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Actu nati onale Sommaire Edit o Actualités Nationales Actualités réglementaires page 2 Vin bio, viandes bio, perspectives de marché page 3 Actualités Régionales Actions OPABA et formations page 4 Les pionniers de la bio page 5 Infos filières et retour sur l’AG page 6 Maître Corbeau… page 7 Technique En savoir plus sur la flavescence dorée page 8 Fermoscopie : Les Jardins de la Montagne Verte page 9 Agenda page 11 Annonces page 12 Bulletin N° 22 / Juin 2014 Tél. 03 89 24 45 35 Email : [email protected] www.opaba.org La bio alsacienne orpheline Raymond Durr est décédé le 30 mars dernier, c’est avec une profonde tristesse que nous l’avons appris. Après des études d’ingénieur agronome et un passage professionnel en laiterie, au début des années 80, Raymond a choisi le retour à l’agriculture, vers un modèle agricole pas très dans l’air du temps de cette époque, mais vers quelque chose qui serait capable de respecter son environnement naturel, le fragile Ried Alsacien, mais aussi toute la dimension humaine liée à cette activité. Il a choisi la voie de l’agriculture biologique et repris la petite ferme et les 8 vaches de ses parents, pour la consolider, en portant le cheptel à 60 laitières et en transformant tout le lait en yaourts et en fromages bio. Son engagement pour l’agriculture biologique a été immédiat et total. En bon humaniste, Raymond avait besoin de partager sa passion, et avec l’appui de la poignée d’agriculteurs et de convaincus à l’agriculture biologique de l’époque, il a tout mis en œuvre pour développer l’agriculture biologique Alsacienne en cherchant à lui donner des lettres de noblesse. Il créa donc au milieu des années 80 l’OPABA. Son but était de faire reconnaître ce mode de production par le monde politique et fin des années 80, l’OPABA sous son impulsion, présentait une étude au Conseil Régional d’Alsace, alors sous la présidence de Marcel RUDLOF, permettant d’accompagner et de soutenir le développement de l’agriculture biologique Alsacienne. Le train « Bio » était lancé en Alsace ! Raymond a assumé la présidence de l’OPABA jusqu’à la fin des années 90, lorsqu’il a transmis le flambeau à ceux qui l’avaient accompagné dans cette aventure. C’est également à cette période qu’il créa le GIE « A l’Alsace Bio », voyant que la production bio se développait, il fallait bien la commercialiser. Le GIE est par la suite devenu la SARL Alsace Bio qui aujourd’hui, plus qu’hier, met la production alsacienne en scène et crée le lien entre ceux qui produisent et ceux qui consomment. En humaniste, Raymond n’a eu de cesse que de rechercher le bien de tous ceux qui l’entouraient. En homme de foi, Raymond n’a cessé de semer, peu de semences se sont perdues dans les ronces ou dans les épines mais beaucoup ont porté du fruit et rayonnent aujourd’hui autour de nous, ils étaient une poignée il y a plus de 30 ans, nous sommes plusieurs centaines aujourd’hui et ce n’est pas terminé. Merci Raymond. Dany SCHMIDT, Président de l’OPABA

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Actu nationale

Sommaire

Edito

Actualités Nationales Actualités réglementaires page 2Vin bio, viandes bio, perspectives de marché page 3Actualités RégionalesActions OPABA et formations page 4Les pionniers de la bio page 5Infos filières et retour sur l’AG page 6

Maître Corbeau… page 7

Technique En savoir plus sur la flavescence dorée page 8Fermoscopie : Les Jardins de la Montagne Verte page 9Agenda page 11Annonces page 12

Bulletin N° 22 / Juin 2014

Tél. 03 89 24 45 35Email : [email protected]

www.opaba.org

La bio alsacienne orphelineRaymond Durr est décédé le 30 mars dernier, c’est avec une profonde tristesse que nous l’avons appris.Après des études d’ingénieur agronome et un passage professionnel en laiterie, au début des années 80, Raymond a choisi le retour à l’agriculture, vers un modèle agricole pas très dans l’air du temps de cette époque, mais vers quelque chose qui serait capable de respecter son environnement naturel, le fragile Ried Alsacien, mais aussi toute la dimension humaine liée à cette activité.Il a choisi la voie de l’agriculture biologique et repris la petite ferme et les 8 vaches de ses parents, pour la consolider, en portant le cheptel à 60 laitières et en transformant tout le lait en yaourts et en fromages bio.Son engagement pour l’agriculture biologique a été immédiat et total. En bon humaniste, Raymond avait besoin de partager sa passion, et avec l’appui de la poignée d’agriculteurs et de convaincus à l’agriculture biologique de l’époque, il a tout mis en œuvre pour développer l’agriculture biologique Alsacienne en cherchant à lui donner des lettres de noblesse. Il créa donc au milieu des années 80 l’OPABA.Son but était de faire reconnaître ce mode de production par le monde politique et fin des années 80, l’OPABA sous son impulsion, présentait une étude au Conseil Régional d’Alsace, alors sous la présidence de Marcel RUDLOF, permettant d’accompagner et de soutenir le développement de l’agriculture biologique Alsacienne. Le train « Bio » était lancé en Alsace !Raymond a assumé la présidence de l’OPABA jusqu’à la fin des années 90, lorsqu’il a transmis le flambeau à ceux qui l’avaient accompagné dans cette aventure. C’est également à cette période qu’il créa le GIE « A l’Alsace Bio », voyant que la production bio se développait, il fallait bien la commercialiser.Le GIE est par la suite devenu la SARL Alsace Bio qui aujourd’hui, plus qu’hier, met la production alsacienne en scène et crée le lien entre ceux qui produisent et ceux qui consomment.En humaniste, Raymond n’a eu de cesse que de rechercher le bien de tous ceux qui l’entouraient. En homme de foi, Raymond n’a cessé de semer, peu de semences se sont perdues dans les ronces ou dans les épines mais beaucoup ont porté du fruit et rayonnent aujourd’hui autour de nous, ils étaient une poignée il y a plus de 30 ans, nous sommes plusieurs centaines aujourd’hui et ce n’est pas terminé.Merci Raymond. Dany SCHMIDT, Président de l’OPABA

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2 - S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014

Actu nationale

Le Conseil d’Etat a rejeté les référés de suspension formés par une association de producteurs de maïs et par deux exploitants agricoles contre l’arrêté du 14 mars 2014 interdisant la commercialisation, l’utilisation et la culture du maïs génétiquement modifié MON 810.Le juge des référés a estimé que les plaignants ne justifiaient pas d’une situation d’urgence, l’une des conditions qui doit être impérativement remplie pour que le juge suspende l’exécution d’une décision administrative. Il a en particulier estimé que l’arrêté ne portait pas une atteinte

