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L’ÉLASTOGRAPHIE ULTRASONOREMATHILDE WAGNER, OLIVIER LUCIDARME
1 SERVICE DE RADIOLOGIE DIAGNOSTIQUE ET ONCOLOGIQUE
HÔPITAUX UNIVERSITAIRES PITIÉ-SALPÊTRIÈRE – CHARLES FOIX2 LABORATOIRE D’IMAGERIE BIOMÉDICALE
PARIS, FRANCE
PRINCIPES PHYSIQUES: GÉNÉRALITÉS
• L’objectif des méthodes d’élastographie est de mesurer la dureté des
tissus.
• La mesure de la dureté des tissus par élastographie ultrasonore
repose sur 3 étapes:
Excitation: transmission d’une contrainte dans le tissu (mécanique, vibratoire, cisaillement)
Acquisition: recueil des signaux des tissus déformés par la contrainte (données RF ou B-mode)
Post-traitement: analyse de la déformation du tissu induite par la propagation de la contrainte
PRINCIPES PHYSIQUES: GÉNÉRALITÉS
• L’application d’une contrainte est à l’origine de 2 types d’ondes mécaniques
– Des ondes de cisaillement:
• Provoquant un glissement des couches
de tissu les unes par rapport aux autres;
• Se déplaçant par des mouvements
successifs perpendiculaire à la vitesse
de déplacement
– Des ondes de compression:
• Comprimant le tissu de proche en
proche;
• Provoquant un déplacement du milieu de
direction parallèle à la vitesse de
propagation.
Genisson, Diag Inter Imaging 2013
COMPRESSION
• Le corps humain a un comportement mécanique s’apparentant à celui d’un
solide mou (matériau élastique linéaire homogène et isotropique).
• La dureté des tissus est mesurée par le module élastique dit de Young en
kiloPascals.
• Une contrainte externe S produit une déformation e, dépendante de la dureté
du tissu.
• La dureté E est définie par le rapport entre contrainte et déformation.
Module de Young
E = S/e
E : dureté
S : contrainte externe
e : déformation
s
déformation e
contrainte S
Loi de Hooke : E élevé signifie « dur »
ELASTOGRAPHIE DE CONTRAINTE
• Module de Young (E)
• « Echosismographie » en 1983
• « Elastographie » en 1991
• Par compression manuelle
• Sein 1993 – Thyroide 2005
• Hitachi 2002
• Siemens 2005
• => estimation relative du module
de Young par rapport aux tissus
alentours
Loi de Hooke : E = S/e = 𝐹/𝑎
𝑑𝑥/𝑥=> E élevé signifie « dur »
STRAIN ELASTOGRAPHY
• On analyse la déformation du tissu induite par la propagation de la
contrainte:
• Par comparaison des données avant et après contrainte, on estime des
composantes du déplacement ou du tenseur des déformations e.
• La contrainte S (=F/a) est non mesurable: la carte obtenue ne donne pas le
module d’Young.
LL-DL
DL
durdur
moumou
Une structure molle se déplace et
se déforme; une structure très
rigide se déplace seulement.
ELASTOGRAPHIE QUALITATIVE
(élasticité relative)
Variabilité +++F/a
STRAIN ELASTOGRAPHY
• On obtient des cartes paramétriques, qui permettent de différencier les
structures « dures » de celles « molles ».
• Ces cartes sont en échelle de gris ou de couleur selon le constructeur.
• Plusieurs constructeurs proposent cette technique:
• Hitachi: real time tissue elastography, eMode
• Siemens: mode eSie Touch elastography imaging
• General electrics: Ultrasound elastography imaging
• Philips: strain based elastography (iU22)
• Toshiba: Real-time elastography
• Ultrasonix
• Esaote: ElaXto
Sonde USContrainte
Tissu rigide
Tissu mou
élastogramme
CISAILLEMENT
• Les différentes techniques d’élastographie ultrasonore par cisaillement ne mesurent pas directement
la dureté mais la vitesse Vc de propagation des ondes de cisaillement.
• La vitesse Vc de propagation des ondes de cisaillement est relié au module de cisaillement μ (shear):
• Le module de cisaillement μ est lui même relié au module élastique E:
• La mesure de la vitesse Vc de propagation des ondes de cisaillement permet de déduire le
module élastique E.
