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LA CARTOGRAPHIEDU LÉMAN(1500-1860)
De tous temps, le Lac Léman a été un carrefour de communicationeuropéen important et incontournable. Depuis l’époque romaine, cetterégion a fait l’objet de nombreuses productions cartographiques, extrê-mement variées sur le plan stylistique et très significatives de la manièredont a pu évoluer la façon de représenter un site lacustre et son espacegéographique environnant.
LémanLa Cartographie du
1500-1860
Textes : Angel Saiz-Lozano
Fonds iconographiques : Bibliothèque publique et universitaire (BPU) de Genève,
Centre iconographique genevois (CIG), Musée d’ethnographie de la Ville de Genève,
Archives départementales de Savoie, Médiathèque de Chambéry, Musée savoisien de Chambéry
Graphisme et impression : Editions Slatkine
LE CONSEILDU LÉMAN:
UN TERRITOIRE D’ACTIONS
Le Conseil du Léman a été fondé le 19 février
1987 par les départements français de l’Ain et
de la Haute-Savoie, et par les cantons suisses de
Vaud, Valais et Genève.
Ayant pour objectifs de favoriser la connaissance et les
échanges de part et d’autre de la frontière, il déploie
ses activités dans les domaines de l’économie, du tou-
risme, des transports, de l’environnement et de l’amé-
nagement du territoire, de l’éducation, de la culture et
du sport, et des populations frontalières. A l’écoute des
préoccupations de la population, il met en place des
actions visant à développer harmonieusement la
région et à offrir à ses quelque deux millions et demi
d’habitants un cadre de vie agréable. Par son écono-
mie, son patrimoine exceptionnel et son environne-
ment, la région lémanique est l’une des plus attractives
au monde. Son dynamisme, favorisé par une forte
mobilité des citoyens, est également remarquable. Le
travail, les loisirs et les achats mais aussi les activités
culturelles et la formation sont les motivations les plus
importantes des relations qui se tissent chaque jour
des deux côtés de la frontière franco-suisse.
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1500-1860
PRÉMICES(1265)
«La Table de Peutinger » n’est autre que la reproduction de l’«OrbisPictus » d’Agrippa, général romain (63-12 av. J.-C.) et gendre d’Auguste.Commandée par l’empereur lui-même, elle fut gravée par un certainCastorius au Ier s. av. J.-C.
En 1265, un moine de l’abbaye de Colmar recopia
maladroitement une représentation modifiée de
cet itinéraire routier en y ajoutant quelques détails ;
ceux-ci font aujourd’hui la richesse de cette carte aux
dimensions hors normes (6,82 x 0,34 m) dont l’un des
douze segments a été perdu. Retrouvée vers 1500
dans une ancienne bibliothèque de Spire
(Allemagne) par Conrad Celtès, elle fut léguée à
Conrad Peutinger qui eut pour mission de la publier
mais qui n’y parvint pas avant sa mort. Ce fut donc un
parent éloigné, Marc Welser, qui la fit éditer en 1591
à Venise de façon incomplète et lui donna le nom de
«Table de Peutinger». L’œuvre complète fut finale-
ment imprimée par Jan Morentof d’Anvers en 1598.
Elle passa ensuite de main en main avant d’être
cédée en 1736 par le Prince Eugène de Savoie à la
Bibliothèque nationale d’Autriche à Vienne où elle se
trouve actuellement.
1265 – CASTORIUS. Table de Peutinger. 1265. 682 x 34 cm.
Bibliothèque nationale de Vienne: cod. 324 (original manuscrit).
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss:: MMoonnddee (édition de 1887).
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PREMIÈREREPRÉSENTATION
(1544)Sébastien Münster, savant hébraïsant, géographe et mathématicienbâlois, est connu pour avoir publié la première représentation de larégion lémanique dans sa «Cosmographia Universalis ».
Docteur en théologie (1488-1552), il prit l’habit de
cordelier chez les Frères Mineurs, ou
Franciscains, mais quitta les ordres en 1529 et
accomplit une carrière scientifique et académique à
l’Université de Bâle. Il fut l’un des premiers philolo-
gues allemands à se consacrer à l’étude de l’hébreu
mais il jouissait également d’une excellente réputa-
tion de géographe. Son œuvre principale, la
«Cosmographia Universalis» parue en allemand le
17 août 1544, représente une synthèse des connais-
sances historiques et géographiques de son temps.
