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RAPPORT D’ANALYSE SUR LES PERCEPTIONS DE LA POPULATION DU NORD
KIVU SUR LE COVID-19
1. Contexte du rapport
Faisant suite de l’état d’urgence décrété par le président de la République Démocratique du
Congo suite à l’apparition premier cas positif au COVID-19, le 10 mars 2020 dans la ville de
Kinshasa, des mesures barrières (fermeture d’écoles, d’églises, des bars, le port obligatoire des
masques en lieu public etc,) ont été prises pour protéger la population contre la propagation de
cette maladie. Les perceptions différentes sur cette dernière alimentée par des rumeurs dans la
province du Nord Kivu se faisaient entendre. C’est dans ce cadre qu’INTERSOS a mené une
enquête dans les cinq territoires (Rutshuru, Masisi, Beni, Lubero et Walikale) de la province
pour récolter les différentes perceptions et compréhension de cette maladie par des membres des
communautés et relever leurs besoins, craintes par rapport à cette pandémie mondiale dans le
but d’orienter les éventuelles actions à apporter par des acteurs humanitaires intéressés. La
méthode d’entretien individuelle nous a servi de méthodologie et les résultats des entretiens
collectés à travers l’outil KOBO avec nos animateurs de protection ; l’enquête a pris les trois
dernières semaines du mois de Mai 2020.
En effet, 771 personnes ont été interviewées dans l’ensemble (61% d’hommes et 39% des
femmes). 47% de personnes interviewées assimilent cette pandémie à la maladie à virus d’Ebola
(MVE), 24% de ces personnes indexent les occidentaux de l’avoir importé vers l’Afrique, 10%
croient qu’il s’agit d’une maladie satanique, 9% estiment que c’est une invention, 8% n’ont
donné aucun commentaire et 2% ont minimisé sa gravité.
542 personnes affirment avoir entendu parler du COVID-19 tandis que 229 disent n’avoir
aucune information sur cette maladie. Il a été aussi ressorti que la radio reste la source privilégiée
de la communication par rapport au COVID-19 dans tous les territoires soit 500 sur les
771interviewees. Le territoire de Lubero a connu une forte participation (218 personnes) aux
enquêtes contrairement aux autres territoires. Les populations hôtes (195) et152 personnes
déplacées Internes ont pris part à cette enquête.
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# Personnes Interviewé : 771
Analyse par territoire Genre des personnes interviewées Statuts de personnes interviewées
Perceptions sur COVID-19 Sources d’informations
229
542
Connaissances de la maladie COVID-19
Oui
Non
40
133
183
197
218
Walikale
Rutshuru
Beni
Masisi
Lubero
Fem
mes39%
Hommes61%
195
152134 138
7662
10 3
20 23 46 47135
500
Autre : 8%
C’est une maladie sans gravité
2%
C’est une invention 9%
Une maladie « satanique »
10%
Une maladie amenée par « les
blancs »
24%
Une maladie similaire à Ebola
47%
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# Personnes Interviewé : 218
Genre de personnes interviewées
Statuts de personnes interviewées
CONNAISSANCE SUR COVID
2019
Sources d’informations sur
COVID19
LUBERO
Contexte
Des cas positifs du COVID-19 ne sont pas encore enregistrés dans le territoire de
Lubero. Mais le risque est à craindre étant donné, que des cas positifs ont été déclarés
dans la ville de Beni et plus ou moins 3 cas suspects déclarés au sud, dans le territoire
de Rutshuru par les résultats de l’INRB et dont 1 cas avait été positif. Au Nord, le
territoire voisin de Mambassa n’est directement pas touché, mais la province de l’Ituri
en soit est affectée ; C’est la même chose à l’Ouest où la Province de la Tshopo qui a
déjà enregistré un cas de COVID-19 alors que le territoire mitoyen de Bafasende est
encore sein.
Les autorités, les humanitaires ne cessent de rappeler à la population l’usage des
mesures barrières édictées au niveau national et reprises au niveau provincial. Dans la
ville de Butembo par exemple, la population souhaite ardemment, que le COVID-19
n’affecte pas leur municipalité parce « la MVE » avait tué beaucoup de leurs
concitoyens.