• Pour les calculs, la densité du milieu est supposée constante et égale à 1000 kg/mm3.
Module de cisaillement μ = ρVc
2
avec ρ = densité du milieu
E = 3μ
ELASTOGRAPHIE US
QUASI STATIQUE IMPLUSIONNELLE
Contrainte continue au milieu Excitation par une impulsion
Tissu élastographie en
temps réel
(strain imaging)
Ultrasonore Mécanique
QUALITATIVE
QUANTITATIVE (E en kPa)
Accoustic radiation
force imaging (ARFI)
Shear wave
elastography (SWE)
Transient
élastographie
Il existe plusieurs méthodes d’élastographie ultra sonore.
Estimation du déplacement -> strain e connu mais
contrainte S non connue -> E indéterminé -> élasticité
relative (soft/hard) Estimation de la vitesse de cisaillement -> m -> E
PRINCIPES PHYSIQUES: GÉNÉRALITÉS
ELASTOGRAPHIE IMPULSIONNELLE ULTRASONORE MÉCANIQUE : TRANSIENT ELASTOGRAPHY
• Il s’agit de la technique utilisée par FibroScanTM (Echosens).
• Elle utilise une sonde (3,5 MHz) contenant un vibreur et un transducteur
échographique.
• Il n’y a pas de système de guidage échographique et la sonde est
positionnée de manière aléatoire à la surface cutanée.
• Les mesures sont réalisées à une profondeur entre 25 et 65 mm. La vitesse
Vc mesurée est convertie en kiloPascals. Cette vitesse est un reflet de la
dureté du tissu.
ELASTOGRAPHIE QUANTITATIVE
Sonde
Vibreur
Onde de
cisaillement
ROI
Transducteur
Peau
chu-rouen.f
ELASTOGRAPHIE IMPULSIONNELLE ULTRASONORE
• Elle permet une estimation de la rigidité des tissus profonds non
accessibles par compression externe.
• Elle permet une mesure quantitative de l’élasticité E, exprimée en
kiloPascals par mesure ultrasonore de la vitesse de l’onde de
cisaillement qui se propage perpendiculairement
• La mesure d’élasticité E en kiloPascals kPa est déduite de la
vitesse des ondes de cisaillement selon la formule E = 3ρVc2
ELASTOGRAPHIE QUANTITATIVEsonde
Impulsion US
Onde de
compression
Etape 1:
impulsion USEtape 2:
imagerie ultra-rapide
Ondes de
cisaillement
ARFI
• ARFI = Acoustic Radiation Force Imaging
• Impulsion ultra-sonore focalisée de 0,3s. Puis mesure de la
propagation dans le volume d’intérêt
• développé par Siemens
• Donne la vitesse en m/s
SHEAR WAVE ELASTOGRAPHY
• Grâce à la technique d’imagerie ultra rapide plusieurs impulsions
ultrasonores focalisées sont générées à des profondeurs différentes.
• Création d’une onde de cisaillement plane sur une grande surface.
• la propagation « du plan » de cisaillement est mesurée en temps
réel par imagerie.
• Des cartes paramétriques sont fournies en temps réel.
ng
uye
nth
ien
hu
ng
.co
m
Elastographie Quasi-Statique Dynamique
Méthode Strain imaging TE
Transient Elasto.
