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La biodiversité après 2010 : des signes d’espoir 1. Des chrétiens s’engagent À travers le monde, les chrétiens prennent peu à peu conscience de leur responsabilité concernant le respect de la planète. La conservation de la nature n’a jamais revêtu un caractère aussi urgent qu’à l’heure actuelle. La perte des espèces et des habitats à travers le monde se poursuit de manière effroyable. La proportion des espèces menacées d’extinction est aujourd’hui estimée à 21% des mammifères, 12% des oiseaux, et 30% des amphibiens (IUCN, 2009). A Rocha, implantée dans 18 pays répartis sur 4 continents, mène des projets ayant pour objectif la restauration des écosystèmes et aide les hommes à vivre de façon harmonieuse avec le milieu naturel qui les entoure. Cette mission passe prioritairement par la recherche scientifique et l’éducation à l’environnement ; elle se traduit par la réalisation de projets de conservation dans lesquels les communautés locales s’impliquent. La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) est un traité international visant à préserver la biodiversité et à garantir son utilisation durable et équitable. En 2002, les pays signataires de cette CDB se mirent d’accord pour déterminer l’objectif à atteindre : diminuer le taux de perte de la biodiversité avant 2010. L’Union Européenne alla même au-delà en se fixant un objectif plus ambitieux : arrêter la perte de la biodiversité avant 2010. En ce début Des signes d’espoir pour la biodiversité Villageois d'Hogave, en Papouasie Nouvelle Guinée, lors d'une mission de recensement des espèces locales. Photo : Jean-Claude Schellenberg © Hans Wilsdorf Foundation Le bureau international d’A Rocha est fréquemment sollicité par des chrétiens ayant pris conscience qu’il y a un besoin urgent d’agir en faveur de l’environnement dans leur pays. Bien que certains croyants tardent à saisir toute la pertinence de la conservation de la nature, d’autres comprennent à présent que prendre soin de la planète fait intégralement partie de la foi chrétienne. En Papouasie Nouvelle Guinée, connue pour ses oiseaux paradisiaques et le grand nombre d’espèces de plantes et d’animaux endémiques qu’elle abrite, plus de 90% des Papous appartiennent à une église. De nombreux responsables d’églises ont décidé de collaborer pour protéger les forêts, de plus en plus menacées par la déforestation. Dans un projet financé par la Hans Wilsdorf Foundation, A Rocha travaille en partenariat avec Conservation International pour compléter les informations relatives aux espèces connues de la science et pour en découvrir de nouvelles. Elle travaille avec les villageois pour développer et améliorer des projets de conservation locaux. Enfin, elle soutient les églises dans des actions pour la conservation de la biodiversité. d’année 2010, il apparaît évident que nous n’avons pas atteint ces objectifs. Les politiques et autres décisionnaires tentent à présent d’en comprendre les raisons, et réfléchissent aux actions à entreprendre à l’avenir. A Rocha participe à ces discussions en tant que membre du Forum Européen des Habitats, un groupe d’ONG qui se réunit régulièrement avec la Commission Européenne. Cependant, malgré l’envergure du problème, nous voyons plusieurs signes d’espoir. Nous constatons une prise de conscience croissante du rôle crucial joué par la biodiversité et les écosystèmes. Ceux-ci apportent en effet des moyens de subsistance aux populations, réduisent la pauvreté, permettent le développement économique et luttent contre le changement climatique. Grenouille endémique de Papouasie Nouvelle Guinée. Photo : Jean-Claude Schellenberg © Hans Wilsdorf Foundation

La biodiversité après 2010 : des signes d'espoir

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6 projets d'A Rocha dans le monde et comment ils aident à combatre la perte de la biodiversité.

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La biodiversité après 2010 :

des signes d’espoir

1. Des chrétiens s’engagentÀ travers le monde, les chrétiens prennent peu àpeu conscience de leur responsabilitéconcernant le respect de la planète.

La conservation de la nature n’a jamais revêtu uncaractère aussi urgent qu’à l’heure actuelle. La perte desespèces et des habitats à travers le monde se poursuit demanière effroyable. La proportion des espècesmenacées d’extinction est aujourd’hui estimée à 21%des mammifères, 12% des oiseaux, et 30% desamphibiens (IUCN, 2009). A Rocha, implantée dans 18pays répartis sur 4 continents, mène des projets ayantpour objectif la restauration des écosystèmes et aide leshommes à vivre de façon harmonieuse avec le milieunaturel qui les entoure. Cette mission passeprioritairement par la recherche scientifique etl’éducation à l’environnement ; elle se traduit par laréalisation de projets de conservation dans lesquels lescommunautés locales s’impliquent.