Connaissance sur le COVID-19
Les enquêtes sur le COVID-19 ont été menées sur 218 personnes (soit 63 % d’hommes
et 37% de femmes) au cours de ce mois de mai 2020. 63% des interviewées ont répondu
que le COVID-19 est une maladie à l’instar de la MVE : Le territoire de Lubero est une
zone qui avait été touchée par l’épidémie de la MVE et dont la déclaration officielle de
la fin de l’épidémie par les autorités est attendue dans les prochains jours. Ainsi, pour
mieux comprendre les COVID-19, la population de cette entité se réfère à la MVE.
Celle-ci est une référence par rapport au COVID-19 car les deux maladies présentent
des similitudes par rapport à leurs symptômes et mesures barrières.
12% des interviewées estiment que ce sont « des occidentaux » qui l’ont amené en
Afrique noire, et particulièrement en RDC. 9% pensent que cette pandémie est « une
création, une invention humaine ». Cette catégorie de personnes ne disposant quasiment
d’aucune information, n’ayant rien suivi comme information sur le Covid-19. Elles sont
indifférentes de tout ce qui se passe concernant la pandémie. 8% des interviewées
considèrent le COVID-19 comme une maladie « satanique » parce que : l’idée
principale est que cette maladie est une fatalité. 8% n’ont pas donné leurs pensées.
Sources d’information sur le COVID-19
Selon 162 personnes sur les 218 interviewées, la radio reste le canal principal à travers
lequel l’information sur le COVID-19 atteint la population du territoire. Tandis que 22
personnes sur les 218 interviewées ont reçu l’information sur le COVID-19 dans la
communauté. Et 19 personnes sur les 218 interviewées l’ont reçu par le truchement de
leurs leaders communautaires. Ceci implique que les autres canaux ne seraient pas
encore tops plongés dans la sensibilisation, du moins dans les contrées où l’interview a
été réalisée.
66
30
46
33
22 20
1 0
5 719
322
162
Fem
mes37%Hom
mes63%
Autre : 8%
C’est une maladie sans gravité
0%
C’est une invention
9%
Une maladie « satanique »
8%
Une maladie amenée par «
les blancs »
12%
Une maladie similaire à Ebola
63%
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# Personnes Interviewé : 197
Genre de personnes interviewées
Statuts de personnes interviewées
CONNAISSANCE SUR COVID
2019
Sources d’informations sur
COVID19
MASISI
Contexte
Le territoire de Masisi n'a enregistré aucun cas positif du COVID-19 jusqu’à la date
de cette enquête. Ce territoire reste tout de même à haut risque et très exposé au
COVID-19, à cause de sa proximité avec la ville de Goma, qui a déjà connu plusieurs
cas positifs du COVID-19. En conséquence, les mesures barrières contre cette maladie
devront être renforcées dans cette entité. 4 cas suspects enregistrés dans le territoire de
Masisi ont été négatifs après les tests à l'INRB à Kinshasa. Les enquêtes sur le COVID-
19 en territoire de Masisi ont été menées sur 197 personnes (soit 59% d’hommes et 41
% des femmes). On trouve parmi ces personnes (des autorités coutumières, des
autorités administratives, les membres de la société civile, les populations hôtes, les
PDIs-retournées, les PDIs, les réfugiés etc.).
Connaissance sur le COVID-19
Partant de ses origines, 36% des personnes interviewées considèrent cette pandémie
comme « une maladie importée par les occidentaux » ; 28% la considèrent au même
titre que la MVE par leur similarité des symptômes et des effets ; 13% stipulent que le
COVID-19 est une maladie imaginaire (créé par le gouvernement congolais pour
s’attirer de l’argent auprès des bailleurs, mais surtout pour éviter de payer les
enseignants non mécanisés) ; 11% la considèrent comme une invention humaine ; 10%
comme « une maladie satanique » et 2% comme une maladie sans gravité par le fait
qu’il n’y a aucun cas dans leur zone.
Source d’information sur le COVID-19
La population de Masisi est informée sur le COVID-19 à travers plusieurs sources.
Ceci crée la confusion dans la communauté en rapport avec cette pandémie.
