début de la sourate est une miséricorde, son milieu une rectitude et sa fin un bienfait.

Le serviteur obtient une part de bienfaits proportionnelle à sa part de droiture, elle même

proportionnelle à sa part de miséricorde. Tout revient donc au bienfait d’Allah et à sa

miséricorde qui sont une conséquence de Sa seigneurie. Ainsi, Il ne peut être que

Miséricordieux et Bienfaisant. C’est également une conséquence de Sa divinité, car Il est la

vraie divinité, même si certains Le renient et que les polythéistes Lui attribuent des égaux.

Celui qui applique ce que contient la sourate Al Fâtihah tant en terme de science, de

connaissance, d’œuvre que des situations vécues, aura accédé à une grande part de la

perfection à laquelle il aspire, et son adoration sera celle de l’élite dont le rang s’est surélevé

par rapport au commun des adorateurs. Et c’est auprès d’Allah que recherchons l’aide.

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Le trône et le cœur

La créature la plus pure, éminente, lumineuse, noble, élevée tant en essence qu’en importance

et la plus vaste d’entre toutes les créatures est le Trône du Tout Miséricordieux. Et c’est parce

qu’il présente toutes ces caractéristiques qu’Allah ta’ala S’est établi dessus.

Plus une chose est proche du Trône, plus elle est lumineuse, pure et noble, et inversement.

C’est pour cela que les jardins du Firdaws sont les jardins les plus élevés du paradis. Ils sont

les plus nobles, les plus lumineux et les plus majestueux, en raison de leur proximité avec le

Trône qui en est le plafond.

Plus une chose est éloignée du Trône, plus elle est sombre et étroite. C’est pour cela que le

plus bas degré de l’enfer (Asfal as Sâfilîn) est le pire des lieux, le plus étroit et le plus éloigné

de tout bien.

Allah ta’ala a créé les cœurs et en a fait le lieu de Sa connaissance, de Son amour et de Sa

volonté. Ils sont donc le Trône des attributs de perfection que sont Sa connaissance, Son

amour et Sa volonté. Allah ta’ala dit :

« A ceux qui ne croient pas en l’au delà reviennent les attributs d’imperfection qu’ils

attribuent à Allah. Tandis qu’à Allah Seul reviennent les attributs de perfection. Et c’est

Lui le Tout Puissant, le Sage. »

(Sourate An Nahl verset 60).

Et c’est Lui qui forme la création une première fois, puis la refait, et cela est plus facile encore

pour Lui. Il possède tous les attributs de perfection dans les cieux et sur la terre.

« C’est Lui le Tout Puissant, le Sage »

(Sourate Ar Rûm verset 27).

« Il n’y a rien qui Lui ressemble, et c’est Lui qui entend et voit tout »

(Sourate As Shûra’ verset 11).

Cela fait partie des attributs de perfection, perfection qui est établie sur le cœur du croyant et

dont ce cœur est le trône.

Si le cœur n’est pas la plus saine des choses, la plus pure et la plus éloignée de toute souillure

et impureté, il ne convient pas aux attributs de perfection que sont la science, l’amour et la

volonté de s’y établir. Ce sont plutôt les considérations bassement matérielles qui s’y

établissent. Elles seront aimées par le serviteur, désirées et il s’y attachera. Son cœur sera

alors à l’étroit, s’assombrira, et s’éloignera de la perfection et de la réussite.

Ainsi, les cœurs sont de deux types :

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Un cœur qui est le trône du Tout Miséricordieux, empli de lumière, de vie, de joie, de

gaieté, de bonheur et de trésors de bien.

Un cœur qui est le trône du diable, étroit, empli de ténèbres, de mort, de tristesse, de

soucis, et d’angoisses. Il s’attriste ainsi pour le passé, s’angoisse pour le futur et se fait

du souci pour le présent.

At Tirmidhî et d’autres rapportent que le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit :

« Lorsque la lumière pénètre le cœur, celui ci s’élargit et s’épanouit. Les compagnons

demandèrent : Quels en sont les signes ?? Il dit : Revenir vers la demeure éternelle (l’au delà),

s’éloigner de la demeure d’illusions (la vie d’ici bas), et se préparer pour la mort avant qu’elle

n’arrive. »3.

La lumière qui pénètre le cœur vient des attributs de perfection, c’est pourquoi le cœur

s’élargit et s’épanouit. Mais si ce cœur ne contient ni connaissance ni amour d’Allah, il

n’obtient que ténèbres et étroitesse.

Méditer sur les messages du Coran

Médite sur le message du Coran, tu y verras un Roi à qui appartient toute chose et toute la

louange. Toute affaire est entre Ses mains, provient de Lui et revient à Lui. Etabli sur son

trône, rien ne Lui échappe dans Son royaume, Il sait ce qu’il y a dans les âmes de Ses

serviteurs, Il connaît leurs secrets et ce qu’ils déclarent au grand jour. Il dirige Seul Son

royaume, Il entend et voit, donne et prive, récompense et châtie, honore et avilit, crée et

nourrit, fait vivre et mourir, prédestine et décrète. Toute chose, grande ou petite, vient de Lui

et remonte vers Lui, pas une fourmi ne se déplace sans Sa permission, et aucune feuille ne

tombe sans qu’Il ne le sache.

Médite sur la manière dont Il magnifie, loue et fait les éloges de Sa Personne. Il conseille Ses

serviteurs et leur indique ce qui les mènera au succès et à la réussite, Il les y encourage et les

met en garde contre ce qui causera leur perte. Il se fait connaître d’eux par Ses noms et

attributs, et Se fait aimer d’eux par Ses bienfaits et largesses. Il leur rappelle ainsi Ses

bienfaits et leur ordonne d’accomplir des œuvres qui auront pour conséquence de rendre Ses

bienfaits plus complets encore. Il les a avertit également de Son courroux, Il leur rappelle les

bienfaits qu’Il leur a réservés s’ils Lui obéissent, et le châtiment qu’Il leur a préparé s’ils Lui

désobéissent. Il les informe du sort qu’Il a réservé à Ses alliés et Ses ennemis, et de la fin de

chacun d’entre eux. Il loue Ses alliés à travers leurs actes pieux et les meilleurs de leurs

attributs, et blâme Ses ennemis par les pires de leurs actes et leurs plus horribles attributs. Il

donne des exemples, multiple les preuves et les évidences, Il répond aux ambiguïtés de Ses

ennemis de la meilleure façon, confirme la parole du véridique et montre la fausseté du

menteur. Il ne dit que la vérité et guide vers le chemin droit, Il appelle vers la demeure de la

3 Ce hadith a été déclaré Da’îf par al Albani qui signale qu’il n’a pas été rapporté par at Tirmidhi , voir ad

Da’îfah 965

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paix (le paradis) et décrit ses caractéristiques, sa beauté et ses bienfaits. Il met en garde contre

la demeure de la perdition (l’enfer) et décrit ses châtiments, sa laideur et ses peines. Il rappelle

à Ses serviteurs leur pauvreté face à Lui, le grand besoin qu’ils éprouvent à Son égard de tout

point de vue, et qu’ils ne peuvent se passer de Lui, serait ce le temps d’un clin d’œil.

Il leur rappelle qu’Il n’a pas besoin d’eux, ni d’aucune créature, et qu’Il est le Riche qui n’a

besoin de personne, alors que tous éprouvent le plus grand besoin à Son égard. Personne

n’obtient le plus petit bien si ce n’est par Sa grâce et Sa miséricorde, et personne n’est touché

par le plus petit mal si ce n’est par Sa justice et Sa sagesse.

Le serviteur remarquera aussi dans les propos de son Seigneur qu’Il réprimande Ses biens

aimés de la plus douce des façons et que , malgré tout , Il efface leurs faux pas , pardonne

leurs erreurs , accepte leurs excuses , rectifie leur corruption , les défend , les soutient , les

conseille , Se porte garant de leurs intérêts , les sauve de toute affliction et tient envers eux Sa

promesse . Il est leur allié et ils n’ont en dehors de Lui aucun allié, Il est leur Véritable Maitre,

leur Secoureur contre leurs ennemis, quel bon Maître et quel bon Secoureur !

Si par le biais du Coran les cœurs parviennent à contempler ce Roi , Immense ,

Miséricordieux , Généreux et Beau , comment peuvent ils ne pas l’aimer , se concurrencer

pour se rapprocher de Lui , user de leurs temps dans le but de susciter Son affection , L’aimer

plus que toute autre chose et préférer Sa satisfaction à celle de tout autre ?? Comment les

cœurs peuvent ils ne pas se consacrer à Son rappel et faire de Son amour , du désir qu’ils lui

portent et de Sa compagnie , leur nourriture , leur aliment et leur remède , tel que s’il venait à

manquer , les cœurs se corrompraient , périraient et ne tireraient aucun profit de la vie !

Vider avant de remplir

On ne peut remplir un récipient d’une substance qu’à condition de l’avoir préalablement vidé

de toute substance contraire. C’est le cas pour les personnes physiques et les entités

matérielles, mais également pour les croyances et les volontés :

Si le cœur est rempli de fausses croyances et de faux désirs, il ne restera plus de place pour

croire en la vérité et l’aimer. De la même manière que celui qui utilise sa langue pour parler

de ce qui n’est d’aucun profit, ne pourra l’utiliser pour parler de ce qui lui est profitable, sauf

s’il cesse de parler de ce qui est vain. De même, si les membres sont utilisés dans la

désobéissance, ils ne peuvent être utilisés dans l’obéissance qu’en cessant de pratiquer ce qui

s’y oppose.

Ainsi, si le cœur occupé par autre que l’amour d’Allah ta’ala , le désir d’aller vers Lui et Sa

compagnie , il ne pourra être occupé par l’amour d’Allah , Sa volonté , Son amour et le désir

de Le rencontrer qu’en étant vidé de tout attachement à autre que Lui . Parallèlement, la

langue ne peut se consacrer à Son évocation et les membres se mettre à Son service, qu’en

cessant d’évoquer ou de servir autre que Lui. Si le cœur est totalement occupé par les

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créatures et les sciences qui ne sont d’aucune utilité, il ne restera plus de place pour l’occuper

par Allah ta’ala , Sa connaissance , Ses noms , Ses attributs et Ses jugements .

Le secret permettant de saisir pleinement ce concept réside dans le fait que l’ouïe du cœur est

semblable à celle de l’oreille. Si le cœur écoute autre chose que la parole d’Allah, il ne restera

plus de place pour écouter et comprendre Sa parole. De même s’il penche vers l’amour

d’autre qu’Allah, il ne restera en lui aucun penchant vers l’amour d’Allah. S’il prononce des

paroles autres que l’évocation d’Allah, il ne restera en lui aucune place pour Son évocation,

de la même manière que pour la langue.

C’est pourquoi, il est rapporté dans les deux recueils authentiques que le Prophète sallallahu

‘alayhi wa sallam a dit : « Remplir son ventre de pus jusqu’à satiété est meilleur que de le

remplir de poésie »4. . Il a donc montré que le ventre pouvait être rempli de poésie. Il peut

donc , de la même manière , être rempli d’ambigüités , de doutes , d’illusions , de fausses

conceptions , de sciences inutiles , de plaisanteries , de blagues , d’histoires , etc . Si le cœur

est rempli de ces choses, les vérités du Coran et la science par laquelle il atteindra la plénitude

et le succès ne trouveront aucune place et ne seront pas acceptées. Ces vérités passeront alors

leur chemin et se rendront vers un autre lieu. De la même manière, lorsque l’on conseille un

cœur rempli de son contraire, ces conseils ne pourront jamais le pénétrer. Le cœur ne les

acceptera pas et ils ne resteront pas en lui. Ils passeront à côté de lui comme des voyageurs et

non des résidents. A ce sujet, les vers suivant sont à méditer :

Purifie ton cœur de tout autre que nous et tu nous trouveras. Car notre voisinage est ouvert à

qui purifie son cœur. La patience est l’énigme menant au trésor de notre amour. Celui qui

résout cette énigme obtiendra son trésor.

Et c’est Allah qui accorde le succès.

L’équité d’Allah ta’ala

Bienheureux est celui qui est équitable envers son Seigneur, reconnaît l’ignorance qui

entache sa connaissance, les erreurs qui entachent ses œuvres, les défauts qui entachent son

âme, ses négligences vis à vis de Ses droits et son injustice dans son attitude envers Lui.

Si Allah le châtie pour ses péchés, il y voit Sa justice, et s’Il ne le châtie pas, il y voit Son

bienfait. S’il accomplit une bonne action, il y voit la grâce d’Allah et une aumône qu’Il lui

fait. S’il accepte cette œuvre c’est une fois encore une grâce et une aumône de Sa part. Et s’Il

la rejette, c’est parce que cette œuvre ne saurait Lui être présentées comme telle.

S’il commet une mauvaise action, il y voit l’abandon et le délaissement d’Allah et le fait qu’Il

l’a privé de Sa protection. Or cela découle de Sa justice. Le serviteur y voit donc sa pauvreté

4 Rapporté par al Boukhârî 6100 et Muslim 2257

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vis à vis de son Seigneur et son injustice envers sa propre personne. Et si Allah ta’ala lui

pardonne, c’est par Sa seule bienfaisance, Sa bonté et Sa générosité.

L’essence et le secret de cette question consiste à ne considérer son Seigneur que Bienfaisant,

et ne considérer sa personne que malfaisante, outrancière ou négligente. Le serviteur doit

considérer tout ce qui le réjouit comme une grâce et une bienfaisance de son Seigneur, et tout

ce qui lui déplait comme venant de ses péchés et de la justice d’Allah.

La jalousie est de deux types

La jalousie est de deux types : La jalousie pour quelqu’un et la jalousie envers quelqu’un. La

jalousie que l’on éprouve pour un être aimé est en fait le désir ardent qu’on lui porte, et la

jalousie envers ce qui est détestable consiste à vouloir que personne ne rivalise avec soi dans

l’amour de cet être aimé. La jalousie pour un être aimé n’est complète qu’avec cette jalousie

envers les rivaux. C’est une jalousie louable quand l’amour éprouvé pour l’être aimé ne peut

être partagé, comme c’est le cas pour les créatures.

En revanche, lorsqu’il s’agit d’un amour qu’il est conseillé de partager, comme l’amour

éprouvé pour le prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam ou un savant, ou même pour le bien

Aimé, le proche d’Allah, on ne peut concevoir d’éprouver de la jalousie envers un rival qui

éprouverait le même amour, car ce serait considéré comme de l’envie blâmable. La jalousie

louée concernant Allah consiste à ce que le serviteur soit jaloux de l’amour qu’il Lui porte en

ne le vouant à aucun autre que Lui, et ne laisse personne le découvrir au risque de le

corrompre. Il doit être jaloux pour ses actes afin de n’en vouer aucun à d’autre que Celui qu’il

aime, ou que ses actes soient mélangés à des choses que son Bien aimés déteste, comme

l’ostentation, la suffisance, le désir de faire connaître ses œuvres, ou le manque de

reconnaissance de la grâce qu’Allah lui accorde à travers ces actes.

En résumé, la jalousie du serviteur implique que les situations dans lesquelles il se trouve, ses

œuvres et ses actes soient tous voués à Allah ta’ala. Il doit être également jaloux concernant

son temps afin qu’il n’en perde rien dans autre chose que les œuvres qui satisfont son Bien

aimé.

Ceci est la jalousie du point de vue du serviteur, qui doit être jaloux de tout rival et de tout ce

qui pourrait lui faire obstacle et l’empêcher d’arriver à l’agrément de son Bien aimé.

Quant à la jalousie de son Bien aimé envers lui, elle consiste en ce qu’Il déteste que son cœur

se détourne de Son amour pour l’amour d’un autre, de sorte que cet autre soit associé dans

Son amour. C’est pour cela que la jalousie d’Allah consiste en ce qu’Il déteste que Son

serviteur commette ce qu’Il lui a interdit. C’est en raison de Sa jalousie qu’Il a interdit la

turpitude apparente et cachée, car les créatures ne sont que Ses serviteurs et servantes. Il est

jaloux pour Ses servantes, comme le maître est jaloux pour ses esclaves et à Allah ta’ala

appartiennent les attributs de perfection. Il est jaloux que l’amour de Ses serviteurs puisse être

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voués à autre que Lui, si bien que cet amour les amène à s’attacher aux seuls apparences

physiques et à commettre la turpitude (la fornication).

Œuvrer avant qu’il ne soit trop tard

Lorsque les gens voient les demeures de leurs biens aimés partir en ruine, ils invoquent la

miséricorde d’Allah à leur égard. De la même manière, lorsque le serviteur aimant Allah est

enterré et que son corps se décompose par l’effet du temps, son Seigneur est alors

reconnaissant pour l’obéissance et l’affection qu’il Lui vouait sur terre, et la miséricorde

d’Allah ne cessera de se renouveler pour celui qui habitait ce corps aujourd’hui décomposé.

L’état le plus honorable face à Allah ta’ala

Celui qui perd sa proximité avec Allah ta’ala en public pour la retrouver dans la solitude, est

un homme sincère mais faible. Celui qui la trouve en public et la perd dans la solitude a le

cœur malade. Celui qui perd en public et dans la solitude a le cœur mort, privé de la

miséricorde d’Allah. Et quant à celui qui la trouve en public et dans la solitude, c’est un

homme qui aime vraiment Allah ta’ala d’un amour sincère et fort.

Celui dont la proximité avec Allah vient dans la solitude ne l’augmentera que de cette

manière. Celui qui trouve la proximité d’Allah parmi les hommes, en les aidant et en les

conseillant ne l’augmentera que de cette manière. Celui dont la proximité avec Allah vient

dans le fait de se conformer à ce qu’Allah lui demande ou qu’il soit et quelle que soit la

situation, l’augmentera plus encore que ce soit en public ou dans la solitude.

L’état le plus honorable est donc de ne choisir pour ta propre personne que la situation

qu’Allah a choisie pour toi et dans laquelle Il t’a mis. Reste du côté de ce qu’Il attend de toi et

non de ce que toi tu t’attends de Lui.

Qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur ?

Une des choses les plus étonnantes est :

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Que tu Le connaisses sans pour autant L’aimer.

Que tu entendes l’appel de Son Messager et que tu tardes à lui répondre.

Que tu connaisses la valeur du gain en commerçant avec Lui puis que tu commerces

avec autre que Lui.

Que tu connaisses le degré de Sa colère puis que tu t’y exposes.

Que tu goûtes à Son éloignement lorsque tu Lui désobéis sans chercher Sa compagnie

en Lui obéissant.

Que tu goûtes à l’oppression du cœur lorsque tu mentionnes autre que Ses paroles et

parles d’autre que Lui, sans chercher à épanouir ta poitrine en L’évoquant et en

t’adressant à Lui.

Que tu goûtes au supplice lorsque le cœur s’attache à autre que Lui sans fuir vers le

bienfait du retour et du repentir vers Lui !

Mais le plus étonnant de tout cela est que tu sais ne pas pouvoir te passer de Lui, et tu sais être

la créature qui a le plus besoin de Lui, mais tu te détournes de Lui et aspires à atteindre ce qui

pourtant t’éloignera de Lui.

L’origine des péchés

Le serviteur ne commet ce qui lui est interdit que pour l’une des deux raisons suivantes :

La première : la mauvaise opinion qu’il a de son Seigneur, en se disant que s’il Lui

obéit et Le préfère à toute autre chose Il ne lui accordera, de ce qui est licite, rien de

meilleur.

La deuxième : c’est quand il sait que celui qui délaisse une chose pour Allah, Celui ci

la lui remplace par une chose meilleure encore. Mais ses désirs dominent sa patience

et ses passions sa raison.

Le premier commet un péché en raison de son manque de science, et le deuxième en raison

d’un manque de raison et de clairvoyance.

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La crainte et l’espoir ne sont voués qu’à Allah ta’ala

Il n’y a, dans le domaine du possible, aucune cause produisant un effet indépendamment de

toute autre cause .Une cause ne peut avoir d’effet que si elle est associée à une autre cause et

qu’elle est exempte de tout obstacle qui empêche sa réalisation. Ceci est valable pour les

causes visibles à l’œil nu.

Quant aux effets des causes invisibles ou immatérielles, comme l’effet du soleil sur les

animaux et les plantes, ils nécessitent l’existence d’un réceptacle adéquat et d’autres causes

associées encore. De même, avoir un enfant dépend de nombreuses causes, autres que la

copulation, et il en est ainsi pour toute cause liée à ce qui la provoque. Ainsi, l’espoir que l’on

nourrit envers une créature ou la crainte qu’elle nous inspire n’est, dans le meilleur des cas,

qu’une partie d’une cause qui ne peut avoir d’effet par elle même.

Rien ne peut avoir d’incidence de par lui même sans que cet effet ne soit lié à d’autres, si ce

n’est Allah, l’Unique, le Dominateur Suprême. Il ne convient donc pas d’espérer ou de

craindre autre que Lui. Ceci est une preuve claire qu’il est faux de lier son espoir ou sa crainte

à autre que Lui. Et même si l’on admettait que cette autre cause peut avoir un effet seule, cette

causalité proviendrait d’autre qu’elle et non de la cause elle même. L’individu ne détient donc

pour lui même aucune force par laquelle il peut agir, car il n’y a de force et puissance qu’en

Allah ta’ala. Il est Celui qui détient toute la puissance et la force. Ainsi, la force et la

puissance en laquelle on peut espérer ou que l’on peut craindre des créatures ne viennent que

d’Allah qui les possède en vérité. Comment peut-on donc espérer ou craindre ce qui n’a ni

puissance ni force !

Au contraire, placer son espoir en une créature ou la craindre est une cause de privation et de

mal pour celui qui la craint ou nourrit un espoir envers elle. Car plus tu crains une créature, et

plus Allah lui donne emprise sur toi, et plus tu places ton espoir en elle, et plus Allah te prive

de bien.

C’est là l’état de toutes les créatures, même si la plupart d’entre elles l’ignorent. Ainsi, ce

qu’Allah veut se réalise nécessairement, et ce qu’Il ne veut pas ne se réalise pas, même si

toute la création se réunissait pour la réaliser.

La perfection n’est atteinte que par la science et l’amour

Le plaisir est une conséquence de l’amour. La force et la faiblesse du premier dépendent de

celles du second. Ainsi, plus l’espoir et le désir de rencontrer l’Etre aimés sont forts, et plus le

plaisir de parvenir à Lui n’est complet.

De même, l’amour et le désir dépendent de la connaissance et de la science qu’on aura de Lui.

Plus cette connaissance sera complète, plus l’amour sera parfait. Puisque le caractère complet

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des bienfaits et de la délectation dans l’au delà dépendent de la science et de l’amour, plus

l’individu connaîtra Allah, Ses noms et attributs et Sa religion, plus il L’aimera, et plus le

plaisir de parvenir à Lui, d’être à Ses côtés, de contempler Son visage et d’écouter Ses

paroles, sera complet. Ainsi, tout plaisir, bienfait, joie et ravissement de ce monde comparé

aux plaisirs de l’au delà est semblable à une goutte d’eau comparée à la mer. Comment

l’homme doué de raison peut il préférer une délectation insignifiante, temporaire et troublée

par les souffrances à une délectation immense et éternelle ?

La perfection du serviteur dépend de ces deux forces : la science et l’amour. La meilleure des

sciences est la connaissance d’Allah et le plus haut degré de l’amour est celui qu’on Lui voue,

et la délectation la plus parfaite dépend de ces deux choses. Et c’est auprès d’Allah que nous

cherchons l’aide.

La voie vers Allah ta’ala est faite de deux prisons

Celui qui chemine vers Allah ta’ala et l’au delà ne peut maintenir son cheminement et sa

recherche sur la voie droite qu’à travers deux prisons :

En emprisonnant son cœur pour qu’il se consacre à Celui qu’il recherche et l’empêcher de se

tourner vers d’autres que Lui.

En emprisonnant sa langue pour l’empêcher de dire ce qui ne présente aucun profit, et la

contraindre au rappel d’Allah et à tout ce qui fera croître sa foi et sa connaissance.

En emprisonnant ses membres pour leur interdire les péchés et les désirs, et les contraindre

aux obligations et aux actes louables.

Ainsi, le serviteur ne quittera sa prison que lorsqu’il rencontrera son Seigneur qui le libèrera

de sa captivité vers le plus spacieux et le meilleur des lieux.

Mais s’il ne patiente pas dans ces deux prisons et s’en échappe pour se rendre vers les

hauteurs des désirs, il sera de nouveau incarcéré dans une prison terrible lorsqu’il quittera ce

bas monde. Toute personne quittant ce monde est soit libérée de prison soit emprisonnée. Et

c’est Allah qui accorde le succès.

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Des mérites de la piété

‘Abd Allah ibn ‘Awn5 -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit à un homme en lui faisant ses

adieux : « Crains Allah, car celui qui craint Allah ne se sent jamais seul. »

Zayd ibn Aslam6 -qu’Allah lui fasse Miséricorde- aimait à dire : « Celui qui craint Allah, les

gens l’aimeront, même à contrecœur. »

Sufyân At Thawrî7 dit à ibn Abî Dhi’b

8 -qu’Allah leur fasse Miséricorde- : « Si tu crains

Allah, Il te protègera des gens, et si tu crains les gens, ils ne pourront rien pour toi face à

Allah. »

Le Prophète Sulaymân ibn Dâwud ‘aleyhi sallam a dit : « On nous a accordé de ce que l’on

donne aux gens et de ce qu’on ne leur donne pas. Il nous a été enseigné ce que savent les

gens et ce qu’ils ne savent pas. Et nous n’avons rien trouvé de meilleur que la crainte

d’Allah en privé ou en public, l’équité dans la colère et l’agrément, et la mesure dans la

pauvreté et la richesse. »

Et dans Az Zuhd de l’imam Ahmad -qu’Allah lui fasse Miséricorde- est rapporté un récit

divin (Qudsî) : « Toute créature qui s’attache à une autre créature et non à Moi, Je la

priverai des richesses des cieux et de la terre. Si elle Me demande quoi que ce soit, Je ne

lui accorderai pas, si elle M’invoque, Je ne lui répondrai pas, et si elle Me demande

pardon, Je ne lui pardonnerai pas. Et toutes créatures qui s’attachent à Moi et non à Ma

création, Je ferais des cieux et de la terre sa subsistance. Si elle Me demande quelque

chose, Je lui accorderai, si elle M’invoque, Je lui répondrai, et si elle Me demande

pardon, Je lui pardonnerai. »

L’association de la piété et du bon comportement

Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam établit souvent une relation entre la crainte d’Allah

et le bon comportement, car la crainte d’Allah améliore la relation entre le serviteur et son

Seigneur, et le bon comportement améliore la relation en le serviteur et les autres créatures

d’Allah. Ainsi, la crainte d’Allah suscitera l’amour d’Allah, et le bon comportement incitera

les gens à l’aimer.

5 Savant de Basora , mort en 151 H . Spécialiste du hadith, personne n’était plus connaisseur de la sunna en Irak

que lui. Il étudia entre autres, auprès de Sufyân At Thawrî. 6 Grand jurisconsulte et exégète de Médine, mort en 136 H.

7 Né en 97 H à Kûfah et décédé en 162 H. Il fut surnommé : Commandeur des croyants dans la science du

hadith. 8 Tâbi’î qurayshite connu pour être un transmetteur de hadith et un des meilleurs hommes de son époque.

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Le chemin vers Allah

Entre le serviteur d’une part, et Allah ta’ala et le paradis d’autre part, il y a un pont que le

serviteur peut traverser en deux pas. Par le premier pas, il enjambera son ego et par le second,

il enjambera les créatures. C’est à dire que le serviteur devra faire fi de son ego et le

dévaloriser dans ses relations avec les hommes, tout comme il devra faire fi des hommes et les

dévaloriser dans sa relation avec Allah, à moins qu’il ne s’agisse d’une personne qui le

dirigera vers Allah ta’ala et vers la voie menant à Lui.

L’effet de l’attestation de foi au moment de la mort

L’attestation qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah au moment de la mort a un

effet immense dans le pardon des péchés. Car cette attestation émane d’un serviteur qui en a

la certitude et sait ce qu’elle implique. Un serviteur dont les passions sont mortes, dont l’âme

désobéissante s’est montrée accommodante après avoir refusé et désobéi, qui s’est tournée

vers Allah ta’ala après s’en être détournée, s’est humiliée après s’être montrer fière. Son

avidité pour ce monde et ses excès l’ont quittée, elle s’est humiliée comme jamais devant son

Seigneur, Créateur et Maître en toute vérité, en espérant plus que jamais Son pardon, Sa grâce

et Sa miséricorde. Seule l’unicité d’Allah reste en elle, après que l’eut quittée le polythéisme

et qu’elle eut réalisé sa fausseté. Les controverses qui l’occupaient ont disparu, se préoccupant

désormais uniquement de Celui vers qui elle est certaine de se rendre.

Le serviteur dirige ainsi tout son visage, son cœur, son âme et sa préoccupation vers Lui. Il se

soumet à Lui intérieurement et extérieurement de la même façon, et dit en toute sincérité : Il

n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah. Son cœur s’est libéré du fait de s’attacher et se

tourner vers d’autres que Lui. La vie d’ici bas a totalement quitté son cœur et la rencontre

avec son seigneur approche. Le feu de ses passions s’est éteint, son cœur est rempli de l’au

delà, il ne voit que cela et a désormais tourné le dos au bas monde. Ainsi, cette attestation

sincère est la dernière de ses œuvres. Elle le purifie de ses péchés et le fait entré auprès de son

seigneur car il Le rencontre avec cette attestation sincère et pure de tout polythéisme. Plus

aucune différence n’existe entre l’apparence et le for intérieur, et ce qui est public ou caché de

cette attestation de foi.

S’il avait prononcé cette attestation de cette manière alors qu’il était en bonne santé, il se

serait éloigné de cette vie et de ses habitants, il aurait fui vers Allah ta’ala pour échapper aux

gens, il se serait contenté de Sa Seule compagnie. Mais lorsqu’il était en bonne santé, il

prononçait cette attestation alors que son cœur était chargé de désirs, de l’amour de la vie et

de ses nécessités, que son âme était remplie de la recherche des plaisirs et du fait de se tourner

vers d’autres qu’Allah. Si l’âme se dépouillait comme elle le fait au moment de la mort, elle

aurait joui d’une situation différente et une vie autre que la vie bestiale qu’elle menait. Et c’est

auprès d’Allah que nous recherchons l’aide.

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Le serviteur appartient entièrement à Allah

Que possède pour lui même, celui dont le toupet et l’âme sont dans la Main d’Allah, dont le

cœur est entre deux de Ses doigts et qu’Il tourne comme Il veut, et dont la vie, la mort, le

succès et la perte sont dans Sa Main ? Celui dont les mouvements, l’immobilité, les paroles et

les actes dépendent de Sa permission et Sa volonté ? Ainsi il ne bouge qu’avec Sa permission

et n’œuvre que par Sa volonté.

Si Allah l’abandonne à son sort, Il l’abandonne à l’impuissance, la faiblesse, la négligence, le

péché et l’erreur. Et s’Il le confie à un autre, Il le confie à qui ne détient pour lui même ni

nuisance, ni profit, no mort ni vie, ni résurrection. S’Il l’abandonne totalement, Il le soumet à

ses ennemis et en fait son prisonnier.

Le serviteur ne peut donc se passer de Lui, serait ce le temps d’un clin d’œil, mais il éprouve

le plus grand besoin à Son égard à chaque inspiration, pour chaque parcelle de son corps,

intérieurement et extérieurement. Il est dans le besoin le plus complet vis à vis de Lui. Malgré

tout, il s’oppose à Lui, s’en détourne, suscite Son inimité en Lui désobéissant, et ce malgré le

grand besoin qu’il éprouve à Son égard de tout point de vue. Il a oublié Son rappel et lui a

tourné le dos alors que c’est vers Lui qu’il reviendra et devant Lui qu’il se tiendra !

La vie et la subsistance sont liées

Libère tes pensées pour réfléchir à ce qu’on t’a ordonné et ne les occupe pas par la subsistance

qui t’a été assurée, car la vie et la subsistance sont liées et assurées par Allah ta’ala. Tant que

la vie perdure, la subsistance te parviendra, et si par Sa sagesse Allah t’obstrue une des voies

menant à la subsistance, Il t’ouvrira, par Sa miséricorde, une voie plus profitable encore.

Médite sur la manière dont la nourriture, véhiculée par le sang, parvient au fœtus par son

nombril. Lorsque l’enfant sort du ventre de sa mère, cette voie se rompt, et Allah lui ouvre

deux autres voies, les seins de sa mère dans lesquelles il trouve une subsistance plus douce et

plus délicieuse encore que la première : Un lait pur et exquis. Lorsque prend fin l’allaitement,

ces deux voies sont coupées par le sevrage, et on lui ouvre quatre voies meilleures encore :

deux aliments et deux boissons. Les deux aliments ne sont autres que les animaux et les

plantes, et les deux boissons l’eau et le lait, et tout ce qu’on peut y ajouter comme bienfaits et

délices. Et lorsqu’il meurt ces quatre voies cessent, mais Allah ta’ala lui ouvre s’il fait partie

des bienheureux, huit autres voies qui sont les huit portes du paradis, et il y entre par celle

qu’il veut.

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Ainsi, le Seigneur Gloire et Pureté à Lui ne prive pas Son serviteur croyant d’une chose de ce

monde sans lui accorder quelque chose de meilleur et de plus profitable. Et ce privilège est

réservé exclusivement au croyant. Allah ta’ala le prive ainsi de parts viles et insignifiantes de

ce monde qu’Il n’agrée pas pour lui, et lui accorde des parts meilleures et plus précieuses dans

l’au delà.

Le serviteur parce qu’il ignore ce qui lui est profitable et ignore la générosité, la sagesse et la

douceur de son Seigneur ne sait pas faire la différence entre ce dont il a été privé et ce qui lui

a été réservé. Plus encore, il s’éprend des biens de ce monde, même s’ils sont vils, et éprouve

peu de désirs pour les biens de l’au delà, même s’ils sont de plus grande valeur.

Si le serviteur était juste avec son Seigneur, et comment pourrait il l’être, il saurait que Sa

grâce en le privant des délices et bienfaits de ce monde et plus grande encore que Sa grâce

pour les lui avoir accordés. Il ne l’a privé que pour lui donner, ne l’a éprouvé que pour le

préserver, ne l’a tenté que pour lui faire mériter Son amour, ne l’a fait mourir que pour le

revivifier, ne l’a fait parvenir à cette demeure, ce bas monde, que pour qu’il se prépare à la

quitter afin de se diriger vers Lui et emprunter le chemin menant à Lui.

« C’est Lui qui a établi une succession entre la nuit et le jour pour quiconque veut y

réfléchir et se montrer reconnaissant. »

(Sourate Al Furqân verset 62).

« Mais les injustes s’obstinent dans leur mécréance. »

(Sourate Al Isrâ’ verset 99).

Pensées profondes

Celui qui connait sa personne s’attachera à la rectifier plutôt que de s’intéresser aux défauts

des gens. Et celui qui connaît son Seigneur, sera préoccupé par Lui plutôt que par ses

passions.

La plus profitable des œuvres est celle pour laquelle tu fais Fi des gens en étant sincère envers

Allah, et pour laquelle tu fais Fi de ta propre personne en reconnaissant qu’il s’agit d’un

bienfait d’Allah. Ainsi, tu ne dois voir dans l’œuvre accomplie ni ta personne ni les créatures.

Les gens entrent en enfer par trois portes :

La porte des ambigüités qui fait naître le doute concernant la religion d’Allah.

La porte des désirs qui donne prééminence aux passions sur l’obéissance et la

satisfaction d’Allah.

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La porte de la colère qui pousse à maltraiter les créatures d’Allah.

Les bases de toute erreur sont au nombre de trois :

L’orgueil qui a conduit Satan à l’état dans lequel il se trouve

L’avidité qui a fait sortir Adam du paradis

La jalousie qui a poussé l’un des fils d’Adam à tuer son frère.

Celui qui est préservé de ces trois choses est préservé du mal. La mécréance naît de l’orgueil,

les péchés de l’avidité et la transgression et l’injustice de la jalousie.

Par sa sagesse, Allah ta’ala a fait de chaque partie du fils d’Adam apparente ou cachée un

outil répondant à une fonction. Et c’est dans cette utilisation que cet outil atteint la perfection :

L’œil pour voir, l’oreille pour entendre, le nez pour sentir, la langue pour parler, le sexe pour

s’accoupler, la main pour saisir, le pied pour marcher, le cœur pour l’unicité d’Allah et la

connaissance, l’âme pour l’amour, la raison pour penser et méditer sur les conséquences des

affaires religieuses et terrestres afin de pouvoir choisir ce qui convient d’être choisi et

délaisser ce qui convient d’être délaissé.

L’homme qui réalise la plus mauvaise affaire est celui qui se préoccupe de sa personne plutôt

que d’Allah ta’ala. Et plus perdant encore est celui qui se préoccupe des gens plutôt que de sa

personne.

Le rôle central du cœur

Il est rapporté dans les Sunan, d’après Abû Sa’îd -qu’Allah l’agrée- qui attribue ces propos au

prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam : « Au matin, tous les membres du corps de l’être

humain se soumettent à la langue en lui disant : Crains Allah ! Car nous dépendons de

toi, si tu restes sur la voie droite, nous y serons aussi, et si tu dévies, nous dévierons. »9.

Dans un autre hadith, il est rapporté que lorsque les compagnons furent introduits auprès du

Négus, ils ne ce sont pas soumis à lui. C’est à dire qu’ils ne se sont pas prosternés devant lui.

C’est pour cela que ‘Amr ibn al As -qu’Allah l’agrée- lui a dit : « O roi ! Ils ne se

soumettent pas à toi. »

Les membres se soumettent à la langue car elle est le messager du cœur, son interprète et

l’intermédiaire entre lui et les membres.

9 Hadith hasan, voir Sahih Sunan At Tirmidhî 2407.

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Lorsque les membres disent : Nous dépendons de toi, cela signifie : Notre salut et notre perte

dépendent de toi. C’est pourquoi ils disent ensuite : Si tu reste sur la voie droite, nous y serons

aussi, et si tu dévie, nous dévierons.

Demander de la meilleure façon

En disant : « Craignez Allah et soyez modérés dans la recherche des biens de ce bas

monde »10

, Le prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a réuni les bienfaits de ce monde et de

l’au delà. Les plaisirs et les délices de l’au delà ne peuvent être atteints que par la crainte

d’Allah.

Quant au repos du cœur et du corps, qui passe par le délaissement des soucis, de l’avidité, de

la fatigue, de la difficulté, de la peine et de la souffrance dans la recherche des biens de ce bas

monde, il ne peut être atteint qu’en étant modéré dans cette recherche.

Celui qui craint Allah ta’ala réussira en obtenant les plaisirs et délices de l’au delà, et celui

qui modère sa recherche des biens de ce bas monde trouvera le repos face à ses peines et ses

soucis. Et c’est auprès d’Allah que nous recherchons l’aide.

Ce bas monde s’est dit à lui même : « S’il y avait parmi les créatures quelqu’un qui

m’entendait, il saurait combien de personnes confiantes en la vie, j’ai fait périr, et

combien de biens amassés j’ai fait disparaître. »

Les types de savants et d’étudiants

La plus haute ambition réside dans la recherche de la science du Coran et de la Sunna, dans le

fait de comprendre exactement ce qu’Allah ta’ala et Son Messager sallallahu ‘alayhi wa

sallam ont voulu exprimer par leurs propos, ainsi que le fait de connaître les règles délimitées

par la révélation. En contrepartie, la plus vile ambition de l’étudiant est de se limiter à l’étude

des questions marginales, qui ne se sont jamais produites et qui n’arrivent même jamais. Ou

encore, que son ambition soit de connaître les divergences et d’étudier les avis des gens, sans

pour autant vouloir connaître le plus correct de ces avis. Et il est rare que ce type d’étudiant

tire un quelconque profit de sa science.

La plus haute ambition en ce qui concerne la volonté est que cette ambition soit liée à l’amour

d’Allah et au fait de constamment rester dans le cadre de Sa volonté religieuse et légale. En

10

Hadith authentifié par al Albanî .Voir As Silsilah As Sahîhah 6/209.

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revanche, la plus vile des ambitions est celle qui se limite à ce que le serviteur attend d’Allah

ta’ala. Il ne l’adore donc que parce qu’il attend quelque chose d’Allah et non selon ce

qu’Allah attend de lui. Ainsi, le premier recherche Allah ta’ala et Sa volonté et le deuxième

cherche à obtenir des choses venant d’Allah sans pour autant considérer Sa volonté.

