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Une publication de Défi métiers www.defi-metiers.fr n°15 - Septembre / Octobre 2015 La certification P. 6 Le Compte Personnel de Formation P. 18 Les besoins de recrutement P. 9 Le CREFOP Ile-de-France P. 24

La certification - defi-metiers.fr · Le décret n°2015-773 portant sur la création d’une aide versée ... d’apprentissage est paru au Journal officiel, le 29 juin 2015. Cette

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Une publication de Défi métiers ● www.defi-metiers.fr ● n°15 - Septembre / Octobre 2015

La certification

P. 6

Le Compte Personnel de

FormationP. 18

Les besoins de

recrutementP. 9

Le CREFOP Ile-de-France

P. 24

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FranciLiens Formation, emploi et territoires est une publication de Défi métiers, le carif-oref francilien 16 av. Jean Moulin 75014 Paris Tél. : 01 56 53 32 32 Défi métiers est financé par la Préfecture de Région et le Conseil régional d’Ile-de-France

Directrice de la publication : Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers

Rédactrice en chef : Catherine Nasser, Directrice de Défi métiers

Direction de projets Communication Multimédia : Michelle Bourdier

Direction de projets Veille Rédactionnelle : Catherine De Labarre

Coordination éditoriale et secrétaire de rédaction : Emmanuelle Vignerot

Rédacteurs : Christine Barret-Labre, Pauline Baumgartner, Fabienne Beaumelou, Morad Ben Mezian, Christian Capitaine, Céline Desserre, Marion Guilloux, Catherine Gwet, Hélène Lerosier, Faïssa Moustapha, Catherine Nasser, Annie Poullalié, Stéphane Rodriguez

Ont participé à ce numéro : Sandrine Damie, Christine Muris, Christine Ponsignon

Mise en page : Clément Dumas

Iconographie et illustrations : C. Dumas (illustrations) E. Vignerot (iconographie) Crédits photo : Défi métiers, ©Fotolia, ®GWEL

Impression : Atyp’Yc Conception FranciLiens n°15 Septembre / Octobre 2015 ISSN : 2271-3034

Tableau de bord

En jeu

Analyses et synthèse

ActualitésDéfi métiers

Territoires en action

Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4

La certification : les points-clés d’une thématique en mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6

Les besoins de recrutement en Ile-de-France dans les dix prochaines années . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 9

Portrait des jeunes franciliens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14

Former des « leaders différents » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 17

Les organismes de formation s’interrogent sur le CPF : Défi métiers leur répond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18

Décret qualité : de nouvelles exigences pour les organismes de formation  . . . . . . . . . . . . . . p. 21

Le CREFOP en Ile-de-France : une instance de coordination incontournable ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24

Accompagner l’insertion professionnelle des jeunes sourds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 28

L’accompagnement vers l’insertion des personnes sous main de justice . . . . . . . . . . . . . . . p. 30

L’année 2015 continue à dérouler la mise en œuvre de la loi du 5 mars 2014. Tous les acteurs se mobilisent pour que la formation professionnelle soit, effectivement, au service des salariés et des demandeurs d’emploi ainsi qu’au service du développement économique des territoires.

L’un des piliers de la loi, le Compte Personnel de Formation (CPF), a pour objet l’accès

à la qualification des personnes, particulièrement les plus en

difficulté face à l’emploi. En effet la puissance publique, l’Etat, la Région tout autant que les partenaires sociaux font le pari qu’une formation certifiante augmentera les chances des individus dans leur projet d’accès

à l’emploi.

Il nous a paru nécessaire d’éclaircir ce paysage qui mêle les notions

de diplômes, de certification, de titres professionnels et autres Certificats de

Qualification Professionnelle (CQP). Ce numéro du FranciLiens explicite les points-clés qui se cachent derrière ce terme générique.

Autre élément attendu de la mise en œuvre de la loi : le décret sur la qualité de la formation. Publié le 1er juillet 2015, il pose les critères de qualité qui permettront aux financeurs de la formation de garantir que les prestataires assurent leur mission dans les règles de l’art. Les demandeurs d’emploi ou les salariés pourront ainsi bénéficier de formations adaptées à leur situation.

Gageons que les organismes de formation s’adaptent eux-mêmes à ces nouvelles dispositions.

Enfin, dans ce numéro, vous trouverez les perspectives d’emploi en Ile-de-France, pour les dix prochaines années. Ces informations sont analysées au regard de la situation démographique et économique francilienne. Ces éléments sont précieux dans les relations que chaque professionnel de l’emploi et de la formation entretient avec les publics jeunes, salariés ou demandeurs d’emploi.

Enfin, j’aurai le plaisir de vous retrouver nombreux lors de la conférence du 6 octobre et de pouvoir être à l’écoute, ainsi que toute

l’équipe de Défi métiers, de vos besoins dans le cadre de l’exercice de vos fonctions, pour améliorer constamment l’offre de service que nous mettons à votre disposition.

Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers

3FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4

La certification : les points-clés d’une thématique en mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6

Les besoins de recrutement en Ile-de-France dans les dix prochaines années . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 9

Portrait des jeunes franciliens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14

Former des « leaders différents » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 17

Les organismes de formation s’interrogent sur le CPF : Défi métiers leur répond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18

Décret qualité : de nouvelles exigences pour les organismes de formation  . . . . . . . . . . . . . . p. 21

Le CREFOP en Ile-de-France : une instance de coordination incontournable ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24

Accompagner l’insertion professionnelle des jeunes sourds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 28

L’accompagnement vers l’insertion des personnes sous main de justice . . . . . . . . . . . . . . . p. 30

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Aides-soignants : un accès rapide au premier emploi Le nombre d’étudiants diplômés à l’issue de la formation d’aides-soignants augmente au fil des ans. On en compte 22 000 en 2012, soit près du double par rapport à 2000. Leur insertion professionnelle est peu sensible à la conjoncture. Parmi les trois générations de diplômés étudiées (2001, 2004 et 2007), 80 % trouvent leur premier emploi en moins d’un mois, même s’il ne s’agit pas toujours d’un travail stable, et ce, malgré l’augmentation du nombre des diplômés.

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, juillet 2015, 6 p.

Aide en faveur des très petites entreprises embauchant des jeunes apprentis

Le décret n°2015-773 portant sur la création d’une aide versée par l’Etat en faveur des très petites entreprises (de moins de onze salariés) embauchant des jeunes mineurs en contrat d’apprentissage est paru au Journal officiel, le 29 juin 2015. Cette aide a pour objectif d’augmenter le recrutement d’apprentis préparant un CAP, un baccalauréat ou un brevet professionnel.

Emploi Store, Pôle emploi

L’Emploi Store est un point d’entrée unique pour faciliter l’accès aux services digitaux de Pôle emploi et de ses partenaires, acteurs publics et privés du secteur de l’emploi et de la formation. Ce portail propose plus de 90 services web et applications mobiles.