Il s’observe que la majorité de la population en territoire de Masisi (112 personnes sur
les 197 interviewées) est informée du COVID-19 via la radio, une sensibilisation
d’ordre générale. Les autres interviewées (43 personnes sur les 197 interviewées)
apprennent de cette maladie dans la communauté et 11 personnes sur les 197
interviewées via les humanitaires. Ceux qui n’ont pas de radios et d’autres, sont
informés à travers des leaders communautaires mais une information aléatoire.
Fem
mes41%
Hommes59%
63
3832
28
16 14
4 2
Autre : 13%
C’est une maladie sans gravité
2%
C’est une invention
11%
Une maladie « satanique »
10%
Une maladie amenée par «
les blancs »
36%
Une maladie similaire à
Ebola 28%
11 10 10 11
43
112
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1 Personnels soignant de l’ HGR,
# Personnes Interviewé : 183
Genre de personnes interviewées
Statuts de personnes interviewées
CONNAISSANCE SUR COVID
2019
Sources d’informations sur
COVID19
BENI
Contexte
Sur l’ensemble du territoire de Beni, les habitants continuent d’être sensibilisés sur le
COVID-19. Ceci est consécutif à la présence des acteurs humanitaires, qui intervenaient
dans la riposte contre la MVE ; sauf dans la chefferie de Watalinga, située au Nord-Est du
territoire, qui n’avait pas été affectée par la MVE. Le centre de traitement d’Ebola sert de
cadre pour l’accueil et le traitement des cas positifs du COVID-19 depuis la sortie du
dernier cas du centre de traitement d’Ebola (CTE) le 15 mai 2020. Actuellement, trois
malades positifs sont dans ce CTE. Selon les informations reçus1, ces cas sont de « cas
importés » (des conducteurs des véhicules en provenance de l’Uganda et de la Tanzanie).
Ceci fait que Beni soit à haut risque à cause de la frontière de Kasindi, limitrophe avec
l’Uganda, pays affecté également par le COVID-19. Les participants à l’enquête ont tous
recommandé une minutieuse surveillance dans les zones frontalières pour éviter
l’importation de la maladie.
Ces discussions étaient réalisées sur 183 personnes dans les communautés hôtes et celles
des PDIs-retournées. Celles-ci ont été disponibles pour répondre et avec moins d’exigences
par rapport aux PDIs, qui mettent en avant des préoccupations/besoins d’assistance.
Les hommes (61%) ont facilement accepté de répondre aux questions d’enquêtes
contrairement aux femmes (39%). Celles-ci s’occupent plus de leurs charges familiales.
Elles n’ont pas de temps suffisants pour participer aux discussions. Plusieurs femmes
refusent de répondre et soutiennent, que les humanitaires créent des maladies pour
« s’enrichir au détriment de la population ».
Connaissance sur le COVID-19
La majorité de personne interviewée (51%) connait cette maladie et l’assimile à la MVE,
du fait d’avoir vécu longtemps avec la maladie à virus d’Ebola (plus de 20 mois dans la
zone); 29% pensent que « c’est maladie importée par des blancs » ; 9% croient que c’est
une invention humaine, 8% des interviewées pensent que le COVID-19 est une maladie
satanique ; 2% minimise sa gravité et 1% n’a pas exprimé son opinion. Les communautés
sont régulièrement informées grâce à l’engagement communautaire par le Centre
d’Animation Communautaire (CAC) qui est très actif dans les cellules des Quartiers. Les
animateurs de ce centre organisent des séances de porte à porte avec l’appui des
humanitaires pour sensibiliser la population. D’autres communément appelés relais
communautaires (RECO), sont affectés dans les différents centres de santés. Ils
sensibilisent les patients qui viennent pour des consultations médicales.
Sources d’information sur le COVID-19
Les medias locaux (120 personnes sur les 183 interviewées) jouent un grand rôle dans la
sensibilisation. Des spots publicitaires sont lancés avant la présentation de chaque journal.
Avec l'expérience de la MVE, la population locale a acquis des notions sur les règles
d'hygiène. Cela est déjà un atout par rapport au respect des mesures de préventions contre
le COVID-19. Les structures communautaires (46 personnes sur les 183) sensibilisent
également leur base.