Les savants du mal se sont assis aux portes du paradis. Ils y invitent les gens par leurs paroles

mais les invitent à l’enfer par leurs actes. Chaque fois que leurs paroles disent aux gens :

« Venez ! ». Leurs actes leur disent : « Ne les écoutez pas! ». Si c’à quoi ils appellent était la

vérité, ils seraient les premiers à y répondre ! Ainsi, ils sont en apparence des guides, mais en

réalité ce sont des bandits de grand chemin.

Si Allah est tout ce que tu cherches et désires, alors tout le bien te suivra et se rapprochera de

toi, quel que soit le type de bien par lequel tu débuteras. Mais si tout ce que tu cherches est ce

que tu peux obtenir d’Allah, tu seras privé de biens matériels, car les biens matériels sont sans

Sa main, en dépendent, et sont la conséquence de Ses actes. Si malgré tout un bien matériel te

parvient, ce n’est que par voie de conséquence. Mais cette causalité, se vérifie pas dans

l’autres sens, à savoir que si les biens matériels sont ton seul but, tu ne pourras atteindre la

satisfaction d’Allah par voie de conséquence. Si donc tu as connu Allah et t’ai délecté de Sa

compagnie pour ensuite tomber dans la recherche des biens matériels, Allah t’en privera pour

te châtier. Ainsi tu auras perdu la proximité d’Allah mais aussi les biens matériels que tu

recherches.

Réflexions profondes

toi qui es trompé par l’espoir ! Satan a été maudit et a chuté de son rang honorifique

pour avoir délaissé une seule prosternation qu’on lui demandait d’accomplir. Adam a

été exclu du paradis pour une seule bouchée. Le meurtrier a été privé du paradis après

l’avoir vu de ses propres yeux car ses mains étaient couvertes de sang. On a ordonné

de tuer l’homme adultère de la plus horrible des manières pour avoir pénétrer de la

profondeur d’une phalange ce qui lui était interdit. On a ordonné de flageller le dos de

la personne qui profère une seule calomnie ou consomme une seule goutte d’alcool.

Un de tes membres peut être coupé pour un vol d’une valeur de trois dirhams. Alors ne

crois pas qu’Allah ta’ala ne peut t’emprisonner en enfer pour un seul péché commis.

Une femme est entrée en enfer pour avoir laissé mourir une chatte.11

Un homme peut prononcer une parole à laquelle il ne prête aucune importance mais

qui le jette en enfer d’une distance plus grande que la distance séparant l’orient de

l’occident12

.

11

Rapporté par Al Bukhârî 2365 et Muslim 2242, ibn Umar rapporte que le messager sallallahu ‘alayhi wa

sallam a dit : « Une femme est entrée en enfer pour avoir affamé une chatte qu’elle avait séquestrée , à

laquelle elle n’a pas donné à manger , et qu’elle n’a pas même laissé se nourrir des bestioles qui peuplent

le sol. ».

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Un homme peut obéir à Allah ta’ala pendant soixante ans, puis lorsque vient la mort,

il transgresse les lois d’Allah dans son testament. Ainsi ses œuvres se concluent par un

mal qui le fait entrer en enfer13

.

La vie ne vaut que par sa conclusion et les actes par leur fin14

.

Celui qui perd ses ablutions avant le salut final annule ce qui a précédé de la prière.

Celui qui mange avant le coucher du soleil perd complètement son jeûne. Et celui qui

œuvre mal à la fin de sa vie rencontre son Seigneur dans cet état.

Si tu donnes une bouchée de nourriture en aumône, tu la retrouveras dans l’au delà,

mais c’est l’avidité qui te nuit.

Combien de fois la récompense divine est venue à toi et s’est postée devant ta porte !

Mais elle a été repoussée par ton gardien nommé « plus tard », « peut être », « nous

verrons ».

Comment réussir avec une foi insuffisante , un espoir démesuré en ce bas monde , une

maladie du cœur pour laquelle il n’y a ni médecin ni visiteur , des passions éveillées ,

une raison assoupie , perdue dans sa confusion , indécise dans son ivresse , plongeant

dans les profondeurs de son ignorance , mal à l’aise avec son Seigneur , épanouie avec

Ses créatures . Parler des gens est son fruit et sa subsistance, et évoquer Allah est sa

prison et sa mort. Il n’accorde à Allah ta’ala qu’une part infime de ses actes apparents,

alors que son cœur et sa certitude vont à d’autres.

Que périsse celui dans le cœur duquel il reste une place pour autre que Toi. Et dont les

vauriens profitent pour l’occuper.

Indications dans l’histoire d’Adam

Le monothéisme d’Adam étant resté intact, le péché qu’il commit n’eut pas d’influence sur sa

servitude. Allah ta’ala dit :

« O fils d’Adam ! Si tu Me rencontre en ayant commis autant de péchés que la terre

puisse en contenir, mais que tu Me rencontre en ne M’ayant rien associé, Je te

rencontrerais avec autant de pardon. »15

.

Lorsque le Maître vit que le péché de Son serviteur ne visait pas à s’opposer à Lui sciemment

ou à dénigrer Sa sagesse, Il lui apprit comment s’excuser auprès de Lui :

12

Allusion est faite au hadith rapporté par al Bukhârî 6477. 13

Rapporté par At Tirmidhi , Abû Dawud 2862 et d’autres , mais ce hadith est Da’îf. 14

Rapporté par Al Bukhârî 6493 et Muslim 116 15

Rapporté par Muslim 2687.

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« Puis Adam reçut de son seigneur des paroles, et Allah agréa son repentir car Il est

celui qui accueille le repentir, le Miséricordieux. »

(Sourate Al Baqarah verset 37).

En désobéissant à son Maître, le serviteur ne cherche pas à s’opposer à Lui ni à s’enhardir

face à Ses interdits. Mais il est dominé par sa nature, l’embellissement de l’âme, Satan, et les

passions. Il est trompé par la confiance en l’indulgence d’Allah et l’espoir en Son pardon.

Ceci, du côté du serviteur.

Du côté du seigneur, le péché montre l’accomplissement de la prédestination, la puissance de

la Seigneurie, l’humiliation de la servitude, et le besoin complet du serviteur vis à vis de son

Seigneur. C’est également la concrétisation du sens des Noms Magnifiques d’Allah comme

l’Indulgent, le Pardonneur , Celui qui accepte le repentir par excellence , et le Clément pour

quiconque revient vers Lui repentant et pénitent . Il est également Celui qui se venge, le Juste,

le Détenteur de la force suprême contre celui qui persiste et s’obstine dans le péché. Allah

ta’ala veut montrer à Son serviteur qu’Il détient Seul la perfection, et que le serviteur est

imparfait et éprouve un grand besoin vis à vis de Lui. Il lui montre la perfection de Son

Pouvoir, Sa Puissance, Son Pardon, Son indulgence, Sa Miséricorde, Sa Bonté, Sa protection,

Sa mansuétude, Sa tolérance et Sa clémence. Il lui montre que Sa Miséricorde envers lui n’est

que bonté et qu’Il n’attend aucune compensation, et que s’Il ne l’enveloppe pas de Sa

miséricorde et Sa grâce, il sera nécessairement voué à la perdition.

Par Allah ! Combien sont nombreuses les sagesses dans la prédestination du péché ! Et

combien de bienfaits et de miséricorde le péché amène t’il s’il est suivi du repentir ! Se

repentir d’un péché est comme l’absorption par le malade d’un remède, et il se peut qu’une

maladie amène finalement la santé.

Ta réprimande peut avoir une bonne issue. Tout comme les corps peuvent atteindre la santé

par la maladie.

Si le péché n’avait pas été prédestiné, le fils d’Adam aurait péri de suffisance. Un péché par

lequel le serviteur s’humilie est plus aimé d’Allah qu’un acte d’obéissance par lequel il

s’enorgueillit.

La bougie de la victoire ne se consume que dans le bougeoir de l’humilité.

Sagesses diverses

Eloigne-toi de celui qui prend comme ennemis les gens du Coran et de la Sunna afin

que tu ne sois pas touché par sa perdition.

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Méfie toi de deux ennemis qui ont mené à la perdition la plupart des créatures : Celui

qui obstrue le sentier d’Allah par ses ambiguïtés et ses belles paroles, et celui qui est

trompé par sa vie d’ici bas et son pouvoir.

Celui en qui on a créé une force et une disposition à accomplir une chose trouvera son

plaisir dans l’utilisation de cette force.

Ainsi celui en qui on a créé une force et une disposition à l’acte sexuel, trouvera son plaisir en

l’utilisation de sa force en cela.

Celui en qui on a créé la force de la colère et de la fougue trouvera son plaisir dans

l’utilisation de sa force colérique en ce qui s’y rapporte.

Celui en qui on a créé la force du manger et du boire trouvera son plaisir dans l’utilisation de

sa force en cela.

Celui en qui on a créé la force de la science et de la connaissance trouvera son plaisir dans

l’utilisation de sa force dans la science.

Celui en qui on a créé la force de l’amour d’Allah , du retour vers Lui , de l’attachement du

cœur vis à vis de Lui , du désir de Le rencontrer , de la recherche de Sa compagnie trouvera

son plaisir et son bien être dans l’utilisation de sa force en cela .

Tous les plaisirs à l’exception de ce dernier sont insignifiants et voués à disparaitre, et la

meilleure fin qu’on puisse en attendre est qu’ils ne soient ni un avantage ni un désavantage

pour l’homme.

Leçons et sagesses

Tu as éduqué ton chien qui délaisse son désir de dévorer ce qu’il a chassé, ceci par

respect pour tes bienfaits et par peur de ton autorité. Et combien de fois, le législateur

t’a t’il éduqué, et toi tu t’obstines à refuser.

Le gibier chassé par le chien non dressé ou le gibier qu’il a tué de sa propre initiative

n’est pas licite16

. Alors que penser de l’ignorant qui n’œuvre que pour assouvir ses

passions ?

Allah ta’ala a réuni en toi la raison de l’ange, les désirs de l’animal, les passions de

Satan, et ta situation est liée à ces trois choses : si tu domines tes désirs et tes passions,

tu dépasses le degré de l’ange, mais si tes désirs et tes passions te dominent, tu

t’abaisses plus bas que le chien.

16

Voir à ce sujet les hadith 5476 et 5478 dans sahih al Boukhârî

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Lorsque le chien chasse pour son maître, ce qu’il saisit lui est licite, et lorsqu’il chasse

de sa propre initiative, ce qu’il saisit lui est illicite.

La source de ce que l’on peut trouver chez le serviteur comme bien ou mal, qualités

louables ou blâmables, vient des attributs de Celui qui donne ou retient. Allah ta’ala

dirige Ses serviteurs en fonction de ce qu’impliquent ces deux noms. Ce qui revient

au serviteur dans la servitude relative à ces deux noms est qu’il remercie lorsqu’on lui

donne et qu’il reconnaisse son besoin lorsqu’on le prive. Allah ta’ala donne afin que

Son serviteur le remercie, et Il retient afin qu’il reconnaisse son besoin vis à vis de

Lui. Ainsi il ne cesse d’être reconnaissant et indigent.

Sagesses tirées de Sa parole : « Le mécréant est l’allié des ennemis de

son Seigneur »

Allah ta’ala dit :

« Le mécréant est l’allié des ennemis de son Seigneur »

(Sourate Al Furqân verset 55)

Ce verset compte parmi les propos les plus subtils du Coran et les plus nobles dans le sens.

Ainsi, le croyant est toujours du côté de son Seigneur contre lui même, ses passions, son

démon et tout ennemi de son Seigneur. C’est pour cela qu’il est du parti d’Allah, de Son

armée et de Ses alliés. Il est toujours du côté d’Allah contre ses ennemis intérieurs et

extérieurs. Il les combat, les prend comme ennemis et suscite leur colère pour Allah ta’ala.

Ceci est en tous points comparables aux proches du roi qui sont toujours avec lui pour

combattre ses ennemis. Quant à ceux qui sont loin du roi, ils délaissent ce combat et n’y

prêtent pas attention.

Le mécréant lui est du côté de son démon, de sa personne et de ses passions contre son

Seigneur.

Et les paroles des pieux prédécesseurs concernant l’exégèse de ce verset vont toutes dans le

même sens.

Ibn Abî Hâtim rapporte d’après ‘Atâ’ ibn Dînar que Sa’îd ibn Jubayr -qu’Allah leur fasse

Miséricorde- a dit : « Le mécréant soutient satan contre son Seigneur par l’animosité et le

polythéisme. »

Al Layth rapporte que Mujâhid -qu’Allah leur fasse Miséricorde- a dit : « Il est du côté de

satan dans la désobéissance à Allah ta’ala, et il l’aide en cela. »

Zayd ibn Aslam -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Il est de son côté et s’alliant à lui

» Le sens de cette parole est qu’il va s’allier à Ses ennemis dans la désobéissance et le

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polythéisme, ainsi il sera avec Son ennemi et l’aidera dans ce qui amène la colère de son

Seigneur.

La proximité spécifique du croyant vis à vis de son Seigneur et de sa Divinité, est pour ce

mécréant pervers consacrée à Satan, sa personne, ses passions et les offrandes qu’il fait au

diable. C’est pour cette raison que le verset débute par :

« Mais ils adorent en dehors d’Allah, ce qui ne leur est d’aucune utilité, ni ne leur nuit

! »

(Sourate Al Furqân verset 55).

Cette adoration qu’ils vouent est l’alliance, l’amour, l’agrément de ce qu’ils adorent et

implique leur proximité spécifique. Ainsi, ils ont soutenu les ennemis d’Allah pour Le prendre

comme ennemis, s’opposer à Lui et provoquer Sa colère. A la différence de l’allié d’Allah qui

reste avec Lui contre sa personne, son démon et ses passions.

Ce sens fait partie des trésors du Coran pour qui le comprend et le médite. Et c’est Allah

ta’ala qui accorde le succès.

A l’ombre de Sa parole « Ils ne négligent pas les versets d’Allah comme

s’ils étaient sourds ou aveugles »

Allah ta’ala dit :

« Ceux qui, lorsque les versets de leur Seigneur leur sont rappelés, ne les négligent pas

comme s’ils étaient sourds et aveugles »

(Sourate Al Furqân verset 73).

Muqâtil -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Lorsqu’on les exhorte par le Coran, ils ne

restent pas sourds comme s’ils ne l’entendaient pas, ou aveugles comme s’ils ne le

voyaient pas, mais au contraire ils l’entendent, le voient et en ont une totale certitude. »

Ibn ‘Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Ils ne sont pas sourds et aveugles devant les versets

d’Allah, au contraire ils sont emplis de crainte et d’humilité. »

Al Kalbî17

-qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « En les entendant, ils se mettent à voir et

à entendre. »

17

Eminent exégète et élève de ibn ‘Abbâs 66-146 H.

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Al Farrâ’ -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Lorsqu’on leur récite le Coran, ils ne

restent pas sur leur état initial, comme s’ils ne l’avaient pas entendu, car c’est là la

véritable négligence. J’ai entendu les arabes dire : « Il s’est mis à m’insulter assis » , qui

est une expression semblable à la suivante : « il s’est levé ou s’est retourné en

m’insultant » , et le sens est ce qui a été dit : « Ils ne restent pas face aux versets d’Allah

sourds et aveugles. » »

Az Zujâj -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Le sens de ce verset est que lorsqu’on

leur récite le Coran, ils tombent prosternés en pleurs, écoutant et voyant ce qu’on leur a

ordonné. »

ibn Qutaybah -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Ils ne sont pas insouciants face aux

versets d’Allah comme s’ils étaient sourds et aveugles. »

Je dis : Il y a ici deux choses : concernant la négation du terme « tomber en prosternation »

: s’agit-il du cœur tombant en prosternation ou du corps ?

Et le sens est il qu’ils ne tombent pas prosternés comme des sourds et aveugles et ainsi leur

cœur et leur corps tombent prosternés en communion ? Ou bien n’est il pas des tout questions

de prosternation et seule est évoquée la station assise ?

Les formes d’abandon du Coran

Les formes d’abandon du Coran sont multiples :

1 Ŕ Ne pas l’écouter, ni croire en lui ou tendre l’oreille vers lui

2 Ŕ Ne pas le mettre en pratique, ne pas s’en tenir à ce qu’il considère licite ou illicite, même

si on le lit et croit en lui.

3 Ŕ Ne pas le prendre comme arbitre et juge en ce qui concerne les fondements de la religion

et ce qui en découle. Croire qu’il n’apporte aucune certitude et que ses preuves sont

uniquement verbales et n’apporte aucunes sciences.

4 Ŕ Ne pas méditer, chercher à le comprendre et à savoir ce qu’à voulu Celui qui l’a prononcé.

5 Ŕ Ne pas le prendre comme remède pour l’ensemble des maladies du cœur, en cherchant au

contraire la guérison en dehors de lui.

Tout cela s’inscrit dans le cadre de la parole d’Allah :

« Le messager dit : Seigneur ! Mon peuple a vraiment délaissé ce Coran. »

(Sourate Al Furqân verset 30)

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Ceci, même si certains types d’abandon sont moins graves que d’autres. Il en est de même

pour la gêne dans la poitrine que l’on peut éprouver au sujet du Coran :

Parfois cette gêne peut concerner le fait qu’il soit révélé et soit la vérité venant

d’Allah ta’ala.

Parfois cela peut concerner Celui qui l’a prononcé, ou le fait qu’il soit créé et qu’Il ait

inspiré à certaines de Ses créatures de le prononcer.

Parfois cela peut concerner le fait qu’il peut être insuffisant, qu’il ne suffit pas aux

serviteurs qui doivent faire appel avec lui aux raisonnements, analogies, avis et autres

lois forgées par les hommes.

Parfois cela peut concerner ses arguments et ce qu’on a voulu à travers lui : Est ce le

sens premier que l’on saisit lorsqu’on l’entend ?? Ou a t’on voulu qu’on interprète et

que l’on s’écarte du sens premier vers des interprétations détestables et polysémies.

Parfois cela peut concerner ces sens qui, même s’ils sont voulus, incitent à se poser la

question : Est ce vraiment ce qui est cherché ? Ou s’est on figuré que s’était ce qui

était voulu pour un intérêt quelconque ?

Tous ces gens éprouvent une gêne dans leur cœur vis à vis du Coran, ils savent cela et le

ressentent dans leur poitrine.

Tu ne trouveras aucun innovateur dans sa religion sans qu’il n’éprouve une gêne vis à vis des

versets qui s’opposent à son innovation. De même tu ne trouveras aucun injuste pervers sans

qu’il n’éprouve dans sa poitrine une gêne vis à vis des versets qui se dressent entre lui et sa

volonté.

Médite sur cela et choisis ensuite par toi même ce que tu voudras.

La réalité de la perfection de l’âme

La perfection de l’âme demandée à l’homme est celle qui comprend deux choses :

1 Ŕ Qu’elle soit une attitude ancrée et une qualité permanente

2 Ŕ Qu’elle soit elle même une qualité de perfection

S’il n’en est pas ainsi, ce n’est pas une perfection, et il ne convient pas à celui qui cherche la

perfection d’entrer en concurrence pour cela ou de regretter ce qu’il a pu en manquer. La

perfection de l’âme ne s’atteint que par la connaissance de son Initiateur, Créateur, Etre adoré

et Divinité en toute vérité. Le serviteur n’obtient aucune rectitude, bienfait ou délice si ce

n’est en Le connaissant, en cherchant Son visage, en empruntant la voie menant à Lui, Son

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agrément et Sa générosité. L’âme doit s’y accoutumer afin que cela devienne une attitude

ancrée et permanente.

Quant aux autres sciences, volontés et œuvres, soit elles ne lui profitent pas et ne contribuent

pas à la perfectionner, soit elles lui causent du tort, la diminuent et la font souffrir. Surtout si

cela devient une attitude ancrée : L’âme est alors châtiée et souffre en fonction de la force de

cet ancrage.

Quant aux bienfaits extérieurs comme les vêtements, les montures, les demeures, les honneurs

et les biens, ce ne sont que des prêts temporaires qui doivent être rendus à leur propriétaire.

L’âme est donc châtiée et souffre de s’en séparer en fonction de son attachement à ces choses,

surtout si cela est pour elle le plus haut degré de sa perfection. Si elle en est dépouillée, cela

provoque en elle le plus grand manque, la plus grande souffrance et la plus grande perte.

Que celui qui cherche le succès et les délices pour son âme médite sur ce point , car la plupart

des créatures ne font que priver leurs âmes , les faire souffrir , les mener à leur perte et les

diminuer en pensant qu’ils ne veulent que leur succès et bien être . Les délices de l’âme

dépendent de ce qu’elle aura acquis de cette connaissance, de cet amour et de ce chemin, et au

contraire sa souffrance et sa perte seront fonctions de ce qu’elle en aura manqué.

Si cette force a totalement disparu, il ne reste plus à l’homme que la force physique et

psychologique par laquelle il mange, boit, copule, se met en colère, et obtient tous les délices

et besoins de son existence. Il n’en tire aucun honneur ou mérite, mais uniquement infamie et

abaissement, car cette force le rend semblable aux animaux auxquels il s’affilie par son

comportement. Il est même possible qu’un animal le dépasse en cela en tirant plus de plaisirs

de la vie de ce bas monde et en étant assuré d’être préservé à sa mort et de ne pas avoir à subir

de châtiment dans l’au delà.

Une forme de perfection que tu partages avec les animaux qui peuvent te dépasser en cela et

être préservés, contrairement à toi, du châtiment qui peut en découler, ne mérite que d’être

délaissée pour la véritable perfection en dehors de laquelle il n’y a pas de perfection. Et c’est

Allah ta’ala qui accorde le succès.

Celui qui ne vise que l’au delà, Allah ta’ala lui suffit

Si le serviteur se couche et se lève en ne visant qu’Allah ta’ala, Celui ci se chargera alors de

pourvoir à tous ses besoins, portera pour lui tout ce qui le préoccupe, réservera son cœur à

Son amour, sa langue à Son rappel, et ses membres à Son obéissance.

Mais s’il se couche et se lève en ne pensant qu’à la vie d’ici bas, Allah ta’ala le chargera de

tout le souci, angoisses et malheurs de cette vie. Il le confiera à lui même, occupera son cœur

par l’amour des gens au lieu de Son amour, sa langue par le rappel des gens au lieu de Son

rappel, ses membres par les affaires des gens au lieu de Son obéissance. Cet homme

travaillera donc comme une bête pour autre qu’Allah, comme le soufflet de forge qui se

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gonfle puis expire tout ce qui se trouve en lui pour servir autrui. Ainsi, toute personne qui

s’écarte de la servitude d’Allah, de Son obéissance et de Son amour, sera soumise à la

servitude des créatures, leur amour et leur service.

Allah ta’ala dit :

« Et quiconque s’écarte du rappel du Tout Miséricordieux, Nous lui désignons un diable

qui devient son compagnon inséparable. »

(sourate Az Zukhrûf verset 36) .

Sufyân ibn ‘Uyaynah -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Vous ne citerez aucun

proverbe connu des arabes, sans que je ne vous cite un exemple dans le Coran. Un

homme lui dit : Et ou est dans le Coran le proverbe : Donne à ton frère une datte, et s’il

refuse, donne lui une braise ?? Il répondit : Dans sa parole : « Et quiconque s’écarte du

rappel du Tout Miséricordieux, Nous lui assignons un diable qui devient son compagnon

inséparable. » »

La science et sa mise en pratique

La science : C’est la transmission, venant de l’extérieur, de la conception que l’on a d’une

chose et sa confirmation dans l’âme. L’acte est la transmission, venant de l’âme, d’une forme

de savoir et sa confirmation à l’extérieur.

Si ce qui est fixé dans l’âme est conforme à la vérité de cette chose, alors il s’agit d’une

science authentique. Mais souvent ce qui est confirmé et entrevu dans l’âme n’a pas

d’existence réelle .Celui qui l’a fixé en son âme pense que c’est une science, alors que ce n’est

qu’une possibilité qui n’a pas d’existence réelle. L’essentiel de la science des gens est de cette

forme.

Quant à la science conforme à la vérité de cette chose à l’extérieur, elle est de deux types :

Premier type : Une science à travers l’apprentissage de laquelle l’âme va se perfectionner, et

il s’agit de la connaissance d’Allah ta’ala, de Ses noms, de Ses attributs, de Ses actes, de Ses

livres, de Ses commandements et de Ses interdictions.

Deuxième type : Une science qui ne parfait pas l’âme, et il s’agit de toute science qu’il n’est

pas nuisible d’ignorer et dont la connaissance ne profite pas. Et le prophète sallallahu ‘alayhi

wa sallam cherchait protection auprès d’Allah contre une science qui ne profite pas. C’est le

cas de l’essentiel des sciences conformes à la réalité des choses, dont l’ignorance ne nuit

aucunement, comme les détails de l’astronomie, le nombre et la mesure des étoiles, la

connaissance du nombre et des types de montagnes et de leur surface, et d’autres sciences

semblables.

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La valeur d’une science dépend de l’intérêt de sa connaissance et du besoin qu’on en a , et

cela n’appartient qu’à la connaissance d’Allah et de ce qui en découle .

Quant au piège de la science, il est de ne pas la mettre en pratique selon la volonté religieuse

d’Allah ta’ala qu’Il aime et agrée. Ceci peut se produire soit en raison d’une science

corrompue, soit à cause d’une volonté corrompue.

La corruption de la science consiste à penser que cela est légiférée aimé d’Allah ta’ala, alors

qu’il n’en est rien. Ou penser que cela rapproche d’Allah, même si ce n’est pas légiféré. Celui

qui la pratique pense donc se rapprocher d’Allah ta’ala à travers cet acte, même s’il ne sait

pas si cela est légiféré.

Quant à la corruption du but et de la volonté, elle consiste à ne pas viser la face d’Allah et l’au

delà, mais au contraire la vie d’ici bas et l’agrément des créatures.

On ne peut être préservé de ces deux pièges de la science et de sa mise en pratique qu’en

connaissant la teneur du message du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam concernant la

science et la connaissance, et le fait de ne viser que la face d’Allah et l’au delà en ce qui

concerne la volonté et le but. Celui qui est dépouillé de cette science et de cette volonté, verra

sa science et sa volonté se corrompre.

La foi et la certitude engendrent une connaissance authentique et une volonté saine, qui à leur

tour augmente la foi et la développe. Ainsi, on voit de quelle façon la plupart des gens se sont

écartés de la foi en s’éloignant de la connaissance authentique et de la volonté saine.

La foi ne peut être complète que si la connaissance est prise à la source prophétique, et que la

volonté n’est pas entachée par les passions et la volonté de satisfaire les gens. Sa connaissance

est ainsi issue de la source de la révélation et sa volonté vise Allah ta’ala et l’au delà : Voilà

celui dont la foi et les actes sont les plus authentiques, et il est parmi les imams qui guident

par l’ordre d’Allah, et parmi les successeurs du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam dans sa

communauté.

Les degrés de plainte

L’ignorant se plaint d’Allah ta’ala auprès des gens, ce qui est le summum de l’ignorance

concernant Celui dont on se plaint et ceux à qui on se plaint. S’il avait connu son Seigneur, il

ne serait pas plaint de Lui, et s’il avait connu les gens, il ne se serait pas plaint auprès d’eux.

Un pieux prédécesseur vit un homme se plaindre auprès d’un autre de sa pauvreté et son

besoin, et il lui dit : O toi ! Par Allah, tu n’as fait que te plaindre de Celui qui te fait

miséricorde auprès de celui qui ne te fait pas miséricorde.

On a aussi dit à ce sujet :

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Si tu te plains auprès du fils d’Adam, tu te plains du Clément auprès de celui qui ne fait pas

miséricorde.

L’homme savant ne se plaint qu’auprès d’Allah. Et le plus savant d’entre eux est celui qui se

plaint auprès d’Allah de sa propre personne et non des gens. Il se plaint d’avoir en lui des

choses permettant aux gens de le dominer, et cela est semblable à Sa parole :

« Tout malheur qui vous atteint est dû aux péchés que vos mains ont commis. Et Il

pardonne beaucoup. »

(Sourate As Shûrâ’ verset 30)

« Tout bien qui t’atteint vient d’Allah, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même. »

(Sourate An Nisâ’ verset 79).

« Lorsqu’un malheur vous atteint tandis que vous aviez infligé le double à vos ennemis

vous dites: D’ou vient ce malheur ?? Réponds leur : Il vient de vous mêmes (vos

péchés). »

(Sourate Al Imrân verset 165).

Il y a ainsi trois niveaux : le plus bas est que tu te plaignes d’Allah auprès des gens, le plus

haut est que tu te plaignes de ta personne auprès d’Allah, et le niveau intermédiaire est que tu

te plaignes de Ses créatures auprès de Lui.

La véritable foi

La foi a une face apparente et une face intérieure. Sa face apparente repose dans les paroles de

la langue et les actes du corps, sa face intérieure dans l’approbation du cœur, sa soumission et

son amour.

Ainsi, une foi apparente dénuée de face intérieure n’est d’aucune utilité, même si elle préserve

en ce monde le sang, les biens et la famille.

De même, une foi intérieure qui n’a aucune manifestation apparente n’est pas suffisante, sauf

si l’on est excusé par l’incapacité, la contrainte ou la peur de mourir. L’absence d’œuvre

apparente, sans empêchement, est une preuve de la perversion de la face intérieure et son

dénuement de foi, de la même manière qu’un manquement indique sa faiblesse, ou que sa

force indique une force de la face intérieure.

La foi est le cœur est l’essence de l’islam, et la certitude est le cœur et l’essence de la foi.

Toute science ou œuvre que la foi ne renforce pas est défectueuse, et toute foi qui n’incite pas

à l’acte est défectueuse.

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Le fondement du bien

Le fondement de tout bien est de savoir que ce qu’Allah veut doit arriver, et que ce qu’Il ne

veut pas ne peut se produire. Tu seras alors convaincu que les bonnes actions que tu

accomplis sont un de Ses bienfaits pour lequel tu dois Le remercier et Le supplier de ne pas

t’en priver. Tu seras aussi certain que les péchés que tu commets sont une punition d’Allah

qui se détourne de toi. Tu l’imploreras alors pour qu’Il S’interpose entre toi et les péchés, et

pour qu’Il ne t’abandonne pas à ton sort concernant l’accomplissement des bonnes œuvres et

le délaissement des péchés.

Les sages sont unanimes pour affirmer que si le serviteur accomplit une bonne action, c’est

avant tout grâce à l’assistance qu’Allah lui a portée. Et que si un péché est commis, c’est

qu’Allah a abandonné Son serviteur.

Ils sont aussi unanimes pour dire que l’assistance d’Allah consiste à ce qu’Il ne t’abandonne

pas à ton sort. Et que Son abandon consiste à ce qu’Il te laisse livré à toi même.

Si tout bien est donc issu de l’assistance d’Allah, assistance qu’Il est le Seul à posséder, et

dont le serviteur ne détient aucune part, la clé permettant d’obtenir cette aide consiste alors à

invoquer Allah, reconnaître son indigence , chercher sincèrement refuge auprès de Lui en

espérant Sa récompense et en craignant Son châtiment . Si Allah donne cette clé au serviteur,

c’est qu’Il veut lui ouvrir Sa porte. Mais s’il l’empêche de l’atteindre, Sa porte restera alors

fermée.

Le commandeur des croyants Umar ibn al Khattab -qu’Allah l’agrée- a dit : « Je ne me

soucie pas de savoir si Allah exaucera mes invocations ou non. Mon souci principal est :

Allah va t’il m’inspirer la volonté de L’invoquer ? Car du moment où Il m’inspire

l’invocation, je sais pertinemment qu’Il m’exaucera. »

L’assistance et le secour d’Allah ta’ala sont proportionnels à l’intention du serviteur, son

ambition, sa volonté et son désir. L’assistance qu’Allah fait descendre pour Ses serviteurs est

donc proportionnelle à leur ambition, la constance de leurs invocations, l’espoir qu’ils

nourrissent d’être exaucés et la crainte qu’ils éprouvent de voir leur demande rejetée. De

même, Allah les abandonnera en fonction de tous ces éléments.

Allah ta’ala est donc le plus juste des juges et le plus omniscient des savants. Il offre Son aide

quand il le faut et abandonne ceux qui ne méritent pas Son secours. Il est l’Omniscient, le

Très Sage.

C’est parce que certains ont délaissé le remerciement d’Allah, et ont négligé de manifester

leur indigence et de L’invoquer qu’ils ont sombré dans les péchés. Et c’est parce que d’autres

ont été reconnaissants envers Allah ta’ala de par Sa volonté et Son assistance, leur a permis

d’accomplir les bonnes œuvres.

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Enfin, le fondement sur lequel reposent toutes ces vérités est la patience, qui est à la foi ce que

la tête est au corps : Si la tête est coupée, le corps ne peut survivre.

La foi et les divergences à son sujet

Concernant la foi, la majorité des hommes voire leur ensemble prétend la détenir.

« Et la plupart des gens, malgré ton ardent désir, ne sont pas croyants »

(Sourate Yûsuf verset 103).

La plupart des croyants ont une foi qui n’est que très générale. La foi détaillée en ce qui a été

révélé au prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam, tant en terme de connaissance, de science, de

reconnaissance, d’amour, de connaissance de son opposé et de haine à son égard : Voilà la foi

de l’élite de la communauté, et de l’élite des compagnons du prophète sallallahu ‘alayhi wa

sallam, qui est la foi de Abû Bakr As Siddiq -qu’Allah l’agrée- et son parti.

La part de foi de la majorité des hommes se résume souvent au fait de reconnaitre qu’il existe

un Créateur, qui est le Seul à avoir créé les cieux, la terre et ce qui existe entre les deux. Or les

idolâtres de la tribu de Quraysh et consorts n’ont jamais renié cette croyance.

Pour d’autres, la foi se résume au fait de prononcer la double attestation de foi, que cela soit

suivi de bonnes œuvres ou non, et que cela corresponde à la croyance du cœur ou non .

Pour d’autres encore , la foi se résume à la seule croyance du cœur , consistant à croire

qu’Allah est le Créateur des cieux et de la terre et que Muhammad est Son serviteur et

messager , même si l’attestation de foi n’est pas prononcée et qu’aucune bonne œuvre n’est

accomplie . Ils vont même jusqu’à affirmer que si une personne insulte Allah et Son prophète

et commet les pires crimes, elle est tout de même croyante, tant qu’elle croit en l’unicité

d’Allah et en la prophétie de Son messager.

Certains considèrent que la foi consiste à nier les attributs du Seigneur comme le fait qu’Il Se

soit élevé sur son Trône, qu’Il parle de Ses propres mots dans Ses livres, qu’Il entende, voie,

veuille, puisse, souhaite, aime, déteste, et autres attributs par lesquels Il s’est décrit, comme

l’a décrit Son Messager. Selon eux, la foi consiste à renier la véritable signification de ces

attributs, à en rejeter le sens, et à se ranger du côté des opinions des sceptiques et des

bonimenteurs qui se réfutent pourtant les uns les autres, et se contredisent les uns les autres, et

qui sont comme les ont décrits ‘Umar ibn al Khattab -qu’Allah l’agrée- et l’imam Ahmad -

qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Ils divergent au sujet du livre , le contredisent et

s’accordent pour le délaisser. »18

.

18

Voir l’introduction du livre Ar Radd alâ al Jahmiyyah.

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Pour certains, la foi se résume à adorer Allah en fonction de leurs goûts, leurs penchants et ce

que désirent leurs âmes, sans se limiter aux enseignements du prophète sallallahu ‘alayhi wa

sallam.

Pour d’autres, la foi est ce que leurs parents et ancêtres leur ont laissé, par simple imitation,

quelle que soit la croyance héritée. Leur foi est basée sur deux préambules :

1 Ŕ Ce sont là les propos de nos ancêtres et parents.

2 Ŕ Leurs propos ne sont que vérité.

Pour certains, la foi consiste à se parer de nobles caractères, à avoir un bon comportement,

avoir un visage avenant, se forger une bonne opinion de tout le monde, et d’innocenter tout le

monde malgré leurs manquements.

Pour d’autres, la foi consiste à se défaire de ce bas monde et de ses attaches, à vider le cœur

de son amour et à faire preuve d’ascétisme. S’ils voient un homme présentant ces

caractéristiques, ils le considèrent parmi les élites des croyants, même si en réalité cet homme,

du point de vue de la science et des actes, n’a rien à voir avec la foi.

Restent et ce ne sont pas les moindres ceux qui considèrent que la foi se résume à connaître

Allah et Son prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam même si aucune œuvre n’est accomplie.

Tous ces groupes forment différentes catégories : Certains ont donné à la foi une définition

qui en est en fait l’exact opposé. D’autres l’ont définie par des éléments qui n’en font même

pas partie. Aucun l’ont désignée par une de ses conditions, mais insuffisante à la réalisation de

la foi. Certains ont émis des conditions à sa réalisation qui sont en fait des actes annulatifs et

opposés à la foi. D’autres ont conditionné la foi à ce qui n’en fait aucunement partie.

En vérité, la foi est au dessus de tout cela. La foi est une réalité composée des éléments

suivants : Connaître avec science la révélation faite au prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam ,

y prêter foi en y croyant , la reconnaître en la prononçant , s’y soumettre par amour et

humilité , la mettre en pratique par le cœur et les membres , en exécuter les ordres , et y

inviter les gens autant que faire se peut . La perfection de la foi quant à elle consiste à : Aimer

pour Allah , détester pour Allah , donner pour Allah , priver pour Allah , et considérer Allah

comme sa seule divinité et son seul être adoré . La voie menant à la foi consiste à suivre le

prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam exclusivement, tant en apparence qu’intérieurement, et

à fermer les yeux du coeur face à tout ce qui pourrait distraire d’Allah et de Son Messager

sallallahu ‘alayhi wa sallam. Et c’est Allah qui accorde le succès.

Placer sa confiance en Allah

Quiconque se préoccupe d’Allah ta’ala avant de se préoccuper de son être, Allah subvient

pour lui à ses besoins. Et quiconque se préoccupe d’Allah avant de se préoccuper des gens,

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Allah se charge à sa place de subvenir à leurs besoins. Quiconque se préoccupe de son être

avant de se préoccuper d’Allah, Allah le voue à son sort. Et quiconque se préoccupe des gens

avant de se préoccuper d’Allah, Allah l’abandonne à eux.

Les fondements du bonheur

Ceux qui éprouvent des difficultés à délaisser leurs habitudes et coutumes sont ceux qui ne les

ont pas délaissées pour Allah ta’ala. En revanche, quiconque les délaisse pour Allah

véritablement, sincèrement et du plus profond de son cœur n’en éprouvera aucune peine, sauf

dans les débuts ou Allah ta’ala l’éprouve pour tester si son délaissement est sincère ou s’il ne

fait que mentir. S’il endure quelques temps cette peine avec patience, elle se transformera en

bien être.

Ibn Sirîn -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « J’ai entendu Shurayh jurer par Allah

qu’aucun serviteur ne délaisse une chose pour Allah, puis en éprouve un manque. Quant

au propos : « Quiconque délaisse une chose pour Allah, Allah la lui remplacera par

quelque chose de meilleur », c’est une parole vraie. Allah ta’ala peut remplacer cette

chose délaissée de différentes manières, la meilleure étant de la remplacer par la

compagnie d’Allah, Son amour, la quiétude du cœur en Sa présence, sa force, sa

motivation, sa joie, et la satisfaction que le serviteur éprouve à l’égard de son Seigneur. »

Pensées et exhortations uniques

L’homme le plus idiot est celui qui s’égare à la fin du voyage alors qu’il est tout

proche de l’arrivée.

Les esprits soutenus par l’aide d’Allah considèrent que la révélation faite au prophète

sallallahu ‘alayhi wa sallam est la vérité conforme à la raison et à la sagesse. Quant

aux esprits abandonnés par la grâce divine, ils considèrent que la raison contredit les

textes révélés, et que la sagesse s’oppose à la législation.

Le moyen le plus rapide de parvenir à Allah ta’ala est de se conformer à la Sunna, de

s’y tenir tant en apparence qu’intérieurement, de constamment manifester son

indigence devant Allah, et de ne rechercher rien d’autre que Sa face par les paroles et

les actes. Et personne n’est jamais parvenu à Allah par autre chose que ces trois

moyens. Et personne n’a vu son cheminement vers Allah s’interrompre si ce n’est

pour avoir délaissé ces trois moyens ou l’un d’entre eux.