La carte «Lacus Lemanus» qui y figure permet une
lecture enrichie de l’espace lémanique au milieu du
XVIe siècle.
1544 — MÜNSTER, Sébastien. Graffschaft Burgund. Parue dans la Cosmographei
oder Weltbeschreibung. 1544. 19 x 28 cm.
CIG: 38 P 15a.
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RICHESSE TOPONYMIQUE(1573-1579)
« L’Helvetia descriptio » d’Aegidius Tschudi publiée entre les années1573 et 1579 à Glaris indique les frontières politiques de la Suisse d’alors par un trait en pointillé et décrit le paysage jusqu’au Tyrol, à laLombardie, à la Forêt Noire et à Grenoble.
Originaire de Glaris (1505-1572), historien et
homme politique, Aegidius Tschudi joua un rôle
politique très important, notamment dans les conflits
qui opposèrent catholiques et protestants. Outre son
œuvre cosmographique, il rédigea des Chroniques
helvétiques qui servirent par la suite de source à
Friedrich von Schiller pour la rédaction de sa pièce de
théâtre «Guillaume Tell ». Malgré des erreurs de
représentations et de dimensions, sa carte n’en est
pas moins intéressante et riche tant d’un point de vue
toponymique que pour les différents signes figurés :
représentation de la forêt, typographie et hydrogra-
phie. L’œuvre d’Aegidius Tschudi a été poursuivie par
de nombreux cosmographes suisses.
[1573-1579] – TSCHUDI, Aegidius. Helvetiae descriptio. [1573-1579]. 34 x 45 cm.
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss:: 22 DD 0000//1111..
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VUE BERNOISE(1577-1578)
Comptant au nombre des cartographes suisses de la fin du XVIe siècle,Thomas Schoepf ou Schoupf (1520-1577) nous est peu connu.
Médecin de la ville de Berne dès 1565, il fut auto-
risé par le Conseil de la Ville à publier sa descrip-
tion du territoire bernois le 3 août 1576. Ce fut son princi-
pal ouvrage cartographique auquel il travailla de 1565 à
1576 et qui parut de manière posthume en 1578, un an
après sa mort. Exerçant dans une ville touchée à cette
époque par une épidémie de peste, Thomas Schoepf
n’était pas autorisé à voyager. Pour dresser sa carte à
une échelle relativement grande, il dépendait donc des
renseignements que lui communiquaient différentes per-
sonnes de confiance. Gravée sur cuivre, sa carte fut
publiée en 18 feuilles. Elle fut notamment reprise et
copiée par le syndic genevois Jean du Villard lorsque
celui-ci publia en 1588 «La carte du Lac Léman».
1577-1578. SCHOEPF, Thomas. Inclitae Bernatum urbis, cum omni ditionis suae agro et provinciis delineatio chorographica. 1577-1578. 82 x 39 cm.
Archives Départementales de la Savoie (Chambéry) : 2 Fi RC28/1 à 9.
BBPPUU:: ZZyyaa 2200 ((ffaacc--ssiimmiillee))..
CIG: 38 G 2/a.
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MERCATOR LE GRAND(1585)
La cartographie du tournant du XVIIe siècle va connaître un grand changement et une évolution importante grâce notamment à GérardMercator, qui, par son œuvre gigantesque, donna ses lettres denoblesse à l’Atlas de géographie.
Gérard Mercator (1512-1594) fit des études de phi-
losophie à Louvain puis apprit les mathématiques
auprès de Gemma le Frison, lequel lui enseigna égale-
ment les procédés de gravure. Il fut un géographe et un
cartographe de génie, sans doute l’un des plus grands
de la Renaissance. Fabricant d’instruments et de globes
terrestres, il présenta en 1541 au Cardinal Grandvelle,
ministre de Charles Quint, un Atlas et le premier globe
terrestre jamais conçu. En 1559, il obtint une chaire de
cosmographie à Duisbourg, en Rhénanie. En 1569, il
donna son nom à une méthode de projection sur les car-
tes marines et terrestres et publia sa première carte
hydrographique. Josse Hondius compléta l’Atlas de
Mercator et en donna plusieurs éditions.
1585 — MERCATOR, Gérard. Helvetia cum finitibus regionibus confoederatis. 1585. 39 x 50 cm.
