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ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 Hubs du Grand Paris : intégrer le Grand Roissy aux enjeux métropolitains Electricité : la consommation en hausse d’1,7 % en Ile-de-France Issy au cœur d’expérimentations de mobilité urbaine CRÉATEURS P. 5 Pysae Gestion de flotte WeNow Éco-conduite Deliver.ee Livraison revisitée DOSSIER P. 6-8 Enjeux de gouvernance de la création des EPT et de la métropole MARCHÉS PUBLICS P. 9 Les nouveaux textes désormais applicables TERRITOIRES ACTUALITÉS P. 12 À 15 Pour Paris métropole, il y a urgence à panser le meccano financier Le syndicat souligne l’urgence de remédier aux dysfonctionnements de la péréquation 43 mesures pour les JO 2024 et les Parisiens Eole : SNCF Réseau organise la gestion des clauses d’insertion La grande couronne ne veut pas payer pour le Pass Navigo « Lancer des appels d’offres mutualisés représente, pour les communes des territoires, un enjeu financier important » LA PHRASE SUR NOTRE SITE PORTRAIT LE CHIFFRE Michel Guenneau, DGS du T2 75 %  des entreprises franciliennes créées en 2010, hors statut auto-entrepreneur, sont toujours actives en 2013 (contre 66 % pour la génération précédente), souligne le Crocis Lab RH / EPA Orsa / Certibruit Société du Grand Paris / RIVP Paris habitat / Hub-grade / Urbagri Datapole / Groupe ADP / Mov’eo Paris sud aménagement / SNI SNCF Réseau / IAU / Start-up 42 Epamarne / BPIfrance / Horsecom Medef / CGPME / Plaine de France CCI Paris Ile-de-France / Bruitparif Fondation Pinault / Dispatcher Transdev / L’Atelier / Epadesa NUMÉRO 77 | DU 23 AU 29 MAI 2016 | 20 € Q ui est le vice-président aménage- ment de Vallée sud Grand Paris ? Et celui de la métropole ? Qui est la directrice générale des services des Hauts-de-Seine ? Le président de la Sadev 94 ? Qui siège au conseil d’administra- tion de l’Apur ? Au Stif ? A Paris-Ile de France Capitale Economique ? Le guide du (très) Grand Paris, que nous publions le 1 er juin, donne la réponse. Quelles sont les communes membres de Grand-Orly Val de Bièvre Seine- Amont ? Combien d’habi- tants à Melun Val-de-Seine ? Le taux d’emploi à Grand Paris Seine Ouest ? Idem. C’est dans le guide, qui est un annuaire des décideurs franci- liens, mais bien plus que cela. Si l’impératif de simplification demeure dans tous les esprits, les bouleversements institutionnels qui se sont concrétisés au 1 er janvier 2016 ont abouti à la création de deux éche- lons nouveaux. Et la Région, après l’Essonne et la Seine-et Marne, a changé de majorité. Le guide du (très) Grand Paris présente ces nouvelles équipes. Mais ce who’s who, qui inclut dans son périmètre l’ensemble de l’Ile-de- France, ne se contente pas de donner des organigrammes et des adresses. Il présente des portraits de l’ensemble des terri- toires qui composent une des régions les plus riches au monde. Ce vademecum intègre égale- ment l’ensemble des acteurs franciliens de l’éco- nomie, de l’aménagement, du transport, du déve- loppement économique, de l’énergie, de l’eau, du financement ou de l’innovation. Il raconte, en outre, un an d’actualité en Ile-de-France. Où l’on ne s’est pas ennuyé. Deux comités interminis- tériels Grand Paris sont venus rappeler, en 2015, que si le Grand Paris n’a plus de ministère dédié, l’Etat, à son plus haut niveau, en fait une priorité. Les élections cantonales, puis régionales ont changé la donne. 2015 fut aussi – et surtout – l’année de la refonte totale de la carte intercom- munale francilienne, qui ne s’est pas limitée à la naissance, complexe, de la métropole du Grand Paris. Ce sont, rappelons-le, 12 terri- toires qui ont vu le jour en petite cou- ronne, dans la douleur parfois, ainsi que des périmètres élargis en grande couronne. Et les changements en cours, passés ou à venir, ne se limitent pas aux frontières des collectivités territoriales et de leurs établissements publics de coopération intercommu- nale (EPCI). Vous êtes un peu perdus ? Alors suivez le guide. À paraître : le who’s who du (très) Grand Paris ÉDITORIAL par Jacques Paquier rédacteur en chef Pécresse / Hidalgo Ambitions croisées p. 16 ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ Le guide du Grand Paris lejournaldugrandparis.fr HORS-SÉRIE N°4 - EDITION 2016 - 75 € [très] L’ILE-DE-FRANCE EN 2016

lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / …...l’Insee dans sa dernière note de conjoncture. 8,8 % de taux de chômage en Ile-de-France au 4e trimestre 2015, soit une baisse de 0,2

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ISS

N : 0

73-3454

lejournaldugrandparis.fr

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

SOMMAIRE

ENTREPRISES

ACTUALITÉS P. 2 À 4Hubs du Grand Paris : intégrer le Grand Roissy aux enjeux métropolitainsElectricité : la consommation en hausse d’1,7 % en Ile-de-FranceIssy au cœur d’expérimentations de mobilité urbaine

CRÉATEURS P. 5Pysae Gestion de flotteWeNow Éco-conduiteDeliver.ee Livraison revisitée

DOSSIER P. 6-8Enjeux de gouvernance de la création des EPT et de la métropole

MARCHÉS PUBLICS P. 9Les nouveaux textes désormais applicables

TERRITOIRES

ACTUALITÉS P. 12 À 15Pour Paris métropole, il y a urgence à panser le meccano financier Le syndicat souligne l’urgence de remédier aux dysfonctionnements de la péréquation

43 mesures pour les JO 2024 et les ParisiensEole : SNCF Réseau organise la gestion des clauses d’insertionLa grande couronne ne veut pas payer pour le Pass Navigo

« Lancer des appels d’offres mutualisés représente, pour les communes des territoires, un enjeu financier important »

LA PHRASE SUR NOTRE SITEPORTRAIT LE CHIFFRE

Michel Guenneau, DGS du T2

75 % des entreprises franciliennes créées en 2010, hors statut auto-entrepreneur, sont toujours actives en 2013 (contre 66 % pour la génération précédente), souligne le Crocis

Lab RH / EPA Orsa / Certibruit

Société du Grand Paris / RIVP

Paris habitat / Hub-grade / Urbagri

Datapole / Groupe ADP / Mov’eo

Paris sud aménagement / SNI

SNCF Réseau / IAU / Start-up 42

Epamarne / BPIfrance / Horsecom

Medef / CGPME / Plaine de France

CCI Paris Ile-de-France / Bruitparif

Fondation Pinault / Dispatcher

Transdev / L’Atelier / Epadesa

NUMÉRO 77 | DU 23 AU 29 MAI 2016 | 20 €

Qui est le vice-président aménage-ment de Vallée sud Grand Paris ? Et celui de la métropole ? Qui est la directrice générale des services des Hauts-de-Seine ? Le président de

la Sadev 94 ? Qui siège au conseil d’administra-tion de l’Apur ? Au Stif ? A Paris-Ile de France Capitale Economique ? Le guide du (très) Grand Paris, que nous publions le 1er juin, donne la réponse. Quelles sont les communes membres de Grand-Orly Val de Bièvre Seine-Amont ? Combien d’habi-tants à Melun Val-de-Seine ? Le taux d’emploi à Grand Paris Seine Ouest ? Idem. C’est dans le guide, qui est un annuaire des décideurs franci-liens, mais bien plus que cela. Si l’impératif de simplification demeure dans tous les esprits, les bouleversements institutionnels qui se sont concrétisés au 1er janvier 2016 ont abouti à la création de deux éche-lons nouveaux. Et la Région, après l’Essonne et la Seine-et Marne, a changé de majorité. Le guide du (très) Grand Paris présente ces nouvelles équipes.Mais ce who’s who, qui inclut dans son périmètre l’ensemble de l’Ile-de-France, ne se contente pas de donner des organigrammes et des adresses.

Il présente des portraits de l’ensemble des terri-toires qui composent une des régions les plus riches au monde. Ce vademecum intègre égale-ment l’ensemble des acteurs franciliens de l’éco-nomie, de l’aménagement, du transport, du déve-loppement économique, de l’énergie, de l’eau, du financement ou de l’innovation. Il raconte, en outre, un an d’actualité en Ile-de-France. Où l’on

ne s’est pas ennuyé. Deux comités interminis-

tériels Grand Paris sont venus rappeler, en 2015, que si le Grand Paris n’a plus de ministère dédié,

l’Etat, à son plus haut niveau, en fait une priorité. Les élections cantonales, puis régionales ont changé la donne. 2015 fut aussi – et surtout – l’année de la refonte totale de la carte intercom-munale francilienne, qui ne s’est pas limitée à la naissance, complexe, de la métropole du Grand

Paris. Ce sont, rappelons-le, 12 terri-toires qui ont vu le jour en petite cou-ronne, dans la douleur parfois, ainsi que des périmètres élargis en grande couronne. Et les changements en cours, passés ou à venir, ne se limitent pas aux frontières des collectivités territoriales et de leurs établissements publics de coopération intercommu-nale (EPCI). Vous êtes un peu perdus ? Alors suivez le guide. ■

À paraître : le who’s who du (très) Grand Paris

ÉDITORIALpar Jacques Paquierrédacteur en chef

Pécresse / Hidalgo Ambitions croisées p. 16

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

Le guide duGrand Paris

lejournaldugrandparis.fr

HORS-SÉRIE N°4 - EDITION 2016 - 75 €

[très]

Grand Paris

L’ILE-DE-FRANCEEN 2016

HS4-12-05-16-totale.indd 1 19/05/2016 18:48

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2 | Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016

AMÉNAGEMENT

Inventons la métropole. Noisy-le-Grand candidate. Tout comme Rosny-sous-Bois, (ZAC Bois-Perrier au pied de la tour Rosny 2), ou le Kremlin-Bi-cêtre, également candidate no-tamment autour de sa gare du Grand Paris express située à l’ouest de l’hôpital de l’institut Gus-tave Roussy, Noisy-le-Grand de-vrait également concourir à « In-ventons la métropole », avec deux sites, les Espaces d’Abraxas, des-sinés il y a 30 ans par Ricardo Bo-fill, et le quartier de la gare de Noisy-Champs.

