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Biogéogaphie de Madagascar, 1996 : 575-588 LA BANQUE DE DONNEES DE L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR : UN OUTIL DE BASE POUR LA RECHERCHE EN BIOGEOGRAPHIE Jean-Marc. HOEBLICH & RASOLOFOHARrNORO Université de Picardie Jules Verne, Chemin du Thil, 80025 Amiens Cedex 1, IRANCE Centre National deRecherches sur l‘Environnement,B.P. 1739, Antananarivo 101, MADAGASCAR USTRACT.- As part of Programme 1 of the Madagascar Environmental Action Plan (Fm), the National Environment Office (ONE), with support of the World Bank, considers it indispensible to carry out an appraisal of the results of scientific research conducted on the Malagasy environment. Under the responsibility of the National Center for Environmental Research (Cm), this work started in 1993 and involved an inventory of publications and research activities in this vast field, both in Madagascar and in research centers throughout the world. A databank was created and will allow a global analysis of the Malagasy environment. Through an approach that is both systematic and geographic, references have been integrated into the databank accordingto five thematic areas: (( natural environment D, << aquatic environment )) (excluding the marine environment), (( air D, (( flora and vegetation B, and (( fauna B. Preliminaq results make it possible to identify those areas and specialities which are insdciently covered by research activities, and underscore the need to update much of the available data. In the area of environmental research in Madagascar, this tool, which is unique and corresponds to the needs of researchersanddecisionmakers,requiresconstantupdatingandrevision,particularlythroughthe exchange of information. KEY-W0RDS.- Databank, Environment, Research, Flora, Fauna, Madagascar RESUME.- Dans le cadre du Programme 1 du Plan d’Action Environnementale à Madagascar, l’Office National de l’Environnement, appuyé par la Banque Mondiale, a jugé indispensable de faire un état des acquisdesrecherchesscientifiques sur l’environnementmalgache. Sous la responsabilitéduCentre National de Recherches sur l’Environnement malgache, les travaux qui ont débuté en 1993, ont permis de faire l’inventaire des publications et recherches dans ce vaste domaine, aussi bien dans la Grande ne que dans les centres de documentation importants à travers le monde. Une banque de données a pu être mise en place, elle est susceptible d’alimenter un tableau de bord de l’environnement malgache. Par une approche systémique et géographique, les références ont été intégrées dans la banque de données en fonctionde 5 thèmes : << milieu naturel )), (( systèmeaquatique))(excepté le domainehalieutique), (< système aérien D, << florehégétation B, faune )>.Les premiers résultats mettent en évidence les domaines et les spécialités insuflisamment couverts par les recherches et la nécessaire réactualisation des donnéesacquises.Cetoutil,uniqueetréclaméaussibien par les chercheurs que par les opérateurs désirant intervenir dans le domaine environnemental à Madagascar nécessite une mise àjour régulière et un enrichissement progressif, en particulier par le biais d’échanges et d‘informations. MOTS-CLES.- banque de données - environnement - recherche - flore - faune - Madagascar In: W.R LOURENçO (Cd.) Editions de I’ORSTOM, Paris

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Biogéogaphie de Madagascar, 1996 : 575-588

LA BANQUE DE DONNEES DE L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR : UN OUTIL DE BASE POUR LA RECHERCHE EN BIOGEOGRAPHIE

Jean-Marc. HOEBLICH & RASOLOFOHARrNORO

Université de Picardie Jules Verne, Chemin du Thil, 80025 Amiens Cedex 1, IRANCE

Centre National de Recherches sur l‘Environnement, B.P. 1739, Antananarivo 101, MADAGASCAR

USTRACT.- As part of Programme 1 of the Madagascar Environmental Action Plan (Fm), the National Environment Office (ONE), with support of the World Bank, considers it indispensible to carry out an appraisal of the results of scientific research conducted on the Malagasy environment. Under the responsibility of the National Center for Environmental Research ( C m ) , this work started in 1993 and involved an inventory of publications and research activities in this vast field, both in Madagascar and in research centers throughout the world. A databank was created and will allow a global analysis of the Malagasy environment. Through an approach that is both systematic and geographic, references have been integrated into the databank according to five thematic areas: (( natural environment D, << aquatic environment )) (excluding the marine environment), (( air D, (( flora and vegetation B, and (( fauna B. Preliminaq results make it possible to identify those areas and specialities which are insdciently covered by research activities, and underscore the need to update much of the available data. In the area of environmental research in Madagascar, this tool, which is unique and corresponds to the needs of researchers and decision makers, requires constant updating and revision, particularly through the exchange of information.

