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FRANÇOIS COULOMBE Démarche d’intégration en sciences humaines 300-301-RE, gr. 01 LA BOXE Historique de la boxe, les dangers de la boxe et la vie d’un boxeur Travail présenté à M me Sylvie FRADETTE

La boxe - Projet d'intégration (sociologie, histoire et psychologie)

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FRANÇOIS COULOMBELA BOXE Historique de la boxe, les dangers de la boxe et la vie d’un boxeur

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FRANÇOIS COULOMBE

Démarche d’intégration en sciences humaines

300-301-RE, gr. 01

LA BOXE

Historique de la boxe, les dangers de la boxe et la vie d’un boxeur

Travail présenté à

Mme Sylvie FRADETTE

Département des sciences humaines

CEGEP de Rivière-du-Loup

Le 12 mai 2006

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TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION…………………………………………………………………….2

I. L’HISTORIQUE DE LA BOXE…………………………………………………4 A. Les cités états……………………………………………………………….4 B. La Révolution industrielle…………………………………………………..5 C. La Guerre froide…………………………………………………………….6

II. LA VIE D’UN BOXEUR………………………………………………………..8A. Les classes sociales………………………………………………………….8B. Le besoin d’estime…………………………………………………………..9C. Le degré d’attente d’efficacité..……………………………………………10

III. LES DANGERS DE LA BOXE…………………………………………..........12A. Le système nerveux central………………………………………………...12B. Les normes sociales…………………………..…….……………………...13C. Les institutions……………….………………………………………….....14

CONCLUSION………………………………………….…………….….………….16

BIBLIOGRAPHIE…………….…………………………………………..…………17

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INTRODUCTION

Dans la vie de tous les jours, d’innombrables foules se déplacent afin de voir des

spectacles violents. Effectivement, les sports de combat sont très réputés et ce, qu’ils

soient légaux ou non, des individus paieront cher de leur poche pour observer deux

êtres s’entretuer. Le pugilat, c’est-à-dire, la boxe, est un sport de combat opposant

deux adversaires qui, à coups de poing, essaient mutuellement de s'assommer ou de

se frapper suffisamment fort pour que l'un des deux abandonne ou soit jugé battu1.

Bien sûr, le duel se déroule avec des règles strictes où le tout peut se terminer soit par

KO (mise hors de combat) ou par la fin du combat (maximum 12 round de 3

minutes). Cependant, il existe différents types de boxe et l’ouvrage qui suit se

concentrera sur la boxe anglaise (qui contient la boxe amateur et professionnelle) qui

est la plus populaire. De plus, ce sport a reçu de ses adeptes le nom de « noble art »

parce qu’il doit mettre en présence non seulement deux énergies, deux forces

physiques, mais aussi deux volontés, et surtout deux intelligences2. Néanmoins,

beaucoup de chercheurs s’approfondissent au sujet des effets néfastes sur la santé des

pratiquants de ce sport et c’est bien sûr la principale question du travail : Est-ce que la

boxe est dangereuse et provoque-t-elle des répercussions sur la santé ? De cette

interrogation, il est possible de mettre sur pied une hypothèse où, effectivement, le

pugilat amène des problèmes physiologiques et psychologiques car il faut se rendre à

l’évidence que ce sport pugilistique, où le but est d’assommer son adversaire, peut

entraîner des blessures graves au cerveau et même provoquer la mort. Dans l’ouvrage

qui suivra, les sujets comme l’historique de boxe, la vie du boxeur et les dangers de

celle-ci seront traités avec l’aide de trois disciplines soit : l’histoire (les cités états, la

1 « Boxe », Microsoft Encarta 2005, États-Unis, Microsoft Corporation.2 Raymond MEYER et Claude GIRARD, La boxe, Paris, Table Ronde, 1965, p. 7.

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Révolution industrielle, la Guerre froide), la psychologie (le degré d’attente

d’efficacité, le système nerveux central et le besoin d’estime) et finalement, la

sociologie (les normes sociales, les institutions et les classes sociales.