La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) est untraité international visant à préserver la biodiversité et àgarantir son utilisation durable et équitable. En 2002, lespays signataires de cette CDB se mirent d’accord pourdéterminer l’objectif à atteindre : diminuer le taux de pertede la biodiversité avant 2010. L’Union Européenne allamême au-delà en se fixant un objectif plus ambitieux :arrêter la perte de la biodiversité avant 2010. En ce début

Des signes d’espoir pour la biodiversité

Villageois d'Hogave, en Papouasie Nouvelle Guinée, lors d'une mission derecensement des espèces locales.Photo : Jean-Claude Schellenberg © Hans Wilsdorf Foundation

Le bureau international d’A Rocha est fréquemment sollicitépar des chrétiens ayant pris conscience qu’il y a un besoinurgent d’agir en faveur de l’environnement dans leur pays.Bien que certains croyants tardent à saisir toute lapertinence de la conservation de la nature, d’autrescomprennent à présent que prendre soin de la planète faitintégralement partie de la foi chrétienne.

En Papouasie Nouvelle Guinée, connue pour ses oiseauxparadisiaques et le grand nombre d’espèces de plantes etd’animaux endémiques qu’elle abrite, plus de 90% desPapous appartiennent à une église. De nombreuxresponsables d’églises ont décidé de collaborer pourprotéger les forêts, de plus en plus menacées par ladéforestation. Dans un projet financé par la Hans WilsdorfFoundation, A Rocha travaille en partenariat avecConservation International pour compléter les informationsrelatives aux espèces connues de la science et pour endécouvrir de nouvelles. Elle travaille avec les villageois pourdévelopper et améliorer des projets de conservation locaux.Enfin, elle soutient les églises dans des actions pour laconservation de la biodiversité.

d’année 2010, il apparaît évident que nous n’avons pasatteint ces objectifs. Les politiques et autresdécisionnaires tentent à présent d’en comprendre lesraisons, et réfléchissent aux actions à entreprendre àl’avenir. A Rocha participe à ces discussions en tant quemembre du Forum Européen des Habitats, un grouped’ONG qui se réunit régulièrement avec la CommissionEuropéenne.

Cependant, malgré l’envergure du problème, nousvoyons plusieurs signes d’espoir. Nous constatons uneprise de consciencecroissante du rôle crucialjoué par la biodiversité etles écosystèmes.Ceux-ci apportent eneffet des moyens desubsistance auxpopulations, réduisentla pauvreté, permettentle développementéconomique et luttent contrele changement climatique.

Grenouille endémique de Papouasie Nouvelle Guinée.Photo : Jean-Claude Schellenberg

© Hans Wilsdorf Foundation

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Etude de cas:Le programme Climate StewardsClimate Stewards (bientôt disponible pour la France ; déjàconsultable en français pour la Suisse àhttp://www.climatestewards.net/suisse)viseàaugmenter laprisede conscience dans les pays à haut revenu, sur la nécessité dediminuer lesémissionsdeCO2etencouragelesgensàvivremieuxenémettantpeudecarbone.Leprogrammecontribueégalementà combattre les conséquences du changement climatique enrestaurant les forêts de façon à ce qu’elles rendent service à labiodiversité et génèrent des sources de revenu pour lescommunautés locales.LepremierprojetdeClimateStewardsestporté par A Rocha Ghana : il apporte aux communautés localesl’expertiseet lesencouragementsdontellesontbesoinpourgérerde façon durable leurs ressources naturelles. Les écosystèmesforestiers sont restaurés grâce à l’investissement réalisé dans denombreuxprojetsdeplantationd’arbres.

2. L’agriculture et la gestion des terres

Les pratiques liées à l’utilisation des terres ont une forteinfluence sur la diversité, l’abondance et la répartition desespèces. L’agriculture occupe plus d’un tiers des terresdans la plupart des pays, et constitue la ressourceprincipale de revenus pour 40% de la population mondiale.La majorité des systèmes agricoles traditionnels estfavorable à un éventail d’espèces qui dépendentdirectement d’habitats fermiersspécifiques, dont la survie peut êtremenacée quand de tels systèmes sontremplacés par de l’agriculture intensive,ou inversement, quand la terre estabandonnée. A Rocha travaille avec lespropriétaires et exploitants dansplusieurs pays dont la France, afin de lesrenseigner sur les pratiques durablesd’utilisation des terres qui sontbénéfiques pour la faune et la flore.

Etude de cas:Le rollier en tant qu’espèce phare pour les terresagricoles MéditerranéennesDes siècles d’agriculture traditionnelle ont conduit à un éventail d’espècesuniques associées aux terres agricoles Méditerranéennes, telles que le rollierd’Europe (Coracias garrulus). La taille relativement importante du rollier et sonplumage bleu vif en font un oiseau charismatique et populaire auprès dupublic, des propriétaires, des agriculteurs, des communautés locales aussibien que des touristes. Cependant, on estime que sa population Européennetotale a connu une régression de 30% en 15 ans (BirdLife, 2008).