OGM : pas de suspension de l’arrêté, du maïs fauché et une Loi votée !

grave et immédiate à la situation économique des requérants et de la filière, la culture du maïs MON 810 ne représentant qu’une place très réduite des cultures.Le caractère d’urgence ayant été écarté, le jugement de l’affaire au fond va maintenant prendre le relais.En marge de ce combat juridique, deux producteurs avaient annoncé avoir semé du maïs OGM cette année. Les parcelles de l’un ont été arrachées vendredi 2 mai par des faucheurs et un communiqué de presse conjoint des Ministères de l’agriculture et de l’écologie a annoncé que les parcelles de l’autre

seraient détruites si les analyses en cours confirmaient leur caractère OGM. A noter que ce communiqué de presse inter-ministériel évoque l’action des faucheurs sans la dénoncer, ce qui est une première.Pendant ce temps, les débats sur la Loi interdisant la culture de l’ensemble des maïs OGM en France avancent. Après les députés, les sénateurs ont définitivement voté lundi 5 mai en faveur d’une proposition de loi socialiste interdisant la culture du maïs transgénique en France.

Joseph WEISSBART, OPABA Source FNAB

Substance de base :

le dossier prêle enfin approuvé par l’Europe !Depuis 2007, l’ITAB monte des dossiers étayés en vue de l’approbation de substances de base pour satisfaire à la réglementation européenne sur les Substances de base (succédant au concept des « produits Naturels peu préoccupants » PNPP).

Les premiers dossiers évalués ont été soumis au vote de l’Europe le 20 mars 2014. Nous avons le plaisir de voir notre travail récompensé par l’approbation du dossier Prêle (Equisetum arvense).

L’ITAB poursuit son travail sur les nombreux autres dossiers en cours.

Source : Nouvelles de l’ITAB Mai 2014

Les annexes I (liste des engrais et amendements) et II (pesticides) du règlement européen bio ont été modifiées par un texte publié le 8 avril.Du côté des engrais, on note surtout l’ajout des protéines hydrolisées et de la léonardite dans les intrants autorisés, ainsi qu’une clarification de fond sur les digestats de méthanisation.Sur la méthanisation, le nouvel intrant intéressant autorisé dans les méthaniseurs pour pouvoir épandre le digestat sur des terres bio est le fumier. En résumé, on peut dorénavant utiliser sur des terres bio un digestat provenant d’unités de méthanisation ayant reçu : des végétaux, des déchets ménagers (sous conditions de tri à la source), des lisiers, des fumiers et d’autres sous-produits animaux (sang, sabot, corne, guano, plumes, etc). Ce n’est pas nouveau, les fumiers et lisiers peuvent provenir d’élevages conventionnels, mais pas d’exploitations « industrielles » (animaux ne sortant pas et n’ayant aucune surface fourragère) ; et ce critère s’applique également aux

autres sous-produits animaux (sang, sabot, etc), qui ne doivent pas provenir d’unités industrielles.Dans tous les cas, le digestat ne peut pas être épandu sur les parties comestibles des plantes.Concernant les produits phytosanitaires, on peut noter l’introduction de la laminarine et du kaolin, contre des ravageurs en en arboriculture, et des répulsifs par odeur d’origine animale ou végétale tels que la graisse de mouton. Afin de s’aligner sur la réglementation générale, certaines substances sont supprimées de l’annexe (la gélatine, la roténone, le phosphate diammonique, l’octanoate de cuivre, l’alun de potassium, les huiles minérales et le permanganate de potassium) ou limitées dans leurs usages (polysulfure de calcium uniquement en fongicide). En revanche, bien qu’ils ne soient plus autorisés à l’heure actuelle en tant que produits phytosanitaires, la cire d’abeille, la lécithine, et le quassia sont maintenus dans l’attente de leur autorisation imminente. Sans cela, elles seront retirées de l’annexe. Hélène Clerc, OPABA

Actualités réglementaires

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S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014 - 3

Actu nationale

SudvinBio a initié une étude Ipsos en Juillet 2013 sur la consommation des vins bio en France. De la consommation au profil des consommateurs, quelques enseignements.

Un marché toujours en croissance1 français sur 3 consomme du vin bio régulièrement ou de temps en temps. Le chiffre d’affaires des vins bio en France est de 413 Millions d’euros, soit +15 % en un an, dans un contexte économique difficile !La préservation de l’environnement est la seconde motivation d’achat, derrière l’origine (comme en conventionnel),

Vin bio, qui sont les consommateurs ?et avant le prix. L’affichage de la certification sur les bouteilles semble donc pertinente pour répondre à cette attente. 73 % des consommateurs de vins bio et 57 % des Français sont ainsi prêts à payer plus cher des produits contribuant à la préservation de l’environnement. Cela se traduit dans le budget consacré : les Français déclarent ainsi dépenser 8,70 € en moyenne pour une bouteille de vin bio pour une consommation quotidienne (6,90 € en conventionnel) et 15,20 € pour une bouteille à offrir (14 € en conventionnel).

Les consommateurs de vin bioDes hommes âgés de plus de 45 ans à

56 %, c’est similaire au conventionnel. 36 % des consommateurs de vin bio sont cadres ou exercent une profession intermédiaire (contre 27 % de l’échantillon global), 32 % disposent de revenus mensuels supérieurs à 3 000 € (contre 25 %) et surtout 35 % ont un diplôme au moins égal à bac + 3 (contre 25 %). A noter une percée chez les 18-24 ans qui représentent 14 % des consommateurs de vin bio, contre 8 % en conventionnel. Ils jugent les vins bio plus authentiques et meilleurs pour la santé. Globalement les consommateurs de vin bio sont plus curieux, épicuriens, mieux informés et se jugent compétents. William Mairesse, OPABA

Une centaine d’acteurs de la filière viandes Bio se sont rencontrés le 27 janvier à Paris sur le thème de la commercialisation en magasins spécialisés.Le bureau d’étude Ecozept a présenté les résultats d’une étude nationale réalisée pour Synabio.Globalement, la gamme commerçialisé par les magasins est composée en moyenne de 22 références : c’est trop peu. La principale préoccupation des magasins est le délai de livraison avant la justification de la traçabilité. Ce constat peut s’expliquer en partie par la méconnaissance de la filière : des formations semblent nécessaires sur l’information mais aussi la promotion et la mise en valeur des produits en magasins.Le CIV a profité de la forte présence des acteurs d’aval dans la salle pour rappeler• les principes fondamentaux de

l’agriculture biologique• les bénéfices de l’élevage sur

l’environnement (émissions de GES vs stockage carbone, prairies filtres pour qualité de l’eau et favorisant la biodiversité),

• l’évolution de la consommation générale des produits carnés (158g par jour) : stagnation voire augmentation sur la charcuterie et

Viandes Bio : un fort potentiel en magasin spécialisé mais des efforts à faire

les produits préparés au détriment de la viande de boucherie.