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Les fondements sur lesquels repose le bonheur du serviteur sont au nombre de trois,

chacun ayant un opposé. Et quiconque délaisse un de ces fondements acquerra son

opposé : L’unicité, le polythéisme étant son opposé, la Sunna, l’innovation étant son

opposé, L’obéissance, le péché étant son opposé. Ces trois éléments ont un opposé en

commun, qui est l’absence d’espoir placé en Allah ta’ala et en Sa récompense dans le

cœur du serviteur, et l’absence de crainte d’Allah et de Son châtiment.

Les degrés des gens du paradis

Bishr ibn al Hârith -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Les gens qui se consacrent

réellement à l’au delà sont au nombre de trois :

L’adorateur

L’ascète

Et le véridique.

L’adorateur adore Allah ta’ala malgré les attaches qui le lient à ce bas monde. L’ascète

adore Allah en se délestant des attaches qui le lient à ce bas monde. Quant au véridique,

il adore Allah pour Le satisfaire et gagner Son agrément : Ainsi, si Allah ta’ala lui

inspire de prendre part aux biens de ce bas monde, il y prend part. S’il lui inspire de les

délaisser, il les délaisse. »

Comment améliorer ta situation ?

Viens ! Je t’invite à t’introduire auprès d’Allah ta’ala et à Lui tenir compagnie dans la

demeure de la paix, sans effort, ni fatigue, ni épuisement, par le chemin le plus court et le plus

aisé.

Pour cela, sache que tu vis un instant délimité par deux autres moments, et cet instant est en

fait l’existence que tu mènes actuellement. C’est le présent délimité par le passé et le futur. Tu

peux corriger le passé par le repentir, les regrets et la demande de pardon. Cela n’a rien de

fatigant, d’épuisant et n’implique aucun effort harassant, car c’est un simple acte du cœur.

Pour les actes futurs, abstiens-toi de commettre des péchés. Cette retenue n’est qu’un

délaissement reposant, car ce n’est pas un acte accompli par les membres du corps qui te

serait difficile à supporter. Il s’agit simplement d’une résolution et d’une intension fermes qui

reposent le corps, le cœur et l’âme.

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Rectifie le passé par le repentir. Quand au futur, prépare-le en t’abstenant de commettre des

péchés, en prenant une bonne résolution et en ayant une ferme intention. Les membres du

corps ne sont sollicités à aucun de ces deux moments, et ne se fatiguent ni ne s’épuisent. Tout

le problème réside finalement dans l’instant présent situé entre ces deux moments. Si tu le

gâches, tu auras gâché ton bonheur et ton salut. Si tu le protèges en améliorant les deux

moments avant et après lui comme vu plus haut , tu seras sauvé et tu gagneras le repos , les

plaisirs et les délices . Cependant, protéger le présent est plus éprouvant que de corriger le

passé et de préparer le futur. Protéger le présent, c’est imposer à son âme de s’occuper de qui

lui est bénéfique et qui est plus à même de lui apporter le bonheur.

Les gens à ce sujet occupent des degrés très différents. Par Allah ! Il appartiendra vite au

passé cet instant présent ou tu peux faire des provisions pour l’au delà dont la demeure finale

est soit le paradis soit l’enfer. Si tu utilise cet instant présent comme un chemin menant vers

ton Seigneur, tu atteindras alors le bonheur ultime et le succès éclatant durant cette courte

période qu’est la vie, dont la durée est insignifiante par rapport à l’éternité. Si en revanche tu

préfères les désirs, le repos, les loisirs et les jeux, tes jours passeront comme un éclair, et

laisseront place à une immense et éternelle douleur. La subir et la supporter est bien plus

difficile et bien plus long que le fait de patienter face aux interdits d’Allah, face à Ses ordres

et face à la résistance que l’on oppose à nos passions par amour d’Allah ta’ala.

Les signes d’une volonté saine

Les signes d’une volonté saine se manifestent lorsque la préoccupation principale du

serviteur est de satisfaire son Seigneur, se préparer pour Sa rencontre, s’attrister quand un

instant passe sans en avoir fait usage pour Le satisfaire, et être pris de remords pour ne pas

l’avoir utilisé afin de se rapprocher d’Allah et être en Sa compagnie. En d’autres termes :

Lorsque du matin au soir, le serviteur n’a d’autre préoccupation que la satisfaction de son

Seigneur.

Renoncer à la vie d’ici bas

Si les gens se contentent de ce bas monde, contente-toi d’Allah. S’ils se réjouissent de bas

monde, réjouis-toi d’Allah. Si leurs amis leurs tiennent compagnie, fais en sorte qu’Allah te

tienne compagnie. S’ils cherchent à être connus de leurs rois et de leurs notables et se

rapprochent d’eux pour acquérir par leur biais puissance et honneurs : cherche pour ta part à

être connu d’Allah et fais en sorte qu’Il t’aime. Tu obtiendras ainsi la puissance la plus ultime

et les honneurs les plus distingués.

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Un ascète a dit : « Je ne peux me figurer une personne qui entend parler du paradis et de

l’enfer, puis laisse passer ne serait ce qu’une heure de sa vie sans l’occuper par un acte

d’obéissance à Allah, comme le rappel d’Allah, la prière, la lecture du Coran, ou la

bienfaisance envers autrui. »

Un homme dit un jour à ce même ascète : « Je pleure très souvent.

Il lui répondit : Il vaut mieux pour toi rire tout en reconnaissant tes fautes que pleurer

en faisant l’étalage de tes bonnes œuvres, car les œuvres de celui qui en fait l’étalage ne

s’élèvent pas plus haut que sa tête.

L’homme lui dit : Conseille-moi.

Il répondit : Laisse ce bas monde à ses adeptes, de la même façon qu’ils ont laissé l’au

delà à ses adeptes. Sois dans ce bas monde comme l’abeille qui se nourrit de bonnes

choses, produit de bonnes choses et qui, lorsqu’elle tombe sur quelque chose, ne casse ni

n’égratigne rien. »

Les différentes catégories de renoncement

Le renoncement (Az Zuhd) se divise en plusieurs catégories :

Renoncer à l’illicite, qui est une obligation incombant à tout un chacun.

Renoncer aux choses douteuses, en fonction du degré de doute : si elle est très

douteuse, y renoncer devient obligatoire, si le doute l’entache de façon modérée, y

renoncer est recommandé.

Renoncer au superflu.

Renoncer à ce qui ne nous regarde pas : qu’il s’agisse de paroles, de regards, de

questions, de rencontres ou autre.

Renoncer à avoir recours aux hommes.

Renoncer à sa propre âme de manière à ce qu’elle n’ait à nos yeux que peu de valeur

par rapport à Allah ta’ala.

Le renoncement ultime qui résume tout ce que nous venons de citer consiste à renoncer à tout

autre qu’Allah ta’ala et à tout ce qui te distrait d’Allah.

Le meilleur des renoncements consiste à dissimuler son propre renoncement. Le plus

éprouvant consiste à renoncer à ses privilèges.

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La différence entre le renoncement (Zuhd) et la retenue (Wara’) est la suivante : Le

renoncement consiste à délaisser ce qui n’est d’aucun profit pour l’au delà, alors que la

retenue consiste à délaisser ce que l’on craint être dommageable pour l’au delà.

Cependant, le renoncement et la retenue n’ont aucune influence sur le cœur attaché aux désirs.

La mention d’Allah ta’ala et la gratitude envers Lui

La religion repose sur deux principes fondamentaux : La mention d’Allah ta’ala et la

gratitude envers Lui. Allah ta’ala dit :

« Mentionnez Moi donc, et Je vous mentionnerai. Remerciez-Moi et ne soyez pas ingrats

envers Moi. »

(Sourate Al Baqarah verset 152)

Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit à Mu’âdh -qu’Allah l’agrée- : « Je jure par

Allah que je t’aime. N’oublie donc pas de dire à la fin de chaque prière : O Allah ! Aide-

moi à Te mentionner, Te remercier et T’adorer de la meilleure des façons. »19

.

La mention d’Allah ta’ala ne se limite pas uniquement au fait de Le mentionner oralement.

Cela inclut aussi le fait de Le mentionner avec le cœur. Mentionner Allah ta’ala englobe le

fait de mentionner Ses noms et attributs, Ses ordres et interdits. Il s’agit aussi de Le

mentionner par le biais de Sa parole le Coran, ce qui implique de Le connaitre, croire en Lui,

en Ses attributs parfaits, et Ses qualités magnifiques, mais aussi à Le louer par différents

éloges. Tout ceci ne peut se réaliser complètement que par le biais de Son unicité (tawhid).

Mentionner Allah véritablement implique tout ce que l’on vient de citer, mais implique aussi

le fait de mentionner Ses bienfaits, Ses largesses et Sa bienfaisance à l’égard de Sa création.

La gratitude envers Allah consiste à se soucier de Lui obéir, de se rapprocher de Lui par le

biais de ce qu’Il aime, tant en apparence qu’intérieurement.

Ces deux choses la mention d’Allah et la gratitude envers Lui résument toute la religion : Le

mentionner implique de Le connaître, et Le remercier découle de Son obéissance. Ces deux

éléments sont le but pour lesquels les djinns, les hommes, les cieux et la terre ont été créés.

C’est pour eux que la récompense et le châtiment ont été institués. Pour eux que les livres ont

été révélés et les messagers envoyés. Ils sont la vérité par laquelle ont été créés les cieux, la

terre et ce qui est entre eux. A cette vérité s’opposent le faux et la frivolité au dessus desquels

Allah S’élève et dont Il est éminemment exempt et par lesquels Ses ennemis pensent pourtant

qu’Il Se caractérise. Allah ta’ala dit :

19

Hadith sahih authentifié par Al Albanî dans sahîh sunan Abî Dâwud 1347.

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« Nous n’avons pas créé le ciel et la terre et ce qui existe entre eux en vain. C’est ce que

pensent ceux qui ont mécru. »

(Sourate Sâd verset 27)

« Ce n’est pas par divertissement que Nous avons créé les cieux et la terre et ce qui est

entre eux. Nous ne les avons créés qu’en toute vérité. »

(Sourate Ad Dukhân verset 38)

« Et Nous n’avons créé les cieux et la terre, et ce qui est entre eux, que pour une juste

raison. Et l’heure sans aucun doute arrivera. »

(Sourate Al Hijr verset 85)

Après avoir mentionné Ses signes dans la sourate Yûnus , Allah ta’ala dit :

« Allah n’a créé cela qu’en toute vérité. »

(Sourate Yûnus verset 5)

« L’homme pense t’il qu’on le laissera sans rien lui imposer ? »

(Sourate Al Qiyâmah verset 36)

« Pensez vous que Nous vous avons créés sans but, et que vous ne serez pas ramenés vers

Nous ? »

(Sourate Al Mu’minûn verset 115)

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. »

(Sourate Adh Dhâriyât verset 56)

« C’est Allah qui a créé sept cieux et autant de terres. Entre eux Son commandement

descend, afin que vous sachiez qu’Allah est en vérité Omnipotent et qu’Allah embrasse

toute chose de Son savoir. »

(Sourate At Talâq verset 12)

« Allah a fait de la Ka’bah , la maison sacrée , un lieu de rassemblement pour les gens .

Il a sacralisé le mois saint, le bétail réservé à l’offrande et celui portant collier, afin que

vous sachiez qu’Allah sait tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et qu’Allah est

Omniscient. »

(Sourate Al Mâ’idah verset 97)

Toutes ces preuves confirment que l’objectif de la création et des ordres intimés est qu’Allah

soit mentionné et remercié. On doit le mentionner pour ne pas L’oublier, et Le remercier pour

ne pas renier Ses bienfaits. De plus, Allah ta’ala mentionne ceux qui Le mentionnent, et est

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reconnaissant envers ceux qui Le remercient. La mention d’Allah a pour effet qu’Il nous

mentionne, et Lui exprimer sa gratitude permet à Ses bienfaits d’augmenter à notre égard.

La mention d’Allah se fait par le cœur et la langue. La gratitude envers Lui s’exprime par le

cœur qui manifeste son amour et sa soumission, par la langue qui Lui adresse éloges et

louanges, et par les membres du corps qui se soumettent à Lui et Le servent.

La droiture engendre la droiture et l’égarement engendre l’égarement

A maintes reprises, on remarque dans le Coran que les actes accomplis par le cœur et le corps

sont autant de causes de droiture ou d’égarement. Ainsi, certains actes issus du cœur ou

pratiqués par le corps engendrent plus de droiture ou plus d’égarement pour leur auteur, de la

même manière qu’une cause engendre sa conséquence, ou qu’une action engendre une

réaction.

Les actes de bien font naître la droiture. Plus on les pratique, plus notre droiture augmente.

Les mauvais actes quant à eux égarent leur auteur plus encore. En effet, Allah ta’ala aime les

actes de bien, qu’Il rétribue par plus de droiture et de piété. En contrepartie, Il déteste les

mauvais actes qu’Il rétribue par l’égarement et la détresse.

En outre, Allah ta’ala aime le bien et les gens de bien. Il rapproche leurs cœurs de Lui

proportionnellement aux bonnes œuvres qu’ils accomplissent. Il déteste la perversion et ses

adeptes. Il repousse leur cœur aussi loin que leur perversion est profonde.

L’accroissement de la droiture

Concernant le premier point, Allah ta’ala dit :

« Alif, Lâm, Mîm. Voici le livre au sujet duquel il n’y a aucun doute. C’est un guide pour

les pieux. »

(sourate Al Baqarah verset 1-2 )

Ce verset se vérifie selon deux approches :

La première : Allah guide par le Coran tous ceux qui s’écartaient de Ses interdits avant que

le Coran soit révélé. En effet, quelles que soient leurs confessions ou croyances, les hommes

se sont toujours accordé sur le fait qu’Allah déteste l’injustice, les turpitudes et la corruption

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sur terre , tout comme Il hait leurs auteurs . Parallèlement, Il aime la justice, la bienfaisance,

la générosité, la sincérité et la propagation du bien sur terre, tout comme Il aime leurs auteurs.

Lorsqu’Allah a révélé le livre, Il a récompensé les gens de bien en leur permettant de croire en

Lui, les rétribuant ainsi pour leur vertu et leur obéissance. D’un autre côté, Il a avili les

pervers, coupables de turpitudes et d’injustice, en les empêchant d’être guidé par le Coran.

La seconde : Si le serviteur croit au livre, s’y conforme globalement, accepte ses ordres et

accorde crédit aux informations qu’il contient, ce sera là une cause de droiture supplémentaire

qui lui sera octroyée spécifiquement. En effet, la droiture n’a pas de limite que le serviteur

puisse atteindre, aussi guidé soit il. Il y aura toujours une droiture plus importante encore, qui

elle même est surpassée par une droiture plus conséquente, et ainsi de suite, indéfiniment.

Plus le serviteur fait preuve de piété envers Son seigneur, plus il s’élève vers les degrés de

droiture plus hauts encore. Sa droiture augmente donc en fonction de sa piété. S’il néglige

certains aspects de la piété, certains aspects de la droiture lui échapperont en conséquence.

Ainsi plus il est pieux, plus il est guidé, et plus il est guidé, plus sa piété augmente. Allah

ta’ala dit :

« Une lumière et un livre explicite vous sont certes venus d’Allah ! Par ceci le Coran,

Allah guide vers les chemins du salut ceux qui cherchent Son agrément. Et Il les fait

sortir des ténèbres vers la lumière par Sa grâce. Et Il les guide vers un chemin droit. »

(Sourate Al Mâ’idah verset 15)

« Allah élit qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent. »

(Sourate Ash Shûra verset 13)

« Quiconque craint, Allah s’en rappellera »

(Sourate Al A’lâ verset 10).

« Seul se rappelle celui qui revient à Allah. »

(Sourate Ghâfir verset 13)

« Ceux qui croient et font de bonnes œuvres, leur Seigneur les guidera grâce à leur foi »

(Sourate Yûnus verset 9)

Allah les a donc guidés une première fois vers la foi. Après avoir cru, Il les a à nouveau

guidés vers la foi. Ce n’est donc que droiture sur droiture. Ceci est comparable à la parole

d’Allah ta’ala :

« Allah accroît la rectitude de ceux qui suivent le bon chemin »

(Sourate Maryam verset 76)

« O vous qui croyez ! Si vous craignez Allah, Il vous accordera le discernement »

(Sourate An Anfâl verset 29)

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Un des aspects de ce discernement réside dans la lumière qu’Allah leur octroie et par laquelle

ils distinguent la vérité du faux, mais aussi dans le secours et le soutien d’Allah qui leur

permet de faire régner la vérité et de détruire le faux. Ce verset du Coran a été expliqué par

ces deux aspects. Allah ta’ala a dit :

« Il y a en cela un signe pour tout serviteur repentant »

(Sourate Saba’verset 9)

« Il y a en cela des signes pour tout grand endurant et reconnaissants »

(Sourate Saba’ verset 19)

On retrouve ce dernier verset dans les sourates Luqmân, Ibrahîm, Saba’ et Ash Shûrâ.

Dans ces dernières, Allah ta’ala nous informe que seuls les endurants et les reconnaissants

tirent profit de Ses signes apparents et visibles. Parallèlement, Il nous informe que seuls les

pieux, qui craignent Allah, reviennent à Lui, et recherchent Sa satisfaction, tirent profit de Ses

signes religieux et coraniques, dont seuls ceux qui craignent Allah ta’ala se souviennent.

Allah ta’ala dit:

« Tâ Hâ . Nous n’avons point fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois

malheureux, ce n’est qu’un rappel pour quiconque redoute Allah. »

(Sourate Tâ Hâ verset 1)

Allah dit au sujet de l’heure du jour dernier :

« Tu ne fait qu’avertir quiconque la redoute »

(Sourate An Nâzi’ât verset 45)

Ceux qui ne croient pas en l’heure, n’espèrent pas être épargnés de ses affres et ne la

redoutent pas, n’ont que faire des signes naturels ou coraniques. C’est pour cette raison que

lorsqu’Allah ta’ala mentionne dans la sourate Hûd le châtiment des communautés qui ont

traité de menteurs et l’avilissement qui s’est abattu sur eux dans ce bas monde, Il dit juste

après :

« Il y a bien là un signe pour quiconque craint le châtiment de l’au-delà »

(Sourate Hûd verset 103)

Allah nous informe donc que les punitions qui s’abattent sur les négateurs sont un exemple

pour ceux qui craignent le châtiment de l’au delà.

Quant à ceux qui ne croient pas en l’au delà et ne craignent pas le châtiment de ce jour, ces

punitions ne sont pour eux ni un exemple ni un signe. Lorsqu’ils entendent ce genre de récits,

ils font ce commentaire : De tout temps, le mal et le bien, l’opulence et le dénuement, le

bonheur et le malheur n’ont cessé de toucher certaines personnes.

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Certains vont même jusqu’à attribuer ces punitions à des causes cosmiques ou à des facteurs

purement humains.

La patience et la gratitude permettent à qui en fait preuve de tirer profit des signes d’Allah,

car la foi repose sur ces deux fondements. Ainsi, la foi est mi patience et mi gratitude. C’est

donc en fonction de sa patience et de sa gratitude que la foi du serviteur se renforce.

Seuls ceux qui croient en Allah et Ses signes tirent profit de ces derniers. Or la plénitude de la

foi ne peut être atteinte que par le biais de la patience et de la gratitude, car le summum de la

patience est de refuser de répondre à l’appel des passions. Ainsi, un polythéiste qui suit ces

passions n’est ni patient, ni reconnaissant. C’est pourquoi les signes d’Allah ne lui sont

d’aucune utilité et n’influent en rien sur sa foi.

L’accroissement de l’égarement

Le second fondement à savoir que la perversion, l’orgueil et le mensonge engendrent plus

d’égarement encore, se vérifie de nombreuses fois dans le Coran. Allah ta’ala dit :

« Par ces paraboles, nombreux sont ceux qu’Il égare et nombreux sont ceux qu’Il guide,

mais Il n’égare par ce biais que les pervers, qui trahissent le pacte qu’ils avaient

fermement conclu avec Allah, rompent les liens de parentés qu’Allah a ordonné

d’honorer, et sèment la corruption sur terre. Ceux là sont les vrais perdants. »

(Sourate Al Baqarah verset 26)

« Allah affermit les croyants par une parole ferme, dans la vie présente et dans l’au delà,

tandis qu’Il égare les injustes. Et Allah fait ce qu’Il veut. »

(Sourate Ibrâhim verset 27)

« Qu’avez-vous à vous diviser en deux factions au sujet des hypocrites, alors qu’Allah les

a refoulés dans leur mécréance pour ce qu’ils ont accompli ? »

(Sourate An Nisâ verset 88)

« Et ils dirent : Nos cœurs sont enveloppés et impénétrables. Allah les a plutôt maudits à

cause de leur mécréance, et ils ne croient que très peu »

(Sourate Al Baqarah verset 88)

« Parce qu’ils n’ont pas cru la première fois, nous détournerons leurs cœurs et leur

vue »

(Sourate Al An’âm verset 110)

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Allah nous informe donc qu’Il les a punis pour avoir refusé d’embrasser la foi et s’en être

détournés lorsqu’elle leur vint, bien que l’ayant reconnue. Il les a punis par le détournement

de leurs cœurs et de leur vue et par une barrière s’interposant entre la foi et eux, comme le dit

Allah ta’ala :

« O vous les croyants ! Répondez à Allah et Son messager lorsqu’il vous appelle à la

vraie vie, et sachez qu’Allah s’interpose entre l’homme et son cœur »

(Sourate Al Anfâl verset 24).

Allah nous ordonne donc de Lui répondre et de répondre à Son messager lorsqu’il nous

appelle à ce qui nous fait vivre. Il nous met ensuite en garde contre le fait d’ajourner et de

retarder cette réponse, retard qui serait alors la cause de l’interposition d’Allah entre l’homme

et son cœur. Allah ta’ala dit :

« Puis quand ils dévièrent, Allah fit dévier leurs cœurs, car Allah ne guide pas les gens

pervers. »

(Sourate As Saff verset 5)

« Non ! Mais ce qu’ils ont accompli couvre plutôt leur cœur »

(Sourate Al Mutaffifûn verset 14)

Allah nous informe dans ce dernier verset que leurs mauvaises œuvres ont recouvert leur

cœur, interposant un voile entre eux et la foi en les signes d’Allah. C’est pour cette raison

qu’ils ont dit du Coran : Ce ne sont que de vieilles légendes !

Allah ta’ala dit au sujet des hypocrites :

« Ils ont oubliés Allah qui les a négligés en retour »

(Sourate At Tawbah verset 67)

Parce qu’ils L’ont oublié, Allah les a rétribués par de la négligence à leur égard, en

dédaignant de les guider et de leur faire miséricorde. Il nous informe aussi qu’Il leur a fait

oublier de se soucier de leur propre âme qu’ils ne cherchent pas à parfaire par la science utile

et les bonnes actions, désignées respectivement par la droiture et la religion de vérité. Allah

leur a donc fait oublier de rechercher ces choses, et de rechercher Son amour et Sa

connaissance avec dévouement, les punissant ainsi pour L’avoir oublié. Allah ta’ala a dit à

leur sujet :

« Voilà ceux dont Allah a scellé les cœurs et qui suivent leurs passions. Quant à ceux qui

se mettent sur la bonne voie, Il les guidera plus encore et leur inspirera leur piété. »

(Sourate Muhammad verset 16-17).

Allah cite conjointement ici les passions qu’ils suivent et l’égarement qui en résulte, de la

même façon qu’Il cite conjointement la piété des biens guidés et la droiture qui en résulte.

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Un être raisonnable ne peut s’attacher à la vie d’ici bas

Lorsque tu vois que les âmes vaines, vides de toute volonté et désir de satisfaire Allah,

s’attachent à ce bas monde et que le bas monde s’attache à elles, alors abandonnent les à leur

sort car c’est tout ce qu’elles méritent, corrompues qu’elles sont .Ne les envient pas pour cela,

car les biens de ce bas monde sont éphémères et se dissipent rapidement. Les âmes y restent

donc attachées bien que le bas monde se détache d’elles, ce qui est une torture aussi

douloureuse que l’attache est fort. Seuls restent les désirs et la volonté de profiter du monde

matériel, bien que l’âme sache pertinemment qu’elle est dans l’impossibilité d’assouvir ses

désirs et plaisirs.

Si les êtres raisonnables se figuraient la douleur et la détresse que cela pouvait engendrer, ils

s’empresseraient de couper ces attaches comme ils le feraient pour des substances néfastes

pour le corps humain. Malgré tout, tout être humain doit faire face à ces épreuves, même si

son cœur et sa volonté sont liés à l’objectif ultime la satisfaction d’Allah. Et c’est d’Allah que

nous implorons l’aide.

Le don et la privation

La droiture, la miséricorde, et toutes leurs implications que sont la grâce et les bienfaits,

découlent de l’attribut divin de don. Quant à l’égarement, le châtiment et ce qu’ils impliquent,

ils découlent de l’attribut divin de privation. Les créatures d’Allah évoluent donc au gré de

Ses dons et de Ses privations, qui ne se produisent que par sagesse infinie, pouvoir illimité, et

louange absolue. Et il n’y a de divinité en droit d’être adoré qu’Allah.

Les méfaits du mensonge

Prends garde à ne jamais mentir, car le mensonge corrompt la vision que tu as des choses, de

même qu’il corrompt les informations que tu transmets et enseignes aux gens. En effet, le

menteur fait croire à l’existence de l’inexistant et vice versa. Il fait croire que le vrai est faux,

que le faux est vrai, que le bien est mal et que le mal est bien. Le menteur corrompt donc sa

propre vision des choses ainsi que ses connaissances, ce qui est une punition consécutive à ses

mensonges. Non content de cela, le menteur fait s’imaginer des choses à ceux qui en sont

dupes et se laissent impressionner, en corrompant la conception qu’ils ont des choses et leurs

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connaissances .L’âme du menteur se détourne de la réalité existante pour tendre vers le néant,

préférant le faux. Si sa capacité à concevoir les choses et ses connaissances qui sont le

fondement de tout acte volontaire se corrompent, ses actes seront tout aussi corrompus, et le

mensonge se transmettra à ses œuvres et se manifestera par leur biais, de la même façon qu’il

se manifeste par la langue. Le menteur ne tire donc profit ni de sa langue ni de ses actes.

C’est pour cette raison que le mensonge est le fondement de la perversion comme l’a dit le

prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam : « Le mensonge mène à la perversion, et la

perversion mène à l’enfer. »20

. La première chose à laquelle se transmet le mensonge est la

langue qu’il corrompt. Puis le mensonge se transmet aux membres et corrompt leurs actes

comme il a corrompu les propos de la langue. Le mensonge se diffuse ainsi de manière

globale dans les propos, les actes et les attitudes. La corruption s’enracine alors, menant le

menteur à sa perdition, à moins qu’Allah ta’ala ne le sauve par le remède de la véracité qui

éradiquera ce mal à la racine.

C’est pour cela que le fondement de tous les actes du cœur est la véracité. Quant à leurs

opposés que sont l’ostentation, la prétention, l’arrogance, la fierté, la gloriole, la vanité,

l’orgueil, l’impuissance, la paresse, la lâcheté, la bassesse et autres vils caractères, ils sont

tous issus du mensonge. Ainsi, tout acte de bien qu’il soit apparent ou caché est motivé par la

véracité. Parallèlement, toute mauvaise action qu’elle soit apparente ou cachée est motivée

par le mensonge.

Allah ta’ala punit le menteur en l’empêchant de parvenir à protéger ses intérêts et d’atteindre

ce qui lui est bénéfique. Il récompense les véridiques en les aidant à réaliser leurs intérêts dans

ce bas monde et dans l’au delà. Les intérêts de la vie d’ici bas et de l’au delà ne se réalisent

jamais aussi bien que par la véracité. Quant aux dégâts et dommages des deux mondes, ils ne

se produisent jamais mieux que par le biais du mensonge. Allah ta’ala dit :

« O vous les croyants ! Craigniez Allah et soyez avec les véridiques »

(Sourate At Tawbah verset 119)

« Allah dira : Voilà le jour ou leur véracité va profiter aux véridiques »

(Sourate Al Mâ’idah verset 119)

« Puis, quand l’affaire fut décidée, il aurait mieux valu pour eux de se montrer

véridiques vis à vis d’Allah »

(Sourate Muhammad verset 21)

« Et parmi les bédouins, certains sont venus demander d’être dispensés (du combat). Et

ceux qui ont menti à Allah et à Son messager sont restés chez eux. Un châtiment

douloureux affligera les mécréants parmi eux. »

(Sourate At Tawbah verset 216)

20

Rapporté par Al Bukhârî 6094 et Muslim 2606.

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Il se peut que vous détestiez quelque chose alors que c’est un bien pour vous

Allah ta’ala dit :

« Il se peut que vous détestiez quelque chose alors que c’est un bien pour vous. Et il se

peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est néfaste. C’est Allah qui sait, alors

que vous ne savez pas. »

(Sourate At Tawbah verset 90)

Dans ce verset se trouvent des sagesses, des secrets et de nombreux intérêts pour le serviteur.

En effet, si ce dernier sait qu’une chose détestable peut engendrer un bien, et qu’une chose

aimée peut engendrer un mal, il saura qu’il n’est pas à l’abri d’un dommage qu’engendrerait

un événement heureux, de même qu’il ne désespérera pas de voir un événement heureux

résulter d’une situation dommageable, étant donné qu’il ignore la tournure que peuvent

prendre les événements. En effet, Allah ta’ala connaît l’issue de toutes les situations, chose

que le serviteur ignore, ce qui implique les choses suivantes :

Premièrement : Rien n’est plus bénéfique pour le serviteur que de se conformer aux ordres

d’Allah même si au début cela peut paraître difficile. En effet, les conséquences de

l’obéissance ne sont que bien, bonheur, plaisir et joie, et ce même si l’âme répugne à obéir,

car cela est mieux pour elle et plus bénéfique. D’un autre côté, rien n’est plus néfaste au

serviteur que de transgresser les interdits, même si son âme a de l’inclination pour le péché et

le désire, car les conséquences du péché ne sont que douleurs, tristesse, maux et malheurs.

Or, une des particularités de la raison humaine est d’accepter de supporter une douleur

bénigne dans le but d’atteindre un plaisir intense et un bien prolifique. De même qu’elle est

prête à éviter de succomber à un plaisir bénin en raison de l’intense douleur et du mal infini

qu’il peut engendrer. La vision de l’ignorant se limite aux prémices sans s’attarder sur les

conséquences des actes par dessus le voile de leurs prémices. Il aperçoit donc, au delà de ce

voile, les conséquences bénéfiques ou néfastes de tel ou tel acte. Ainsi, il verra que les

interdits sont comparables à un met délicieux mélangé à un poison mortel. Toutes les fois que

la recherche du plaisir le pousse à y goûter, le poison s’y trouvant l’en dissuade. Il considérera

que les ordres sont un antidote dont le goût est désagréable, mais menant au rétablissement et

à la guérison. Toutes les fois que l’aversion qu’il a pour son goût le dissuade de prendre ce

remède, les bienfaits qui s’y trouvent l’incitent à le consommer. Néanmoins, ces

considérations nécessitent un surplus de connaissances par lesquelles les conséquences se

distingueront des prémices. Elles nécessitent aussi une forte patience permettant à l’âme de

s’habituer à supporter les difficultés jalonnant sa route qui le mènera au but. Si le serviteur

perd patience et certitude, il ne pourra atteindre son but. Si sa certitude et sa patience se

renforcent, toutes les difficultés lui paraîtront faciles à supporter, car il recherche par là le bien

et le plaisir éternels.

Deuxièmement : Un des secrets du verset susmentionné est qu’il implique que le serviteur

confie ses affaires à Celui qui connaît les conséquences de toute chose, se satisfait de ce

qu’Allah choisit et décrète pour lui, en raison de l’issue heureuse qu’il espère.

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Troisièmement : Le serviteur ne doit pas chercher à devancer Allah ta’ala dans ses choix, et

ne doit pas faire de choix avant de L’avoir consulté. Il ne doit pas lui demander des choses au

sujet desquelles il n’a aucune science, car il se pourrait qu’elles lui causent des préjudices

fatals sans qu’il ne le sache. Le serviteur ne doit donc pas faire de choix, sans avoir consulté

Allah, mais doit plutôt l’implorer pour qu’Il l’aide à faire le bon choix et accepter ensuite le

choix d’Allah. Rien n’est plus bénéfique pour lui que cela.

Quatrièmement : Si le serviteur confie ses choix à son Seigneur et se satisfait de ce qu’Il

choisit pour lui, Allah lui donnera la force, la volonté et la patience dans la réalisation de ce

choix divin. Allah éloignera de lui les dangers qui guettent habituellement les choix

personnels du serviteur. Allah lui fera prendre conscience des conséquences bénéfiques de

Son choix pour lui, conséquences auxquelles il ne serait jamais parvenu s’il s’était contenté de

ses propres choix.

Cinquièmement : Ce verset soulage le serviteur des réflexions épuisantes causées par

l’embarras du choix, et vide son cœur de toutes les suppositions et hypothèses qui ne font

qu’aggraver sa confusion, alors que de toute manière il ne peut échapper au décret d’Allah.

S’il se satisfait du choix d’Allah pour lui, il méritera louange, reconnaissance et grâce divine

lorsque le décret d’Allah l’atteindra, car il s’est contenté de son propre choix. Lorsque le

serviteur confie réellement ses choix à Allah et s’en satisfait, Il l’entourera de Sa grâce et de

Sa douceur. La douceur d’Allah le protègera de tous les dangers et Sa grâce l’aidera à

supporter le destin.

Lorsqu’une destinée défavorable s’apprête à se réaliser, tenter de l’éviter par tous les moyens

est un des facteurs les plus efficaces pour sa réalisation. Et rien n’est plus bénéfique pour le

serviteur que de se soumettre au destin et de rester inanimé face à lui, comme un mort, car le

fauve répugne à consommer de la charogne.

Les conditions d’obtention du bonheur par la science

Personne ne peut tirer profit des bienfaits divins que sont la foi et la science si ce n’est celui

qui connaît sa propre personne, la confine dans ses limites, sans les dépasser, sans en

transgresser les frontières, ni considérer que ces bienfaits lui reviennent de droit. Il est plutôt

convaincu que ces bienfaits appartiennent à Allah ta’ala, viennent de Lui et se réalisent par

Lui. Allah est donc la source de tous les bienfaits qu’Il perpétue sans que le serviteur n’y soit

pour quelque chose, et sans même les mériter. Les bienfaits d’Allah lui imposent donc

l’humilité. Elles lui font prendre conscience de l’insignifiance de son âme et il reconnaîtra

qu’elle ne comporte absolument aucun bien, et que si un quelconque bien lui est parvenu,

c’est qu’il appartient à Allah, se réalise par Lui et vient de Lui. Les bienfaits divins font ainsi

naître en Lui une telle humilité et une telle déférence qu’elles en sont inexprimables. Chaque

fois qu’Allah ta’ala lui accorde un nouveau bienfait, cela ne fait qu’augmenter l’humilité du

serviteur envers son Seigneur, sa déférence, son recueillement, son amour, sa crainte et son

espoir. Tout ceci est le résultat de deux nobles sciences.

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La connaissance qu’il a de son Seigneur , de Sa perfection , de Sa bonté , de Sa

suffisance , de Sa générosité , de Sa bienfaisance et de Sa miséricorde , et du fait que

tout le bien est entre Ses deux mains , qu’il est Sa propriété et qu’Il l’accorde donc à

qui Il veut , comme Il peut en priver qui Il veut . A Lui la louange pour tout cela. C’est

là la plus complète et la plus parfaite des louanges

La connaissance qu’il a de sa propre personne, qu’il confine dans ses limites et

frontières, et dont il reconnaît la déficience, l’injustice et l’ignorance. Il reconnaît aussi

qu’elle ne comporte absolument aucun bien, que le bien ne lui appartient pas, ne se

réalise pas par elle, ni n’émane d’elle. Il reconnaîtra aussi que son âme ne possède rien

d’autres que le néant, et que ses caractéristiques et ses qualités ne sont rien d’autre que

néant, par rapport auquel rien n’est plus méprisable et déficient. Le bien qui existe

potentiellement en elle découle de son existence, dont elle n’est ni la cause ni le

moyen.

Lorsque l’âme s’imprègne de ces deux connaissances, et pas seulement d’un point de vue

théorique, elle reconnaîtra alors que toute la louange revient à Allah ta’ala, que toute chose

Lui appartient, et que tout le bien est entre Ses deux mains. Elle reconnaîtra aussi qu’Il est le

seul à mériter louange, éloge et glorification, contrairement à elle, qui ne mérite que blâmes,

critiques et reproches. Quiconque passe a côté de ces deux connaissances verra ses paroles,

ses actes et ses attitudes être frappés d’instabilité et de contradiction, sans pouvoir trouver le

droit chemin le menant à Allah. C’est en assimilant des deux connaissances en théorie et en

pratique que le serviteur atteindra la satisfaction d’Allah. Mais le chemin sera barré s’il les

néglige.

C’est de là que vient l’expression : « Connais toi toi même et tu connaitras ton Seigneur »

En effet, quiconque sait que son âme se caractérise par l’ignorance, l’injustice, les défauts, la

déficience, le besoin, la pauvreté, la médiocrité et la mesquinerie, reconnaîtra qu’Allah ta’ala

est à l’opposé de toutes ces caractéristiques. Le serviteur confinera alors son âme dans ses

frontières sans en dépasser les limites. Il célébrera une partie des éloges que son Seigneur

mérite. Toute l’énergie de son amour, de sa crainte, de son espoir, de son repentir et de sa

confiance sera exclusivement vouée à Allah, qui sera pour lui l’Etre le plus aimé, le plus

craint, et le plus espéré. Voilà la véritable soumission à Allah. Et c’est d’Allah que nous

implorons l’aide.

On raconte qu’un sage écrivit sur la porte de sa demeure : « Personne ne pourra tirer profit

de notre sagesse si ce n’est celui qui connaît son âme et la confine dans ses limites.

Quiconque présente cette qualité peut entrer. Sinon, qu’il retourne sur ses pas jusqu’à

acquérir cette qualité. »

Les conséquences néfastes des désirs

Patienter face aux désirs est plus facile que de patienter face aux conséquences des désirs

assouvis. En effet, un désir assouvi engendre les conséquences suivantes :

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Soit le désir assouvi cause douleur et punition.

Soit il gâche un plaisir plus grand encore.

Soit il fait perdre un temps que l’on regrettera et pour la perte duquel on éprouvera des

remords.

Soit il bafoue l’honneur dont la préservation est meilleure pour le serviteur que le fait

de le bafouer.

Soit il gâche des biens matériels dont l’épargne est meilleure que la dépense.

Soit il fait perdre respect et considération dont la persistance est meilleure que la

disparition.

Soit il dissipe un bienfait dont la pérennité est plis plaisante et douce que

l’assouvissement du désir en question.

Soit il offre l’opportunité à un vaurien de te porter atteinte alors qu’il ne le pouvait pas

avant cela.

Soit il provoque souci, angoisse, tristesse et peur qui ne sont en rien comparables au

plaisir procuré par le désir assouvi.

Soit il fait oublier une science dont la mémorisation est plus délectable que

l’assouvissement du désir.

Soit il réjoui un ennemis et attriste un ami.

Soit il barre la route à un bienfait futur.

Soit il couvre la personne d’une honte qui restera une caractéristiques indélébile, car

les œuvres engendrent caractéristiques et mœurs.

Les limites du comportement

Le comportement présente une limite supérieure. Lorsqu’elle est dépassée, il devient outrage.

Il présente également une limite inférieure. Si cette limite n’est pas atteinte, le comportement

devient faiblesse et bassesse.

Ainsi la colère présente une limite : Il s’agit du courage digne d’éloges, et le refus de

s’abaisser à l’infamie et à la vilenie. Voilà la forme la plus parfaite de colère. Si elle dépasse

cette limite, la colère devient transgression et oppression. Si elle ne l’atteint pas, elle n’est que

lâcheté, et elle n’empêche pas de sombrer dans l’infamie.

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La convoitise présente une limite : c’est le fait de rechercher à acquérir les biens matériels

nécessaires et suffisants. Si cette limite n’est pas atteinte, la convoitise n’est plus que faiblesse

et gâchis. Si elle est dépassée, la convoitise devient avidité et ambition mal placée.

La jalousie présente une limite : il s’agit de se concurrencer dans la recherche de la perfection

et du refus d’être dépassé par autrui. Si on outrepasse cette limite en espérant que l’être

jalousé ne puisse plus profiter de son bienfait et en cherchant à lui faire mal cela devient de la

transgression et de l’injustice. Si cette limite n’est pas atteinte, le serviteur sombrera alors

dans la bassesse, la faiblesse d’ambition et la petitesse d’âme. Le Prophète sallallahu ‘alayhi

wa sallam a dit :

« Il est interdit de jalouser autrui si ce n’est concernant deux situations : celle d’un

homme à qui Allah a donné des biens en quantité et qu’il dépense dans la vérité, et celle

d’un homme à qui Allah a accordé science par laquelle il juge et qu’il enseigne aux

gens. »21

.

