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N°74 MAI 2011 AQUITAINE INSEE INSTITUT NATIONAL ÉCONOMIQUES ET DES ÉTUDES DE LA STATISTIQUE L E D O S S I E R INSEE AQUITAINE 2011 Édition L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE Action Sociale Agriculture Transports Habitat Économie Emploi Enseignement Environnement

L E D O S S I E R INSEE AQUITAINE · D’ici trente ans, si les tendances démographiques récentes se poursuivent, la région abritera près de 4 millions d’habitants. Les emplois

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    AQUITAINEINSEEINSTITUT NATIONAL

    ÉCONOMIQUESET DES ÉTUDES

    DE LA STATISTIQUE

    L E D O S S I E R

    INSEE AQUITAINE

    2011Édition

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010EN AQUITAINE

    ActionSociale

    Agriculture

    Transports

    Habitat Économie

    Emploi

    Enseignement

    Environnement

  • Dossier réalisé par la direction régionale de l’Insee Aquitainesous la responsabilité d’Élisabeth Nadeau, chef de projet

    avec la participation de :

    la direction régionale des Douanes de Bordeauxla direction régionale de l’alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF)la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL)la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travailet de l’emploi (DIRECCTE)la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS)le Rectorat de l’académie de Bordeauxla Banque de Francele Pôle emploi

    Maquette PAO : Insee Aquitaine (Laurence Martin, )Danielle Richard

  • Avant-propos

    La septième édition de "l'année économique et sociale en Aquitaine" qui porte sur l'année 2010 meconduit d'abord à remercier la direction régionale de l'Insee, les services régionaux de l'État, laBanque de France et Pôle emploi qui ont apporté leur concours à la réalisation de ce document.

    Tous les contributeurs se sont appliqués, sur l'ensemble des champs couverts, à identifier avecobjectivité les données fiables et les plus significatives qui permettent au lecteur de disposerd'informations et d'analyses de grande qualité.

    À la lecture de l'ensemble des articles, l'année 2010 me paraît confirmer la capacité de réaction de larégion aux effets de la crise financière, grâce notamment à l'importance de son économieprésentielle.

    Certes le taux de chômage n'a que très légèrement diminué se situant fin décembre 2010 au mêmeniveau qu'au plan national (9,2 %).

    Mais avec un gain net de six à sept mille emplois, l'emploi salarié marchand non agricole aquitainprogresse de 0,9 % grâce en particulier au secteur "tertiaire" en augmentation de 1,3 %.

    Par rapport à 2009, les créations d'entreprises, avec une part toujours aussi prépondérante de"l'auto-entreprenariat", sont en légère hausse (+ 0,7 %) alors qu'à l'inverse les défaillances affichentune baisse de 5,5 %.

    L'augmentation de la fréquentation touristique de 3,2 % confirme l'attrait de notre région maiségalement un retour significatif des touristes étrangers.

    Les indicateurs doivent s'analyser au regard d'une dynamique démographique qui voit la régiondépasser les 3,2 millions d'habitants grâce à un solde migratoire toujours aussi soutenu.

    Bien d'autres appréciations mériteraient d'être mises en exergue et, à ce titre "l'année économiqueet sociale" se confirme chaque année comme une publication de haut niveau et du plus grandintérêt. Je ne doute pas que chacun de ses lecteurs et notamment ceux qui contribuent audéveloppement de la région y trouvent matière à réflexion pour l'action.

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 3 INSEE AQUITAINE

    Le Préfet de la région Aquitaine,Préfet de la Gironde

    Patrick STEFANINI

  • Sommaire

    SynthèseL’après-crise en Aquitaine : en 2010, créations d’emploi dans le tertiaire marchand et chômage encore élevé 7

    Démographie2010, des Aquitains toujours plus nombreux, plus pacsés et moins mariés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

    Éducation - EnseignementForte croissance des effectifs d’étudiants et de collégiens à la rentrée 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

    Action socialeEn 2009, des minima sociaux, le RSA en tête, pour 191 000 adultes aquitains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

    Revenus - SalairesLot-et-Garonne et Dordogne, marqués davantage par la pauvreté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

    HabitatParc locatif social : les bailleurs sociaux retrouvent leur dynamisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    ÉconomieIrrégulière au 1er semestre 2010, la croissance de l’économie régionale s’amplifie en fin d’année . . . . . . . 20

    EmploiL’emploi aquitain repart à petite vitesse en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

    Politique de l’emploiEn 2010, les contrats aidés du plan de cohésion sociale encore en hausse en Aquitaine. . . . . . . . . . . . . . . 24

    Marché du travailAugmentation du nombre de demandeurs d’emploi aquitains en 2010, à un rythme moins soutenu qu’en 2009. 26Hausse du nombre d’offres d’emploi en 2010 en Aquitaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

    Démographie des entreprisesEn 2010, six créateurs d’entreprises sur dix sont des auto-entrepreneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

    IndustrieIndustrie aquitaine : facteurs de délocalisation et de relocalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

    Construction2010 : L’empreinte d’une conjoncture difficile dans la construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

    Agriculture - ForêtL’agriculture aquitaine en 2010 : une météo convenable, une vendange de qualité,une remontée des cours des céréales et certaines filières animales encore fragiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

    Commerce extérieurReprise du commerce extérieur en 2010, en Aquitaine comme en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

    TourismeLe retour de la clientèle étrangère marque la saison touristique 2010. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

    Transports de marchandisesLe trafic routier de marchandises repart en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

    Transports de voyageursEn2010, traficplus intensedans lesairs et sur les routes,mais encoreunecertainedésaffectionpour lesTERaquitains 42

    EnvironnementForte avancée de l’énergie photovoltaïque en Aquitaine en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    AnnexesChiffres clés départementaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44Définitions et méthodologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

    Rédaction achevée le 6 mai 2011

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 5 INSEE AQUITAINE

  • Depuis le début de la crise, sur la période 2008-2010, la perted’emploi en France atteint 430 000, soit une baisse de 2,6 %.Cette baisse touche davantage les régions industrielles, situéesprincipalement dans le nord-est de la France. Les régions dusud, dont l'activité est davantage orientée vers le tertiaire, sontplus préservées, mais elles ont néanmoins perdu des emplois.

    Le secteur de l’industrie française est le plus impacté par les sup-pressions d'emplois. Il contribue à lui seul pour 70 % de la baisseet l'industrie continue à perdre des emplois fin 2010. Les secteursde la construction et du commerce baissent respectivement de3,8 % et 1,6 %. Seul le secteur des services marchands, hors in-térim, crée des emplois depuis début 2008 : 60 000 au total.

    ■ Créations d’emploi dans les services marchandsaquitains

    Après deux années de baisse, l’Aquitaine recommence à créerdes emplois en 2010. Elle crée 6 000 emplois salariés dans lessecteurs marchands non agricoles. C’est environ la moitié desemplois salariés perdus du fait de la crise en 2008 (1 800 em-plois perdus), mais surtout en 2009 (9 900 emplois perdus). Dedécembre 2009 à décembre 2010, selon les résultats provisoi-res, la hausse des effectifs salariés marchands serait de 0,9 % enAquitaine (0,8 % en France métropolitaine), sans compter l’in-térim. La croissance de l’emploi salarié est soutenue tout aulong de l’année par la vigueur des services marchands avec unsolde net de créations d’emploi de 8 400 postes. Fin 2010, lenombre d’emplois dans le secteur marchand hors intérim dé-passe largement celui de début 2008.

    Cette bonne tenue des emplois dans les services marchands està mettre en lien avec la démographie régionale. Début 2010,l’Aquitaine compte 3,2 millions d’habitants. Sa populationcroît de 1 % par an en moyenne depuis 1999, sous l’effet princi-palement du jeu des migrations.

    D’ici trente ans, si les tendances démographiques récentes sepoursuivent, la région abritera près de 4 millions d’habitants.

    ■ Les emplois intérimaires

    L’intérim, premier facteur d’ajustement pendant la crise, re-prend des couleurs tout au long de l’année 2010. Le niveau dedébut 2007 n’est pas atteint.

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 7 INSEE AQUITAINE

    SYNTHÈSE

    L’après-crise en Aquitaine : en 2010, créations d’emploidans le tertiaire marchand et chômage encore élevé

    Le redémarrage de l’économie aquitaine, après la période de crise, est hésitant en 2010 dans certains secteurs. Dessignes d’amélioration existent : des créations d’emploi, une reprise de l’intérim, un retour des touristes étrangers,une baisse des défaillances d’entreprises…La région, dont la dynamique démographique est bien présente, crée en 2010 des emplois salariés dans le secteurtertiaire marchand. L’intérim, une des premières victimes de la crise, redémarre.Le commerce, la construction et l’industrie ne sont toujours pas créateurs d’emploi.Le marché du travail sort difficilement de la crise. Le chômage reste encore à un niveau élevé, fin 2010.Un palmarès pour l’Aquitaine en 2010 au sein des régions métropolitaines : 2e position pour la fréquentation dansles campings et 5e pour le parc photovoltaïque.Dans la région, la Dordogne et le Lot-et-Garonne semblent avoir plus de difficultés.

    Sortie de crise pour l’emploi en 2010

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    2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Industrie

    Construction

    Commerce

    Services

    Tous secteurs

    Indice

    Évolution de l’emploi salarié marchand (données CVS)

    Source : Insee, Estimations d'emploihors agriculture, éducation, santé, action sociale et intérim

    (base 100 au 4e trimestre 2001)

    Aquitaine, Midi-Pyrénées et Provence - Alpes - Côte d'Azur :régions protégées par leurs spécificités sectorielles

    Les régions Midi-Pyrénées, Provence - Alpes - Côte d'Azur et Aquitaineont une activité particulièrement orientée vers le tertiaire. Elles étaientdans une dynamique très positive, avec une croissance de 5,4 % desemplois, sur l'ensemble de la période 2002 à 2006. Ces régions ont étémoins touchées par la crise. Même l’industrie, principal secteur impactéen France, a mieux résisté dans ces régions que dans d’autres. C’est no-tamment le cas du secteur de la fabrication de matériels de transportdont les emplois dans ces régions se situent majoritairement dans laconstruction aéronautique et/ou spatiale, secteur peu impacté par lacrise à ce jour. Toutefois dans ces trois régions, où l'économie présen-tielle est importante, 35 % à 60 % des pertes d'emplois ont touché lessecteurs de la construction et du commerce, contre 22 % au niveau na-tional. Les activités présentielles sont les activités mises en œuvre locale-ment pour la production de biens et de services visant la satisfaction desbesoins de personnes présentes dans la zone, qu'elles soient résidentesou touristes.