Le Contrat de Plan Etat-Région est validéLe Contrat de Plan État-Région, aussi appelé CPER, a été officiellement entériné le 9 juillet 2015. Cet intitulé un peu opaque traduit la volonté du gouvernement et des Régions de s’accorder sur les investissements prioritaires à effectuer entre 2015 et 2020. Il donnera lieu à plus de 7,3 milliards d’investissements publics. Le CPER porte sur quatre domaines :• Transports - Objectif : améliorer la

desserte des territoires et faciliter la mobilité des Franciliens.

• Enseignement supérieur et recherche - Objectif : améliorer les conditions de vie des étudiants et des chercheurs.

• Aménagement - Objectif : renforcer l’égalité sociale et territoriale.

• Environnement – Objectif : participer à la construction d’un nouveau modèle de développement.

PRÉFECTUREDE LA RÉGION

D’ÎLE-DE-FRANCE

FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Le texte stipule que « les régions pourront se voir déléguer par l’Etat la coordination des acteurs du Service Public de l’Emploi (hors Pôle emploi) et la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC).

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La loi NOTRe : les Conseils régionaux pourraient piloter le Service Public de l’Emploi (SPE) au 1er janvier 2016

Suite à la commission mixte paritaire du 9 juillet 2015, le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté définitivement le projet de loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe). Le texte stipule que « les régions pourront se voir déléguer par l’Etat la coordination des acteurs du Service Public de l’Emploi (hors Pôle emploi) et la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) ».

Le gouvernement a remis au Conseil Supérieur de l’Egalité Professionnelle (CSEP) son rapport sur ses actions menées en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes depuis 2012. Présenté de façon thématique, le rapport reprend les trois objectifs prioritaires de la politique gouvernementale : l’insertion professionnelle des femmes ; l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes tout au long de la carrière et la mixité professionnelle.

Ministère des Affaires sociales, de la Santé, et des Droits des femmes, la Documentation française, juin 2015, 80 p.

L’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean Jaurès a publié une note, le 15 juin 2015, sur les systèmes éducatifs. Le système dual danois apparaît comme le plus performant de tous les pays nordiques pour garantir aux jeunes un accès à l’emploi. 38 % d’entre eux empruntent une voie professionnelle autonome. Les partenaires soc i aux a s sumen t l a responsabilité de la formation pratique, l’Etat finance la partie scolaire, définit le cadre juridique et se charge du contrôle de la qualité.

Cyril COULET et Christophe PREMAT, Fondation Jean Jaurès, juin 2015, 5 p.

Bilan des actions menées en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (2012-2015)

« Education et insertion professionnelle : une perspective nordique »

En bref

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La certification : les points-clés d’une thématique en mouvement Par Christian Capitaine et Fabienne Beaumelou

Les rouages de la certification présentent, même pour les professionnels de la formation continue et initiale, des zones d’ombre. Voici en éclairage la présentation de quatre points-clés pour mieux comprendre ce que l’on met sous ce nom.

La certification, c’est quoi ?Le terme « certification » est avant tout « générique », rappelle George Asseraf sur le site de la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP). En clair, poursuit le président de cette commission créée en 2002 par la loi de modernisation sociale - et dont l’une des missions premières consiste à répertorier l’offre de certifications professionnelles sur le territoire national - « la certification englobe les diplômes, les titres professionnels et les certificats de formations professionnelles ». Plus concrètement, cette certification en poche - matérialisée par un document, souvent appelé « parchemin » - garantit que son (ou sa) titulaire possède bien les qualifications et le savoir-faire requis sur un champ de compétence déterminé. En d’autres termes, il atteste formellement, un certain niveau d’acquis permettant l’exercice d’une activité professionnelle. Elle s’acquiert soit par la formation initiale, la formation professionnelle continue, l’apprentissage ou la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et doit émaner d’une instance professionnelle reconnue et légitime, selon un processus de validation qui en garantit la fiabilité. Et pour être frappée du sceau de la validité, la certification professionnelle doit être enregistrée au

Répertoire National de la Certification Professionnelle (RNCP) créé par la CNCP, également dans le cadre de la loi de modernisation de janvier 2002. Il « a pour objet de tenir à la disposition des personnes et des entreprises une information constamment à jour sur les diplômes et les titres à finalité professionnelle, ainsi que certains certificats de qualification figurant sur les listes établies par les commissions paritaires nationales de l'emploi des branches professionnelles ». Certaines certifications sont de droit inscrites au RNCP, comme celles élaborées par l’Etat, d’autres sont soumises à un examen, à l’instar des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) construits par les partenaires sociaux ou des certifications d’organismes privés.

Quelles sont les trois grandes familles de certifications ?Le champ de la certification, en France, recouvre trois grands ensembles : les diplômes, les titres à finalité professionnelle et les CQP.Les diplômesInscrits de droit au RNCP car ils ont fait l’objet d’une consultation tripartite, les diplômes sont délivrés au nom de l’Etat par l’intermédiaire de six

ministères : le ministère des Affaires sociales et de la Santé ; le ministère de l'Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt ; le ministère de la Culture et de la Communication ; le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social et le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Il s’agit, des CAP, des BTS, des DUT, des masters et des doctorats.

Les titres professionnels « Ils sont remis, soit par des organismes privés ou publics (organismes de formation, Chambres de Commerce et d’Industrie, Chambres de Métiers et de l’Artisanat, etc.) soit par des ministères

FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

dépourvus d’instance consultative, par exemple le ministère de la Défense », indiquait, le 5 juin dernier, Fabienne Beaumelou, directrice de projets à Défi métiers, à l’occasion du « Rendez-vous de la Formation et de l’Orientation », organisé autour du thème « La certification, de quoi parle-t-on ? ». Avant d’ajouter : « les titres à finalité professionnelle sont enregistrés au RNCP après instruction et avis de la CNCP, sur demande desdits organismes ».

Les Certificats de Qualification Professionnelle Créés en 1986, ils ont fait une entrée remarquée dans le paysage de la certification nationale : leur instauration mit fin au monopole de l’Etat dans la délivrance des certifications. En effet, avec l’arrivée des CQP, les branches professionnelles viennent grossir les rangs des certificateurs via leur Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. Aussi, non reconnu par l’Etat, mais u n i q u e m e n t par la branche professionnelle à l aque l l e i l est rattaché, le C Q P s ’ a v è r e d é p o u r v u d e niveau. « Toutefois, précisait Fabienne Beaumelou, certaines d’entre elles ont souhaité que le niveau de leur certification soit officiellement reconnu. C’est le cas, par exemple, du titre de visiteur médical délivré par Les Entreprises du Médicament enregistré au RNCP en tant que titre de niveau III et non en tant que CQP ». Aux CQP s’ajoutent les Certificats de Qualification Professionnelle

Interbranches (CQPI) qui favorisent les passerelles entre les métiers concernés et la mobilité des salariés, valident des socles de compétences communs à plusieurs branches.

De la formation à la certification : quelles règles à respecter ?Pour qu’une formation entre dans le champ des certifications (qu’elle soit inscrite, en d’autres termes, au RNCP), quatre étapes, définies par la CNCP, doivent être respectées.