Fem
mes39%
Hommes
61%
25
38
27
59
1812
3 0
Autre : 1%
C’est une maladie sans gravité
2%C’est une invention
9%Une maladie «
satanique »8%
Une maladie amenée par «
les blancs »
29%
Une maladie similaire à Ebola
51%
1 3 6 7
46
120
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# Personnes Interviewé : 133
Genre de personnes interviewées
Statuts de personnes interviewées
CONNAISSANCE SUR COVID
2019
Sources d’informations sur
COVID19
RUTSHURU
Contexte
Le territoire de Rutshuru est limitrophe avec l’Ouganda et le Rwanda. Ces deux pays
sont affectés du COVID-19. Ce territoire est frontalier avec l’Ouganda par quatre postes
dont deux officiels (Bunagana et Ishasha) et deux non officiels (Munyaga et Kitagoma).
On y trouve également plusieurs sentiers informels. Rutshuru a également la frontière
avec le Rwanda par les groupements Rugari et Bweza. Depuis la confirmation des cas
positif du COVID-19 à Goma le 2 avril 2020, 3 cas suspects officiels ont été remontés
dont 1 à Bunagana, 1 à Nyamilima et 1 à Rutshuru. Les résultats sont sortis négatifs
après examens à l’INRB/Kinshasa vers la mi-mai 2020. Parmi les 7 derniers cas
confirmés récemment à Goma, un cas, interné à l’HGR de Goma est originaire de
Rutshuru. Pendant sa période d’incubation (14 jours), le suspect malade s’était rendu à
Rutshuru où il a eu des contacts avec plusieurs membres de sa communauté à Kiwanja
et à Rutshuru-centre (38 personnes contactées) sont mis en quarantaine en attendant les
résultats des échantillons envoyés à l’INRB/Kinshasa.
A ce titre, le territoire de Rutshuru est aligné parmi les territoires les plus vulnérables
de la province du Nord-Kivu en rapport avec le COVID-19.
Connaissance et mesures de prévention sur le Covid-19
Les enquêtes ont été menées sur 133 personnes (soit 62% d’hommes et 38% de
femmes). Les tendances montrent que 42% des personnes interviewées assimilent le
COVID-19 à la MVE. Avant l’avènement du COVID-19, l’existence de la MVE avait
fait peur aux habitants de Rutshuru car ce dernier est considéré comme voix de sortie
et d'entrée vers le grand nord (Butembo-Beni), l’épicentre d’Ebola. Des séances de
sensibilisation menées par les associations, la société civile pour se prévenir contre la
MVE ont été menées. Les points de lavages mains avaient été placés à des endroits
stratégiques. Beaucoup des personnes avaient acquis ces bonnes pratiques hygiéniques.
Concernant le COVID-19, exigeant presque les mêmes règles barrières (se laver les
mains, ne pas se tendre les mains, ne pas toucher les yeux, les nez, la bouche etc.), la
population était éveillée. Elle estime que le COVID-19 est plus mortel qu’Ebola, du
fait de son mode de transmission ayant conduit le gouvernement de fermer les écoles,
les églises, les bars, les restaurants partout dans le pays. 19% pensent qu’elle est
satanique ; 18% des interviewées estiment que ce sont des occidentaux qui l’ont envoyé
en Afrique. 12% des interviewés se sont résignés, 7% disent que c’est une invention
humaine et 2% n’ont pas donné leur point de vue.