L’HISTORIQUE DE LA BOXE

Autrefois, la boxe s’appelait le pugilat. En effet, c’était durant la période

archaïque de la Grèce (les trois siècles suivant 800 av. J.-C.) que le sport de combat

est né. Vers le VIIIe siècle av. J.-C., les Grecs se sont regroupés afin de créer des

cités états (ville jouissant de l’autonomie politique et administrative; peut régner sur

le territoire environnant3). Effectivement, ces polis (mot en grec qui désigne une ville)

pouvaient contenir jusqu’à plus de 40 000 citoyens et ceci, sans compter les esclaves

et les étrangers sans droit à la citoyenneté4. De plus, une cité état grecque était

gouvernée par la noblesse cependant, la forme de gouvernement pouvait changer

selon les agglomérations5. Par exemple, Sparte était une cité monarchique,

oligarchique et militaro totalitaire à la fois, ce qui la différenciait beaucoup de la ville

démocratique qu’était Athènes. Par contre, à cette époque, il arrivait que les cités

états se faisaient la guerre ensuite, afin de mettre un terme aux hostilités, il y avait les

jeux olympiques (débutant en 776 av. J.-C. à Olympie6) qui entraînaient une trêve

militaire favorisant les traités de paix et les échanges commerciaux entre les villes.

De plus, il y avait des athlètes, qui provenaient de différentes cités états grecques, qui

rivalisaient dans différentes disciplines comme la lutte, les diverses courses et le

3 Marc SIMARD et Christian LAVILLE, Histoire de la civilisation occidentale, Québec, Éditions Renouveau Pédagogique Inc., 2000, p.457.4 Ibid., p. 55.5 Ibid.6 Ibid., p. 56.

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pugilat qui, vers 688 av. J.-C., est devenu une discipline olympique qui obligeait

l’affrontement entre les nobles masculins de l’époque. Par ailleurs, les combats se

déroulaient d’homme à homme où la virilité était au premier plan car les Grecs

vouaient le corps masculin d’une façon presque identique aux dieux qu’ils vénéraient.

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Les affronts se faisaient entièrement nu et les mains des combattants étaient entourées

du « ceste » (sorte de lourd gantelet de cuir orné de plomb ou de fer7). Effectivement,

dans ces conditions, il suffisait que le pugiliste lance un seul coup de poing à la tête

de son adversaire afin de l’estropier et le mettre hors de combat. De plus, grâce au

ceste, les coups poing avaient un impact plus fort et pouvaient infliger de cruelles et

spectaculaires blessures8. De ce fait, il faut se rendre à l’évidence que ce sport était de

la barbarie et que c’était dangereux pour la santé des pratiquants. En plus, seulement

les coups à la tête étaient permis alors, on peut en conclure que l’impact du ceste à la

boîte crânienne pouvait entraîner des pertes de conscience et même provoquer la

mort.

Par ailleurs, ce n’est pas seulement durant l’époque de la Grèce archaïque que

la boxe était considérée comme un danger pour la vie humaine. En effet, c’était au

début du XVIIIe siècle, durant la Révolution industrielle (Débute en Grande-

Bretagne vers 1950. Au XIXe siècle, elle se répandra dans le monde occidental, bien

qu’inégalement.9), en Angleterre, que beaucoup de gens se sont dirigés du milieu

rural vers les villes afin de devenir des ouvriers. Ainsi, avec l’urbanisation,

(mouvement de la population de la campagne à la ville) les villes de la Grande-

Bretagne ont subit une explosion démographique. Aussi, à cause de la croissance

rapide de la population, les villes se développaient de façon anarchique, les

conditions sanitaires étaient horribles, les maladies étaient nombreuses et les autorités

étaient quasi-absentes10. En plus, les ouvriers travaillaient dans des usines dans des

conditions misérables, le revenu était réduit à l’extrême car les employeurs savaient

qu’ils pouvaient trouver des gens prêts à travailler en tout temps11. De ce fait,

l’ouvrier était facilement remplaçable et vu que l’argent était rare, les travailleurs se

tournaient vers les paris et la pratique de la boxe, qui était rentable à l’époque, afin de

7 Maurice RUDETZKI, La boxe, Paris, Presses universitaires de France, 1974, p. 9.8 Michel CHEMIN, Loi du ring, Évreux, Gallimard, 1992, p.16.9 Marc SIMARD et Christian LAVILLE, Histoire de la civilisation occidentale, Québec, Éditions du Renouveau Pédagogique, 2000, p. 292.10 Ibid., p. 298.11 Ibid., p. 299.