Cette jalousie là est une jalousie de concurrence par laquelle l’être jaloux cherche à atteindre

le rang occupé par le jalousé. Ce n’est donc pas une jalousie abjecte par laquelle on espère

que le bienfait dont jouit l’être jalousé disparaisse.

Le désir présente une limite : Il s’agit l’assouvissement du désir aidant, d’accorder du repos

au cœur et à la raison après les efforts fournis dans l’obéissance à Allah ta’ala et

l’amélioration de soi. Si cette limite est dépassée, le désir n’est plus que lubricité et avidité

sensuelle et se réduit à un instinct animal. Si cette limite n’est pas atteinte, et ne permet donc

pas d’assouvir ses désirs, dans le but de ne se préoccuper ensuite que de la recherche de la

perfection (de l’adoration) et des mérites, le serviteur fera alors aveu de faiblesse,

d’impuissance et de bassesse.

Le repos présente une limite : Il s’agit de laisser son âme, ses sens et ses forces au repos, en se

préparant à la pratique d’actes d’obéissance et à la recherche des mérites et de leur

prolifération. Le but est que l’âme ne soit pas épuisée par l’effort et la fatigue, ce qui

affaiblirait l’effet des mérites recherchés. Si cette limite est dépassée, c’est que le serviteur

fait preuve de nonchalance, de paresse et d’apathie et la plupart de ses intérêts vitaux lui

échapperont. Si cette limite,’est pas atteinte, ce sera alors néfaste pour ses forces qui

faibliront, et l’excès d’effort pourrait même l’amener à délaisser tout acte, comme un cavalier

pressé qui épuiserait sa monture : non seulement il ne pourra arriver à destination, mais il

risque aussi de perdre sa monture.

La générosité présente une limite : elle se trouve entre deux extrêmes. Si cette limite est

dépassée, la générosité devient gaspillage et dilapidation des biens. Si elle n’est pas atteinte,

elle devient avarice et cupidité.

Le courage présente une limite : si elle est dépassée, le courage devient imprudence. Si elle

n’est pas atteinte, il devient lâcheté et couardise. Cette limite consiste à faire preuve d’audace

quand il le faut, et faire preuve de retenue quand c’est nécessaire. Mu’âwiyah dit un jour à

Amr ibn Al As -qu’Allah les agrée- : « J’ai du mal à savoir si tu es courageux ou lâche,

tantôt, tu as une telle audace que je me dis : c’est le plus courageux des hommes. Mais

parfois tu fais preuve d’une telle retenue que je me dis : c’est le plus lâche des hommes.

21

Rapporté par Al Bukhârî 73 et Muslim 816

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Amr lui répondit par les vers suivant :

Courageux quand l’occasion se présente,

Je fais preuve de retenue quand les circonstances l’imposent. »

La jalousie présente une limite : si elle est dépassée, elle se transforme en accusation infondée

et en mauvaise opinion à l’égard des innocents. Si elle n’est pas atteinte, elle devient naïveté,

voire prémices d’un manque d’honneur vis à vis de son épouse.

La modestie présente une limite : si elle est dépassée, elle devient médiocrité et petitesse. Si

elle n’est pas atteinte, elle devient orgueil et arrogance.

La fierté présente une limite : si elle est dépassée, elle devient orgueil et vil caractère. Si elle

n’est pas atteinte, elle devient humiliation et abaissement.

Le critère commun à tous ces caractères est l’équilibre qui consiste à se positionner dans le

juste milieu, entre les deux extrémités que sont l’excès et la négligence. C’est sur cet équilibre

que reposent les intérêts de ce bas monde et de l’au delà. Les intérêts du corps humain même

dépendent de cet équilibre. Ainsi, lorsque l’équilibre de certaines humeurs du corps humain se

dérègle, les quantités idéales étant dépassées ou non atteintes, il en résulte des problèmes de

santé et une diminution des forces proportionnels à la gravité de ce dérèglement. Il en est de

même pour les attitudes naturelles du corps, comme le sommeil et la veillée, le manger et le

boire, les relations sexuelle, les mouvements du corps, l’exercice physique, la solitude, la vie

en société et autres. Si le serviteur s’inscrit dans le juste milieu en s’éloignant des deux

extrêmes condamnables, il aura trouvé l’équilibre. Si en revanche, son âme tend vers un des

deux extrêmes, elle sera alors déficiente et les carences se succéderont.

La connaissance des limites est une des sciences les plus importantes, et en particulier celle

des limites des ordres et des interdits religieux. Les hommes les plus savants sont ceux dont la

connaissance de ces limites est la plus approfondie, de telle façon qu’ils n’y intègrent pas ce

qui n’en fait partie, et n’en excluent pas ce qui y participe.

Allah ta’ala a dit :

« Les bédouins sont les plus endurcis dans la mécréance et l’hypocrisie, et les plus

enclins à méconnaître les limites de ce qu’Allah a révélé à Son messager »

(Sourate At Tawbah verset 97)

Les plus équilibrés des hommes sont ceux qui s’inscrivent dans les limites des nobles

caractères, des œuvres profanes et religieuses, tant d’un point de vue théorique que pratique.

Et c’est d’Allah que provient l’aide.

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Les fondements des nobles caractères et des caractères vils

Les fondements des caractères vils sont l’orgueil, la mesquinerie et la bassesse. Quant aux

fondements des nobles caractères, il s’agit de l’humilité et de l’ambition.

Ainsi, la gloriole, l’infatuation, la fatuité, la suffisance, la jalousie, la transgression,

l’arrogance, l’injustice, la rudesse, la brutalité, le détournement, le refus du conseil sincère,

l’égoïsme, l’amour du pouvoir, la soif de reconnaissance, d’autorité et d’éloges immérités, et

autres vils caractères émanent tous de l’orgueil.

Quant au mensonge, la médiocrité, la traîtrise, l’ostentation, la tromperie, la fourberie,

l’avidité, la couardise, la lâcheté, l’avarice, l’impuissance, la paresse, l’humilité pour autre

qu’Allah, se contenter du moins quand on peut le plus, et autres caractères de ce genre, ils

émanent tous de la bassesse, de la mesquinerie, et de la petitesse d’âme.

Pour ce qui est des nobles caractères comme la patience, le courage, la justice, l’honneur, la

chasteté, la dignité, la générosité, la magnanimité, le pardon, l’indulgence, l’endurance,

l’abnégation, préserver son âme de toute bassesse, la modestie, savoir se contenter de peu, la

véracité, la sincérité, rendre la pareille voire mieux, à qui a été bienfaisant envers soi, ignorer

les erreurs des autres, délaisser ce qui ne nous concerne pas, préserver son cœur de tous ces

vils caractères et autres : Tout cela émane de l’humilité et de l’ambition.

Allah ta’ala nous informe que lorsque la pluie tombe sur la terre aride qui lui est soumise,

celle ci s’ébranle, développe sa flore, et fait étalage de toute sa beauté et splendeur. Il en est

de même pour l’être humain, créé de terre. Mais cela ne peut se réaliser qu’à condition qu’il

hérite d’une part de soutien divin.

Le feu quant à lui tend par nature à s’élever en détruisant tout ce qu’il touche. Mais très

rapidement, il s’éteint pour devenir la plus vile et la plus méprisable des choses. Il en est de

même pour les démons, créés à partir de feu. Le feu se trouve donc soit dans une situation

d’élévation quand il s’étend et s’amplifie, soit dans une situation de médiocrité et

d’avilissement lorsqu’il s’atténue puis s’éteint.

Les caractères vils sont issus du feu et des démons qui en sont créés. Les nobles caractères

quant à eux sont issus de la terre et de l’être humain qui en est créé. Quiconque a une grande

ambition et sait faire preuve d’humilité se parera de tout noble caractère. Quiconque a une

faible ambition et une âme orgueilleuse s’entachera de tout caractère vil.

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Le réel repentir

Al Junayd -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Je m’introduisis un jour auprès d’un

jeune homme qui me questionna au sujet du repentir.

Je répondis à sa question, et il me demanda ensuite de l’informer au sujet de la réalité

du repentir.

Je lui dis : C’est de te figurer ton péché devant toi, jusqu’à ta mort.

Il me dit : Silence ! Ce n’est pas là la réalité du repentir.

Je lui demandai : Quelle est t’elle alors ?

Il me dit : C’est d’oublier ton péché. Il me laissa alors et s’en alla.

Un homme dit : Et qu’en est-il pour toi, o Abû Al Qasim ?

Je dis : C’est le jeune homme qui a raison.

Il me dit : De quelle manière ??

Je dis : Si ma situation avec Allah est telle qu’Il me fait passer de la trahison (le péché)

vers la fidélité (le repentir), alors le fait que je continue à me rappeler de la trahison

tandis que je Lui suis fidèle est une trahison en soi. »

La sincérité et l’amour des compliments sont inconciliables

La sincérité du cœur d’une part, et l’amour des éloges, des compliments et la convoitise à

l’égard de ce que possèdent les autres d’autre part, sont aussi inconciliables que l’eau et le

feu, ou le lézard et la baleine. Si tu te décide à être sincère, saisis toi alors de la convoitise à

l’égard de ce que les gens possèdent et sacrifie la à l’aide du couteau du désespoir à l’égard de

leurs biens. Occupe toi ensuite des éloges et des compliments et renonces y avec autant de

mépris que les amoureux de ce bas monde renoncent à l’au delà. Si tu arrives à sacrifier la

convoitise et à renoncer aux éloges et aux compliments, la sincérité te sera alors facile.

Si tu me demandes : Qu’est ce qui pourrait m’aider à sacrifier la convoitise et à renoncer aux

éloges et aux compliments ?

Je te réponds : Concernant le sacrifice de la convoitise, cela te sera facile dès lors que tu

sauras avec certitude que quelle que soit la chose que tu convoites, les clés y menant son

détenues par Allah ta’ala , personne d’autre que Lui ne les possède, et personne ne peut les

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octroyer au serviteur si ce n’est Lui. Quant au fait de renoncer aux éloges et aux compliments,

cela te sera facile dès lors que tu sauras que seules les éloges d’Allah sont bénéfiques et

valorisantes et que seules Ses blâmes sont néfastes et avilissants, comme lorsqu’un bédouin

dit au prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam : « Sache que mes éloges embellissent leur

destinataire mais que mes diatribes l’avilissent. Le prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam

déclara : Ceci est une caractéristiques d’Allah seul. »22

.

Renonce donc aux éloges de ceux dont les éloges ne te valoriseront en rien, et aux blâmes de

ceux dont les blâmes ne pourront t’avilir. Recherche en revanche les éloges de Celui dont

toute valorisation se retrouve dans les éloges qu’Il prodigue, et dont tout avilissement se

retrouve dans les blâmes qu’Il prononce. Cependant, tout ceci ne peut se réaliser que par la

patience et la certitude. Si tu te délestes de la patience et de la certitude, tu seras alors

comparable à celui qui désire voguer en mer sans embarcation. Allah ta’ala dit :

« Sois donc patient, car la promesse d’Allah est vérité. Et que ceux qui n’ont pas la

certitude ne t’ébranlent pas ! »

(Sourate Ar Rûm verset 60)

« Et Nous avons désigné parmi eux des guides qui orientaient les gens par Notre ordre

aussi longtemps qu’ils patientaient et croyaient avec certitude en nos versets. »

(Sourate As Sajdah verset 24).

Les conséquences du délaissements des péchés

Gloire à Allah, Seigneur des mondes ! Si délaisser les péchés et les actes de désobéissance

n’avaient pour seules conséquences que les avantages suivants, ce serait amplement suffisant :

L’accomplissement de la dignité humaine.

La préservation de l’honneur, de la réputation et des biens par lesquels Allah ta’ala

maintient les intérêts de ce bas monde et de l’au delà.

L’amour des créatures pour le serviteur et l’intérêt porté a ses propos.

Une vie agréable, un corps reposé, un cœur fort, une âme bonne, un bien être

intérieur, une poitrine épanouie.

Le fait de ne plus craindre les pervers et les débauchés.

Le peu de souci, d’angoisse et de tristesse. 22

Rapporté par Ahmad vol 3 p.488 , At Tirmidhî 3267 , authentifier par Al Albanî.

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Une dignité d’âme refusant l’humiliation.

La protection de la lumière du cœur contre toute extinction par la pénombre des

péchés.

Une issue de secours dans les situations ou les pervers et débauchés n’en trouvent pas.

L’obtention facilitée de la subsistance d’une manière inespérée.

La facilitation des actes d’obéissance et de l’accès à la science religieuse.

La bonne réputation dont le serviteur jouit auprès des gens et leurs invocations à son

égard.

Le charme qui embellît le visage.

Le respect qu’il inspire dans le cœur des gens.

Le secours que les gens lui apportent et la protection dont ils le couvrent lorsqu’il

subit une injustice.

La défense de son honneur lorsque quelqu’un médit à son sujet.

La rapidité avec laquelle ses invocations sont exaucées.

La disparition de la distance le séparant d’Allah ta’ala.

La proximité des anges et l’éloignement des démons qu’ils soient humains ou djinns.

L’empressement avec lequel les gens le servent et subviennent à ses besoins.

Le désir qu’ils expriment de gagner son amitié et de jouir de sa compagnie.

Le fait que le serviteur ne craint plus la mort, et s’en réjouit même car il se rend ainsi

chez son Seigneur, va à Sa rencontre et se dirige vers Lui.

L’insignifiance de ce bas monde et l’importance de l’au delà dans son cœur.

Son souci permanent d’obtenir le grand royaume du paradis et de jouir ainsi de la plus

belle des victoires.

Le fait de goûter à la douceur de l’obéissance et aux délices de la foi.

Les invocations en sa faveur de la part des porteurs du trône et des anges les

accompagnants.

La réjouissance des anges scribes et leurs invocations en sa faveur à chaque moment.

L’amélioration de ses capacités de réflexion et de compréhension et l’augmentation

de sa foi et de ses connaissances.

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L’amour d’Allah ta’ala envers lui, l’intérêt qu’Il lui porte et le fait qu’Il Se réjouit du

repentir de Son serviteur.

Le fait qu’Allah lui fasse goûter à une joie et un bonheur qui ne sont en rien

comparable à la joie et au bonheur procurés par la désobéissance.

Voilà donc quelques unes des conséquences du délaissement des péchés dans ce bas monde.

Dès qu’il meurt, le serviteur sera accueilli par les anges qui lui annonceront la bonne nouvelle

du paradis, ou il ne connaîtra ni peur ni tristesse. Il quittera la prison de ce bas monde et son

étroitesse pour un des jardins du paradis dans lequel il se délectera jusqu’au jour de la

résurrection. Quand ce jour arrivera, les gens souffriront de la chaleur et baigneront dans leur

sueur, alors que le serviteur qui a délaissé les péchés sera sous l’ombre du trône d’Allah.

Lorsqu’Allah en aura fini avec le jugement des créatures, le serviteur obéissant se dirigera

vers la droite, rejoignant ainsi les rangs des élus pieux d’Allah et Son parti victorieux.

« Telle est la grâce d’Allah qu’Il donne à qui Il veut. Et Allah est le Détenteur de

l’immense grâce. »

(Sourate al Jumu’ah verset 4)

La piété de ‘Umar ibn ‘Abd al ‘Azîz

Ibn Sa’d mentionne dans son ouvrage intitulé At Tabaqât : « Lorsqu’il prêchait du haut de

sa chaire et craignait que la vanité ne le touche Umar ibn ‘Abd al ‘Azîz interrompait son

discours. Lorsqu’il écrivait une lettre et sentait qu’elle était imprégnée de quelque

orgueil, il la déchirait et disait : O Allah ! Je cherche refuge auprès de Toi contre le mal

de ma propre âme. »

Sache que le serviteur qui veut accomplir un acte ou prononcer une parole par lesquels il

recherche la satisfaction d’Allah, en gardant à l’esprit la grâce d’Allah à son égard et

l’assistance qu’Il lui porte dans leur réalisation, en reconnaissant que cela vient d’Allah et non

de lui même, de ces connaissances, de sa réflexion, de ses efforts ou de sa force, car c’est

Allah ta’ala qui lui a donné une langue, un cœur, des yeux et des oreilles, ainsi, Celui qui lui a

gracieusement fait don de ses membres est Celui là même qui lui a fait grâce de la parole et

des actes, si le serviteur garde à l’esprit toutes ces réalités en les gravant dans son cœur, la

vanité ne pourra l’atteindre. En effet, la vanité résulte de la bonne opinion que l’on a de soi

tout en oubliant que ce n’est là que le résultat de la grâce d’Allah, de Son assistance et Son

aide. Si le serviteur ne fait pas attention à cela, son âme se dressera pleine d’orgueil et de

prétention, la vanité le touchera alors et corrompra ses propos et ses œuvres. Parfois, Allah

l’empêche de pouvoir achever son œuvre, ce qui n’est qu’une miséricorde à son égard, car

cela lui permettra de reconnaitre la grâce d’Allah et Son assistance. Dans d’autres cas, Allah

lui permet d’achever son œuvre, mais elle ne portera pas ses fruits. Et à supposer qu’elle porte

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ses fruits, ces derniers seront insignifiants et n’apporteront rien d’utile. Enfin, dans certains

cas, les conséquences de son œuvre lui seront plus néfastes que bénéfiques, et de nombreux

dommages en découleront dont la gravité sera proportionnelle à son manque de

reconnaissance envers la grâce d’Allah et Son assistance, et à la bonne opinion qu’il a de lui

même de ses propos et de ses actes.

C’est par le biais de cette reconnaissance qu’Allah ta’ala améliore les propos de Son serviteur

et ses œuvres et qu’Il en développe les fruits. Et c’est la non reconnaissance de la grâce divine

qui fait qu’Allah corrompt les œuvres de Son serviteur et l’empêche de profiter de ses fruits.

Rien ne corrompt plus les œuvres que la vanité et le fait d’avoir une bonne opinion de soi.

Si Allah ta’ala souhaite le bien pour Son serviteur, Il lui fait reconnaître Sa grâce, Son

assistance et Son secours dans tous ces propos et actes. Il ne pourra donc éprouver

d’autosatisfaction. Allah lui fera ensuite reconnaître ses manquements dans ses œuvres, et le

serviteur ne pourra alors se satisfaire de présenter ses actes comme tels à son Seigneur. Il se

repentira alors, Lui demandera pardon et sera gêné de demander une quelconque récompense.

Si Allah ta’ala ne lui permet pas de reconnaître Sa grâce et la lui dissimule, le serviteur

considérera alors que tout le mérite lui revient dans l’accomplissement des bonnes œuvres

qu’il considérera être parfaites et satisfaisantes. Cependant, ces actes ne seront ni acceptés, ni

agrées, ni aimés d’Allah. En effet, le sage agit pour satisfaire Allah. Quant à l’ignorant il agit

pour son compte et pour satisfaire ses désirs, en ayant une bonne opinion de lui même. Il va

même jusqu’à vanter ses propres mérites auprès de son Seigneur, en se satisfaisant de ses

œuvres. Voilà deux serviteurs bine différents l’un de l’autre.

Ce que l’on gagne à délaisser les coutumes

Parvenir au but nécessite deux choses : délaisser les coutumes et surmonter les obstacles.

Les coutumes consistent à se réfugier dans l’inactivité, le repos, à se contenter des usages et

habitudes que les gens ont adoptés et qu’ils mettent au même niveau que la législation. Ces

coutumes sont même plus importantes à leurs yeux que la religion. En effet, ils dénigrent

quiconque va à l’encontre de ces traditions et s’y oppose, d’une façon plus sévère encore

qu’ils ne dénigreraient un individu s’opposant clairement à la religion. Ils peuvent même aller

jusqu’à l’excommunier, le traiter d’innovateur et d’égaré, le boycotter et le réprimander pour

avoir divergé de ces coutumes. C’est à cause de ces coutumes qu’ils ont enterré les traditions

prophétiques. Ils élèvent ces coutumes au même niveau que le prophète sallallahu ‘alayhi wa

sallam en personne. Leur alliance et leur désaveu se fait autour d’elles. Le bien est ce qui s’y

conforme et le mal est ce qui s’y oppose.

Ces usages et ces coutumes ont pris le dessus sur un nombre important de groupes

d’individus, qu’il s’agisse de rois, de gouvernants, de juristes, de soufis, d’indigents, de

volontaires au combat ou des personnes issues de la masse des musulmans. L’éducation des

jeunes se fait à travers ces coutumes et les plus âgés ont grandi avec. Elles sont devenues de

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véritables Sunna, et sont même plus importantes aux yeux de leurs adeptes que les sunna

prophétiques. Or quiconque s’appuie sur les coutumes vivra prisonnier, et quiconque s’y

attache se coupera alors de l’assistance divine. Ce fléau s’est pourtant répandu à grande

échelle, et c’est à cause de lui que le Coran et la Sunna on été délaissés. Quiconque cherche

secours auprès de ces coutumes sera abandonné par Allah, et quiconque s’y conforme en lieu

et place du Coran et de la Sunna verra ses actions rejetées par Allah, et elles comptent parmi

les voiles et les obstacles les plus importants sur le chemin menant à Allah et Son prophète

sallallahu ‘alayhi wa sallam.

Les obstacles :

Les obstacles sont représentés par les différentes formes de transgressions, qu’elles soient

apparentes ou cachées. En effet, elles empêchent le cœur de cheminer vers Allah ta’ala et se

dressent sur sa voie. Les transgressions sont de trois types : polythéisme, innovation

religieuse, et désobéissance. L’obstacle du polythéisme se lèvera dès lors que le serviteur

vouera un culte sincère à son Seigneur. Celui de l’innovation religieuse se dissipera si le

serviteur se conforme à la Sunna. Enfin, l’obstacle de la désobéissance disparaitra grâce à la

sincérité du repentir. Ces obstacles ne se révèleront au serviteur qu’à partir du moment où il

décidera de s’approvisionner pour son voyage, et il ne prendra conscience de leur ampleur que

lorsqu’il aura commencé à cheminer vers Allah et la demeure dernière. Ce n’est qu’à ce

moment qu’elles apparaitront clairement et que le serviteur se rendra compte qu’elles

jonchent son chemin, sentiment qui sera d’autant plus fort qu’il chemine à vive allure et ne se

consacre qu’à son voyage. Dans le cas contraire, tant que le serviteur est immobile, il ne se

rendra compte ni de ces problèmes latents ni de ces obstacles.

Les entraves :

Les entraves quant à elles sont tout ce à quoi le cœur s’attache en dehors d’Allah et de Son

prophète, qu’il s’agisse des plaisirs de ce bas monde et de ces désirs, de l’amour du pouvoir,

ou de la compagnie des hommes et de l’attachement qu’on éprouve pour eux. Or il est

impossible de couper ces trois liens et de s’en débarrasser si ce n’est en s’attachant fortement

au plus noble des objectifs. Et chercher à couper ces liens sans s’attacher à l’objectif ultime

est inconcevable. En effet, l’âme humaine ne peut quitter ce qu’elle aime et affectionne si ce

n’est pour quelque chose qui lui est plus cher et plus aimer. Plus les liens l’attachant à son but

sont forts et plus ceux la liant à d’autres éléments faiblissent, et vice versa. S’attacher à

l’objectif ultime c’est le désirer ardemment, désir qui ne peut naître qu’à condition de

connaître l’objet du désir, son haut degré et la prééminence de ses qualités par rapport aux

autres.

Les signes du bonheur et de la déchéance

Parmi les signes du bonheur et du succès, on compte le fait que plus la science du serviteur

augmente et plus il devient modeste et clément. Plus il accomplit de bonnes actions, et plus il

craint et redoute Allah ta’ala. Plus sa vie est longue, et moins il est avide. Plus ses richesses

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augmentent, et plus il devient généreux et prodigue. Plus il s’élève dans l’échelle sociale, et

plus il est proche des gens, qu’il aide et envers qui il sait faire preuve de modestie.

D’autres parts, les signes de la déchéance sont les suivants : plus les connaissances du

serviteur n’augmentent, et plus son orgueil et sa vanité prennent de l’importance. Plus il

accomplit de bonnes actions, plus il est vantard, plein de suffisance et méprise les autres. Plus

il est âgé, et plus il est avide des biens de ce bas monde. Plus il est riche, et plus il est avare et

cupide. Plus il s’élève dans l’échelle sociale, et plus il s’enorgueillit et se complait de sa

vanité.

Toutes ces choses sont des épreuves et des tests venant d’Allah ta’ala par lesquels Il éprouve

Ses serviteurs. Certains connaissent alors le bonheur et d’autres le malheur.

Il en va de même pour les miracles qui sont autant de tests et d’épreuves , tout comme la

royauté , le pouvoir , et l’abondance de biens , Allah dit au sujet de Son prophète Sulaymân

lorsqu’il vit le trône de Bilqîs devant lui :

« Ceci est une des grâces de mon Seigneur, pour m’éprouver : Serai je reconnaissant ou

ingrat ? »

(Sourate an Naml verset 40)

Les bienfaits sont donc des épreuves et des tests venant d’Allah ta’ala afin qu’apparaisse au

grand jour la reconnaissance des hommes ou leur gratitude.

De même, les malheurs sont des épreuves émanant d’Allah ta’ala. Ainsi, Il éprouve par les

bienfaits comme Il éprouve par les malheurs.

Allah ta’ala dit :

« Quant à l’homme, lorsque son Seigneur l’éprouve en l’honorant et en le comblant de

bienfaits, il dit : Mon Seigneur m’a honoré. Mais par contre, quand Il l’éprouve en

restreignant Sa subsistance, il dit : Mon Seigneur m’a avili. Mais non ! »

(Sourate Al Fajr verset 15)

C’est à dire que le fait que J’augmente les biens d’une personne, que Je l’honore et la comble

de bienfaits ne signifie pas qu’elle occupe une place de choix auprès de Moi. De même, le fait

que Je restreigne ses biens et l’éprouve ainsi, ne signifie pas que Je l’ai avilie.

Le rang du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam

En réalisant de la manière la plus parfaite sa totale indigence envers Allah ta’ala, le Prophète

sallallahu ‘alayhi wa sallam s’est rendu indispensable à l’ensemble des créatures, dans ce bas

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monde comme dans l’au delà. Le besoin éprouvé par les créatures à l’égard du Prophète

sallallahu ‘alayhi wa sallam dans ce bas monde est plus pressant encore que la nécessité de

manger, de boire et de respirer, qui sont autant d’éléments vitaux à la survie. Quant au besoin

qu’ils éprouveront à l’égard du prophète sallallahu alayhi wa sallam dans l’au delà, il est dû

au fait que les créatures demanderont à chacun des prophètes d’intercéder en leur faveur après

d’Allah afin qu’Il soulage des difficultés de la situation. Or tous les prophètes déclineront

cette demande, jusqu’à ce que le prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam intercède en leur

faveur. C’est d’ailleurs lui qui demandera qu’on ouvre la porte du paradis pour les croyants.

Les piliers de la mécréance

Les piliers de la mécréance sont au nombre de quatre :

L’orgueil,

La jalousie,

La colère

Et le désir charnel.

On neutralise l’orgueil par la soumission, et la jalousie par le fait d’accepter les conseils et

d’en adresser. La colère se neutralise par l’équité, et le désir charnel par le fait de se consacrer

à l’adoration d’Allah. Si le pilier de l’orgueil s’effondre, il devient facile de se soumettre.

Quand le pilier de la jalousie s’effondre, il devient simple d’accepter les conseils et de les

prodiguer. Lorsque le pilier de la colère s’affaisse, il devient aisé de faire preuve d’équité et

de modestie. Enfin, si le pilier du désir charnel s’effondre, il est alors facile de patienter,

d’être chaste et de s’adonner à l’adoration d’Allah.

Mais hélas, déplacer les montagnes est plus aisé que de se débarrasser de ces quatre fléaux

pour qui en souffre, surtout lorsqu’ils deviennent des caractéristiques, des particularités et des

attributs ancrés en la personne. Ces fléaux l’empêchent de réaliser quoi que ce soit de

bénéfique, son âme ne pourra s’améliorer, et toutes les fois que le serviteur s’efforcera

d’effectuer des bonnes œuvres, ces quatre fléaux les corrompront. Toutes les calamités

naissent de ces fléaux, et lorsqu’ils s’installent dans le cœur, elles lui font croire que le faux

est vérité, que la vérité n’est que fausseté, que le bien est mal et que le mal est bien. Elles le

font se rapprocher de ce bas monde et l’éloignent de l’au delà.

En méditant sur la mécréance des différentes communautés, on se rendra compte qu’elle est

issue de ces quartes fléaux. Ils sont la cause du châtiment dont l’intensité dépend de leur

gravité. Quiconque ouvre la porte à ces fléaux aura ouvert la porte à tous les maux, qu’ils

soient imminents ou futurs. Quiconque leur ferme la porte, fermera par la même occasion la

porte à tous les maux, car ces quatre fléaux empêchent la soumission à Allah ta’ala, le culte

sincère, le repentir, le retour vers Allah, l’acceptation de la vérité, le conseil sincère envers les

musulmans, l’humilité envers Allah et la modestie envers Ses créatures.

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Ces fléaux naissent du fait que le serviteur ignore tout de son Seigneur mais aussi de sa propre

âme. En effet, s’il savait que son Seigneur possédait les attributs de perfection et de

vénération, et si parallèlement il reconnaissait présenter de nombreux défauts et vices, il ne

s’enflerait pas d’orgueil, ne se mettrait pas en colère et ne jalouserait personne pour ce

qu’Allah pourrait lui donner. La jalousie en réalité n’est rien d’autre qu’une forme

d’opposition à Allah, car c’est détester le bienfait d’Allah envers Son serviteur alors qu’Allah

aime ce bienfait. C’est aussi désirer la disparition de ce bienfait, alors qu’Allah le détesterait.

Le jaloux s’oppose donc à Allah dans Son décret, Sa prédestination, dans ce qu’Il aime et

déteste. C’est pour cette raison que Satan est véritablement l’ennemi d’Allah car son péché

était entaché d’orgueil et de jalousie.

Ces deux défauts peuvent s’effacer en approfondissant sa connaissance d’Allah et Son unicité,

en se contentant de Lui, en s’en satisfaisant et en revenant vers Lui .

De même, on peut se débarrasser du caractère de la colère si l’on connaît son âme et si l’on

sait qu’elle ne mérite pas que l’on se mette en colère pour elle ou qu’on la venge. En effet, ce

serait lui accorder préférence tant dans la satisfaction que dans la colère par rapport à son

Créateur et Concepteur. Le meilleur moyen pour se débarrasser de ce fléau est d’habituer son

âme à s’irriter pour Allah et être satisfait de Lui. Chaque fois qu’un peu de colère ou de

satisfaction pour Allah naîtra en lui, elle chassera par la même occasion un peu de la colère et

de la satisfaction que l’on peut éprouver pour soi même, et vice versa.

Pour ce qui est du désir charnel, son remède consiste à savoir et être parfaitement conscient

qu’assouvir les désirs charnels de l’âme dans ce bas monde et la meilleure façon de l’en priver

dans l’au delà, et que pratiquer la diète des désirs charnels ici bas est le meilleur moyen d’en

profiter au paradis. Chaque fois que l’on ouvre la porte aux désirs charnels, on s’efforce en

fait de l’en priver dans l’au delà. Et toutes les fois que l’on ferme une des portes du désir

charnels, on participe de ce fait à lui faire goûter les plaisirs les plus sublimes dans l’au delà.

La colère est comparable à un fauve : Si on ne le maîtrise pas, il dévore son propriétaire. Le

désir charnel est comparable au feu : Celui qui l’attise sera le premier brûlé. L’orgueil est

comparable au fait de disputer son royaume à un roi : S’il ne décrète pas ta mort, tout au

moins il te bannira. Enfin la jalousie est comparable au fait de se mesurer à plus fort que soi.

Lorsque le serviteur prend le dessus sur ces désirs charnels et sa colère, sa propre ombre

effrayera Satan. Mais si ce sont les désirs charnels et la colère qui prend le dessus, le serviteur

se mettra à avoir peur du produit de son imagination.

L’arbre du culte sincère

L’année est un arbre, dont les mois sont les branches, dont les jours sont les rameaux, dont les

heures sont les feuilles, dont les instants sont les fruits. Ceux qui utilisent ces instants dans

l’obéissance à Allah, les fruits de leur arbre seront bons. Quant à ceux qui les utilisent pour

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Lui désobéir, les fruits de leur arbre seront amers. La récolte se fera le jour de la résurrection.

Et c’est à ce moment que l’on distinguera les fruits sucrés des fruits amers.

Le culte sincère et le Tawhîd sont un arbre dans le cœur. Les œuvres sont leurs branches dont

les fruits sont une vie heureuse dans ce bas monde et des délices éternels dans l’au delà. Les

fruits du paradis n’étant ni périssables ni défendus, il en est de même pour les fruits du culte

sincère et du Tawhîd dans le bas monde.

Le polythéisme, le mensonge et l’ostentation sont un arbre dans le cœur, dont les fruits dans

ce bas monde sont la crainte, les soucis, l’angoisse, l’oppression de la poitrine et l’obscurité

du cœur. Quant aux fruits de l’au delà, il s’agit de l’arbre de Zaqqûm23

et du châtiment

perpétuel .

Allah a mentionné ces deux arbres dans la sourate Ibrâhîm.

Le corps et l’âme

Le corps de l’être humain a été créé de terre et son âme provient du royaume des cieux, puis

Allah ta’ala les associa. Quand l’être humain fait goûter à son corps la faim, la prive de

l’excès de sommeil et lui impose de se mettre au service d’Allah, son âme se sent plus légère

et vive. Elle tendra alors vers le lieu d’ou elle provient, et désirera ardemment rejoindre son

royaume céleste. Si en revanche l’être humain rassasie son corps, lui fait goûter délices et

sommeil, se met à son service et se soucie de son confort, le corps tendra vers le lieu dont il a

été créé. L’âme se verra alors entrainée par le corps et se retrouvera emprisonnée. Si ce n’était

le fait qu’elle s’habitue à vivre en prison, l’âme criera au secours en raison des douleurs

provoquées par sa séparation et son éloignement du monde d’ou elle provient, de la même

façon qu’un prisonnier torturé crie au secours.

Généralement, plus le corps s’allège, et plus l’âme est délicate et légère et demande à

rejoindre le monde céleste. Mais plus le corps est lourd et tend vers les désirs et le confort, et

plus l’âme est lourde et descend de son monde pour devenir une âme bassement terrestre.

Ainsi, tu peux voir certaines personnes dont l’âme est auprès de la Haute compagnie, mais

dont le corps est à tes cotés. Elles sont dans leurs lits, endormis, mais leur âme est proche du

Lotus de la Limite, et évolue autour du Trône. Tu verras d’autres personnes dont le corps

pratique en apparence des actes d’adoration pour Allah ta’ala, mais dont l’âme est basse et

évolue donc autour des bassesses.

Quand l’âme quitte le corps, elle rejoint soit la Haute compagnie, soit la basse compagnie.

Auprès de la Haute compagnie se trouvent réjouissances, délices, joies, allégresse, plaisirs et

vie plaisante. Auprès de la basse compagnie se trouvent soucis, angoisses, oppression,

tristesse, vie pénible et existence restreinte. Allah ta’ala dit :

23

Arbre qui pousse en Enfer.

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« Et quiconque se détourne de Mon rappel, mènera certes, une vie pénible (dank). »

(Sourate Tâ Hâ verset 124)

Son rappel est Sa parole qu’Il a révélée à Son messager. S’en détourner, c’est ne pas méditer

dessus, ni agir en conséquence. La majorité des exégètes considèrent que la vie pénible (dank)

désigne les supplices de la tombe. C’est l’avis d’ibn Mas’ûd , d’Abû Hourayrah , d’Abû Sa’id

al Khudrî et d’ibn ‘Abbâs -qu’Allah les agrée-. Il existe d’ailleurs à ce sujet un hadith dont la

chaine de rapporteur remonte jusqu’au Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam.

Le mot « dank » en arabe désigne l’étroitesse et la difficulté. On dit de toute chose étroite

qu’elle est dank. Ainsi on peut dire d’une maison qu’elle est dank et d’une vie qu’elle est

dank.

Cette vie pénible est le résultat de la liberté accordée à l’âme et au corps en termes de désirs

assouvis, de plaisirs et de confort. En effet, plus on donne de liberté à l’âme et plus le cœur se

sent à l’étroit, jusqu’à ce que la vie devienne pénible. Et plus on prive l’âme de ses plaisirs, et

plus le cœur se libère et goûte à la plénitude et à l’épanouissement. Une vie faite de privations

dans ce bas monde en raison de piété, aura pour conséquence une vie pleine dans la tombe et

dans l’au delà. Et goûter au confort en étant à l’écoute de ses passions dans ce bas monde aura

pour conséquence une vie pénible dans la tombe et l’au delà. Accorde donc préférence à la

meilleure, la plus plaisante et la plus durable des deux vies. Fatigue ton corps dans ce bas

monde pour faire goûter à ton âme les délices de l’au delà, et ne rend pas ton âme

malheureuse dans l’au delà en faisant goûter à ton corps les délices de ce bas monde. En effet,

les délices de l’âme et son malheur sont plus important et plus durables, alors que les délices

du corps et sa fatigue sont plus courts et plus légers à supporter. Et c’est d’Allah que nous

implorons l’aide.

Il faut délaisser les péchés en priorité

Le sage ne demande pas aux gens de délaisser ce bas monde car ils ne pourront le faire. Il leur

demande plutôt de délaisser les péchés tout en profitant de ce bas monde. En effet, délaisser

ce bas monde est certes méritoires, mais délaisser les péchés est obligatoire. Comment donc

peut-on ordonner d’accomplir un acte méritoire alors que l’acte obligatoire est délaissé ? S’il

est difficile aux gens de délaisser les péchés, efforce toi de leur faire aimer Allah ta’ala, en

mentionnant Ses bienfaits, Sa grâce, Sa bienfaisance, Ses attributs parfaits et Ses

caractéristiques magnifiques, car par nature, les cœurs aiment Allah. S’ils s’attachent à

L’aimer, il leur sera alors facile de délaisser les péchés ou d’y persister, et s’en

débarrasseront. Yahyâ ibn Mu’âdh -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Le sage qui

recherche les biens de ce bas monde est meilleur que l’ignorant qui cherche à les

délaisser. »

Le sage invite les gens à obéir à Allah ta’ala alors qu’ils sont encore attachés à ce bas monde.

Ils accepteront ainsi aisément son invitation. L’ascète quant à lui les invite à obéir à Allah en

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délaissant les biens matériels. Répondre à son invitation leur sera alors très difficile. En effet,

sevrer un enfant du sein dont il a toujours tété est très pénible. Mieux vaut donc choisir la

meilleure et la plus pure des nourrices, car le lait a une influence sur la nature du nourrisson.

Ainsi téter le sein d’une nourrice stupide rendra l’enfant stupide. L’allaitement le plus

bénéfique survient lorsque le nourrisson est affamé. Si tu peux faire supporter la torture du

sevrage, fais-le. Sinon, allaite avec mesure car certaines indigestions tuent.

Trois enseignements bénéfiques

Il y a une grande différence entre le respect des droits d’Allah malgré la difficulté, et

leur respect dans la facilité.

On rapporte qu’Allah ta’ala a dit : « Mon serviteur le plus dévoué est celui qui

mentionne Mon nom, même lorsque la bataille fait rage. »

« O vous qui croyez ! Lorsque vous rencontrez une troupe ennemie, soyez fermes, et

invoquez beaucoup Allah afin de réussir. »

(Sourate Al Anfâl verset 45).

On ne devrait pas s’étonner d’une personne en bonne santé et sans occupation qui

pratique des actes d’adorations. On devrait plutôt s’étonner d’une personne faible,

malade, continuellement occupée, dont la situation change continuellement, et dont le

cœur pourtant ne cesse d’adorer Allah ta’ala, sans jamais manquer à une obligation

dans les limites de ses capacités.

La connaissance d’Allah ta’ala

La connaissance d’Allah ta’ala est de deux sortes :

La première : C’est celle qui consiste à attester de Son unicité. Elle est commune à tous les

musulmans, qu’ils soient pieux, pervers, obéissants, désobéissant.

