La Bavans Brown par Hendrix Genetics

Une nouvelle poule pondeusetout terrainDernière innovation du groupe franco-néerlandais HendrixGenettes sur le marché français, la souche Bouans Broumfaüses premiers pas en élevage commercial Sélectionnée pourobtenir une coquille solide et d'un brunfoncë, cette pondeuseau caractère tranquille et sociable s'adapte à tous les typesd'élevages, de la cage aux productions alternatives. Chloé Gwinner

1 européen des poules pondeuses elœufsbruns distribuées par ISA Europe, der-rière l'Isabrown », déclare Benoît Pelé,directeur général ISAFrance.

"La pondeuseBovans Browns'adapte à tout typed'élevage.Lorsque les sélectionneurs néer-

landais, Hendrix Poultry Bree-ders, et français, ISA, ont fu-sionné pour créer le groupeHendrix Genetics en 2005,

toute la gamme des soucbes de poulesà œufs blancs et à œufs bruns, a étérevue. Les équipes de généticiens onttravaillé ensemble sur un programmede sélection qui conjugue les savoir-faire des deux pays. «De nouvelles li-gnées ont été choisies pour la soucheBavans, afin d'en exacerber les qua-lités et d'obtenir Leproduit que l'onconnaît maintenant: une poule per-formante, adaptée eltout type de pro-duction, et aujourd'hui numéro deux

Le meilleurdes deux mondes

Les deux sociétés fondatrices deHendrix Genetics bénéficient de plusde 50 ans d'expérience. « On a conju-gué le meilleur des deux mondes pouraméliorer les performances de lasouche Bovans Brown, avec des ob-jectifs précis en matière de producti-vité, poids d' œuf et comportement»,résume Odile Aladame, responsable

Filières Avicoles J~it'lZOJ5

•,

service clients et marketing.Plusieurs aspects la différencient au-

jourd'hui de sa grande sœur Isabrown.« Le premier critère auquel nous noussommes attachés était le calibre del'œuf»; explique Fabien Galéa, cbefde produit œufs bruns et nutritionniste.L'œufBovans présente un poids infé-rieuràl'IsabrowndeO,4à0,5 gramme,et jusqu'à l gramme de moins en débutde ponte autour de 30 semaines. « Enproduction cage surtout, la soucheoffre une excellente maîtrise du cali-bre », ajoute-t-il. Sa coloration bruneco~pondàuneimagedeproductionfermière, recherchée par les consom-mateurs, que ce soit en production bio- :.

logique ou en conventionnel. Et lespremiers résultats montrent égalementun meilleur indice de consommation.

En France, les premières poules re-roductrices sont arrivées en 2009 dans

élevages de la SFPA, ce qui a per-i- de tester le produit.dans les diffé-

rentes productions. _-.

La pouleà l'épreuve du terrain

ny a un an à peine, Jérémy Paturelreprenait l'élevage avicole tenu par samère à Pludual (Côtes-d'Armor).Deux bâtiments de 6000 pondeuses, iologiques adossés à un parcours de_ ...J.O hectares. Pour son premier lot, ar-rivé en octobre 20 14, il a fait confianceu sélectionneur ISA et a transféré des

Bovans Brown dans ses bâtiments.Sélectionnés et éclos dans les Côtes-

d'Armor, les poussins ont été élevésdans des poussinières bretonnes. C'estdonc un élevage de poules pondeuses100 % françaises.« C'est importantPOlII- des éleveurs qui revendiquent lescircuits courts et la traçabilité », pré-cise Odile Aladarne.

Arrivées dans l'exploitation de Jé-rémy Paturel à 18 semaines, les pon-deuses atteignaient 45 semaines aumoment de notre visite, avec un tauxde ponte de 93 %, soit deux points au-dessus du standard. L'éleveur constateégalement un bon niveau d' emplume-ment et un bon indice de consomma-tion. L'indice aliment à l' œuf s'établità 140 grammes.

L'exploitant constate une bonne co-loration de la coquille, des œufs de ca-libre maîtrisé et surtout une poule trèscalme et facile à mener.« Dès le débutdu lot, je n'ai pas eu de problèmed'adaptation aupondoir, au caillebotiset au système d'alimentation. Elles sesont mises à consommer dès le départpour atteindre un poids de 1,8 kg quise maintient jusqu'à maintenant »,confie-t-il.

Des poules calmes, dociles, pas tropcraintives et sociables, qui ont rapide-ment fait la connaissance de Cassis, leBorder Collie chargé de rentrer lespoules dans le bâtiment en fin de jour-née. En cinq minutes et quelques bat-tements d'ailes, le ménage est fait surle parcours.

Al' intérieur de l'élevage, les poulesont un accès permanent au jardin d 'hi-ver. Cette bande de 5m sur 70m ados-sée au bâtiment d'origine a été bâtiepour répondre aux évolutions de lanorme bien-être, permettant aux éle-veurs de conserver le même nombrede poules, tout en respectant la densitéminimale de 6 poules au mètre carré

• Jean-Luc Le Saoût,cogérant de la ferme

Pen Créac'h:« Les œufs sont

colorés et 17ndicede consommation

estbon».

• Jérémy Paturel,éleveurbio

à Pludual [22):«Dès le début du

lot,je n'ai pas eu deproblème d'adapta·

tion au pondoir,au œillebotiset au système

d'oJimentDtiDn».

"Olivier Le Provost [à gauche). technico-commercial pour la SFPAet Solenne Le Saoût,éleveuse et cogérante de la Ferme Pen Créac'h.

J",,, ZO!5 fihères Ay cole/";,,ZOI7" Filieres A celes

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.... -

•.Dans l'élevage bio de Jérémy Paturel, les pondeuses ont accès au jardin d'hiver en continu.