    Indice (base 100 au 4 trimestre 2001)eDynamisme de l’intérim

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    2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Aquitaine

    France

    Évolution de l’emploi intérimaire (données CVS)Source : Insee, Estimations d'emploi

    70

  • ■ Résultats encourageants dans l’industrie

    Les effectifs dans la construction, dans l’industrie et dans lecommerce continuent de diminuer en 2010, mais à un rythmenettement plus faible qu’en 2009. Fait nouveau : l’emploi in-dustriel régional semble se stabiliser fin 2010. En fin d’année, ledynamisme des activités de la fabrication de denrées alimentai-res, de boissons et de produits à base de tabac compense lespertes enregistrées dans le reste de l’industrie.

    L’industrie est au cœur de la réflexion sur le développementéconomique, avec les états généraux de l’industrie conduits enAquitaine entre octobre 2009 et mars 2010. Une des mesuresproposées incite à la réindustrialisation et à la promotion del’emploi sur les territoires.

    Avec un quatrième trimestre 2010 particulièrement actif, d’a-près l’enquête de la Banque de France, l’industrie régionale bé-néficie d’une reprise de près de 4 % de la production régionalesur un an, avec une relance de la demande étrangère plus sou-tenue que le marché intérieur.

    Les prévisions pour 2011 restent favorablement orientées ; elles ta-blent sur lapoursuitede lacroissancemodéréeobservéeen2010.

    ■ Davantage de contrats aidés en 2010

    Le 1er janvier 2010, le nouveau “contrat unique d’insertion”(CUI) créé par la loi n° 2008-1249 du 1er décembre 2008 est en-tré en vigueur. Il remplace les contrats aidés qu’étaient les con-trats d’accompagnement dans l’emploi (CAE), contrats d’avenir(CAv), contrats d’insertion-revenu minimum d’activité(CI-RMA) ou contrats initiative emploi (CIE). Ce contrat prend laforme, dans un cadre rénové, du contrat initiative emploi(CUI-CIE) dans le secteur marchand et du contrat d’accompa-

    gnement dans l’emploi (CUI-CAE) dans le secteur nonmarchand.

    En Aquitaine, les bénéficiaires du contrat initiative emploi dansle secteur marchand et les bénéficiaires du contrat d’accompa-gnement dans l’emploi sont nettement plus nombreux en 2010qu’en 2009, année où ils avaient déjà augmenté.

    Signe d’amélioration conjoncturelle, les politiques d’accompa-gnement des licenciements économiques sont moins présentesqu’en 2009.

    ■ Pas d’embellie sur le marché du travail

    En 2010, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploiinscrits à Pôle emploi dans les catégories A, B et C se poursuit :+ 6,7 % sur un an, soit 2 points de plus qu’au niveau national.Cette hausse est de moindre intensité que celle enregistrée aucours de l’année 2009 (+ 16 %).

    Les seniors et les demandeurs d’emploi de longue durée sont lesplus fortement touchés par cette dégradation du marché dutravail.

    Le taux de chômage s’établit fin 2010 à 9,2 % de la populationactive en Aquitaine, au même niveau que celui de la Francemétropolitaine. C’est 2,1 points de plus que début 2008. Autroisième trimestre 2010, le taux de chômage régional a mêmedépassé (de 0,1 point) le taux de France métropolitaine, ce quin’était pas arrivé depuis le 4e trimestre de 2005.

    Malgré l’amélioration de l’activité économique, de plus en plusd’Aquitains perçoivent des minima sociaux. Début 2010,85 000 Aquitains (et 173 000 personnes avec les familles àcharge) bénéficient du revenu de solidarité active (RSA). Lapauvreté touchait 12,7 % de la population en 2008. LeLot-et-Garonne et la Dordogne sont les deux départementsaquitains les plus touchés.

    ■ Baisse des défaillances d’entreprises

    Après une année 2009 exceptionnelle pour la création d'entre-prise, suite à la mise en place du nouveau régime d'auto-entre-preneur, le nombre de créations se stabilise en Aquitaine. En2010, 19 000 entrepreneurs aquitains optent pour le régime del’auto-entrepreneuriat. Pour les créations hors auto-entreprise,les évolutions sont moins favorables : elles diminuent de 0,9 %en 2010 alors qu’elles progressent au niveau national. Avec laplace grandissante de l’auto-entrepreneuriat dans la création,la part des entreprises sans salarié au démarrage reste prépon-dérante. Le nombre de défaillances d’entreprises diminue ce-pendant de 3,7 % sur les dix premiers mois de 2010 par rapportà la même période de 2009.

    ■ Le BTP, un secteur encore fragile

    La construction ne renoue toujours pas vraiment avec la crois-sance. En 2010, après une année 2009 déjà éprouvée, la situa-tion reste difficile. La production de logements reste très endeçà de son niveau habituel et manque de dynamisme malgréune hausse de 12 % des autorisations de construire portée parl’habitat individuel. Les mises en chantier ne décollent pas etterminent l’année en repli de 2,6 %. Les évolutions observées

    INSEE AQUITAINE 8 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE

    SYNTHÈSE

    En 2011, reprise de l’activité en France,dans un contexte dechômage élevé et de ralentissement du pouvoir d’achat

    Début 2011, le regain d’activité ne se fait pas sans heurts. Séisme au Ja-pon, choc pétrolier et renchérissement des matières premières, difficul-tés des pays émergents à juguler la surchauffe inflationniste : autant defacteurs de ralentissement, ou d’à-coups, pour l’activité mondiale en2011.En Europe, les ménages européens seraient confrontés à un surcroît d’in-flation et les politiques économiques prendraient un tour plus restrictif.La consommation resterait faible. Mais la croissance bénéficierait début2011 d’une meilleure tenue de la demande des entreprises et du com-merce mondial. Ces perspectives de croissance resteraient cependantinégalement partagées au sein de la zone euro, sur fond de tensions surles dettes souveraines.En France, l’amélioration du climat conjoncturel laisse attendre une ac-célération de l’activité début 2011, notamment dans l’industrie manu-facturière. La croissance du PIB serait de 0,6 % au premier trimestre,puis de 0,4 % au deuxième. La reprise s’affermirait donc, dans le sillagede l’investissement et de l’emploi : 78 000 emplois seraient ainsi créésdans les secteurs marchands au premier semestre 2011, après 60 000 ausecond semestre 2010.La hausse des prix des matières premières commencerait cependant àproduire ses effets et le pouvoir d’achat des ménages ralentirait, dans uncontexte de chômage toujours élevé. Dans ce contexte, les ménagesmaintiendraient un rythme de consommation modéré au premier tri-mestre, suivi d’une stagnation au deuxième trimestre 2011, en raison ducontrecoup de la prime à la casse.Source : Note de conjoncture Insee - mars 2011

  • tout au long de l’année ne permettent toujours pas deconvaincre d’un mouvement de reprise durable.

    L’année 2010 s’achève sur une note optimiste en termes deventes de logements neufs. Celles-ci augmentent de 7,4 % surl’année. Les stocks continuent de se résorber, signe d’un atten-tisme de la production.

    La construction de locaux à usage autre qu’habitation n’é-chappe pas à la morosité ambiante.

    Dans les travaux publics, le ralentissement de l’activité restemarqué mais perd de son intensité dans un contexte de de-mande hésitante sur les marchés publics comme pour les offresdu secteur privé.

    ■ Vendanges 2010 de qualité

    La météo s’est montrée convenable en 2010 et les vendangessont de qualité. Les cours des céréales remontent et le bilan dela campagne de céréales à paille est très satisfaisant avec de trèsbons rendements en blé. Par contre, les filières bovins viande etporcine sont toujours très fragiles. La filière palmipèdes gras af-fiche de bons résultats et retrouve son optimisme.

    ■ Reprise des exportations

    Après la chute de 2009, les échanges repartent de l’avant en2010 en France, sans toutefois retrouver leur niveau d’a-vant-crise. Dans la région, les exportations - avec en tête en par-ticulier les produits de la construction aéronautique et spatialeet les vins - progressent de 10 % en un an, mais sans atteindre leniveau d’avant la crise.

    L’Espagne et les États-Unis, dans cet ordre, sont les principauxpays partenaires de l’Aquitaine, à l’export comme à l’import.

    ■ Retour de la clientèle étrangère

    L’année 2010 se révèle au niveau national comme un bon crupour le secteur du tourisme, une année de reprise après celle de2009 marquée par le ralentissement économique. En Aqui-taine, le secteur du tourisme résiste bien. Les touristes étrangerssont revenus en 2010. La saison estivale affiche un bilan satis-faisant avec 18,9 millions de nuitées dans les campings et les

    hôtels. Leur fréquentation progresse de 3,2 % par rapport à2009, cette croissance est soutenue par la performance recorddu camping. Avec 14 millions de nuitées enregistrées de mai àseptembre 2010 dans les campings, l’Aquitaine se place en 2e

    position après le Languedoc-Roussillon.

    ■ Une nouvelle portion d’autorouteentre Langon et Pau

    Davantage de touristes étrangers ou français, c’est évidemmentplus d’activité dans les transports. Dans les airs, le trafic voya-geurs en 2010 reprend, en particulier sur l’aéroport de Bor-deaux avec sa nouvelle aérogare low cost “Billi” et sur lesaéroports plus modestes de Périgueux et Agen. Sur les routes, letrafic en voitures particulières progresse.

    La mise en service de l'autoroute A65 entre Langon et Pau cons-titue le fait marquant en fin d'année 2010 pour le mode routieren Aquitaine. Avec la légère reprise économique, le trafic rou-tier de marchandises reprend de la vigueur. Le trafic PoidsLourds augmente sur l’axe Nord-Sud. Les autres trafics, qu’ilssoient maritime, fret ferroviaire ou transport combiné, neprogressent pas.

    ■ Le photovoltaïque, une énergie renouvelable

    Le parc photovoltaïque régional situe l’Aquitaine au cinquièmerang des régions métropolitaines. Fin 2010, il compte11 700 installations pour une puissance raccordée de 82 MW,dont plus de 80 % au cours de cette dernière année. Dans la ré-gion, la Gironde arrive en tête pour le nombre d’installations.Cependant, les Landes délivrent le plus de puissance grâce àleurs installations de plus de 3 kW. Elles se hissent d’ailleurspour ces dernières au premier rang des départements français.Le parc individuel, bien que très présent, produit peud’énergie. ❒

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 9 INSEE AQUITAINE

    SYNTHÈSE

    Conséquences de la crise : le PIB aquitain diminue en 2009Le produit intérieur brut de l’Aquitaine s’élève à 85,7 milliards d’euroscourants en 2009. Il diminue en volume de 1,7 % par rapport à 2008, af-fecté par les effets de la crise mondiale. En 2008, il avait progressé légère-ment. Toutefois, l’Aquitaine a mieux résisté dans ce contexte difficile qued’autres régions, le PIB s’y est moins contracté.Les secteurs des biens intermédiaires, des industries agricoles et alimen-taires ainsi que la “construction” ont le plus contribué, en 2009, au reculdu PIB. La richesse régionale repose de plus en plus sur le tertiaire tandisque les parts des valeurs ajoutées agricoles et industrielles se réduisent.Le PIB par emploi, 70 400 euros, inférieur à celui de la France métropoli-taine, classe l’Aquitaine au quatrième rang des régions.Sur 20 ans, de 1990 à 2009, la progression du PIB aquitain reste supé-rieure à celle du PIB national, son taux de croissance annuel moyen estégal à 1,9 % alors qu’il est de 1,6 % pour la métropole. Sur cette mêmepériode, seules cinq régions ont une croissance annuelle moyenne deleur PIB plus forte que celle de l’Aquitaine : Pays de la Loire, Bretagne,Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Corse.