La seconde : C’est celle qui implique d’avoir de la pudeur et de l’amour pour Lui. Celle qui

fait que le cœur s’attache à Lui et désire ardemment Le rencontrer. Celle qui pousse le

serviteur à Le craindre, à revenir vers Lui, à se contenter de Sa compagnie et à fuir les

créatures pour se réfugier auprès de Lui. Voilà la connaissance particulière dont parlent les

sages, et au sujet de laquelle ils occupent des degrés dont le nombre exact n’est connu que de

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Celui qui S’est fait connaître d’eux et a dévoilé à leurs cœurs une connaissance qu’Il a

dissimulés aux autres. Et les sages qui ont parlé de cette connaissance l’ont fait en fonction de

leur degrés et de ce qu’Allah ta’ala a bien voulu leur dévoiler.

L’homme qui connait le mieux Allah à savoir le prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit :

« Je ne peux dénombrer les éloges qui te conviennent car Tu corresponds aux éloges que

Tu T’es faites à Toi même. »24

, et il nous a aussi informé que le jour dernier, Allah lui

permettra de Lui faire des éloges telles qu’il ne saurait les reproduire dans ce bas monde.

Cette connaissance particulière s’acquiert par deux moyens aisément accessibles :

Premièrement : Réfléchir et méditer sur tous les versets du Coran, et comprendre de manière

toute particulière ce qu’Allah et Son messager ont voulu dire.

Deuxièmement : Méditer sur les signes visibles d’Allah ta’ala, et méditer sur Sa sagesse les

concernant, Sa puissance, Sa délicatesse, Sa bienfaisance, Sa justice et Sa manière d’établir

l’équité parmi Ses créatures. Tout cela s’acquiert par la compréhension du sens des Noms

parfaits d’Allah, leur magnificence, leur perfection, Son unicité à leur sujet, et la relation qui

les lient à la création et au décret divin. Le serviteur doit donc comprendre les ordres et les

interdits d’Allah, comprendre Son décret et Sa prédestination, comprendre Ses noms et

attributs, comprendre Son décret et Sa prédestination, comprendre Ses noms et attributs,

comprendre Ses décrets religieux et légaux, mais aussi comprendre Ses décrets universels et

prédestinés.

« Telle est la grâce d’Allah qu’Il donne à qui Il veut . Et Allah détient l’immense grâce. »

(Sourate al Jumu’ah verset 4)

La meilleure et la pire des acquisitions

L’argent est de quatre types :

L’argent acquis dans l’obéissance à Allah et dépensé en respectant le droit D’Allah.

Voila le meilleur des biens.

L’argent acquis dans la désobéissance à Allah et dépensé dans la désobéissance à

Allah. Voila le pire des biens.

L’argent acquis en ayant causé préjudice à un musulman et dépensé dans le même

but. C’est là aussi le pire des biens.

24

Rapporté par Muslim.

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L’argent acquis licitement et dépensé pour assouvir un désir licite. Cet argent

n’apporte rien, ni ne cause préjudice.

Voilà les différents types de biens pécuniaires que l’on peut se procurer. D’autres type en

découlent comme l’argent acquis licitement mais dépensé dans l’illicite, ou l’argent acquis

illicitement mais dépensé dans le bien. Cette dépense sera considérée comme une expiation. Il

y a aussi l’argent acquis de manière douteuse, et dont l’expiation consiste à le dépenser dans

une œuvre pieuse. La récompense, le châtiment, les éloges et les critiques s’appliquant à la

dépense des biens, ils s’appliquent aussi à la manière de se les procurer. Et le serviteur sera

aussi questionné sur l’origine et la destination de son argent : Comment se l’est il procuré ? Et

dans quoi l’a t’il dépensé ?

La solidarité envers les croyants

La solidarité envers les croyants se manifeste à plusieurs niveaux : On peut être solidaires

envers eux en les aidant par ses biens, par son influence, par l’effort physique et en se mettant

à leur service. La solidarité se manifeste aussi par le fait de les conseiller, de les orienter,

d’invoquer Allah en leur faveur, de Lui demander de leur pardonner et d’éprouver de la peine

pour eux.

La solidarité envers les croyants est proportionnelle à la foi. Plus la foi est faible, plus le

sentiment de solidarité est faible. Et plus la foi est forte, et plus le sentiment de solidarité se

renforce. Le prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam était le plus solidaire des hommes envers

ses compagnons à tous les niveaux, et la solidarité de ses adeptes sera fonction de leur

conformité aux enseignements du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam.

Certaines personnes se rendirent auprès de Bishr Al Hâfî -qu’Allah lui fasse Miséricorde- un

jour de grand froid. Ils le virent habillé très légèrement et tremblant de froid.

« Ils lui demandèrent : Que se passe t’il o Abû Nasr ?

Il répondit : J’ai pensé aux pauvres et au froid qu’ils devaient endurer. Comme je

n’avais rien à leur offrir pour leur prouver ma solidarité, j’ai décidé de leur être

solidaire en partageant leur souffrance. »

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L’ignorance implique la fatigue

Ignorer le chemin, ses dangers et sa destination implique beaucoup de fatigue pour peu de

résultats. En effet l’ignorant :

Soit s’efforce d’accomplir des actes surérogatoires alors qu’il néglige les obligations.

Soit s’efforce d’accomplir des actes d’adoration physiques sans que le cœur ne soit

concentré.

Soit le cœur y est mais l’acte n’est pas conforme avec la sunna du Prophète sallallahu

‘alayhi wa sallam.

Soit sa motivation pour accomplir un acte n’est pas suffisante pour réellement se

rendre compte du but ultime.

Soit accomplit un acte sans se soucier des dangers qui le guettent et qui peuvent rendre

l’acte vain durant ou après son accomplissement.

Soit accomplit un acte en négligeant de se rappeler que c’est par la grâce d’Allah qu’il

a pu l’accomplir et croit par conséquent qu’il est quelqu’un de méritant.

Soit accomplit un acte sans se rendre compte de son caractère imparfait et néglige

donc de s’en excuser auprès d’Allah.

Soit accomplit un acte qu’il aurait pu faire avec plus de sincérité et de bienfaisance,

mais croit qu’il a fait ce qu’il fallait.

Tout cela diminue la récompense de l’acte malgré tout le mal que l’ignorant s’est donné pour

le faire. Et c’est d’Allah que provient l’assistance.

Le cheminement vers Allah et les obstacles se dressant sur le chemin

Lorsque le serviteur décide de voyager vers Allah ta’ala et fait de Lui son objectif, des

mirages trompeurs et des obstacles se dressent sur son chemin. Il est d’abord trompé par le

mirage des désirs, de la soif de pouvoir, des plaisirs, du sexe et de la tenue vestimentaire. S’il

s’y arrête, son cheminement aura pris fin. S’il rejette tout cela, ne s’y arrête pas et continue

sincèrement sa route, il sera éprouvé par le fait que les gens le suivront, embrasseront sa main,

s’écarteront sur son passage, lui demanderont d’invoquer Allah en leur faveur, et espèreront

profiter de sa bénédiction, etc . S’il s’arrête à cela, son cheminement aura pris fin et c’est tout

ce qu’il aura gagné. S’il n’accorde pas d’importance à ces choses ni ne s’y arrête, il sera

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éprouvé par les miracles et les prodiges. S’il s’arrête à cela, son cheminement aura pris fin et

c’est tout ce qu’il aura gagné.

S’il ne s’y arrête pas, il sera éprouvé par la solitude, la retraite, la fierté de l’isolement et du

délaissement de ce bas monde. S’il s’y arrête, son cheminement aura pris fin. S’il ne s’y

arrête pas, et continue à cheminer en n’ayant pour but que ce qu’Allah attend de lui et

aimerait qu’il accomplisse, comme un esclave qui ne cherche qu’à atteindre ce qui peut

satisfaire et faire plaisir à son maître, ou que ce soit et quelle qu’en soit la manière d’y

parvenir, que ce soit fatigant ou reposant, plaisant ou éprouvant, que cela le fasse côtoyer les

hommes ou s’isoler d’eux, il ne choisit ainsi pour lui même que ce que décide pour lui son

maître et propriétaire, se conformant à ses ordres autant que faire se peut, et tout en réalisant

que son âme est bien trop vile pour lui préférer le repos et les plaisirs plutôt que satisfaire son

maître et lui obéir : Le voilà le serviteur qui a cheminé jusqu’à parvenir à son but, sans

qu’aucun obstacle ne l’empêche de parvenir à son maître. Et c’est d’Allah que provient

l’assistance.

Les différents types de bienfaits

Les bienfaits sont au nombre de trois :

Un bienfait qui s’est réaliser et dont le serviteur est conscient

Un bienfait attendu dont il espère la réalisation

Un bienfait dont il profite sans en être conscient

Si Allah ta’ala décide de parfaire son bienfait pour Son serviteur, Il lui fait prendre

conscience du bienfait présent et donne à qui est reconnaissant une chaine pour attacher ce

bienfait afin qu’il ne s’enfuit pas. En effet, les bienfaits s’enfuient en présence des péchés,

mais sont retenus par le fait d’être reconnaissant envers Allah. Allah ensuite l’aidera à

accomplir des œuvres qui lui permettent de parvenir au bienfait attendu, et lui fera prendre

conscience des obstacles empêchant sa réalisation et enrayant sa bonne marche, tout en lui

permettant de les éviter, et c’est alors que le bienfait lui parviendra dans sa forme la plus

complète. Enfin, Allah lui fera connaître des bienfaits qu’il ignore mais dont il jouit pourtant

inconsciemment.

On rapporte qu’un bédouin se présenta devant le calife Ar Rashîd -qu’Allah lui fasse

Miséricorde- et lui dit : « Commandeur des croyants ! Qu’Allah fasse durer par ta

reconnaissance continuelle envers Lui les bienfaits dont tu jouis. Qu’Allah fasse par la

bonne opinion que tu as de Lui et ton obéissance perpétuelle que les bienfaits que tu

espères se réalisent. Qu’Allah te fasse prendre conscience des bienfaits dont tu jouis déjà

sans le savoir, afin que tu Lui en sois reconnaissant. »

Ar Rashîd fut charmé par de tels propos et exclama : « Quelle belle subdivision ! »

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L’origine de toute science et de tout acte

Les pensées et les idées sont à l’origine de toute science théorique et de tout acte volontaire.

En effet, celles ci jouent un rôle dans la conception que l’on a des choses, conception qui

implique une volonté, qui elle même entraine la réalisation d’actes, qui, s’ils sont faits de

manière répétitive, deviennent une habitude. Si les pensées et les idées sont vertueuses, il en

sera de même pour les étapes en découlant. En contrepartie, si les pensées et les idées sont

corrompues, il en sera de même pour les étapes suivantes. Avoir des pensées vertueuses

consiste à être conscient que celles ci sont constamment observées par leur Seigneur, quelles

ne cessent de s’élever vers Lui et qu’elles doivent graviter autour de ce qu’Il aime et agrée. En

effet, toute la vertu vient d’Allah, la droiture provient de Lui, Son aide mène à la rectitude, Le

prendre comme allié est la meilleure des protections, et se détourner de Lui est le pire des

égarements et des malheurs. Le serviteur atteindra tout bien, toute droiture, toute rectitude en

fonction des efforts qu’il fournit pour concentrer ses pensées sur la grâce et les bienfaits

d’Allah, Son unicité, les moyens de Le connaître et de L’adorer, mais aussi sur le fait de se

figurer qu’Allah est avec lui, l’observe, le voit et le surveille, qu’Il sait tout de ses pensées, de

ses envies et de ses ambitions. Le serviteur éprouvera alors de la pudeur envers Lui et une

déférence telle qu’il se refusera à divulguer à Allah des pensées qu’il n’oserait pas dévoiler à

un être créé tout comme lui, et ne pourra se permettre d’avoir des réflexions qui causerait Sa

colère.

Lorsque le serviteur accorde cette importante à son Seigneur, Celui ci l’élève et le rapproche

de Lui. Il l’honore, en fait Son élu et devient son allié. C’est grâce à cela qu’Il éloigne de lui

les saletés, les infamies, les pensées sordides et les idées abjectes. Parallèlement, plus le

serviteur s’éloigne d’Allah et s’en détourne, et plus il se rapproche des saletés, des infamies et

des immondices. Il s’empêche ainsi d’atteindre toutes sortes de perfections et entre en contact

avec tous les vices.

L’être humain est donc la meilleur des créatures quand il se rapproche de son Créateur, se

conforme à Ses ordres et délaisse Ses interdits, agit dans le but de Le satisfaire, et Le préfère à

Ses passions. Il est en revanche la pire des créatures quand il s’éloigne d’Allah ta’ala et que

son cœur reste de marbre quand il s’agit de se rapprocher de Lui, de Lui obéir et de chercher à

Le satisfaire. Quand l’être choisit de se rapprocher d’Allah, Le préfère à sa propre âme et ses

passions, c’est qu’il a donné autorité à son cœur, sa raison et sa foi sur son âme et son démon,

de même qu’il a donné autorité à son bon sens sur son inconscience et à sa droiture sur ses

passions. Quand il choisit de s’éloigner d’Allah, c’est qu’il a donné autorité à son âme, à ses

passions et à son démon sur sa raison, son cœur et son bon sens.

Sache que les pensées et les obsessions mènent aux idées, qui elles même mènent à la

réflexion, qui elles même mène à la volonté, qui elle même mène à l’action et la mise en

pratique concrète, qui rapidement devient une habitude. Repousser les idées et les obsessions

dès leur naissance est plus facile que de les interrompre après qu’ils ont pris de l’ampleur et

de l’importance. Il est bien connue que l’être humain ne peut faire en sorte de ne jamais avoir

de pensées ou d’y couper court à chaque fois, car elles lui traversent l’esprit aussi

naturellement qu’il respire. Cependant, sa foi forte et sa raison l’aident à n’en accepter que les

meilleurs, à s’en satisfaire et les garder à l’esprit. Sa foi et sa raison l’aident aussi à repousser

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les mauvaises pensées, à les détester et les répugner. Ainsi, les compagnons se plaignirent au

prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam en ces termes : « O messager d’Allah ! Certains

d’entre nous pensent à des choses tellement graves qu’ils préféreraient être brûlés

jusqu’à être réduits en cendres plutôt que de les divulguer.

Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam demanda : Ressentez vous vraiment cela ?

Ils répondirent : Effectivement.

Il leur dit : C’est la preuve de la pureté de votre foi. »25

Dans une autre version, il dit :

« Louange à Allah qui a limité les stratagèmes de Satan aux insufflations ».26

Les savants ont émis deux avis concernant l’explication de ce hadith :

Le premier : le fait de rejeter ces insufflations et de les détester est une preuve de la pureté de

la foi.

Le second : le fait même que ces insufflations soient présentes et qu’elles soient l’œuvre de

Satan est une preuve de la pureté de la foi, car Satan ne les a insufflées dans l’âme du croyant

que dans le but de les voir s’opposer à sa foi et l’éradiquer.

L’âme humaine, qu’Allah ta’ala a créé, présente des similitudes avec la meule qui ne cesse de

tourner sans jamais s’arrêter et qui doit nécessairement moudre quelque chose : Si l’on y

dépose du grain, elle le moud, mais si l’on y dépose du sable ou des cailloux, elle les moud

aussi. Les pensées et les idées qui traversent l’esprit sont comparables au grain que l’on

dépose dans la meule. Cette meule ne connaît jamais de repos, et l’on doit tout le temps y

déposer quelque chose. Certaines personnes y déposent des grains et la meule en fait de la

farine dont elles tirent profit et dont elles font profiter autrui. Mais la majorité des hommes y

déposent du sable, des cailloux, de la paille et autres détritus. Lorsqu’arrivera le moment de

pétrir la pâte et de cuire le pain, ils se rendront alors compte de ce qu’ils ont moulu.

Le cœur ne se vide jamais des pensées

Ainsi, si tu repousses les pensées qui te traversent l’esprit, toutes les étapes en découlant

n’auront pas lieu. Si en revanche tu les acceptes, elles se mueront en réflexion persistante qui

suscitera la volonté. La réflexion et la volonté te pousseront ensuite à faire usage de tes

membres. Si cela s’avère impossible, réflexion et volonté se retourneront contre le cœur et y

feront naître l’envie et le désir et l’orienteront vers le but escompté.

25

Rapporté par Muslim 132. 26

Rapporté par Abû Dâwûd 5112 et authentifié par Al Albanî dans Sahîh Sunnan Abî Dâwûd.

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Or il est bien connu qu’il est plus facile de corriger les pensées que la réflexion, et qu’il est

plus aisé de corriger la réflexion que la volonté, et qu’il est bien plus simple de corriger la

volonté que d’essayer de corriger un acte corrompue, chose qui est plus facilement réalisable

que de délaisser une habitude. Le plus efficace des remèdes est donc d’occuper tes pensées

par ce qui te concerne, car s’occuper l’esprit par ce qui ne nous concerne pas est la porte

ouverte à tous les maux. Quiconque occupe son esprit par ce qui ne le concerne pas, verra

s’échapper les choses qui le concernent, et aura délaissé ce qui lui est bénéfique pour ce qui

ne lui est d’aucune utilité. Pourtant, les idées, les pensées, la volonté et l’ambition sont les

éléments de ton âme qui sont les plus en droit d’être corrigés, car ils représentent la réalité de

ta personnalité et de ta condition humaine, par lesquels tu t’éloigne ou te rapproche de ton

Dieu que tu adore .Tout ton bonheur réside dans Sa proximité et Sa satisfaction à ton égard. Et

tout ton malheur réside dans ton éloignement de Lui et Sa colère à ton égard. Or, une

personne dont les pensées et les réflexions sont viles et abjectes, ne peut qu’être vile et abjecte

de tout point de vue.

Prend garde à ne pas laisser Satan pénétrer dans la demeure de tes pensées et de ta volonté,

car il y sèmera in désordre difficilement remédiable. Il y insufflera diverses formes de pensées

obsessionnelles et réflexions nocives. Il t’empêchera de réfléchir à ce qui t’est bénéfique. Or,

c’est toi qui l’as aidé contre ton âme en lui permettant d’accéder à ton cœur et à tes idées dont

il a pris possession ensuite.

Tu ressembleras ainsi au propriétaire d’une meule moulant du bon grain. Vient alors un

individu transportant du sable, du crottin, des cendres, et du fétu de paille pour le déposer

dans la meule. Si le meunier le chasse et l’empêche de déposer ses détritus dans sa meule, il

pourra continuer à moudre du bon grain. S’il le laisse faire, le bon grain sera dégradé et la

mouture sera mauvaise.

Ce que Satan insuffle consiste soit à réfléchir aux conséquences de choses passées si elles ne

s’étaient pas produites ainsi, soit aux conséquences de choses inexistantes si elles s’étaient

effectivement produites, soit aux différentes sortes de turpitudes et de choses illicites, soit à

des choses imaginaires et irréelles, soit à des faussetés, soit à des choses qu’il est impossible

de concevoir car faisant partie de la science de l’invisible. Satan insuffle donc de telles

pensées qui n’ont ni conclusion ni fin et il en occupera ton esprit et tes pensées.

Pour pallier cela, il convient d’occuper son esprit en terme de science et de conception

théorique par ce que tu dois savoir concernant l’unicité d’Allah et ses implications, la mort et

ce qui s’ensuit jusqu’à l’entrée au paradis ou en enfer, les vices entachant les œuvres et

comment s’en préserver. En termes de volonté et de détermination, tu dois occuper ton esprit

par le fait de ne vouloir que ce qui peut être bénéfique, et tu dois délaisser toute volonté

menant à ce qui peut t’être néfaste. Les sages affirment d’ailleurs que le fait de vouloir trahir,

s’en occuper l’esprit et le cœur, est plus néfaste que la trahison elle même, surtout si le cœur

se vide de cette volonté après l’avoir accomplie. Ainsi, désirer trahir occupe le cœur, le

remplit et en devient le souci et la préoccupation principal.

Pour illustrer cette vérité, il suffit d’observer un roi parmi les hommes : supposons que parmi

sa garde rapprochée et ses confidents, se trouve une personne qui désire le trahir, dont le cœur

et les pensées sont pleinement occupés par cette idée, mais qui malgré tout continue à le servir

et à obéir à son bon vouloir. Si le roi découvre ses pensés secrètes et ses désirs cachés, sa

colère et son courroux s’abattront sur lui et il le punira en conséquence. Ce traitre en

puissance lui sera plus détestable encore qu’un homme éloigné qui aurait commis quelque

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crimes, alors que son cœur et son for intérieur restent fidèles au roi, et ne contiennent aucune

envie, aucun désir ou souci de le trahir. Le premier aura délaissé son acte de trahison car

incapable de le commettre, et parce qu’il était occupé à servir le roi, alors que son cœur était

rempli du désir de le trahir. Quant au second, bien qu’il ait commis un crime, il l’a fait le cœur

répugnant à trahir son roi, vide de toute préméditation ou détermination. La situation de ce

dernier est donc meilleur et plus enviable que celle du premier.

Pour résumer, nous dirons que le cœur ne se vide jamais des pensées concernant soit les

obligations de l’au delà et ses avantages, soit les intérêts et les nécessités de la vie d’ici bas,

soit les obsessions, les chimères et les suppositions. Nous avons d’ailleurs mentionné plus

haut que l’âme est comparable à une meule qui ne cesse de moudre ce que l’on y dépose. S’il

s’agit de grains, elle le moudra. S’il s’agit de bris de verre, de cailloux et de crottins, elle le

moudra. Allah ta’ala est le propriétaire de cette meule. Il en est le possesseur et le

gestionnaire. Il y a ainsi posté un ange qui y dépose ce qui lui sera bénéfique et qu’elle

moudra donc. Mais il y a aussi placé un démon qui y dépose ce qui lui sera néfaste, mais

qu’elle moudra malgré tout. L’ange et le démon monopolisent ainsi la meule à tour de rôle. Le

grain déposé par l’ange est une promesse de bien et une reconnaissance de vérité. Quant au

grain déposé par le démon, il s’agit d’une menace maléfique et une négation de la vérité. La

mouture dépendra donc du type de grain. Or le démon ne peut déposer son mauvais grain que

s’il voit que la meule est vide de tout bon grain, et que le meunier l’a délaissée et s’en est

détournée. Ce n’est qu’à ce moment qu’il pourra déposer son mauvais grain.

En bref, si le responsable de la meule la délaisse, ne l’entretient pas et n’y dépose pas du bon

grain, le démon verra là une occasion d’y semer le désordre en lui faisant moudre le mauvais

grain qu’il possède.

Pour entretenir cette meule, il faut t’occuper de ce qui te concerne, car le désordre s’y

installera dès lors que tu t’occuperas de ce qui ne te concerne pas. Et quelle belle parole que

celle de ce sage qui a dit : Après avoir constaté que l’ensemble des provisions étaient voué à

la putréfaction et à l’anéantissement, je me suis tourné vers Celui que tout être doué

d’intelligence reconnaît être la meilleure des provisions, le meilleur des gains et le plus

rentable des commerces.

Et c’est d’Allah que nous cherchons l’aide.

La dignité de l’âme

Shaqîq ibn Ibrâhim -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Allah ta’ala n’accorde pas Son

assistance à Ses créatures pour six raisons :

Distraits par les bienfaits dont ils jouissent, ils oublient d’en remercier Allah.

Ils désirent acquérir la science mais délaissent sa mise en pratique.

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Ils s’empressent de commettre des péchés mais retardent leur repentir.

Ils se mentent à eux mêmes en fréquentant les pieux, car ils ne les prennent pas

comme modèle.

Ce bas monde s’éloigne d’eux en leur tournant le dos, mais ils ne cessent de le

suivre.

L’au delà vient à eux mais ils s’en détournent. »

Je dis quant à moi : tout ceci est dû au manque d’amour et de crainte d’Allah, manque qui lui

même est dû à la faiblesse de la certitude, qui elle même est due à un manque de science, qui

lui même est dû à la médiocrité de l’âme et à sa petitesse qui échange le meilleur pour le

moins bon. En effet, si l’âme était noble et digne, elle n’accepterait pas le moins bon. Le

fondement de tout bien par la grâce d’Allah et Sa volonté repose dans la dignité de l’âme, sa

grandeur et sa noblesse. Le fondement de tout mal repose dans sa médiocrité, sa bassesse et sa

petitesse. Allah ta’ala dit :

« A réussi, certes celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt »

(Sourate Ash Shams verset 9-10).

C’est à dire que celui qui l’a ennoblie, l’a fortifiée et l’a cultivée par l’obéissance à Allah aura

réussi. Quant à celui qui l’aura avilie et rabaissée par la désobéissance à Allah, il sera perdu.

Les âmes nobles ne se satisfont que des choses les plus élevées, les plus méritoires, et les plus

dignes de louanges. Quant aux âmes médiocres, elles ne cessent de graviter autour des

bassesses et s’y posent comme une mouche qui se poserait sur des ordures. Ainsi l’âme noble

et auguste n’accepte pas l’injustice, les turpitudes, le vol et la trahison, car elle est bien plus

élevée que cela. Quant à l’âme médiocre, vile et abjecte, elle en est tout l’opposé. Toute âme

tend vers ce qui lui correspond et lui ressemble. C’est là d’ailleurs le sens de la parole d’Allah

ta’ala :

« Dis : Chacun agit selon ce qui lui correspond. »

(Sourate Al Isrâ’ verset 84)

C’est à dire selon ce qui lui convient et ressemble. Chacun agit donc selon la voie qui

correspond à son comportement et sa nature.

Tout être humain agit en fonction de sa voie, de sa tendance et des habitudes ancrées en lui et

qui font partie de sa prime nature. Le dévoyé agit ainsi comme le lui dicte sa voie, à savoir

opposer ses péchés aux bienfaits d’Allah et se détourner du Bienfaiteur. Alors que le croyant

agit comme le lui dicte sa voie, en remerciant le Bienfaiteur, en L’aimant, en Lui faisant des

éloges, en suscitant Son amour, en éprouvant de la pudeur envers Lui, en prenant conscience

du fait qu’Il le surveille, en le magnifiant et en reconnaissant Son immensité.

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Celui qui ne connait pas son âme ne connait pas son Créateur

Celui qui ne se connait pas lui même, comment connaîtrait il son Seigneur ? Sache qu’Allah

ta’ala a créé dans ta poitrine une maison, qui est ton cœur. Il y a ensuite placé au beau milieu

un trône pour Le connaitre, sur lequel s’établit Sa transcendance absolue. Allah est donc établi

sur Son trône en personne, distinct de Ses créatures. Et Sa transcendance absolue, qui consiste

à Le connaître, L’aimer et L’unifier, est établie sur le trône du cœur. Ce trône est recouvert

du tapis de la satisfaction. A sa droite et à sa gauche se trouvent les ordres et les interdits. Une

porte donnant sur le jardin de Sa miséricorde, de Sa compagnie et du désir de Le rencontrer

lui est ouverte. Ce jardin est arrosé par l’ondée de Ses paroles, et poussent alors plantes

odoriférantes et arbustes fruitiers correspondant aux actes d’obéissance, aux formules

d’unicité, de glorification, de louange et de sacralisation. Au milieu de ce jardin se trouve

l’arbre de la connaissance d’Allah qui donne ses fruits à tout instant par la grâce de son

Seigneur. Ses fruits sont l’amour d’Allah, le retour vers Lui, Sa crainte, la joie de Le connaitre

et d’être proche de Lui. Allah irrigue ce jardin par la méditation sur Ses paroles, le fait de les

comprendre et de mettre en pratique Ses recommandations. Allah ta’ala a placé dans cette

demeure une lampe qu’Il éclaire par la lumière de Sa connaissance, de la foi en Lui et de Son

unicité. Son combustible est issu d’un olivier béni, ni oriental ni occidental, dont l’huile

semble éclairer sans même que le feu ne la touche. Allah ta’ala a entouré cette demeure d’un

mur empêchant les fléaux, les semeurs de troubles et les êtres susceptibles d’abîmer le jardin

d’y entrer, afin que leurs méfaits ne l’atteignent pas. Il y a placé des anges gardiens qui le

protègent de jour comme de nuit. Puis le propriétaire de la demeure et du jardin, étant informé

de l’identité du locataire (la transcendance absolue d’Allah), se souciera essentiellement de

ranger la demeure et de la remettre en ordre afin que le locataire s’en satisfasse. S’il se rend

compte du moindre désordre ou désorganisation, il s’empressera d’y remédier de peur que le

locataire ne quitte la demeure. Quel locataire de choix, et quelle belle demeure !

Gloire à Allah, Seigneur des mondes ! Quelle grande différence existe entre cette demeure et

cette autre, ou règne le chaos, devenue un repère pour les insectes et la vermine, ou les

ordures et immondices sont déposés. Quiconque cherche un endroit isolé pour y faire ses

besoins trouvera en cette demeure l’endroit idéal, car personne n’y habite ni ne la surveille.

C’est un lieu adéquat pour faire ses besoins, car elle est obscure et dégage une odeur

nauséabonde. Le chaos y est roi et les ordures l’emplissent. Personne ne s’y sent à l’aise ni ne

peut y élire résidence, hormis les créatures habitués à un tel décor, comme les insectes, les

vers et la vermine. On y trouve Satan assis sur le trône, lui même couvert d’un tapis

d’ignorance ballotté par le vent des passions. A droite et à gauche du trône se trouvent les

désirs. Une porte donne sur le champ de l’abandon, de la solitude, de l’inclination pour ce bas

monde, de l’apaisement à y vivre, et du délaissement de l’au delà. Ce champs est arrosé par la

pluie de l’ignorance, des passions, du polythéisme et de l’innovation, qui a fait pousser divers

types d’épines, de fruits amers, et d’arbres sur lesquels poussent toutes sortes de péchés et de

transgressions, comme les paroles futiles, pitreries, les histoires insolites, les plaisanteries , les

farces , les poèmes parlant d’amour charnel et de vins, poèmes qui incitent à transgresser les

interdits et dissuadent d’accomplir les actes d’obéissance. Au milieu du champ se trouve

l’arbre de l’ignorance d’Allah et du détournement à Son égard. Cet arbre donne ses fruits à

tout instant. Ces fruits sont la perversion, les péchés, la musique, les jeux, la débauche, le fait

d’être influencé par toutes les modes, et de suivre tous ses désirs. Ses autres fruits sont les

soucis, l’angoisse, la tristesse et la douleur, mais ceux là sont dissimulés par le fait que l’âme

est occupée par ses distractions et ses divertissements. Lorsqu’elle sortira de son état

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d’ébriété, elle sera alors en proie à tout souci, angoisse, tristesse, préoccupation et vie pénible.

L’irrigation de cet arbre consiste à suivre ses passions, espérer une longue vie et être

insouciant. Cette demeure est obscure et abandonnée au chaos est vouée à elle même : rien

n’empêche les semeurs de roubles, les animaux, les corrupteurs et les saletés d’y pénétrer.

Gloire à Celui qui a créé la première et la seconde demeure. Quiconque connaît sa demeure, le

rang qu’occupent son locataire et l’importance des trésors, des richesses et des moyens qui s’y

trouvent, pourra profiter de sa vie et de son âme. Quiconque l’ignore, ignore par la même

occasion la réalité de son âme et aura gâché son bonheur. Et c’est d’Allah que provient l’aide.

Les degrés de la connaissance d’Allah

Certaines personnes connaissent Allah ta’ala par le biais de Sa générosité, de Sa munificence

et de Sa bienfaisance. D’autres Le connaissent par le biais de Son pardon, de Son absolution

et de Son indulgence. D’aucuns Le connaissent à travers Sa rigueur et Sa vengeance. Certains

autres Le connaissent par le biais de Sa science et Sa sagesse. D’autres par le biais de Sa

puissance et Sa suprématie. Certains Le connaissent au travers de Sa miséricorde, de Sa bonté,

et de Sa douceur. D’autre Le connaissent par le biais de Sa domination et de Sa possession.

Enfin, certains Le connaissent par le fait qu’Il répond à leurs invocations, les secourt dans la

détresse et subvient à leurs besoins.

Cependant ceux qui Le connaissent le mieux sont ceux qui Le connaissent par le biais de Ses

paroles. En effet, ils découvriront ainsi un Seigneur présentant tous les attributs de la

perfection et les caractéristiques de la magnificence. Rien ne Lui est équivalent et Il est

exempt de tout défaut ou vice. Tous les beaux noms Lui reviennent, tous les attributs parfaits

sont siens. Il fait ce qu’Il veut .Il est au dessus de tout, tout en étant proche. Il est capable de

tout et gère tout. Il ordonne, interdit, et prononce Ses paroles tant religieuses qu’universelles.

Il est plus grand que tout, et plus beau que tout. Il est Le plus clément des miséricordieux, Le

plus puissant des capables et le plus sage des juges. Le coran a ainsi été révélé pour faire

connaître leur Seigneur aux serviteurs, le chemin menant à Lui et le sort réservé, à leur

arrivée, à ceux qui cheminent vers Lui.

Allah ne change pas la situation d’un peuple tant qu’ils ne changent pas

d’eux mêmes

On trouve parmi les fléaux imperceptibles mais répandus , le fait que le serviteur jouisse d’un

bienfait qu’Allah ta’ala Lui a octroyé et qu’Il a choisi pour lui, puis celui ci s’en lasse et

cherche à passer à autre chose, qu’il pense être, tout ignorant qu’il est, meilleure que le

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bienfait dont il jouit actuellement. Son Seigneur a pitié de lui et le laisse donc dans son

bienfait initial. Il l’excuse pour son ignorance et les mauvais choix qu’il fait pour lui même.

Mais lorsque le serviteur est excédé par ce bienfait, s’en irrite, s’en agace et s’en lasse

définitivement, Allah ta’ala le lui retire. Quand le serviteur quitte ce bienfait pour ce qu’il

recherchait, et se rend compte de la différence entre ce dont il jouissait et ce qu’il vit

désormais, il sera alors pris de tourments, de remords et désirera revenir à son bienfait initial.

Quand Allah ta’ala désire le bien et la droiture pour Son serviteur, Il lui fait se rendre compte

que sa situation actuelle est un bienfait de Sa part. Il fait en sorte qu’il s’en contente et lui

inspire de Le remercier pour cela. Si son âme lui insuffle de délaisser ce bienfait pour autre

chose, il consultera alors son Seigneur comme le ferait une personne qui ignore ou se trouve

l’intérêt, incapable de le cerner, s’en remettant totalement à Allah en Lui demandant de faire

le meilleur choix pour lui.

Rien n’est plus néfaste au serviteur que de se lasser du bienfait d’Allah, car il ne le considère

alors plus comme un bienfait, ne remercie plus Allah pour cela ni ne s’en réjouit. Au

contraire, il déteste ce bienfait, s’en plaint, et le considère comme un malheur, alors que c’est

l’un des plus grands bienfaits dont Allah lui ait jamais octroyé. La majorité des gens sont les

ennemis des bienfaits dont Allah leur fait don. Ils ne se rendent pas compte du fait qu’Allah

déverse Ses bienfaits sur eux, et ils s’efforcent donc de les repousser et les rejeter injustement

et par ignorance. Combien de bienfaits se sont acheminés vers l’un d’eux, bienfaits qu’il

s’efforce alors de repousser avec violence. Et combien de bienfaits lui sont parvenus, mais

qu’il s’efforce de rejeter et de faire disparaître injustement et par ignorance. Allah ta’ala dit :

« Allah ne modifie pas un bienfait dont Il a gratifié un peuple avant que celui ci ne

change ce qui est en lui-même. »

(Sourate Al Anfâl verset 53)

« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les gens le composant ne

modifient pas ce qui est en eux-mêmes »

(Sourate Ar Ra’d verset 11)

Il n’y a pas de pire ennemi pour les bienfaits que l’âme du serviteur, qui s’associe à son

propre ennemi (satan) contre sa propre âme. Satan allume le feu brûlant les bienfaits et le

serviteur l’attise. C’est donc le serviteur qui permet à Satan d’allumer le feu, et l’aide en

l’attisant. Lorsque les flammes deviennent envahissantes, il criera :

Au feu ! Et il ne trouvera alors rien de mieux à blâmer que le destin :

Le serviteur étourdi rate toutes les bonnes occasions . Lorsque l’une d’elles lui échappe ,

il blâme le destin .

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La beauté d’Allah ta’ala

Connaître Allah ta’ala par Sa beauté est une des connaissances les plus précieuses et c’est par

elle que l’élite des créatures connaît Allah. Toutes les créatures Le connaissent par le biais de

l’un de Ses attributs. Mais ceux qui Le connaissent le mieux sont ceux qui Le connaissent à

travers Sa perfection, Sa magnificence, et Sa beauté. Rien ne Lui ressemble, à tout point de

vue. Et à supposer que toutes les créatures soient aussi belles que la plus belles des créatures,

et que l’on compare leur beauté interne et externe à la beauté du Seigneur, cette comparaison

serait aussi faible que le rapport existant entre la lueur fragile d’une lampe et la lumière

éclatante du soleil. Pour se figurer Sa beauté, il suffit de savoir que s’Il dévoilait Son visage,

les lumières s’en dégageant brûleraient toutes les créatures que Son regard atteindrait. Pour se

faire une idée de Sa beauté, il suffit de se rappeler que toute beauté interne et externe, dans ce

bas monde ou dans l’au delà est une conséquence de Sa création. Que penser donc de Celui

dont émane cette beauté créée ?

Pour saisir l’ampleur de sa beauté, il suffit de savoir que toute la puissance, la force, la

générosité, la bienfaisance, la science, et la bonté Lui appartiennent. C’est par la lumière de

Son visage que l’obscurité se dissipe, comme l’a dit le prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam

dans l’invocation qu’il a faite à Tâ’if : « Je me réfugie auprès de la lumière de Ton visage par

laquelle l’obscurité se dissipe, et grâce à laquelle les affaires de ce bas monde et de l’au delà

s’équilibrent. »27

.

‘Abd Allah ibn Mas’ûd -qu’Allah l’agrée- a dit : « Il n’y a ni nuit ni jour auprès de votre

Seigneur. La lumière des cieux et de la terre émane de la lumière de Son visage. »

Allah est donc la lumière des cieux et de la terre. Lorsqu’il viendra au jour de la résurrection

pour juger les créatures, la terre resplendira de Sa lumière. Un des noms magnifiques d’Allah

est Al Jamîl (Le beau). Il a d’ailleurs authentiquement été rapporté du Prophète sallallahu

‘alayhi wa sallam qu’il a dit : « Allah est beau et aime la beauté. »28

.

La beauté d’Allah ta’ala se décline en quatre variantes : La beauté de Son être, la beauté de

Ses attributs, la beauté de Ses actes et la beauté de Ses noms. Ainsi, tous Ses noms sont

magnifiques, Ses attributs sont tous parfaits, Ses actes se caractérisent tous par la sagesse, leur

intérêt, leur équité et leur clémence. Quant à la beauté de Son être et de Son essence, Il est Le

seul à la cerner et à la connaitre réellement. Les créatures n’en connaissent que certain aspect,

connaissances dont Il a honoré certains de Ses serviteurs. En effet, cette beauté est préservée

de toute altération, et cachée par la couverture du manteau et du pagne comme l’a rapporté le

prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam au sujet d’Allah qui aurait dit : « La grandeur est Mon

manteau et la magnificence est Mon pagne. »29

. La grandeur étant plus importante et plus

immense, elle est plus à même d’être comparée à un manteau. Allah est en effet le Grand,

l’Elevé, et Il est le Très Haut, l’Immense.

Ibn ‘Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « La beauté de l’essence d’Allah est dissimulée par

Ses attributs, et la beauté des attributs est dissimulé par les actes d’Allah. »

27

Hadîth faible, voir As Silsilah Ad Da’îfah d’al Albanî 2933. 28

Rapporté par Muslim 91. 29

Rapporté par Muslim 2620.

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Que penser alors d’une beauté dissimulé par les attributs de la perfection et cachée par les

caractéristiques de l’immensité et de la magnificence ?

C’est à partir de là que l’on peut partiellement comprendre le sens de la beauté de l’essence

d’Allah. Ainsi, le serviteur se hisse de la connaissance de Ses actes vers celle de Ses attributs,

pour se hisser vers la connaissance de Son être. Quand il prend connaissance d’une partie de

la beauté de Ses actes, il en déduit la beauté de Ses attributs, pour en déduire ensuite la beauté

de Son être.

C’est selon ce principe qu’il apparait clairement que toute la louange revient à Allah ta’ala, et

qu’aucune créature ne peut lui faire suffisamment d’éloges, car Il correspond aux éloges qu’Il

s’est faits Lui même. Il mérite d’être adoré pour ce qu’Il est, d’être aimé pour ce qu’Il est,

d’être remercié pour ce qu’Il est. Allah ta’ala S’aime, fait Ses propres éloges et louanges.