KEY-W0RDS.- Databank, Environment, Research, Flora, Fauna, Madagascar

RESUME.- Dans le cadre du Programme 1 du Plan d’Action Environnementale à Madagascar, l’Office National de l’Environnement, appuyé par la Banque Mondiale, a jugé indispensable de faire un état des acquis des recherches scientifiques sur l’environnement malgache. Sous la responsabilité du Centre National de Recherches sur l’Environnement malgache, les travaux qui ont débuté en 1993, ont permis de faire l’inventaire des publications et recherches dans ce vaste domaine, aussi bien dans la Grande ne que dans les centres de documentation importants à travers le monde. Une banque de données a pu être mise en place, elle est susceptible d’alimenter un tableau de bord de l’environnement malgache. Par une approche systémique et géographique, les références ont été intégrées dans la banque de données en fonction de 5 thèmes : << milieu naturel )), (( système aquatique ))(excepté le domaine halieutique), (< système aérien D, << florehégétation B, faune )>.Les premiers résultats mettent en évidence les domaines et les spécialités insuflisamment couverts par les recherches et la nécessaire réactualisation des données acquises. Cet outil, unique et réclamé aussi bien par les chercheurs que par les opérateurs désirant intervenir dans le domaine environnemental à Madagascar nécessite une mise àjour régulière et un enrichissement progressif, en particulier par le biais d’échanges et d‘informations.

MOTS-CLES.- banque de données - environnement - recherche - flore - faune - Madagascar

In: W.R LOURENçO (Cd.) Editions de I’ORSTOM, Paris

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576 J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHARTNORO

INTRODUCTION

Dans le cadre du Programme environnemental phase 1 @El) du Plan d'Action Environnementale (PM) à Madagascar, l'Office National de l'Environnement (ONE), appuyé par la Banque Mondiale, a jugé indispensable de faire un état des acquis des recherches scientifiques sur l'environnement malgache. Un des objectifs est de proposer une orientation à la recherche environnementale, une des sept composantes du PAE (bénéficiant de 15% du budget du PE1). Des experts et consultants encadrés par le Centre National de Recherches sur l'Environnement (CNRE) ont dressé le Bilan des Recherches Environnementales Terrestres (BRET) et ont m i s en place une Banque de Données sur l'Environnement Malgache (BDEM), susceptible d'alimenter un Tableau de Bord Environnemental (TBE). Les thèmes retenus ont été regroupés et constituent les volets de la BDEM : Milieux Naturels, Système Aquatique (en excluant pour le moment le domaine halieutique), Système Aérien, FloreNégétation, Faune. Ces deux derniers intéressent en particulier la biogéographie de Madagascar. Mais l'approche systémique favorisée par la banque de données, permet d'intégrer l'environnement de la faune et de la flore malgache. Un rapport y afférent, outre les points forts constatés, a mis en évidence les domaines thématiques et géographiques insuffisamment couverts par les recherches,.et a proposé une orientation compatible à la mise en oeuvre de la politique environnementale malgache.

Cet outil, réclamé tant par les chercheurs que par les opérateurs voulant travailler ou intervenir dans le domaine environnemental à Madagascar, nécessite une mise àjour régulière et un enrichissement progressif, en particulier par le biais des échanges et des informations.

POURQUOI CE BILAN?

L'idée avait rapidement germé lors de concertations, aussi bien à l'échelle locale qu'au niveau international, car il n'est pas toujours aisé de savoir où se trouvent les informations susceptibles d'intéresser les chercheurs et les opérateurs qui travaillent dans ce domaine. Certains centres sont très connus, mais d'autres mériteraient d'attirer l'attention. Souvent les mêmes travaux sont effectués, à quelques années de distance, sans tenir compte de ce qui est déjà pa ru...U. y a donc un besoin évident de faire connaître et de coordonner les recherches dans un si vaste domaine où chacun peut y trouver son intérêt. Ainsi, trois objectifs principaux ont été proposés :

LES OBJECTIFS

L'inventaire analytique des études et recherches en vue d'une bonne connaissance du patrimoine naturel terrestre et de l'orientation de la recherche environnementale. La mise à disposition de ces données aux utilisateurs, quelle que soit leur sensibilité environnementale : enseignants, chercheurs, étudiants, agents d'exécution (associations gouvernementales, ONG, aménageurs et opérateurs économiques), les décideurs et les autorités administratives, les touristes et le public en général. La création d'une Banque de Données sur l'Environnement Malgache (BDEM) répond dans la mesure du possible à ce souci et contribue à la valorisation des résultats de recherche.