Sources d’information et risque sur le COVID-19
Au moins 89 personnes sur les 133 interviewées à Rutshuru et ses environs sont bien
informées du COVID-19 à travers des radios nationales et internationales. Elle est
effrayée par les statistiques des décès en Europe et aux USA. Elle craint les effets de
cette maladie dans leur zone dans les prochains jours, en comparant le niveau de vie
Fem
mes38%
Hommes62%
35 33
21
14 15 12
2 1
Autre : 12%
C’est une maladie sans
gravité …
C’est une invention
7%
Une maladie « satanique »
19%Une maladie amenée par
« les blancs »
18%
Une maladie similaire à
Ebola 42%
2 2 617 17
89
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des occidentaux, mais qui ne parviennent pas à la maitriser. La population est
consciente de l’existence de cette maladie et de son degré très élevé de nuisance. Dans
les villages reculés comme Tongo, la population entend parler du COVID-19 mais
observe difficilement les règles barrières. Si elle voit quelqu’un porter le masque, elle
s’étonne et lance des cris en disant « porteur du COVID-19 », donc masque égal Covid-
19. Cette population reste exposée au risque de contamination à grande échelle pour
non-respect des mesures barrières notamment le non-respect de la distanciation
physique partout, le non-respect de port des masques, la pratique de salutations par les
embrassements, l’absence des points de contrôle dans plusieurs villages et de termo-
flash pour le prélèvement de la température. Le risque de contamination à grande
échelle pourra encore s’observer dans les sites des PDIs suite à la promiscuité des PDIs
voire dans les familles d’accueils. 17 personnes sur les 133 interviewées apprennent du
COVID-19 dans la communauté par les activités des humanitaires.
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# Personnes Interviewé : 40
Genre de personnes interviewées
Statuts de personnes interviewées
CONNAISSANCE SUR COVID
2019
Sources d’informations sur
COVID19
WALIKALE
Contexte et Perception générale
Ce résultat ne concerne que la zone de santé de Pinga, dans laquelle INTERSOS a un
animateur. Il ne reflète donc pas la réalité du territoire entier de Walikale. Cette enquête
n’a été menée que sur 40 personnes (des hommes 50% et des femmes 50%) ; 53% des
enquêtées pensent que cette maladie est le corolaire de la MVE ; 25% croient que c’est
une maladie qui vient de l’Occident ; 7% estiment que c’est une invention humaine et
5% considèrent qu’il s’agit d’une maladie sans gravité et plutôt satanique ; 5% croit
que c’est du satanisme et 5% n’ont rien indiqué.
17 personnes sur les 40 interviewées ont témoigné que la radio reste la seule source
d’information avec la diffusion des règles barrières contre le COVID-19 dans la zone.
Et 9 personnes sur les 40 interviewées suivent le message à travers des humanitaires au
travers de leurs sensibilisations.
Femme
s50%
Hommes
50%
0 0
4 45
68
13
Autre : 5%
C’est une maladie sans gravité
5%
C’est une invention
7%
Une maladie « satanique »
5%
Une maladie amenée par « les
blancs »
25%
Une maladie similaire à Ebola
53%
17
97
5
1 1
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2. Perception faites aux acteurs humanitaires pendant cette crise
Nous avons voulu savoir ce que pensent les communautés sur la présence des humanitaires dans
leurs zones étant donné que certains commençaient à dire que ce sont les agents humanitaires qui
propagent cette maladie afin d’en dégager les risques, voilà ce qu’ils en disent :
- Les Humanitaires se protègent plus qu’ils nous protègent,
- Ils nous donnent des informations essentielles pour nous préserver contre cette maladie,
- Certains ne prennent pas la maladie au sérieux,
3. Des perceptions communautaires, citations et recommandations sur cette pandémie
telles que sorties des commentaires de la population enquêtée :
Lubero :
- Renforcer la sensibilisation communautaire un peu comme on le faisait pendant la MVE,
en commençant par les leaders communautaires puis par les groupes sociaux,
- Cette maladie apporte la pauvreté et la famine dans nos villages. On ne sait plus se mouvoir
pour travailler comme on le faisait ;
- Que le gouvernement congolais et tout le monde s'impliquent efficacement pour éradiquer
le COVID-19, afin de limiter sa propagation dans les autres provinces ;
- Doter les communautés des matériels de protection (Ex. les savons, les désinfectants
alcoolisés etc.) pour barrer la propagation de la maladie dans nos villages ;
- Une certaine discrimination s'observe dans l'application des mesures barrières. Elle est plus stricte aux civils qu'aux fonctionnaires de l'État.