L’Agence Bio a détaillé le marché spécifique des viandes Bio en magasins spécialisés et les attentes des consommateurs. Globalement, ils souhaitent augmenter leur consommation, mais les prix sont encore élevés. Les consommateurs trouvent la diversité des produits trop faible, le stand ou le rayon « viande bio » peu attractifs. Les consommateurs Bio viennent particulièrement en magasins spécialisés, pour l’épicerie et les boissons. L’origine locale doit être mise en valeur. Les produits les plus recherchés sont :• des produits frais et simples : viande

hachée, saucisses, filets de porcs, jambon cuit, blancs de poulets,…

• des produits courants : beefsteaks à poêler,…

• des produits de saison (ex : grillades)Les consommateurs cherchent également du conseil, de l’information sur les produits et la production.Les magasins spécialisés réussissent en fruits et légumes mais pas en viande face à la GMS. Plusieurs pistes de réponse ont été émises.Au préalable, il faut :• gérer différemment les 2 catégories

de produits (viande fraîche et viande transformée à manger directement ou à réchauffer)

• considérer les menaces (consommateurs Bio plutôt végétariens, logistique compliquée, produits chers et dates courtes, faible diversité) et les opportunités (viande > 25% du CA total en frais, pas d’offre importante en GMS, demande en produits bio et locaux)

En termes de stratégie, les échanges ont permis de montrer qu’en viande Bio en magasin spécialisé, il faut préparer l’offre que l’on veut mettre en avant et donc d’abord,1. connaître la cible des shoppers (logisticiens des familles qui réapprovisionnent, et non « consommateurs ») visée1/3 des foyers français = personne seule1/3 des foyers français = à 21/3 des foyers à +2 pers.2. connaître leurs besoins3. faire sa liste de produits à mettre en magasin, et la tester avant de s’engager sur de plus gros volumes, en fonction de la taille de son rayon, la saisonnalité ou jours de la semaine, la régionalité (offre producteurs), la concurrence, le rôle des produitsTous les détails des interventions seront bientôt en ligne sur le site du Synabio. En tant que magasin ou producteurs, n’hésitez pas à contacter l’OPABA pour approfondir le sujet et les perspectives en région ! Cécile Viriat, OPABA

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4 - S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014

Actu régionale

Restons connectésL’OPABA est amené à vous consulter ou à vous transmettre des informations rapidement sur certains sujets (informations réglementaires, aides, newsletter,…), il est important que nous ayons un e-mail de contact à jour.Nous vous remercions de nous transmettre cet e-mail de liaison à [email protected], notamment si vous ne recevez pas notre newsletter. Les actualités sont également sur www.opaba.org

@C’est un lundi de décembre, par une belle journée froide d’hiver, qu’une dizaine de personnes se sont formées à la gestion et l’amélioration d’un atelier de transformation à la ferme en porc Bio. La diversité des profils en a fait un moment très riche : des recettes de boucher, des astuces d’organisation du travail d’agriculteurs-transformateurs, des rappels réglementaires et sanitaires de l’OPABA et du CGA, des stratégies de commercialisation

Dans le cochon, tout est Bio !

d’une ancienne professionnelle de la communication… tout était réuni. L’accueil sans faille de Lauriane et Charles Durant, avec notamment un apéro charcutier de la ferme, a couronné le tout ! Merci à eux.Le groupe Alsace-Lorraine, ainsi créé depuis 2013 sur la production de porc Bio, poursuit sa route et progresse ensemble. Il se réunira à nouveau en janvier 2014 sur les aspects sanitaires de la production porcine bio. Cécile Viriat, OPABA

Fille d’éleveurs laitiers à Lapoutroie, c’est assez naturellement que j’ai orienté mon parcours dans l’objectif de travailler en relation avec le monde agricole. Souhaitant découvrir des modèles et des techniques agricoles variés, j’ai intégré l’Ecole Nationale d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA), option Agronomie, à Nancy. Très intéressée par les liens existant entre agriculture et développement local, je me suis orientée, depuis un an, vers la spécialisation « Agricultures et Développement des Territoires »,

Stagiaire OPABA et Terre de Liens Alsaceproposée à l’ENSAIA. Etudiante en dernière année, j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage d’une durée de 6 mois, que j’ai choisi de réaliser à l’OPABA et à Terre de Liens Alsace. A partir de mars 2014, je travaillerai essentiellement sur la transmission des fermes bio dans la région. Mes missions consisteront notamment à réaliser une enquête auprès des adhérents de l’OPABA (recensement des cédants et de leurs besoins) et à développer des outils d’accompagnement à la transmission des exploitations. Elsa Bâtot, stagiaire OPABA

Lors de cette nouvelle édition de l’événement, les visiteurs sont venus nombreux déguster les crus biologiques alsaciens présents. Les différents ateliers et conférences présentés au caveau ont séduit le public, depuis l’atelier « comprendre la minéralité des vins » de David Lefebvre à l’atelier « Mariages mets & vins » présenté par le sommelier Lionel Rousseau, pour sa grande première à la manifestation. Le dernier atelier sur les « Crémants bio, bulles au naturel », animé par les vignerons eux-même, a également rencontré son public.

11ème RDV avec les vignerons bio d’AlsaceCette recherche de vins naturels a pu être approchée par la mise en place d’un espace de dégustation avec quelques vins « nature », une expérience à affiner sur une prochaine manifestation.L’OPABA remercie l’ensemble des vignerons participants et les producteurs du marché extérieur pour leur implication dans cet événement qui en fait un moment convivial et important pour communiquer la dynamique du vignoble bio alsacien.