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gagner un petit salaire supplémentaire12. Ainsi, les ducs (les nobles de l’époque)

possédaient leur propre boxeur et organisaient de grands combats « au finish ».

Effectivement, les duels se faisaient dans les arrières tavernes ou au petit matin, dans

des prés encore baignées de rosée afin d’éviter les interruptions de la police qui

agissait selon le Parlement britannique qui interdisait la boxe13. En plus, le nombre de

rounds dans un combat était illimité car la foule voulait à tout prix un vainqueur

puisque les paris étaient nombreux. Assurément, à cette époque, la boxe était surtout

à but lucrative puisque beaucoup de gens appartenant à différentes classes sociales

perdaient et gagnaient des fortunes. Pour conclure, c’était durant la Révolution

industrielle que les règles du sport pugilistique les plus sécuritaires ont été mises en

vigueur par le marquis de Queensberry (John Sholto Douglas)14. En effet, grâce à ces

règlements, le Parlement anglais s’est mis à tolérer la boxe et cet événement a été un

pas de géant pour la sécurité des boxeurs professionnels car la réglementation est

encore en vigueur aujourd’hui.

Même si les règles du marquis de Queensberry assainissaient la boxe à

l’époque de la Révolution industrielle, c’était durant la guerre froide (qualificatif

attribué à l’affrontement de deux blocs, entre 1945 et 1989, que nous appellerons

respectivement le bloc atlantique et le bloc continental, dans une guerre froide qui

n’est ni la guerre ni la paix, mais un climat de tension parfois très fort alimenté par

des crises successives15) que les pays du monde vont développer une image différente

du sport. En effet, dans les années 80, les deux blocs se sont lancés dans une course

folle aux armements16. De plus, des pays du bloc continental, comme l’U.R.S.S.,

investissait plus de 13 % de leur PIB dans l’armement ce qui entraînait des coupures

dans d’autres secteurs17. Cependant, chez les pays du bloc atlantique, comme les

États-Unis, le budget militaire se limitait à 6 % du PIB ce qui était peu

12 Maurice RUDETZKI, op. cit., p.56.13 Michel CHEMIN, op. cit., p.16.14 Ibid., p.98.15 George LANGLOIS, Histoire du temps présent de 1900 à nos jours, Québec, Beauchemin, 2004, p.170.16 Ibid., p. 187.17 Ibid., p. 189.

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comparativement à l’U.R.S.S18. De ce fait, vue que la boxe provoquait beaucoup de

morts chez les pros (entre 1945 et 1981, 335 décès de boxeurs sont comptés19), les

pays du bloc continental, surtout l’U.R.S.S. et Cuba, évitaient d’investir dans ce sport

professionnel qui demandait un financement énorme. Par contre, comme alternative,

la boxe amateur était moins coûteuse au niveau de la sécurité et de l’organisation.

Effectivement, le port du casque protecteur dans la boxe amateur est obligatoire donc,

cette règle amenait, chez les pays communistes, à encourager la boxe car la santé

morale et physique de leur jeunesse leur tenaient à cœur20. Du côté du bloc atlantique,

surtout aux États-Unis et au Royaume-Uni, la boxe connaît une mauvaise phase.

Néanmoins, c’est à la mort du champion du monde Benny Kid Paret que les

opposants américains à la boxe professionnelle ont réclamé son interdiction21. De ce

fait, ce n’était même pas les États-Unis qui ont répondu le plus à cette interdiction

mais bien les pays communistes. En interdisant la boxe professionnelle, le bloc

continental se lançait dans la pratique de la boxe amateur. En effet, il s’agissait d’une

alternative éthique à la boxe professionnelle qui était tenue par les Américains.

Nécessairement, les pays communistes comme Cuba et l’U.R.S.S. ont resté ferme sur

ce principe selon lequel le sport doit l’emporter sur la volonté de détruire l’adversaire

et grâce à cette idéologie, ces deux nations ont fournis de grands champions

olympiques22.

18 Ibid.19 QUÉBEC, RÉGIE DE LA SÉCURITÉ DANS LES SPORTS, Étude de la boxe professionnelle au Québec, Québec, 1981, p.15.20 Maurice RUDETZKI, op. cit., p. 56.21 Ibid., p. 100.22 Ibid., p. 103.