Conseil de développement. Liste en juin. On devrai t connaître la liste de la soixantaine de personnalités qualifiées qui for-meront le conseil de développe-ment de la métropole du Grand Paris avant l’été. « Ce ne sera pas

une chambre d’enregistrement, ni

un espace d’apaisement moral,

mais un réel outil d’aide à la déci-

sion et d’inspiration », fait valoir Patrick Ollier.

Viva technology. Publicis, en partenariat avec Les Echos, orga-nisera du 30 juin au 2 juillet l’évè-nement Viva Technology, visant « à

rassembler Grand Groupes et star-

tups autour de l’ensemble des thé-

matiques de l’innovation ». Axa, BNP Paribas, Orange, Google France et EY France sont partenaires de ces journées qui nourriraient l’ambition de supplanter Futur en Seine, « Le

rendez-vous incontournable de

l’innovation », qui se tiendra du 9 au 19 juin prochain.

Lieux culturels et valorisa-tion du territoire. Tour d’ho-rizon international. « Véritable

marqueur identitaire, la culture peut

contribuer à l’attractivité et à l’amé-

lioration de la qualité de vie, au

développement urbain et à la revi-

talisation des territoires », fait valoir l’Institut d’aménagement et d’urba-nisme (IAU), qui vient de publier le tome 1 (Tour d’horizon international) de « Lieux culturels et valorisation

du territoire ».

En brefActualités

© K

. CH

AN

Le Grand Roissy ambitionne de devenir le premier hub aéroportuaire d’Europe.

Outre le développement du trafic aérien, cette ambition passe aussi par une amélioration de l’offre inter-modale de transport. « Tout l’enjeu consiste à renforcer l’accessibilité de Roissy qui est aujourd’hui probléma-tique », reconnaît Damien Robert,

Même si l ’opération des Ardoines a déjà une dimen-sion métropolitaine, l’appel

à projets des « Hubs internationaux du Grand Paris » apportera une autre visibilité à ce site, « dans le sens où une consultation portée par le préfet de région, la métropole du Grand Paris et la SGP accroît sa force de frappe et son envergure », argue Anne Maï-kovski, directrice de projet à l’EPA Orly Rungis-Seine Amont (Orsa),

directeur de l’EPA Plaine de France. Sa sélection parmi les « Hubs du Grand Paris » doit « faire du dévelop-pement aéroportuaire un sujet métro-politain en tant que tel », espère-t-il. L’actuel hub de la gare TGV de Paris-Charles de Gaulle sera complété par de nouvelles lignes de bus vers le Bassin parisien, le bouclage de la Francilienne, le CDG express qui doit

aménageur du site. Cette consultation renforcera l’attractivité de ce projet « hors du commun », un élément essen-tiel au regard des 300 millions d’eu-ros d’investissements prévus.« Le modèle économique est rendu

compliqué par le fait que l’opération consiste à créer une ville dense et implanter des logements sur un terri-toire existant où se trouvent déjà des activités économiques, précise la directrice de projet, cela nécessite de

permettre en 2023 de relier en 20 minutes la gare de l’Est et, à l’horizon 2024, deux gares de la ligne 17 du Grand Paris express (GPE).

« Ville aéroportuaire »Les réflexions portent aussi sur la

valorisation des terrains à proximité des gares et l’essor du concept de la ville aéroportuaire. « L’aéroport est un pôle majeur d’attractivité pour les ter-ritoires alentours qui polarise l’activité économique et se rapproche in fine des centres-villes et des quartiers d’affaires des grandes agglomérations », détaille Guillaume Sauvé, directeur de l’ingé-nierie du groupe ADP. Autour de la plateforme de Roissy, s’implante pro-gressivement des activités tertiaires, hôtelières et même commerciales avec le concept Aéroville développé avec Unibail-Rodamco. Le groupe ADP compte agrandir Roissypôle en construisant 30 600 m2 de bureaux supplémentaires et en ouvrant trois nouveaux hôtels. Par ailleurs, le Parc tertiaire du Mail doit accueillir 42 000 m2 de nouveaux programmes de bureaux portés par Grand Paris aménagement et Sogelym Dixence.

Enfin, le méga projet de l’Internatio-nal trade center (maître d’ouvrage : Roissy euro centre SARL) dévelop-pera d’ici à 2019 sur 13 ha à Roissy-en-France un espace de congrès de 3 000 personnes, 7 hôtels, des bureaux, des restaurants... ■� F.P.

Intégrer le Grand Roissy aux enjeux métropolitainsFreiné par des liaisons difficiles avec la Capitale, le déve-loppement de l’aéroport de Charles-de-Gaulle est directe-ment lié à l’amélioration des dessertes ferroviaires assurée dès 2023 par le CDG express, puis le métro automatique.

Une opportunité pour accélérer la ZAC Gare ArdoinesLa vaste opération d’aménagement autour de la future gare du métro automatique des Ardoines à Vitry-sur-Seine (Val de Marne) compte sur l’appel à projets des « Hubs inter-nationaux du Grand Paris » pour renforcer sa visibilité et conforter les investisseurs.

HUBS DU GRAND PARIS (1)

Roissypôle sera agrandi avec 30 000 m2 de bureaux supplémentaires.

réaliser de nouvelles voiries, des équi-pements et des espaces publics. »

La dynamique des « hubs » se pré-sente donc comme une « opportunité » pour sortir des schémas classiques et envisager des programmations spéci-fiques en mesure de réussir la fabrica-tion de ce morceau de ville, appelé de plus à devenir un nouveau nœud de desserte intermodal essentiel pour le territoire du sud parisien avec l’arrivée du TZen5 et de la ligne 15. ■� F.P.

HUBS DU GRAND PARIS (2)

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Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016 | 3

ENTREPRISES

© J

GP

AMÉNAGEMENT

Réduire le coût du foncier en Ile-de-FranceConstruire 70 000 logements par an en Ile-de-France est possible. Mais comment trouver le foncier nécessaire et réduire son coût ? Tel était l’objet des deux rapports présentés par l’Observa-toire régional du foncier (ORF) lors de son colloque biannuel qui s’est tenu le 17 mai à Paris. Contrai-rement à une idée reçue, le potentiel foncier existe, a rappelé Pascal Dayre, directeur général adjoint de l’Epfif (Etablissement public foncier d’Ile-de-France), rapporteur du premier rapport. Mais il faut mobiliser davantage le foncier existant, celui des propriétaires privés comme celui des grands opérateurs publics ou privés. Pour maîtriser son coût, la plupart des 30 pistes, présentées dans le second rapport, ne nécessitent pas de changement législatif ou réglementaire : chasse aux temps morts et perdus qui obèrent les coûts, anticipation grâce à l’action des foncières, etc. ■� C.B.

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

+ 0,2 %C’est, au 4e trimestre 2015, la progression de l’emploi salarié francilien qui dépasse désormais son point haut de 2008, souligne l’Insee dans sa dernière note de conjoncture.

8,8 %de taux de chômage en Ile-de-France au 4e trimestre 2015, soit une baisse de 0,2 point. Fin février 2016, les créations d’entreprises des six derniers mois ont été plus nombreuses qu’au cours de la même période précédente.

850 000nuitées d’hôtel de moins, au cours des premiers mois de 2016 par rapport à la même période en 2015, constate l’Insee, en raison de l’impact des attentats, qui continue donc de se faire sentir dans la région.

Nicolas Portier, délégué général de l’ADCF

LA PHRASE

« Les limites de la métropole ne sont pas si différentes de celle de la région, ce qui est le cas nulle part ailleurs en France »

de-France en 2015 ne s’élève qu’à 0,2 % », a indiqué Jean-Louis Mus-cagorry. Une quasi stabilisation qui s’ex-

plique, quant à elle, par une meil-leure efficacité énergétique des bâtiments, avec les premiers effets de l’application de la réglementa-tion thermique 2012, et par une plus grande sobriété énergétique de l’équipement des foyers franci-

Plus de 67 700 GWh ont été consommés en Ile-de-France en 2015, soit une

hausse d’1,7 %. Une augmentation qui s’explique en large partie par les conditions climatiques, avec un début d’année 2015 très froid, assorti à un été quasi caniculaire. « Si l’on efface les variations provo-quées par le climat, la hausse de l’augmentation de l’électricité en Ile-

liens. « Un réfrigérateur qui affiche un code couleur vert sur son éti-quette consomme quatre fois moins d’électricité qu’un réfrigérateur à l’étiquette orange », fait valoir le délégué RTE Normandie – Ile-de-France.