L’amour qu’Il a pour Lui même, les louanges et les éloges qu’Il S’adresse, et l’unicité qu’Il

proclame pour Lui même représentent les louanges, les éloges qu’Il s’est Lui même adressés

et Il est mieux encore que les éloges que Lui adressent Ses créatures. Et de la même manière

qu’Allah S’aime Lui même, Il aime aussi Ses attributs et Ses actes. Tous Ses actes sont donc

bons et aimables, même si leurs conséquences Lui sont parfois détestables et exécrable.

Aucun de Ses actes ne Lui est détestable et haïssable, et aucun être ne mérite d’être aimé et

loué pour ce qu’il est si ce n’est Lui. Concernant ce qui est aimé en dehors de Lui, si cet

amour découle de l’amour que l’on a pour Allah, en ce sens que l’on aime pour Allah, alors

c’est un amour valide. Sinon, c’est un amour invalide. Voilà la réalité du caractère d’Allah.

En effet, le Dieu véritable est Celui qui est aimé et loué pour ce qu’Il est. Mais qu’en est-il si

en plus de cela ce Dieu est Bienfaisant, Bienfaiteur, Indulgent, Magnanime, Clément, Bon et

Miséricordieux ??

Le serviteur doit donc savoir qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah. Il doit

L’aimer et Le louer pour ce qu’Il est et pour sa perfection. Il doit savoir Qu’Il n’y a de

véritable bienfaiteur, déversant toutes sortes de bienfaits tant apparents que cachés, si ce n’est

Lui. Il L’aimera donc pour Sa bienfaisance et Sa bonté, et Le louera pour cela. Il L’aimera

ainsi pour ces deux aspects. Et de même que rien ne Lui est semblable, aucun amour n’est

comparable au Sien. Or l’amour associé à l’humilité est la définition même de l’adoration

pour laquelle les créatures ont été créées. L’adoration est l’amour le plus total couplé à

l’humilité la plus totale. Or cela ne peut être voué qu’à Allah ta’ala, et Lui associer qui que ce

soit en cela est la forme de polythéisme qu’Allah ne pardonne pas, et pour laquelle Il

n’accepte pas les actes des polythéistes.

La louange d’Allah inclut deux choses : l’évocation de Ses mérites et de Ses attributs parfaits,

et l’amour d’Allah qui en découle. Quiconque évoque les splendeurs d’Allah sans l’aimer ne

l’aura pas loué. Et quiconque L’aime sans évoquer Ses splendeurs ne L’aura pas loué. Les

deux notions doivent donc être présentes. Allah loue Son être par Lui même, et par le biais

des louanges qu’Il inspire à Ses anges, Ses prophètes, Ses messagers et Ses serviteurs

croyants. Allah Se loue donc par ces deux moyens. En effet, les éloges émanant de Ses

créatures le sont par Sa volonté, Sa permission et Son décret, car c’est Lui qui a fait que le

louangeur Le loue, que le soumis se soumette, que le prieur prie et que le repentant se repente.

C’est de Lui que viennent les bienfaits et vers Lui qu’ils reviennent. Ses bienfaits émanent de

Lui par Sa louange et Lui reviennent par Sa louange .C’est Lui qui inspire à Son serviteur de

se repentir et Il s’en réjouit pourtant de la meilleur des façons, bien que ce repentir soit le

résultat de Sa grâce et de Sa bonté. Il inspire à Son serviteur de Lui obéir, Il l’aide en cela puis

l’en récompense, alors que cet acte d’obéissance est le résultat de Sa grâce et de Sa

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générosité. Allah ta’ala Se passe de tout le monde de tout point de vue, alors que les créatures

ne peuvent se passer de Lui, serait ce pour la moindre des choses. Le serviteur a besoin

d’Allah par essence, tant dans les causes que dans les objectifs. Car ce qui se fait sans l’aide

d’Allah ne peut aboutir, et ce qui ne se fait pas pour Lui est inutile.

Allah est beau et aime la beauté

Concernant la parole du Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam : « Allah est beau et aime la

beauté »30

, ce hadith englobe la beauté vestimentaire, sujet du hadith en question, mais

englobe aussi, vu la portée générale du propos, la beauté de toute chose, comme dans l’autre

hadith : « Allah est propre et aime la propreté »31

Il est aussi authentiquement rapporté que le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit :

« Allah est bon et n’accepte que ce qui est bon. »32

. On trouve également dans les sunans le

hadith suivant :

« Allah aime voir les effets de Ses bienfaits sur Son serviteur. »33

. On y trouve aussi

d’après Abû al Ahwas Al Juchamî -qu’Allah l’agrée- : « Le Prophète me vit habillé en

haillons et me dit : Possèdes-tu quelque bien ?

Je répondis : Oui.

Il me dit : Quel type de bien ?

Je lui dis : Toutes les sortes de biens dont Allah m’a fait don, chameaux, ovins….

Le Prophète sallallahu alayhi wa sallam me dit : Fais donc en sorte que les effets des

bienfaits et de la grâce d’Allah apparaissent sur toi. »34

.

Allah ta’ala aime donc voir apparaître les effets de Ses bienfaits sur Son serviteur, car cela

participe de la beauté qu’Il aime, et c’est une façon de Le remercier pour Ses bienfaits. Or la

gratitude est une beauté interne, et Allah aime voir se manifester la beauté apparente par le

bienfait, et la beauté interne par la gratitude. Allah aimant la beauté, c’est la raison pour

laquelle Il a fait descendre pour Ses serviteurs vêtements et parures qui embellissent leur

apparence, et piété qui embellît leur for intérieur. Il a ainsi dit :

30

Rapporté par Muslim 91. 31

Hadith faible voir Jilbâb al Mar’ah al Muslimah d’Al Albanî page 197. 32

Rapporté par Muslim 1015. 33

Rapporté par At Tirmidhî 2819 est authentifié par Al Albanî dans sahih Sunan At Tirmidhî. 34

Hadith authentique voir Mishkât al Masâbîh d’Al Albanî 4278.

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« O enfants d’Adam ! Nous avons fait descendre sur vous des vêtements pour cacher

votre nudité, ainsi que des parures … Mais le vêtement de la piété, voilà qui est

meilleur. »

(Sourate al A’râf verset 26)

Allah ta’ala a dit au sujet des gens du paradis :

« Il leur fera rencontrer splendeur et joie, et les rétribuera pour ce qu’ils auront enduré,

en leur donnant le paradis et des vêtements de soie. »

(Sourate Al Insân verset 11)

Allah a donc embelli leur visage par la splendeur, leur for intérieur par la joie, et leur corps

par la soie.

Parallèlement au fait qu’Allah aime la beauté des paroles, des actes, des vêtements et de

l’apparence, Il déteste tout ce qui est laid, qu’il s’agisse des paroles, des actes, des vêtements

ou de l’apparence.

Il déteste donc la laideur et ses adeptes et aime la beauté et ses adeptes.

Cependant, deux groupes se sont égarés concernant cette notion. Le premier affirme : Tout ce

qu’Allah a créé est beau. Il aime donc tout ce qu’Il a créé. Nous aimons par conséquent tout

ce qu’Il a créé et n’en haïssons rien. Toute personne qui sait que les créatures sont Son œuvre

considérera qu’elles sont toutes belles. Un de leur poète a même dit :

Lorsque tu vois les créatures comme elles sont, tu te rends compte que tout ce qui existe est

beau.

Pour appuyer leur argumentation, les adeptes de cette pensée se sont basés sur la parole

d’Allah :

« Allah qui a tout créé de la meilleure façon. »

(Sourate as Sajdah verset 7)

« Telle est l’œuvre d’Allah qui a tout façonné à la perfection. »

(Sourate An Naml verset 88)

« Tu ne vois aucune disproportion en la création du Tout Miséricordieux. »

(Sourate Al Mulk verset 3)

Aux yeux de ce groupe, l’homme le plus savant est celui qui voit la beauté en toute chose et

considère que rien de ce qui existe n’est laid.

Mais en réalité, ces gens n’éprouvent plus aucune jalousie dans leur cœur pour Allah ta’ala, et

considèrent que tout mâle ou femelle représente la beauté qu’Allah aime. Et ils prétendent

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alors adorer Allah par les turpitudes. Certains vont même jusqu’à dire que leur divinité se

manifeste sous l’apparence de leur partenaire et s’incarne en lui. S’il s’agit de panthéistes, ils

diront que leur partenaire est une manifestation de la vérité, qu’ils nommeront

« manifestations de la beauté ».

Il est un deuxième groupe qui est l’opposé du groupe cité plus haut, et qui affirme : Allah

ta’ala a blâmé la beauté apparente, les grandes taille et les proportions physique idéales. Il a

ainsi dit au sujet des hypocrites :

« Et quand tu les vois, leurs corps t’émerveillent. »

(Sourate al Munâfiqûn verset 4)

« Combien de générations, avant eux, avons Nous fait périr, qui les surpassaient en biens

(athâthan) et en apparence (ri’yan) ? »

(Sourate Maryam verset 74)

Al Hassan -qu’Allah l’agrée- a dit : « Ri’yan désigne l’apparence. » Et on trouve dans sahih

Muslim que le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit : « Allah ne regarde ni votre

apparence ni vos biens, mais Il regarde plutôt vos cœurs et vos œuvres. »35

.

Ils affirment : On sait que le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam ici n’a pas nié pour Allah

le fait qu’Il puisse voir leur apparence et leurs biens. Ce qui est nié ici c’est le fait qu’Allah

les regarde avec amour. Ils affirment aussi qu’Allah ta’ala nous a interdit de porter de l’or et

soie, d’utiliser des récipients en or ou en argent qui font pourtant partie des plus belles choses

de ce bas monde. Allah ta’ala a aussi dit :

« Et ne tends point tes yeux vers ce que Nous avons donné comme jouissance temporaire

à certains groupes d’entre eux : c’est un décor de la vie présente par lequel Nous les

éprouvons. »

(Sourate Tâ Hâ verset 131 )

Et le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit : « S’habiller humblement fait partie de la

foi. »36

.

De plus Allah a blâmé les gaspilleurs. Or le gaspillage concerne aussi bien la nourriture et la

boisson que les vêtements.

Pour trancher, nous dirons : La beauté de l’apparence, des vêtements, et de l’accoutrement se

décline en trois catégories : L’une d’elles est louable, l’autre blâmable et la dernière n’est ni

louable ni blâmable.

La beauté louable est celle faite pour Allah ta’ala et qui aide à obéir à Allah, à exécuter Ses

ordres et à répondre à Ses requêtes. Ainsi le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam se faisait

beau pour accueillir les délégations. Il en est de même pour l’armure que l’on porte pour

35

Rapporté par Muslim 2564. 36

Rapporté par Abû Dâwûd 4161 Authentifié par al Albanî dans sahih Sunan Abî Dâwûd.

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combattre, ou le fait de porter de la soie et de se pavaner avec dans une bataille. Tout cela est

louable si fait dans le but de faire triomphé la parole d’Allah, de secourir Sa religion et

d’intimider l’ennemi.

La beauté blâmable est celle faite pour ce bas monde, pour le pouvoir, par vantardise et

orgueil. C’est celle utilisée pour parvenir à l’assouvissement des désirs et qui devient alors un

but en soi et le plus illustre des objectifs du serviteur. En effet, beaucoup de personnes n’ont

d’autre ambition que cela.

La beauté qui n’est ni louable ni blâmable est celle qui ne présente ni les caractéristiques du

premier type de beauté ni celle du second.

Pour conclure nous dirons que ce noble hadith comprend deux fondements importants : le

premier est la connaissance d’Allah et le second est la façon de L’adorer.

Ainsi, il s’agit de connaître Allah ta’ala par le biais de Sa beauté incomparable, et de L’adorer

par les belles paroles, les belles œuvres et le beau comportement qu’Il aime. En effet, Allah

aime lorsque Son serviteur embellît sa langue par la véracité, son cœur par la sincérité,

l’amour, le retour vers Lui et la confiance en Lui, et ses membres par l’obéissance. Il aime

lorsque le serviteur embellit son corps par la manifestation des effets de Ses bienfaits sur ses

vêtements, et par le fait de le purifier de toute impureté concrète et abstraite, de toute saleté et

pilosité détestable, et par le fait de se circoncire et de se tailler les ongles. Le serviteur connaît

ainsi Allah par les attributs de la beauté et se fait connaître de Lui par les belles œuvres, les

belles paroles et le beau comportement. Il le connaîtra donc par la beauté qui est Son attribut,

et L’adorera par la beauté que représente Sa législation et Sa religion. Le hadith mentionne

donc deux fondements : la connaissance et l’adoration.

Une volonté sincère pour des actes sincères

Rien n’est plus bénéfique pour le serviteur que d’être sincère envers son Seigneur en toute

chose, d’être animé d’une volonté sincère, et prouver ainsi sa sincérité à Allah tant dans la

volonté que dans les actes.

Allah ta’ala dit :

« Puis, quand l’affaire est décidée, il serait mieux pour eux de se montrer sincères vis à

vis d’Allah. »

(Sourate Muhammad verset 21).

Le bonheur du serviteur réside donc dans la sincérité de sa volonté et de ses œuvres. Une

volonté sincère consiste à y concentrer toute son attention, à être déterminé sans être en proie

à l’hésitation.

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Il s’agit donc d’une volonté qui n’est pas entachée d’incertitude ou de tergiversations. Si la

volonté est sincère, il ne reste plus qu’à agir sincèrement, c’est à dire faire tout ce qui est en

son pouvoir et fournir tous les efforts possibles pour mener à bien ce que l’on désire

accomplir. Le serviteur ne doit donc pas faillir à la sincérité, tant intérieurement qu’en

apparence. Ainsi, une forte détermination lui évitera de sombrer dans la faiblesse de la

volonté et de l’ambition. Quant à la sincérité dans l’action, elle l’empêchera de succomber à la

fainéantise et l’apathie. Quiconque est sincère avec Allah dans toutes les situations qu’il vit,

Allah ta’ala lui donnera plus que ce qu’Il donne aux autres.

Cette sincérité est une notion composée d’un monothéisme pur et d’une vraie confiance en

Allah. Les hommes les plus sincères sont ceux au monothéisme et à la confiance en Allah les

plus vrais.

La volonté du serviteur

Un Seigneur doué de volonté donne des ordres à un serviteur doué de volonté. S’Il veut, Il

l’assiste, l’aide et lui inspire d’accomplir ce qu’Il lui ordonne. Sinon, Il l’abandonne, le

délaisse, et le voue à sa propre volonté et à son âme. Or de ce second point de vue, le serviteur

ne suivra que ce que lui dictent ses désirs et sa nature .Sa condition humaine est telle qu’il ne

peut désirer que cela. C’est pour cette raison et à cause de sa condition humaine qu’Allah

ta’ala l’a blâmé dans Son livre. Allah n’a fait l’éloge de l’être humain qu’en raison d’une

qualité venant se greffer à sa simple condition humaine, qui est le fait d’être soumis, croyant,

patient, bienfaisant, reconnaissant, pieux, dévot…. Toutes ces qualités viennent se greffer sur

le simple fait qu’il soit humain et doué d’une bonne volonté. De plus, cette bonne volonté

n’est pas suffisante s’il ne lui est pas adjoint quelque chose en plus, à savoir l’assistance

divine. C’est en tout point comparable au fait suivant : il ne suffit pas que l’œil soit

opérationnel pour percevoir les objets, car il a besoin d’une cause supplémentaire, à savoir la

lumière qui est indépendante de l’œil.

Le respect envers Allah ta’ala

Une des plus grandes injustices et preuves d’ignorance consiste à désirer que les gens te

respectent et t’estiment alors que ton cœur est vide de tout respect et estime envers Allah. En

effet, tu as trop de respect et de considération pour les créatures pour leur permettre de te voir

dans une situation (désavantageuse), alors que tu n’éprouves aucune gêne à ce qu’Allah te

voie dans cette même situation. Allah ta’ala a dit :

« Qu’avez vous à ne pas vénérer (waqâr) Allah comme il se doit ? »

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(Sourate Nûh verset 13)

C’est à dire : qu’avez vous à ne pas vous comportez avec Allah ta’ala comme vous vous

comportez avec quelqu’un que vous respectez ? Le mot waqâr désigne la vénération comme

dans le verset :

« Pour que vous croyiez en Allah et en Son messager, que vous l’honoriez, Le vénériez

(tuwaqqirûh), et le glorifiez matin et soir. »

(Sourate al Fath verset 9)

Al Hassan -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit (concernant le verset de la sourate Nûh ) :

« Qu’avez vous à ne pas reconnaitre les droits d’Allah et à ne pas Lui être reconnaissant

? »

Mujâhid -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit quant à lui : « Qu’avez-vous à ne pas

accorder d’importance à la grandeur d’Allah ? »

Ibn Zayd -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Qu’avez-vous à considérer qu’Allah ne

mérite pas obéissance ? »

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Qu’avez-vous à ne pas reconnaître Sa grandeur

comme il se doit ? »

Toutes ces explications se regroupe en une signification commune, à savoir que s’ils

vénéraient Allah ta’ala et reconnaissaient Sa véritable grandeur, ils Lui voueraient un culte

sincère, Lui obéiraient et Lui seraient reconnaissants. En effet, obéir à Allah ta’ala délaisser

les péchés, et éprouver de la pudeur à Son égard dépend de la vénération d’Allah dans le

cœur. C’est pourquoi un de nos pieux prédécesseurs a dit :

« Que la vénération d’Allah dans le cœur de chacun d’entre vous soit telle que vous

éprouviez de la pudeur à mentionner Son nom en présence de ce qu’il est honteux de

mentionner , comme le fait de dire : Qu’Allah enlaidisse le chien , le porc , les ordures

etc … »

Tout cela participe de la vénération d’Allah. Vénérer Allah, c’est aussi ne jamais mettre quoi

que ce soit au même niveau que Lui, que ce soit en termes de propos, comme le fait de dire :

Je jure par Allah et par ta vie ! ou Je n’ai rien d’autre qu’Allah et toi ou Je ferai ce qu’Allah

veut et ce que tu veux, ou en terme d’amour, de révérence et de considération, ou en terme

d’obéissance, au point d’obéir aux ordres et interdits d’une créature comme on obéirait à

Allah, voire plus encore, comme le font les injustes et les dévoyés, ou en terme de crainte et

d’espoir. Vénérer Allah ta’ala, c’est aussi ne pas le considérer comme le plus méprisable des

observateurs en se permettant de faire des péchés en secret, ne pas négliger son droit en

pensant qu’Il S’en désistera par le pardon et ne pas lui accorder un intérêts secondaire en

donnant priorité aux droits des créatures sur les siens. C’est aussi ne pas se mettre du côté des

gens quand ils sont du côté opposé à celui d’Allah et de Son messager. Vénérer Allah, c’est

aussi refuser de n’offrir à Allah que gestes et paroles durant l’adoration sans que le cœur et

l’âme n’y soient, alors que l’on donne tout son cœur et sa concentration aux créatures lorsque

l’on discute avec elles. C’est aussi ne pas donner priorité à ses propres désirs sur ceux de son

Seigneur

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Tout ceci dénote un manque de vénération d’Allah dans le cœur. Or quiconque présente un tel

manque, Allah ta’ala ne fera pas naître respect et vénération pour lui dans le cœur des gens. Il

fera même en sorte que le respect et la vénération pour lui disparaissent complètement de leur

cœur. S’il arrive qu’ils le respectent de crainte qu’il ne leur fasse du mal, ce sera là un respect

plein de haine et non un respect plein d’amour et de vénération.

Vénérer Allah ta’ala, c’est aussi éprouver de la pudeur à ce qu’Allah scrute ce qu’il y a dans

nos pensées secrètes et notre conscience et y voie des choses qu’Il déteste. C’est aussi

éprouver plus de pudeur envers Allah quand on est seul que celle éprouvée en présence de

personnalités importantes.

En bref, celui qui ne respecte pas Allah, Sa parole, la science et la sagesse qu’Il lui a donnée,

comment peut il oser demander aux gens de le respecter et avoir de l’estime pour lui ?!

Le Coran, la science et les paroles du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam sont des attachés

émanant d’Allah : Ils sont un rappel, une dissuasion et une menace qui te parviennent, la

vieillesse aussi est une menace, un avertissement et un réveil qui ne te quitte pas. Pourtant, tu

n’es pas touché par ce qui te parvient, et tu ne te sens pas concerné par les conseils de ce qui

ne te quitte pourtant jamais. Et malgré tout cela, tu demandes qu’on te respecte et vénère ??

Tu es semblable, à une personne touchée par une calamité, mais dont le malheur n’a aucune

influence sur elle, tant en terme de rappel que de menace, et qui pourtant demande à autrui de

tirer une leçon et une morale de son propre malheur. Les coups ne lui ont été d’aucune utilité

en termes de dissuasion, mais il demande aux autres d’être dissuadés par le simple fait

d’observer les traces de coups.

Quiconque entend parler des châtiments, punitions et signes qui ont frappé autrui n’est pas

comparable à celui qui les a vus de ses propres yeux chez autrui. Mais que penser alors de

celui qui les a vus en lui même ?

« Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes. »

(Sourate fussilat verset 53)

Les signes d’Allah dans l’univers sont perçus par l’ouïe et connus. Quant aux signes en soi

même, ils sont perçus par la vue et observés. Qu’Allah nous protège donc de l’abandon.

Allah ta’ala dit :

« Ceux contre qui la parole ( la menace) de ton Seigneur se réalisera ne croiront pas ,

même si tous les signes leur parvenaient , jusqu’à ce qu’ils voient le châtiment

douloureux. »

(Sourate Yûnus verset 96)

« Et si Nous faisions descendre les anges vers eux, (comme ils l’avaient proposé) si les

morts leur parlaient, et si Nous rassemblions toute chose devant eux, ils ne croiraient

que si Allah veut. »

(Sourate al An’âm verset 111)

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Un être raisonnable assisté par Allah ta’ala tire des leçons d’événements moindre que cela. Il

complète ses carences physiques par les mérites de son bon comportement et ses bonnes

œuvres. Toutes les fois que les souffrances de la maladie laissent des traces sur son corps,

elles laissent aussi des traces de foi dans son cœur. Plus sa force physique faiblit et plus sa foi,

sa certitude, son désir de rencontrer Allah et de l’au delà se renforcent. Si le serviteur ne se

comporte pas ainsi, la mort est préférable pour lui, car celle ci lui permet de mettre un terme à

sa souffrance et à la détérioration de sa santé, contrairement au fait de vivre longtemps à

supporter ces carences et ces déficiences physique, ce qui ne fera qu’augmenter la douleur, les

soucis, l’angoisse et le désarroi. Une longue vie est désirable et bénéfique dès lors qu’elle

donne l’occasion de se rappeler d’Allah, de rattraper le temps perdue, de profiter des

occasions pour l’adoration, et de se repentir sincèrement, comme l’a dit Allah ta’ala :

« Ne vous avons Nous pas donné une vie assez longue pour que celui qui réfléchit

réfléchisse ? »

(Sourate Fâtir verset 37).

Or celui qu’une vie longue et durable ne pousse pas à corriger ses défauts, à rattraper les

erreurs du passé, à profiter du reste de ses jours pour revivifier son cœur et obtenir ainsi les

délices éternels, sa vie ne présente alors aucun bien.

En effet, le serviteur est constamment en voyage, qui le mènera soit au paradis soit en enfer.

Si sa vie est longue et remplie de bonnes actions, la longueur de son voyage ne sera

qu’augmentation de délices et de plaisirs (dans l’au delà). En effet, plus le voyage est long et

plus le désir est fort et ardent. En revanche, si la vie du serviteur est longue et remplie de

mauvaises actions, la longueur du voyage ne fera qu’augmenter sa douleur, son tourment, et

l’entrainera vers le bas. En effet, le voyageur soit gravit une pente, soit en descend. On trouve

dans un hadith du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam : « Le meilleur d’entre vous est

celui dont la vie est longue et dont les œuvres ne font que s’améliorer. Et le pire d’entre

vous est celui dont la vie est longue et dont les œuvres ne font qu’empirer. »37

Quand une personne aspirant sincèrement à l’au delà voit sa santé décliner, elle en profite

pour fortifier son cœur et son âme. Quand elle perd un bien de ce bas monde, elle le considère

comme une augmentation de sa récompense dans l’au delà. Lorsqu’elle est privée de certains

de ses plaisirs terrestres, elle considérera que ses plaisirs dans l’au delà n’en seront que

décuplés. Quand les soucis, la tristesse, l’angoisse l’atteignent, elle considère que sa joie n’en

sera que plus intense dans l’au delà. Si la diminution de sa force physique, de ses biens

matériels, de ses plaisirs, de sa notoriété, et de son autorité ne font qu’augmenter et fructifier

sa récompense dans l’au delà, ce sera alors une miséricorde et un bien pour elle. Dans le cas

contraire, ce ne sera que privation et châtiment pour avoir commis des péchés apparents ou

internes, ou pour avoir délaissé des obligations apparentes ou interne. En effet, le fait d’être

privé des biens de ce bas monde et de l’au delà provient de l’une de ces quatre causes. Et c’est

Allah qui accorde assistance.

37

Rapporté par At Tirmidhî 2329 authentifié par Al Albanî dans sahîh Sunan at Tirmidhî.

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La vie est une route pour voyageurs

Depuis qu’ils ont été créés, les hommes n’ont cessé d’être en voyage, qui aboutira soit au

paradis soit en enfer. L’homme raisonnable sait que le voyage est semé d’embûches et de

dangers, et il est insensé d’y rechercher délices, plaisir et repos, car cela n’aura lieu qu’à la fin

du voyage. On sait bien aussi que chaque pas et chaque instant du voyage se succèdent

inexorablement, de la même manière que le voyageur ne cesse d’avancer. Et il est établi que

le serviteur est dans la situation d’un voyageur et doit donc préparer les vivres qui lui

permettront d’arriver à bon port. S’il fait une halte, dort ou se repose, c’est pour mieux

repartir par la suite.

La contemplation

Les sages sont d’avis que s’occuper de la contemplation plutôt que de cheminer secrètement

avec détermination marque un coup d’arrêt. En effet, si le serviteur a pour habitude

d’accomplir des œuvres apparentes ou cachées, d’augmenter sa connaissance d’Allah et les

particularités de sa foi, ces dernières œuvres seront prioritaires par rapport à la contemplation.

L’esprit humain sera ressuscité selon l’état dans lequel il est décédé, que ce soit en termes

d’œuvres, de connaissances, d’ambition ou de volonté. De même, le corps sera ressuscité

selon l’acte qu’il accomplissait lors de son décès qu’il soit bon ou mauvais. C’est en passant

dans l’autre monde que l’on se rend compte de cela.

Plus ton cœur est proche d’Allah ta’ala et plus tu t’éloigne de la compagnie des hommes et de

leur côtoiement. Plus tu dissimules tes secrets et tes intensions, et plus tu les préserve. Mais

tout ceci repose sur un monothéisme sain, et une connaissance correcte du chemin à suivre,

une volonté saine et des actes valides.

Prends garde au fait que les gens t’apprécient et s’orientent vers toi, car ils risqueraient de

découvrir tes intensions et c’est là le plus grand des fléaux.

Les brèches par lesquelles Satan s’introduit

Toute personne raisonnable sait que Satan ne peut parvenir à elle si ce n’est par trois brèches :

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La première : le surplus et le gaspillage, qui consiste à se procurer plus de choses que le

strict nécessaire Il restera alors du surplus, qui est la part de Satan et la brèche par laquelle il

s’introduit jusqu’a atteindre le cœur. Comment colmater cette brèche ?? En évitant

d’accorder à son âme ce qu’elle désire en totalité , qu’il s’agisse de nourriture , de sommeil ,

de plaisir ou de repos . En fermant cette porte, tu t’assureras que l’ennemi ne pourra s’y

introduire.

La seconde : l’insouciance. En effet, celui qui mentionne Allah ta’ala est protégé par la

citadelle du rappel d’Allah. Lorsqu’il sombre dans l’insouciance, le serviteur ouvre une porte

de la citadelle par laquelle l’ennemi s’introduira. Il deviendra alors très difficile de l’en faire

sortir.

La troisième : S’occuper de ce qui ne la regarde pas, de tout point de vue.

Le chemin du succès

Quiconque cherche à cheminer vers Allah ta’ala et la vie dernière, ou même vers une

quelconque science, compétence, ou responsabilité, et désire devenir une référence en la

matière de sorte qu’on le prenne comme modèle, a besoin de s’armer de courage et de

témérité. Il doit maîtriser son imagination et ne pas subir l’autorité de ses illusions. Il doit

faire fi de toute autre chose que son objectif. Il doit ardemment désirer le but de sa quête,

connaître le chemin l’y menant et les voies qui l’en éloignent. Il doit être ambitieux et

imperturbable. Aucune critique, aucun blâme ne doit le distraire de sa quête. Il doit être

silencieux, réfléchi, et ne doit pas être influencé par le plaisir que procurent les éloges, ni par

la douleur que causent les critiques. Il doit mettre en œuvre tout ce dont il a besoin pour

mener sa mission à bien. Les obstacles ne le font pas trembler. La patience est son slogan et la

fatigue son repos. Il doit aimer les nobles caractères et ménager son temps. Il ne fréquente les

gens qu’avec précaution, comme l’oiseau qui picorerait des graines au milieu de la foule. Il

doit être animé par le désir et la crainte, en espérant récolter les fruits de son succès qui le

distinguerait des êtres de son espèce. Aucun de ses cinq sens ne doit être utilisé à mauvais

escient, et ses pensées ne doivent pas se perdre dans la contemplation des catégories de

créatures.

Tout cela repose sur le fait de renoncer aux habitudes et de casser les chaînes empêchant

d’atteindre le but escompté. Chez le commun des hommes, se comporter avec bienséance

malgré le voile séparant d’Allah est préférable au fait de délaisser la bienséance bien que le

voile soit levé.

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La meilleur façon de mentionner Allah

Parmi ceux qui mentionnent Allah ta’ala, certains commencent par mentionner Allah avec la

langue, bien que leur cœur soit distrait. Ils ne cessent de Le mentionner jusqu’à ce que le cœur

reprenne conscience, et c’est alors que cœur et langue mentionnent Allah en harmonie.

D’autres ne sont pas de cet avis, et se refusent à commencer à mentionner Allah alors que leur

cœur est distrait. Ils font donc silence jusqu’à ce que leur cœur se concentre. Ils commencent

ensuite à mentionner Allah par le cœur qui lorsque la mention d’Allah prend de l’ampleur en

eux, est suivi par la langue, et c’est alors que cœur et langue mentionnent Allah en harmonie.

Pour les premiers, la mention d’Allah se transmet de la langue vers le cœur. Pour les autres,

elle se transmet du cœur vers la langue, sans que jamais le cœur ne s’en départe. Ils font donc

d’abord silence jusqu’à ce que la mention d’Allah apparaisse dans leur cœur, et c’est alors que

celui ci se met à mentionner Allah. La mention du cœur se propage ensuite vers la langue, et

ces serviteurs se plongent dans la mention d’Allah jusqu’à ce que tout leur corps y participe.

La meilleure façon de mentionner Allah et la plus bénéfique est celle à laquelle participent

cœur et langue, qui fait partie des formules de rappel enseignées par le Prophète sallallahu

‘alayhi wa sallam et dont le serviteur comprend la signification et la portée.

La plus bénéfique et la plus néfaste des personnes

La plus bénéfique des personnes est un homme qui te donne l’occasion de semer en lui le bien

ou d’être bienfaisant envers lui. En cela, il est la meilleure des aides te permettant d’accéder à

tes intérêts et à ton amélioration. En vérité, les bénéfices que tu tires de lui sont équivalents à

ceux qu’il tire de toi, si ce n’est plus. La plus néfaste des personnes est celle qui te donne

l’occasion par son biais de désobéir à Allah, car elle te pousse en fait vers ce qui te sera

nuisible et dégradera ta situation.

Le plaisir interdit

Le plaisir interdit est entaché de laideur lorsque l’on y goûte, et donne naissance à de la

douleur après y avoir goûté. Lorsque le désir de goûter au plaisir interdit se fait envahissant,

pense alors au fait que ce plaisir est éphémère, mais que sa laideur et la douleur engendrée

persisteront. Compare donc les deux situations et évalue la différence entre elles.

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Se fatiguer à obéir à Allah ta’ala est orné de beauté et fait naitre plaisir et bien être. Si ton

âme considère lourde l’adoration, pense donc au fait que l’adoration est éphémère, mais que

sa beauté, le plaisir et la joie engendrés perdurent. Compare les deux situations et donne

préférence au meilleur plutôt qu’au moindre. Si la cause (l’adoration) te fait souffrir,

contemple alors la joie, le bonheur et le plaisir qui en sont la conséquence, et la souffrance te

paraîtra plus facile à supporter.

Si délaisser un plaisir interdit te fait souffrir, contemple la souffrance qui découle de

l’assouvissement de ton désir et compare les deux douleurs.

De deux intérêts, la raison humaine a pour particularité de choisir le plus important, quitte à

délaisser l’intérêt moindre. Et de deux douleurs, elle choisit la moindre pour éviter le pire.

Tout ceci exige de connaitre les causes des choses et leurs conséquences, ce qui nécessite

d’être doté d’une raison qui sait choisir celles d’entre elles qui présentent le plus d’intérêt.

Quiconque sait préserver une part de raison et de science suffisantes choisira et préférera ce

qui présente le plus d’intérêt. Ceux qui souffrent d’un manque de raison et de science, ou de

l’un des deux, choisiront l’inverse. Et quiconque médite sur ce bas monde et sur l’au delà

saura qu’aucun des deux ne s’acquiert si ce n’est par le labeur. Il faut donc supporter le labeur

permettant d’accéder au meilleur et au plus durable des deux mondes.

Tout membre du corps est concerné par un ordre et un interdit

Pour chaque membre du corps, Allah ta’ala a imposé un ordre et un interdit. Pour chacun

d’entre eux, Allah a accordé un bienfait, et le serviteur en retire intérêt et plaisir. S’il respecte

l’ordre d’Allah concernant un membre et s’éloigne de son interdit, il aura alors rempli son

devoir de reconnaissance envers Allah pour le bienfait accordé à ce même membre .Par ce

moyen, le serviteur ne fait qu’augmenter l’intérêt et le plaisir qu’il en retire. Si en revanche le

serviteur se refuse à respecter l’ordre et l’interdits liés à un membre en particulier, Allah

l’empêchera de tirer profit de ce membre ci et fera de lui une des plus importantes causes de

douleur et de souffrance.

Pour chaque instant qui s’écoule, Allah ta’ala a imposé à Son serviteur une adoration

particulière qui le fait avancer et le rapproche de Lui. Si le serviteur occupe son temps par

l’adoration du moment, il avancera vers son Seigneur. Si en revanche il l’occupe par

l’assouvissement d’une passion, par le repos et l’inactivité, il reculera. Le serviteur ne cesse

d’avancer ou de reculer, et il n’y a jamais de pause dans le cheminement vers Allah.

Allah ta’ala dit :

« Pour qui d’entre vous, veut avancer ou reculer. »

(Sourate Al Muddaththir verset 37)

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Le groupe du paradis et le groupe de l’enfer

Allah ta’ala a articulé Sa création autour des ordres, des interdits, du don et de la privation.

Les créatures se sont alors divisées en deux groupes : un groupe qui a opposé le délaissement

à Ses ordres, la transgression à Ses interdits, l’ingratitude à Ses dons, et le ressentiment à Sa

privation. Ceux là sont Ses ennemis, et leur inimitié est proportionnelle à l’ampleur des actes

précités. L’autre groupe a dit : Nous ne sommes que Tes serviteurs. Si tu nous donnes un

ordre, nous nous empressons de T’obéir. Si Tu nous interdis quelque chose, nous empêchons

notre âme et lui défendons de transgresser cet interdit. Si Tu nous fais don de Tes largesses,

nous Te louons et Te remercions. Si Tu nous prives de Ta grâce, nous T’implorons et Te

mentionnons.

Rien ne sépare ce dernier groupe du paradis si ce n’est le voile de la vie d’ici bas. Quand la

mort le déchirera, ils se rendront vers les délices éternels et les réjouissances. Quant au

premier groupe, rien ne les sépare de l’enfer si ce n’est le voile de la vie d’ici bas . Quand la

mort le déchirera, ils se rendront vers les souffrances et la douleur.

Si les armées de ce bas monde et de l’au delà s’entrechoquent dans ton cœur, et que tu désires

savoir à quel groupe tu appartiens, observe donc pour qui tu penches et avec qui tu combats,

car tu ne peux rester indécis entre les deux armées, et tu dois inévitablement rejoindre l’une

d’elles.

Les gens du premier groupe maîtrisent leurs passions et s’y opposent. Ils demandent conseil à

leur raison et la concertent. Ils vident leur cœur pour ne penser qu’à ce pour quoi ils ont été

créés. Ils consacrent leurs membres à l’exécution de ce qu’Allah ta’ala leur a imposé, et

occupent leur temps par ce qui meublera leurs demeures dans l’au delà.

Ils prennent de vitesse la mort en s’empressant d’accomplir de bonnes œuvres. Ils habitent ce

bas monde mais leurs cœurs sont déjà en voyage vers l’au delà. Ils élisent résidence dans l’au

delà avant même d’y être. Ils se soucient d’Allah aussi intensément qu’ils ont besoin de Lui,

et œuvrent pour l’au delà proportionnellement au temps qu’ils y séjourneront. Allah ta’ala

leur fait goûter par avance aux délices et à la brise du paradis, en les honorant de Sa

compagnie, et en faisant tendre leurs cœurs vers Lui. Il fait aussi en sorte que leurs cœurs

s’unissent dans l’amour d’Allah et le désir de Le rencontrer. Il les fait se délecter de Sa

proximité et vide leur cœur de l’amour des biens de ce bas monde, des soucis et de la tristesse

éprouvée lorsqu’ils leur échappent, de l’angoisse éprouvée à l’idée de les perdre, sentiments

dont Il a empli les cœurs des gens de l’autre groupe. Ceux du premier groupe trouvent alors

facile ce que les nantis considèrent difficile. Ils s’accommodent de ce que les ignorants ne

peuvent supporter. Leurs corps sont dans ce bas monde mais leurs âmes sont auprès de la

Haute Compagnie.

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Quelques caractéristiques de l’unicité d’Allah

L’unicité d’Allah (Tawhid) est la plus subtile des choses, la plus pure, la plus propre et la plus

limpide. La moindre des choses l’enlaidit, la souille et influe sur elle. Elle est comparable à un

habit d’un blanc des plus éclatant que la moindre tâche souillerait, ou comme un miroir d’une

extrême limpidité et sur lequel la moindre des choses déteindrait. C’est pour cette raison que

le Tawhîd peut être perturbé par un simple regard, une simple parole, ou un désir caché. Le

serviteur devra alors s’empresser de supprimer cet effet par son contraire. Autrement, cet effet

s’impose, devient une habitude et l’enlever se révélera difficile.

Certain effets et habitude qui influent sur le Tawhîd se contractent facilement mais

disparaissent tout aussi vite. D’autres se contractent facilement mais disparaissent lentement.

D’autres enfin se contractent difficilement et disparaissent rapidement.

Cependant, certains personnes présentent un Tawhîd fort et puissant, dans lequel viennent se

noyer beaucoup des effets susmentionnés. Ils s’y dissolvent comme le feraient de petites

impuretés et saletés dans une grande quantité d’eau. Ceux dont le Tawhîd est de moindre

importance se laissent alors trompés, et pensent pouvoir entacher leur faible Tawhîd comme le

feraient ceux dont le Tawhid est fort et puissant. Mais les effets néfastes laisseront alors des

traces bien plus visibles encore sur leur faible Tawhîd que sur le Tawhîd important.

En outre, celui dont le Tawhid est limpide y remarquera la présence de taches plus facilement

encore que celui dont le Tawhid n’est pas aussi clair. Le premier effacera alors ces taches,

contrairement au second qui ne s’est pas même rendu compte de leur présence.

De plus, si la force de la foi et du Tawhîd est intense, elle supprimera les éléments néfastes et

les dominera, contrairement à une force faible.

Outre cela, on est beaucoup plus indulgent envers celui dont les qualités sont tellement

nombreuses qu’elles éclipsent ses défauts, qu’envers celui qui a les mêmes défauts mais qui

ne présente pas les mêmes qualités, comme l’a dit le poète :

Et lorsque l’être aimé commet une seule erreur

Toutes ses qualités témoignent en sa faveur.

Autre chose : une intention sincère, une volonté forte, et une soumission complète

transforment les effets passagers et les éléments étrangers au Tawhîd pour en faire des

éléments positifs. De même que le mensonge, une mauvaise intention et une faible soumission

transforment les paroles et les actes louables en éléments négatifs. C’est comme l’effet

constaté des aliments avariés qui influent de manière négative sur les bons aliments.