William Mairesse, OPABA

Retrouvez les données sur celui-ci sur : http://www.opaba.org/bioenalsace/agriculture-bio-en-alsace/filieres-bio-alsace

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Actu régionale

S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014 - 5

La commercialisation des produits biologiques en circuits courts se professionnalise. D’une part, elle doit répondre aux attentes de consommateurs exigeants : pas ou peu de contraintes, des offres personnalisées et adaptées à leur rythme de vie, des services afférents. D’autre part, la concurrence est accrue, avec une offre de produits biologiques désormais large tant par les canaux de distribution que par les degrés d’implication proposés. A cela s’ajoute la confusion autour de la notion de circuit court laissant penser au consommateur qu’un

Commercialiser avec efficacité produit local est de qualité, ce qui n’est pas forcément le cas, mais qui étend la concurrence aux circuits courts conventionnels en fort développement.Il est donc important que les producteurs biologiques développent leurs compétences en commercialisation, de la réflexion stratégique à la communication et la vente. Il est nécessaire de réaffirmer les plus-values de la bio et d’adapter les offres proposées aux attentes des consommateurs. Dans ce sens, l’OPABA a proposé en mars dernier 2 formations qui ont rencontré un

beau succès : dynamiser son point de vente bio et fidéliser sa clientèle, gérer un fichier clients et valoriser la bio. D’autres formations seront proposées à l’automne.L’OPABA est en mesure d’accompagner les producteurs ou collectifs de producteurs qui souhaitent débuter ou développer leurs activités en circuits courts, d’évaluer avec eux la pertinence des voies de commercialisation et comment améliorer leur efficacité économique.

William Mairesse, OPABA

En Alsace, de nombreuses fermes sont conduites en bio depuis trois générations. En effet, les premières conversions à l’Agriculture Biologique ont eu lieu dans les années 1950 et 1960. Il est à présent temps de retracer l’histoire de l’Agriculture Biologique en Alsace et de recueillir les témoignages des pionniers et de leurs successeurs.Ce projet porté par l’OPABA permettra à la fois de revenir sur les origines et les sources d’inspiration multiples du bio en Alsace, afin de garder trace des valeurs, des engagements et des actions des pionniers qu’ils soient agriculteurs, transformateurs, distributeurs, « penseurs » ou chercheurs. Mais également de transmettre aux nouvelles générations des éléments de connaissance de leur passé.L’OPABA est à la recherche de tous documents (photos, films, articles de presse, documents d’archives, textes, mémoires…) concernant les pionniers de l’agriculture biologique en Alsace.6 Web-documentaires vont prochainement être mis en ligne sur le site internet de www.opaba.org, le premier est consacré au Domaine Pierre FRICK à Pfaffenheim.Le Domaine Pierre FRICK est lié au vignoble depuis douze générations et soigne aujourd’hui 12 ha de vignes. Il est géré par Jean-Pierre et Chantal FRICK, et leur fils Thomas.

Les pionniers de la bio en Alsace

En 1970, Pierre et Annette FRICK, les parents de Jean-Pierre ont converti le Domaine à la culture biologique, méthode globale pour la santé du sol, des plantes...et des consommateurs.Au début des années 1970, la formation et le conseil en matière d’agriculture biologique étaient rares. Pierre et Annette FRICK ont pu partager leurs expériences avec Henri BANNWARTH, vigneron à Rouffach, et un des premiers « bio » en Alsace. Henri BANNWARTH et la famille FRICK sont par ailleurs co-fondateurs de la foire éco-bio en 1982.Jean-Pierre FRICK raconte « en nous tournant vers la Suisse et l’Allemagne, nous avons découvert la biodynamie et suivi

des formations. Puis nous avons adhéré au syndicat d’Agriculture Biodynamique. Appliquant les préparations bio-dynamiques à partir de 1981, nous avons obtenu la première certification Demeter en 1986. François Boucher, alors le seul conseiller en viticulture biodynamique, nous rendait visite dans le cadre des contrôles-conseils du syndicat de Biodynamie et de Demeter. L’application de cette approche plus globale de la vie du sol et de la vigne préconisée par la biodynamie a transformé notre vignoble et nous a transformés. »

La suite en imagessur www.opaba.org

Caroline Claude-Bronner, OPABA

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6 - S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014

Actu régionale

L’assemblée générale de l’OPABA s’est déroulée le 4 mars à Volgelsheim. L’OPABA y a présenté ses actions et réalisations sur l’année 2013 et les perspectives 2014.Avec 581 fermes certifiées ou en conversion vers l’agriculture biologique fin 2013, l’objectif initial de 530 exploitations en 2013 est bien dépassé et cela représente plus d’un triplement du nombre d’exploitations en 10 ans. Ce sont 29 fermes qui se sont engagées en 2013.Du côté des surfaces, l’Alsace totalise 18 200 hectares de surfaces biologiques soit 5,4 % de la surface agricole alsacienne (4 % national), ce qui reste encore éloigné de l’objectif des 22 000 ha fixé.Le Président Dany Schmidt a exposé le nouveau programme d’actions pour

De nouveaux outils de promotion sont bientôt disponibles : les stop rayons principalement utilisés pour la GMS, des cabas pour vos clients, des

Assemblée générale OPABA

Des fruits et légumes de plus en plus visibles

le développement de l’agriculture biologique en Alsace 2014-2020, un programme qui s’inscrit dans la dynamique de la démarche Nationale « Ambition bio 2017 ». Pour l’Alsace, notre programme commun avec la Chambre d’Agriculture de la Région Alsace (CARA) et co-construit avec les différents partenaires techniques et institutionnels, vise un objectif de 10 % de surfaces agricole bio en 2020. Cela correspond à un doublement du nombre de fermes biologiques et des surfaces pour atteindre 1000 fermes sur 33000 hectares en Alsace.Deux visites ont suivi l’assemblée générale ordinaire, la visite de la Ferme Pulvermühle du Président Dany Schmidt et celle de la structure de commercialisation collective de paniers Saveurs et Fraîcheur bio à WOLFGANTZEN.

coins de caisse pour les cageots en bois ! Pour tous ceux qui souhaitent intégrer la démarche et bénéficier de ces avantages, contacter l’OPABA.

Cherche agriculteur bio pour produire du tabac bioUn marché pérenne et en expansion pour du tabac bio (Virginie), existe en France, avec un engagement de « prix moyen rémunérateur » de la part de l’acheteur.Quelques producteurs produisent déjà du tabac bio en Poitou Charentes et dans le sud de la France.En Alsace, la coopérative ALSATABAC souhaiterait également tester la production de tabac bio en démarrant avec 2 à 3 ha.Les producteurs susceptibles d’être intéressés sont invités à contacter l’OPABA (Joseph WEISSBART).Une réunion d’échange et de présentation sera organisée avec les producteurs intéressés en septembre.

Recherche de céréales et fourragesEn cette fin de saison et avant les prochaines récoltes, certains éleveurs recherchent d’urgence des céréales ou du fourrage pour leur troupeau. Merci de faire rapidement remonter à l’OPABA vos offres.