95 % de l’électricité importéeS’agissant de la production d’élec-

tricité, elle s’est élevée à 3 600 GWh

en Ile-de-France en 2015, soit 5 % des 76 713 GWh consommés. « Une des missions de RTE, dont la voca-tion est d’assurer un équilibre exact entre la production et la consomma-tion d’électricité, est d’opérer cette solidarité entre les régions », a rap-pelé Jean-Louis Muscagorry. Une solidarité dont la nécessité ne va pas décroître à l’avenir, compte tenu, notamment, de la fermeture annoncée de centrales de produc-tion au fuel telles que celle de Por-cheville.En 2015, la production de l’élec-

tricité produite par les éoliennes franciliennes a doublé, notamment avec le Parc éolien du Gâtinais, en Seine-et-Marne. La puissance des installations photovoltaïques a éga-lement été sensiblement renforcée, mais demeure globalement très faible en part de la production glo-bale d’électricité. « Les efforts à accomplir pour

atteindre les objectifs du schéma régional climat air énergie (SRCAE) demeurent significatifs », a souligné Jean-Louis Muscagorry lors de cette présentation effectuée en marge de la visite du nouveau Poste sous enveloppe métallique en travaux sur le site de Temple (10e arr. de Paris) pour sécuriser l’alimentation électrique du nord-est parisien. Un investissement de 20 millions d’euros. ■ JACQUES PAQUIER

Electricité : la consommation en hausse d’1,7 % en Ile-de-FranceJean-Louis Muscagorry, délégué RTE Normandie - Ile-de-France, a effectué, le 12 mai, un bilan de la consommation et de la production d’électricité pour la Région capitale.

ÉNERGIE

La production d’électricité s’est élevée à 3 600 GWh en Ile-de-France en 2015.

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4 | Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016

ENTREPRISES

LOGISTIQUE INNOVATION OUVERTE

Cap Digital. Stéphane Distin-guin réélu. L’assemblée générale ordinaire de Cap Digital a réuni, le 2 mai, les adhérents du pôle pour dresser le bilan de son exercice 2015. 28 membres du conseil d’ad-ministration ont été élus parmi 37 candidats et donc choisi de recon-duire Stéphane Distinguin à la pré-sidence. Le pôle de compétitivité des entreprises du numérique – qui vient de fêter ses dix ans – rassem-blait, f in 2015, 1 010 structures membres.

Est Ensemble a son club d’en-treprises. Après une première phase de coconstruction, qui s’est déroulée principalement en 2015, le Club des entreprises d’Est En-semble, baptisé Clubeee, est dé-sormais constitué en association. Il a tenu, le 19 mai, son assemblée constitutive à Biocitech (Romain-ville). Entre 150 et 200 entreprises, aux typologies très variées, ont déjà participé à un événement du club qui réunit également des élus locaux et des acteurs du dévelop-pement économique dont la CCI, la Caisse des dépôts, BPIfrance, etc. L’objectif est d’atteindre une centaine d’adhérents d’ici à la fin de l’année.

Bpifrance Inno Génération. Les 10 et 11 juin prochains, de midi à midi, Bpifrance organise, à la Cité de la mode et du design à Paris, l’événement Bpifrance Inno Géné-ration. 24 h dédiées à l’innovation sous toutes ses formes avec au programme : stand-up des grands innovateurs, ateliers thématiques et réflexion sur le monde de demain.

Numa. Business blind date #retail. Du 24 mai au 28 juin, Numa organise, sous le nom « Business

blind date #retail », une série de petits-déjeuners sur l’innovation dans le secteur de la vente. Diffé-rents experts viendront parler big data, multicanal, e-commerce, robo-tique et expérience client, etc. avec, pour mot d’ordre : « Pas de cravate,

pas de carte de visite, juste vous et

votre envie d’en savoir plus. »

En brefActualités

Livrer la nuit, en limitant le bruit

Les livraisons nocturnes ont le vent en poupe. Et pour cause : elles permettent d’éviter les embou-teillages. Seul frein : le bruit. Dans l’optique de déve-lopper des livraisons nocturnes moins gênantes a été créée, en 2012, l’association Certibruit, qui regroupe tout à la fois les acteurs du monde de la logistique et des bureaux techniques comme Cemafroid. Elle tenait le 13 mai son colloque, à la mairie de Paris, pour faire le point sur les évolutions en cours. Livrer sans bruit suppose quatre ingrédients : des matériels de livraison adaptés, des locaux de réception moins sonores, des personnels sensibilisés et un dialogue avec les rive-rains. Côté matériels, Certibruit a adopté la marque d’origine néerlandaise Piek, qui certifie des camions, mais aussi leur carrosserie, leurs portes, les hayons élévateurs, etc. plus silencieux. Certifiée par Cemafroid, « l’offre s’est beaucoup développée, sauf pour les ton-nages intermédiaires », constate Rémi Paing, chargé de mission chez Fraikin. ■ C.B.

ADP cherche des start-up pour faire innover ses RH Depuis le 17 mai sont ouvertes les candidatures pour le challenge « Innovation RH », lancé par le Groupe ADP avec le soutien du Lab RH. Recrutement ; forma-tion ; mobilité et gestion des talents ; marque employeur & communication RH. Les jeunes entreprises qui sou-haiteraient expérimenter leurs services sur une de ces thématiques au sein du groupe ont jusqu’au 2 juin pour se manifester. « Le Groupe ADP poursuit la modernisation de son organisation en déployant son dispositif d’innova-tion ouverte », indique le gestionnaire des trois grands aéroports franciliens. Pour organiser ce challenge, l’éta-blissement public a fait appel au Lab RH, association qui regroupe quelque 150 start-up spécialisées dans les ressources humaines. « Le Groupe ADP souhaite découvrir les différentes approches et voir quelles sont les plus per-tinentes pour lui et qui correspondent le plus à sa culture », remarque Olivier Lallier, directeur du développement du Lab RH. ■ R.R.

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GP

Mené par Cisco, Bouygues immobilier, la Caisse des dépôts, Colas, Engie et

Transdev, ce projet a été présenté par André Santini aux grandes entreprises isséennes, le 12 avril à l’hôtel de ville d’Issy. Pour réfléchir à cette question

de la mobilité urbaine dans toutes ses dimensions, un modèle original de démarche d’innovation ouverte a été imaginé, associant grands groupes, start-up et collectivités.

« La mobilité est un enjeu transversal qui peut s’appuyer sur différentes ten-

dances : l’économie du partage, la géolocalisation, l’internet des objets, etc., observe Philippe Dumont, senior directeur Europe du sud, responsable du développement des activités « ville intelligente » de Cisco. Un cer-tain nombre d’acteurs ont constaté qu’ils ne trouveraient pas, seuls, les réponses et que l’enjeu était assez important pour que travailler ensemble apporte une valeur ajoutée à tous. » Un consortium – qui reste ouvert – a donc été formé.

4 thèmes de travailDepuis le lancement, quatre thèmes

de travail ont été définis : le big data pour réduire les embouteillages ; les smartphones pour faciliter le station-nement ; l’information multimodale pour changer les comportements ; et les nouveaux modes de déplacement pour changer la ville.

Le 14 juin prochain seront choisies les start-up qui testeront leurs solu-tions sur un territoire qui pourrait être élargi à l’ensemble de Grand Paris Seine Ouest. OpenDataSoft, Padam, Citygoo, Koolicar, Citizen data ou Zenbus se sont notamment inscrites dans la démarche.

Ces jeunes sociétés participeront également aux travaux menés avec les grandes entreprises d’Issy afin de défi-nir un plan de déplacement des entre-prises, et ainsi limiter les problèmes de congestion des routes. ■� R.R.

Issy au cœur d’expérimentations de mobilité urbaineLancé à l’automne 2015, le consortium So Mobility réunit des grandes entreprises qui travaillent, avec Issy-les-Mou-lineaux (Hauts-de-Seine), sur la mobilité urbaine. Des expérimentations devraient débuter après l’été.

INNOVATION

Un plan de déplacement des entreprises va être élaboré pour optimiser la mobilité des salariés.

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Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016 | 5

CRÉATEURS

Une plateforme d’innovation pour la logistique et la mobilité durablesColas, Engie, FM Logistic, La Poste, PSA, RATP, Sogaris, Unibail-Rodamco font partie des membres fondateurs du programme d’innovation de Paris&Co sur la logistique et la mobilité urbaines. Les start-up participantes, avec

lesquelles des opportunités de collaboration seront recherchées avec les fondateurs, ont été dévoilées le 11 avril dernier, tout comme la promotion sur « l’immobilier de demain » (voir Le journal du Grand Paris n° 76).

PYSAEGestion de flotte

Deux anciens de Systra ont créé un système de gestion de flotte d’autocars et d’informa-tion voyageurs.En réponse aux solutions existantes assez oné-reuses, la start-up propose un dispositif utili-sant des smartphones installés dans les véhi-cules. Ceux-ci offrent une aide à la conduite pour les conducteurs et fournissent des infor-mations – notamment de géolocalisation – pour les exploitants, sur une plateforme web, et pour les voyageurs, sur une appli. « Notre solution, appréciée pour sa facilité d’utilisation, peut être adaptée à tout type de transport terrestre », indique François-Xavier Kouedy, chef de projet chez Pysae. 150 bus en sont déjà équipés dans toute la France et 2016 doit être « l’année de la croissance ».

Date de création : 2014

Activité : Gestion de flotte

Dirigeant : Nicolas Jaulin

Site web : pysae.com

Contact : [email protected]

WENOW Éco-conduite

La société développe une appli afin de réduire la consommation en voiture et de compenser les émissions de CO2.Fabien Carimalo est mathématicien et amoureux de la nature, au point de calculer son bilan car-bone et le nombre de pignons de pin à planter pour compenser son activité. Cette expérience l’a mené à fonder, avec deux associés, WeNow pour permettre à d’autres de partager sa conduite écoresponsable. Avec un boîtier connecté au moteur et une appli sur son portable, l’utilisateur peut recevoir des conseils pour réduire sa consommation et soutenir des projets pour com-penser ses émissions de CO2. Des partenariats avec des entreprises et des collectivités devraient permettre de développer rapidement cette solu-tion commercialisée depuis mars 2016.