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BANQUE DE DONNEES 577

TABLEAU 1 :LISTE DES THEMES ET SOUS-THEMES PAR VOLET

FAUNE (FA)

THEMES ?édologie

Zéologie

Séomorphologie

Biogéographie

Géographie générale

Masses d’air

Précipitations

Vent

Insolation

Cyclone

Lacs et étangs

Fleuves et rivières

Eaux souterraines

Eaux côtières

Aménagement hydroélectrique

Aménagement hydraulique Botanique systématique

Ecologie

Biologie végétale

Productions végétales et ressources naturelles

Systématique,

Faune nuisible

Protection

Biologie

Paléontologie

SOUS-THEMES ?édogenèse 1 mécanique du sol 1 agropédologie 1 dégradation 1 conservation 1 restauration

paléontologie 1 pétrographie 1 minéralogie 1 géophysique 1 géochimie 1 tectonique 1 stratigraphie

morphologie 1 modelé 1 topographie 1 régions naturelles

Typologie des milieux 1 Ecosystèmes terrestres / Dynamique de biocénoses 1 Dégradation 1 Désertification 1 Protection, restauration des milieux 1 reconstitution environnementale

Topographie 1 Paléogéographie / Paléoclimatologie 1 Organisation de l’espace Température 1 humidité 1 sécheresse 1 dépression / anticyclone 1

pluies 1 grêle 1 gelée 1 précipitations occultes 1 pluies provoquées

mousson 1 alizé 1 foehn 1 brises

durée 1 évaporation

cyclogenèse 1 pluies 1 vents 1 trajectoires 1 dégâts I mesures Qualité des eaux 1 ressources biologiques 1 régime, hydrographie

idem

idem

idem

idem+ impact sur l’environnement

idem + impact sur l’environnement Inventaire floristique 1 Etudes taxonomiques

Auto-écologie 1 Synécologie

Morphologie 1 Anatomie 1 Cytologie 1 Physiologie

Agriculture / Foresterie 1 Ethnobotanique 1 Phytochimie Pour chaque t h h e : Primates 1 Insectivores 1 Rongeurs 1 Carnivores 1 Chiroptères 1 Potamochères 1 Insectes 1 Amphibiens 1 Reptiles 1 Arachnides 1 Vers (Helminthes) 1 Mollusques 1 Myriapodes 1 Crustacés 1 Protozoaires et autres parasites 1 Oiseaux 1 Poissons 1 autres Mammifees 1 Faune endogée 1 Nature

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578 J.-M. HOEBLICH & RASOLOFO"NOR0

Une meilleure gestion des ressources naturelles au service du développement est le corollaire des points précédents.

MATERIEL ET METHODES

La BDEM est informatisée. Le logiciel pour la base de données est PARADOX 4.5 (sous Windows) qui procède du principe du tableur, mais qui pourrait enregistrer des informations scannérisées. Ce logiciel est prévu pour être couplé à un Système d'Informations Géographiques pour pouvoir visualiser et spatialiser les informations environnementales. Un manuel et un accès simplifié permettent d'accéder à différents niveaux d'informations, selon l'utilisateur. Pour le moment, elle est localisée au CNRE (Antananarivo), mais une mise en réseau a été envisagée, du moins au niveau du P m .

La méthodologie appliquée comprend trois étapes: - la conception et la mise en place de la BDEM compte tenu des résultats des

enquêtes et consultations auprès de différents types de banques ou bases de données dans le pays et à l'étranger,

- collecte de données, relatives aux thèmes d6Eis par chaque volet, à l'aide de fiches de prospection et de bordereaux de saisie, dans divers sites documentaires, préalablement contactés et listés, sis aussi bien dans l'île qu'à l'extérieur. Ces fiches respectent les normes reconnues par un grand nombre de centres de documentations,

- travaux informatiques nécessaires à la mise à disposition aux utilisateurs des données collectées ( saisie, validation, mise au point des techniques d'interrogation).