Premièrement , l ’ o r g a n i s m e qui dispense la formation doit faire, auprès de la CNCP, u n e d e m a n d e de certification. Ladite commission

examine le dossier (le temps nécessaire entre la réception du dossier et son examen s’étend, en moyenne, à sept mois), puis donne son avis, favorable ou défavorable. Avec ces deux questions fondamentales : cette certification répond-elle à un besoin du marché du travail ? Mène-t-elle à un emploi à sa sortie ? On note ici que, chaque année, de nombreuses formations ne sont pas enregistrées ou nécessitent

Certifications et habilitations : l’Inventaire entre en scèneEn complément du RNCP, l’Inventaire a été créé par la loi du 24 novembre 2009 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie. « Cet Inventaire permet de recenser soit des habilitations ou des formations menant à des habilitations rendues obligatoires par un texte juridique, soit des certifications qui apportent une réelle valeur ajoutée, mais dont la nature transversale ou partielle ne permet pas de leur conférer un niveau ou d’obtenir un CQP. Ceci, parce qu’en général soit celles-ci ne correspondent pas intégralement à l’exercice d’un métier, soit elles s’appuient sur la maîtrise préalable de ce dernier », peut-on lire dans le guide de l’utilisateur de l’Inventaire des certifications et des habilitations édité par la CNCP. Notons également que la loi distingue trois catégories : • Les certifications et habilitations découlant d’une obligation légale et réglementaire nécessaires pour exercer un

métier ou une activité sur le territoire national. Exemples : Certificats d’Aptitude à la Conduite En Sécurité (CACES) et habilitations électriques (certifications appelées Catégorie A dans l’Inventaire).

• Les certifications correspondant à un domaine spécifique ayant une forte valeur d’usage dans un cadre professionnel, dont la possession est recommandée par une instance représentative des partenaires sociaux. Exemples : soudage, Test Of English as a Foreign Language (TOEFL), Test Of English for International Communication (TOEIC) et certifications informatiques.

• Les certifications correspondant à un ensemble homogène de compétences, mobilisables dans une ou plusieurs activités professionnelles et permettant de renforcer ou de favoriser l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi. Exemples : compétences fondamentales, gestion de projets, etc.

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En jeu

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d e s i n f o r m a t i o n s complémenta ires au motif qu’« el les ne débouchent pas sur un métier à part entière mais sont simplement complémentaires d’un métier », indique Mathieu Hivet, directeur associé du cabinet Lafayette Associés, dans les colonnes du site EducPros.fr. D e u x i è m e m e n t , l’organisme de formation - ou l’établissement - doit réaliser un suivi des anciens de ses trois dernières promotions. Il s’agit de connaître, ici, les niveaux de salaires des anciens élèves et les postes qu’ils occupent, sans oublier le lien entre la formation suivie et l’emploi occupé. Soit autant d’informations qui sont susceptibles d’apporter de la crédibilité à la formation examinée. « Nous considérons qu’il faut au moins 60 % d’une promotion au niveau demandé par la certification », note George Asseraf dans les colonnes du site EducPros.fr.Troisièmement, la commission doit examiner l’ingénierie de la certification concernée, au travers de ses référentiels d’activité, de compétence et de certification (« comment est-elle délivrée ? »). Concrètement, l’objectif est de déterminer les compétences que doivent acquérir les personnes et quelles tâches elles doivent savoir réaliser une fois la formation terminée. Quatrièmement, la CNCP s’assure, avec la plus grande attention, que la certification est accessible par la VAE. En effet une certification,

pour être enregistrée au RNCP, doit obligatoirement pourvoir être acquise par cette voie. C’est ce que l’on appelle, à la CNCP, « la condition sine qua non d’éligibilité dans le cadre de la VAE ».

L’entrée en jeu de la VAE : quelles conséquences ?L’instauration, en janvier 2002 par la loi de modernisation sociale, du droit individuel à la VAE a bouleversé les frontières de la certification. C’est même « une vague de fond » [qui a déferlé sur notre secteur], pour reprendre les mots de George Asseraf dans EssKanews, « déplaçant ainsi le centre de gravité du diplôme du savoir vers les compétences en lien avec une activité professionnelle. Cette articulation VAE et certification marque fondamentalement un changement de paradigme ou de logiciel ». « Ce que le jury de VAE va certifier, ce ne sont plus des connaissances ni des savoirs, mais des compétences mises en œuvre dans la vie professionnelle en regard avec les compétences requises par

la certification », éclaire Fabienne Beaumelou, en charge de cette thématique au sein de Défi métiers. Pour résumer, la VAE permet d’obtenir une certification au regard de l’expérience de l’individu acquise dans sa vie professionnelle ou extra professionnelle. « La

loi requiert trois ans d’expérience minimum pour pouvoir présenter une VAE, poursuit-elle. Mais la réalité montre que ce sont majoritairement des candidats qui ont plus de dix ans d’expérience et autour de la quarantaine qui intègrent ce projet ». En effet, la création de la VAE a permis de rendre le diplôme plus accessible aux adultes et d’accroître le nombre de titulaires d’un « parchemin ». Au final, cette stratégie visant à démocratiser la certification via la VAE a donné lieu à la création de nouveaux diplômes professionnels.

La certification du point de vue de l’Union européenneDans une recommandation du Parlement européen du 23 avril 2008, la certification est « le résultat formel d’un processus d’évaluation et de validation obtenu lorsqu’une autorité compétente établit qu’un individu possède, au terme d’un processus d’éducation et de formation, les acquis correspondant à une norme donnée ».

La certification attachée à personne : de quoi parle-t-on ?On parle ici de personne certifiée. Il ne faut pas confondre cette catégorie de certifications avec celles attachées à des produits ou des services qui, elles, relèvent de normes (ISO, NF, etc.).

Analyses et Synthèses

Les besoins de recrutement enIle-de-France dans lesdix prochaines années Par Morad Ben Mezian

Quels seront les besoins de recrutement en Ile-de-France d’ici 20221 ? Le nombre de postes à pourvoir sur le marché du travail va dépendre de l’intensité des départs en fin de carrière et des évolutions d’emploi par métier.

Défi métiers a réalisé, d’une part, un exercice de prospective par

métier sur l’Ile-de-France, qui s’appuie sur les travaux nationaux de la DARES et de France Stratégie et, d’autre part, un exercice d’estimation des départs en fin de carrière avec l’Insee et la DIRECCTE.

L ’ I l e - d e - F r a n c e beneficiera moins des créations d’emploiÀ l’horizon 2022, le marché de l’emploi francilien serait surtout marqué par des créations d’emploi de cadres dans les activités de services aux entreprises mais aussi d’employés dans les activités présentielles. En Ile-de-France, ces dernières bénéficieraient surtout de l’attractivité touristique et de l’apparition de nouveaux besoins, mais peu de l’accroissement démographique. En effet, elle sera limitée par la hausse des départs vers la province, en particulier des populations âgées (ils passeraient à 7,4 pour mille habitants en 2030 contre 6,9 en 20072). En dix ans, 242 000 emplois seraient créés dans la région francilienne soit 14 % des créations nationales prévues ; alors qu’en 2012, l’Ile-de-France représentait 22 % de l’emploi national3. Comme évoqué précédemment, les créations d’emploi dans les activités présentielles seront moins importantes dans la région. Par ailleurs, même si elle est spécialisée sur des métiers porteurs sur le plan national (informaticiens, activités commerciales, etc.), elle bénéficiera, également, moins des créations d’emploi dans ces activités. En effet, ces

derniers connaîtraient une dynamique plus importante dans les grandes métropoles de province qu’en Ile-de-France.