  • Au 1er janvier 2010, l’Aquitaine compte 3 227 400 habitantsselon les dernières estimations provisoires de population. Soncaractère attractif ne se dément pas. L’accroissement de sa po-pulation repose à 90 % sur le solde migratoire apparent alorsque pour la France métropolitaine il dépend majoritairementde l’accroissement naturel.

    Depuis 1999, la région affiche un taux de croissance annuelmoyen proche de 1 %, supérieur au taux national égal à+ 0,65 % par an.

    En 2009, le solde naturel est encore proche des 4 000. En effet,près de 34 800 bébés, dont les mères vivent en Aquitaine, voientle jour en 2009, tandis que dans le même temps, environ31 000 personnes sont décédées. Le nombre de naissances etcelui des décès augmentent chacun de près de 2 % par rapport à

    2008. Ces progressions ne semblent pas se confirmer, les résul-tats provisoires de 2010 (disponibles en mars 2011) traduisentplutôt une quasi-stabilité de la natalité et de la mortalité.

    ■ L’espérance de vie des femmes marque une pause

    En Aquitaine, en 2008, l’espérance de vie à la naissancecontinue d’augmenter pour les hommes mais pas pour les fem-mes. Elle passe pour les hommes à 78,2 ans avec un gain de4 mois par rapport à 2007, contre un gain de 5 mois l’annéeprécédente. Elle reste à 84,7 ans pour les femmes.

    La part des personnes âgées ne cesse de s’accroître, d’autantplus que les générations nombreuses de l’après-guerre glissentvers le haut de la pyramide : au 1er janvier 2009, un Aquitain surquatre est âgé d’au moins 60 ans et un sur dix d’au moins75 ans.

    ■ Le pacs est à la fête, le mariage “n’est plus à la noce”

    En 2010, le pacs continue de surfer sur la vague du succès. Lenombre de contrats conclus progresse de 26 % en un an. Il s’é-tablit à 11 280 et il est en voie d’égaler celui des mariages. Lescontrats entre personnes de même sexe restent minoritaires :2,4 % des pacs contractés entre deux hommes et 2,1 % entredeux femmes. Ces proportions tendent à diminuer, elles étaientrespectivement de 4 % et 2,7 % en 2007.

    INSEE AQUITAINE 10 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE

    DÉMOGRAPHIE

    2010, des Aquitains toujours plus nombreux, plus pacsés et moins mariés

    Début 2010, l’Aquitaine, toujours attractive, compte 3,227 millions d’habitants. Sa population s’accroît toujours aurythme de 1 % depuis 1999. Le solde naturel reste proche des 4 000 en 2009. L’espérance de vie gagne quatre moispour les hommes et marque une pause pour les femmes.Les pacs tendent à devenir aussi nombreux que les mariages. Avec 1,81 enfant par femme, la fécondité atteint son ni-veau d’avant le choc pétrolier de 1973.D’ici trente ans, si les tendances démographiques se poursuivent, la région abritera près de 4 millions d’habitants. Letaux de croissance fléchirait à 0,6 % par an sur cette prochaine période. Autour de 2020, les décès surpasseront lesnaissances. En 2040, un Aquitain sur six aura au moins 75 ans.

    Un taux de croissance annuel moyen régional toujoursproche de 1 %

    Population au 1er janvier Taux de croissance annuel moyen1999-2010 (%)

    1999 2010 (p) Total dû au soldenatureldû au soldemigratoire

    Aquitaine . . . . 2 906 748 3 227 433 0,96 0,09 0,87France métro.. . 58 496 613 62 799 180 0,65 0,41 0,24

    Source : Insee, Recensements de la population, Estimations de population, État civil

    (p) résultats provisoires arrêtés fin 2010

    Principaux indicateurs démographiques des départements d'Aquitaine

    Dordogne Gironde Landes Lot-et-GaronnePyrénées-

    Atlantiques Aquitaine

    Population au 1er janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1999 388 407 1 286 072 327 240 305 482 599 547 2 906 7482009 411 266 1 434 192 377 381 328 213 651 665 3 202 718

    Taux de natalité (pour mille habitants) . . . . . . . . . . 1999 9,2 11,7 10,0 10,3 10,6 10,82008 9,3 11,7 10,3 10,3 9,9 10,7

    Taux de mortalité (pour mille habitants) . . . . . . . . . 1999 12,8 9,1 11,6 11,8 10,8 10,52008 12,0 8,2 10,4 10,6 9,8 9,5

    Indicateur conjoncturel de fécondité . . . . . . . . . . . 1999 1,65 1,58 1,66 1,76 1,63 1,622008 1,94 1,75 1,94 1,97 1,75 1,81

    Âge moyen de la population (années) . . . . . . . . . . . 1999 43,4 38,4 41,6 41,9 40,7 40,32009 44,9 39,7 42,6 43,4 42,5 41,7

    Divorces prononcés au lieu de jugement (1) . . . . . . 2000 794 2 904 574 644 1 002 5 9182009 888 3 447 762 652 1 291 7 040

    Mariages domiciliés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2000 1 631 6 292 1 400 1 282 2 629 13 2342009 1 290 5 572 1 232 1 080 2 169 11 343

    PACS enregistrés (1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2000 98 603 123 100 317 1 2412009 780 4 101 1 123 798 2 136 8 938

    Sources : Insee, Estimations de population, État civil

    (1) Ministère de la Justice, Répertoire général civil (RGC)

  • Au contraire, depuis l’année 2000, le mariage s’inscrit dans unetendance à la baisse. En 2009, les maires d’Aquitaine célèbrent900 unions de moins qu’en 2008, soit la plus forte baisse ob-servée au cours de ces dernières années. De fait, six bébés surdix naissent désormais hors mariage. Pour quatre mariages,près de trois pacs sont contractés.De 2000 à 2009, les greffiers des tribunaux d’instance aquitainsenregistrent 36 200 pacs. Amour ne rimant pas avec toujours,sur la même période, 6 400 pacs sont dissous. Au cours de cesdix ans, 134 600 mariages sont célébrés et 66 500 divorcesprononcés. Ainsi, pendant qu’un couple divorce, deux se ma-rient, et pendant qu’un dissout son pacte, six se pacsent.

    ■ Une fécondité jamais égalée depuisplusde trente ans

    En Aquitaine, le nombre moyen d’enfant par femme reste, en2008, inférieur à celui de la métropole : 1,81 contre 1,99. Il n’a-vait pas été aussi haut depuis le milieu des années soixante-dix,qui marquait la fin des Trente Glorieuses avec le premier chocpétrolier en 1973. Il demeure éloigné du seuil du renouvelle-ment des générations qui s’effectuerait avec 2,1 enfants parfemme. Dans la région, les Lot-et-Garonnaises se rapprochentle plus de ce seuil avec 1,97 enfant par femme. Avec le recul del’âge à la maternité, les femmes de 35 à 49 ans font quasimentdeux fois plus d’enfants qu’il y a vingt ans. ❒

    Mireille DALLA-LONGAInsee Aquitaine

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 11 INSEE AQUITAINE

    DÉMOGRAPHIE

    Pyramides des âges

    Effectif de chaque âge pour 1 000 habitants

    Source : Insee - Estimations de population 2009, Omphale 2010

    Effectif de chaque âge pour 1 000 habitants

    8 6 4 2 2 4 6 80

    5101520253035404550556065707580859095

    Âge

    0

    2009

    Effectif de chaque âge pour 1 000 habitants

    8 6 4 2 0 2 4 6 80

    5101520253035404550556065707580859095

    Âge

    FemmesHommes

    2020

    8 6 4 2 0 2 4 6 8

    5101520253035404550556065707580859095

    Âge

    Hommes

    0

    2040

    FemmesHommes Femmes

    POUR EN SAVOIR PLUS...

    • Site insee :www.insee.fr --> Publications et services -->Dossiers --> Population--> Projections de population

    DéfinitionsL'indicateur conjoncturel de fécondité est la somme des taux de fécon-dité par âge observés une année donnée. Cet indicateur donne lenombre d'enfants moyen qu'aurait une femme tout au long de sa vie siles taux de fécondité observés à chaque âge l'année considérée demeu-raient inchangés. Il est parfois exprimé en "nombre d'enfants pour100 femmes".

    Le renouvellement des générations est assuré à la naissance si le nombrede filles dans la génération des enfants est égal au nombre de femmesdans la génération des parents. En l'absence de mortalité, 2,05 enfantspar femme seraient suffisants pour assurer le remplacement d'une géné-ration (2,05 et non 2 car il naît 105 garçons pour 100 filles).

    L'espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenned'une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence lesconditions de mortalité par âge de l'année considérée.

    Le taux de croissance annuel fléchirait au cours des trente prochaines annéesD’ici une trentaine d’années, la population régionale se rapprocherait du cap des 4 millions. En effet, si les tendances démographiques récentes se poursui-vent, à l’horizon 2040, 3 880 000 personnes résideront en Aquitaine. Cet accroissement ne résultera que de l’attractivité de la région, les décès devenantplus nombreux que les naissances, autour de 2020. Ce déficit du solde naturel contribuera à freiner l’essor démographique. Au cours des trois prochainesdécennies, la population croîtra à un rythme annuel moyen de 0,6 % par an.

    La population poursuivra son vieillissement, le glissement des dernières générations du baby-boom vers le haut de la pyramide le confortant. Ainsi en 2040,plus d’un Aquitain sur trois (35 %) aurait au moins 60 ans et un sur six (17 %) appartiendrait au quatrième âge. De fait, l’âge moyen s’accentuera : de41,7 ans en 2009, il atteindra 45,9 ans en 2040.

  • À la rentrée 2010, les établissements publics et privés de l’aca-démie de Bordeaux scolarisent 544 600 élèves, 106 600 étu-diants en formation dans l’enseignement supérieur et16 100 apprentis inscrits dans les centres de formation d’ap-prentis publics ou privés et les sections d’apprentissage des ly-cées professionnels (hors agriculture).

    ■ Légère hausse du nombre d’écoliers

    À la rentrée 2010, 297 800 élèves sont scolarisés dans le premierdegré, soit 1 080 élèves de plus qu’en 2009. En lien avec ladémographie, l’enseignement préélémentaire accueille un peuplus d’élèves (+ 0,6 %) ainsi que, dans une moindre mesure, l’é-lémentaire (+ 0,2 %). La baisse de la scolarisation des moins de3 ans se poursuit : le taux s’établit à moins de 12 % en 2010contre 21 % en 2005. Les 2 622 écoles du secteur public reçoi-vent neuf écoliers sur dix.