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Allah ne rassemble pas Ses trésors dans un cœur ou se trouve autre que Lui

Si délaisser les désirs interdits pour Allah permet d’échapper au châtiment divin et d’accéder

à Sa miséricorde, il reste que les trésors d’Allah, les richesses du bien, le plaisir de Sa

compagnie, le désir ardent de Le rencontrer, la joie et le bonheur de Le mentionner, ne

peuvent être présents dans un cœur ou se trouve autre que Lui, même si ce cœur appartient à

un adorateur, ascète et savant. En effet, Allah ta’ala S’est refusé à placer Ses trésors dans un

cœur ou se trouve autre que Lui, et dont l’ambition est placée ailleurs qu’en Lui. Allah place

Ses trésors dans le cœur de celui qui considère que la pauvreté est richesse avec Allah, que la

richesse est pauvreté sans Lui, que l’honneur est humiliation sans Lui, que l’humiliation est

honneur avec Lui, que les délices sont un supplice sans Lui, et que les supplices sont un délice

avec Lui. Plus généralement, Allah ta’ala place Ses trésors dans le cœur de celui qui ne se

voit pas vivre autrement qu’avec Allah et par Lui, et qui voit la mort, la douleur, les soucis,

l’angoisse et la tristesse dans le fait de ne pas être proche de Lui. Cette personne se délectera

alors dans deux paradis : Un paradis terrestre qui lui est offert à l’avance et un paradis dans

l’au delà.

Le retour vers Allah et le recueillement

Le retour vers Allah ta’ala consiste à ce que le cœur se recueille pour Allah, comme le corps

qui se recueille dans la mosquée en retraite pieuse, sans la quitter. Le recueillement consiste à

ce que le cœur se consacre à l’amour d’Allah, à la mention de Son nom par révérence et

considération. Il consiste aussi à ce que les membres du corps se consacrent à Lui obéir. Celui

dont le cœur ne se consacre pas uniquement à Allah, verra son cœur se consacrer aux diverses

idoles (Tamâthîl), comme l’a dit le maître des monothéistes purs Abraham à son peuple :

« Que sont ces statues (Tamâthîl) devant lesquelles vous vous recueillez ? »

(Sourate Al Anbiyâ’ verset 52)

Abraham paix sur lui et son peuple se sont donc partagé le recueillement : la part de son

peuple consistait à se recueillir devant les statues, et la sienne consistait à se recueillir devant

le Seigneur Illustre. Tamâthîl est le pluriel du mot Timthâl qui désigne toute image

représentée. Le fait que le cœur s’attache à autre qu’Allah, s’occupe d’un autre que Lui et

tende vers autre que Lui est une forme de recueillement face aux idoles qui sont apparus dans

le cœur. C’est en tout point comparable au fait de se recueillir devant les idoles que sont les

statues. C’est ainsi que le polythéisme des adorateurs de statues consiste à ce que leur cœur,

leur ambition et leur volonté se consacrent à leurs idoles. S’il apparaît dans le cœur des idoles

qui en prennent possession et l’asservissent au point que le cœur se consacre à elles, ce sera

comparable au recueillement des polythéistes devant leurs statues. C’est pour cette raison que

le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a utilisé le terme « esclave », pour désigner celui

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dont le cœur se consacre à autre qu’Allah et a invoqué Allah ta’ala contre lui pour qu’il soit

damné et que tous ses projets se retournent contre lui.

Il sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit : « Que soit damné l’esclave de l’or ! Que soit damné

l’esclave de l’argent ! Qu’il soit damné et que tous ses projets se retournent contre lui,

au point de ne pouvoir extirper une épine plantée dans sa chair ! »38

.

Le cheminement vers Allah

Les gens dans ce bas monde sont tous en voyage. Or tout voyageur se dirige vers sa

destination et élit résidence auprès de qui l’apprécie. Celui qui recherche Allah et l’au delà se

dirige en fait vers Allah durant son voyage et élira résidence auprès de Lui quand il arrivera à

destination. Voilà donc son ambition, que ce soit durant son voyage ou lorsqu’il s’achève.

« O toi, âme apaisée retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée, entre donc parmi

Mes serviteurs, et entre dans Mon paradis. »

(Sourate Al Fajr verset 27-30)

Et la femme de Pharaon a dit :

« Seigneur, construit moi auprès de Toi une maison au paradis. »

(Sourate At Tahrîm verset 11)

Elle a donc demandé que la maison soit auprès d’Allah avant de demander qu’elle soit au

paradis, car le voisinage est plus important que la maison en soi.

Le cri s’échappant de ceux qui écoutent le Coran

Le cri s’échappant de ceux qui écoutent le Coran ou autre chose peut être dû à divers facteurs

:

Le premier : Il se peut que la personne atteigne, alors qu’elle écoute le Coran, un degré de foi

qui n’est pas le sien et qui provoque en elle une véritable secousse laissant échapper un cri. Il

s’agit alors d’un cri de désir.

38

Rapporté par Al Boukhârî 2486.

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Le second : Il se peut qu’elle se remémore un péché qu’elle a commis. Elle émettra alors un

cri par peur et tristesse pour sa propre personne. Il s’agit d’un cri de crainte.

Le troisième : Il se peut qu’elle entrevoie un défaut en elle dont elle ne peut se départir, ce

qui provoque en elle un chagrin tel qu’elle pousse un cri de tristesse.

Le quatrième : Il se peut qu’elle entrevoie la perfection de l’Etre aimé, mais se rende compte

que le chemin menant à Lui est barré. Elle pousse alors un cri plein de regrets et de tristesse.

Le cinquième : Il se peut que l’Etre aimé Se soit éloigné de cette personne et qu’elle se soit

occupée d’autre que Lui. En entendant les propos de l’Etre aimé, elle s’est alors remémoré Sa

beauté, et a vu la porte ouverte et le chemin clairement tracé. Elle pousse alors un cri de joie

et de bonheur en raison de ce qui lui est apparu.

Quoi qu’il en soit, la raison principale de ce cri est la force de la cause (le Coran) et la

faiblesse du réceptacle (le serviteur) qui ne peut le supporter. La vraie force consiste à ce que

le Coran fasse son effet à l’intérieur de la personne sans que cela ne transparaisse

extérieurement. Cela est plus fort et plus durable. En effet, si la personne laisse transparaître

ce que le Coran lui fait ressentir, son effet s’estompera, voire disparaîtra complètement.

Voilà donc le statut religieux du cri émanant d’une personne sincère. Or le cri émane soit d’un

être sincère, soit d’un voleur, soit d’un hypocrite.

Les différents types de pensées

Les fondements du bien et du mal proviennent de la pensée, car la pensée est une prémisse de

la volonté, de l’intention, de l’ascétisme, du délaissement, de l’amour et de la haine. La

meilleure des pensées consiste à penser aux intérêts de l’au delà et aux moyens de les réaliser,

et penser aux dommages de l’au delà et aux moyens de les éviter. Voilà donc quatre des plus

importantes pensées. Elles sont suivies par quatre autres pensées :

Penser aux intérêts matériels et aux moyens permettant de les réaliser, et penser aux

dommages matériels et aux moyens de les éviter. C’est autour de ces huit pensées que

s’articule la réflexion des sages. Les quartes premières se résument à penser aux bienfaits et

dons d’Allah, à Ses ordres et interdits, aux moyens permettant de Le connaitre et de connaitre

Ses noms et attributs tirés de Son livre et de la Sunna de Son prophète et ce qui en découle.

Ces pensées font naitre en l’individu l’amour et la connaissance d’Allah. Ainsi, s’il pense à

l’au delà, sa valeur et son éternité, et s’il réfléchit à ce bas monde, à sa médiocrité et à son

caractère éphémère, cela fera naître en lui le désir de l’au delà et le délaissement de ce bas

monde. Plus le serviteur réfléchit au caractère éphémère de cette vie et au peu de temps

imparti, et plus il sera sérieux, consciencieux, et fera tout ce qui est en son pouvoir pour tiré

profit de son temps.

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Ces pensées nourrissent son ambition, la revivifient après avoir été morte et rabaissée. Elles

font de lui un homme à part qui se distingue du commun des êtres humains.

A l’opposé de ces pensées se trouvent les pensées malsaines qui traversent l’esprit de la

majorité des créatures, comme le fait de penser à des choses qui n’ont pas été imposées à

l’intellect, choses que ce dernier n’a d’ailleurs pas les moyens de maîtriser, comme une

science futile qui n’apporte rien, ou comme le fait de méditer sur le « comment » de l’essence

du Seigneur et de Ses attributs, que l’intellect humain est dans l’incapacité de cerner.

On compte aussi parmi les pensées malsaines, le fait de réfléchir à la conception de systèmes

complexes mais inutiles voire néfaste, comme le fait de réfléchir à une stratégie au jeu

d’échec, à la musique et autres systèmes et concepts.

Il y a aussi le fait de réfléchir à des sciences qui même s’il s’agit de science exactes,

n’améliorent ni n’octroie d’honneur à l’âme humaine, comme le fait de réfléchir aux détails

de la logique, des mathématiques, des sciences naturelles, et de l’écrasante majorité des

sciences philosophiques qui, à supposer qu’un individu s’y spécialise jusqu’a en atteindre le

summum, ne l’améliorent ni ne purifient son âme.

Il y a le fait aussi de penser aux désirs, aux plaisirs et aux moyens permettant de se les

procurer. Ces pensées, même si l’âme en retire quelque plaisirs, ne mènent à rien de bon, et

leurs effets néfastes dans ce bas monde, avant même l’au delà, sont bien plus importants que

le plaisir procuré.

Il y a le fait de réfléchir à des choses qui n’ont pas eu lieu, et de chercher à savoir ce qu’il se

serait passé si elles avaient effectivement eu lieu. Comme le fait de s’imaginer être un roi, ou

avoir trouvé un trésor, ou posséder une contrée et s’imaginer ce que l’on ferait alors : à savoir

que l’on prendrait telle chose, qu’on donnerait telle autre, que l’on se vengerait d’untel, et

autres réflexions de bas étage.

Il y a le fait de penser aux détails de la vie des gens et des situations dans lesquelles ils sont,

leurs entrées et sorties et autres réflexions propres aux âmes inactives et vides de toute pensée

envers Allah, Son messager et l’au delà.

Il y a le fait de penser à des stratagèmes détaillés et à des ruses et des fourberies fomentées

dans le but de parvenir à ses objectifs et passions, qu’ils soient licites ou illicites.

Il y a aussi le fait de penser aux différents types de poésie, ses catégories et les thèmes qu’elle

aborde, comme le panégyrique, la diatribe, la galanterie, les hommages et autres thèmes. Tout

ceci occupe l’être humain et le distrait de penser à ce qui fera son bonheur et une vie heureuse

éternelle.

Il y a aussi le fait de penser à des suppositions purement hypothétiques qui n’ont

concrètement aucune réalité et dont les gens n’ont absolument pas besoin. Or ces hypothèses

existent dans toute science, même dans la science de la jurisprudence et ses fondements, ou en

médecine.

Toutes ces pensées présentent plus de dommages que d’intérêts. Et le seul fait qu’elles

distraient de ce qui est plus important et plus bénéfique tant dans l’immédiat qu’à l’avenir, est

un dommage suffisant.

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L’intension et la patience

L’intension est le pollen de la foi. Quand l’intention et la foi se rencontrent, elles font naître

les bonnes œuvres. Avoir une bonne opinion d’Allah est le pollen de la nécessité et de

l’indigence envers Allah. Lorsqu’elles se rencontrent, elles font naître l’exaucement des

invocations. La crainte est le pollen de l’amour. Lorsqu’ils se rencontrent, ils font naître

l’obéissance aux ordres et le délaissement des interdits. La patience est le pollen de la

certitude. Lorsqu’elles se rencontrent, elles font naître l’aptitude à être un guide religieux.

Allah ta’ala a dit :

« Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre

ordre aussi longtemps qu’ils patientaient et croyaient fermement en nos versets. »

(Sourate As Sajdah verset 24)

Se conformer correctement à la Sunna du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam est le pollen

de la sincérité. Lorsqu’ils se rencontrent, ils font naître l’acceptation des actes et leur prise en

compte par Allah. Les œuvres sont le pollen de la science. Lorsqu’elles se rencontrent, elles

font naître le succès et le bonheur, mais si elles se dissocient l’une de l’autre, elles ne servent

plus à rien. L’indulgence est le pollen. Si elles se rencontrent, elles font du savant un maître

dans ce bas monde et dans l’au delà, et permettent à sa science d’être bénéfique. Si elles se

dissocient l’une de l’autre, le savant ne tirera rien de sa science et ne pourra en faire profiter

autrui. La détermination est le pollen de la clairvoyance. Si elles se rencontrent elles offrent à

qui jouit de ces caractères le bien de ce bas monde et de l’au delà, et son ambition lui

permettra d’atteindre les plus hauts degrés en toute chose.

Mais la perfection peut ne pas être atteinte en raison d’un manque de clairvoyance ou d’un

manque d’ambition. Une bonne intention est le pollen d’une saine raison. Si elles sont

absentes, tout le bien sera perdu. Mais si elles se rencontrent, elles font naître tout type de

bien. Le bon sens est le pollen du courage. S’ils se rencontrent, ils font naître victoire et

triomphe. S’ils disparaissent, c’est l’abandon et l’échec. Si le bon sens n’est pas accompagné

de courage, il fera naître lâcheté et impuissance. Si le courage n’est pas accompagné de bon

sens, il engendrera imprudence et trépas. La patience est le pollen de la clairvoyance. Si elles

se rencontrent, tout le bien naîtra.

Al Hassan -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Si tu veux voir une personne

clairvoyante mais impatiente, tu la verras. Si tu veux voir une personne patiente mais

ignorante, tu la verras. Mais le jour où tu verras une personne patiente et clairvoyante,

ce sera une vraie trouvaille. »

Le conseil sincère est le pollen de la raison. Plus le conseil est sincère et plus la raison se

renforce et s’illumine. Le rappel et la méditation se fécondent l’un l’autre. S’ils se

rencontrent, ils engendrent l’ascétisme en ce bas monde et le désir de l’au delà. La piété est le

pollen de la confiance en Allah. S’ils se rencontrent, tout le bien en découlera. S’ils se

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dissocient, tout le mal en naîtra. Une bonne intention est le pollen d’une grande ambition. Si

elles se rencontrent, le serviteur atteindra alors le summum de ses objectifs.

La situation du serviteur face à son Seigneur

Le serviteur est face à son Seigneur dans deux situations : celle ou il se retrouve face à Lui en

prière, et celle ou il se retrouve face à Lui le jour ou il Le rencontrera. Celui qui remplit son

devoir dans la première situation vivra la seconde plus facilement. Mais celui qui néglige la

première, vivra difficilement la seconde.

Allah ta’ala dit :

« Et prosterne toi devant Lui une partie de la nuit, et glorifie Le durant de longues

(heures) nocturnes. Ces gens là aiment (la vie) éphémère d’ici bas et laissent derrière eux

un jour bien lourd (le jour du jugement). »

(sourate al Insân verset 26-24 )

Les plaisirs de l’au delà sont plus durables

Les plaisirs, en soi, sont nécessaires à l’être humain, et à toutes créatures vivantes même.

C’est pourquoi on ne doit pas les condamner pour le seul fait qu’il s’agisse de plaisirs. Ils ne

sont condamnables, et leur délaissement n’est préférable au fait d’en jouir, qu’à condition

qu’ils impliquent de renoncer à un plaisir plus grand et plus complet. Ils sont condamnables

aussi s’ils engendrent une douleur plus grande encore que celle engendrée par leur

délaissement. C’est là qu’apparait la différence entre l’être raisonnable et éveillé, et l’être

stupide et ignorant. Quand la raison conçoit la différence respective qui existe entre les deux

plaisirs et les deux douleurs, et se rend compte qu’il n’y a pas de commune mesure entre eux,

il lui est alors plus facile de délaisser un plaisir moindre pour jouir d’un plaisir plus important,

et de supporter une douleur bénigne pour éviter une douleur plus intense.

Partant de ce principe, les plaisirs de l’au delà sont plus importants et plus durables que ceux

d’ici bas, qui sont de moindre importance et plus courts. Il en va de même pour la douleur de

l’au delà et celle d’ici bas. Mais tout ceci repose sur la foi et la certitude. Plus la certitude

n’est forte et s’enracine dans le cœur, et plus il lui est facile de délaisser un moindre plaisir

pour un plaisir plus intense, et de supporter la moindre douleur pour éviter une douleur plus

intense. Et c’est d’Allah que nous demandons l’aide.

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Et Ayyûb lorsqu’il implora son Seigneur

Allah ta’ala dit :

« Et Ayyûb , lorsqu’il implora son Seigneur : Le mal m’a touché , et Toi , Tu es le plus

Miséricordieux des miséricordieux ! »

(Sourate Al Anbiyâ’ verset 83 )

Dans cette invocation, Ayyûb paix sur lui mentionne la réalité du Tawhid en même temps

qu’il manifeste son indigence et le besoin qu’il éprouve envers son Seigneur. En proclamant

Sa louange, il goûte ainsi à l’amour divin. Il reconnaît ensuite pour Allah l’attribut de

miséricorde et le fait qu’Il soit le plus Miséricordieux des miséricordieux. Il cherche par le

biais des attributs divins à accéder à l’agrément d’Allah ta’ala en manifestant son dénuement

le plus total et sa pauvreté. Quand toutes ces caractéristiques se retrouvent chez une personne

éprouvée, Allah met fin à son épreuve. Et l’expérience a prouvé que quiconque répète cette

invocation sept fois39

, verra Allah mettre fin au mal qui le touche, surtout si tous les éléments

susmentionnés sont présents.

Tu es mon allié ici bas et dans l’au delà

Allah ta’ala mentionne le fait que son prophète Yûsuf paix sur lui a dit :

« Tu es mon allié, ici bas et dans l’au delà. Fais moi mourir en parfaite soumission et fais

que je sois du nombre des vertueux. »

(Sourate Yûsuf verset 101)

Cette invocation contient la reconnaissance de l’unicité d’Allah, la soumission au Seigneur, la

manifestation du besoin éprouvé à Son égard, le rejet de toute alliance en dehors de la Sienne,

le fait que mourir en parfaite soumission est le plus noble des objectifs du serviteur et que cela

est du ressort d’Allah et non du serviteur, la reconnaissance de la résurrection tout en

demandant d’être en compagnie des bienheureux.

39

Il n’existe pas de preuve à ce sujet dans le coran et la sunna.

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Et il n’est rien dont Nous ne possédions les réserves

Allah ta’ala dit :

« Et il n’est rien dont Nous ne possédions les réserves. »

(Sourate Al Hijr verset 21)

Ce verset recèle un véritable trésor, à savoir que l’on ne demande une chose qu’à celui qui en

possède les réserves et qui en détient les clefs. Demander cette chose à autre que Lui revient à

la demander à qui ne la possède pas et ne peut se la procurer.

Quant à la parole d’Allah ta’ala :

« Et tout aboutit, en vérité, vers ton Seigneur. »

(Sourate An Najm verset 42 )

Elle recèle aussi un immense trésor, à savoir que si une chose n’est pas voulue pour Allah et

n’a pas de lien avec Lui, elle tendra alors inexorablement vers la disparition et

l’inachèvement, car elle aura été faite pour ce vers quoi rien n’aboutit. En effet,

l’aboutissement de toute chose ne se fait qu’auprès de Celui vers qui les choses aboutissent.

Elles aboutissent ainsi vers Sa création, Sa volonté, Sa sagesse, Sa science. Il est le but de

toute volonté. Tout amour éprouvé dans un autre but que le Sien n’est que douleur et

châtiment. Tout acte accompli pour autre que Lui est caduc et voué à l’échec. Tout cœur qui

ne Lui est pas lié est malheureux et privé de son bonheur et de sa réussite. Tout ce que l’on

peut espérer se trouve ainsi dans le verset :

« Et il n’est rien dont Nous ne possédions les réserves. »

(Sourate Al Hijr verset 21)

Et tout ce qui est voulue pour Lui est résumé dans le verset :

« Et tout aboutit, en vérité, vers ton Seigneur. »

(Sourate An Najm verset 42)

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Parmi les secrets du Tawhid

Ces enseignements reposent sur un des précieux secret du Tawhid, à savoir que le cœur ne

trouvera repos, quiétude et bien être que lorsqu’il aura atteint la compagnie d’Allah. Toute

chose autre que Lui que l’on aime et désire, est aimée et désirée pour des raisons externes. Et

seul l’Unique vers qui tout aboutit peut être aimé et désiré pour ce qu’Il est. De plus, il est

impossible que les choses aboutissent vers deux finalités, de la même façon qu’il est

impossible que les créatures soient l’œuvre de deux créatures. Quiconque fait aboutir son

amour, son désir, sa volonté et son obéissance vers autre qu’Allah verra ce dernier rendre

caduques ses œuvres. Il quittera sa compagnie et s’éloignera de lui alors même qu’il en a le

plus grand besoin. Et quiconque fait aboutir son amour, son désir, sa crainte et ses demandes à

Allah ta’ala goûtera aux délices, aux plaisirs, à la joie et au bonheur éternel.

Le serviteur est constamment soumis aux ordres divins et aux événements prédestinés. Pour

les ordres divins, il a besoin et c’est même indispensable de l’aide d’Allah. Pour les

événements prédestinés, il a besoin de la douceur divine. La douceur divine lors des

événements prédestinés est proportionnelle à l’observance par le serviteur des ordres d’Allah.

S’il obéit aux ordres divins de façon parfaite tant en apparence qu’intérieurement, la douceur

d’Allah l’atteindra tant en apparence qu’intérieurement. S’il obéit aux ordres divins en

apparence mais sans se préoccuper de leur réalité et de leur essence. La douceur d’Allah

l’atteindra en apparence, mais son effet sera bien moindre intérieurement.

A la question : Qu’est ce que la douceur divine intérieure ?? Nous répondons : Il s’agit des

sentiments qu’éprouvent le cœur tels la quiétude, la sérénité, l’absence de contrariété, de

troubles et d’affliction lorsque les événements prédestinés se produisent. Le serviteur fait

alors preuve d’humilité envers son Maitre. Humble et déférent, il Le contemple avec son

cœur. Son âme et ses pensées les plus secrètes éprouvent de la quiétude en Sa compagnie. La

contemplation de la douceur divine à son égard le distrait de l’intense douleur qu’il éprouve.

Il oublie cette dernière en raison du fait qu’il sait pertinemment qu’Allah choisit ce qu’il y a

de mieux pour lui, et du fait qu’il est un serviteur au sens propre du terme, auquel le maitre

intime des ordres, que cela lui plaise ou non. S’il s’en satisfait, il obtiendra la satisfaction du

maitre. Et s’il s’en indigne, le maitre sera en colère contre lui.

Cette douceur divine intérieure est le fruit de ces sentiments internes. Elle augmente ou

diminue en fonction de leur intensité.

L’amour d’Allah ta’ala

Le serviteur ne cesse de se consacrer à Allah, jusqu’à ce que sa volonté et son amour se lie à

Son auguste visage. Ce lien consiste à ce que l’amour du serviteur atteigne Allah et se lie à

Lui seul, de telle façon que rien ne les sépare. Il consiste aussi à ce que la connaissance du

serviteur se lie aux noms, attributs et actes d’Allah, sans que la pénombre de la dénégation

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(Ta’tîl) ne vienne en éteindre la lumière. De même, la lumière de l’amour d’Allah ne peut être

éteinte par la pénombre du polythéisme. Ce lien consiste aussi à être en relation avec la

mention d’Allah ta’ala de sorte que le voile de l’insouciance et de la distraction entre le

serviteur et le mentionné disparaisse. C’est alors que cette mention se liera à Allah et que les

actes se lieront aux ordres et aux interdits. Le serviteur pratiquera les actes d’obéissance parce

qu’il lui a été ordonné de les accomplir mais aussi parce qu’il les aime. Il délaissera aussi les

actes prohibés car ils lui ont été interdits mais aussi parce qu’il les déteste.

Voilà donc ce que signifie la mise en relation des actes avec les ordres et les interdits.

Essentiellement, il s’agit de la disparition des causes incitant à agir ou à délaisser, qui sont le

plus souvent des éléments et des intérêts matériels. Il s’agit aussi de lier sa confiance et son

amour à Allah, de manière à avoir une confiance totale en Lui, à éprouver quiétude en Sa

compagnie, à se satisfaire des choix judicieux qu’Il fait pour soi même, sans l’accuser de quoi

que ce soit, dans quelque situation que ce soit. Le serviteur doit aussi lier sa pauvreté et son

indigence à Allah ta’ala et à personne d’autre que Lui. Il doit aussi lier sa peur, son espoir, sa

joie, sa réjouissance et son allégresse à Allah seul. Il ne doit donc craindre personne d’autre

que Lui, ne doit rien espérer de personnes d’autre que Lui, ne doit se réjouir pleinement ni

éprouver de joie complète que pour Lui. S’il éprouve quelque joie et exaltation pour une

créature, il ne s’agit pas de la joie complète, de l’exaltation pleine, de l’allégresse, de la

délectation, de la réjouissance éprouvée pour Allah seul. Pour ce qui est d’autre qu’Allah, si

les sentiments éprouvés pour lui aident à atteindre ce but, on peut s’en réjouir et en éprouver

de la joie. Si en revanche ils mettent un voile entre soi et Allah, la tristesse, l’éloignement

d’Allah, et le trouble du cœur remplaceront la joie et l’allégresse.

Ainsi, aucune joie réelle ni aucune réjouissance véritable ne peuvent être éprouvées si ce n’est

pour Allah, ou pour ce qui mène à Lui et suscite Son agrément. Allah ta’ala a d’ailleurs

mentionné le fait qu’Il n’aimait pas ceux qui se réjouissaient des parures de ce bas monde. Il a

aussi ordonné de se réjouir de Son bienfait et de Sa miséricorde que sont l’islam, la foi et le

coran, comme l’ont expliqué les compagnons et leurs successeurs.

En résumé : quiconque lie les sentiments précités à Allah parviendra à son but. Dans le cas

contraire, il sera coupé d’Allah et lié à ses propres intérêts et à son âme, tout en étant troublé

dans sa connaissance, sa volonté et son attitude.

Tous les bienfaits viennent d’Allah

J’ai réfléchi à cette question, et j’en suis arrivé à la conclusion qu’il faut avoir la certitude que

tous les bienfaits viennent d’Allah Seul, qu’il s’agisse des bienfaits issus des actes

d’obéissance ou ceux issus des plaisirs assouvis. On doit donc espérer d’Allah qu’Il nous

inspire de mentionner ces bienfaits et de Lui en être reconnaissant.

Allah ta’ala dit :

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« Tous les bienfaits dont vous jouissez proviennent d’Allah. Puis, quand le malheur vous

touche, c’est Lui que vous implorez à haute voix. »

(Sourate An Nahl verset 53)

« Rappelez-vous les bienfaits d’Allah afin que vous réussissiez. »

(Sourate Al A’râf verset 69)

« Soyez reconnaissants pour les bienfaits d’Allah, si c’est Lui que vous adorez. »

(Sourate An Nahl verset 114)

Ces bienfaits venant de Lui seul et découlant uniquement de Sa grâce, il va de soi que les

mentionner et Lui être reconnaissant ne peut se faire que par Son aide.

Lorsque le serviteur commet des péchés, c’est qu’Allah l’a délaissé, l’a quitté et l’a

abandonné à son sort. Si Allah ne sauve pas Son serviteur de cette situation, ce dernier ne

pourra s’en sortir seul. Il éprouvera donc le besoin impérieux de l’invoquer avec humilité et

de le prier pour qu’Il éloigne de lui les causes menant aux péchés afin de ne pas y sombrer. Si

malgré tout le serviteur par la force des choses et du fait qu’il est avant tout un être humain,

commet un péché, il éprouvera le besoin impérieux d’invoquer Allah avec humilité pour qu’il

éloigne de lui les conséquences du péché et la punition correspondante. Le serviteur ne peut

donc se dissocier du besoin éprouvé à l’égard de ces trois principes fondamentaux, et il ne

peut espérer atteindre le succès sans eux. Ces trois principes sont : être reconnaissant envers

Allah, Lui demander d’être épargné et se repentir sincèrement.

J’ai ensuite médité sur ce dernier point, et je suis arrivé à la conclusion que ces trois principes

s’articulaient autour de l’espoir et de la crainte. Or ces deux sentiments ne dépendent pas de la

volonté du serviteur mais de celle de Celui qui peut retourner les cœurs et les renverser

comme Il veut. S’Il aide Son serviteur, ce dernier s’orientera vers Lui de tout son cœur qui

sera rempli de crainte et d’espoir. S’il le délaisse, Il l’abandonnera alors à son sort, ne

permettra pas à son cœur de s’orienter vers Lui, et le serviteur n’en formulera même pas la

demande. Or, ce qu’Allah veut se produit, et ce qu’Il ne veut pas n’arrivera jamais.

L’aide d’Allah et Son abandon

J’ai ensuite réfléchi à la question suivante : existe-t-il des facteurs qui font que l’on est aidé ou

abandonné par Allah ? Ou bien Son aide et Son abandon découlent ils de Sa simple volonté

sans être motivés par une raison particulière ?

J’en suis alors arrivé à la conclusion que la cause première réside dans le caractère approprié

ou inapproprié de l’être en question. Allah ta’ala a créé les êtres de telle façon qu’ils se

distinguent les uns des autres en terme d’adéquation et d’acceptation et ce de façon notoire.

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Ainsi, les êtres inanimés ne peuvent accepter ce qu’acceptent les êtres vivants, et dans les

deux cas, ils se distinguent les uns des autres dans leur aptitude à accepter certaines choses.

Ainsi, les êtres vivants parlants (les êtres humains) acceptent ce que ne peuvent accepter les

êtres vivants muets (les animaux). D’ailleurs, les premiers se distinguent les uns des autres en

terme d’acceptation de façon notoire, de même que les seconds se distinguent les uns les

autres dans le même registre, sans pour autant que la différence soit aussi marquée que celle

distinguant les être humains.

Si donc l’être en question accepte le bienfait, c’est qu’il le reconnaît, se rend compte de sa

valeur et de son importance, remercie le Bienfaiteur, Lui adresse les éloges appropriés et Le

vénère en conséquence. Il saura que ce bienfait découle de Sa plus pure générosité et de Sa

grâce la plus naturelle, tout en sachant qu’il ne le mérite pas le moins du monde, qu’il ne lui

revient pas de droit, et qu’il n’y est pour rien dans sa réalisation. Il reconnaîtra que ce bienfait

est l’œuvre d’Allah Seul et qu’Il en est le Seul Auteur. Il vouera à Allah un culte exclusif

concernant ce bienfait, l’utilisera dans ce qui suscite Son amour dans le but de Le remercier et

reconnaîtra que ce bienfait est le fruit de Sa générosité la plus absolue. Il reconnaîtra aussi sa

faiblesse, sa négligence, son impuissance, et son incapacité à L’en remercier pleinement, et

saura que si Allah fait durer ce bienfait, ce n’est que par pure aumône, grâce et bienfaisance.

Si en revanche Il le lui retire, c’est que le serviteur ne mérite rien d’autre que cela.

Plus Allah déverse Ses bienfaits sur Son serviteur et plus ce dernier fait preuve d’humilité, de

déférence et de soumission à Son égard. Il le remerciera plus encore, et craindra qu’Allah

ta’ala ne lui retire ce bienfait en raison de son manque de reconnaissance, comme Il a retiré

Ses bienfaits à ceux qui ne les ont pas reconnus et ne les ont pas gérés comme il se doit. En

effet, quiconque ne remercie pas Allah pour Ses bienfaits et se comporte de façon contraire à

l’attitude qu’il convient d’adopter, verra ces bienfaits disparaitre inévitablement.

Allah ta’ala dit :

« Ainsi, éprouvons Nous (les gens) les uns par les autres, pour qu’ils disent : Est ce là

ceux qu’Allah a favorisés parmi nous ? Allah n’est Il pas plus à même de connaître ceux

qui sont reconnaissants ? »

(Sourate Al An’âm verset 53)

Ceux qui sont reconnaissants sont ceux qui connaissent la valeur du bienfait, l’acceptent,

l’aiment, font l’éloge du bienfaiteur, aiment ce dernier et lui sont reconnaissants.

Allah ta’ala a dit :

« Et lorsqu’une preuve leur vient, ils disent : Jamais nous ne croirons tant que nous

n’aurons pas reçu un don semblable à celui qui a été donné aux messagers d’Allah.

Allah sait mieux où placer son message. »

(Sourate Al An’âm verset 124)

Les causes de l’abandon :

Allah ta’ala abandonne Son serviteur dès lors que celui ci est un réceptacle inapproprié et

inadapté pour Ses bienfaits, et qu’il ne les accepte pas, en ce sens que lorsque un bienfait

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l’atteint, il dit : ce bienfait est mien, et il m’a été octroyé car je le mérite et qu’il me revient de

droit.

Allah ta’ala dit :

« Il dit : C’est par une science que je possède que ceci m’est venu. »

(Sourate Al Qasas verset 78)

C’est à dire que c’est par une science qu’Allah sait que je possède que je suis digne de cela,

que je le mérite, et qu’il me revient de droit. Al Farrâ’ a dit au sujet de ce verset : C’est à dire,

c’est parce que je présente des mérites, que je peux y prétendre et être digne de ce qui m’est

octroyé (que cela m’est venu).

Muqâtil -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « C’est à dire, c’est une raison d’un bien

que je possède et qu’Allah connaît (que cela m’est venu). »

Abd Allah ibn Al Hârith ibn Nawfal40

-qu’Allah l’agrée-, après avoir mentionné le Prophète

Sulaymân fils de Dâwûd (que la paix soit sur eux) et le royaume qu’Allah lui avait octroyé,

cita la parole d’Allah ta’ala :

« Ceci est une des grâces de mon Seigneur pour éprouver ma reconnaissance ou mon

ingratitude. »

(Sourate An Naml verset 40)

Et Sulaymân paix sur lui n’a pas dit : Ceci est digne du haut rang que j’occupe. Puis ‘Abd

Allah ibn Al Hârith -qu’Allah l’agrée- mentionna le cas de Qârûn et la parole d’Allah ta’ala :

« Il dit : C’est par une science que je possède que ceci m’est venu. »

(Sourate Al Qasas verset 78)

C’est à dire que Sulaymân que la paix soit sur lui considérait que ce qui lui avait été octroyé

découlait de la grâce d’Allah et de Sa faveur et que c’était là une épreuve. Alors que Qârûn

considérait qu’il s’agissait là d’un bien émanant de lui et qu’il le méritait.

Il en est de même concernant la parole d’Allah ta’ala :

« Et si Nous lui faisons goûter une miséricorde de Notre part, après qu’une détresse l’a

touché, il dira certainement : Cela m’est dû ! »

(Sourate Fussilat verset 50)

C’est à dire que je le mérite, que j’en suis digne, et que cela me revient de droit, tout comme

le royaume d’un roi lui revient de droit.

40

Compagnon du prophète décédé en 79 H. Il est celui a qui le Prophète fit goûter du suc de datte à la naissance.

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Le croyant quand à lui considère que ces bienfaits sont la propriété de son Seigneur. Ils sont

une faveur de sa part qu’Il a gracieusement octroyée à Son serviteur sans que ce dernier ne la

mérite. C’est donc une aumône qu’Il verse à Son serviteur. S’Il voulait, Il pourrait ne pas la

verser, et s’Il en privait Son seigneur, Il ne le priverait pas d’une chose qui est son dû mérité

.Si le serviteur ne prend pas conscience de cette réalité, il croira que ce bienfait lui est octroyé

car il le mérite et en est digne. Il s’enflera d’orgueil, transgressera par ce bienfait les limites

qui lui sont assignées, et se croira supérieur aux autres qu’il méprisera. Tout ce que son âme

aura gagné sera donc cette allégresse et cette vanité, comme le dit Allah ta’ala :

« Et si Nous faisons goûter à l’homme une grâce de Notre part, et qu’ensuite Nous la lui

arrachons, le voilà désespéré et ingrat. Et si Nous lui faisons goûter le bonheur, après

qu’un malheur l’a touché, il dira : Les maux se sont éloignés de moi, et le voilà qui

exulte, plein de gloriole. »

(Sourate Hûd verset 9)

Allah réprouve ici l’être humain en raison du fait qu’il désespère et fait preuve d’ingratitude

lorsqu’il est éprouvé par quelque malheur, et du fait qu’il exulte et s’enorgueillit lorsqu’il est

éprouvé par les bienfaits. Et au lieu de louer Allah, Le remercier, et Lui adresser des éloges

pour avoir éloigné de lui le malheur, l’être humain dit : Les maux se sont éloignés de moi. Et

s’il avait dit : Allah a éloigné de moi les maux par Sa miséricorde et Sa grâce, il n’aurait pas

été blâmé, et cela aurait même été un acte louable de sa part. Cependant, l’être humain oublie

le véritable Bienfaiteur, croit que les maux disparaissent d’eux mêmes, exulte et

s’énorgueillit.

Si le cœur du serviteur recèle ces fléaux, et qu’Allah ta’ala sait cela de lui, ce sera là une des

plus importantes causes d’abandon et de délaissement du serviteur par Allah. En effet, le

serviteur sera alors considéré comme un réceptacle inapproprié aux bienfaits absolus et

complets, comme le dit Allah ta’ala :

« Les pires des bêtes auprès d’Allah, sont, (en vérité), les sourds muets qui ne raisonnent

pas. Et si Allah avait reconnu en eux quelque bien, Il aurait fait qu’ils entendent. Mais

même s’Il les faisait entendre, ils se détourneraient en s’éloignant. »

(Sourate Al Anfâl verset 22-23)

Allah nous informe dans ce verset que ces gens sont impropres à accepter Son bienfait. En

plus de cela, il est un autre obstacle empêchant que ce bienfait leur parvienne, à savoir qu’ils

se détournent dès lors qu’ils le reconnaissent et en prennent conscience.

Il convient aussi de savoir que les causes de l’abandon résident dans le fait de laisser l’âme

dans son état originel, en la négligeant et sans s’occuper d’elle. Les causes de l’abandon

émanent donc d’elle et sont en elle. Quant aux facteurs suscitant l’aide d’Allah, c’est le fait

qu’Allah permette à l’âme d’être un réceptacle susceptible d’accepter les bienfaits. Les

facteurs suscitant l’aide d’Allah viennent donc de Lui et émanent de Sa grâce. Allah reste tout

de même le Créateur des causes de l’abandon et des facteurs suscitant Son aide. C’est en tout

point comparable au fait qu’Il a créé la terre, en faisant en sorte que certaines terres soient

fertiles et d’autres stériles. Il a aussi créé les arbres : certains sont susceptibles de donner des

fruits et d’autres non. Il a aussi créé les abeilles de telle façon qu’elle puisse sortir de leur

jabot un liquide aux couleurs variées, alors que les guêpes ne peuvent en faire autant. Ainsi, Il

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a créé les âmes bonnes de telle façon qu’elles sont susceptibles de Le mentionner, de Le

remercier, d’accepter Ses preuves, de Le vénérer, de Le révérer, de l’adorer sans Lui associer

quoi que ce soit, et de porter conseil sincère à Ses serviteurs. En parallèle, Il a créé des âmes

mauvaises qui ne peuvent accepter tout cela, et qui acceptent même le contraire. Et Allah est

Sage et Savant.

Exégèse du début de la sourate Al Ankabût

Shaykh Al Islam, l’océan de sciences, le Mufti de tous les musulmans quelle que soit leur

tendance, Abu Al ‘Abbâs Ahmad ibn Taymiyyah -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit :

Allah ta’ala dit :

« 1. Alif, Lam, Mim.

2. Est-ce que les gens pensent qu´on les laissera dire: "Nous croyons!" sans les éprouver

?

3. Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux; [Ainsi] Allah connaît ceux

qui disent la vérité et ceux qui mentent.

4. Ou bien ceux qui commettent des méfaits, comptent-ils pouvoir Nous échapper?

Comme leur jugement est mauvais !

5. Celui qui espère rencontrer Allah, le terme fixé par Allah va certainement venir. Et

c´est Lui l´Audient, l´Omniscient.

6. Et quiconque lutte, ne lutte que pour lui-même, car Allah peut Se passer de tout

l´univers.

7. Et quant à ceux qui croient et font de bonnes oeuvres, Nous leur effacerons leurs

méfaits, et Nous le rétribuerons de la meilleure récompense pour ce qu´ils auront

accompli.