Date de création : 2014

Activité : Aide à la conduite

Dirigeant : Fabien Carimalo

Site web : www.wenow.com

Contact : [email protected]

OUICAREDate de création : 2012Activité : Intégration des innovations technologiques dans le domaine de la santé. Vient de rejoindre un incubateur Paris&CoDirigeant : Jean-Frédéric RezzazSite web : www.ouicare.netContact : [email protected] : 17, rue d’Hauteville75010 Paris

BRAINEETDate de création : 2014Activité : Partage d’idées entre consommateurs et marques. Vient de lever un million d’eurosDirigeant : Jonathan LivescaultSite web : www.braineet.comContact : [email protected] : 53, rue de Turbigo75003 Paris

PLENSE Date de création : 2015Activité : Pilotage d’objets connectés. Vient de rejoindre un incubateur Paris&CoDirigeant : Jean-Luc TramoySite web : plense.comContact : [email protected] : 86, rue de Paris91400 Orsay

STIMERGYDate de création : 2013Activité : Recyclage de chaleur de salles serveurs. Vient de rejoindre un incubateur Paris&CoDirigeant : Christophe PerronSite web : www.stimergy.netAdresse : La Côte du Crozet 38770 Monteynard

L’actualité des start-up, incubateurs et pépinières d’Ile-de-France

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Afin de remédier à l’insatisfaction des clients en matière de livraison, la start-up s’est inspi-rée d’Uber pour revoir les réseaux de distri-bution. Pour livrer au plus vite et à des créneaux choi-sis par le consommateurs, Deliver.ee travaille avec plus de 220 sociétés de coursier ou de messagerie. « Nous leur apportons du business supplémentaire et nous leur ouvrons le marché du retail », remarque Michael Lévy, un des fon-dateurs. A chaque commande en ligne ou lors d’un achat en magasin, la plateforme de la société mobilise le livreur le plus proche pour qu’il prenne en charge le colis. Ses clients, parmi lesquels la Fnac, le BVH du Marais, Etam ou Fauchon, apprécient aussi le service de retour collecté à domicile.

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6 | Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016

DOSSIER

© J

GP La Caisse d’Epargne accueillait cette formation

le 10 mai 2016.

Enjeux de gouvernance de la création des EPT et de la métropole Ils sont officiellement nés il y a moins de 150 jours, parfois dans la douleur, toujours dans l’urgence. Budget, compétences, personnel, gouver-

nance : la métropole du Grand Paris et ses 11 nouveaux territoires – Paris, au périmètre inchangé, faisant excep-tion à la règle – constituent des

objets territoriaux en pleine construc-tion. Mais aussi en pleine innovation. Le journal du Grand Paris Formation leur a consacré sa dernière formation.

La matinée du 10 mai dernier, dans les locaux de la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France, avait pour

thème « Les enjeux de gouvernance de la création des EPT et de la métro-pole du Grand Paris ». Elle a permis de distinguer plusieurs probléma-tiques : comment œuvrer sur des territoires aux pratiques – et au passé  – intercommunales très diverses ? Dans quels domaines le travail intercommunal peut-il com-mencer le plus facilement ? Comment se situer face aux autres collectivités et aux opérateurs nationaux ? Com-ment boucler l’équation financière ? Comment, aussi, gérer l’équation sociale des personnels concernés ?

1DES EPT AUX HISTOIRES TRÈS DIVERSES

Les 12 EPT de la métropole ont

chacun leur histoire, « difficile d’éta-blir une typologie », confirmait Jean-Pierre Peretti, consultant associé à KPMG. Trois grands types d’EPT peuvent cependant être distingués. La continuité

Premier cas : l’EPT prend la suite d’une intercommunalité préexis-tante. C’est le cas de Paris, mais aussi des trois territoires dans les-quels l’Etablissement public de coopération intercommunal, qui prééxistait, rassemblait déjà 300 000 habitants, seuil de population fixé par la loi NOTRe. Il s’agit, en Seine-Saint-Denis, du T8 (Est Ensemble) et du T6 (Plaine Com-mune) ainsi que, dans les Hauts-de-Seine, du T3 (Grand Paris Seine Ouest). Ces EPT ont bien entendu la vie un peu plus facile, puisque leurs maires ont l’habitude de col-

à un territoire qui ne les attirait, a priori, guère, la tâche des maires n’est pas facile.

La fusion d’habitudes différentes

Troisième cas, le plus fréquent : l’EPT rassemble plusieurs intercom-munalités préexistantes. Auxquelles s’ajoutent, le cas échéant, quelques villes isolées. C’est le cas du T2 (Sud de Seine Grand Paris) ou du T12 (Val de Bièvre Seine Amont Grand Orly) où trois intercommuna-lités ont fusionné. Des «intercos» aux degrés d’intégration et aux com-pétences partagées fort disparates... « Châtillon-Montrouge fonctionnait comme un syndicat intercommu-nal tandis que les autres intercommu-nalités étaient allées plus loin dans la mutualisation », rapporte Michel Guenneau, directeur général des services dans le T2. « Dans le T12,

laborer, les personnels sont déjà constitués et les projets de territoire définis.

Le choc culturel Second cas : l’EPT regroupe des communes dites isolées, naguère totalement indépendantes. C’est le cas du T5 dans les Hauts-de-Seine, par exemple, où seul Argenteuil pos-sédait une expérience intercommu-nale, avec Bezons, dont elle s’est séparée pour intégrer, in fine, la MGP. Idem au sein du T9, Grand Paris Grand Est : « chez nous n’exis-tait qu’une seule intercommunalité – celle de Clichy-Montfermeil – et on peut dire qu’elle n’avait guère un grand pouvoir d’attraction », résume Guillaume Clédière, DGS du terri-toire, ancien DGS de l’agglo. Lorsque, à cette indépendance his-torique des villes, s’ajoute une cer-taine amertume d’avoir été rattaché

GRAND PARIS

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DOSSIER

les orientations des différentes inter-cos préexistantes étaient très diffé-rentes, confirme Antoine Valbon, ancien DGS de la communauté d’ag-glomération Seine-Amont, désor-mais DGS du territoire : certaines avaient une vocation plus straté-gique, d’autres géraient des équipe-ments culturels et sportifs. » L’EPT se retrouve, du coup, dans la situa-tion assez délicate : assurer la conti-nuité des services, précédemment assurés par les intercommunalités mais différents, donc, selon les endroits du territoire !

2DES GOUVERNANCES PRAGMATIQUES

Les modes de gouvernance adoptés reflètent la diversité de ces histoires. Beaucoup – comme le T9 (Grand

Paris Grand Est) – ont choisi de for-mer des bureaux exclusivement constitués des maires du territoire. La charte du T2 prévoit, elle, la « liberté municipale » : tout maire peut refuser une coopération, mais sans toutefois empêcher les autres d’avan-cer. « Les premières années de notre intercommunalité ont servi à nous construire une légitimité », témoigne

Bastien Mérot, DRH d’Est Ensemble (T8), qui parle d’expérience puisque Est Ensemble préexistait au Grand Paris. « En général, le rôle des maires reste très prégnant », constate Jean-Pierre Peretti, de KPMG.

3UN DIALOGUE INTERCOLLECTIVITÉS À

CONSTRUIRE « La métropole parisienne est extrê-mement spécifique », a rappelé Nico-las Portier, délégué général de l’As-semblée des communautés de France (ADCF). Par sa situation géographique, tout d’abord : ici les opérateurs de l’Etat, les grands syn-dicats techniques nationaux

occupent une place très particulière. Mais aussi par sa construction, qu’il définit « en mezzanine » : « On a construit les quartiers de la métropole que sont les territoires plus la métro-pole », rappelle-t-il. La MGP doit, en outre, cohabiter avec des départe-ments qui se trouvent à l’intérieur de son périmètre - situation totale-ment unique, là encore. D’où la question inévitable de leur survie. « Mais les limites de la métropole ne sont pas non plus si différentes de celles de la région, ce qui n’est le cas nulle part ailleurs en France », pour-suit Nicolas Portier. D’où les débats récurrents sur la légitimité de l’une ou de l’autre pour servir de récep-

tacle institutionnel au Grand Paris… Autre interrogation, la place des territoires : « Les EPT constituent-ils un intermédiaire se situant entre les maires et la métropole ? », a interrogé

Philippe Laurent, maire de Sceaux. Et comment organiser le dialogue indispensable avec la MGP ? Pour la plupart des intervenants, la réforme institutionnelle n’est donc guère terminée...

4 LA DÉLICATE APPROPRIATION DES COMPÉTENCES

Les EPT ont, depuis le 1er janvier, des compétences obligatoires : gestion des déchets, politique de la ville, assainissement, eau et plan local d’urbanisme. Puis viendront d’autres compétences comme la gestion des équipements sportifs et culturels, l’action sociale – dont la répartition entre les différents échelons sera fixée par la détermination de l’intérêt territorial d’une part, et métropolitain d’autre part. Pour l’instant, cepen-dant, la plupart des services concer-nés restent exercés par qui les met-tait en œuvre précédemment – les

Les premières années de notre intercommunalité ont servi à nous construire une légitimité

Bastien Mérot, DRH d’Est Ensemble

En général, le rôle des maires reste encore très prégnant

Jean-Pierre Peretti, KPMG

PLU, DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE : DES POINTS PARTICULIÈREMENT SENSIBLES, À CLARIFIER La question des plans locaux d’urbanisme (PLU) constitue à elle seule un dossier épineux. Leur établissement relève désormais des territoires. Mais peu de directeurs généraux des services, présents le 10 mai, envisagent de voir leurs maires céder cette compétence de gaîté de cœur. « Pour l’instant, nous fonctionnons en convention de mise à disposition avec les communes mais ce n’est pas durable, or tout indique que cela sera durable !, souligne Bastien Mérot, DRH d’Est Ensemble. Car, concrètement, les personnes qui gèrent les PLU sont également celles qui, dans les mairies, s’occupent également des permis de construire ou d’autres dossiers d’urbanisme. » Comment, dans ces conditions, attribuer des fractions de poste ou de traitement au territoire ou à la mairie ? Autre problème, si la révision des PLU en cours est laissée à la main des communes, par le biais de convention de mise à disposition, les EPT en assumeront in fine la responsabilité et doivent donc contrôler ce qui est fait en mairie, nécessitant des RH, potentiellement redondantes. Un écueil qui caractérise, en province, l’intercommunalité à la française, que la Cour des comptes dénonce depuis 20 ans à chacun de ses rapports, et qui guette donc le nouveau dispositif francilien. Autre question sensible : le développement économique. Il fait partie, avec l’aménagement et l’habitat, des trois compétences partagées entre la métropole et les territoires. Autrement dit, tant que la métropole n’a pas défini la notion d’intérêt métropolitain, les territoires ne peuvent, sur ces points, théoriquement rien engager. Or le développement économique se situait au cœur de l’action de certaines intercommunalités... ■

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GPUne quarantaine de stagiaires étaient

présents lors de la formation.