ARFI Ultra-fast
Shear Wave
Elastography
Mode d’excitation Mécanique
(compression
externe) ou
Physiologique
Mécanique
(impulsion par
vibreur externe)
Ultrasonore
(Force de
radiation)
Ultrasonore
(Force de
radiation)
Application de la
force
Surface ou
Structure Interne
Surface Différentes
profondeurs
Un seul point
Différentes
profondeurs
Une ligne
Module impliqué Young Cisaillement Cisaillement Cisaillement
Propriété mesurée Déplacement
-> Strain
Vitesse de
cisaillement
Vitesse de
cisaillement
Vitesse de
cisaillement
Visualisation Images temporelles
de strain
Une mesure le
long de la ligne de
tir
Une image
figée
Petite
surface
Images
temporelles
(cadence de
plusieurs/sec)
Large surface
Quantification Non Oui Oui Oui
Systèmes
commerciaux
GE, Hitachi, Philips,
Siemens, Toshiba,
Ultrasonix, Easote
Echosens
(Fibroscan)
Siemens SuperSonic
Imagine
(Aixplorer)
Elastographie Méthode Avantages Inconvénients
Quasi-statique
Strain imaging Simple
Courante
Contrainte opérateur-
dépendant
Applicable surtout aux
organes superficiels
Méthode qualitative
Dynamique
TE
Transient ElastoMéthode quantitative
Méthode validée ++
(fibrose hépatique)
Facile
Limites si surpoids, ascite
ARFI SWE Méthode quantitative
Apnée courte
Profondeur limitée à 8cm
SWE
Shear Wave
Elastography
Méthode quantitative
Carte de dureté
haute résolution
Profondeur limitée à 8cm
FOIE
• La principale application est l’évaluation de la fibrose
hépatique, ou les techniques d’élastographie et en
particulier le FibroScan sont validées.
• L’élastographie peut être également utilisée pour
– La prédiction des complications de la cirrhose
– Le suivi sous traitement des hépatites
– Le diagnostic de complications après TH
– L’évaluation de la stéatose
– La caractérisation des tumeurs hépatiques
– L’élastographie quasi statique est détrônée
preventionnotacure.blogspot.frintechopen.com
Surveillance annuelle de la progression de la fibrose
Echographie tous les 6 moisTraitement anti viraux
http://www.apcd.infohttp://www.bio.ri.ccf.org
• Ponction biopsie hépatique
• Echantillon parcellaire représentatif ?
• 20% sur et sous estimation (vs biopsie chirurgicale)1
• 1/50 000 de la masse hépatique
• Complications
• Douleurs : 30%, hémorragies 0,16 à 0,32%
• Difficile à répéter trop souvent
• Imagerie?
• Plutôt bonne pour repérer les F4 (cirrhoses)
• Pas bonne pour les stades F1-F3
hepatoweb.com/informationbiopsiedufoie
1. Bedossa P, Dargère D, Paradis V. Sampling variability of liver fibrosis in chronic hepatitis C. Hepatology 2003;38:1449–1457.
• Fibrotests
• Precision : F2 = 0,78-0,85 / F4 = 0,89- 0,92
• Elastographie : la fibrose modifie l’élasticité
• Il faut quantifier l’élasticité pour pouvoir être comparatif
FOIE
FibroScan
Réalisation En décubitus dorsal, bras droit levé
A travers un espace intercostal
10 mesures
Avantages Rapide, indolore
Résultat immédiat
Excellente reproductibilité (ICC 0,98)
Bonne performance
Validé
Inconvénients Echec si ascite
Echec +/- si obèse (nouvelle sonde spécifique)
Absence de guidage échographique
-Ciblage aléatoire
-Absence d’étude morphologique du foie
Analyse que du foie Droit
Courbe d’apprentissage
Profondeur de la mesure imposée
Valeurs F0-F1 F2 F3 F4
5,6 6,4 9,1 19,8
Performances Corrélation valeur au FS et stade de fibrose
Précision dg > aux tests non invasifs
≥F2 ≥F3 ≥F4
AUROC 0,82-0,84 0,88 0,94
Friedrich-Rust, J Viral Hepat 2013
Ferraioli, Hepatology 2012
Friedrich-Rust, Gastroenterol 2008
Fraquelli, Gut 2007
FOIE
ARFI SW
Réalisation En décubitus dorsal, bras droit levé