Le contrôle en viticulture BioVoici quelques unes des non-conformités lors des contrôles qui nous sont parvenus :- non mise à jour de la notification Agence Bio pour la partie « vinification »- non certification du fournisseur de sucre « bio »- absence des analyses de SO2- absence de plans de cave/de nettoyage, fiche de traçabilité/de procédé de vinificationMettez vous à jour avant la vendage : outils d’enregistrement, personnel mobilisé, fournisseurs/prestataires certifiés !

Bientôt une collecte Biolait dans le Haut-RhinDepuis l’étude menée par l’OPABA en 2013, un groupe de producteurs Bio, en conversion et conventionnels s’est constitué pour approfondir la concrétisation d’une collecte Biolait dans le secteur. L’objectif étant d’assurer une valorisation du lait pour les producteurs déjà en Bio mais également d’ouvrir des perspectives aux producteurs conventionnels. Et les perspectives sont bonnes.Une réunion sur les modalités de cette collecte vous est proposée le jeudi 10 juillet à 10 h (lieu encore à définir). Inscrivez-vous auprès de Cécile à l’OPABA et n’hésitez pas diffuser l’information auprès de vos collègues conventionnels du secteur.

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S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014 - 7

Actu régionale

Depuis plusieurs années, les corbeaux font parler d’eux dans la plaine d’Alsace, au point que la FDSEA 67 et la Chambre d’Agriculture ont lancé une enquête en 2013 à laquelle vous avez peut-être répondu : elle a permis de recueillir près de 200 cas de dégâts sur les jeunes plants de maïs (2-3 feuilles). Alain Weissenberger (Chambre d’Agriculture) développe ces résultats : les corbeaux déterrent les plantules à la recherche de la graine en suivant les lignes de semis. Les dégâts se repèrent par les trous de quelques centimètres visibles à l’emplacement des graines ou autour des pieds, s’ils ne sont pas totalement détruits. Mais des attaques sont également observées en cultures légumières. Elles sont très variables selon les secteurs et plus importantes sur les parcelles à proximité d’arbres élevés, dortoirs pour les corbeaux.

« Maître corbeau… »

Valérie Dufour, chercheuse au CNRS à Strasbourg, et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) ont contacté l’OPABA. Valérie Dufour étudie les comportements sociaux, les vocalisations et « l’intelligence » des corvidés. De son côté, la LPO constate que, malgré le nombre de tueries de corbeaux qui augmente chaque année, la population ne diminue pas, ce qui pousse à chercher d’autres solutions pour concilier ces populations d’oiseaux et l’activité agricole en Alsace.

Le CNRS et la LPO souhaitent développer un projet en partenariat avec la profession agricole, de mise au point de techniques d’effarouchement de corbeaux freux pour éviter les destructions importantes.

Pour se lancer dans un tel projet, il est nécessaire de mieux comprendre les besoins et les enjeux agricoles. Où sont localisés les corbeaux, s’agit-il de corbeaux ou de corneilles (cf photos), quelles sont les cultures touchées, à quel stade, etc ? et tout particulièrement en production bio (voir s’il y a des particularités).

Une première étude menée par Valérie Dufour au printemps 2013 (année atypique) chez un maraicher haut-rhinois a donné des résultats qui interpellent : de faibles dégâts ; les corvidés concernés se sont révélés être des corneilles, les corbeaux étant plutôt présents sur les parcelles pour des bains de soleil ; pas de consommation directe des cultures, mais des grattages (à la recherche d’insectes ?), etc.

Le projet consisterait à mettre en place plusieurs sites d’étude chez des agriculteurs alsaciens, bio et non-bio, pour mieux comprendre la dynamique d’alimentation des espèces, et pouvoir anticiper d’éventuels dégâts avec la mise en place de mesures préventives d’effarouchement.

Tout retour de votre part sur les questions ci-dessous serait d’ores et déjà précieux (par fax au 03 89 79 35 19, mail : [email protected]) Hélène Clerc, OPABA

Robe noire brillante, bec gris foncé à noir, pas de zone grisâtre dénudée à sa base

Plumage noir métallique, bec gris et zone grisâtre dénudée à sa base.

Nom/Commune :

1. Observez-vous des corvidés sur vos cultures (entourez) : de mars à mai, de juin à août, de septembre à novembre ?

2. Quelles cultures et à quel stade ?

3. Avez-vous une colonie de corbeaux freux à proximité des parcelles ? A moins de 200m, à environ 500m, environ 1km, ou plus ?

4. Faites-vous la différence entre corbeaux freux et corneilles : oui / non

5. Seriez-vous prêts à participer à une étude sur l’effarouchement des corvidés : oui / non

6. Utilisez-vous une corbetière : oui / non

7. Quels dispositifs d’effarouchement utilisez-vous déjà :

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8 - S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014

Technique

La Chambre d’agriculture de l’Hérault étudie depuis 11 ans, avec l’INRA, les effets de plantations d’arbres sur des parcelles de vigne en termes de concurrences pour l’eau, l’azote et la lumière. Si la présence d’une rangée d’arbres au milieu des vignes peut avoir des effets positifs, notamment pour retarder la maturité du raisin, créer un ombrage et restructurer les sols, les chercheurs recommandent une distance de 5 mètres entre les arbres et les vignes afin de préserver leur comportement agronomique. En effet, une forte

De l’intérêt de l’agroforesterie dans les vignobles

concurrence a été observée pour les vignes les plus proches des arbres, avec une réduction du poids de récolte de 9 à 31 %. En revanche, aucune concurrence hydrique n’a été observée. Quant à la concurrence azotée, celle-ci se fait principalement sentir en cas de forte densité de plantations.

Source : Viti-net

http://www.viti-net.com/vigne_vin/article/les-impacts-sur-la-vigne-en-terme-econcurrence-18-98048.html

L’agent pathogène responsable des Jaunisses de la vigne sont des phytoplasmes (proche des bactéries) qui ne vivent que dans les cellules vivantes des plantes infectées ou dans l’insecte vecteur transmettant la maladie : Scaphoideus titanus (ou Cicadelle de la Flavescence Dorée) pour la Flavescence et Hyalestes obsoletus pour le Bois Noir.Cette maladie a été signalée pour la première fois en Armagnac en 1949. La Flavescence Dorée est repérée dans l’Aude en 1982. Dans les années 90, l’aire s’étend au Pyrénnées-Orientales. En 1999, le département du Gard est touché ainsi que la Savoie. En 2001, première parcelles signalées en Drôme et Vaucluse et première prospection exhaustive autour des foyers primaires détectés en Savoie (Cruet et Planaise). La zone de lutte obligatoire s’est étendue au fur et à mesure des prospections et tend à se stabiliser (régression de la maladie dans certains secteurs)La Flavescence Dorée et le Bois Noir sont des maladies de quarantaine contre lesquelles la lutte est obligatoire dans les secteurs où elle sont présente. Sans mesure de lutte mise en place, on estime le coefficient multiplicateur de la maladie entre 6 et 7.