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DOSSIER

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GP

« Le fait de ne pas savoir véritablement se représenter fait qu’il est difficile de se projeter et de construire un projet, un récit », affirme Guillaume Clédière, DGS du T9, au centre de la photo.

La difficile équation financièreL’équation financière semble, quant à elle, carrément impossible à boucler par la plupart des experts et directeurs généraux de service. La métropole, certes, dispose d’une fiscalité propre et à long terme : la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) puis, à partir de 2021, la CFE (cotisation foncière des entreprises). Les EPT, en revanche, constituent le « maillon faible » du système. Ils perçoivent la CFE mais seulement jusqu’en 2021. Pour le reste, ils sont totalement dépendants des communes et de la métropole. Les communes disposent, en effet, via les commissions locales d’évaluation des charges transférées, du pouvoir d’apprécier, chaque année, le montant de la somme qu’elles alloueront à leur territoire pour financer l’exercice de ses compétences. Et les territoires ne disposent ni de dotation globale de fonctionnement – alors que les EPCI en bénéficaient – ni de dynamique fiscale, puisque le taux de la cotisation foncière des entreprises, dont ils

disposent, est contraint par les règles de lien entre les taux, et que cet impôt – ce sera un des débats à venir – doit être transféré à la métropole en 2021... comme l’a rappelé Marc-Antoine Vincent, directeur de Chalenges Publics. « Bref, on va financer des compétences dynamiques par des compensations figées », résume Marc-Antoine Vincent, qui conclut : « C’est un système complètement pensé à l’envers. » Michel Guenneau, DGS du T2, confirme : « Le bouclage du premier budget a été très difficile. » Antoine Valbon, du T12, va encore plus loin : « Pour nous, c’est impossible ! » Bien que son territoire soit, fiscalement parlant, très pauvre, Guillaume Clédière, son homologue du T9 (Grand Paris Grand Est), est moins sévère : « Au moins le système est très clair, les maires ne peuvent pas se dédouaner de leurs responsabilités. » Mais tous les intervenants s’accordaient sur un point : les territoires n’ont aucune visibilité financière.

mairies ou les ex-communautés d’agglomération –, les territoires ayant, dans ce cas, signé des conven-tions de mise à disposition. Certaines, cependant, ont com-mencé à travailler pour mettre en commun l’assainissement ou la collecte des déchets… « les enjeux financiers à lancer des appels d’offres communs sont importants, c’est ce que nous allons faire sur cer-taines de nos compétences mais ces sujets sont très sensibles pour les maires, qui exigent, bien entendu, un haut niveau de qualité », témoigne Michel Guenneau, DGS de Vallée Sud Grand Paris (T2).

Risque de démutualisationsLes étapes suivantes risquent bien de se révéler encore plus délicates : il faudra définir, d’ici à fin 2017, des compétences communes à l’en-semble du territoire, alors même

que leur exercice et son organisa-tion n’étaient pas homogènes selon les intercommunalités. Avec le risque, parfois, d’aboutir à des démutualisations, soit un retour à l’échelon municipal des équipe-ments, par exemple, qui étaient auparavant remontés à une com-munauté d’agglomération. Dans certains territoires, fortement hété-rogènes politiquement, la crainte de certains de voir le niveau de service public se dégrader n’est pas infondée.

5UN DÉFI MANAGÉRIAL Du jour au lendemain, les

nouveaux EPT se sont retrouvés employeurs, et parfois, très gros employeurs. Si la communauté d’agglomération de Clichy-Mont-fermeil – qui constitue la base du nouveau territoire Grand Paris Grand Est – ne comptait que 63 personnes qui forment les effectifs actuels du territoire, le T12, lui, emploie déjà 1 300 agents ! Des agents répartis dans plusieurs

locaux – les mairies, les anciennes communautés d’agglomération –, avec des salaires, des horaires, des méthodes de travail différents. L’enjeu managérial est donc énorme. Faut-il, ou non, réunir les person-nels ? Favoriser le télétravail ? Har-moniser les temps de travail ? Les droits syndicaux ? « Le T12, indique Antoine Valbon, a carrément mis en place un « lab de l’innovation mana-gériale » pour expérimenter en temps rée l sa future s t ructura t ion humaine. » Jean Pierre Peretti, de KPMG, a constaté à ce sujet que des modes collaboratifs, en réseau,

semblent primer sur les modèles d’organisation classiquement plus pyramidaux.

6 DES PROJETS DE TERRITOIRE EN ATTENTE

Si certains territoires semblent avoir des projets assez clairs – tels que Terres d’Envol qui souhaite se situer dans la dynamique de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle –, d’autres sont dans une situation moins évi-dente. « Nous avons constaté que nous comptions 14 théâtres dont deux scènes nationales. C’est une richesse assez méconnue qui peut constituer un axe de développe-

ment », explique ainsi Michel Guen-neau, DGS de Vallée Sud Grand Paris (T2). Mais la plupart des ter-ritoires sont, pour l’instant, trop occupés à gérer leur mise en place pour se projeter dans l’avenir. La difficile équation financière, la réforme institutionnelle qui semble à tous incontournable constituent autant de freins à l’élaboration de véritables projets. Et Guillaume Clé-dière, de Grand Paris Grand Est, de conclure : « Le fait de ne pas savoir véritablement se représenter fait qu’il est difficile de se projeter et de construire un projet, un récit. » ■ CATHERINE BERNARD

Le T12 a mis en place un lab pour expérimenter sa future structuration humaine

Antoine Valbon, DGS du T12

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GLOSSAIREAOT-CMD : autorisation d’occupation temporaire assortie d’une convention de mise à disposition non détachableBEA : bail emphytéotique administratifBEH : bail emphytéotique hospitalierCGCT : code général des collectivités territorialesCGPP : code général de la propriété des personnes publiquesCT : collectivités territoriales

MARCHÉS PUBLICS LE DÉCODEUR

Les nouveaux textes désormais applicablesLa réglementation des marchés publics a été complètement réécrite par voie d’ordon-nance et de textes réglementaires, modifiant profondément le paysage des différentes variations de contrats que peuvent conclure les acheteurs.

L’AUTEURJérôme Michon, consultant, enseignant, auteur de nombreux ouvrages, intervient à vos côtés pour tous vos besoins en marchés publics. Contact : [email protected]

Code des marchés publics

Ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 Ordonnance n° 2004

-559 du 17 juin 2004

Etat CollectivitésContrats de partenariat

BEA des CT BEA logements sociaux

AOT-CMD

BEHBEA « valorisation »

Art. L. 1311-2 à L. 1311-4-1 et R. 311-1

et R. 1311-2 du CGCT

Art. L. 1414-1 à L. 1414-16 du CGCT

Art. 7 de la loi n° 2009-179 du 17 février 2009

Décret n° 2005-1742 du 30 décembre 2005

Décret n° 2009-243 du 2 mars 2009

Art. L. 2341-1 et R. 6148-1 à

R. 6148-3 du CGPP

Art. R. 1414-8 et D. 1414-1 à D.

1414-9 du CGCTArt. L. 6148-1 à

L. 6148-8 et R. 6148-1 à R. 6148-3 du code de la santé publique

Décret n° 2005-1308 du 20 octobre 2005

Ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics, JO du 24 juillet 2015

Décret n° 2016-360 du 25 mars 2016 relatif aux marchés publicsDécret n° 2016-361 du 25 mars 2016 relatif aux marchés publics de défense ou de sécuritéArrêté du 29 mars 2016 fixant la liste des renseignements et des documents pouvant être demandés aux candidats aux marchés publicsAvis relatif à la liste des dispositions internationales en matière de droit environnemental, social et du travail permettant de rejeter une offre anormalement basseAvis relatif aux contrats de commande publique ayant pour objet des services sociaux et autresAvis relatif aux seuils de procédure et à la liste des autorités publiques centrales en droit de la commande publiqueAvis relatif à la nature et au contenu des spécifications techniques dans les marchés publicsAvis relatif à la liste des activités qui sont des travaux en droit de la commande publique

Abrogation en tant que contrat de la commande publique, renvoi au droit

commun de la domanialité

Décret n° 2012-1093 du 27 septembre 2012

Art. L. 2122-15 et R. 2122-34 à

R. 2122-40 du CGPP

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Avant le 1er avril 2016

Après le 1er avril 2016

Marchés publics Partenariats public-privé

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SERGE BAYARD, Directeur des Entrepriseset du Développementdes Territoires

« Entreprises, associations, mutuelles, hôpitaux, organismes de logement social, collectivités locales… tous contribuent, à leur échelle, à la vie et à la prospérité des territoires. Ces acteurs, forces vives de nos régions, accomplissent chaque jour leurs missions, en privilégiant la proximité avec leurs clients, leurs adhérents et les citoyens.