A Rocha France travaille avec des propriétaires afin de freiner ce déclin, etrestaurer la population de rolliers. C’est une espèce qui niche dans les boislacustres et les haies, et se nourrit de gros insectes : elle est ainsi un bonindicateur de l’utilisation des terres à grande échelle dans les campagnespuisque sa population réagit de façon précise aux changements intervenantdans les pratiques agricoles. A Rocha travaille en partenariat avecEarthWatch Institute pour examiner l’utilité du rollier en tant qu’indicateur etespèce phare pour la compréhension et la promotion de l’agriculture durabledans le nord de la Méditerranée.

Les océans, les forêts, les prairies, les tourbières, les maraiset les sols sont cruciaux pour freiner le changementclimatique, puisqu’ils absorbent près de la moitié desémissions anthropiques de CO2. Inversement, leurdestruction et leur dégradation peut conduire à libérer destaux significatifs de gaz à effet de serre. De plus, desécosystèmes sains aident les populations à s’adapter auchangement climatique en neutralisant les impactsnégatifs, tels que l’érosion du sol, la montée du niveau de lamer ou les inondations. Les écosystèmes intacts sontparticulièrement importants pour les communautéspauvres dans les pays à faible revenu où les solutionstechniques pour remédier aux impacts du changementclimatique sont rarement disponibles ou abordables. ARocha a développé le programme Climate Stewards quiviseà la fois lapréservationde labiodiversitéet la luttecontrele changement climatique, puisqu’en accomplissant lepremier, on répond au second.

3. Le changement climatiqueNous prenons conscience de la nécessité d’agirpour freiner le changement climatique et du rôlejoué par les écosystèmes dans ce combat.

Certains propriétaires changent leurs pratiquespour inverser la tendance du déclin de labiodiversité.

Le rollier d’Europe en vol.Photo : Andrew Palmer

Pâturage de taureaux au marais de l’Ilon, France. Photo : Melissa Ong

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Ce concept fait référence aux avantages que la société etl’économie tirent des habitats et des espèces qu’ilsrenferment, tels que la nourriture, les fibres, les carburants,les loisirs, le stockage de l’eau et du carbone. L’Evaluationdes Ecosystèmes pour le Millénaire (EM, 2005) a révélé que60% de ces services rendus par les écosystèmes sontutilisés de manière non durable, en partie parce que cesservicesontétéperçuscomme«gratuits »et ainsi, n’ontpas

4. Les services rendus par les écosystèmes

Etude de cas:Le marais d’aammiq au libanLe marais d’Aammiq est le plus important site résidueld’eau potable naturelle au Liban ; il se distinguesingulièrement des autres sites, quantités négligeables auMoyen-Orient. Depuis 1996, A Rocha Liban travaille avecles propriétaires, les exploitants, les conseillersmunicipaux et le ministère de l’environnement, pourtransformer cet habitat profondément dégradé, ayantparticulièrement souffert de la pratique abusive de lachasse, en un refuge pour la vie sauvage locale ; cetterestauration comprend une augmentation de la surface dumarais de 20%. Cette zone humide restaurée rend àprésent de meilleurs services aux écosystèmes, enassurant un stockage et une purification de l’eau, enaméliorant les habitats sauvages et en constituant un sitepotentiel d’écotourisme.

De nombreux pays consomment bien plus que la part desressources terrestres qui leur est théoriquement allouée,entrainant des problèmes environnementaux dont l’impactse fait injustement ressentir davantage sur les pauvres. Larécente crise financière a souligné que vivre au-delà de nosmoyens économiques entraine de sérieux problèmes. De lamême façon, vivre au-delà de nos ressources terrestres apour conséquence l’accumulation d’une « dette »écologique.

5. Une économie plus verte

Etude de cas:Solutions apportées par les associationslocalesBien souvent, les meilleures solutions sont les plus simples, développéeslocalement, telles le programme d’Agriculture Partagée conçu par A RochaCanada : ce programme permet de fournir aux particuliers des produits sains,cultivés localement dans sa petite ferme biologique en Colombie Britannique.Ces particuliers, dont la plupart ont de faibles revenus, achètent uneproduction « partagée », qui leur donne droit à une livraison hebdomadaire deproduits frais et locaux. Ce programme repose largement sur le travail devolontaires, permettant ainsi à ces personnes d’acquérir de nouvellescompétences.

On reconnait de plus en plus les bénéficesapportés par les écosystèmes, ainsi que lanécessité de les protéger et de les restaurer.