SymptômesLes jaunisses de la vigne, Flavescence Dorée et Bois Noir, sont caractérisés par 3 symptômes typiques.• Feuilles : teinte jaune vif sur cépage

blanc et rouge sur cépage noir. Les feuilles deviennent rigide et cassante, au toucher métallique. Les bords du limbe sont révolutés (s’incurvent vers l’intérieur) en particuliers sur Chardonnay, Baco...

• Rameaux non aoûtés, prenant un aspect caoutchouteux, pliant vers le sol

• Inflorescences desséchées lors de l’apparition précoce de la maladie ou baies flétries et ridées en cas d’attaque plus tardive. Pulpe fibreuse au goût amer : raisins inutilisables.

Les voies de contaminationDeux voies de contamination sont possibles :• Par le matériel de multiplication : la

transmission de la FD aux jeunes plants est possible par les greffons et les porte-greffes

• Par l’insecte vecteur de parcelle à parcelle : dans tous les cas les larves de cicadelles naissent saines et deviennent infectieuses en piquant des ceps contaminés. La capacité d’inoculation s’acquiert au bout d’un mois : la salive devient infectieuse et l’insecte reste transmetteur du phytoplasme jusqu’à sa mort. La transmission se fait de vigne à vigne pour la FD et d’une plante (cultivée ou adventice) à la vigne pour le BN. Les éclosions des œufs de Scaphoideus ont lieu début mai, 5 stades larvaires non ailés se succèdent. Les larves se nourrissent sur la face inférieure des feuilles. L’adulte apparaît en juillet et persiste jusqu’en septembre.

Les symptômes peuvent être sur la plante entière ou que partiellement localisés sur un rameau.

En savoir plus sur… Les Jaunisses de la Vigne (Agent pathogène : Flavescence Dorée, Bois Noir)Sources : Précis de Pathologie Viticole, P.GALET ; Guide des Vignobles Rhône Méditerranée ; L. FELL (CA07) ; A. FURET (ADABio) ; F. MOUROT (FDGDON73)

Un stade larvaire avancé de Scaphoideus titanus.

Situation Flavescence dorée en AlsaceUn cas positif a été détecté en 2013 dans le cadre du plan de surveillance à Marlenheim (analyse positive du laboratoire de santé des végétaux de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, sachant que ce test officiel de détection ne permet pas de distinguer la flavescence dorée de la jaunisse de l’Aulne).Le préfet, sur proposition de la DRAAF et avis de la commission régionale de lutte contre la flavescence dorée mise en place en Alsace, va mettre en place un arrêté de mesures et de lutte dans le Bas-Rhin, sur les communes de Marlenheim et Nordheim.Les mesures retenues sont essentiellement des mesures de surveillance renforcées pour vérifier l’absence de cicadelles sur le secteur, vecteur de la flavescence. En l’absence de ce vecteur, aucune mesure de traitement insecticide obligatoire ne sera mise en œuvre.

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Technique

« Vous avez besoin de légumes, ils ont besoin de travail : ensemble, cultivons la solidarité ». Ce concept est porté par l’association des Jardins de la Montagne Verte (« les JMV »), et par l’ensemble des structures membres du réseau des Jardins de Cocagne. L’association des JMV a pour objectif d’aider des hommes et des femmes en difficulté à se (ré)insérer socialement et professionnellement, en s’appuyant sur une activité de production et de distribution de légumes biologiques : on parle de « chantier d’insertion ».

Les premiers paniers de StrasbourgEn 2001, Fatima Riahi fonde, avec un groupe de bénévoles, l’association des JMV à Strasbourg. Elle connaît le réseau des Jardins de Cocagne et est persuadée que l’agriculture est un bon support à l’activité d’insertion. L’association compte alors 11 salariés et exploite 2,5 ha. Quelle belle progression en 10 ans, en considérant les 143 salariés et 15,43 ha actuels ! Pour un Strasbourgeois, c’est difficile de se l’imaginer, mais les JMV lancent alors les premiers paniers de légumes bio à Strasbourg :

Les Jardins de la Montagne verte : un chantier d’insertion par le maraîchage biologique à Strasbourg

Date de création : 2001Statut juridique : AssociationLocalisation : StrasbourgNombre de salariés en 2013 : 143, dont 100 en insertionSurface cultivée : 15,43 haProduction de légumes : 2,5t/semaineNombre de paniers légumes : 450Nombre d’adhérents paniers : 600Chiffre d’affaires légumes : 270 000 €/anMembre de : Réseau Cocagne

avant 2001, il n’y en avait pas. Si Fatima se rappelle que l’idée a pu faire sourire des maraîchers biologiques alsaciens à l’époque, elle est heureuse de constater que le concept s’est développé et que la concurrence est dorénavant rude !

L’agriculture biologique, une bonne terre-happy !Qui est ce public « en insertion » qui cultive les terres des JMV ? Ce sont des personnes se trouvant en situation précaire : allocataires des minimas sociaux, personnes accueillies en centres d’hébergement, sans revenus, sans domicile, chômeurs de longue durée, n’ayant jamais travaillé, etc. On peut cependant noter que ce public a bien changé depuis 10 ans ; les personnes très éloignées de l’emploi, comme les sans domicile, ne sont plus majoritaires : les jardiniers recrutés sont actuellement des personnes mettant du temps à trouver un emploi, comme des gens sortant de plans sociaux, des étudiants, des chômeurs, etc.Pour 40 places de jardiniers en insertion aux JMV par an, 100 personnes sont passées par là en 2013. Et le résultat est positif, car

en moyenne 40 % d’entre elles retrouvent un travail à la sortie. Au-delà des chiffres, Fatima évoque une foule d’anecdotes positives montrant que les jardiniers embauchés se « sentent utiles » en vivant cette expérience. Comme par exemple ce jardinier, présentant son travail à un groupe d’enfants venus visiter les JMV ; à la question candide « Et toi, tu as des enfants ? Pourquoi non ? », il ne peut que répondre avec émotion la vérité d’une vie mouvementée, qui ne lui a pas donné cette chance. Mais l’enfant de conclure, rassurant : « mais si, tu es papa de légumes ! ».Fatima le sent, lors des ateliers réguliers organisés pour l’accompagnement socio-professionnel des jardiniers, en parallèle de leur activité agricole : le maraîchage biologique donne un sens à leur action, ils nourrissent les gens. Ce travail laborieux ne les ménage pas et leur demande de se prendre en main. Et ce respect du vivant au quotidien entraine un respect de l’autre et donc de soi-même. La métaphore peut être filée longtemps, sur ce thème de l’Homme qui se redresse, nourri par le travail, l’espoir, la vision, tout comme la plante, dont on accompagne la croissance.