Cette proximité est également incarnée par La Banque Postale depuis sa création, valeur qu’elle met, au quotidien, au service de tous. Grâce à son maillage territorial, La Banque Postale démulti-plie ses savoir-faire, à destination des acteurs de l’économie réelle et solidaire, pour soutenir leurs projets et les accompagner dans la gestion bancaire de leur activité. Pou r ce faire, la Direction des Entreprises et du Développement des Territoires s'emploie à mettre en œuvre des actions concrètes pour le développement des territoires avec une organisation commerciale qui lui permet d’être au plus proche de ses clients.

Notre expertise des métiers bancaires, combinée à notre connaissance des enjeux locaux et à nos valeurs de service public, nous permettent de proposer des offres adaptées aux besoins de chacun, de l’élu au bailleur social, de l’association à l’hôpital, du professionnel au chef d'entreprise. Simples, responsables et lisibles, nos offres sont à l’image de l’engagement de La Banque Postale : être banque et citoyenne à la fois. »

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(1) Coût de connexion selon le fournisseur d’accès.La Banque Postale - S.A. à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 4 046 407 595 €. Siège social et adresse postale : 115, rue de Sèvres - 75275 Paris CEDEX 06.RCS Paris 421 100 645. Code APE 6419 Z. Intermédiaire d’assurance immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 023 424.

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Ensemble, La Banque Postale et les EPL sont au service du développement des territoires.

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TERRITOIRES / ACTUALITÉS

mobilier d’entreprise soit trop orientée vers les bureaux », Othman Nasrou, président de la commission dévelop-pement économique à la région Ile-de-France, pose la question de « savoir comment les élus locaux peuvent inciter des opérateurs privés à produire des locaux d’activités » ? Patrick Ollier, président de la métro-pole du Grand Paris, « croit ferme-ment au pouvoir des élus locaux » et assure que « les maires ont la possi-bilité d’utiliser et de mobiliser des outils tels que la préemption pour lutter contre l’appauvrissement des centres-villes, sauver les commerces et préserver l’activité artisanale ».Dans ce contexte, la MGP se pré-

sente comme l’outil adapté. Bientôt compétente en matière de program-mation et d’aménagement, elle pour-rait même trouver, dans le soutien au secteur artisanal, un levier pour accroître sa légitimité. « L’intérêt métropolitain sera aussi un atout majeur pour encourager la production d’immobilier d’activité artisanale », fait valoir Patrick Ollier. ■ F.P.

Face à l’accroissement des difficultés de ses adhérents à trouver des locaux adap-

tés à leurs activités, la chambre régio-nale des métiers et de l’artisanat d’Ile-de-France (CRMA IDF) a sou-haité interpeller, lors d’une table ronde fin mars à Paris, les acteurs de l’aménagement et du développement économique franciliens.Outre le renchérissement du coût

du foncier du fait de sa rareté, les artisans sont confrontés à un déficit de locaux en mesure de satisfaire les normes qui encadrent leurs activités,

et à un problème de concurrence avec les opérations actuelles, qui privilégient l’habitat et les bureaux.

Non seulement les programmes de logements et les bureaux offrent plus de rentabilité, mais ils ne se heurtent pas à la réticence des habitants. « Le logement vit mal la proximité avec ce genre d’activité et leur vente serait plus difficile », admet Olivier Morlet, directeur du développement et des études d’Icade, qui reconnaît que « les promoteurs connaissent mal les besoins en immobilier des artisans ».

Déplorant que « la production d’im-

Les artisans s’invitent dans le débat métropolitain Pression foncière, concurrence des fonctions urbaines, pénurie de locaux adaptés… Les artisans franciliens se heurtent à des difficultés croissantes pénalisant tant le développement de leur activité que leur pérennité.

IMMOBILIER D’ENTREPRISE

L’élection du président de la métropole du Grand Paris au suffrage universel direct mar-

querait la fin de la logique intercom-munale ascendante (la MGP ne serait plus un EPCI de droit commun) », a indiqué Patrick Jarry, président de Paris métropole, lors du dernier bureau qui s’est tenu le 10 mai der-nier. De même, le syndicat mixte souhaite que soit débattue la pers-pective, prévue pour 2021, du trans-fert de la cotisation foncière des entreprises (CFE) des établissements publics territoriaux à la métropole du Grand Paris, « qui acterait la fin de la fiscalité propre des EPT ».

Des questionnements évoqués par le syndicat mixte à l’occasion du lan-cement d’un groupe de travail intitulé « Laboratoire post-NOTRe ». « Le tra-vail commencera par un inventaire des dysfonctionnements observés ou pré-visibles. I l s’agira ensuite de construire un consensus autour de ce constat afin, dans un second temps, de proposer des évolutions législatives concertées, étayées et convergentes, fait-on valoir. Le défi sera de concilier les différentes approches des élus afin de proposer aux candidats aux élec-tions présidentielles et législatives de 2017 des principes et des idées conçus dans un esprit de coopération et d’efficacité. »

Lors d’un prochain comité syndical, qui se tiendra le 10 juin à Paris en matinée et auquel l’ensemble des maires de la zone dense de la région est convié, un débat sur le thème

« l’articulation des dispositifs de péré-quation en Ile-de-France : état des lieux et perspectives » est annoncé. « L’objectif à terme est de produire une proposition de projet de loi pour le

Pour Paris métropole, il y a urgence à panser le meccano financier Lors de son bureau du 10 mai, Paris métropole a évoqué l’élection du président de la métropole au suffrage universel direct et le transfert de la cotisation foncière des entre-prises (CFE) à la MGP, deux sujets qu’il souhaite voir au centre des débats.

GRAND PARIS

mois d’octobre afin de peser dans l’élaboration de la loi de finances 2017 », souligne Paris métropole.

Le bureau du 10 mai a été l’occasion de rappeler l’urgence de rencontrer le Premier ministre, afin de l’alerter sur les dysfonctionnements du système de péréquation, et de participer d’ores et déjà à la préélaboration du PLF 2017 avec les services de l’Etat.

Rendez-vous Ollier-BayletLe président de Paris métropole a

confirmé qu’un rendez-vous conjoint avec Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, a été demandé à Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du terri-toire, pour évoquer les dispositifs de contractualisation existants entre ter-ritoires avec l’Etat (CDT, OIN, CIN…), leur devenir et leur articulation.

En outre, Patrick Jarry a proposé, à la demande des élus du groupe de travail « Relations entre collectivités territoriales et outils d’aménagement de l’Etat », que le bureau de Paris métropole entende prochainement le préfet de région, Jean-François Carenco, sur la vision de l’Etat déconcentré en matière d’aménage-ment et sur les outils existants. ■ JACQUES PAQUIER

Bureau syndical de Paris métropole le 12 février.© J

GP

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TERRITOIRES / ACTUALITÉS

« Réinventer la Seine » est vraiment lancé. Le règlement de l’appel à projets « Réinventer la Seine », présenté le 14 mars dernier, ainsi que les cahiers des charges des 35 sites soumis à candidatures, pour cette première vague, sont disponibles en ligne depuis le 18 mai sur le site www.reinventer-laseine.fr. « Les innovateurs du

monde entier ont jusqu’au 12 sep-

tembre pour déposer leur manifes-

tation d’intérêt », annonce la mairie de Paris, à l’origine de l’opération avec Le Havre, Rouen et Haropa.

Capacités financières des bailleurs sociaux. La mairie de Paris va commander une étude sur les capacités de Paris habitat et de la RIVP de contribuer à atteindre l’objectif de 30 % de logements sociaux en 2030. Associée à la dé-marche, la Caisse des dépôts cofi-nancera à hauteur de 50 000 euros cette une étude financière indépen-dante, soit 30 % de son coût.

Réaménagement de la dette de la Siemp. Le Conseil de Paris a adopté une délibération relative au réaménagement de la dette d’un autre bailleur social de la Capitale : la Siemp. La Ville a donné sa garan-tie aux nouvelles conditions accor-dées par la Caisse des dépôts sur 110 contrats représentant 81,6 mil-lions d’euros. L’objectif est de « dé-

gager des marges de manœuvre

de trésorerie lui permettant de

mieux financer les nouvelles opé-

rations de logements sociaux ».

10 lauréats de la Promotion du Paris durable. Dans le cadre de la 4e édition de la Promotion du Paris durable, Célia Blauel, adjointe à la maire chargée de l’environne-ment, a dévoilé, le 17 mai, les 10 lauréats retenus – parmi plus de 120 candidatures – par un jury com-posé de représentants de la Ville et d’experts. Agriculture en toiture, recyclage social d’objets et d’inven-dus alimentaires avec la Ressour-cerie créative, du commerce sans argent ou un marché sur l’eau ont notamment retenu l’attention.

BrèvesParis

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Au-delà des habituelles retombées économiques, la mairie souhaite profiter de

cet événement pour mettre en œuvre différents aspects du programme de la mandature. «  Nos habitants aspirent à des progrès légitimes et cette candidature peut et doit accélérer l’obtention de ces progrès nécessaires, a affirmé la maire de la Capitale. En nourrissant les dynamiques exis-tantes, nous garantissons la construc-tion d’un héritage à la hauteur des attentes citoyennes. »

En matière d’équipements publics tout d’abord, 27 nouveaux équipe-ments sportifs sont programmés d’ici à 2020 avec l’ambition que tous les Parisiens disposent d’un site en accès libre à moins de cinq minutes à pied de chez eux. Certains pren-dront place dans des opérations de construction d’habitat social, mais il est également prévu, dans ce type de bâtiment, la réaffectation d’espaces bâtis résiduels dans le parc existant en faveur de la pratique sportive.