    ■ Davantage de collégiens

    Les 573 collèges ou lycées de l’académie scolarisent246 800 élèves (hors formations post-bac). Le secteur public yest majoritaire avec 81 % des élèves, mais moins que dans lepremier degré. Les effectifs progressent de 1 %, contre + 0,4 %pour l’ensemble des académies. Cette hausse résulte d’uneaugmentation du nombre de collégiens et d’une stabilité de ce-lui des lycéens. Pour la quatrième année consécutive, l’effectifdes élèves en 1er cycle s’accroît en raison d’un contexte démo-graphique favorable.

    Par ailleurs, la fluidité des parcours des élèves poursuit sonamélioration. Les taux de redoublement baissent à chaque ni-veau au profit des taux de passage au niveau supérieur.

    ■ Stabilité des effectifs de lycéens

    Les effectifs en lycées et lycées professionnels sont stables. Enbaisse depuis 2004, le nombre d’élèves en second cycle géné-

    ral et technologique amorce une légère reprise en 2010(+ 0,6 %) tandis qu’il diminue dans les lycées professionnels(- 0,6 %). Dans ces derniers, les effectifs de troisième MDP6(Module de découverte professionnelle 6 heures) se réduisent(- 281 élèves) alors qu’ils progressent légèrement dans les au-tres formations professionnelles (+ 93 élèves).

    En fin de troisième, la voie générale et technologique reste pri-vilégiée par les élèves. Près de 6 collégiens de troisième sur 10choisissent cette voie et près d’un quart la voie professionnelle.

    ■ Forte hausse des étudiants

    À la rentrée universitaire 2009, l’enseignement supérieurcompte 106 600 étudiants, soit 4 000 de plus qu’à la rentréeprécédente. Cette forte hausse (+ 3,9 %) est comparable à celleobservée dans l’ensemble des académies. Elle concerne surtoutles universités (hors IUFM et IUT) et les écoles de commerce.Les universités bénéficient en partie de la progression dunombre de bacheliers à la session de juin 2009 et de leur ten-dance à poursuivre des études.

    Les effectifs en IUT se stabilisent tandis que ceux des IUFM inté-grés dans les universités poursuivent leur baisse. Près de 70 %des étudiants suivent une formation universitaire (y compris

    INSEE AQUITAINE 12 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE

    ÉDUCATION - ENSEIGNEMENT

    Forte croissance des effectifs d’étudiants et de collégiens à la rentrée 2010

    À la rentrée 2010, 667 300 jeunes sont en formation dans des établissements de l’enseignement scolaire, d’appren-tissage et de l’enseignement supérieur de l’académie de Bordeaux. Les effectifs scolarisés progressent surtout dans lesupérieur et dans les collèges. En forte baisse sur un an, la réussite au baccalauréat reste dans l’académie meilleurequ’au niveau national.

    90

    95

    100

    105

    110

    2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Indice

    1 degréer

    2 degrénd

    Apprentis Postbac

    Universités(y c IUT et IUFM)

    Les universités renouent avec la croissancedes effectifs en 2009

    Évolution des effectifs scolaires et universitairesSource : Rectorat de Bordeaux

    (base 100 en 2000)

    Mise en place de la réforme des lycéesÀ la rentrée 2010, la réforme des lycées a été mise en place avec pour ob-jectif de répondre de manière plus étroite et diversifiée aux besoins desélèves en permettant des corrections des choix d'orientation et une plusgrande fluidité dans les parcours et de renforcer l'accès à l'enseignementsupérieur. Les redoublements en seconde sont effectivement les plus éle-vés (9,4 % dans l’académie et 10,6 % au niveau national). Dans ce but,la réforme introduit un accompagnement personnalisé pour tous, un tu-torat et des stages de remise à niveau pour les lycéens. De même, les éta-blissements proposent aux élèves au moins 2 enseignementsd’exploration de 1 h 30 hebdomadaire chacun, dont au moins un ensei-gnement d’économie en premier choix. Les élèves de l’académie ont ma-joritairement opté pour l’enseignement de méthodes et pratiquesscientifiques (37,3 %), littérature et société (14,2 %) et sciences de l’in-génieur (13,6 %).

    Des effectifs toujours en hausse dans les collèges

    Année 2010/2011 Effectifs 2010-2011 Évol.sur un an

    Public Privé* Total Nombre %

    Préélémentaire . . . . . . . . . . . . . . 99 549 10 887 110 436 676 0,6Élémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 299 21 007 185 306 351 0,2Enseignement spécialisé -Adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 863 162 2 025 57 2,9Total 1er degré . . . . . . . . . . . . . . . 265 711 32 056 297 767 1 084 0,4Collèges (y c SEGPA et EREA) . . . 121 120 27 001 148 121 2 281 1,6Lycées généraux et technologiques . 52 164 12 168 64 332 403 0,6Lycées professionnels . . . . . . . . . 26 685 7 668 34 353 - 214 - 0,6Total second degré . . . . . . . . . . . 199 969 46 837 246 806 2 470 1,0

    Effectif des élèves dans les premier et seconddegrés (hors post-baccalauréat)Source : Rectorat de Bordeaux

    * y compris hors contrat

  • IUT et IUFM). Les rangs des sections de techniciens supérieursgrossissent (+ 3,4 %) ainsi que, dans une moindre mesure, ceuxdes classes préparatoires aux grandes écoles localisées dans leslycées (1,4 %). Les effectifs dans les formations d’ingénieurssont en légère hausse et représentent 3,5 % des étudiants dusupérieur.

    ■ Forte baisse du taux de réussite au baccalauréat

    Après une année 2009 record, le taux de réussite au baccalau-réat (hors Agriculture) perd 1,5 point en 2010 (87,7 %). Il restenéanmoins au-dessus du taux national (+ 1,1 point). Il diminuenettement dans la filière générale et, dans une moindre mesure,dans la professionnelle, qui affiche la meilleure réussite. Seulela filière technologique connaît plus de succès qu’à la session2009.

    Au total, 22 800 diplômes ont été délivrés : 56 % pour les sé-ries générales, 24 % pour les technologiques et 20 % pour lesprofessionnelles.

    Pour la 2e année consécutive, le taux de réussite au diplôme na-tional du brevet (DNB) baisse (83,4 %) et se situe légèrementau-dessous du taux national. Il est toujours plus fort dans la sériecollège, choisie par 9 élèves sur 10, que dans les séries profes-sionnelle et technologique. Seuls 7 % et 5 % des collégiens op-tent respectivement pour ces deux dernières séries.

    Depuis 2008, deux nouvelles compétences du socle communde connaissances et de compétences sont prises en comptepour l’attribution du DNB : le brevet informatique et internet(B2I) validé en 2010 par 97 % des élèves de 3e et l’exigence duniveau A2 pour les langues vivantes étrangères satisfait par92 % des élèves de l’académie de Bordeaux. ❒

    Dominique MORIZURRectorat de Bordeaux

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 13 INSEE AQUITAINE

    ÉDUCATION - ENSEIGNEMENT

    L’enseignement agricole : des effectifs stablesgrâce à la diversité des formations

    À la rentrée 2010, plus de 10 600 élèves suivent une formation initialescolaire dans l’un des 55 établissements d’enseignement agricole enAquitaine. Leur effectif reste stable sur un an (- 0,7 point). Parmi eux,36 % se forment dans un établissement public, 34 % dans un établisse-ment privé à rythme approprié (en maisons familiales rurales pour la plu-part) et 30 % dans un établissement privé à temps plein.Les formations professionnelles remportent un grand succès auprès desélèves : deux tiers sont inscrits en voie professionnelle, 26 % préparentun Bac Pro et 16 % un BEPA. Elles peuvent se regrouper en quatre sec-teurs :- Services : ce secteur forme aux services aux personnes et aux entrepri-ses, à la commercialisation, à l’élevage et aux soins. Il regroupe la moitiédes élèves en formation professionnelle. Il est également le plus féminisé(83 % de filles) ;- Production : ces formations sont axées sur les productions animales etvégétales, la viticulture œnologie, l’horticulture, l’agroéquipement et l’a-quaculture. Bien qu’elles occupent le second rang des secteurs profes-sionnels (25 % des élèves), leurs effectifs se réduisent chaque année, auprofit des services et de l’aménagement ;- Aménagement : ce secteur prépare aux métiers de l’aménagement del’espace, des travaux paysagers, de la forêt et de l’eau. Il rassemble 19 %des élèves en voie professionnelle. Il est le moins féminisé, avec 78 % degarçons ;- Transformation : ce secteur forme aux métiers de l’agroalimentaire etd’analyses en laboratoires. Seuls 6 % des élèves y sont inscrits.Par ailleurs, plus de 2 200 apprentis se forment dans les CFA agricoles dela région, la plupart dans des formations liées aux métiers de l’aménage-ment de l’espace et de la production animale ou végétale.

    Plus de la moitié des élèves sont inscrits dans des formations de cyclecourt (niveaux 5 et 6). Celles-ci sont présentes pour la plupart dans lesétablissements privés, qui scolarisent huit élèves en cycle court sur dix.Leur part augmente tous les ans. À l’inverse, les formations longues sonttouchées par une baisse d’effectifs, en particulier celles de niveau 3(BTSA) qui perdent 21 % de leurs élèves en dix ans. Les formations decycle long se font majoritairement dans les établissements publics :57 % des élèves de niveau 3 et 52 % des élèves de niveau 4 (bac ouBTA) s’y forment.

    Clélie GARNIERDraaf Aquitaine

    Quatre mille étudiants de plus à la rentrée 2009Année 2009/2010 (Public et Privé) Établissements Étudiants

    Universités (hors IUT, IUFM et écoles d'ingénieurs) (1) . 5 63 576IUT (institut universitaire de technologie) . . . . . . . . . . 6 5 349IUFM (institut universitaire de formation des maîtres) (2) . 1 2 713STS (sections de techniciens supérieurs) (3) . . . . . . . . 105 11 405CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) (3) . . 12 3 021Écoles d'ingénieurs (4) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 3 724Écoles de commerce, gestion, comptabilité . . . . . . . . 19 7 094Autres (5) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 9 729Enseignement supérieur de l'Éducation nationale . . . 220 106 611

    Nombre d'établissements et d'étudiants dans l'enseignement supérieurSource : Rectorat de Bordeaux

    (1) y c effectifs (523) des antennes des UFR sciences situées à Tarbes (65)(2) depuis 2008-2009, l'IUFM de Bordeaux et les antennes départementales sont in-tégrés dans l'université de Bordeaux 4(3) lycées déjà comptés dans les établissements du second degré(4) ensemble des formations et écoles d'ingénieurs (universitaires ou non), y comprisles formations d'ingénieurs en partenariat(5) dont écoles paramédicales et sociales, droit et administration, écoles artistiques etculturelles

    DéfinitionsBTS : Brevet de technicien supérieurEREA : Établissement d’enseignement adaptéIUFM : Institut universitaire de formation des maîtresIUT : Institut universitaire de technologiePrivé sous contrat : Établissements sous contrat d’association avec l’État(dépenses de personnel - agents publics contractuels - et de fonctionne-ment) ou sous contrat simple (rémunération des enseignants salariés dedroit privé)SEGPA : Section d’enseignement général et professionnel adapté

    POUR EN SAVOIR PLUS...