Archives Départementales de la Savoie (Chambéry) : 1-FI G74.
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss:: 22 DD 0000//11..
Musée d’ethnographie (Genève): GAZ GEO SUI 2/1.
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PREMIÈRE GENEVOISE(1588)
En 1588, le syndic Jean du Villard publie « La carte du Lac Léman».C’est la première carte connue dessinée par un Genevois, représentantle Léman et orientée au sud.
En bas à gauche, dans un large cartouche, l’auteur
a donné en vers les raisons qui l’ont incité à
accomplir ce travail ; sur un volet à droite, il a dessiné
avec le plus grand soin toutes les espèces de poissons
que contiennent les eaux du lac. Le syndic a certes
copié de manière flagrante la carte du Bernois Thomas
Schoepf mais ce document iconographique demeure
fort précieux par ses détails et son orthographe moder-
nisée des noms. C’est l’unique œuvre cartographique
connue de ce Genevois qui mourut en 1610.
1588 — DU VILLARD, Jean. La Carte du Lac Léman. 1588. 40 x 105 cm.
Archives Départementales de la Savoie (Chambéry) : 2 Fi RC13.
CCIIGG :: 3388 PP 2200..
Musée d’ethnographie (Genève): GAZ GEO LEM 3/1.
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RENVERSEMENT(1589)
Cette carte dite « renversée » et mal orientée est l’œuvre de Jean-Jacques Fornazeris. Datant de 1589, elle a été commandée par sonAltesse le duc de Savoie Charles Emmanuel Ier le Grand.
Cette carte a la particularité d’être orientée d’est
en ouest à cause d’une erreur de conception
qui conduit à représenter le lac dans un sens et les
localités dans l’autre. La ville de Genève se retrouve
de ce fait orientée du sud à l’est ; il en résulte donc
une carte « renversée ». Elle n’en demeure pas
moins de toute beauté, offrant un bel exemple de la
grande cartographie italienne de la Renaissance.
Malheureusement, les informations sur ce docu-
ment et son auteur sont peu nombreuses. Il est
donc difficile d’en comprendre les imperfections
techniques.
1589 – FORNAZERIS, Jean-Jacques. Vero dissegno del Lago di Geneva con li luoghi chel circondano. 1589. 37 x 49 cm.
CCIIGG:: 3388 MM 33 et 38 M 2/2.
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EXCELLENTEREPRÉSENTATION
(1606)Jacques Goulart est l’un des grands cartographes romands des XVIe etXVIIe siècles. Sa carte du Lac Léman parut pour la première fois dansl’Atlas folio de Gérard Mercator publié à Amsterdam chez Hondius en1606-1607.
Fils de pasteur, Jacques Goulart (1580-1622) naquit
à Genève où il étudia la théologie dès l’âge de seize
ans avant d’être envoyé auprès de l’humaniste Joseph
Juste Scaliger à Leyde (Pays-Bas) pour y poursuivre ses
études entre 1604 et 1605. C’est sans doute à cette
époque qu’il dessina cette carte, en y insérant le portrait
des réformateurs en médaillon. La représentation du Lac
Léman, orienté au nord, est excellente pour l’époque
malgré des erreurs de distances. Il s’agit de la seule pro-
duction cartographique de Jacques Goulart à qui l’on
recommanda ensuite de s’amuser moins à la géogra-
phie et de soigner mieux ses sermons.
1606 – GOULART, Jacques. Chorographica tabula Lacus Lemanni locorumque circumjacentium. 1606. 37 x 55 cm.
Archives Départementales de la Savoie (Chambéry) : 1Fi G28.
CCIIGG:: 3388 MM 88aa ((ééddiittiioonn ddee 11663333))..
Musée d’ethnographie (Genève) : GAZ GEO LEM 2/2a.
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HYDROGRAPHIE(1608)
Le début du XVIIe siècle marque une nouvelle ère, notamment enFlandres, à Anvers et en Hollande. Jean-Baptiste Vrients fait partie, avecles Hondius et les Blaeu, de la renaissance et de la nouvelle expansionde la cartographie flamande.