Les cadres et les employés peu qualifiés resteront dynamiquesLes principaux métiers créateurs d’emploi , à l’horizon 2022, seraient les informaticiens (23 000), les cadres de la banque et des assurances (25 000) et ceux

Les activités présentiellesL’Insee a mis au point, en 2008, une nomenclature répartissant l’ensemble des activités économiques en deux sphères : l’une présentielle et l’autre non présentielle. « L’économie présentielle », regroupe l’ensemble des activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins des personnes présentes sur le territoire. Parmi ces activités, nous retrouvons l’éducation, la santé, l’action sociale, l’administration, le commerce de détail, le tourisme, les services aux personnes, etc.Par ailleurs, l’Insee a identifié les principaux facteurs influençant fortement la création d’emploi présentiel. Ainsi, cette dynamique résulte, en premier lieu, des évolutions démographiques et, dans une moindre mesure, de la hausse du niveau de vie, de la présence d’une économie productive et d’un développement du tourisme (même si un touriste consomme moins de services qu’un résident).

1. Ce texte est extrait d’une étude de Défi métiers à paraître en octobre 20152. « De 680 000 à 1,1 million de ménages franciliens en plus à l'horizon

2030 », Insee à la page, n°387, mars 20123. Source : Insee, RP 2012

FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 20159

des services administratifs ou commerciaux (37 000). Pour les employés peu qualifiés, les principaux métiers créateurs d’emploi seraient les aides à domicile (30 000) et les employés et agents de maîtrise de l'hôtellerie et de la restauration (19 500). 6 000 nouveaux emplois d'ouvriers non qualifiés seraient créés dans les travaux publics (soit les deux tiers des créations nationales prévues). L’augmentation du nombre d’actifs est la conséquence directe de l’accélération des mises en chantier dans le cadre du Nouveau Grand Paris. En revanche, le nombre d’ouvriers de type industriel continuerait de baisser en Ile-de-France et sur tout le territoire.

Les départs en fin de carrière en Ile-de-France entre 2010 et 20204

Les besoins de recrutement (ou postes à pourvoir) par métier sont la somme des remplacements des départs en

fin de carrière et des créations ou pertes d’emploi. Il est possible d’estimer les départs en fin de carrière sur une dizaine d’années. En revanche, ce volume ne signifie pas nécessairement qu’un nombre identique de postes sera vacant dans les mêmes métiers pour les entrants dans la vie active. En effet, d’autres facteurs interviennent, tels que les gains de productivité, le développement du domaine d’activité et le mode d’entrée dans le métier.En Ile-de-France, les départs en fin de carrière seront, comme sur le plan national, très important et pourraient représenter l’essentiel des postes à pourvoir dans les dix prochaines années. D’ici 2020, 1 650 000 Franciliens cesseront leur activité professionnelle, alors que sur une période équivalente seulement 240 000 nouveaux emplois seraient créés dans la région.

De nombreuses cessations d’activités de cadres adminitratifs et financiers

En région francilienne, les cadres administratifs et financiers formeront le contingent le plus important dans les fins de carrière d’ici 2020 (avec 90 200 départs soit 5,5 % du total). Ils seront suivis par

4. Cette partie est extraite d’une étude réalisée conjointement par l’Insee, la DIRECCTE Ile-de-France et Défi métiers : « Les seniors franciliens cesseront leur activité plus tard que les provinciaux », Insee à la page, n°415, décembre 2013

A0Z : Agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons 9 703 -1 045 4 071

A1Z : Maraîchers, jardiniers, viticulteurs 17 086 698 5 494

A2Z : Techniciens et cadres de l'agriculture 5 297 1 845 1 258

A3Z : Marins, pêcheurs, aquaculteurs 2 407 -1 244 701

B0Z : Ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment, des travaux publics, du béton et de l'extraction 39 558 6 222 13 913

B1Z : Ouvriers qualifiés des travaux publics, du béton et de l'extraction 11 387 497 4 571

B2Z : Ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment 36 773 2 612 13 285

B3Z : Ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment 33 780 6 573 8 556

B4Z : Ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment 72 683 1 661 25 503

B5Z : Conducteurs d'engins du bâtiment et des travaux publics 4 411 603 1 842

B6Z : Techniciens et agents de maîtrise du bâtiment et des travaux publics 51 807 1 836 18 243

B7Z : Cadres du bâtiment et des travaux publics 54 953 16 924 12 207

C0Z : Ouvriers non qualifiés de l'électricité et de l'électronique 4 289 -291 1 459

C1Z : Ouvriers qualifiés de l'électricité et de l'électronique 6 610 -2 048 3 076

C2Z : Techniciens et agents de maîtrise de l'électricité et de l'électronique 17 923 -2 105 5 739

D0Z : Ouvriers non qualifiés travaillant par enlèvement ou formage de métal 3 024 -1 660 1 346

D1Z : Ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal 5 716 -773 3 664

D2Z : Ouvriers qualifiés travaillant par formage de métal 10 172 -832 5 062

D3Z : Ouvriers non qualifiés de la mécanique 20 929 -1 640 6 959

D4Z : Ouvriers qualifiés de la mécanique 7 897 -1 615 4 167

D6Z : Techniciens et agents de maîtrise des industries mécaniques 33 441 -5 687 14 767

E0Z : Ouvriers non qualifiés des industries de process 19 543 577 8 147

E1Z : Ouvriers qualifiés des industries de process 24 339 2 187 9 395

E2Z : Techniciens et agents de maîtrise des industries de process 21 006 2 050 6 654

F0Z : Ouvriers non qualifiés du textile et du cuir 3 400 -1 223 2 208

F1Z : Ouvriers qualifiés du textile et du cuir 10 306 211 5 037

F2Z : Ouvriers non qualifiés du travail du bois et de l'ameublement 2 380 -127 502

F3Z : Ouvriers qualifiés du travail du bois et de l'ameublement 6 307 833 2 312

F4Z : Ouvriers des industries graphiques

F5Z : Techniciens et agents de maîtrise des matériaux souples, du bois et des industries graphiques

12 242 -2 523 5 925

4 915 -76 2 374

G0A : Ouvriers qualifiés de la maintenance 34 586 -2 141 15 724

G0B : Ouvriers qualifiés de la réparation automobile 20 088 -1 408 6 439

G1Z : Techniciens et agents de maîtrise de la maintenance 89 746 -5 582 29 291

H0Z : Ingénieurs et cadres techniques de l'industrie 93 155 5 427 26 811

Créations nettes d'emploi entre 2012 et 2022

Départs en fin de carrière entre 2010 - 2020Besoins de recrutement dans les domaines de l’agriculture, du BTP et de l’industrie Nombre d'actifs franciliens en 2012

10

Analyses et Synthèses

les agents d’entretien (75 500 départs, soit 4,6 % du total). Trois autres familles de métiers fourniront chacune plus de 50 000 cessations d’activité selon les projections établies : les enseignants, les employés administratifs de catégorie C de la fonction publique et les cadres de catégorie A de la fonction publique. La structure des départs par famille professionnelle est liée bien évidemment à celle de l’emploi régional. Mais elle dépend aussi de la pyramide des âges des familles de métiers et des conditions de départs en retraite. Ainsi, en Ile-de-France, deux familles d’activité employant de très nombreuses personnes dans la région ne figurent pas parmi les premiers métiers concernés par les fins de carrière : les ingénieurs informatiques et les vendeurs.