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LA VIE D’UN BOXEUR

Pour devenir un boxeur, il faut tout d’abord débuter à quelque part.

Effectivement, la boxe amateur est souvent la porte d’entrée afin de devenir un

champion du monde au niveau de la boxe professionnelle et être reconnu dans le

monde. Cependant, avant tout, même si ce sport exige une bonne forme physique, la

boxe demande tout autant des vertus morales comme le goût du travail, de l’effort, de

la persévérance, de l’énergie et de la sobriété23. En effet, ces qualités morales se

retrouvent souvent chez les travailleurs industriels qui représentent la plus base strate

des classes sociales (Groupe d’êtres humains qui se distingue par la place qu’il tient

dans la production, c’est-à-dire par le fait d’avoir accès ou non à la propriété des

moyens de production et au contrôle de leur gestion.24) où la misère et la pauvreté se

font le plus sentir. De plus, selon un sociologue nommé Karl Marx, ces travailleurs

offrent leur main-d’œuvre en échange d’un maigre salaire nécessaire pour assurer leur

subsistance25. Par ailleurs, pour développer leur capital, les capitalistes (propriétaires

d’entreprises) doivent payer leur main-d’œuvre le moins cher possible afin d’en tirer

un meilleur profit26. Ainsi, la classe des travailleurs subit une exploitation de la part

des propriétaires d’entreprises et le seul moyen de résister à cette arnaque est de

s’unir27. Cependant, d’autres individus se tournent vers leur talent et pratiquent les

sports lucratifs comme la boxe en rêvant de faire fortune un jour. Un bon exemple, le

plus grand de tous les temps, Muhammad Ali a grandit dans l’État du Kentucky dans

23 Raymond MEYER et Claude GIRARD, op. cit., p37.24 Robert CAMPEAU et al, Individu et société initiation à la sociologie, Québec, Gaëtan Morin Éditeur, 2001, p. 510.25 DENIS, Claire et al, Individu et société, 3e édition, Québec, Chenelière/McGraw-Hill, 2000, p.218.26 Ibid.27 Ibid.

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un quartier défavorisé et misérable. Sa médaille d’or, qui a remporté aux jeux

olympiques de Rome en 1960, a fait de lui un héro dans son quartier et par la suite, à

22 ans, il est devenu champion du monde des poids lourds28. Bien sûr, il est devenu

très riche et la boxe lui a permis de monter dans l’échelle des classes sociales.

Souvent, on considère la boxe comme un moyen d’empêcher la délinquance et

d’emmener dans la bonne voie les enfants des travailleurs qui pourraient se diriger

dans le crime qui est très présent chez les plus pauvres d’une société. Cependant, il

faut se mettre à l’évidence que la santé d’un être humain est bien plus important

qu’une simple poignée d’argent. Bref, les dollars ne coulent pas à flot dans ce monde

où l’on cherche beaucoup plus d’argent qu’on en trouve29.

De plus, dans la boxe, les gens qui ne pratiquent pas ce sport diront que ça

doit être difficile pour un athlète d’encaisser des coups de poing. Aussi, beaucoup

d’amateurs de la boxe vont admirer les boxeurs car on ne peut pas nier les risques que

le pugiliste peut subir. De ce fait, le besoin d’estime (Selon Maslow, besoin

fondamental à combler après les besoins d’affection et d’appartenance. Correspond

au besoin d’être reconnu des autres, d’être estimé et de s’estimer30) est un moyen pour

le boxeur de ce faire reconnaître et de mériter le respect31. Par ailleurs, pour le

pugiliste, le fait de réussir dans ce domaine l’amène à avoir confiance en lui et en

plus, se sentir compétent aux yeux de sa famille, ses amis, bref, tout le monde32.

Cependant, beaucoup de boxeurs vont trop s’axer sur le besoin d’estime. En effet, un

grand boxeur peut gagner sans se faire battre et devenir champion du monde mais, il

reste que même invaincu, un pugiliste reste battable. Par exemple, le boxeur qui

remporte vingt de ses combats par KO et ne possède aucune défaite. Il se croit fort,

tout le monde le respect, le boxeur ira même à penser qu’il est né pour boxer et que

son talent est inné. De plus, le boxeur croira qu’il est aussi fort que sa fiche l’indique

et sa publicité lui montra à la tête. Ainsi, un boxeur de cette gamme peut devenir

28 Maurice RUDETZKI, op. cit., p. 56.29 Ibid., p. 4530 Spencer A. RATHUS, Psychologie générale, Québec, Beauchemin, p. 222.31 Ibid.32 Ibid.