Les données se présentent sous forme de références bibliographiques avec 70 champs d'indexation, relatifs aux types et niveaux de données (documents, titres, auteurs, dates, état ...), leurs sites détenteurs, les régions concernées, les sujets traités, les résumés, les remarques faites par les consultants (points forts et lacunes).

LES RESULTATS

&PFUZ"TION DE L'INFORMATION

Les informations sont nombreuses et ici, il n'est pas question d'extraire toutes les informations, mais il est déjà possible de faire les constatations suivantes :

D'une manière générale, la recherche environnementale sensu stricto est très limitée, comme on peut s'en douter, puisque ce terme n'a fait son entrée dans les sciences que récemment. Mais la recherche sur l'environnement a existé depuis longtemps, associée à d'autres recherches. Souvent sous le terme cad re général, milieu, géographie)), etc.. se profilent des notions environnementales. Cet etat de fait a entraîné une relecture de certains vieux documents, comme par exemple les anciennes notices géologiques. et la nécessité de prospecter un peu partout.

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BANQUE DE DONNEES 579

Les références identifiées en octobre 1994 s'élevaient à 29774 inventoriées et 11 121 indexées (HOEBLICH & RASOLOFOHARINORO, 1994). Cela représente un travail considérable, sachant que pour chaque référence, plus de 70 informations doivent être saisies ... U faut supprimer les doublons relativement nombreux, surtout entre les informations récupérées de l'étranger et les plus facilement accessibles dans le pays.

Les résultats sont très variables d'un volet à l'autre. La faune et la flore représentent plus de la moitié des références, ceci, en raison de la grande part de la systématique propre à ces deux volets, d'oh l'intérêt de cette BDEM pour la recherche biogéographique à Madagascar.

Les sites détenteurs d'informations sur l'environnement sont nombreux, aussi bien à Madagascar que dans les autres pays prospectés. Ainsi à Madagascar les références sur la flore sont concentrées dans un nombre moins important de sites (37 sites) que pour celles sur la faune (5 1). Pour le nombre de références, c'est la flore qui en possède le plus , pratiquement le tiers du total, alors que la faune, ne représente qu'un cinquième.

Les documents identifiés sont essentiellement sur support papier (livres, thèses, mémoires, articles de périodiques...). Les autres supports sont par ordre décroissant : les disquettes provenant généralement de centres documentaires importants (Muséum d'Histoire Naturelle, ORSTOM, BDPA, bibliothèques universitaires,. . .) les microfiches (à Madagascar), films et microfilms(WWF, Bibliothèque universitaire de Tananarive) les cassettes et les diapositives( WWF, UNESCO, ...) Ces derniers documents intéressants, certes font partie d'un système qui mériterait une attention particulière, mais ils restent difficiles à exploiter d'une manière scientifique, car ils sont le plus souvent utilisés à des fins médiatiques. Pour les documents sur papier, il faut noter que leur accessibilité est souvent bien limitée, car dans l'ensemble, plus de 90% des documents sont exclus du prêt, même s'il ne sont que rarement confidentiels : bon nombre d'ouvrages n'existent qu'en très peu d'exemplaires, ce qui ne permet que la consultation dans les bibliothèques elles-mêmes. De plus sur Madagascar, les CD-ROM sont encore très rares et ne se limitent qu'à des références et non à des textes. Une particularité de la banque de données a été de référencer une bonne partie de la dittérature grise>> (mémoires, études, travaux non identifiés habituellement) qui servent de base à des articles plus synthétiques ou des ouvrages généraux (38,4% du total des références). Les. articles et tirés-à-part de périodiques représentent 29,4% de la production, contre 16,8% pour les ouvrages ou monographies et seulement 13,2% pour les thèses, mémoires et autres manifestations scientifiques (colloques, séminaires), c'est à dire la littérature la mieux connue en principe. On peut 'déjà en déduire que la littérature scientifique sur Madagascar n'est réellement connue qu'à travers certains ouvrages incontournable, mais pas toujours représentatifs de la recherche fondamentale. Cette faible accessibilité des résultats de recherches est une des contraintes à leur diffusion nationale et internationale.