Cartographe anversois, Jean-Baptiste Vrients
(1552-1612) publia en 1608 la «Lacus Lemani
vicinorumque locorum nova et accurata descriptio»
dans le «Theatrum» d’Ortelius. S’inspirant très large-
ment de celle de Jacques Goulart, il réalisa une carte
tout à fait remarquable par la richesse des topony-
mes et la superbe représentation d’un impression-
nant réseau hydrographique. Il prit soin d’y insérer
une multitude de détails comme la borne près de
Coppet, qui indiquait les limites des terres de la
Seigneurie de Genève, ou encore la vaste plaine de
Chamonix.
1608 – VRIENTS, Jean-Baptiste. Lacus Lemani vicinorumque locorum nova et accurata descriptio. 1608. 36 x 50 cm.
Archives Départementales de la Savoie (Chambéry) : 1Fi G30.
CCIIGG:: 3388 MM 1111-11a.
Musée d’ethnographie (Genève): GAZ GEO LEM 2/6.
Musée Savoisien de Chambéry: C 10.
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STRATÉGIE MILITAIRE(1630)
Josse Hondius (1594-1629) fut l’un des plus importants représentantsde la nouvelle cartographie flamande. Sa famille avait hérité du fondscartographique de Gérard Mercator, source inépuisable d’informations.
Lors de ses campagnes militaires en Savoie,
Louis XIII avait fait appel dès 1620 aux services
de la famille Hondius pour réaliser des cartes à
usage stratégique. C’est ainsi que Josse Hondius
s’intéressa de près aux représentations de la Savoie
et de la région lémanique ; il se basa sur l’une des
réalisations de Goulart ainsi que sur celle de
Mercator. Sa carte parut à Amsterdam en 1630 dans
la « Novae Helvetiae Tabula » de Mercator, œuvre
posthume éditée par son fils Henri Hondius. Elle pré-
sente en médaillon des vues de certaines villes alé-
maniques, ainsi que des images de nobles, de mar-
chands et de paysans suisses. Elle témoigne de la
grande maîtrise des Hondius en matière d’esthé-
tique par sa réalisation très soignée et de très belles
représentations de blasons, villes, arbres décoratifs,
cartouches, etc. Elle fut souvent rééditée et copiée
dans divers atlas.
1630 – HONDIUS, Josse. Nova Helvetiae Tabula. 1630. 42 x 54 cm.
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss :: 22 DD 0000 88aa..
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DESCRIPTION ETESTHÉTISME
(1638)Johann Jansson, imprimeur et éditeur hollandais réputé pour son activité cartographique, reprit en 1638 la description du Léman duGenevois Jacques Goulart (1580-1622) dans son nouvel atlas«Theatrum orbis terrarum».
Conformément à la tradition de son pays, il
redresse la carte pour l’orienter au nord. Son ori-
ginalité réside dans la richesse de la description et
l’esthétique soignée destinées à mettre en valeur
l’autonomie et la grande splendeur de la Genève d’a-
lors. Dans les cartouches, les armoiries et le blason
de la ville sont fort bien représentés. La rose des
vents placée au milieu étincelle de toutes ses bran-
ches comme un soleil. Les embarcations reflètent la
prospérité de certains ports lémaniques, due notam-
ment à la pêche et au commerce. Forêts, rivières et
reliefs illustrent le paysage de la région. Certaines
villes et autres lieux fortifiés sont représentés en
fonction de leur importance.
1638 – GOULART, Jacques. Lacus Lemani Locorumque circumiacentium accuratissima descriptio 1638.
41 x 52 cm.
MMuussééee dd’’eetthhnnooggrraapphhiiee ((GGeennèèvvee)):: 330022009911 ((aanncciieennnneemmeenntt GGAAZZ GGEEOO LLEEMM 22//66))..
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GÉOGRAPHE DU ROI(1694)
Alexis-Hubert Jaillot (1632-1712), artisan-sculpteur franc-comtois,s’installa à Paris dès 1657 pour se lancer dans le commerce des cartescar, par mariage, il avait hérité de l’important fonds d’estampes du célèbre éditeur Nicolas Berey.
Ses travaux avec les Sanson, la grande famille de
géographes du Roi, créateurs de la géographie
en France, aboutirent à la publication de « l’Atlas nou-
veau contenant toutes les parties du monde» en
1681 ; Jaillot gravait les cartes sur la base de leurs
dessins. En 1690, il représenta «Les Duchés de
Savoye, le Genevois, le Chablais, les comtés de
Maurienne,… et la seigneurie de Genève», carte qui
causa la fin d’une étroite collaboration avec
Guillaume Sanson, l’un des représentants de la troi-
sième génération : à ses yeux, Jaillot avait abusé de
la situation pour lui ravir la notoriété et le titre de géo-
graphe du Roi. Auréolé de sa nouvelle fonction, Jaillot
réalisa une autre carte éditée en 1694 à Paris pour le
compte du Duc de Bourgogne, vraisemblablement
inspirée de la carte de Sanson de 1648.