    • Site du rectorat de l’académie de Bordeaux :www.ac-bordeaux.fr --> Évaluation, rapports et statistiques

  • Fin 2009, 191 000 personnes sont allocataires d’un minimumsocial en Aquitaine, soit 7,8 % des 20 ans ou plus, une propor-tion moyenne parmi les régions métropolitaines, mais infé-rieure à celles constatées dans les autres régions du sud. EnFrance métropolitaine, huit minima sociaux sont applicables.

    Les allocataires du nouveau dispositif revenu de solidarité ac-tive (RSA) constituent 44 % de ces allocataires (48 % au plannational). Cette proportion varie de 39 % dans les Pyrénées-Atlantiques à 47 % en Gironde.

    Plus d’un quart des allocataires perçoivent l’allocation adultehandicapé (AAH), deuxième minimum social après le RSA. Cettepart est supérieure de 3 points à celle de la métropole. Elle estd’un tiers dans le département des Pyrénées-Atlantiques doté denombreuses structures d’accueil pour personnes handicapées.

    Les allocataires du minimum vieillesse sont aussi relativementplus nombreux : 17 % contre 14 % en métropole. La part plusimportante de personnes âgées en Aquitaine explique ce résul-

    tat. Le nombre de ces allocataires est plus élevé dans lesdépartements les plus ruraux.

    ■ Le nombre d’allocataires croît moins en Aquitaine

    Le nombre d’allocataires croît de 4,8 % entre 2008 et 2009 enAquitaine contre 6 % en France métropolitaine. Cette différences’explique en particulier par deux effets conjugués. D’une part,le retournement de la conjoncture économique de 2008 s’estmoins ressenti qu’au plan national. Il se traduit par une haussemoins nette du nombre d’allocataires de l’allocation de solidari-té spécifique (ASS) qui touche les chômeurs de longue durée.D’autre part, la diminution du nombre des bénéficiaires du mini-mum vieillesse a été plus accentuée en Aquitaine. Ce fléchisse-ment est une tendance de long terme. Il résulte de l’améliorationprogressive du montant des retraites depuis les années 1970, no-tamment pour les femmes plus nombreuses à travailler et ayantcotisé plus longtemps, et de la couverture offerte par les disposi-tifs d’assurance. Par rapport à la France métropolitaine, cette ré-duction est supérieure en Aquitaine, en raison notamment de lapart plus importante de personnes âgées dans la population, etce, malgré l’intervention à partir de 2009, d’une revalorisationde la prestation qui s’inscrit dans un plan de revalorisation de25 % prévu entre 2009 et 2012 et qui contribue à élargir la basedes personnes bénéficiaires.

    Les autres allocations de chômage du régime de solidarité su-bissent des variations plus contrastées. Si l’allocation tempo-raire d’attente (ATA) enregistre une croissance importante(27 %), elle ne concerne qu’un public très spécifique. Cetteforte hausse provient en partie de la modification de certainesdispositions d’attribution aux réfugiés et demandeurs d’asile.En revanche, le nombre d’allocataires de l’allocation équiva-lent retraite de remplacement (AER-R) se replie de 15 %.Celle-ci a subi de nombreux aléas depuis début 2009. Sup-primée au 1er janvier, elle est rétablie en avril 2009 au vu du

    INSEE AQUITAINE 14 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE

    ACTION SOCIALE

    En 2009, des minima sociaux, le RSA en tête, pour 191 000 adultes aquitains

    Fin 2009, un adulte aquitain sur treize est allocataire d’un des huit minima sociaux. Le nombre d’allocataires croîtmoins en Aquitaine qu’en France métropolitaine. Deux facteurs expliquent cette différence : les effets de la crisemoins fortement ressentis dans la région en 2009 et une baisse plus accentuée en Aquitaine du nombre de personnesâgées bénéficiaires du minimum vieillesse.Ce sont 85 000 Aquitains qui sont entrés dans le nouveau dispositif du RSA, revenu de solidarité active. Une partied’entre eux sont d’anciens bénéficiaires du RMI. La croissance du nombre de RMIstes, liée à la dégradation de l’éco-nomie suite à la crise, plombe cet effectif. Le Lot-et-Garonne est le plus couvert par le RSA.

    Ensemble des minima sociaux, y compris RSA activité, au 31 décembre 2009

    AAH AER-R (p) ATA (p) ASS (p) ASV etASPA (p) ASI AV RSAEnsemble des

    minimaPart des 20 ans

    ou plus (%)

    Dordogne . . . . . . . . . . 6 540 520 60 2 080 5 600 590 50 10 810 26 250 8,1Gironde . . . . . . . . . . . . 22 680 900 520 6 740 11 630 1 900 110 40 210 84 690 7,9Landes . . . . . . . . . . . . . 4 550 380 30 1 520 3 590 580 30 8 350 19 030 6,7Lot-et-Garonne . . . . . . 5 420 370 70 1 620 4 460 590 40 10 090 22 660 9,0Pyrénées-Atlantiques . . 12 380 460 90 2 880 6 420 950 60 15 060 38 300 7,7Aquitaine. . . . . . . . . . . 51 570 2 630 770 14 840 31 700 4 610 290 84 520 190 930 7,8France métropolitaine . 853 700 57 900 33 700 322 900 493 900 90 400 5 200 1 729 690 3 587 300 7,7Sources : Cnaf, MSA, CNAV, CNAMTS, Pôle Emploi, FSV, Caisse des dépôts et consignations, Insee, DreesAAH : Allocation adulte handicapé ; AER-R : Allocation équivalent retraite de remplacement ; ATA : Allocation temporaire d’attente ;ASS : Allocation de solidarité spécifique ; ASV : Allocation supplémentaire vieillesse ; ASPA : Allocation de solidarité aux personnes âgées ;ASI : Allocation supplémentaire d’invalidité ; AV : Allocation veuvage ; RSA : Revenu de solidarité active(p) données provisoires

    Le revenu de solidarité activeLe revenu de solidarité active est entré en vigueur le 1er juin 2009. Il secompose d’une partie “socle”, qui se substitue au revenu minimum d’in-sertion (RMI) et à l’allocation de parent isolé (API), et d’une partie “acti-vité” qui permet de compléter le revenu d’activité des travailleurs auxressources modestes. Son montant dépend à la fois de la situation fami-liale et des revenus du travail. Les allocataires isolé(e)s avec enfant àcharge de moins de 3 ans, ou à naître, bénéficient d’une majoration ap-pelée RSA majoré. Le RSA est étendu aux jeunes de moins de 25 ans de-puis le 1er septembre 2010.La nouveauté du dispositif est de compléter les ressources initiales dufoyer pour qu’elles atteignent un niveau garanti lorsqu’elles sont inférieu-res à celui-ci. Le revenu garanti est calculé comme la somme d’un mon-tant forfaitaire dépendant de la situation familiale et du nombred’enfants à charge et de 62 % des revenus d’activité du foyer, auxquelsest retranchée une somme calculée sur l’ensemble des ressources. De-puis le 1er janvier 2011, le montant forfaitaire pour une personne seulesans enfant à charge est de 466,99 €.

  • contexte de crise économique. Elle est de nouveau suppriméeau 1er janvier 2010, puis reconduite de mai à décembre 2010 etsupprimée à nouveau depuis le 1er janvier 2011.

    Le nombre de bénéficiaires de l’AAH progresse de 4 % en unan. Cette hausse résulte de deux causes principales : d’une part,l’augmentation de l’âge moyen de la population fait croître lenombre de personnes handicapées en raison de la relationentre âge et risque de handicap ; d’autre part, le plan de revalo-risation sur 5 ans engagé en 2008 relève le plafond de ressour-ces et entraîne mécaniquement davantage de personnes à avoiraccès à cette prestation.

    ■ Le RSA pour 85 000 Aquitains

    Fin 2009, près de 85 000 Aquitains bénéficient du RSA, soit4 % de la population des 20-64 ans, proportion proche de celleobservée sur le territoire métropolitain.

    La majeure partie des bénéficiaires du RSA socle et du RSAsocle et activité sont d’anciens bénéficiaires du RMI et de l’APIayant basculé automatiquement dans le dispositif RSA, en fonc-tion de leurs ressources et de la composition familiale du foyer.Entre 2005 et 2008, le nombre d’allocataires du RMI s’était ré-duit de 13 %. La détérioration économique inverse la ten-dance, faisant croître de 11 % le nombre des allocataires RMIdevenus allocataires RSA en 2009.

    Mais si le périmètre règlementaire du RSA socle non majoré estcomparable à celui du RMI, celui du RSA socle majoré étend lé-

    gèrement celui de l’API. L’âge limite des enfants à charge est re-levé de 20 à 25 ans ; par ailleurs, l’attribution de la majorationpour isolement est désormais systématique au moment de l’oc-troi du RSA, alors que l’API devait faire l’objet d’une démarchespécifique auparavant. Ces facteurs expliquent le surcroît d’al-locataires important (+ 16 %) constaté en 2009.

    ■ Lot-et-Garonne : le plus couvert par le RSA

    La part des bénéficiaires RSA “socle et activité” dans l’ensembledes allocataires RSA est proche de 13 % dans tous les départe-ments aquitains. Dordogne et Lot-et-Garonne présentent uneproportion de bénéficiaires du RSA “socle” relativement infé-rieure à celle des autres départements aquitains ; en revanche,les bénéficiaires du RSA “activité” y sont notablement plusnombreux.

    En Aquitaine, le RSA couvre 173 000 personnes, conjoints etenfants à charge inclus, soit 5,4 % de la population régionale.Le Lot-et-Garonne est le département aquitain le plus couvertpar le RSA qui subvient aux besoins de 6,7 % de sa population ;un taux supérieur de 1 point à celui observé en Dordogne et Gi-ronde et de 2 points à ceux des Landes et des Pyrénées-Atlanti-ques. La couverture de la population par le RSA activité seul estsensiblement identique (autour de 2 %) en Dordogne etLot-et-Garonne. Mais en Dordogne, la population couverte parle RSA socle seul est moins importante, peut-être en raisond’une moyenne d’âge plus élevée. ❒

    Éric AMRANEDRJSCS Aquitaine

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 15 INSEE AQUITAINE

    ACTION SOCIALE

    POUR EN SAVOIR PLUS...