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champion du monde et devenir riche. Il aura tendance à se procurer beaucoup de

biens avec son argent et par-dessus tout, pourquoi pas emprunter car au prochain

combat, il suffit qu’il passe le KO à son adversaire afin d’être riche à nouveau33. Par

contre, le retour à la réalité fait mal, lorsque ce pugiliste rencontre l’adversaire de

taille et il connaît enfin sa première défaite. Souvent, il sera désorienté et se sera

difficile pour lui de remonter la pente. Ainsi, dans ce sport dangereux, il n’a pas juste

la mort ou les blessures graves qui peuvent faire accrocher les gants d’un boxeur. En

effet, lorsque le besoin d’estime devient trop fort et que le boxeur subit une défaite

humiliante, le moral descend, les objectifs désirés deviennent trop durs et même

inatteignables.

Dans la vie d’un boxeur, les combats sont souvent source de stress et ce n’est

pas pour rien que le pugiliste s’entraîne afin de surmonter ce soi-disant ennemi. En

effet, le degré d’attente d’efficacité (Selon Bandura, croyance selon lesquelles des

changements désirés peuvent être provoqués par des efforts personnels34.) est très

important pour un boxeur qui combat à un niveau élevé. Selon une recherche de

Weinberg dans les années 80, les athlètes ayant un fort degré d’attente d’efficacité

sont plus performants lors des compétitions sportives35. Cependant, lorsque la peur

s’installe dans la peau du boxeur, il est difficile pour lui de gérer son stress. Par

exemple, si l’athlète a peur de son adversaire, il a été démontré expérimentalement

qu’un degré élevé d’attente d’efficacité sera accompagné d’un faible taux

d’adrénaline et de noradrénaline dans le sang36. Par la suite, l’organisme de l’athlète

va répondre souvent avec des accélérations cardiaques qui peuvent jouer contre le

boxeur lors d’un combat, car l’essoufflement pourrait survenir et nuire à l’efficacité

des coups envoyés. En conséquence à tout cela, le pugiliste peut éprouver des

faiblesses comme avoir les jambes molles ou vivre un sentiment de nervosité37.

Assurément, avoir les jambes molles en début d’un combat peut être très dangereux

33 Yvon MICHEL, La route vers un championnat du monde,, Ringside, vol.1, no 2, p.31.34 Spencer A. RATHUS, op. cit., p. 341.35 Ibid., p.255.36 Ibid.37 Ibid.

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pour le boxeur, car au premier coup poing bien placé, il peut se retrouver au tapis et

perdre le combat. De plus, la nervosité peut nuire à la concentration du boxeur et

ainsi, emmener des problèmes au niveau de la stratégie prévue en début de match. En

outre, les boxeurs doués qui croient en eux-mêmes ont tendance à avoir de grandes

attentes d’efficacité et de résultats ce qui les amènent à modérer leur stress38.

Toutefois, il est bon pour un pugiliste de vivre un minimum de stress afin de libérer

l’adrénaline nécessaire qui est fondamental durant un combat.

38 Ibid.

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LES DANGERS DE LA BOXE

La boxe est un sport où la mort est rarement au rendez-vous, la violence y est

présente, la douleur des coups est toujours spectaculaire et le sang macule souvent sur

les visages et le tapis du ring. De plus, il faut avouer que le boxeur, qui reçoit des

coups à la tête à chaque combat, peut, à long terme, développer des problèmes au

niveau de son système nerveux central (Partie du système nerveux située au centre

du corps Elle comprend le cerveau et la moelle épinière). En effet, la membrane l’a

plus touché du pugiliste est sans aucun doute le cerveau. Par ailleurs, en 1981, des