1694 – JAILLOT, Alexis-Hubert. Les Estats de la
Savoye et de Piemont présentés à Monseigneur le
Duc de Bourgogne. Les duchés de Savoye, de
Genevois, de Chablais, etc. 1694. 62 x 52 cm.
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss :: 33 KKbb SSaavvooiiee 0000//55..
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HAUTES MONTAGNES(1712)
Créateur de la géographie physique des hautes montagnes, l’érudit zurichois Johann Jakob Scheuchzer (1672-1733) réalisa en 1712 lameilleure carte suisse de son siècle.
Elle représente la Confédération d’alors, la Ligue
des XIII cantons ainsi que les territoires alliés, et
permet de préciser les frontières suisses après que
l’indépendance helvétique eut été reconnue pour la
première fois en 1648, lors de la signature du traité
de Westphalie qui mettait fin à la Guerre de Trente
Ans. Johann Jacob Scheuchzer y dessina les monta-
gnes en perspective cavalière et y intègra quelques
particularités géographiques et géologiques locales.
Dès 1700, l’action des cartographes s’intensifie
d’ailleurs par la collecte de coordonnées qui aboutit à
la cadastration géométrique détaillée des anciens
territoires genevois. A cet effet, on utilise la plan-
chette, petite table servant à lever les plans dessinés.
1712 – SCHEUCHZER, Johann Jacob. Helvetia. 1712. 48 x 76 cm.
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss:: 33 DD 0011//1177ww..
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FORME FIDÈLE(1740)
Les premières triangulations exactes de la région genevoise furenteffectuées entre 1685 et 1720 par les frères Fatio de Duillier, Jean-Christophe (1656-1720), ingénieur et astronome, et Nicolas (1664-1753), mathématicien, physicien et astronome.
On doit à l’aîné la première évaluation de l’altitude
du Mont-Blanc (4728 m.). Antoine Chopy (1674-
1760) se servit des travaux du premier pour dresser sa
«Carte du lac de Genève et des pays circonvoisins»
qui donnait pour la première fois une représentation
fidèle de la forme du Lac Léman. Né à Narbonne, Chopy
commença à Paris des études de théologie avant de se
convertir au protestantisme. Il se rendit à Genève en
1708 où il collabora à «L’Histoire de Genève» de
Jacob Spon. Il fit graver en 1740 à Paris une «Carte du
Lac de Genève» à laquelle est annexé un plan de la
ville dans un cartouche en haut à gauche, ce qui en fait
la spécificité. Les monuments et certains lieux précis de
la ville sont très bien représentés et nommés.
1740 – CHOPY, Antoine. Carte du Lac de Genève et des pays circonvoisins. Plan de la ville de Genève. 1740. 50 x 67 cm.
Archives Départementales de la Savoie (Chambéry) : 1Fi G33.
Médiathèque de Chambéry : SAV B 081.
MMuussééee dd’’eetthhnnooggrraapphhiiee ((GGeennèèvvee)) :: 330022009922 ((aanncciieennnneemmeenntt GGAAZZ GGEEOO LLEEMM 22//99))..
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LES PROGRÈS DELA TOPONYMIE
(1762)Giovanni Antonio Rizz-Zannoni (1736-1814) était un copieur de cartesd’origine italienne. Il reprit les œuvres de Borgonio et Chopy pour produire la «Carte du Lac de Genève », parue en 1762 à Paris.
Commandée par l’Administration Territoriale du
Royaume de Piémont-Sardaigne pour le roi
Charles-Emmanuel III (1701-1773), cette carte est
riche en détails et se caractérise par une toponymie
plus exhaustive et plus exacte que celle figurant sur
les productions antérieures. Les cartes du XVIIIe siècle
sont beaucoup plus expressives et beaucoup mieux
orientées que celles des deux siècles précédents.
Elles permettent dorénavant de repérer l’espace vu
et un système de signes rend possible une schémati-
sation matérielle d’un élément du terrain reporté et
représenté sur la carte.