    • Sites :www.rsa.gouv.frwww.sante.gouv.fr/definitions-des-minima-sociaux.html

    RSA Activité seul

    La population couverte par le RSA au 31 décembre 2009

    2,9 0,7

    0,93,3

    2,6

    3,7 1,0

    2,6 0,6

    0,8

    0,7

    3,1

    3,6

    2,0

    1,5

    1,4

    2,1

    1,2

    1,6

    1,6

    0 1 2 3 4 5 6 7

    Dordogne

    Gironde

    Landes

    Lot-et-Garonne

    Pyrénées-Atlantiques

    Aquitaine

    France métropolitaine

    RSA Socle seul RSA Socle et activité

    Sources : Cnaf, MSA, Insee

    0,5

    (%)

    Bénéficiaires RMI, API et RSA en Aquitaine depuis 2005

    0

    10 000

    20 000

    30 000

    40 000

    50 000

    60 000

    2005 2006 2007 2008 2009

    API et RSA Socle majoré RMI et RSA Socle non majoré RSA Activité seul

    Sources : Cnaf, MSA, Drees

    Nombre

    RSA socle, socle et activité, activitéLa mécanique du RSA distingue 3 catégories de bénéficiaires :- les bénéficiaires du “RSA socle seul“ : personnes qui n’ont pas de reve-nu d’activité. Elles peuvent néanmoins bénéficier de cette prestation lestrois mois qui suivent une reprise éventuelle d’activité. En Aquitaine, en2009, 60 % des allocataires RSA sont dans cette catégorie, 8,9 % béné-ficient de la majoration ;- les bénéficiaires du “RSA socle et activité” : personnes ayant de faiblesrevenus d’activité et dont l’ensemble des ressources est inférieur aumontant forfaitaire. En Aquitaine, en 2009, 13 % des allocataires RSAsont dans cette catégorie dont 1,4 % avec majoration ;- les bénéficiaires du “RSA activité seul” : personnes à faibles revenus,mais dont l’ensemble des ressources est supérieur au montant forfaitaire.C’est le cas de 27 % des allocataires RSA, dont 3 % bénéficient de lamajoration.Le volet activité du RSA n’est pas considéré comme un minimum social.

    Minima sociauxLes minima sociaux sont des prestations sociales non contributives ver-sées sous conditions de ressources et visant à assurer un revenu mini-mum à une personne ou à sa famille.Leurs définitions figurent en annexe.

  • En 2008, la moitié des ménages aquitains dispose pour vivre deplus de 18 720 € annuels par unité de consommation (UC),soit 1 560 € par mois. Ce niveau de vie médian est légèrementsupérieur (10 € mensuels de plus) à celui de la France de pro-vince et inférieur (22 €/mois de moins) à celui de la métropole.Le revenu disponible (déduit des impôts directs et augmentédes prestations sociales), exprimé en niveau de vie, tientcompte des “économies d'échelle” réalisées lorsque plusieurspersonnes vivent ensemble dans le même ménage. Tous lesmembres d'un ménage ont ainsi le même niveau de vie.

    Pour 10 % des Aquitains les plus modestes, le niveau de vien’atteint pas 10 620 € par an (885 € mensuels) tandis qu’il dé-passe 33 750 € par an (2 810 € mensuels) pour les 10 % lesplus aisés, soit un rapport de 3,2.

    ■ Lot-et-Garonne et Dordogne,plus touchés par la pauvreté

    Un Aquitain sur huit vit sous le seuil de pauvreté, soit avecmoins de 950 € mensuels. La pauvreté affecte plus leLot-et-Garonne et la Dordogne où le taux de pauvreté se situeautour de 16 %. Dans les trois autres départements, bordant l’o-céan Atlantique, ce taux s’établit entre 11 % et 12 %. Les Lan-des affichent le taux de pauvreté le plus bas de la région, le seuilplafond du niveau de vie des 10 % des plus modestes y est leplus élevé (920 €/mois). Dans ce département, les inégalités deniveaux de vie sont aussi les moins marquées, le rapport entreceux des plus modestes et des plus aisés est de 2,9.

    Dans le milieu rural, 15 % de la population des ménages aqui-tains vit avec moins de 950 € mensuels contre moins de 12 %dans le milieu urbain. Les disparités départementales sont plusprononcées pour le premier que pour le second. EntreLot-et-Garonne, le plus affecté par la pauvreté et les Landes, lesmoins touchées, l’écart est de 6 points pour les taux dans l’es-pace rural et de 4 pour l’espace urbain.

    Que ce soit en zone urbaine ou rurale, le risque de pauvreté estmoins fréquent dans les couronnes des pôles que dans les pôleseux-mêmes. Ces couronnes abritent probablement plus de zo-nes de résidence pavillonnaire qui accueillent des ménages aux

    INSEE AQUITAINE 16 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE

    REVENUS - SALAIRES

    Lot-et-Garonne et Dordogne, marqués davantage par la pauvreté

    En 2008, la moitié des ménages aquitains dispose pour vivre de 1 560 euros par mois et par unité de consommation.Ce niveau de vie médian est à peine supérieur à celui de la France de province.Avec un niveau de vie inférieur à 950 euros mensuels, un Aquitain sur huit vit sous le seuil de pauvreté. En Lot-et-Garonne et Dordogne, c’est une personne sur six. La pauvreté est plus fréquente à la campagne qu’à la ville. Les fa-milles monoparentales, les personnes seules, ainsi que les jeunes sont les plus exposés à la pauvreté.

    16,013,511,5

    Source : Insee, DGFiP, Revenus disponibles localisés 2008

    © IGN - Insee 2011

    Taux de pauvreté par département

    Taux (%)

    Le Lot-et-Garonne au 16 rangdes départements les plus pauvres

    e

    Le niveau de vie des plus aisés est trois fois plus élevéque celui des plus modestes

    Aquitaine Province France métro.

    Niveau de vie des ménages par unité de consommation (UC)

    Niveau de vie médian en € (1) . . . 18 723 18 605 18 986

    1er décile en € (2) . . . . . . . . . . . . 10 622 10 490 10 523

    9e décile en € (3) . . . . . . . . . . . . . 33 752 33 417 35 549

    Rapport interdéciles (4) . . . . . . . . 3,2 3,2 3,4

    Pauvreté des ménages (%)Taux de pauvreté (5). . . . . . . . . . . 12,7 13,2 13,0Intensité de la pauvreté (6) . . . . . . 18,3 18,5 18,9

    Part des prestations sociales dans le revenu disponible moyen (%)Ensemble des ménages . . . . . . . . . 3,7 4,1 4,0Ménages pauvres . . . . . . . . . . . . . 28,5 30,6 31,5Source : Insee, Revenus disponibles localisés 2008

    (1) La moitié des personnes appartiennent à un ménage dont le niveau de vie par UCest inférieur à cette valeur et le niveau de vie par UC de l'autre moitié est supérieur.(2) 10 % des personnes appartiennent à un ménage dont le niveau de vie par UC estinférieur à ce seuil.(3) 10 % des personnes appartiennent à un ménage dont le niveau de vie par UC estsupérieur à ce seuil.(4) Rapport entre le 9e et le 1er décile.(5) Part de la population appartenant à un ménage dont le niveau de vie est inférieurau seuil de pauvreté.(6) Mesure la distance entre le niveau de vie médian de la population pauvre et leseuil de pauvreté.La population pauvre en Aquitaine a un niveau de vie médian égal à 81,7 % du seuilde pauvreté.

    Dans l'espace urbain, un meilleur niveau de vie autourdes pôles, dans le rural aussi

    Niveau de viemédian mensuel (€)

    Taux de pauvreté (%)

    Aquitaine Province Francemétro.

    Pôle urbain . . . . . . . . . . . 1 603 12,4 15,1 14,5Couronne périurbaine . . . 1 608 9,5 8,0 7,8Commune multipolarisée. 1 579 10,7 9,9 9,9Ensemble urbain . . . . . . . 1 603 11,7 12,9 12,7Pôle rural. . . . . . . . . . . . . 1 470 14,6 14,6 14,6Couronne pôle rural. . . . . 1 527 11,9 11,2 11,2Autrescommunesespacerural 1 467 15,3 14,4 14,4Ensemble rural . . . . . . . . 1 469 15,0 14,4 14,4

    Niveau de vie en Aquitaine et pauvreté selon la catégorie d’espaceSource : Insee, Revenus disponibles localisés 2008

  • revenus confortables à la recherche d’un meilleur cadre de vietandis que les pôles concentrent plus fréquemment des loge-ments sociaux où vivent des personnes à faibles ressources.

    ■ Être monoparent ou seul expose davantageà la pauvreté

    Les familles monoparentales, composées le plus souvent d’unemère et de son ou ses enfants, sont les plus exposées à la pau-vreté. Malgré les prestations sociales perçues, la moitié d’entreelles disposent du plus bas niveau de vie par rapport aux autrestypes de ménage, soit moins de 1 200 € par mois. La pauvretéaffecte trois familles monoparentales sur dix. Elle touche aussiparticulièrement les personnes seules, une sur cinq, et un peuplus les femmes que les hommes.

    Lorsque les charges financières ne reposent plus sur une seulepersonne, mais sur un couple, la pauvreté a moins de prise. Elleen a encore moins si les couples n’ont pas d’enfant, seuls 7,7 %d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Un couple sans en-fant sur deux dispose d’au moins 1 760 €, c’est moitié plus dece dont dispose une famille monoparentale sur deux.

    ■ Les jeunes plus touchés par la pauvreté

    Un enfant est pauvre si sa famille vit sous le seuil de pauvreté.En Aquitaine, c’est le cas de 15,9 % des enfants mineurs. Lapauvreté n’épargne pas non plus les jeunes adultes de 20 à24 ans, elle concerne 17,5 % d’entre eux. L’absence d’emploi,le chômage ou les emplois précaires les fragilisent, d’autantplus qu’ils ne peuvent prétendre au RMI s’ils n’ont pas d’enfantà charge ou à venir. En Gironde et Pyrénées-Atlantiques, dépar-tements les plus urbanisés et les plus jeunes de la région, cesjeunes adultes sont même plus affectés que leurs cadets.

    Après 30 ans, la pauvreté est nettement moins fréquente avec untaux se situant autour de 11 %. Cependant, elle touche plus lespersonnes du quatrième âge : près de 14 % des personnes qui vi-vent dans un ménage dont le chef a au moins 75 ans sont concer-nées. À ces grands âges, les ménages sont souvent composées defemmes, les hommes ayant une espérance de vie moins longue.La plupart d’entre elles n’ont pas occupé d’emploi salarié et lespensions, pensions de réversion ou minimum vieillesse qu’ellesperçoivent constituent de faibles ressources. ❒

    Mireille DALLA-LONGAInsee Aquitaine

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 17 INSEE AQUITAINE

    REVENUS - SALAIRES

    SourceLes éléments présentés ici proviennent du traitement des déclarations derevenus et des données de la taxe d’habitation. Les prestations sociales,versées principalement par les caisses d’allocations familiales, la mutualitésociale agricole et la caisse nationale d’assurance vieillesse, sont estiméespar applications de barèmes. Cette opération vient compléter, d’une part,l’enquête Revenus fiscaux qui permet d’obtenir, tous les ans, les revenusdéclarés et les taux de pauvreté au niveau national, et d’autre part, les ré-sultats de l’exploitation “Revenus fiscaux localisés” qui permet deproduire des indicateurs sur les revenus déclarés à un niveaugéographique fin.Les statistiques produites à partir des sources fiscales ne portent que sur lesménages dits “ordinaires”. Les personnes résidant en foyer, en maisons deretraite, en hôpitaux ainsi que les sans-abri sont exclues. Les situations lesplus accentuées de pauvreté ne sont ainsi pas prises en compte. Par ail-leurs, une partie des revenus du patrimoine n’est pas incluse dans les sta-tistiques, n’étant pas déclarée à l’administration fiscale.