Certains mouvements sont en marche vers uneéconomie plus équitable et plus écologique.

été correctement valorisés. Un travail est maintenant encours pour tenter de quantifier certains de ces bénéfices,afin que la valeur économique des écosystèmes soitreconnue et que les sociétés payent pour leur protection. ARocha soutient fortement le travail permettant de valorisernotre environnement naturel. Cependant, nous croyonsaussi que toutes les espèces possèdent une valeurintrinsèque, et devraient être préservées pour ce qu’ellessont, aussi bien que pour leurs avantages sociaux ouéconomiques.

Récolte produite par le Programme d’Agriculture PartagéePhoto : Jessica Nye

Inventaire des amphibiens au marais d’Aammiq. Photo : François Tron

Le besoin en ressources naturelles pour assurer la survie del’humanité a plus que doublé depuis 1960, et dépasse àprésent de 30% la capacité de la planète à régénérer sesressources (WWF, 2008). A Rocha encourage les gens àdévelopper un mode de consommation plus juste et plusdurable, en particulier dans les pays industrialisés où leniveau de vie est plus élevé, en s’appuyant principalementsur des solutions apportées et développées par desassociations locales.

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Les zones de grande importance pour la vie sauvage (lesfameux points chauds de la biodiversité) se trouventprincipalement sous les tropiques, et se superposentsouvent avec des pays dont le taux de pauvreté rurale estélevé. À la fois dans le monde de la conservation et danscelui du développement, il devient de plus en plus évidentque le maintien en bonne santé des écosystèmes naturelsest crucial pour réduire la pauvreté en milieu rural : « il estclair que la pauvreté est indissociablement liée àl’environnement, et il faut agir pour protéger et restaurerl’environnement ». (Klaus Töpfer, directeur de l’UNEP,2006). A Rocha travaille afin de développer des projets quiprotègent l’environnement tout en réduisant la pauvreté,comme par exemple à travers le programme ASSETS auKenya.

6. La conservation liée à la pauvreté

Etude de cas:Le programme ASSETS au KenyaLa forêt d’Arabuko-Sokoke constitue le plus important vestige de la forêtcôtière sèche en Afrique de l’est. S’étendant autrefois sur 4000 km depuis laSomalie jusqu’au Mozambique, elle a malheureusement régressé pourn’occuper aujourd’hui qu’une surface de 400 km². C’est une réserve debiosphère de l’UNESCO, et l’une des forêts les plus importantes d’Afriquepour les oiseaux menacés. Plus de 100 000 personnes vivent dans les villagesen bordure de la forêt, dont la plupart avec moins de 1$ par jour. Leprogramme ASSETS aide à assurer la sauvegarde de la forêt en garantissantà la population locale des bénéfices directement liées à sa conservation. Il estgéré par des agences gouvernementales en partenariat avec A Rocha Kenyaet d’autres ONG, des écoles, des élus et l’industrie locale du tourisme. Lanécessité pour les parents de trouver de quoi financer la scolarisation de leursenfants est l’une des causes ayant conduit à l’abattage illégal et à ladéforestation. Le programme ASSETS génère des fonds à travers desactivités d’écotourisme, fournissant ainsi des éco-bourses qui couvrent lesfrais de scolarité des enfants, en permettant de diminuer la pression exercéesur la forêt.

A Rocha est une organisation chrétienne internationale menantdes actions en faveur de l’environnement à travers des projets deconservation portés par des associations locales, dans 18 pays(Afrique-du-Sud, Brésil, Bulgarie, Canada, Etats-Unis, France,Finlande, Ghana, Inde, Kenya, Liban, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pérou, Portugal, Royaume-Uni, Suisse, et Tchéquie).

Pour plus d’informations sur A Rocha dans tous les pays où noustravaillons, visitez le site web www.arocha.fr.

Des solutions innovantes peuvent répondre à des problèmes environnementaux tout en aidant à réduire lapauvreté.

Sinon, vous pouvez aussi contacter notre siège en France :Les Tourades, Centre d'études de l'environnement,

233, Route de Coste Basse (D33b), 13200 Arles, FranceTél : 04 90 96 01 58, E-mail : [email protected]

Ou les bureaux en Suisse :A Rocha Suisse, Case postale 81, CH-1269 Bassins, Suisse

Tél : +41(0)22.366.7405, E-mail : [email protected]

Ou le siège international :A Rocha International, 3 Hooper St, Cambridge, CB1 2NZ, UKTel : +44 (0) 1387 710286, E-mail : [email protected]

A Rocha

Visiteurs observant les oiseaux dans la forêt d’Arabuko-Sokoke.Photo: Barbara Mearns

Carolyn, une étudiante bénéficiant du programmeASSETS. Photo: Melissa Ong