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TechniqueUn partenariat innovant pour fertiliser les terresLa situation urbaine de l’exploitation et le dynamisme de sa directrice, en permanence tournée vers l’innovation, donnent naissance à des idées originales. Ainsi, les JMV et Café Sati ont reçu le trophée de la solidarité écologique remis par le Ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie. Au cœur de leur partenariat : le recyclage. Lors du processus de torréfaction, la pellicule des grains de café (le mésocarpe) se détache sous l’action de la chaleur. Ce sous-produit organique, estimé à plus de 12 t/an, représentait un coût d’incinération pour Café Sati et devient un fertilisant pour environ 4 ha/an, après 2 ans de repos en bout de parcelle.Pour le reste des itinéraires techniques mis en place sur l’exploitation, en voici quelques indications ; les 40 variétés cultivées sur l’exploitation proviennent de leurs propres plants, sauf pour les légumes précoces. Des préparations de plantes sont systématiquement associées aux pulvérisations de cuivre ou de soufre, comme l’ortie, la prêle, l’ail, etc. La protection des plantes et la lutte contre les adventices passe aussi par l’association de plantes, comme œillets d’inde-tomates ou tomates-coriandre, et l’implantation d’intercultures, comme la phacélie, des céréales, etc. La couverture permanente du sol est de toutes façons une obligation en ville, explique Fatima, car les terres nues

attirent les utilisateurs de toutes sortes. Pour faciliter la pollinisation, les JMV lâchent chaque printemps des bourdons, des coccinelles, et ont développé une activité apicole (non bio).

Pour la commercialisation : toujours se ré-inventer !Les légumes récoltés sont ensuite distribués aux adhérents de l’Association, via 450 paniers/semaine, le marché, la vente directe ou encore quelques opérations ponctuelles de vente en partenariat avec des grandes surfaces. Mais Fatima le constate d’année en année : la concurrence se fait rude, et le nombre de paniers diminue. Il va falloir innover et trouver de nouvelles idées de commercialisation ; mais ce défi ne semble pas décourager la directrice, bien au contraire !

Les jardins d’insertion : amis ou ennemis ?Il reste à aborder en conclusion la problématique si souvent entendue au contact des maraîchers biologiques alsaciens : la question de la concurrence. Elle peut d’ailleurs s’envisager des deux côtés : ce jardin s’insertion fait-il concurrence déloyale aux autres maraîchers biologiques, grâce à des subventions provenant du domaine de l’Economie Sociale et Solidaire ? Comment les JMV s’adaptent-ils à l’augmentation de l’offre en paniers

bio sur la Communauté Urbaine de Strasbourg ? Tout d’abord, Fatima précise que « l’insertion ne paye en aucun cas le maraîchage » : les subventions liées à l’insertion lui permettent de mettre en place les activités réglementaires comme le recours à un psychologue, à des travailleurs sociaux pour l’accompagnement des jardiniers, etc. L’exploitation maraîchère doit être viable comme n’importe quelle exploitation. En outre, Fatima ne se sent pas en concurrence avec les collègues maraîchers bio, et déplore la mauvaise communication sur ce sujet. Pour elle, son activité s’inscrit dans le paysage de l’Economie Sociale et Solidaire : une activité avant tout au service de l’Homme, et ici de ces jardiniers recrutés. Son but est de travailler sur des concepts « apprenants et développants », que ce soit par l’accompagnement des jardiniers ou par le développement d’innovations comme les premiers paniers bio strasbourgeois il y a 10 ans. Elle occupe une niche, et tant mieux si elle en révèle le potentiel et que d’autres maraîchers biologiques développent la même activité et l’amplifient. Elle n’a plus qu’à chercher de nouvelles idées, tant que cela fait vivre le chantier d’insertion. Enfin, les JMV ont au contraire besoin d’entreprises qui fonctionnent autour d’eux, agricoles ou non agricoles : elles accueillent en effet les jardiniers des JMV pour des stages ou des emplois, et elles soutiennent les JMV par du mécénat.

Hélène Clerc, OPABA

Lancement d’un programme de recherche sur les vins bioL’unité d’Angers de l’IFV a lancé cette année différents essais sur les vins bio. L’un d’entre eux vise à trouver la meilleure alternative au sorbate de potassium pour les vins à sucres résiduels, notamment ceux conditionnés en BIB. Un deuxième essai sur vin sec portera sur les effets d’une vinification pauvre ou sans SO2, avec des apports à

différents moments et avec ou sans fermentation malolactique. Enfin, dans un troisième essai, les chercheurs compareront l’effet des batonnages des vins blancs selon le calendrier planétaire utilisé en biodynamie, par rapport aux techniques de vinification conventionnelles. Source : Réussir Vigne,

n°205, mars 2014

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S’bioblattel / N° 22 / Juin 2014 - 11

Technique

AgendaPrintemps BioLe Printemps Bio a débuté le 29 Mai et dure jusqu’à fin juin. Retrouvez le programme sur www.opaba.org et www.printempsbio.comA noter : La ferme en Ville, du 26 au 29 Juin, place Kléber à Strasbourg où les paysans-boulangers bio sont mis à l’honneur sur l’espace OPABA.

« Manger Bio et local, c’est l’idéal® »« Manger Bio et local, c’est l’idéal® » est une campagne d’information destinée à faire mieux connaître la vente directe bio et les circuits courts, et à sensibiliser les citoyens aux produits biologiques et locaux et éviter l’amalgame avec les produits non bio et locaux.Cette campagne se déroulera du 20 au 28 Septembre. Initiée par les producteurs du Rhône-Alpes, cette manifestation vise à promouvoir la consommation des produits biologiques en circuits courts au travers d’un programme d’événements : fermes ouvertes, petit-déjeuner bio, banquet bio, dîner vin et fromage, conférences, animations sur les marchés, cinés-débat, colloques, etc. Si vous organisez ou souhaitez organiser une manifestation, une projection ou autre, vous pouvez compléter le formulaire sur le site de l’OPABA (www.opaba.org), rubrique « Consommer bio » nous vous remercions de contacter l’OPABA avant le 20 Juillet 2014.