J0Z : Ouvriers non qualifiés de la manutention 62 706 -420 18 610

J1Z : Ouvriers qualifiés de la manutention 57 295 -3 730 20 200

J3Z : Conducteurs de véhicules 130 344 4 107 47 511

J4Z : Agents d'exploitation des transports 24 013 2 675 9 482

J5Z : Agents administratifs et commerciaux des transports et du tourisme 58 854 -2 317 14 249

J6Z : Cadres des transports, de la logistique et navigants de l'aviation 24 778 1 409 9 368

K0Z : Artisans et ouvriers artisanaux 23 347 -1 108 9 147

L0Z : Secrétaires 69 776 -16 101 27 888

L1Z : Employés de la comptabilité 68 181 -4 198 19 279

L2Z : Employés administratifs d'entreprise 126 394 8 704 30 497

L3Z : Secrétaires de direction 53 481 4 879 17 611

L4Z : Techniciens des services administratifs, comptables et financiers 128 821 -5 624 37 959

L5Z : Cadres des services administratifs, comptables et financiers 323 205 37 068 90 215

L6Z : Dirigeants d'entreprises 39 162 -1 440 17 749

M0Z : Employés et opérateurs de l'informatique 8 015 -250 1 850

M1Z : Techniciens de l'informatique 44 425 -308 9 375

M2Z : Ingénieurs de l'informatique 156 866 23 049 27 095

N0Z : Personnels d'études et de recherche 110 720 10 968 31 133

P0Z : Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C et assimilés) 168 576 -16 996 65 188

P1Z : Professions intermédiaires administratives de la fonction publique (catégorie B et assimilés) 107 564 -11 098 39 019

P2Z : Cadres de la fonction publique (catégorie A et assimilés) 144 784 5 116 52 374

P3Z : Professionnels du droit (hors juristes en entreprise) 34 225 3 905 7 353

P4Z : Armée, police, pompiers 75 041 -16 629 11 326

Q0Z : Employés de la banque et des assurances 52 153 -8 881 16 333

Q1Z : Techniciens de la banque et des assurances 61 976 -4 208 23 803

Q2Z : Cadres de la banque et des assurances 106 985 24 835 33 015

R0Z : Caissiers, employés de libre service 59 037 989 10 450

R1Z : Vendeurs 149 801 497 27 749

R2Z : Attachés commerciaux et représentants 130 789 2 712 33 683

R3Z : Maîtrise des magasins et intermédiaires du commerce 110 092 4 777 35 960

R4Z : Cadres commerciaux et technico-commerciaux 156 406 14 357 40 974

S0Z : Bouchers, charcutiers, boulangers 28 171 920 7 854

S1Z : Cuisiniers 79 633 12 894 21 778

S2Z : Employés et agents de maîtrise de l'hôtellerie et de la restauration 103 135 19 586 19 311

S3Z : Patrons et cadres d'hôtels, cafés, restaurants 33 845 3 448 11 040

T0Z : Coiffeurs, esthéticiens 37 441 3 922 6 447

T1Z : Employés de maison 39 526 4 712 20 343

T2A : Aides à domicile et aides ménagères 56 601 29 865 21 388

T2B : Assistantes maternelles 75 940 9 326 27 826

T3Z : Agents de gardiennage et de sécurité 80 403 6 236 32 526

189 389 -4 694 75 522

T6Z : Employés des services divers

T4Z : Agents d'entretien

40 397 2 229 13 197

U0Z : Professionnels de la communication et de l'information 86 159 8 012 20 253

U1Z : Professionnels des arts et des spectacles 168 972 20 801 37 266

V0Z : Aides-soignants 93 781 6 635 24 323

V1Z : Infirmiers, sages-femmes 88 485 9 235 26 419

V2Z : Médecins et assimilés 87 018 -9 466 35 539

V3Z : Professions para-médicales 74 101 6 751 20 400

V4Z : Professionnels de l'action sociale et de l'orientation 54 147 8 641 15 116

V5Z : Professionnels de l'action culturelle, sportive et surveillants

W0Z : Enseignants

73 739 7 775 12 485

209 572 11 969 68 131

W1Z : Formateurs 34 374 4 005 12 710

X0Z : Professionnels de la politique et clergé 6 032 3 698 789

Total 5 400 537 241 976 1 643 808

Besoins de recrutement dans les domaines des services et de l’artisanat

Créations nettes d'emploi entre 2012 et 2022

Départs en fin de carrière entre 2010 - 2020

Nombre d'actifs franciliens en 2012

FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 201511

12

ORGANISMES DE FORMATION

Sur un total de 5 036 organismes de formation, 2 519 sont localisés en Ile-de-France. Paris en concentre 47 %, les Hauts-de-Seine 13 %, les autres départements moins de 10 % chacun.

Source : DOKELIO Ile-de-France (2 juin 2015)

TOTAL en diffusion à modifier archivés 0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

9 071

5 036

2 533

1 502

Répartition des organismes de formation en base DOKELIO Ile-de-France

Répartition des actions de formation en base

Défi métiers est chargé de collecter, traiter et diffuser l’offre de formation professionnelle continue en Ile-de-France. Pour ce faire, il accompagne les organismes de formation comme les acheteurs publics dans la saisie de leur offre de formation collective au sein de l’entrepôt régional DOKELIO Ile-de-France.

146

142

175

153

183321

1192207

plus de 400 OF

entre 200 et 400 OF

moins de 200 OF

17 282

5 830 761

10 691

TOTAL en diffusion à modifier archivées 0

5 000

10 000

15 000

20 000

ACTIONS DE FORMATION

• En diffusion (ou diffusable) : organismes, actions de formation ayant passé les contrôles et pouvant être diffusé(e)s (export, flux)

• A modifier : organismes, actions de formation en attente de complément ou de correction par l’organisme

• Archivé(e)s : organismes, actions de formation rendu(e)s non diffusable

Répartition des organismes de formation en diffusion en Ile-de-France selon le département

GlossaireOrganisme de formationPersonne physique ou morale ayant un numéro de déclaration d’activité au titre de la Formation professionnelle continue - ou susceptible d’en obtenir un - dispensant des actions de formation.

Action de formation - source LhéoS’entend de tout ce qui contribue à la conception, à l’organisation, et à la mise en œuvre d’une formation.

Action de formation conventionnéeAction de formation financée sur fonds publics.

Source : DOKELIO Ile-de-France (2 juin 2015)

Source : DOKELIO Ile-de-France (2 juin 2015)

Sur les 5 830 actions de formation en diffusion, 1 780 sont conventionnées.