    POUR EN SAVOIR PLUS...

    • Site Insee :www.insee.fr --> thème Revenus-Salaires

    Vivre en couple expose moins à la pauvreté

    Niveau de viemédian mensuel (€)

    Taux de pauvreté (%)

    Aquitaine Province Francemétro.

    Ménage monoparental . 1 183 28,4 31,2 29,5Couple sans enfant . . . 1 755 7,7 7,1 6,9Couple avec enfant. . . 1 614 9,6 10,9 10,8Ménage complexe * . . 1 535 13,7 18,0 20,9Femme seule . . . . . . . 1 323 20,9 19,7 18,0Homme seul. . . . . . . . 1 384 20,1 19,2 18,1

    Niveau de vie en Aquitaine et pauvreté selon le type de ménageSource : Insee, Revenus disponibles localisés 2008* ménages complexes : ménages (au sens du recensement) constitués de plusieurscouples et ménages où les différences d'âge entre les membres ne permettent pas deconsidérer des liens parents-enfants plausibles

    DéfinitionsRevenu disponible : le revenu disponible d’un ménage comprend les re-venus d’activité, les pensions de retraite et les indemnités de chômage, lesrevenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages etles prestations sociales. Quatre impôts directs sont pris en compte : l’im-pôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée(CSG) et la contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).Niveau de vie : revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’uni-tés de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tousles individus d’un même ménage. Le nombre d’unités de consommationest calculé selon le principe suivant : le 1er adulte compte pour 1, les au-tres personnes de 14 ans ou plus pour 0,5 et les enfants de moins de14 ans pour 0,3.Le niveau de vie médian est celui au-dessus duquel se situe une moitié dela population, l’autre se situant en dessous.Seuil de pauvreté : calculé par rapport à la médiane de la distribution na-tionale des niveaux de vie. Les seuils traditionnellement retenus parl’Insee et l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion socialesont fixés à 60 % ou à 50 % du niveau de vie médian ; le seuil à 60 %étant privilégié en France et en Europe.Un individu ou un ménage est considéré comme pauvre lorsque son ni-veau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.Taux de pauvreté : correspond à la proportion d’individus dont le niveaude vie est inférieur à ce seuil, soit 949 euros par mois en France en 2008.Intensité de la pauvreté : correspond à l’écart entre le niveau de vie mé-dian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté rapporté au seuil depauvreté. Elle permet de mesurer si les niveaux de vie des plus pauvressont éloignés du seuil de pauvreté.Type d’espace : il permet de distinguer les espaces à dominante urbainedes espaces à dominante rurale.Leurs définitions figurent en annexe.

  • Au 1er janvier 2010, le parc locatif social s’accroît de 2,1 % etreprésente 140 000 logements, soit 2 835 logements supplé-mentaires sur l’année. La région est une des trois avec Bretagneet Provence - Alpes - Côte d’Azur, où la progression du parc dé-passe 2 % ; il faut remonter à l’inventaire 2007 pour retrouverune croissance équivalente. Le parc aquitain compte 10 loge-ments sociaux pour 100 résidences principales ; sa densité estde 44 logements pour 1 000 habitants (43 en 2009).

    La répartition départementale reste stable. La Gironde et les Py-rénées-Atlantiques abritent plus des trois quarts du parc aqui-tain. Leur parc social s’accroît de plus de 2 %. Dans les Landeset le Lot-et-Garonne, cette croissance est inférieure tandis quele parc de la Dordogne est en quasi-stagnation.

    ■ L’offre locative sous le signe de l’effort

    En 2009, 136 700 logements, soit 98 % du parc, sont offerts à lalocation. Les 3 330 logements restants sont soit loués à des as-sociations, soit laissés vides en attente de réhabilitation, de dé-molition ou de vente. Près de 3 900 nouveaux logements ontété mis en service et 92 % d’entre eux sont constitués de loge-ments neufs construits par les organismes gestionnaires. Les8 % restants ont été acquis par eux hors parc social.

    L’effort de mise en location, c’est-à-dire la part des mises en ser-vice dans le parc, est de 2,8 % essentiellement supporté par lesentreprises sociales pour l’habitat (ESH) à 55 % (contre 40 %sur l’exercice précédent) et, dans une moindre mesure, à 33 %,par les offices publics pour l’habitat (OPH) qui gèrent un parcplus ancien nécessitant plus de réhabilitations.

    Malgré sa croissance et son renouvellement, 54 % du parc a étéconstruit avant 1979, 15 % l’est depuis l’année 2000. Le parc leplus ancien se situe en Gironde et dans les Pyrénées-Atlanti-ques.

    ■ Un parc encore majoritairement collectif

    Dans le parc locatif social en service, l’habitat collectif reste do-minant. Sa part est de 76,6 %, mais elle se replie légèrement(- 0,4 point) par rapport à 2008, signe de la contribution de l’ha-bitat individuel. En effet, parmi les logements neufs construitsau cours des dernières décennies, la part de l’individuel necesse de s’accroître. Durant la décennie des années 80, le parcsocial diversifie ses formes d'habitat avec un tiers de logementsindividuels construits et, entre 2000 et 2009, la quasi-paritéentre logements HLM et logements individuels est atteinte.

    Au 1er janvier 2010, le parc locatif social des Pyrénées-Atlanti-ques se compose à 91 % de logements collectifs. Cette propor-tion est de 77 % en Gironde et de 71 % en Lot-et-Garonne. Ledépartement des Landes présente un parc plus équilibré, com-posé à 45 % d’habitat individuel.

    Les logements de 3-4 pièces constituent 71 % du parc total ; ilsreprésentent 81 % du parc individuel et 68 % du parc collectif.Parmi les mises en service de logements neufs de l’année,ceux-ci comptent pour 72 % du total. Cependant, leur part di-minue de 2 points, ainsi que celle des 5 pièces et plus (moinsun demi-point), au profit de celle des logements de 1-2 pièces(+ 2 points et demi).

    ■ Des loyers encore en augmentation

    En janvier 2010, le loyer moyen mensuel régional pratiqué parmètre carré de surface corrigée est de 2,93 €, en hausse de2,1 % par rapport à 2009 (2,99 €/m² en France métropolitaine,soit 2,4 % d’augmentation ; le loyer moyen de la France de pro-vince, hors Île-de-France, est de 2,89 €/m²).

    Au 1er janvier 2010, 2 800 logements sont déclarés vacants,soit 2,0 % du parc proposé à la location, contre 1,5 % au 1er

    INSEE AQUITAINE 18 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE

    HABITAT

    Parc locatif social : les bailleurs sociaux retrouvent leur dynamisme

    Au 1er janvier 2010, le patrimoine locatif social de l’Aquitaine s’élève à 140 000 logements, en progression de 2,1 %sur un an, contre 0,4 % l’année précédente. Le parc se compose aux trois quarts d’immeubles collectifs, mais la partde l’habitat individuel continue de progresser. En janvier 2009, le loyer moyen mensuel pratiqué par mètre carré desurface corrigée est de 2,93 €, en hausse de 2,1 %.Le déficit de logements sociaux, malgré un léger recul, reste très prégnant sur les agglomérations aquitaines, avec28 000 logements manquants. Cependant, les autorisations de financement des opérations de logement social, avec6 300 logements financés, préfigurent un bon niveau de production avec une part croissante de logements très so-ciaux, réservés aux plus démunis.

    Un loyer mensuel moyen au m² au-dessus de 3 €en Gironde

    Loyer* au01/01/2010

    (en euros)

    Taux de vacancetotale (%)

    Taux demobilité (%)

    Dordogne . . . . . . . . . . . . . 2,76 6,3 14,0Gironde. . . . . . . . . . . . . . . 3,03 1,2 9,4Landes. . . . . . . . . . . . . . . . 2,82 2,4 10,3Lot-et-Garonne . . . . . . . . . 2,81 3,3 13,1Pyrénées-Atlantiques . . . . . 2,90 1,8 9,0Aquitaine . . . . . . . . . . . . . 2,93 2,1 10,1Source : Dreal Aquitaine, Enquête sur le parc locatif social au 01/01/2010* loyer mensuel moyen par m² de surface corrigée

    La plus forte croissance du parc en GirondeParc locatif

    social au01/01/2010

    Part(%)

    Parc/RésidencesprincipalesTH09 (%)

    Densitépour 1 000

    habitants

    Évol. (%)2010/2009

    Dordogne . . . . . 13 152 9,4 7,2 32,0 0,3Gironde . . . . . . 78 655 56,2 12,4 54,8 2,5Landes . . . . . . . 10 266 7,3 6,3 27,2 1,7Lot-et-Garonne . 9 705 6,9 6,8 29,6 1,3Pyr.-Atlantiques . 28 239 20,2 9,9 43,3 2,1Aquitaine . . . . . 140 017 100,0 10,0 43,7 2,1Sources : Dreal Aquitaine, Enquête sur le parc locatif au 01/01/2010,Insee, Estimations de population au 01/01/2009, DGI, TH 2009

  • janvier 2009. Ce taux de 2 % correspond au seuil de fluidité quipermet de n’assurer que le minimum en termes de réserve de lo-gements offerts à la location dans le parc existant. Au cours del’année 2009, 15 500 emménagements ont eu lieu dans le parcen service, soit un taux de mobilité de 10,1 % quasi stable parrapport à l’année 2008 (9,9 %).

    ■ Une forte densité de logements sociaux dansles agglomérations périgourdine et bordelaise

    Les grandes unités urbaines de plus de 50 000 habitants qui ras-semblent 46 % de la population régionale concentrent 74 % duparc des logements sociaux pour une densité moyenne de70 logements pour 1 000 habitants (69 en 2009). Cette densitéatteint 80 ‰ dans l’unité urbaine de Périgueux et 79 ‰ danscelle de Bordeaux (+ 2 points). Elle est de 60 ‰ dans l’unité ur-baine de Pau et de 58 ‰ (+ 5 points) dans celle de Bayonne.Arcachon ferme la marche avec une densité stable à 37 ‰.