ROI à 2cm de la capsule et à distance des vaisseaux,à une profondeur max de 8 cm
En apnée douce
10 mesures dans le foie droit
Avantages Rapide, indolore, facile
Bonne reproductibilité (ICC 0,9 pour intra/0,81 pour inter)
Contrôle visuel
Choix de la profondeur
Bonne performance
Analyse morpho associée
Inconvénients Pas de mesure en temps réel, 1 acquisition à la fois
Pas de possibilité de mesure rétrospectivement
Taille de la zone de mesure imposée
Mesure uniquement de la valeur moyenne
Pas de critères de qualité
Valeurs (m/s)
mediane (moy±SD)
F0 F1 F2 F3 F4
1,10(1,10±0,15) 1,14(1,19±0,31) 1,23(1,20±0,21) 1,60(1,63±0,35) 1,75(2,02±0,51)
Performances
(toutes causes
/ VHC)
≥ F2 ≥ F3 ≥ F4
AUROC 0,87 / 0,893 0,91 / 0,908 0,93 / 0,937
Seuil kPa 0,87 / 1,33 0,91 / 1,43 0,93 / 1,55
Performance = fibroscan (parfois retrouvé < pour les stades ≤F2
Friedrich-Rust, J Viral Hepat 2013
Friedrich-Rust, J Viral Hepat 2012
Sporea, World J Radiol 2011
Rizzo, AM j Gastroenterol 2011
FOIE
SWE SSI
Réalisation En décubitus dorsal, bras droit levé
ROI à 1cm de la capsule et à distance des vaisseaux
En apnée douce
Attendre 2-3 secondes pour la stabilisation du signal
Avantages Rapide, indolore, facile
Bonne reproductibilité (ICC 0,84-0,95 pour intra/0,88 pour inter)
Résultat immédiat
Contrôle visuel
Choix de la profondeur
Choix de la taille de la Qbox
Possibilité de mesure a porstériori
Analyse morpho associée
Inconvénients Peu évaluée
Valeurs F0-F1 F2 F3 F4
6,2 (4,5-9.3) 7.6 (5,5-13) 10 (8,9-12) 15,6 (8-22.5)
Performances ≥ F2 ≥ F3 ≥ F4
AUROC 0,92 0,98 0,98
Seuil kPa 7,1 8,7 10,4
Serait > au fibroscan
Ferraioli, Eur J Radiol 2012
Ferraioli, Hepatology 2012
FOIE
• Concernant les hépatites virales, une diminution des valeurs d’élasticité serait
un marqueur de réponse. Mes ces résultats doivent encore être interprétés
avec prudence.
• Enfin, les techniques d’élastographie peuvent permettre de mettre en évidence
une atteinte du greffon, récidive virale ou rejet après transplantation, en
montrant une augmentation de l’élasticité.
- Atteinte du greffon (graft damage) par Fibroscan: 7,8 kPa (5,4-27,4) vs 5,3
kPa (3,1-7,4) (p<0,001)
- Rejet par SSI: 12.29±8.13 kPa vs. 6.33±2.10 kPa, p<0.001
Vergniol, J Viral Hepat 2009
Ogawa, Antiviral Res 2009
Yoon, Eur Radiol 2013
Rigamonti, Liver Transpl 2012
SWEmoy = 4,50 kPa
Absence d’anomalie à la biopsie
SWEmoy = 33,50 kPa
Présence d’anomalie à la biopsie(Yoon et al)
FOIE
• Tumeurs
• la technique pourrait différencier :
- Adénome et HNF
- CHC et cholangiocarcinome.
• Ces résultats doivent cependant
être confirmés.
Elasticité en Kpa
(Moyenne ± SD)
Adénome 9,4±4,3
Angiome 13,8±5,5
HNF 33±14,7
CHC 14,86±10
Métastases 28,8±16
Cholangiocarcinome 56,9±25,6
Exemples:
HNF 30,5 kPa
Adénome
9,4 k Pa (Guibal et al)
Guibal, Eur Radiol 2013
SEIN
• Toutes les techniques d’élastographie ultra sonore sont applicables
au sein.
• L’application de l’élastographie ultrasonore dans la pathologie
mamaire est la caractérisation d’une lésion détectée en mode B
et repose sur le fait que les nodules malins sont plus durs.
SEIN
• L’élastographie augmente les performances du Bi-Rads dans lequel elle va
bientôt être intégrée (carte couleur uniquement).
• Elle ne doit pas être utilisée seule mais en complément.
• Son intérêt est principalement pour les lésions Bi-Rads 3 ou 4a pour
lesquelles elle peut modifier la prise en charge.
• Elle ne présente aucun intérêt pour les lésions bénignes Bi-Rads 2 et les
lésions modérément ou fortement suspectes de malignité Bi-Rads 4b ou 5.