Offre de formation traitée par Défi métiersPar Stéphane Rodriguez

2 %

Population

ChiffresTotal

2 000 000

13FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

de la formation professionnelle en Ile-de-France

L’Ile-de-France dénombre 1,6 million de jeunes âgés de 16 à 25 ans. Près d’un jeune sur deux est inactif et poursuit des études. Parmi les jeunes franciliens, 188 219 sont suivis par une Mission Locale en 2014, ce qui représente une hausse de + 2 % par rapport à l’année précédente.

Les deux départements, en Ile-de-France, qui concentrent le plus grand volume de jeunes suivis en Mission Locale sont la Seine-Saint-Denis (35 350 soit 19 %) et l’Essonne (24 000 soit 13 %).

En 2014, 29 % des jeunes suivis en Mission Locale ont accédé à un emploi, 14 % à une formation et 4 % à un contrat en alternance.

Pour ceux ayant accedé à un emploi, les métiers exercés sont majoritairement peu qualifiés.

Les jeunes se dirigent principalement vers l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et les loisirs (18 %) ; le commerce, la vente et la grande distribution (18 %) et les services aux personnes et aux collectivités (17 %).

Répartition de la situation des jeunes actifs en Ile-de-France

18% Hôtellerie Restauration Tourisme Loisirs

18% Commerce Vente distribution

17% Services aux personnes et collectivités

13% Transport et logistique

11% Support à l'entreprise

5% BTP

17% Autres (santé, maintenance, industrie, agriculture etc.)

Familles de métiers exercés par les jeunes des Missions Locales ayant accédé à l’emploi en 2014

Source : entrepôt régional P3, exploitation Défi métiers

Répartition des jeunes suivis par département

Source : entrepôt régional P3, exploitation Défi métiers

Portrait des jeunes franciliensPar Marion Guilloux

INACTIFS720 000

141 000

110 000

287 000

255 000

NEET

188 219jeunes suivis

enMission Locale

Jeunes actifsen situation mixte(études et activité)

Jeunes actifs au chômage

Elèves, étudiants,stagiaires non rémunérés

Jeunes actifsen CDI

Jeunes actifsen CDD,

intérimaires

Autres inactifs 71 000

AC

TIFS

78

95

7791

23 998

23 124

23 484

19 515 93

92

94

7520 818

35 359

22 820 19 101

Source : Insee, RP 2011, traitement DIRECCTE-SESE

14

Colloque annuel 2015 « Emploi et territoires »

> Lundi 12 octobre 2015 de 14h00 à 18h00Maison de la Chimie - Grand Amphithéâtre - 28 bis, rue Saint-Dominique – 75007 Paris

Le Conseil d’Orientation pour l’Emploi (COE) rassemble l’ensemble des acteurs de la politique de l’emploi (administrations de l’Etat, partenaires sociaux, service public de l’emploi, représentants des collectivités territoriales) ainsi que des économistes et des experts du marché du travail. Son colloque annuel s’articule autour de deux questions sur l’emploi et les territoires :• Vers une accélération de la polarisation géograhique des emplois ?• Quelles politiques pour favoriser l’activité et l’emploi partout en France ?Des spécialistes livreront leur point de vue et débattront, ensemble et avec la salle, du diagnostic et des orientations souhaitables des politiques publiques.

ile-de-france.direccte.gouv.fr

Inscription obligatoire sur

Inscription obligatoire sur

Salon des formations et carrières internationales de Paris

> Samedi 10 octobre 2015 de 09h30 à 18h00Cité internationale universitaire de Paris - Maison Internationale - 17 boulevard de Jourdan - 75014 ParisLe 13ème salon de Studyrama est destiné aux jeunes pour les informer sur les formations internationales de Bac à Bac + 5. 100 établissements en provenance des Etats-Unis, de Suisse, d’Espagne, du Royaume-Uni, de Belgique, du Canada, d’Asie et de France seront présents. Euroguidance renseignera sur les systèmes éducatifs et sur les possibilités de mobilité en Europe. L’Office national de garantie des séjours et stages linguistiques informera sur la formule à choisir, les organismes et leurs garanties. Cambridge English Language Assessment, spécialisé dans la certification du niveau d’anglais, sera présent. Enfin des offres de stages et d’emploi pour des postes à l’international seront proposées.

La DIRECCTE Ile-de-France invite les représentants du personnel de PME du 92 à échanger sur les outils de l’égalité professionnelle dans l’entreprise.

> Mardi 13 octobre 2015 de 8h30 à 16h30Bourse du travail - Maison de la vie associative et des syndicats de Malakoff - 28 rue Victor Hugo - 92240 MalakofCet événement s’inscrit, d’une part, dans le cadre du Plan régional d’égalité à l’emploi et dans le travail et, d’autre part, dans l’expérimentation « territoires d’excellence de l’égalité » à laquelle participe la Région Ile-de-France. Les acteurs syndicaux et les représentants du personnel ont pour mission de lutter contre toutes les formes d’inégalité et de discrimination dans l’emploi et au travail. Ils ont également un rôle de vigie, obligation légale que tous les employeurs sont tenus de respecter et d’assurer.

coe.gouv.fr/

Invitation gratuite surstudyrama.com

Défi métiers a publié sur son site une étude sur les modes d’alimentation des métiers du bâtimentElle analyse comment sont alimentés les métiers du bâtiment. Comment se fait l'orientation des jeunes et des demandeurs d'emploi vers ce secteur ? Quels sont les freins au développement de la formation professionnelle initiale et continue ?

Quelle place occupe le diplôme dans les critères de recrutement des employeurs ? Quelles sont leurs pratiques de recrutement ?

Défi métiers réalisera un inventaire des formations linguistiques Le carif-oref francilien a été choisi pour réaliser un inventaire des formations linguistiques en Ile-de-France dans le cadre de l’appel à projets de la Direction de l’Accueil, de l’Accompagnement des Etrangers et de la Nationalité (DAAEN). Ce

référencement cartographié répond à des enjeux de lisibilité et de structuration de l’offre de formation.

CPF : les listes régionales interprofessionnelles du COPAREF Ile-de-France sont en ligneDéfi métiers, tiers de confiance du COPAREF, a intégré les nouvelles listes des

certifications et formations éligibles au CPF sur moncompteformation.gouv.fr. Elles sont donc désormais consultables.

Mise en ligne des nouveaux programmes du Conseil régionalDéfi métiers accompagne les organismes de formation pour la mise en ligne des actions de formation des programmes « Compétences », « Culture » et

« Promotion sociale ». Elles seront prochainement en ligne sur le site de Défi métiers et sur les sites partenaires.

L’association du Réseau des CARIF-OREF a élu son Conseil d’AdministrationLors de la rencontre annuelle de l’association du Réseau des CARIF-OREF (RCO) en juillet dernier, l’Assemblée Générale a adopté plusieurs modifications statutaires, devenant ainsi, officiellement, la tête de réseau inter-régionale et un interlocuteur

national pour les CARIF-OREF. Défi métiers, par l’intermédiaire de sa directrice, Catherine Nasser, fait partie du Conseil d’Administration élu lors de cette AG.

15FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Actualités Défi métiers

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Bernard Riquier, Secrétaire général « Le café de l’avenir »

« Les 250 membres de notre association sont des professionnels qui s'engagent bénévolement pour accompagner

des jeunes diplômés (majoritairement de niveau Bac + 2) dans leurs recherches d'emploi. Les rencontres se font dans un café partenaire, lieu moins formel qu'un bureau, un salon ou un forum, etc. L'ensemble des métiers (Ressources Humaines, ingénierie, finance, juridique, etc.) et des secteurs d'activité (industrie, services, bâtiment, etc.) est représenté. L’accompagnement débute par une première rencontre d'une heure à l'occasion d'une de nos séances mensuelles. Ensuite, le « binôme » convient du rythme et de la nature des entretiens suivants. L'idée consiste à aider le jeune à concrétiser son projet professionnel. L'échange porte aussi bien sur sa validation que sur les techniques de recherche d'emploi. Il y a souvent aussi un travail à faire en termes de confiance en soi. Depuis plus de huit ans, nous avons rencontré en moyenne 450 jeunes par an. La quasi-totalité a trouvé une réponse (emploi, formation complémentaire) permettant, à terme, d'entrer sur le marché du travail. Nos dernières statistiques font état d'un délai moyen de huit semaines pour trouver une solution ».

Cécile Glas, Directrice des contenus et de l’innovation Passeport Avenir

« Notre aide commence idéalement en amont du diplôme pour que l'insertion

se passe le plus naturellement possible lorsque celui-ci est obtenu. Nous mobilisons des managers et des ingénieurs de nos entreprises partenaires pour aider les jeunes à découvrir les réalités du monde de l'entreprise, les codes, comment faire une bonne candidature, etc. Nous leur permettons également de développer leurs réseaux professionnels grâce à ces rencontres avec des personnes du monde de l'entreprise. Enfin l'aide du tuteur leur apporte de la confiance en soi. Nous ne travaillons qu'avec des jeunes issus du milieu populaire, repérés par leurs enseignants. 95 % de nos jeunes diplômés trouvent un emploi à la hauteur de leurs compétences dans les six mois. Ce qui nous intéresse aussi, c'est qu'ils se sentent sereins et ambitieux pour leur carrière et qu'ils se réinvestissent à leur tour ».

Trois ans après la sortie des études, un jeune sur cinq est encore à la recherche d’un emploi et vit sous le seuil de pauvreté en 2015. De nombreux dispositifs et initiatives existent pour les aider à faire leur premier pas dans l'emploi. Selon le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), les jeunes français sont de plus en plus nombreux à voir leurs conditions de vie se dégrader : 9 millions des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en formation et 34,1 % ont un emploi précaire. La crise pénalise également l'insertion professionnelle des jeunes diplômés, même si leur niveau de formation a progressé. Ceux issus des filières professionnalisées et des grandes écoles, bénéficient d’une meilleure insertion. De même, ceux passés par la voie de l'apprentissage conservent leur avantage relatif sur le marché du travail. La situation de l’emploi des jeunes est plus favorable en Ile-de-France. Selon un rapport du Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services (Crocis), leur taux de chômage (18,4 %) reste même sous la moyenne européenne. Si la région comptabilise un peu moins de jeunes actifs (54 %) en raison de la poursuite fréquente des études, le pourcentage de ceux en situation précaire (15 % contre 21 % au niveau national) témoigne, en revanche, de leur meilleure insertion sur le marché du travail. Pour aider les internautes à mieux préparer leur entrée dans la vie professionnelle, obtenir des conseils, connaître les dispositifs et les initiatives favorisant l’accès au premier emploi, les métiers net animé par Défi métiers, le carif-oref francilien, a organisé le 27 mai 2015 un chat avec deux spécialistes de l'accompagnement des jeunes.

Le site pour découvrir les métiers et les formations init ia les en I le-de-France

Par Annie Poullalié

Sur le site lesmetiers.net, vous pouvez retrouver l'intégralité des échanges de ce chat qui a réuni près d’un millier d'internautes. Pour aller plus loin, un dossier « Réussir son insertion professionnelle » est également disponible.

Chat « Réussir son insertion professionnelle »

17FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Benjamin Blavier Délégué général et fondateur de Passeport Avenir

« Notre société et nos entreprises ont besoin, plus que jamais, de jeunes leaders différents, ouverts et positifs, qui savent surmonter les déterminismes sociaux, font preuve d'inventivité et de persévérance pour construire l'avenir ».

Par ses actions, Passeport Avenir (lauréat mars 2015 « La France s'engage ») lutte contre les discriminations dans l'accès aux études et à la vie active.

Former des « leaders différents »

Propos recueillis par Sandrine Damie

Comment est née l'association Passeport Avenir ?

Dans la France d'aujourd'hui, les jeunes issus des milieux populaires sont toujours confrontés à des discriminations dans l'accès aux études et à la vie active, même s'ils en ont pleinement le potentiel de réussite. C'est pour lutter contre ces inégalités persistantes que Passeport Avenir a été créée en 2005.

Un diplôme d'enseignement supérieur, obtenu avec un soutien de proximité de cadres d'entreprises, constitue pour ces jeunes issus de milieux modestes un réel passeport pour l'avenir. Notre société et nos entreprises ont besoin, plus que jamais, de jeunes leaders différents, ouverts et positifs, qui savent surmonter les déterminismes sociaux, font preuve d'inventivité et de persévérance. Depuis 10 ans, 18 280 jeunes ont bénéficié de nos actions en faveur de l'égalité des chances.

Quels sont ses objectifs ?

L’association rassemble et mobilise les jeunes cadres « issus de la diversité » sociale, ethnique ou territoriale qui se réinvestissent auprès de leurs cadets, afin de leur redonner confiance en l'école et en leur avenir individuel et collectif. Elle fédère, d’une part, les entreprises pour faire éclore de jeunes talents et leur permettre ainsi d’enrichir leur capital humain dans le cadre d'un management de la diversité et, d’autre part, les écoles et universités pour soutenir et développer leur politique d'ouverture sociale. Au-delà de la réussite individuelle des jeunes accompagnés, notre objectif est de bâtir avec l'ensemble de nos partenaires une société riche de toutes ses différences.

Et ses missions ?Passeport Avenir anime des programmes par niveau d'études, répondant aux attentes et aux besoins exprimés par les filleuls/tutorés : « Lycées » pour développer son ambition professionnelle et scolaire, « Filières d'accès aux grandes écoles » pour réussir ses concours, « Grandes écoles et universités » pour se construire un parcours professionnel audacieux, « Diplômés » pour s'affirmer en tant que leader différent par son histoire et son engagement.

A qui s'adresse Passeport Avenir ?

Les é tud iants bénéf ic i a i res sont volontaires. Ils étudient ou ont étudié dans les établissements partenaires. Ce sont eux qui les désignent, vérifient leur réelle motivation et veillent à la constance de leur engagement. Le tutorat n'est pas réservé aux têtes de classe : l'objectif est de soutenir et d'encourager ceux qui en ont le plus besoin. Les tutorés sont identifiés en premier lieu selon leur environnement socio-culturel. Ils doivent également s'engager à passer du temps avec leur tuteur.