Les périodes de recherches peuvent se limiter à cinq tranches que l'on peut faire correspondre à l'histoire politique de la Grande Ile. Les années 1930 marquent une charnière pour l'époque coloniale ; suit la période 1960-1972, correspondant à la Première République. La Seconde République peut être divisée en deux : de 1972 à 1982 et de 1982 à nos jours (pour le moment, la Troisième République est trop récente pour être significative dans les chiffres). Entre 1972 et 1982, il y eut une forte baisse de la production d'ouvrages en relation avec la fermeture de centres de recherche (ORSTOM, IRfW, CTFT,. . .) et le départ de chercheurs étrangers. Après 1982, une reprise certaine s'est amorcée.

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J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHARINORO

s

1 I t 1 1

Avant 1930 1930-60 1960-72 197262 198294

+MN *AE d r A Q +FV +FA

Si d’une manière générale, les auteurs fiançais dominent dans la recherche effectuée sur la nature malgache, de tout temps, et quels que soient les domaines d’études, ils interviennent davantage pour la faune (753%) que pour la végétation(73,3%). Mais la part des auteurs fiançais tend à diminuer constamment, car de 96% au début de la colonisation, elle arrive actuellement à 5 1% tous volets confondus. Parallèlement, on assiste à une participation croissante des autres étrangers (Anglais, Allemands, Suisses,. . .) de 3,5% pendant la période coloniale à 20,1% actuellement. Ce fait atteste un intérêt grandissant pour la nature malgache chez les chercheurs. Le plus spectaculaire est la contribution des nationaux. qui, de 0% avant 1930, passe à 28,7% de nos jours; et ceci dans tous les domaines, même si le volet ((systèmes aériens)) et ((flore-végétatiom sont les plus concernés. Il est à noter cependant que la langue de recherche la plus utilisée demeure le fiançais pour environ 85% des références.

ETAT DES CONNAISSANCES S U R L’ENVIROM\TEMENT A MADAGASCAR

Les connaissances sur l’environnement malgache sont regroupées par thème et par région.

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BANQUE DE DONNEES 581

Le bilan thématique

Ce bilan permet de dégager précisément certains points : - la grande diversité des thèmes : on peut retenir en gros 25 thèmes (sur 115

proposés souvent disparates). Dans l'ensemble, ces thèmes portent sur l'inventaire, l'écologie, la répartition, la dynamique et ses problèmes, les formations (végétales en particulier);

- l'aspect plus fondamental qu'appliqué des recherches : la grande majorité de celles-ci porte soit sur la biodiversité dans sa globalité (richesse floristique, faunistique, ressources en eau,. . .), soit sur une ou quelques espèces (anatomie, physiologie,. . .) ; pour les sciences de la terre, les éléments sont parfois pris séparément (roches granitlques, sols ferrallitiques,. . .). En effet, les recherches sont dans l'ensemble d'obédience universitaire;

- des travaux plus descriptifs qu'analytiques : ils privilégient l'inventaire et la systématique, parfois l'écologie des espèces ou éléments étudiés. Ces travaux sont nécessairement ponctuels, localisés;

- la discontinuité des thèmes dans le temps (voir figure) : Chaque volet n'entraîne pas un même intérêt suivant les périodes : par exemple dans les années 1960 les recherches sur la flore étaient de loin plus nombreuses que pour la faune, phénomène qui s'est nettement inversé après 1982. Avant l'indépendance, la systématique faunistique, alors qu'après 1960 c'est surtout la protection qui prévaut. Dans l'ensemble les travaux récents paraissent plus sensibles aux problèmes environnementaux et intègrent davantage les relations entre les milieux, les êtres vivants et leurs activités.

Le bilan géographique

Certes les études générales sur Madagascar ne manquent pas, avec 45,4% des références tous volets confondus et il s'agit surtout de références anciennes qui permettent des études diachroniques révélatrices. Mais dans le pays, certaines zones d'études sont privilégiées.

- L'Est intéresse les chercheurs à plus d'un titre : son étirement longitudinal face aux alizés présente un climat tropical humide, favorable à un équilibre physico-biologique remarquable (exubérance végétale, richesse faunistique) mais c'est également une région malgache à problèmes majeurs avec risques d'ordre écologique (cyclones, érosion, dbforestation) et biologique (menace d'extinction d'espèces). Les localités les plus cernées par les études sont les grandes zones agricoles (Lac Alaotra, Moramanga, Ivoloina), les domaines forestiers, aussi bien les forêts littorales que celles de transition (Périnet/Andasibe) et également les milieux aquatiques comme les lacs, les stations piscicoles ou certaines rivières.