• Les faux positifs sont principalement les fibroadénomes fibreux et des lésions
cicatricielles.
• Les faux négatifs sont: cancer mucineux, cancer à stroma inflammatoire, lésion < 5
mm, lésion profonde, lésion au sein d’un parenchyme mammaire de densité élevée.
SEIN
Lésion ovale classifiée BI-RADS 3 en mode B (image du bas).L’étude élastographique (image du haut) montre une lésion de couleur hétérogène avec une zone de dureté de contours irréguliers et une valeur maximale de 180 kPA. La biopsie a démontré un carcinome canalaire invasif de grade III.
Lésion ovale classifiée BI-RADS 4a en mode B (image du bas).L’étude élastographique (image du haut) montre une lésion de couleur bleu foncé homogène avec une valeur maximale de 51 kPa.Cette lésion aurait pu donc être reclassée BI-RADS 3.
Berg, Radiology 2012
SEIN
Elastographie par onde de cisaillement
ARFI SSI
Cancer: Vc > 2m:s Cancer : E>120kPa
Lésion bénigne: E<80kPa + forme ovale
Seuil variable selon les études:
2,20 -4,5 m/s
Seuil variable selon les études: 146-153 kPa
Pour 3,6 m/s
Se 91%, Sp = 80,6%
Augmente la spécificité comparativement au
mode B seul (78,5 vs 61,1%)
-78,5% pour l’échelle de couleur
-69,4% pour la forme en élasto
-77,4% avec valeurs seuils (<80 et <160kPa)
A utiliser en complément du Bi-Rads (Se 100%
pour l’association des deux)
Reproductibilité élevée Berg, Radiology 2012
Evans, Breast Cancer Res 2010
Tanter, Ultrasound Med Biol 2008
Athanasiou, Radiology 2010
Chang, Breast Cancer Res 2011
Evans, Br J Cancer 2012
Cosgrove, Eur Radiol 2012
Tozaki; Eur J Radiol 2011
Meng, Ultrasound Med Biol 2011
Barr; J Ultrasound Med 2012
Elastographie de contrainte
(relative)
• Sensibilité : 92-97%
• VPN : 98%
SWE
• Seuil 66kPa
• Sensibilité : 97%
• VPN : 99%
Cantisani v. Eur J Radiol 2012;81:2678-83
les cancers papillaires sont durs
les cancers folliculaires ne le sont pas=> dépend de la proportion de cancer folliculaires (VPN 50%)
Utile surtout en cas de manque d’expérience
Remerciements Dr Monpeyssen
Pitié-Salêtière
Veyrieres JB, Eur J Radiol 2012;81:3965-72
THYROÏDE
Elastographie statique
Score d’Asteria (et score Rago, proche)
ES1
ES2
ES3
ES4
Lésion entièrement élastique
Large portion de la lésion élastique
Large portion de la lésion rigide
Lésion entièrement rigide
Couleur verte homogène
Majorité de la lésion verte, avec qlq zones
centrales ou périphériques vertes
Majorité de la lésion bleue avec qlq zones
vertes et rouges
Lésion bleue de manière homogène
Analyse qualitative
Se = 92 (IC95 88-96), Sp = 90 (IC95 85-95)Bojunga, Thyroid 2010
Asteria, Thyroid 2008
Rago, J Clin Endocrinol Metab 2007
Cantisani, Eur J Radiol 2012
Ning Eur J Radiol 2012
Wang, Clin Imaging 2013
THYROÏDE
Kim, Eur Radiol 2013
Exemple de carcinome papillaire
Mode B(image du bas): nodule
hypoéchogène de contours irréguliers
Elasto SSI(image du haut):lésion
hétérogène avec des valeurs de dureté
élevées (Emoy 165,7 kPa, Emin 139,6 kPa,
Emax 172,7 kPa)
Exemple de carcinome papillaire, en
mode B et en élastography statique:
score 3
Exemple de lymphome thyroïdien, en
mode B et en élastography statique:
score 4Asteria,Thyroid 20083
REIN
• L’utilisation des techniques d’élastographie ultrasonore est complexe dans les
reins.
• Les deux applications de l’élastographie sont:
– La mesure de la fibrose intra-rénale;
– La caractérisation des tumeurs rénales.