Transport est-ouestLa Ville a aussi rappelé sa volonté

de créer un transport à haut niveau de service, qui emprunterait « en grande partie » les quais hauts de la

rive droite – qui seraient alors réaménagés - sujet déjà évoqué l’an passé à propos de l’aménagement des quais bas. Elle précise que celui-ci, « en cours d’étude », pour-rait prendre la forme d’un « tramway léger de nouvelle génération », c’est-à-dire à propulsion électrique sans caténaire.Cette ligne « olympique » créerait,

d’ici à 2024, « un trait d’union entre l’est et l’ouest en passant par la majorité des sites olympiques situés sur le territoire parisien », signale le rapport soumis aux élus. « Elle pour-rait même desservir les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne si ces dépar-tements souhaitent s’engager avec nous dans cette aventure », avance Christophe Najdovski, adjoint à la maire chargé des transports. Et ainsi rejoindre, de chaque côté, la ligne 15 du Grand Paris express, mais après les Jeux.Anne Hidalgo a, elle, insisté sur

l’ambition pour que la candidature olympique soit « la plus exigeante possible sur le plan environnemental. Nous enclenchons là un cercle ver-tueux dans lequel la candidature aux Jeux olympiques et paralympiques est à la fois un laboratoire d’expériences et un encouragement à l’excellence

pour accélérer l’avènement d’un Paris durable et résilient ».

« Dynamique métropolitaine »La maire espère aussi faire de cet

événement un moyen de tisser des liens plus forts dans le cadre du Grand Paris, d’avancer dans « l’effa-cement » du périphérique : « La soli-dité de notre candidature et la valeur de son héritage futur reposent égale-ment sur notre capacité à accélérer la dynamique métropolitaine. Nous pré-voyons des mesures concrètes visant à rapprocher les populations et à créer des référentiels communs. »

A ce sujet, il est notamment prévu : de réaménager la porte de la Cha-pelle pour intensifier les échanges entre les territoires de Paris et de Seine-Saint-Denis, notamment via la facilitation des déplacements doux et piétons ; d’adapter une convention liant Paris, le conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Plaine Com-mune et Paris Terres d’Envol afin de créer un projet de territoire commun sur certains sujets précis.

Parmi les autres sujets métropoli-tains, la municipalité évoque des amé-nagements cyclables pour rejoindre les différents sites olympiques du territoire, le prolongement de la « métropolisation » du Vélib et la valo-risation de l’histoire olympique de la métropole (Versailles, Saint-Cloud, Boulogne, Issy et Meudon ont en effet accueilli des épreuves en 1924).

Enfin, Paris prévoit des « retombées économiques en termes de croissance et d’emplois, grâce au renforcement de l’attractivité et de l’innovation pari-siennes » avec, par exemple, la mobi-lisation de l’Arc de l’innovation sur le thème du sport, la création de synergies entre incubateurs parisiens ou la création d’une formation en ligne en anglais sur l’accueil à Paris. Le lancement de la plateforme d’in-novation Nec Mergitur – créée à la suite du hackathon du même nom organisé par l’Hôtel de Ville de Paris en janvier 2016 – d’expérimentation de dispositifs innovants de sécurité publique sur les équipements publics a aussi été annoncée pour le 2e tri-mestre 2016. « La candidature de Paris aux Jeux de 2024 n’a de sens que si elle s’inscrit dans le cadre d’un projet territorial de long terme, qu’elle renforce et enrichit », a déclaré la maire de Paris. ■� R.R.

43 mesures pour les JO 2024 et les ParisiensTransport, logement, Grand Paris, environnement, emploi... Anne Hidalgo a présenté, le 17 mai lors du conseil de Paris, un plan d’action de 43 mesures visant à « saisir toutes les opportunités dont est porteuse la candidature » aux Jeux olympiques de 2024.

COLLECTIVITÉS

Anne Hidalgo souhaite que les Jeux permettent « d’accélérer l’avènement d’un Paris durable et résilient ».

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14 | Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

TRANSPORT

SNCF Réseau organise la gestion des clauses d’insertion d’EoleAlors que les travaux ont débuté, SNCF Réseau a signé, le 10 mai, des conventions avec la Maison de l’emploi et de la formation de Nanterre et Activity, pour la mise en œuvre des clauses d’insertion sur le chantier d’Eole.

Les travaux préparatoires ont débuté à Courbevoie et les déviations des réseaux à

Neuilly et à Paris, signale Xavier Gruz, directeur du projet Eole-Nexteo, et cela va monter en puis-sance cet été. » Parmi les premiers ouvriers à l’œuvre, quatre sont en insertion. Et ce n’est que le début puisqu’un plancher de 7 % d’em-ployés de ce type est prévu sur les 30 000 emplois directs qui doivent être générés jusqu’en 2022 et la mise en service de la ligne jusqu’à Mantes-la-Jolie (Yvelines). 30 000 emplois indirects et 20 000 induits sont aussi prévus.Pour atteindre ce plancher, qui

pourrait représenter aux alentours de 700 000 h de travail, SNCF Réseau va s’appuyer sur deux faci-litateurs-coordonateurs : la Maison de l’emploi et de la formation de Nanterre, pour Paris et les Hauts-de-Seine, et Activity, la jeune agence départementale d’insertion des Yvelines. La filiale de la SNCF et la préfecture des Hauts-de-Seine copiloteront cette démarche interdé-partementale dont l’objectif est de donner un emploi à des chômeurs de longue durée, des travailleurs handicapés ou des jeunes qui n’ont jamais travaillé. « L’idée est de privi-légier le qualitatif au quantitatif afin de permettre des retours durables

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dans l’emploi », indique Xavier Gruz.

Levier vers l’emploi durableSignataire de la « charte responsabi-

lité sociétale des entreprises » en octobre 2015, SNCF Réseau a ainsi décidé d’utiliser la commande publique comme levier vers l’emploi durable en intégrant une clause sociale d’insertion dans la plupart des marchés de travaux du projet Eole. « Les entreprises attributaires s’en-gagent contractuellement à réaliser, sur la durée des marchés, un nombre mini-mum d’heures d’insertion au moins égal à 7 % des heures travaillées », rappelle l’établissement public. ■ R.R.

Culture. La SGP crée un fonds de dotation. Afin de financer ses projets culturels, la Société du Grand Paris a créé un fonds de do-tation dont le conseil d’administra-tion s’est réuni, pour la première fois, le 17 mai. Présidé par Rémi Babinet (BETC), cet outil « vise à

recueillir des fonds privés pour sou-

tenir et amplifier la mise en œuvre »

de cette démarche, précise la SGP.

Déménagement. 3 sites pour le conseil régional. Après avoir rencontré les organisations syndi-cales des agents de la Région, et à la lumière des recommandations du cabinet Colliers international, Valérie Pécresse a retenu, le 18 mai, trois sites sur les six envisagés pour installer le conseil régional d’Ile-de-France : Influence à Saint-Ouen, Îlots C et E à Saint-Denis et City-Seine à Ivry-sur-Seine. Réponse avant l’été.

En brefInstitutions

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Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016 | 15

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

N° 1 | 15 octobre 2014 | 15

AGENDALes événements du développement économique en Ile-de-France

de chercher, auprès de ceux-ci, les financements que l’Etat est incapable de dégager », affirment-ils de concert le 13 mai. Refusant « une nouvelle ponction » dans leurs finances – eux qui ont dû avoir recours au levier fiscal, cette année, pour maintenir leurs investissements – «  i ls demandent instamment à être audi-tionnés collectivement ».

Manuel Valls, qui indique dans son courrier qu’il souhaite que la mission d’inspection puisse « se nourrir des propositions » des Départements franciliens, devrait recevoir prochai-nement une lettre signée des quatre présidents, soulignant qu’il ne « sau-rait y avoir aucune justification à ce qu’un prélèvement ait lieu sur la CVAE pour financer les transports, à quelque titre que ce soit ». Ils insistent, dans leur communiqué commun du 13 mai, sur le fait qu’un « prélèvement supplémentaire sur les budgets des Départements de grande couronne constituerait une iniquité flagrante pour eux et une triple peine pour les habitants : une offre de transports publics insuffisante, un coût fiscal élevé pour les contribuables, et aucune perspective d’amélioration à court et moyen termes pour les usagers ». ■ RAPHAËL RICHARD

Dans un courrier du 13 avril, Manuel Valls indique aux présidents de conseils

départementaux qu’une mission d’inspection a été mandatée en vue de la remise d’un rapport, le 15 sep-tembre prochain, au Parlement, qui portera notamment sur le transfert de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) en Ile-de-France. En effet, la Région avait obtenu une dérogation du fait de l’organisation particulière des transports sur son territoire, à l’occasion d’une révision des règles relatives à cette taxe par l’article 15 de la loi NOTRe.

L’accroissement de la part de CVAE attribuée à la Région avait, par ail-leurs, été suggérée par le Premier ministre dans ses échanges avec Valérie Pécresse, en début d’année, sur les pistes de financement du Pass Navigo unique. « C’était une manière, pour le gouvernement, de la fâcher avec les présidents de Dépar-tement », confie l’un d’eux.

Audition collective« Les conseils départementaux fran-

ciliens estiment que la mission d’ins-pection gouvernementale mandatée en février dernier pour les auditionner individuellement n’a pour objectif que

La grande couronne ne veut pas payer pour le Pass Navigo Les conseils départementaux de grande couronne craignent que le gouvernement ne décide de récupérer une partie de la CVAE qui leur est attribuée pour financer le pass unique.

INSTITUTIONS FINANCES

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GP

De g. à dr. : Jean-Jacques Barbaux (Seine-et-Marne), Pierre Bédier (Yvelines), François Durovray (Essonne) et Arnaud Bazin (Val d’Oise).