études de la RSSQ (Régie de la sécurité des sports au Québec) ont été faites et, selon

eux, les dommages au cerveau sont reliés à la longueur de la carrière, au nombre total

de round disputé et au nombre de KO subit par le pugiliste39. En effet, des coups,

comme le fameux uppercut ou le crochet, provoquent des rotations rapides de la

calotte crânienne autour du cerveau, ce qui amènent des déchirements des points

d’attaches et, à leur tour, amènent des commotions ou des lésions cérébrales40. En

outre, le cervelet, qui est une partie du cerveau, est responsable de la coordination

musculaire et de l’équilibre41. Par exemple, lors d’un combat, un pugiliste reçoit un

solide coup de poing au visage, il tombe au tapis, il tente immédiatement de se

relever, cependant, il a de la misère à marcher tout droit et retombe à nouveau. Dans

cet exemple, on peut constater que le cervelet a été touché car des blessures sur cette

partie du cerveau entraînent un manque de coordination, des trébuchements et même

la perte du tonus musculaire42. Aussi, selon Paul Ohl, auteur d’un livre sur la boxe

professionnelle, l’accumulation des coups ralentit les réflexes et amène des lacunes

39 QUÉBEC, RÉGIE DE LA SÉCURITÉ DANS LES SPORTS, op. cit., p. 70.40 Gilles PROVOST et al. Science-réalité, Québec, Société Radio-Canada, le 10 février 1985, 12 min, coul.41 Spencer A. RATHUS, op. cit., p.48.42 Ibid.

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au niveau du langage. Effectivement, trop de coups poing à la boîte crânienne

peuvent endommager le cortex cérébral des deux hémisphères cérébraux qui assure le

fonctionnement du langage et des mouvements volontaire43. Par exemple,

Muhammad Ali a fondé sa réputation sur son agilité et son art de parler en publique.

Maintenant, il a de la misère à parler, à marcher et souffre de la maladie du

parkinson44. Son état s’explique à cause des nombreux coups reçus à la tête qui ont

provoqué des traumatismes au cerveau. Effectivement, les conséquences au niveau du

cerveau du boxeur sont immanquables et, de ce fait, beaucoup de gens considèrent

que la pratique de ce sport recule notre société de deux millénaires dans le temps.

Avec de tels conséquences, différentes sociétés ont agit afin de mettre un

terme à la barbarie que la boxe provoquait dans les sociétés. En effet, durant certains

moments de l’histoire, nombreuses ont été les organisations sociales à intégrer des

mécanismes de motivation et de dissuasion qui récompensaient les comportements

attendus ou souhaités et sanctionnaient ou punissaient ceux qu’elles considéraient

comme inacceptables45. Ainsi, les normes sociales (Règles de conduite et modèle de

comportements suivis par les membres d’une société.46) entraient dans cette

dynamique sociale de la motivation et de la dissuasion. Il est normal que des

individus revendiquent l’abolition pure et simple de ce qu’ils dénoncent comme une

« barbarie légale », s’interrogeant sur la place de ce sport dans une société civilisée47.

Par exemple, plusieurs associations médicales, dont l’association médicale

canadienne, réclament son abolition en 1983. Toutefois, aujourd’hui, toute tentation

d’abolir le pugilat a été rejeté sauf dans le passé où la boxe était interdite durant une

longue période. Au Canada, en 1870, la boxe professionnelle était illégale et en 1881,

le parlement fédéral a adopté une norme formelle (normes écrites) interdisant, sous

peine d’amande ou de prison, tout combat fait pour l’argent. De plus, dans les 43 Ibid., p. 53.44 Maurice RUDETZKI, op. cit., p. 43.45 DENIS, Claire et al, op. cit., p. 71.46 Ibid.47 Louis FOURNIER et al. Présent édition québécoise, Québec, Société Radio-Canada, le 3 juillet 1980, 14 min, coul.

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municipalités du Québec, en 1887, des normes ont été adoptées afin d’interdire la

pratique du pugilat. Néanmoins, le nombre d’adeptes de ce sport était trop élevé et

certaines déviances aux normes sociales pouvaient survenir. Inévitablement, des

rencontres entre pugilistes étaient créées dans le plus grand des silences pour ne pas

attirer les hommes de lois48. Il n’y a pas juste qu’au Canada que la boxe était interdite,

en Angleterre, aux États-Unis, à Cuba et même en Russie, la boxe professionnelle

était bannie à cause des dangers et des morts qui s’y rattachaient. Par contre, c’est à

l’arrivée de plusieurs institutions, comme la WBC et la WBA, qui sont les plus

grands conseils de boxe présentement, que le pugilat s’est assainit et devenu toléré et

légal par la suite.