• La dureté du tissu rénale est
fonction:
– De la présence de fibrose;
– De la vascularisation;
– De l’anistropie (et donc de la
direction de l’émission du
faisceau US / à celle des
structures rénales);
– De la présence d’une
hydronéphrose.
• Peu d’étude ont rapporté des
valeurs d’élasticité normale:
– 5.0 ± 2.9 kPa pour le cortex
renal, 23.6 ± 5.4 kPa pour le
bassinet (Arda K, AJR 2011)
(technique SSI)
Arda, AJR 2011
• Les système d’élastographie ultrasonore de type
ARFI et SWI
• Mesure effectuée dans la suite de l’examen en
mode B, avec la sonde convexe.
• Leurs reproductibilités sont évaluées à:
• 22-24% pour le système ARFI;
• 12-20% pour le système SWI (de SSI).
• Techniques d’élastographie statique en raison :
• de la topographie profonde des reins;
• et de l’impossibilité de comparer à du tissu rénal
normal dans le cadre de l’étude des pathologies
diffuses.
• Le système Fibroscan (pour les reins natifs) en
raison:
• du caractère aléatoire du positionnement de la sonde du
fait de l’absence de système de guidage échographique.
ReinTECHNIQUES APPLICABLES TECHNIQUES NON APPLICABLES
Syversveen, Transpl Int 2011
Grenier, Eur radiol 2012
REIN
• La caractérisation des lésions tumorales rénales est une question
diagnostiques fréquentes.
• Deux études ont regardé l’apport de l’élastographie:
• La 1ère rapporte une série de 15 cas (2 pseudo-tumeurs, 2 kystes hémorragiques,
8 carcinomes à cellules claires, 1 carcinome à cellules chromophobes, 2 carcinomes
tubulo-papillaires), étudiés par la technique ARFI, avec des valeurs entre 1,61 et
3,97 m/s, sans distinction entre les différents types;
• La seconde a comparé les patterns des cartes de déformation (strain imaging) et
les ratios avec le parenchyme adjacent entre 28 angiomyolipomes et 19
carcinomes à cellules claires, et retrouvent une différence entre les 2 groupes
(p<0,001).
Clevert, Clin Hemorheol Microcirc 2009
Tan, AJR 2013
REIN
Tan, AJR 2013
Exemple de
carcinome à
cellules claires:
la lésion est dure
(bleue)
Exemple
d’angiomyolipome:
la lésion est plus
molles (verte)
• Est-ce que l’élastographie 2D améliore la visibilité des petits cancers en
échographie?
• Permettre un diagnostic sans IRM
• Faciliter les biopsies
• Elastographie par contrainte
• Améliorent la détection des cancers et la réussite des biopsies
• Mais très variable
• Pas de bénéfice par rapport
aux biopsies randomisées
Elastographie par SWE
Plus simple
Pas de courbe d’apprentissage
Si valeur seuil 37 kPa
Sensiblité :63- 89%
VPN : 91-99%
Plus reproductible (quantitatif)
Etude hôpital necker/ chez 184 hommes
SWE faisable chez tous les patients
Si valeur seuil 37 kpa
Sensiblité : 89%
Vpn : 99%
Information additionnelle pour
caractérisation d’une zone/nodule
détecté en irm ou en us
Détection d’un nodule isoéchogène dur
biopsies guidées sur l’élastographie
P < 0.002
Anapath: inflammation sauf pour le nodule biopsié => ADK 8 mm Gleason 7
Remerçiements Pr JM Correas, Necker
CONCLUSION
1. L’élastographie permet de quantifier la fibrose et la stéatose hépatique.
2. La caractérisation des lésions hépatiques par élastographie est encore très limitée.
3. L’élastographie doit être utilisée en complément du score Bi Rads pour la caractérisation des
lésions mammaires.
4. L’élastographie doit être utilisée en complément du mode B pour la caractérisation des lésions
thyroïdiennes.
5. L’élastographie est complexe dans la pathologie rénale en raison de différentes contraintes
(profondeur des reins, anisotropie, ..).
6. L’élastographie dans la prostate peut être utilisé pour caractériser une anomalie
échographique et guider les biopsies.