Masisi :
- On doit autoriser la réouverture des églises pour implorer la grâce divine car cette maladie
est une maladie du dernier temps ;
- La fermeture des écoles expose nos enfants à la délinquance. L'avenir de nos enfants
devient sombre étant donné que nous ne connaissons pas à quand la fin de cette pandémie ;
- Par exemple ici dans la chefferie de Bashali, les enfants mineurs (filles et garçons) sont
actuellement exposés à des violations des droits humains par les groupes armés quand ils
partent aux champs,
- C’est une maladie ordinaire. Evitons de lui accorder cette ampleur terrifiante. Cherchons
plutôt des stratégies pouvant nous permettre de vivre avec elle.
- Que les humanitaires assistent en vivres les PDIs en vue de limiter leurs mouvements vers
les communautés sur de longues distances à la recherche de ce qui peut les faire vivre,
- On se demande pourquoi des militaires et PNC font exception, ne respectant pas certaines
mesures barrières contre le COVID-19 ? Notamment se transportant à trois sur une moto ;
ne portant pas le masque,
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Beni :
- Renforcer les points de contrôle sur l'hygiène au niveau des frontières ; - Certains points de lavage ne contiennent pas l'eau et chlore, d'autres sont vides sans kit
pour hygiène,
- Les mesures d'hygiène ne sont plus de rigueur et seulement une barrière de contrôle sur la route Kasindi-Beni ;
- Le gouvernement devrait prendre au sérieux cette maladie. Bien qu’il ait mis en place des mesures de prévention de cette maladie, on observe une grande légèreté dans le suivi. Tous
les cas qui sont notifiés positifs aujourd'hui sont des cas qui viennent de l'extérieur en
traversant les frontières,
Rutshuru :
- Que le gouvernement puisse aider les PDI, nous sommes beaucoup exposés car nous vivons
en groupe ;
- Nous voulons que les humanitaires puissent nous aider à sensibiliser la population, mais
aussi mettre à notre disposition les dispositifs de lavages des mains, les installer à des lieux
publics pour renforcer notre environnement protecteur contre cette maladie comme ils l’ont
fait pour Ebola ;
- Que le gouvernement fournisse ses efforts pour installer des cliniques ayant tous les
matériels nécessaires pour le traitement de COVID-19 ;
- Depuis l'arrivée du COVID-19, les prix des denrées alimentaires ont galopé. Il y'a rareté
des certains produits agricoles sur nos marché car les commerçants ont peur d’effectuer
des voyages en cette période craignant cette pandémie. Les autres commerçants profitent
de cette situation d'isolement pour exploiter la population, d’où augmentation de la famine
et pauvreté dans les communautés ;
- Nous sommes informés que le médicament contre le Covid-19 se trouve déjà au
Madagascar. Que pense notre gouvernement pour en acheter en grande quantité ?
Walikale/Pinga :
- On n'apprend sur les réseaux sociaux qu'après 10 ans le COVID-19 pourra revenir et fera beaucoup plus des morts que ce que le monde connait actuellement ;
- Le COVID-19 existe mais avant de prendre des mesures de confinement et d’isolement, le gouvernement devrait mettre en place des mécanismes de sécurité pour prévenir contre les
éventuels déplacements.
Recommandations
- Renforcer les activités de sensibilisations des communautés sur les mesures de préventions
contre le Covid-19 à travers différents canaux de communications parce que de part cette
enquête, il n’y a que la radio qui est le moyen privilégié, il est donc important de diversifier
les sources d’informations (Acteur humanitaire, structures étatiques),
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- Assister avec le dispositif de lavage des mains (avec désinfectant et savons) aux ménages
les plus vulnérables et plus particulièrement les PDIs mais aussi dans les lieux publics
comme cela était fait pour Ebola (Acteur humanitaire, structures étatiques) ;
- Mettre en place des centres de vérifications sur les différentes frontières avec les pays
voisins (Uganda et Rwanda) surtout dans leurs frontières au niveau de Rutshuru et de Beni
pour rassurer la population et sauvegarder les bonnes relations et les échanges
commerciaux sur ces entités (Acteur humanitaire, structures étatiques).
Annexe 1
Carte des territoires concernés par l’interview
Monitoring de protection - 10.06.2020
LUBEROBENI
RUTSHURUWALIKALE
MASISI40197 133
218
183
# Interviews
# Lubero : 218
# Masisi : 197
# Beni : 183
# Rutshuru : 133
# Walikale : 40