~ (au lieu de 9 précédemment). La fa-çade en bois semi-ouverte permet debénéficier d'une luminosité naturelle.« Lorsque le soleil se couche, les pou-les rentrent instinctivement dans le bâ-timent central », ajoute-t-il.

Des résultats supérieursau standard de la souche

Élevé en gestionnaire rigoureux parses parents, l'éleveur s'attache à mettreà jour son bilan économique semaineaprès semaine. Ainsi, il suit la progres-sion de son élevage de près. «A 22 se-maines, le taux de ponte dépassait les90 %, avec un pic à 24 semaines; j'aideux œufs d'avance surie standard à42 semaines», analyse-t-il. La morta-lité est de 1% et le taux de déclassésinférieur à 2 %. Les œufs pèsent enmoyenne 62 grammes.

-La coloration légèrement plus brunedes œufs de la Bovans Brown correspondà une image du poulet fermier.

Dans un souci d'organisation, lespondeuses de la ferme de Pludual se-ront enlevées à 66 semaines. « Le moisde septembre est idéal pour vider etnettoyer le bâtiment. Les moissons se-l'Ontte/minées et les machines dispo-nibles », explique Jérémy Paturel. Lenouveau lot arrivera en octobre. « A

• FilièresAvicoles Juil\20J5

~L.aBovans Brown,rustique et sociable,s'adapte bienaux élevages bioet plein air.

cette période de l'année, la nuit arriveplus vite, la stimulation lumineuse estplus facile à gérer au démarrage »,ajoute-t-il. Même si la Bovans Brownbénéficie d'une certaine longévité avecune persistance de ponte de près de85 % entre 70 et 74 semaines et d'unobjectif fixé par les sélectionneurs de500 œufs à 100 semaines.

Du bio à la cage,même constat

Dans la famille Le Saoût, le sens de;;affaires et de l'indépendance se transmetde génération en génération, de mère enfils et de père en fille. Dernière de cettelignée d'éleveurs, Solenne Le Saoût di-rige aujourd 'hui la Ferme avicole du PenCréac'h à Taulé (Finistère) aux côtés dëson père et son onc1e.Etau furetà mesureque la famille s'est agrandie, le site deproduction a pris de l'ampleur. La fermede 1100 pondeuses construite par lagrand-mère en 1962 s'est progressive-ment transformée et compte aujourd'huitrois bâtiments cage pour un total de137000 pondeuses, en plus d'un élevagede 2000 poulets de chair fermiers et unsite de transformation et conditionnementdes fientes en granulés d'engrais.

Pour la première fois, l'un des bâ-timents accueille depuis l'an dernierles pondeuses Bovans avec des résul-tats à où-parcours satisfaisants.« C'estglobalement un bon début de lot, avecdes œufs solides et une bonne viabilité,constate Solenne Le Saoût. La pon-deuse Bovans est plutôt calme ets'adapte bien aux cages ». Ici, lespoules resteront 76 semaines. « Cettelongévité permet de mieux rentabilisernos investissements », indique l'éle-veuse. La production est actuellementsupérieure au standard de 8œufs avec153 œufs par poule à 42 semaines, et2 % de déclassés. « Les œufs sont co-lorés et l'indice de consommation estbon», ajoute Jean-Luc Le Saoût.

Le dernier bâtiment, construit fin2014, abrite des cages transformablesen volières. « Si les consommateurs oul'Union européenne venaient àbouderl'œuf cage, il nous suffirait de suppri-mer les portes des cages et installerdes perchoirs », explique Solenne LeSaoût. Lors de la dernière porte ou-verte, cette innovation a attiré pasmoins de 300 curieux.

« On a toujours plein de projets entête, confie Jean-LucIe Saoût. Al' ave-nir, il est probable qu'on se diversifieavec de l'élevage au sol, voire enpleinair;pour couvrir une plus large gammede la demande. »La ferme prévoit éga-lement de commercialiser ses granulésd'engrais en petits conditionnements ~

1

~de 25 kg.Aujourd'hui vendu à la tonne,le produit connaît un certain succès

• avec 25 tonnes écoulées par semaineà travers toute la France.

fraÎcheuret qualité de seryiceLes œufs conditionnés sur place

ont vendus et livrés à travers le Finis-ère directement par l'entreprise.Parmi nos clients, on compte quel-

ques grandes surfaces (10 %), tous lesmétiers de bouche, mais aussi la Brit-rail)' Ferries et les crêpes Wahou »,ajoute Jean-Luc Le Saoût. La fermedu Pen Créac'h commercialise égale-ment ses œufs sous la marque Evenpour le distributeur du même nom quiest livré deux fois par semaine avec

• Les locauxd'Hendrix Genetics

sont situésau Zoopole de

Ploufragan.

~La Bovans Brown,allie les savoir-fairedes laboratoiresnéerlandais Hendrixet du sélectionneurfrançais ISA.

- .

des œufs pondus le jour même. Cettefraîcheur imbattable (moins de troisjours en moyenne) et une qualité deservice de proximité font la réputationde la ferme. « On travaille avec !lOS

clients en direct, ce qui implique lineobligation de qualité constante, ajoute-t-il. D'où l'importance de l'apparencede l'œuf, la coloration et la solidité. »

Les généticiens surveillent avec at-

tention ces tests grandeur nature et ana-lysent les performances qui leur sontremontées par les équipes commer-ciales. Un « mode d'emploi », livré avecla souche, détaille les conseils de ma-nagement à destination des éleveurspour une performance optimale. Au vudes premiers résultats, la Bovans Browndevrait naturellement trouver sa placesur le marché français de l' œuf brun .•