- Le Centre présente une situation assez contradictoire : s'il est bien étudié pour les milieux naturels et la climatologie, il l'est moins pour la florehégétation et surtout pour la faune. En effet, la pauvreté relative en faune terrestre liée à la déforestation, aux aménagements hydro-agricoles et urbains, à l'installation dense de la population explique le peu d'intérêt porté par les spécialistes en faune. Il est cependant prouvé que des espèces ne sont pas encore inventoriées.

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- Le Sud attire les chercheurs par son originalité. Sa diversité écologique et biologique, liée à l'existence d'un domaine semi-aride enclavé dans un domaine tropical humide (Côte-Est) et un domaine tropical sec (Ouest), alliée à un environnement socio- économique assez différent du reste de Madagascar, constitue autant d'attraits que de contraintes. Les formations et productions végétales y sont particulièrement étudiées ainsi que les surfaces forestières (bush et fourré à épineux) avec une cristallisation autour des aires protégées de Berenty, Bezaha-Mahafaly ou Andohahela, sans oublier les vallées fluviales.

- Par contre, l'Ouest et le Nord sont des régions les moins étudiées de l'île, aussi bien globalement que spécifiquement. Les raisons qui peuvent être avancées peuvent se résumer aux difficultés d'accès en raison de l'éloignement et au mauvais état des infrastructures de communication. Pourtant, ce ne sont pas les régions les moins riches en biodiversité. Pour l'ouest, on peut exclure les aires forestières de l'Ankarafantsika, d'hpijoroa et du Bemaraha mieux étudiées, alors que le Nord est la région la plus marginalisée en matière de recherche, un peu moins pour la faune (8,8% du total) que pour la florehégétation (7,4% du total). Bien des aspects demeurent peu ou pas étudiés, comme les productions animales et végétales, la protection, la conservation des espèces et même l'inventaire systématique.

QUELQUES DONNEES SPECIFIQUES AUX VOLETS SPECIALEMENT LIES A LA BIOGEOGRAPHIE

Flore - Végétation

La compilation des résultats a mis en évidence une évolution dans le temps en fonction des dates de publication, des thèmes traités d'une part et de leur fréquence d'autre part.

L'époque précoloniale et la première moitié de la colonisation peuvent être considérées comme phase d'exploitation. Les thèmes majeurs étudiés étaient alors les inventaires floristiques, la biogéographie, l'exploitation des ressources naturelles (caoutchouc, latex), l'introduction d'espèces pour des cultures de rente (cacao, vanille, girofle, café) ainsi que des guides culturaux sur les plantes alimentaires autres que le riz. Les ouvrages datant de cette période présentent une valeur inestimable. Ces archives uniques donnent des informations sur l'environnement malgache de l'époque et la comparaison avec les écosystèmes actuels montrent un net recul du couvert forestier originel ainsi que son évolution en formations végétales secondaires de plus en plus dégradées.

De la fin de la colonisation jusqu'en 1970, les études sont moins exhaustives et les thèmes majeurs poursuivent la voie de la première période. Vers 1950, les activités de recherches implantées dans le pays ont commencé à fournir des résultats pour cinq thèmes principaux :

- le maintien de l'équilibre du milieu naturel : conservation des eaux, du sol, agroforesterie

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BANQUE DE DONNEES 583

REPARTIiTlON DES REFERENCES PAR THEME ET PAR REGlON "FAUNE"

Figure 2 3 4 I Th NTSIRANANA

46,4% - Madagascar 28x

4

1 5,2% - 40%

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- les forêts naturelles et plantées, principalement la connaissance de ces milieux et

- les recherches pour l'amélioration génétique des essences forestières - les produits forestiers et leur technologie - l'exploitation des ressources piscicoles. Les dernières décennies (de 1970 à nos jours) sont une période de mise en place de