Biobernai 2014La 11ème édition du salon BiObernai aura lieu les 12, 13 et 14 septembre à Obernai, destinée à tous les publics et organisée par Alsace bio.L’OPABA, partenaire de BiObernai, propose 3 stands à titre gracieux aux producteurs engagés en bio depuis le 1er janvier 2009 : 1 stand pour un viticulteur et 2 stands pour d’autres producteurs. Les producteurs

pourront y présenter leur démarche, leur ferme et leurs produits. La vente sur place des produits de la ferme n’est possible que pour les produits certifiés en AB ou « en conversion » (certificat d’un organisme de contrôle nécessaire). Cette offre n’est disponible que pour des producteurs n’ayant jamais tenu de stand à BiObernai.Pour en bénéficier : adresser une demande à l’OPABA, par courrier, fax (03 89 79 35 19) ou mail ([email protected])) avant le 27 juin 2014, en précisant votre date d’engagement en AB et en détaillant ce que vous souhaitez présenter sur le stand

Participer à l’élaboration du StückBien au fait des dérèglements de l’économie mondiale, vous voilà prêt à devenir acteur du projet et œuvrer au développement du Stück en participant aux World cafés.Les World Cafés permettent d’aborder en profondeur les questions qui se posent pour chacune des thématiques qui dessineront notre monnaie locale : Critères du réseau, Caractéristiques techniques de la monnaie, Coupons-Billets.Un World Café est construit sur l’hypothèse (maintes fois vérifiée) que les personnes possèdent, individuellement et surtout collectivement, la sagesse et la créativité nécessaires pour faire face à des situations complexes… à condition de participer au-delà de l’ego. En combinant une atmosphère informelle avec une étiquette formelle, on peut créer un focus d’attention qui donne accès à une connaissance partagée plus profonde qu’il est possible d’utiliser pour répondre à des questions importantes.Les STAMMSTÜCKS sont un espace d’expérimentation de processus de décision collective. C’est là que nous verrons aboutir nos réflexions et que se dessinera une esquisse du Stück comme monnaie pour Strasbourg et sa région.Actualités et prochaines dates sur : www.lestuck.eu - [email protected]

En 2013, les ventes de produits bio pour la consommation à domicile ont progressé de +9% en valeur et les surfaces certifiées bio ont enregistré une hausse de +9% par rapport à 2012. Les Français n’ont jamais été si nombreux à consommer bio : d’après la 11e

La bio marque des pointsédition du Baromètre Agence BIO/ CSA, ils sont désormais près d’1 sur 2 (49%) à consommer bio au moins une fois par mois. Plus du quart des Français consomment des produits bio chaque semaine et 9% tous les jours. Au total, les consommateurs réguliers (plus

d’une fois par mois) et occasionnels (moins d’une fois par mois) représentent 75% des Français (de plus de 18 ans). Le développement de la consommation de produits bio est une tendance de fond.

Source Agence Bio

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Responsable de publication : Dany SCHMIDTRédaction : C. CLAUDE-BRONNER, H. CLERC, F. DUCASTEL, W. MAIRESSE, C. VIRIAT, C. RINGEISEN, J. WEISSBART.Concept : JMZ/SANEP/03 89 20 98 50Photos : OPABA - SANEP

AnnoncesOffre de service en viticulture ou production de légumes (chantiers d’insertion de la MANNE)Depuis de nombreuses années l’association des Jardins Familiaux de Colmar met à disposition de La Manne 40 ares de terrain dont 25 pour la production de légumes, destinés à l’aide alimentaire et à la vente en panier pour les particuliers.Cette production est réalisée par une équipe de six salarié(e)s encadrés par Anne-Sophie ROUX, responsable. Le chiffre d’affaires dégagé participe à l’équilibre financier de La Manne, qui, vous le savez propose l’ensemble de ses prestations gratuitement ou à titre de participation symbolique à ses bénéficiaires.Depuis le début de l’année, La Manne propose d’assurer des prestations de services d’entretien et de création d’espaces verts via son équipe Jardin. Toujours encadrée par Anne-Sophie ROUX, l’équipe intervient de manière occasionnelle ou de manière régulière selon les besoins du client.L’équipe attentive à la demande du client (particulier ou professionnel) propose des travaux :- de vignes (vendange, descente de bois)- de récoltes : fruits, légumes, petits fruitsCe développement permettra à La Manne de continuer à grandir et de poursuivre l’évolution qu’elle a entamée depuis sa création il y a maintenant 27 ans.Vous pouvez nous contacter : Du lundi au vendredi (sauf jours fériés) de 8h-12h à 14h-17hTel : 03 89 41 44 27 - [email protected]

Recherche employé viticoleDomaine Familial à la recherche d’un employé viticole à plein temps, avec une sensibilité pour la viticulture biologique.Expérience dans la réalisation des travaux annuels de la vigne, ainsi que dans la maîtrise de la conduite d’un tracteur. Salaire à négocier.Nous téléphoner au 06 43 31 55 91.

Vend foin bio 2013Environ 50 round baller (120x120 = 200Kg env.) de foin bio 2013. Prix. 20 € l’unité.Contacter Freddy [email protected] - 06 80 77 11 90

Recherche d’emploiAgricultrice et vétérinaire cherche à intégrer une exploitation bio avec (projet ou déjà existence de) transformation et vente directe afin de renforcer l’équipe ou ouvrir un nouveau atelier de préférence au sud d’Alsace. Travaille en milieu rural depuis 10 ans. Contacter au 09.54.05.01.26 ou [email protected]

Proposition traction animaleJeannette Bleny, prestataire en travaux agricoles, traction équine, utilise principalement une jument de trait comtois de 7 ans et dispose d’outils pour la vigne et le maraîchage. Localisée à Soppe le Haut, déplacements possibles sur le vignoble.Est allée jusqu’au championnat de France de labour équin, où elle a remporté plusieurs catégories, et a déjà travaillé pour le domaine Valentin Zusslin et réalise des prestations pour le domaine Schlumberger.Contact : [email protected] - 06 27 33 49 67

Vigneron cherche partenaire en CrémantRecherche quelques partenaires vignerons sur le long terme pour compléter leur gamme avec du Crémant bio.Propose du Crémant bio prêt à la vente, possibilité de récupérer le cremant encartonné avec leur propre étiquette.Crémant extra brut avec tres peu de sulfites ou nature. Echantillon sur simple demande.Contact: Dominique Frey - [email protected] - 06 08 03 28 67

Vous faites de la fraise bio en libre cueillette, précisez-le nous pour le mettre sur notre site Internet