1762 – RIZZI-ZANNONI, Giovanni Antonio. Carte du Lac de Genève. 1762. 47,5 x 68 cm.
CCIIGG:: 3388 MM 3366 ((ééddiittiioonn ddee 11776666))..
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INVESTISSEMENTPOLITIQUE ET MILITAIRE
(1781)En cette fin de XVIIIe siècle, une situation politique et militaire particulièrementtroublée amène les chefs d’Etat et les généraux à commanditer des projetsde grande envergure et à investir abondamment dans la cartographie.
Henri Mallet (1727-1811), homme d’affaires
reconverti tardivement dans les sciences, a
dressé des cartes basées sur des observations person-
nelles; il apporta en outre des progrès sensibles à la
technique, sous l’influence des Cassini, fameuse dynas-
tie de géographes français. Il représenta les reliefs en
projection verticale, avec éclairage plongeant. Ses
«Environs de Genève» (1776) furent le seul document
cartographique sur lequel Charles Pictet de Rochemont
put se baser pour expliquer la situation de la région lors
des Congrès de Paris, Vienne et Turin. Pendant une cin-
quantaine d’années, les cartographes s’en serviront
comme modèle. La carte physique et politique du Pays
de Vaud, détaillant les petites localités et les voies de
communication, a été utilisée par le gouvernement ber-
nois à des fins militaires et administratives.
1781 – MALLET, Henri. Carte de la Suisse Romande qui comprend le Pays de Vaud. 1781. 74 x 109 cm.
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss:: 33 EE 11//44ww..
Musée d’ethnographie (Genève) : GAZ GEO SUI 4/2.
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LE SACRE SCIENTIFIQUE(1831)
La société du XIXe siècle admet officiellement le géographe au panthéondes scientifiques. Paul Chaix (1808-1901) étudia à Genève et à Parispour enseigner l’histoire et la géographie et cette carrière l’emmena jusqu’en Angleterre et en Russie.
Il fut également très actif au sein de la Société
de géographie de Genève dont il avait été l’un
des membres fondateurs. Il rédigea un «Précis de
géographie élémentaire» (1839) ainsi qu’un Atlas
(1841) souvent réédités. Il dédia sa carte du Duché
de Savoie au duc de Richmond dont il était le précep-
teur, ce qui explique son édition à Londres. On relève
des similitudes avec certaines cartes des
Départements du Mont-Blanc et du Léman levées par
les officiers de l’état-major français, ce qui pourrait
laisser supposer qu’il a été influencé par les travaux
de ces derniers sur un espace très convoité.
1831 – CHAIX, Paul. Carte du Duché de Savoie et des vallées qui l’avoisinent.1831. 56 x 51 cm
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss:: 22KKbb SSaavvooiiee 0022//66 et 2 Kb Savoie 02/6W.
Musée d’ethnographie (Genève): GAZ GEO SAV 4/2.
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LE GÉNÉRAL DUFOUR(1842)
Guillaume-Henri Dufour (1787-1875) donna une nouvelle dimension à lacartographie lémanique. C’est grâce à lui que la Suisse se munit d’unBureau topographique, d’abord situé dans ses propres locaux àCarouge (dès 1839) puis transféré à Berne en 1865.
Il systématisa l’usage des courbes de niveau,
laissa de nombreuses traces de son travail altimé-
trique sur Genève et fit de la carte du Canton de Genève
un véritable champ d’expérimentation pour la suite de
ses travaux. La grande carte de la Suisse lui fut com-
mandée en 1832, alors qu’il exerçait les fonctions de
quartier-maître général de l’armée, par la Confédération
Helvétique qui tenait à tout prix à couvrir son territoire
afin de bien marquer de sa présence l’Europe du
XIXe siècle; les grands pays voisins avaient en effet déjà
lancé des projets cartographiques d’envergure. Dufour
établit les règles et les procédures que devaient suivre
les responsables de chaque canton afin d’obtenir des
relevés de la meilleure qualité possible.
1842 – DUFOUR, Guillaume-Henri. Carte de la Suisse. Feuilles XVI: Genève-Lausanne et XVII: Vevey-Sion.1842. 50 x 72 cm.
BBPPUU ((GGeennèèvvee)),, CCaarrtteess eett ppllaannss..
Médiathèque de Chambéry: SAV B 123.
LémanLa Cartographie du
1500-1860