nouvelles structures après le départ des chercheurs fiançais ayant travaillé dans les instituts de recherche. Dans les nouveaux centres de recherche nationaux (CNRE, FOFIFA-CENRADERU, DRFP) les thèmes de recherche s'orientent vers la recherche appliquée : la sylviculture et foresterie, l'agroforesterie, l'ethnobotanique avec une prospection régionale et identification de nouvelles plantes. Dans les départements universitaires, la recherche aborde davantage les études écologiques et phytosociologiques des écosystèmes malgaches, tout en se penchant sur les exigences écologiques des espèces. Les études phytochimiques connaissent également un certain intérêt, en vue de la valorisation des ressources naturelles. A travers ces travaux, souvent d'une manière indirecte, il y a eu une remise àjour de la connaissance systématique de la flore malgache et une meilleure appréciation des écosystèmes naturels ainsi que des menaces sur ces derniers. Mais les lacunes sont nombreuses : l'inventaire systématique est loin d'are achevé et n'intéresse pius pour iui seul ; il y a peu de références ayant trait directement à l'environnement, notion, faut-il le rappeler, récente en ces termes. Malgré une sensibilisation assez forte, peu d'études ont porté sur les espèces menacées de disparition, tout comme les applications pour les études d'impact liées aux grands travaux d'aménagement, à l'utilisation de produits chimiques, à l'exploitation irrationnelle des ressources naturelles.

les techniques d'aménagement ;

La Faune

L'analyse des références relatives aux groupes d'animaux étudiés révèle que certains le sont plus que d'autres. La majorité des documents concernant la faune malgache porte depuis longtemps sur la description, la systématique, l'inventaire et la répartition géographique. Viennent ensuite la biologie, l'écologie et l'étude des comportements. Un thème particulier a attiré certains chercheurs, à savoir la faune nuisible, les dégâts et la lutte contre cette faune. Les préoccupations sur la sensibilisation à la protection et la conservation de la nature n'apparaissent que tardivement mais prennent une place de plus en plus importante. Par contre pour la paléontologie, les subfossiles et fossiles, les références sont peu nombreuses.

Les documents anciens portent surtout sur les descriptions et la systématique, alors que les plus récents privilégient la biologie et la conservation des espèces. Les groupes animaux les plus étudiés sont les Insectes (44,7% des documents) en particulier pour la faune nuisible avec les ravageurs de cultures et les vecteurs de maladies. Viennent ensuite les Mammifères où les Lémuriens occupent une place prépondérante (12,6% des documents) et sont mieux connus (biologie, écologie, éthologie et protection). Les Oiseaux et les Reptiles ne représentent chacun que 7% du total avec toujours une prédominance de la systématique et de la biologie. Les lacunes pour la faune malgache sont nombreuses: les Amphibiens, les Mollusques, les Crustacés, les Batraciens sont très peu étudiés, bien que certaines espèces sont réputées utiles et/ou menacées. Les

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recherches in situ sur l’écologie et l’éthologie des espèces animales sont insuffisantes; la quasi-absence de données sur les stocks ou les capacités de régénération des espèces, notamment celles qui sont actuellement commercialisées, a été maintes fois déplorée.

Le volet e milieux naturels >> et les autres volets

Ce volet comporte un grand nombre d’informations susceptibles d’intéresser la biogéographie et un sous-thème développe plus particulièrement certains de ces aspects : la typologie des milieux, les écosystèmes terrestres, la dynamique des biocénoses, la dégradation, la désertification, la protection et la restauration des milieux, ainsi que la reconstitution environnementale. Les autres sous-thèmes, pédologie, géologie, géomorphologie, géographie générale peuvent être utiles dans le cadre d’une étude du milieu pour une espèce ou un écosystème. L’analyse des références permet de dégager des descriptions détaillées et souvent illustrées par des cartes et graphiques et une grande diversité des domaines embrassés, donnant une vision globale et évolutive des milieux naturels et une approche environnementaliste plus confirmée. La biogéographie reste malgré tout un parent pauvre, par rapport à la géologie, la géomorphologie et surtout la pédologie qui représente à elle seule 30% des documents. Bon nombre d’ouvrages sont relativement anciens et il faut noter l’insuffisance de données diachroniques qui permettraient de mieux suivre l’évolution et la dégradation des milieux.

Pour le volet <<systèmes aquatiques)), la faune et la flore sont enregistrées dans le sous-thème << ressources biologiques D , qui regroupe les travaux sur la biologie, la biotypologie et la biogéographie propres à ces milieux. L’hydrobiologie est presque exclusivement consacrée à l’étude des poissons et il y a un recoupement avec la faune ainsi que la florehégétation dans une moindre mesure.

DISCUSSION

Il faut reconnaître des limites à la BDEM, en particulier pour les thèmes de recherche eux-mêmes.