25 MAIGrand Paris : les modes de faire la ville réinventésDans le cadre de son cycle annuel, l’Institut Palladio organise trois fois par an ses « Débats publics » ( janvier, mai et octobre) pour confronter différents regards, en particulier ceux d’un expert et d’un grand témoin, sur une thématique centrale de la réflexion urbaine.Le 25 mai, Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’Urbanisme, et Thierry Lajoie, PDG de Grand Paris aménagement, interviendront à l’occasion d’un débat sur le thème « Grand Paris : les modes de faire la ville réinventés ».Pavillon de l’Arsenal

1ER JUINRecomposer l’aménagement de la métropoleComment les acteurs publics et privés coproduisent-ils la ville aujourd’hui ? Quelles transformations à venir pour la chaîne de valeur de l’aménagement urbain ? Quels impacts sur la métropole et le vivre ensemble ?Dans le cadre de « Grand Paris – histoires et futurs », EDF organise une conférence sur la thème « Recomposer l’aménagement de la métropole ». Regards croisés et dialogues pour imaginer, esquisser et construire les futurs du Grand Paris, à la lumière de demain.De 9h à 12h30 – Fondation EDF, 6 rue Récamer, 75007 Paris

8 JUINBaromètre annuel sur l’entrepreneuriat en Ile-de-FranceL’OCED et le Crocis, deux observatoires de la CCI Paris Ile-de-France, présenteront, en partenariat avec Ellisphere, leur nouveau Baromètre annuel sur l’entrepreneuriat en

Ile-de-France mercredi 8 juin de 8h à 10h30. Ce premier opus a pour thème : « Quel dynamisme et quelle résilience des entreprises en Ile-de-France ? » Tarif : 50 euros. Contact : [email protected]

DU 9 AU 19 JUINFutur en Seine 2016Organisé par Cap digital, le festival francilien de l’innovation revient en 2016 pour sa 7e édition avec un nouveau lieu, le Carreau du Temple, qui s’ajoute à la Gaîté lyrique.Paris & Ile-de-France

25 MAIParis-Aubervilliers/Le Campus CondorcetL’EPA Plaine de France et le Campus Condorcet organisent une conférence afin de mieux comprendre le rôle de ce nouveau campus urbain dans l’accompagnement de la transformation du territoire environnant. Une nouvelle cité des humanités et des sciences sociales est en cours de construction à Aubervilliers où plus de 18 000 personnes seront attendues sur six ha et à trois échelles différentes.Maison de l’architecture d’Ile-de-France

4 JUINKM1, lancement des travaux du Grand Paris express

Pour marquer le lancement des travaux du Grand Paris express et de la programmation artistique et culturelle qui accompagne ce projet, la Société du Grand Paris (SGP) organise, le samedi 4 juin, au pied de la gare de Clamart (ligne N du Transilien) une journée inaugurale sur le chantier de la future gare Fort d’Issy–Vanves–Clamart.« Parade, performances, spectacles de danse et de cirque, concerts, balades urbaines, marché culinaire, repas de chantier, créations visuelles, grand bal populaire et DJ set rythmeront cette journée festive et ouverte à tous », indique la Société du Grand Paris. Issu d’un travail de dialogue mené, en concertation avec les acteurs et habitants et plus d’une trentaine d’artistes, « KM1 » marque ce lancement, inaugurant le programme artistique et culturel du Grand Paris express imaginé par José-Manuel Gonçalvès et Jérôme Sans.

Gare de Clamart

Page 16: lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / …...l’Insee dans sa dernière note de conjoncture. 8,8 % de taux de chômage en Ile-de-France au 4e trimestre 2015, soit une baisse de 0,2

XXXX / XXXXCOULISSES / PORTRAIT

16 | Le journal du Grand Paris | N° 77 | Du 23 au 29 mai 2016

Société éditrice JGPmedia au capital de 100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris Tél. 01 75 77 87 25 - Dépôt légal à parutionCPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454

Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Ont participé à ce numéro : C. Bernard, J. Michon, A. Piffaretti, F. Proux, M. Cataldi (correctrice)

Directrice de clientèle : Dominique PillasConception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé, 93210 La Plaine-Saint-Denis

Réconciliées ? On pour-ra i t le c ro i re en voyant Anne Hidalgo et Valérie Pécresse inaugurant ensemble

Le Cargo ou vantant, au Japon, les mérites de l’Ile-de-France... On se souvient de l’échange de tweets peu amènes, en 2009, lorsqu’Anne Hidalgo avait livré au public une photo de Valérie Pécresse, assoupie lors d’un débat budgétaire au conseil régional ; cette dernière avait répli-qué : Hidalgo, elle, s’est « endormie sur ses idées » ! Sept ans plus tard, tout semble oublié… Au point que les deux é lues ont déjeuné ensemble après la vic-toire de « Valérie » au consei l régional . . . « Valérie Pécresse est une pragmatique. Elle a intérêt à travailler en bonne intelligence avec Anne Hidalgo. Cette manière de faire passer l’intérêt des Franciliens avant les préférences par-

arrondissement de Lyon. Enfance à Neuilly où elle fréquente l’école Sainte–Marie, classe prépa au lycée Sainte-Geneviève de Versailles pour Valérie Roux (pas encore mariée à Jérôme Pécresse)… Son père est un économiste reconnu et son grand père a été le médecin de Laurence, la fille de Jacques Chirac… Valérie réussit coup sur coup HEC et l’ENA et, après avoir choisi le Conseil d’Etat, atterrit au cabinet de Chirac en 1998. A peu près au même moment, Anne travaille au cabinet de Martine Aubry dans le gouverne-ment de cohabitation emmené par Lionel Jospin. La jeune militante socialiste avait été rapidement repé-rée, alors qu’elle faisait ses premiers pas d’inspectrice du travail, après un DEA de droit social.

Débarassées des rivauxA partir de là, les méthodes des deux

jeunes femmes commencent à conver-ger. Anne Hidalgo sait se faire appré-cier de Bertrand Delanoë et parvient à battre, dans le 15e, Pervenche Bernès, un soutien de Jack Lang à la primaire socialiste. Quelques mois plus tard, Anne devient première adjointe du

nouveau maire de Paris, où elle réussit à faire le vide parmi ses concur-rents potentiels à la mai-rie de Paris. En 2014, elle impose habilement la règle du non-cumul, ce qui lui permet de s’af-firmer comme la véri-table patronne....

Valérie Pécresse, quant à elle, a réussi, quelques années plus tôt, à se débarrasser de son rival, Roger Karoutchi. Elle remporte ainsi la primaire UMP en Ile-de-France au nez et à la barbe de celui qui dirigeait l’opposition francilienne depuis 12 ans, et impose un leadership que per-sonne ne lui conteste aujourd’hui dans son camp ! Politique jusqu’au bout des ongles, elle soigne ses réseaux et ne s’offre même pas de véritable break pendant les vacances. Autre point commun, les deux femmes se ver-raient bien, dit-on, féminiser l’Elysée en 2022. ■ ALAIN PIFFARETTI

tisanes est une marque d’une nouvelle manière de faire de la politique », affirme Stéphanie Von Euw, vice-présidente (LR) à la Région. « Je commence à fond, après j’accélère » est l’une des devises préférées de Valérie Pécresse, tandis q u ’ A n n e H i d a l go abreuve son entourage de : « plus vite, plus vite » pour qu’avancent les dossiers ! « Il y a clairement une même façon de faire de la politique

chez ces deux femmes », analyse Hervé Mar-seille, sénateur-maire (UDI) de Meudon. Leurs parcours dif-

fèrent pourtant. La jeune Andalouse Ana Hidalgo vient à peine de fêter ses deux ans lorsqu’elle débarque en France avec ses parents

ouvriers. La famille s’installe dans une cité HLM de Vaise, dans le 9e

PORTRAIT

Pécresse / Hidalgo Ambitions croiséesA priori, tout oppose les deux femmes. Elles partagent cependant une même boulimie de dossiers, un sens tac-tiqué redouté et une aspiration aux plus hautes fonctions.

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JO-Expo. Concurrence. Manuel Valls lui-même se serait saisi du dossier en demandant à Jean-Chris-tophe Fromantin de ne pas gêner la candidature de la France aux Jeux olympiques de 2024 avec celle de l’Hexagone pour l’expo U de 2025. « Tout le monde commence à croire

en nos chances de décrocher les

JO, et les dizaines de millions d’eu-

ros d’investissement public pour

cette candidature ne doivent pas

l’avoir été pour rien », indique un proche du dossier.

Loi olympique. Mieux que les OIN. Un autre motif aboutit à ce que certains acteurs préfèreraient les Jeux olympiques à l’Expo U : la perspective de voir le Parlement adopter une loi olympique, comme c’est la règle en pareil cas, ouvrant des droits dérogatoires en matière d’urbanisme et d’aménagement au regard desquels les OIN appa-raissent comme d’aimables plaisan-teries.

Inventons la métropole. Paris présentera 10 sites. Patrick Ol-lier organise ce lundi 23 mai, à l’is-sue d’un conseil métropolitain tenu au Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne, le lancement d’« Inventons la métropole ». La présence du pré-fet Carenco et de Jean-Louis Mis-sika est prévue. Paris y créera la surprise en annonçant qu’elle sou-mettra dix sites à ce concours d’ar-chitecture international.

Hubs du Grand Paris. Les AMO ont répondu à l’AO. Les cabinets de la place ont répondu présents à l’appel d’offres lancé récemment par la Société du Grand Paris pour s’attacher les services d’une assistance à maîtrise d’ou-vrage dans le cadre de l’organisa-tion des Hubs du Grand Paris. La métropole devrait également se faire accompagner pour « Inventons la métropole ».

En brefCoulisses

ANNE HIDALGO

2001 Première adjointe au maire de Paris

2004 Conseillère régionale d’Ile-de-France

2014 Maire de Paris

Retrouvez l’intégralité de ce portrait croisé dans notre hors-série Le Guide du Très Grand Paris, à paraître le 1er juin 2016.

VALÉRIE PÉCRESSE

2002 Députée des Yvelines

2007 Ministre de l’Enseignement supérieur

2015 Présidente du conseil régional

Anne Hidalgo et Valérie Pécresse lors de l’inauguration du Cargo (19e arr.), le 9 mars.