En effet, les institutions (Organisation ayant, dans une société, une fonction

régulatrice durable, permettant de définir un système de rôles49) ont joué un grand

rôle dans les sociétés afin de protéger la vie et la santé des sportifs. En effet, selon les

fonctionnalistes, la société est une organisation sociale qui se compose de l’ensemble

des institutions sociales qui répond à différents besoins fondamentaux des individus50.

De ce fait, vue que beaucoup de dangers sont reliés au pugilat, il est donc normal

pour une société de mettre sur pied des organismes afin d’assainir ce sport afin de

protéger les individus qui le pratiquent. Par exemple, juste au Québec, la boxe est en

demande, les adeptes sont nombreux et il est difficile pour une société d’abolir un tel

sport juste à cause des risques qui en sortent. Donc, des mesures ont été prises, par le

Gouvernement du Québec, et le 21 décembre 1979, une Régie de la sécurité dans les

sports a été créée dans le projet de loi 78 qui consistait à une augmentation de la

sécurité dans les sports51. Une telle institution avait pour but de diffuser de

l’information, d’effectuer des recherches et conseiller toute personne sur la sécurité

des sports52. Grâce à cette régie, la boxe est devenue légal et toléré au Québec et son

influence a provoqué beaucoup de changement au niveau des examens médicaux

48 Michel CHEMIN, op. cit., p.76.49 DENIS, Claire et al, op. cit., p. 48.50 Ibid.51 QUÉBEC, RÉGIE DE LA SÉCURITÉ DANS LES SPORTS, op. cit., p. 3.52 Ibid., p. 5.

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obligatoires et des règlements plus sécuritaires53. Également, la WBC et la WBA sont

deux institutions, au niveau mondial, qui ont servi à assainir la boxe professionnelle.

Toutes ces institutions ont formellement agi sur la brutalité et l’indiscipline présentes

dans les combats qui sont des fonctions latentes, c’est-à-dire, des effets non

recherchés par les membres d’une société. En effet, les dirigeants de ces institutions

se demandaient quel bénéfice une société pouvait retirer de voir un être humain subir

à ses risques une commotion cérébrale qui peut entraîner la mort54. Ainsi, les

institutions se chargent d’assainir le sport pour qu’il devienne plus sécuritaire pour

une société civilisée.

53 Ibid., p. 6.54 Ibid., p.5.

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CONCLUSION

Pour conclure, le noble art reste un sport excitant car la moindre erreur peut

abattre un pugiliste inexorablement, et c’est pourquoi le boxeur doit toujours

conserver la maîtrise de ses nerfs, dominer sa peur, et continuer à penser plus qu’à se

battre55. Cependant, les risques de ce sport sont immanquables et, que ce soit à

l’époque de la Grèce archaïque ou de la guerre froide, le pugilat a toujours été associé

à de la barbarie ou à la violence. De plus, il est difficile de nier les faits sur les

conséquences graves que peuvent entraîner une longue carrière sur le cerveau d’un

pugiliste, donc, grâce à ce fait, l’hypothèse de la recherche est confirmée. En outre,

même si des institutions ont été mises sur pied afin d’assainir ce sport, il reste que la

boxe est dangereuse et que beaucoup de lacunes peuvent survenir à long terme en ce

qui concerne la santé mental du boxeur. De plus, la mort est aussi au rendez-vous

dans ce sport où deux volontés s’affrontent. Par contre, on peut se poser la question

suivante : « Comment peut-on assainir un sport aussi brutal et dangereux que la

boxe? ». Sûrement que l’avenir de ce sport réserve aux amateurs des surprises car des

accidents sont encore présents dans ce sport où le risque est élevé. Aussi, il est

difficile d’assainir un sport où la brutalité et la longueur d’un combat sont sources

d’excitation pour les amateurs. Cependant, il est possible de diminuer les dangers de

l’art pugilistique avec différentes mesures. Par exemple, grossir les gants des

combattants afin que l’impact des coups soit moins fatal. Encore là, il est difficile

d’envisager une telle modification dans les règles car cette nouvelle règlementation

provoquerait un moins bon spectacle. En effet, aux yeux des partisans, un boxeur qui

tombe au tapis à la suite d’un coup poing bien placé est toujours excitant.

55 Michel CHEMIN, op. cit., p.34.

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