    ■ Un déficit de logements sociaux en léger recul

    Le déficit de logements sociaux peine à se résorber en raison dudynamisme de production des agglomérations de la région,malgré une conjoncture difficile pour le secteur économiquedu bâtiment. Le nombre de logements sociaux publics etconventionnés privés situés sur l’ensemble des 62 communesdéficitaires au titre de l’article 55 de la loi SRU (loi de solidaritéet de renouvellement urbains) s’élève à 76 730, soit un taux decouverture de 73 %. Le déficit de logements sociaux est de28 000 au 31 décembre 2009, il se réduit de 3 % par rapport àfin 2008 (28 700 logements).

    Cette situation régionale cache des situations très contrastéesselon les communes. Plusieurs paramètres sont à prendre encompte : la vitalité démographique (de nouvelles communesentrant progressivement dans le champ de la loi), l’activité éco-nomique du secteur du BTP et le volontarisme de la politiquelocale de l’habitat de chaque commune concernée.

    ■ Parc social public : dynamisme des opérateurset des politiques locales

    La progression régulière du nombre de logements sociaux pu-blics financés, observée depuis 2004 en Aquitaine, se confirmeen 2010 avec près de 6 300 logements financés. La part des lo-gements les plus sociaux (PLAi) ne cesse de progresser, permet-tant de loger des ménages ou des personnes seules disposant deressources très modestes, soit pour ces dernières, un plafond deressources établi, en janvier 2011, à 10 457 € par an en Francemétropolitaine hors Paris et Île-de-France (soit 871 euros parmois).

    Cet effort de financement se réalise surtout sur les zones les plustendues, et plus particulièrement les communes déficitaires autitre de la loi SRU, qui totalisent 47 % du total de logements fi-nancés. ❒

    Roselyne DELPHINPhilippe NEUILLY

    Dreal Aquitaine

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 19 INSEE AQUITAINE

    HABITAT

    Enquête Parc locatif socialL’enquête annuelle sur le parc locatif social est réalisée auprès des orga-nismes gestionnaires du parc : offices publics d’HLM (OP HLM), officespublics d’aménagement et de construction (OPAC), entreprises socialespour l’habitat (ESH), sociétés d’économie mixte (SEM), associations,etc.Les logements concernés par l’enquête sont les logements locatifsconventionnés ou non.

    POUR EN SAVOIR PLUS...

    • Site Observation et Statistiques (MEDTL) :www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr--> Rubrique Logement-Construction

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    PLSPLUSPLAi

    Production de logements sociauxSource : Dreal Aquitaine

    Un effort de production ciblé sur les PLAiNombre

    PLS : Prêt locatif socialPLUS : Prêt locatif à usage socialPLAi : Prêt locatif aidé d'intégration

    DéfinitionsTaux de mobilité : rapport entre le nombre d’emménagements, autresque ceux liés à une première mise en location, et le nombre de logementsproposés à la location en service depuis au moins un an.

    Taux de vacance : rapport entre le nombre de logements sociaux vacantsau 1er janvier de l’année et le nombre de logements sociaux recensés à lamême date.

    Seuil de fluidité : ce seuil dont la valeur minimale communément ad-mise est de 2 % permet de définir un réservoir potentiel de logementsdans lesquels il est possible d’emménager. En deçà de 2 %, on considèreque le parc de logements concerné est totalement congestionné.

    Déficit de logements sociaux : taux calculé en % des résidences princi-pales dans les communes éligibles de plus de 3 500 habitants.

  • L’économie régionale a mieux résisté que d’autres à la crise. Parcontre, le redémarrage est hésitant et encore fragile en 2010dans certains secteurs.

    ■ Les résultats encourageants incitentà un optimisme mesuré dans l'industrie

    Après un premier semestre 2010 contrasté, l’activité indus-trielle aquitaine regagne, sur le second semestre, une partie duterrain perdu en 2009. Ainsi, le volume d’activité de l’industriedégagé en 2010 se révèle sensiblement plus consistant que lesprévisions prudentes formulées l’an passé. Avec un quatrièmetrimestre particulièrement actif, l’industrie régionale bénéficied’une reprise de près de 4 % de la production sur un an, avecune relance de la demande étrangère plus soutenue que le mar-ché intérieur.

    Le développement de la production concerne la majorité desbranches, à l’exception de la métallurgie et de la constructionaéronautique qui enregistrent une stagnation de leurs chiffresd’affaires. En 2010, le développement de l’industrie aquitaineest tiré par la progression des entreprises de plus de 200 sala-riés, alors que l’activité cumulée des TPE (très petites entrepri-ses) s’inscrit en repli. Les perspectives, favorablement orientéespour l’activité, restent mesurées pour l’emploi et les projetsd’investissements, malgré des conditions de crédits favorables.Le mouvement de reprise semble cependant bien enclenché.

    Les prévisions pour 2011 restent favorablement orientées ; ellestablent sur la poursuite de la croissance modérée observée en2010.

    ■ Le BTP, un secteur encore fragile

    Conformément aux prévisions de début d’année, l’activité duBâtiment-travaux publics enregistre une nouvelle érosion del’ordre de 1 % en 2010. L’activité globale dans le bâtimentrenoue avec une tendance à la hausse modérée (+ 0,6 %) grâceà l’amélioration de la demande dans le second œuvre, notam-ment dans les entreprises de plus de 50 salariés. À l’inverse, lesmises en chantier continuent de reculer dans le gros œuvre, oùles entreprises de 20 à 49 salariés connaissent une baisse deplus de 16 points de leur production. Dans les travaux publics,le ralentissement de l’activité perd de son intensité mais sepoursuit dans un contexte de demande hésitante, sur les mar-chés publics comme pour les offres du secteur privé. Le niveaudes effectifs reste stable et les dépenses d’investissement se con-tractent, comme en 2009, dans le second et dans le gros œuvre.Pour 2011, les professionnels du bâtiment anticipent une pro-gression d’activité et d’investissements plus marquée dans legros œuvre que dans le second ; les prévisions sont plus réser-vées dans les TP eu égard à la fragilité de l’amélioration de leurscarnets de commandes.

    ■ Du mieux dans les services marchands

    En 2010, l’activité des services marchands se développe gra-duellement tout au long de l’année, grâce à une demande plusporteuse tant sur les marchés français qu’à l’étranger. Cette ac-célération est particulièrement marquée dans les services spé-cialisés aux entreprises et à un moindre degré dans lestransports, les autres branches demeurant stables dans l’en-semble. Pour autant, les décisions d’embauches sont limitées etl’intérim est peu sollicité. Les programmes d’investissements serestreignent et la rentabilité reste fragile. Toutefois, l’accéléra-tion de l’activité prévue pour 2011 devrait s’accompagnerd’embauches substantielles et assurer la restauration des per-formances financières.

    Conformément aux attentes, l’activité du commerce de gros seredresse légèrement en 2010 et l’embellie en fin d’année béné-ficie à toutes les branches. Globalement, les carnets de com-mandes retrouvent leur niveau d’avant la crise. Les marchés àl’exportation apparaissent plus porteurs, notamment pour lenégoce de boissons et de produits alimentaires. Malgré cecontexte positif, la rentabilité d’exploitation se contracte, maisles prévisions d’activité sont favorables et anticipent une amé-lioration des profits.

    INSEE AQUITAINE 20 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE

    ÉCONOMIE

    Irrégulière au 1er semestre 2010,la croissance de l’économie régionale s’amplifie en fin d’année

    En 2009, la spécificité de l’économie régionale avait permis d’amortir le choc de la crise des “subprimes” en Aqui-taine, permettant à la région d’être moins touchée que la plupart des autres territoires ; mais en contrepartie, en2010, les mêmes spécialisations n’autorisent pas un rebond aussi accentué qu’ailleurs. La convalescence s’est avéréerelativement lente jusqu’en octobre.Néanmoins, l’accélération de l’activité observée depuis novembre devrait se poursuivre et se généraliser en 2011, avecdes retombées bénéfiques pour l’emploi et l’investissement, consolidant ainsi le scénario de sortie graduelle de crise.

    Des carnets de commandes en progression dans l’industrie

    - 50- 40- 30- 20- 10

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    Situation des carnets de commandes et des stocks de produits finisdans l’industrie aquitaine

    Carnets de commandes

    Stocks produits finis

    Source : Banque de France

    F M A M J J A S O N D J JF FM A M J J A S O N D

    2009 2010 2011Solde d’opinions

  • Dans l’ensemble du négoce, les effectifs globaux se sont renfor-cés en 2010.

    ■ Croissance des crédits d’investissements auxentreprises aquitaines supérieure au niveau national

    L’activité économique régionale bénéficie de la hausse des en-cours de crédits mobilisés par les entreprises en 2010 (+ 4,8 %en glissement annuel en Aquitaine contre + 1,2 % pour laFrance entière). La composante “crédits d’investissement auxentreprises aquitaines” tire la tendance avec un rythme decroissance en glissement annuel de 6 % équivalent à celui del’année précédente (6,1 % en 2009) mais toujours supérieur àla référence nationale (+ 3,5 %) sur la période. En 2009, la ré-duction des besoins en fonds de roulement d’exploitation s’é-tait traduite par un recul sensible des financementsd’exploitation (- 11,5 % en Aquitaine). Au sortir de la crise, les

    encours de crédits d’exploitation fléchissent de 1,3 % (- 4,5 %au plan national), en liaison avec la modicité de la reprise. Enoutre, la progression des encours de crédits d’investissementmasque une réduction de la production des crédits à moyenterme liée au recul des dépenses d’équipement. Toutefois, lesétablissements bancaires ont globalement rempli leur rôle et ré-pondu à la demande.

    ■ Des ménages qui consommentet qui s’endettent pour leur logement

    La consommation des ménages s’est relativement bien tenuetout au long de l’année 2010, mais ce n’est que sur les deux der-niers mois qu’elle a été soutenue par le crédit. Au niveauFrance, la croissance des prêts à la consommation consentisaux particuliers s’affiche à 1,6 % en décembre contre 3,5 % unan plus tôt. En Aquitaine, le volume des encours des crédits à laconsommation augmente modestement de 2,3 %.

    En ce qui concerne les prêts à l’habitat, l’encours des créditsdistribués se développe à un rythme de 10,3 % en glissementannuel (après 5,6 % en 2009), favorisé par des taux particuliè-rement bas. Comme en 2009, cette progression est plus fortequ’au plan national.

    L’attractivité de l’Aquitaine et l’évolution favorable de la démo-graphie régionale constituent des éléments explicatifs de la pro-gression continue des prêts immobiliers dans un contexteconjoncturel pourtant peu porteur, au-delà de niveaux de tauxréels fort bas. ❒

    Isabelle COMMENGEPascale COLDEFYBanque de France

    L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINE 21 INSEE AQUITAINE

    ÉCONOMIE

    2009 : une année de résistance à la crise en Aquitaine -analyse structurelle

    Ajustement des effectifsFace à la réduction sensible de leur activité, les entreprises en 2009 ontajusté leurs effectifs, en commençant par réduire le personnel in