8. Et Nous avons enjoint à l´homme de bien traiter ses père et mère, et "si ceux-ci te

forcent à M´associer, ce dont tu n´as aucun savoir, alors ne leur obéis pas". Vers Moi est

votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez.

9. Et quant à ceux qui croient et font de bonnes oeuvres, Nous les ferons certainement

entrer parmi les gens de bien.

10. Parmi les gens il en est qui disent: "Nous croyons en Allah"; puis, si on les fait

souffrir pour la cause d´Allah, ils considèrent l´épreuve de la part des hommes comme

un châtiment d´Allah. Or, s´il vient du secours de ton Seigneur, ils diront certes: "Nous

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étions avec vous!" Allah n´est-Il pas le meilleur à savoir ce qu´il y a dans les poitrines de

tout le monde?

11. Allah connaît parfaitement les croyants et connaît parfaitement les hypocrites. »

(Sourate Al Ankabût)

« Pensez-vous entrer au paradis alors que vous n’avez pas encore subi d’épreuves

semblables à celles que subirent ceux avant vous ? Misère et maladie les avaient touchés,

et ils furent secoués jusqu’à ce que le Messager et avec lui, ceux qui avaient cru se

fussent écriés : Quand viendra le secoure d’Allah ? Or le secours d’Allah est très

proche. »

(Sourate Al Baqarah verset 214)

Après avoir mentionné le cas de celui qui apostasie volontairement et de celui qui le fait sous

la contrainte en ces termes :

« Quiconque a renié Allah après avoir cru … sauf celui qui y a été contraint alors que

son cœur demeure plein de la sérénité de la foi, mais ceux qui ouvrent délibérément leur

cœur à la mécréance, ceux là verront la colère d’Allah s’abattre sur eux et ils auront un

terrible châtiment. »

(Sourate An Nahl verset 106)

Allah ta’ala dit ensuite :

« Quant à ceux qui ont émigré après avoir subi des persécutions, puis ont lutté et ont

enduré, ton Seigneur après cela, est certes Pardonneur et Miséricordieux. »

(Sourate An Nahl verset 110)

Ainsi, lorsque des prophètes leur sont envoyés, les gens adoptent deux attitudes : Soit ils

disent « Nous croyons », soit ils ne le disent pas et continuent à commettre leurs méfaits.

Ceux qui disent « Nous croyons » sont alors éprouvés et testés par Allah de façon continuelle

afin de distinguer le véridique du menteur. Quant à ceux qui ne disent pas « Nous croyons »,

qu’ils ne pensent pas échapper au Seigneur en se prévalant de leur expérience, car personne

ne peut réduire Allah ta’ala à l’impuissance. Voilà la règle imposée par Allah ta’ala : Il

envoie des messagers aux créatures, mais les hommes les traitent de menteurs et les

persécutent.

Allah ta’ala dit :

« Ainsi, à chaque prophète avons Nous assigné un ennemi : des diables d’entre les

hommes et les djinns. »

(Sourate Al An’âm verset 112)

« Ainsi aucun messager n’est venu à leurs prédécesseurs sans qu’ils n’aient dit : C’est un

magicien ou un possédé. »

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(Sourate Adh Dhâriât verset 52)

« Il ne t’est dit que ce qui a été dit aux messagers avant toi. »

(Qourate Fussilat verset 43)

Et quiconque croit aux prophètes et leur obéit sera pris à parti et persécuté. Il sera donc

éprouvé par ce qui le fera souffrir. Mais s’il ne croit pas en eux, il sera châtié dans l’au delà

plus intensément et plus durablement. Toute personne souffrira donc nécessairement, qu’elle

croit ou non. Cependant, le croyant subit les souffrances de ce bas monde dans un premier

temps, puis l’issue lui est favorable dans ce bas monde et dans l’au delà. Quant au mécréant, il

jouit de bienfaits dans un premier temps, mais il est ensuite voué aux souffrances.

L’avis de Ash Shâfi’î -qu’Allah lui fasse Miséricorde- concernant les épreuves et la

domination :

« Un homme questionna Ash Shâfi’î en ces termes :

O Abu ‘Abd Allah ! Quelle est la meilleure des deux situations pour un homme, se voir

accorder la domination ou être éprouvé ?

Ash Shâfi’î répondit : Il ne pourra dominer sans être éprouvé. En effet, Allah a éprouvé

Noé, Abraham, Moise, Isâ et Muhammad (‘aleyhim salam). Comme ils patientèrent, Il

leur accorda la domination sur terre. Que personne ne croit donc pouvoir échapper à

toute souffrance. »

Satisfaire Allah quelque aversion qu’en aient les hommes

C’est là un principe fondamental que toute personne raisonnable se doit de connaître. Et cela

arrive à tout le monde. En effet, l’homme est un être social par nature et doit nécessairement

vivre avec les gens. Ces derniers ont des désirs et une certaine conception des choses, et ils

attendent d’autrui qu’il partage les mêmes valeurs qu’eux. S’il ne le fait pas, ils le

tourmenteront et le persécuteront. Si en revanche il s’aligne, les persécutions et les tourments

l’atteindront malgré tout, qu’ils viennent d’eux ou d’autrui.

Quiconque fait une analyse de sa situation et celle des hommes se rendra compte de cette

réalité … comme le cas d’un groupe de mauvaises gens qui désireraient commettre des

turpitudes et autres injustices, et qui auraient des propos religieux d’une fausseté notoire ou

entachés de polythéisme. Ils commettent donc certains des actes prohibés qu’Allah ta’ala

mentionne dans Sa parole :

« Dis : Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes, tant apparentes que secrètes, de

même que le péché, l’agression sans droit et d’associer à Allah ce au sujet de quoi il n’a

révélé aucune preuve, et de dire au sujet d’Allah ce que vous ne savez pas. »

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(Sourate Al A’râf verset 33)

Supposons que ces gens soient en un lieu fréquenté, comme une maison publique, une

auberge, un marché, une école, un poste frontière, un village, une ruelle ou une ville, et

cohabitent avec d’autres personnes. Ces mauvaises gens ne peuvent faire ce qu’ils désirent à

moins que les autres ne l’acceptent, ou tout au moins se taisent sans condamner leurs actes.

Les premiers attendent donc des seconds qu’ils acceptent leurs actes ou fassent silence. S’ils

acceptent ou font silence, ils seront épargnés de leurs brimades. Cependant, il est possible que

les mauvaises gens les oppriment ensuite en les humiliant et ne les persécutant plus encore

que ce que les seconds craignaient dans un premier temps. C’est le cas de ceux à qui l’on

demande de fournir un faux témoignage, ou de parler faussement au sujet de la religion, que

ce soit concernant les récits ou les ordres divins, ou bien d’aider à accomplir une turpitude ou

à commettre une injustice.

S’ils refusent de coopérer, ils seront persécuté et considérés comme des ennemis. S’ils

coopèrent, il est très possible malgré tout qu’ils les tourmentent, les humilient et leur fassent

subir des souffrances plus intenses encore que ce qu’ils craignaient de prime abord. Ils

peuvent aussi subir les foudres d’autres personnes.

Dans ce genre de situation, on doit mettre en application le hadith de Aisha -qu’Allah l’agrée-

, qu’elle a mentionné dans la lettre envoyée à Mu’âwiyah -qu’Allah l’agrée-. Ce hadith est

attribué au Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam, mais certains affirment qu’il s’agit des

propos de Aisha -qu’Allah l’agrée- elle même :

« Quiconque satisfait Allah en provoquant la colère des gens, Allah le protègera du mal

des gens. »41

.

Dans une autre version de ce même hadith on peut lire :

« Quiconque satisfait Allah en provoquant la colère des gens, Allah Se satisfera de lui et

fera en sorte que les gens soient tout aussi satisfaits. Et quiconque satisfait les gens tout

en provoquant la colère d’Allah, les gens ne lui seront d’aucune utilité face à Allah. »

Dans une autre version : « Et quiconque satisfait les gens tout en provoquant la colère

d’Allah, verra que ceux qui le louaient se mettront à le blâmer. »

C’est ce qui arrive à ceux qui aident les rois et les dirigeants à réaliser leurs mauvais desseins,

mais aussi à ceux qui aident les innovateurs, qui prétendent posséder la science et la religion,

à pratiquer leurs innovations. Ceux qu’Allah a guidés et éclairés se gardent d’accomplir les

actes prohibés et patientent face à leurs brimades et leur inimitié, mais l’issue de la

confrontation penchera en leur faveur dans ce bas monde et dans l’au delà. Ce fut le cas des

messagers et de leurs adeptes face à ceux qui les ont persécutés et pris pour ennemis. Ce fut

aussi le cas des Muhâjirûn de cette communauté, et tous ceux qui ont été éprouvés parmi les

membres de cette communauté, qu’il s’agisse des savants, des adorateurs, des commerçants,

ou des dirigeants.

41

At Tirmidhî 2414 authentifié par Al Albanî dans Sahîh Al Jâmi’ 6010.

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Les épreuves sont inévitables

Il est permis dans certains cas d’être d’accord en apparence tout en étant en désaccord

intérieurement. C’est le cas d’une personne qui serait contrainte d’apostasier. Nous avons

d’ailleurs déjà abordé cette question en détail en d’autres endroits.

En bref, il convient de savoir que les épreuves engendrant la souffrance sont inévitables.

Personne ne peut espérer être épargnés de ce qui le fera souffrir. C’est pourquoi Allah ta’ala a

mentionné à divers endroits se Son livre qu’Il éprouve nécessairement les gens, et qu’Il doit

nécessairement éprouver l’être humain par ce qui le réjouit ou l’afflige. L’être humain a donc

besoin d’être patient et reconnaissant.

Allah ta’ala dit :

« Nous avons placé ce qu’il y a sur terre pour l’embellir, afin d’éprouver (les hommes et

savoir) qui d’entre eux pratiquent les meilleurs œuvres. »

(Sourate al Kahf verset 7)

« Nous les avons éprouvés par des biens et des maux, afin qu’ils reviennent au droit

chemin. »

(Sourate al A’râf verset 168)

« Si jamais un guide vous vient de Ma part : quiconque suit Mon guide ne s’égarera ni

ne sera malheureux. Et quiconque se détourne de Mon rappel, mènera certes, une vie

pleine de gêne, et le jour de la résurrection nous l’amènerons aveugle au

rassemblement. »

(Sourate Tâ Hâ verset 123)

« Comptez-vous entrer au paradis sans qu’Allah ne distingue parmi vous ceux qui

luttent et qui sont endurants ? »

(Sourate Al Imrân verset 142)

Ce dernier verset se trouve dans la sourate Al Imrân . Or Allah dit avant cela dans la sourate

Al Baqarah42

:

« Pensez vous entrer au paradis alors que vous n’avez pas encore subi d’épreuves

semblables à celles que subirent ceux d’avant vous ? Misère et maladie les avaient

touchés, et ils furent secoués jusqu’à ce que le Messager et avec lui, ceux qui avaient cru

se fussent écriés : Quand viendra le secours d’Allah ? Or le secours d’Allah est très

proche. »

(Sourate al Baqarah verset 214) 42

Sachant que la majorité de la sourate al Baqarah a été révélée avant la sourate Al Imrân.

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Le fait que l’âme ne peut se purifier et s’améliorer que si elle est purifiée par l’épreuve,

comme l’or qu’on ne peut débarrasser des impuretés qu’après l’avoir éprouvé dans la forge de

test. L’âme étant ignorante et injuste, et étant donné qu’elle est la source de tous les maux qui

atteignent le serviteur, tout mal qui se produit vient d’elle.

Allah ta’ala dit :

« Tout bien qui t’atteint vient d’Allah, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même. »

(Sourate An Nisâ verset 79)

« Quoi ! Quand un malheur vous atteint mais vous en avez jadis infligé le double vous

dites : D’ou cela peut il bien provenir ? Répond leur : Cela provient de vos propres

âmes. »

(Sourate al Imrân verset 165)

« Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont commis. Et Il pardonne

beaucoup. »

(Sourate Ash Shûrâ verset 30)

« C’est qu’en effet Allah ne modifie pas un bienfait dont Il a gratifié un peuple avant

que celui ci change ce qui est en lui-même. »

(Sourate Al Anfâl verset 53)

« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les (individus qui le

composent) ne modifient pas ce qui est en eux mêmes. Et lorsqu’Allah veut infliger un

mal à un peuple, nul ne peut le repousser et ils n’ont en dehors de Lui aucun

protecteur. »

(Sourate Ar Ra’d verset 11)

Allah ta’ala a mentionné les sentences décrétées à l’égard des différents peuples, depuis

Adam jusqu’aux derniers temps. Chaque fois, Allah affirme que ces peuples ont été injustes

envers eux mêmes. Ils doivent donc être considérés comme oppresseurs et non comme

opprimés. Les premiers à avoir reconnus cela sont leurs plus lointains ancêtres (Adam et Eve)

lorsqu’ils dirent tous deux :

« Tous deux dirent : O Seigneur ! Nous nous sommes causé du tort à nous mêmes. Et si

Tu nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons certes du nombre

des perdants. »

(Sourate Al A’râf verset 23)

Et Allah ta’ala dit à Iblîs (qu’Allâh le maudisse):

« J’emplirai l’enfer de toi et de tous ceux d’entre eux qui te suivront. »

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(Sourate Sâd verset 85)

Ceux qui ont suivi Iblîs ne sont autres que les dévoyés comme il le dit lui même :

« Il dit : O Mon Seigneur, parce que Tu m’as induit en erreur, eh bien Je leur

enjoliverai la vie sur terre et les égarerai tous, sauf Tes serviteurs parmi eux que Tu as

protégés. »

(Sourate Al Hijr verset 39)

Allah ta’ala dit aussi :

« Sur Mes serviteurs tu n’auras aucune autorité, exceptés les dévoyés parmi eux qui te

suivent. »

(Sourate Al Hijr verset 42)

Le dévoiement mentionné ici consiste à suivre les passions de son âme. Les pieux

prédécesseurs aussi n’ont eu de cesse de reconnaître cette réalité. Ainsi Abû bakr, Umar et ibn

Mas’ûd qu’Allah les agrée disait souvent :

« Voila mon opinion. Si elle est correcte, c’est qu’elle vient d’Allah. Si elle est erronée,

c’est qu’elle vient de mon âme et de Satan, et Allah et Son Prophète en sont innocents. »

On trouve dans le hadith divin qu’Abû Dharr -qu’Allah l’agrée- rapporte du prophète

sallallahu ‘alayhi wa sallam qui lui même le rapporte d’Allah ta’ala :

« O Mes serviteurs, ce sont vos actes seulement dont Je tiendrai compte. Je vous

rémunérerai ensuite d’après ceux ci. Que celui qui trouve le bien rende grâce à Allah.

Quant à celui qui trouve autre chose, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même. »43

La meilleure formule de demande de pardon

Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit dans un hadith authentique : « La meilleure

formule de demande de pardon consiste à ce que le serviteur dise : O Allah ! Tu es mon

Seigneur. Point de divinité digne d’adoration que Toi. Tu m’as créé et je suis Ton

serviteur. Je me conforme autant que je peux à mon engagement et à ma promesse vis à

vis de Toi. Je me réfugie auprès de Toi contre le mal que j’ai commis. Je reconnais tous

Tes bienfaits à mon égard et je reconnais mes péchés. Pardonne moi donc, car personne

ne pardonne les péchés si ce n’est Toi Ŕ Allâhumma anta Rabbî lâ ilâha illâh anta

khalaqtanî wa anâ ‘abduka wa anâ ‘alâ ‘ahdika wa wa’dika ma-stata’tu a’ûdhu bika

min charri mâ sana’tu abû‘u laka bini’matika ‘alayya wa abû‘u bidhanbî fa-ghfir lî fa-

43

Rapporté par Muslim 2577.

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inahu lâ yaghfiru dhunûba illâ anta. Quiconque prononce cette invocation avec certitude

le matin, puis meurt dans la journée, entrera au paradis. Et quiconque la prononce avec

certitude le soir, puis meurt dans la nuit, entrera au paradis. »44

.

Abû Hurayrah et Abd Allah ibn Umar -qu’Allah les agrée- rapportent que le Prophète

sallallahu ‘alayhi wa salam a enseigné à Abu Bakr As Siddiq -qu’Allah l’agrée- l’invocation

suivante, à répéter chaque matin, chaque soir et avant de se coucher : « O Allah ! Créateur

des cieux et de la terre ! Connaisseur de l’invisible et du visible ! Seigneur et Possesseur

de toute chose ! J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration que Toi. Je cherche

refuge auprès de Toi contre le mal de mon âme, le mal de Satan et son polythéisme et

contre le fait de nuire à ma propre personne ou nuire à un musulman Ŕ Allâhumma

‘âlima l-ghaybi wa ch-chahâdati fâtira s-samâwâti wa l-ardi rabba kulli chay‘in wa

malîkahu achhadu an lâ ilâha illâ anta a’udhu bika min charri nafsî wa min charri ch-

chaytâni wa chirkihi wa an aqtarifa ‘alâ nafsî sû’an aw ajurrahu ilâ muslimin. Le

Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam ajouta : Récite cette invocation chaque matin,

chaque soir et avant de te coucher. »45

.

Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam avait l’habitude de dire durant ses sermons :

« Louange à Allah, nous implorons Son aide et Son pardon. Nous nous réfugions auprès

de Lui contre les maux de nos âmes et contre nos mauvaises actions. »46

Il sallallahu ‘alayhi wa sallam a aussi dit : « Je suis semblable à une personne qui vous

retiendrait par la ceinture, vous empêchant ainsi de vous jeter dans le feu, mais le feu

vous attire comme il attire les papillons. »47

. Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a

comparé les membres de sa communauté à des papillons du fait que ces insectes sont

ignorants et insaisissables. De même les hommes dont l’âme est petite sont ignorants et

instables.

Dans un autre hadith, le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam dit : « Le cœur est

comparable à une plume jetée sur une terre désertique. »48

.

Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam dit aussi : « Le cœur est plus instable encore

qu’un chaudron rempli d’eau portée à ébullition. »49

Or l’instabilité de la plume et du chaudron est bien connue. Il en est de même pour le cœur

surtout s’il est entaché d’ignorance. On dit d’ailleurs d’une personne qui pousse une autre à

l’égarement qu’elle l’a ébranlée. Allah ta’ala a dit au sujet de Pharaon qu’il a ébranlé son

peuple qui lui a obéit.

Allah ta’ala a aussi dit :

« Sois donc patient, car la promesse d’Allah est vérité. Et que ceux qui ne croient pas

fermement ne t’ébranlent pas ! »

44

Rapporté par al Boukhârî 6306. 45

Rapporté par At Tirmidhî 3389 et authentifié par al Albanî dans Sahîh Sunan At Tirmidhî 3/142. 46

Rapporté par Muslim 868. 47

Rapporté par al Boukhârî 6483 et Muslim 1720. 48

Rapporté par Ahmad 4/408 et authentifié par al Albani voir Sahîh al Jâmi’2365. 49

Rapporté par ibn Abî ‘Asim dans As Sunnah 226 Authentifié par al Albanî voir Sahîh al Jâmi’ 5147.

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(Sourate Ar Rûm verset 60)

Une personne à la foi ébranlable ne connaît pas la stabilité. Bien au contraire, elle est

aisément déstabilisée, alors qu’une personne à la foi ferme est stable. D’ailleurs le verbe

« être certain » (ayqama) en arabe est utilisé aussi pour désigner une chose stable. La

certitude (yaqîn) désigne la foi durablement installée dans le cœur, tant en terme de science

religieuse que de pratique. En effet, une personne peut détenir une bonne science religieuse

sans pour autant que son âme ne patiente face aux malheurs, situation face à laquelle elle est

vite ébranlée.

L’origine de la colère

Al Hassan al Basri -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Si tu veux voir une personne

clairvoyante mais impatiente, tu la verras. Si tu veux voir une personne patiente mais

ignorante, tu la verras. Mais le jour où tu verras une personne patiente et clairvoyante,

ce sera une vraie trouvaille. »

Allah ta’ala dit :

« Et Nous avons désigné parmi eux des guides qui menaient (les gens) par Notre ordre

aussi longtemps qu’ils patientaient et croyaient fermement en Nos versets. »

(Sourate As Sajdah verset 24)

Pour toutes ces raisons, l’âme humaine est souvent comparée au feu en raison de ses

mouvements brusques et des dégâts qu’elle cause. La colère et les désirs sont issus du feu, de

même que Satan a été créé de feu.

Dans les sunans d’Abû Dâwûd, on trouve le hadith suivant : « La colère vient de Satan. Satan

est créé de feu. Or le feu s’éteint par l’eau. Si donc l’un d’entre vous se met en colère, qu’il

accomplisse ses ablutions. »50

.

Dans un autre hadith le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit :

« La colère est un charbon ardent se consumant dans l’être humain. »51

On remarquera d’ailleurs comment une personne en colère a les yeux injectés de sang et les

veines gonflées, en raison du bouillonnement sanguin du cœur criant vengeance.

Le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit dans un hadith unanimement considérée

authentique :

50

Rapporté par Abû Dâwûd 4785 Hadith considéré faible par Al Albanî voir Da’îf Sunan Abû Dâwûd. 51

Rapporté par at Tirmidhî 2191.hadith considéré faible par Al Albanî voir Da’îf al Jâmi’ 1240.

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« Satan est aussi présent en l’être humain que le sang qui coule dans ses veines. »52

.

On trouve dans les deux recueils authentiques que deux hommes se disputèrent en présence

du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam. L’un d’eux se mit tellement en colère que le

Prophète sallallahu alayhi wa sallam lui dit : « Je connais une parole qui, s’il la

prononçait, dissiperait sa colère. Il s’agit de : Je me réfugie auprès d’Allah contre Satan

le maudit. »53

.

Allah ta’ala dit :

« Repousse le mal par ce qui est meilleur, et voilà que celui avec qui tu avais une

animosité devient tel un ami chaleureux. Mais (ce privilège) n’est accordé qu’à ceux qui

patientent et il n’est accordé qu’à ceux dotés d’une grande grâce .Et si jamais Satan

t’incite (à agir autrement), alors cherche refuge auprès d’Allah, c’est Lui, vraiment qui

entend et sait tout. »

(Sourate Fussilat verset 34-36)

« Sois conciliant, ordonne ce qui est convenable et éloigne toi des ignorants. Et si jamais

Satan t’incite à faire le mal, cherche refuge auprès d’Allah, car il entend, et sait tout. »

(Sourate al A’râf verset 199)

« Repousse le mal par ce qui est meilleur. Nous savons très bien ce qu’ils profèrent. Et

dis : Seigneur ! Je me réfugie auprès de Toi contre les incitations des démons. Et je me

réfugie auprès de Toi, Seigneur, contre leur présence auprès de moi. »

(Sourate Al Mu’minûn verset 96-98)

Ainsi se conclut cet ouvrage, la louange revient à Allah au commencement et au terme de

toute chose. Qu’Allah couvre d’éloges notre Prophète Muhammad, le prophète illettré, ainsi

que sa famille ses compagnons, leurs successeurs et ceux qui suivent leurs traces jusqu’au

Jour de la Rétribution Et notre dernière invocation est : louange à Allah Seigneur de l’univers.

La Dureté du Cœur

Le serviteur n'est pas affligé d’une punition plus grande que le durcissement du cœur et

l’éloignement d'Allah.

52

Rapporté par al Boukârî 2038 et Muslim 2175. 53

Rapporté par al Boukhârî 3282 et Muslim 2610.

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Le Feu a été créé pour fondre le cœur durci, ce cœur qui est le plus éloigné d'Allah parmi les

cœurs. Si le cœur durcit, l'œil devient sec [et ne trouve aucune joie ou tranquillité].

Il y a quatre choses, qui si on transgresse leurs limites, durcissent le cœur :

la nourriture,

le sommeil,

les discours

et de trop se mélanger aux gens.

Un corps affligé par la maladie ne tire aucune nourriture de l'alimentation et de l'eau et de la

même façon un cœur de malade ne profite pas de l'avertissement ou de l'exhortation.

Quiconque désire purifier son cœur doit préférer Allah à ses désirs.

Le cœur qui s'accroche à ses désirs est voilé d'Allah en fonction de la force de son

attachement. Les cœurs sont les navires d'Allah sur Sa terre, c’est pourquoi les plus aimés

parmi eux sont ceux qui sont les plus tendres, purs et résistants à l’égarement.

« Vraiment, Allah a des navires parmi les gens de la terre et les navires de votre

Seigneur sont les cœurs de Ses serviteurs pieux et les plus aimés (par Lui) d'entre eux

sont les plus doux et les plus tendres »54

Les transgresseurs occupent leurs cœurs avec la poursuite de ce monde.

Si seulement ils les avaient occupés avec Allah et la recherche l'au-delà, ils auraient réfléchi à

la signification de Ses Mots et de Ses Signes qui sont témoins dans la création.

Leurs cœurs seraient retournés à leurs propriétaires (dans les poitrines où ils résident) portant

une merveilleuse sagesse et des perles de bienfaits.

Quand on nourrit le cœur avec le dhikr, sa soif est étanchée par la contemplation et il est

nettoyé de la corruption, il sera témoin de choses remarquables et merveilleuses et sera

inspiré par la sagesse.

Il n’est pas donné à tout individu doté de science, de sagesse et qui en porte l’habit d’être

parmi ses gens.

Plutôt les Gens de Science et de Sagesse sont ceux qui ont insufflé la vie dans leurs cœurs en

tuant leurs désirs.

Quant à celui qui a détruit son cœur et a préféré ses désirs, la science et la sagesse sont privés

de sa langue.

La destruction du cœur arrive par la possession du sens de la sécurité et la négligence.

Le cœur est fortifié par la crainte d'Allah et le dhikr.

54

Hadith hassan Référez-vous à As-Sahiha (n°1691)

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Si le cœur renonce aux plaisirs de ce monde alors il sera dirigé vers la poursuite du bonheur

de l'au-delà et il sera parmi ceux qui y appellent.

Si le cœur se satisfait des plaisirs de ce monde le bonheur de l’au-delà cesse d'être poursuivi.

Désirer Allah et Sa rencontre ressemble à une douce brise soufflant sur le cœur, chassant le

désir brûlant de ce monde.

Quiconque fait que son cœur se précipite vers son Seigneur se trouvera calme et

tranquille et quiconque l'envoie parmi les gens sera dérangé et excessivement perturbé.

Ceci parce que l'amour d'Allah ne peut jamais entrer dans un cœur qui contient l'amour de ce

monde, et ce jusqu’à ce que le chameau ne passe par le chas de l’aiguille.

C’est pourquoi le serviteur le plus aimé d’Allah est celui qu'Il place dans Sa soumission,

qu'Il choisit pour Son Amour, dont Il purifie l’adoration pour Lui, qui Lui consacre sa

vie, sa langue pour Son dhikr et ses membres à Son service.

Le cœur devient malade comme le corps devient malade et son remède réside dans le repentir

et la recherche de la protection du mal.

Il devient rouillé comme un miroir devient rouillé et il est poli par le dhikr.

Il devient nu comme le corps devient nu et son ornement vient par la taqwa. Il devient affamé

et assoiffé comme le corps devient affamé et assoiffé et sa faim et sa soif sont rassasiées par la

science, repentir et la soumission à Allah.

Les actes sont une construction dont la foi est la fondation

Quiconque désire élever sa construction doit en fortifier les fondations, les renforcer et s’en

préoccuper en premier lieu. En effet, la hauteur d’une construction dépend de la fortification

des fondements et de leur renforcement. Les actes et les degrés sont cette construction dont la

foi est le fondement. Plus le fondement est ferme, plus il supportera la construction qui pourra

alors s’élever. Si une partie de la construction s’écroule, on pourra alors facilement la

reconstruire. Si en revanche le fondement n’est pas inébranlable, la construction ne pourra

s’élever, ni même être stable. Et si une partie des fondations s’effondre, toute la construction

s’écroulera ou presque.

Le sage aura donc pour ambition de fortifier et de renforcer les fondations. Quand a

l’ignorant, il tente d’élever sa construction sans fondements : très vite, son bâtiment

s’effondrera.

Allah dit :

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« Lequel est plus méritant ? Est-ce celui qui a fondé son édifice sur la piété et l'agrément

d’Allah, ou bien celui qui a placé les assises de sa construction sur le bord d'une falaise

croulante et qui croula avec lui dans le feu de l'Enfer ? Et Allah ne guide pas les gens

injustes. »

[Sourate 9 verset 109]

Les fondations sont aux œuvres ce que les forces sont au corps humain. Si les forces sont

vigoureuses, elles supporteront le corps et empêcheront que beaucoup de maux ne

l’atteignent. Si les forces sont faibles, elles auront du mal à supporter le corps et les maladies

frapperont ce dernier de plein fouet.

Fais donc en sorte que ta construction repose sur les fondations de la foi55

. Si les parties

supérieures de ta construction ou son plafond tombent en décrépitude, il te sera plus facile de

les rénover que d’avoir à faire l’effritement des fondations.

Ces fondations sont constituées de deux choses :

La première : Connaitre avec précision Allah, ses ordres, ses noms et attributs.

La seconde : Obéir exclusivement et avec soumission a Allah et son messager en dehors de

tout autre être.

Ces fondations sont tout ce qu’il y a de plus solide pour qui veut élever sa construction. C’est

en fonction de ces fondations que la construction peut s’ériger aussi haut qu’ont le désire.

Affermis donc tes fondations, préserve tes forces, pratique régulièrement la diète, pratique la

purge si tu ressens en toi un surplus d’humeurs56

, chemine avec modération et tu atteindras

ton but. Si en revanche tes forces sont faibles, les substances néfastes toujours présentes et

que tu ne pratique pas la purge57

:

Tu peux dire adieu à la vie

Car elle vient t’annoncer son départ imminent

Lorsque ta construction sera érigée, blanchis-en les murs par le bon comportement et la

bienfaisance a l’égard des gens. Puis entoure-la d’un rempart de vigilance pour qu’aucun

ennemi n’y pénètre, ni qu’aucune faille n’apparaisse. Dresse des voiles sur les portes et ferme

le plus grand portique en te taisant si tu crains les conséquences de tes propos. Conçoit une clé

pour cette porte dont la matière sera la mention d’Allah, grâce a laquelle tu ouvriras et

fermeras cette porte. C’est avec cette clé que tu ouvriras la porte et avec elle que tu la

fermeras. Tu te seras ainsi construit une citadelle qui te protégera de tes ennemis. Elle sera

tellement imprenable que même si l’ennemi [Satan] rodait en y cherchant une faille, il se

découragerait. Pense à inspecter ta construction régulièrement, car même si ton ennemi

55

Le Prophète salla Allah ‘aleyhi wa salam a dit : « La foi est composée de plus de soixante dix ou plus de

soixante branche, et la meilleure d'entre elles, c'est la prononciation de la formule : « il n'y a point de

divinité en dehors d'Allah », la moindre d'entre elle est d'ôter le détritus qui se trouve sur le chemin, et la

pudeur est une branches de la foi. » [Sahih Boukhari n°52 et Sahih Mouslim n°1599] 56

An-Nawawi -qu'Allah lui fasse miséricorde- a dit : « Le Prophète, salla Allah 'aleyhi wa salam, attire ici

l'attention sur le fait que la meilleur de ces branches est l'unicité d'Allah, branche qui incombe a tout le

monde de mettre en pratique et avec laquelle aucune branche n'est acceptée tant que celle-ci n'est pas

valable. » [Charh Sahih Mouslim 1/280 éditions Dar Abi Hayane] 57

La purge désigne le repentir et le surplus d’humeur les péchés [NDT]

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désespère d’y pénétrer par le grand portique, il tentera d’en endommager les murs à l’aide des

pioches que sont les péchés. Si tu négliges cet aspect, les murs du rempart seront tellement

entamés qu’ils finiront par donner sur la construction. C’est alors que l’ennemi se trouvera a

tes cotés dans la citadelle, et tu auras bien du mal à l’en faire sortir. Tu devras alors faire face

à l’une des trois situations suivantes :

Soit l’ennemi te vaincra et s’emparera de la citadelle. Soit il t’imposera d’y résider avec toi.

Soit la lutte engagée contre lui te distraira d’intérêts plus importants encore, car tu seras

occupé à obturer les fissures du rempart et à réorganiser la défense de la citadelle. Si l’ennemi

parvient à s’introduire dans la citadelle par les fissures qu’il a pratiquées dans le rempart, trois

fléaux s’abattront sur toi :

La corruption se répandra dans la citadelle, les biens et les ressources s’y trouvant seront

dévalisés, et l’ennemi dévoilera les points faibles du rempart à ses acolytes. Tu ne cesseras

alors de repousser attaque sur attaque jusqu'à ce que tes forces te trahissent et que ta volonté

te fasse défauts. Tu abandonneras alors la citadelle à tes ennemis.

C’est la, la situation vécue par beaucoup d’individus face a Satan leur ennemi. C’est pour cela

qu’on les voit prêt a courroucé leur seigneur dans le but de satisfaire leur âmes, voire

satisfaire une créature pareille à eux, qui ne peut leur causer préjudice ni leur être d’un

quelconque intérêt. Il ils sont prêts à négliger les bénéfices de la religion pour engranger des

bénéfices matériels. Ils s’épuisent pour obtenir ce qui ne durera pas pour eux. Ils sont avides

de ce bas monde alors qu’il leur a tourné le dos. Ils délaissent négligemment l’au-delà alors

qu’il vient à eux a grands pas. Ils désobéissent à leur seigneur en suivant leurs passions. Ils ne

comptent que sur ce bas monde et s’attristent lorsque leur part leur échappe, mais ne

s’attristent pas à l’idée que le paradis et ce qu’il contient risque de leur échapper. La joie que

leur foi leur cause n’est que peu de chose comparée a la joie causée par l’or et l’argent. Ils

corrompent la vérité par la fausseté, la droiture par l’égarement, le bien par le mal. Ils

troublent leur foi par des conjectures et mélangent le licite et l’illicite. Ils sont perplexes face a

l’incohérence de leurs pensées et de leurs réflexions et délaissent la droiture dont Allah leur a

fait présent. Et ce qu’il y a de plus étonnant, c’est que l’ennemi utilise le propriétaire de la

citadelle pour la détruire de ses propres mains.

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TABLE DES MATIERES

Explication de la parole d’Allah « C’est Lui qui vous a soumis la terre »_____2

La plénitude et le succès du serviteur à la lumière de la sourate Al Fâtihah____4

Le trône et le cœur________________________________________________6

Méditer sur les messages du Coran___________________________________7

Vider avant de remplir_____________________________________________8

L’équité d’Allah ta’ala_____________________________________________9

La jalousie est de deux types_______________________________________10

Œuvrer avant qu’il ne soit trop tard__________________________________11

L’état le plus honorable face à Allah ta’ala____________________________11

Qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur ?_____________________________11

L’origine des péchés______________________________________________12

La crainte et l’espoir ne sont voués qu’à Allah ta’ala____________________13

La perfection n’est atteinte que par la science et l’amour_________________13

La voie vers Allah ta’ala est faite de deux prisons_______________________14

Des mérites de la piété____________________________________________15

L’association de la piété et du bon comportement_______________________15

Le chemin vers Allah_____________________________________________16

L’effet de l’attestation de foi au moment de la mort_____________________16

Le serviteur appartient entièrement à Allah____________________________17

Le serviteur appartient entièrement à Allah____________________________17

Pensées profondes_______________________________________________18

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Le rôle central du cœur____________________________________________19

Demander de la meilleure façon_____________________________________20

Les types de savants et d’étudiants___________________________________21

Réflexions profondes_____________________________________________21

Indications dans l’histoire d’Adam__________________________________22

Sagesses diverses________________________________________________23

Leçons et sagesses_______________________________________________24

Sagesses tirées de Sa parole : « Le mécréant est l’allié des ennemis de

son Seigneur »__________________________________________________25

A l’ombre de Sa parole « Ils ne négligent pas les versets d’Allah comme s’ils

étaient sourds ou aveugles »________________________________________26

Les formes d’abandon du Coran_____________________________________27

La réalité de la perfection de l’âme__________________________________28

Celui qui ne vise que l’au delà, Allah ta’ala lui suffit____________________29

La science et sa mise en pratique____________________________________30

Les degrés de plainte_____________________________________________31

La véritable foi__________________________________________________32

Le fondement du bien_____________________________________________33

La foi et les divergences à son sujet__________________________________34

Placer sa confiance en Allah________________________________________35

Les fondements du bonheur________________________________________36

Pensées et exhortations uniques_____________________________________36

Les degrés des gens du paradis______________________________________37

Comment améliorer ta situation ?____________________________________37

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Les signes d’une volonté saine______________________________________38

Renoncer à la vie d’ici bas_________________________________________38

Les différentes catégories de renoncement_____________________________39

La mention d’Allah ta’ala et la gratitude envers Lui_____________________40

La droiture engendre la droiture et l’égarement engendre l’égarement_______42

L’accroissement de la droiture______________________________________42

L’accroissement de l’égarement_____________________________________45

Un être raisonnable ne peut s’attacher à la vie d’ici bas__________________47

Le don et la privation_____________________________________________47

Les méfaits du mensonge__________________________________________47

Il se peut que vous détestiez quelque chose alors que c’est un bien

pour vous______________________________________________________49

Les conditions d’obtention du bonheur par la science____________________50

Les conséquences néfastes des désirs_________________________________51

Les limites du comportement_______________________________________52

Les fondements des nobles caractères et des caractères vils_______________55

Le réel repentir__________________________________________________56

La sincérité et l’amour des compliments sont inconciliables_______________56

Les conséquences du délaissements des péchés_________________________57

La piété de ‘Umar ibn ‘Abd al ‘Azîz_________________________________59

Ce que l’on gagne à délaisser les coutumes____________________________60

Les signes du bonheur et de la déchéance_____________________________61

Le rang du prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam_______________________62

Les piliers de la mécréance_________________________________________63

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L’arbre du culte sincère___________________________________________64

Le corps et l’âme________________________________________________65

Il faut délaisser les péchés en priorité_________________________________66

Trois enseignements bénéfiques_____________________________________67

La connaissance d’Allah ta’ala______________________________________67

La meilleure et la pire des acquisitions_______________________________68

La solidarité envers les croyants_____________________________________69

L’ignorance implique la fatigue_____________________________________70

Le cheminement vers Allah et les obstacles se dressant sur le chemin_______70

L’origine de toute science et de tout acte______________________________72

Le cœur ne se vide jamais des pensées________________________________73

La dignité de l’âme_______________________________________________75

Celui qui ne connait pas son âme ne connait pas son Créateur_____________77

Les degrés de la connaissance d’Allah________________________________78

La beauté d’Allah ta’ala___________________________________________80

Allah est beau et aime la beauté_____________________________________82

Une volonté sincère pour des actes sincères____________________________85

La volonté du serviteur____________________________________________86

Le respect envers Allah ta’ala______________________________________86

La vie est une route pour voyageurs__________________________________90

La contemplation________________________________________________90

Les brèches par lesquelles Satan s’introduit____________________________90

Le chemin du succès______________________________________________91

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La meilleur façon de mentionner Allah_______________________________92

La plus bénéfique et la plus néfaste des personnes______________________92

Le plaisir interdit________________________________________________92

Tout membre du corps est concerné par un ordre et un interdit_____________93

Le groupe du paradis et le groupe de l’enfer___________________________94

Quelques caractéristiques de l’unicité d’Allah__________________________95

Allah ne rassemble pas Ses trésors dans un cœur ou se trouve autre que Lui__96

Le retour vers Allah et le recueillement_______________________________96

Le cheminement vers Allah________________________________________97

Le cri s’échappant de ceux qui écoutent le Coran_______________________97

Les différents types de pensées_____________________________________98

L’intension et la patience_________________________________________100

La situation du serviteur face à son Seigneur__________________________101

Les plaisirs de l’au delà sont plus durables___________________________101

Et Ayyûb lorsqu’il implora son Seigneur_____________________________102

Et il n’est rien dont Nous ne possédions les réserves____________________103

Parmi les secrets du Tawhid_______________________________________104

L’amour d’Allah ta’ala___________________________________________104

Tous les bienfaits viennent d’Allah_________________________________105

L’aide d’Allah et Son abandon_____________________________________106

Exégèse du début de la sourate Al Ankabût___________________________110

Satisfaire Allah quelque aversion qu’en aient les hommes_______________112

Les épreuves sont inévitables______________________________________114

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La meilleure formule de demande de pardon__________________________116

L’origine de la colère____________________________________________118

La Dureté du Cœur______________________________________________119

Les actes sont une construction dont la foi est la fondation_______________121

Table des matières______________________________________________124