- L’orientation de cette BDEM ne répond pas tout à fait au terme <<biogéographie>> mais à celui <<d’environnement>> qui est plus vaste et devrait cependant englober le premier, tout en laissant de côté certains travaux trop spécialisés. Les résumés et études critiques sont rédigés dans cet esprit

- Oh arrêter les investigations? Il a fallu se poser la question pour faire fonctionner cette BDEM, dont l’optique est plus envlronnementaliste. La présence et les comportements d’un lémurien est intéressante à connaître, si l’on veut définir et préserver la biodiversité. Mais est-il indispensable pour la BDEM de prendre en compte un article parlant de la longueur de ses phalanges?

- La fiabilité de la BDEM n’est pas à mettre en cause, étant donné que la collecte et l’analyse ont été faites par des spécialistes. Cependant, il s’agit essentiellement de références bibliographiques assorties de résumés et de commentaires orientés vers l’environnement et non des données exhaustives sur les résultats de recherches sur telle ou telle autre espèce.

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REPARTITION DES REFERENCES PAR ET PAR REGLON "MILLE'UX NAT'URELS"

Figure 3 35% 4 Nord

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- Les thèmes et sous thèmes sont définis à partir des documents consultés, ils peuvent donc évoluer en fonction des consultations ultérieures nécessaires pour la mise à jour et l'enrichissement. C'est un système ouvert.

Cette BDEM n'est pas achevée et les résultats restent provisoires. Comme dans toute banque de données, les travaux se poursuivent au fil des jours et des recherches. Certains centres devraient être encore étudiés et les omissions les plus flagrantes ne peuvent être révélées que par des utilisateurs avertis.

A l'étranger, il n'a pas été possible de recueillir les informations sur Madagascar dans tous les pays. Par exemple au Japon, il existe des centres qui s'intéressent , au moins récemment, à Madagascar et qui doivent posséder des information en biogéographie. Par ordre décroissant, ont été prospectés la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, et plus ponctuellement d'autres pays (Suisse, Allemagne,. ..).

Si les ouvrages sont repérés dans leur lieu, leur accessibilité n'en demeure pas moins limitée - comme cela a kté dit auparavant - sans oublier la rétention d'information par certains centres de documentation.

Cependant, cette BDEM présente un certain nombre d'avantages comme la centralisation des références d'informations sur l'environnement, la localisation des données (accessibilité et facilités) les sujets et les régions étudiés.

Ce bilan des recherches environnementales terrestres à Madagascar (BRET) est une source bibliographique et documentaire bienvenue, tant pour les chercheurs que les opérateurs qui veulent travailler dans le domaine environnemental en général et en biogéographie en particulier. Cet inventaire permettra aussi de réactualiser certaines références parfiois méconnues sans nécessairement reprendre l'étude ou le protocole à zéro. Il assure, avec un minimum d'exhaustivité, les éléments de base pour orienter les recherches environnementales à venir. Une mise en réseau est à envisager dans un avenir proche, tant dans le pays qu'avec certains centres de recherche à travers le monde.

CONCLUSION

Si en apparence, l'environnement malgache pardit assez bien connu, lorsqu'on se base sur le nombre de références et leur répartition par thème et par région, et si le domaine biogéographique a été traité depuis des décennies, voire quelques siècles d'après les premiers ouvrages des naturalistes, les recherches sont surtout fondamentales, plus descriptives qu'analytiques et les aspects généraux de l'île prédominent dans les travaux, tous volets confondus. Il y a eu jusqu'à présent un certain déséquilibre dans le choix des zones de recherche, et sur les espèces ou les milieux, nécessitant une véritable politique et relance des recherches biogéographiques en tenant compte de ce qui est désormais acquis.

REMERCIEMENTS

Nos remerciements vont à l'Office National de l'Environnement et à la Banque Mondiale qui ont soutenu et financé cette recherche, aux responsables des centres de

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documentation qui ont fourni les informations nécessaires à la création de cette banque de donnees.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

HOEBLICH, J.M. & RASOLOFOHARINORO, 1994. Bilan des recherches environnementales terrestres, CNREYONE, Antananarivo, 79p. et annexes; avec la contribution des responsables des volets ((systèmes aériens)) : Mme Randrianarison Josette, <<système aquatique>> : Mme Ranaivosoa Joséphine, (dlorehégétatiom : Mme Rajeriarison Charlotte, <(faune)> : M. Rakotondravony Daniel