Qui sont les bénévoles ? Pouvez-vous nous présenter le tutorat individuel que vous mettez en place ?

Nous mobilisons, au sein de nos vingt-quatre entreprises par tenaires, un réseau de cadres/tuteurs bénévoles qui accompagnent les étudiants durant leurs cursus scolaire. Leur rôle, en concertation permanente avec les enseignants référents, prend différentes formes selon les attentes et les besoins exprimés par les filleuls. Par exemple, aider l'étudiant à avoir confiance en lui consiste à le conseiller, le

guider dans ses choix, le soutenir, l’aider à lever ses réflexes d'autocensure, lui faire découvrir le monde de l'entreprise et ses codes, etc. Vous organisez le concours « We made it ». De quoi s'agit-il ?

Créé en 2009, à l'initiative de Passeport Avenir et d'Alcatel-Lucent, ce concours permet chaque année à quinze étudiants de partir une semaine à l'étranger. Hébergés par les familles de collaborateurs, les lauréats découvrent une nouvelle culture, développent leur compréhension des métiers et acquièrent une expérience des enjeux du monde des affaires à l'échelle internationale. Pour eux cela reste un défi de taille. Ils doutent trop souvent de leurs capacités et s'autocensurent dans leurs choix. Ce programme a donc été conçu comme un tremplin. C’est un moyen de prendre conscience de leur potentiel au contact de professionnels attentifs, désireux de les accompagner dans la construction de leur projet et soucieux de les voir saisir toutes les opportunités qui s'offrent à eux. Durant le séjour, les lauréats vont multiplier les rencontres avec des professionnels, les visites de site et des moments informels au sein des familles d'accueil. Les métiers, les secteurs d'activité, les parcours des intervenants, sont à chaque fois différents afin d'élargir l'horizon professionnel des jeunes et développer leur capacité d'analyse. La dimension interculturelle est également très présente, que ce soit via les échanges avec les collaborateurs des entreprises ou avec les familles d'accueil. Les bénéfices sont divers : développer un réseau professionnel étendu, consolider leur projet professionnel, avoir une meilleure visibilité des opportunités de carrière à l'international, etc.

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Les organismes de formation s’interrogent sur le Compte Personnel de Formation : Défi métiers leur répond Par Hélène Lerosier

Défi métiers, nommé tiers de confiance par le COPAREF Ile-de-France, apporte son expertise dans l’élaboration des listes éligibles au Compte Personnel de Formation (CPF). Dans sa mission d’accompagnement des organismes de formation et afin de les aider à y voir plus clair sur le dispositif, Défi métiers revient sur la mise en œuvre du CPF, la démarche pour être éligible sur une des listes et les modes d’articulation entre ces dernières et DOKELIO Ile-de-France.

La loi du 5 mars 2014 sur la réforme de la formation professionnelle a créé le CPF et

avec lui les listes éligibles. Rendre l’individu, qu’il soit salarié ou en recherche d’emploi, acteur de son projet professionnel tout au long de sa vie est donc un des enjeux de cette réforme. Dispositif de formation parmi d’autres, le CPF peut être articulé avec l’ensemble des dispositifs de formation existants (période de professionnalisation, plan de formation, Congé Individuel de Formation - CIF, Aide Individuelle à la Formation - AIF, etc.).

Qui constitue les listes éligibles au CPF ? Ce sont les partenaires sociaux (Comité Paritaire interprofessionnel National pour l'Emploi et la Formation - COPANEF, Commission Paritaire Nationale de l’Emploi - CPNE et Comités Paritaires interprofessionnels Régionaux pour l'Emploi et la Formation - COPAREF) qui constituent les listes de formations éligibles au CPF. Elles sont mises à jour régulièrement.

En Ile-de-France, le COPAREF a publié, en janvier 2015, une première liste à destination des demandeurs d’emploi contenant 180 certifications et formations. Une deuxième liste, a été publiée en septembre 2015, enrichie de 450 certifications et formations. Quant à la liste éligible à destination des salariés, elle est publiée depuis juillet 2015 et contient une centaine de certifications.

Quelles sont les listes éligibles au CPF ?L a L i s t e N a t i o n a l e Interprofessionnelle (LNI) propose des formations transversales ( F o r m a t i o n Initiale Minimum O b l i g a t o i r e Vo y a g e u r s - FIMO, Diplôme de Compétence en Langue - DCL, etc.) et des formations métiers (Diplôme d’Etat de sage-femme, Certificat de Qualification Professionnelle Pizzaïolo - CQP, etc.). Ces formations correspondent à des besoins d’emploi

identifiés sur le territoire national. La LNI s’adresse aux actifs, elle est élaborée, validée et publiée par le COPANEF. Elle contient, plus de 2 300 certifications et habilitations.

L e s L i s t e s R é g i o n a l e s Interprofessionnelles (LRI) s’adressent aux salariés et aux demandeurs d ’emplo i . Elles proposent des formations transversales et formations métiers correspondant à des besoins d’emploi

identifiés sur une rég ion donnée.Elles sont élaborées, validées et publiées par les COPAREF. En France (DOM TOM compris) 42 listes

sont actuellement publiées (source : newsletter du CPF, DGEFP, édition spéciale, juillet 2015). Les l is tes de branches professionnelles s’adressent

Pour en savoir plus sur l’actualité du COPANEF, connectez-vous sur le site fpspp.org

La LNI contient plus de 2  300 certifications et habilitations

19FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

aux salariés de la branche dont ils dépendent. Elles contiennent des certifications (CQP, CACES) débouchant sur des métiers correspondant à des besoins identifiés dans une branche professionnelle ou un secteur d’activité donné. Chaque liste est validée et publiée par une CPNE. En France, il existe environ 700 branches professionnelles. 106 listes ont déjà été publiées (source : newsletter du CPF, DGEFP, édition spéciale, juillet 2015). L’intégralité de ces listes est consultable sur le portail officiel moncompteformation.gouv.fr, géré par la Caisse des dépôts et des Consignations (CDC).

Que trouve-t-on dans ces listes ?• Des cert i f icat ions et des

habilitations enregistrées et validées par la Commission Nationale des Certifications

Professionnelles (CNCP), des certifications de branche (CQP et Certificats de Qualification Professionnelle Interbranches - CQPI) ainsi que des formations figurant sur une des listes validées par les partenaires sociaux.

• Des formations permettant d ’ a cqué r i r l e s o c l e de connaissances et de compétences professionnelles.

• Des actions d’accompagnement à la Validation des Acquis de l’Expérience - VAE (préparation d’un dossier de VAE et de l’entretien devant un jury).

Ces deux dernières s’adressent aux actifs (salariés et personnes en recherche d’emploi) sur le territoire national.

En tant qu’organisme de formation, quelles démarches dois-je effectuer pour que ma certification ou mon habilitation soit inscrite sur une liste éligible ?1/ Au préalable vous devez faire enregistrer votre certification ou habilitation, soit au Répertoire Nat ional des Cert i f i cat ions P r o f e s s i o n n e l l e s ( R N C P ) soit à l’Inventaire. Ces deux enregistrements dépendent de la CNCP.2/ Cette inscription ne la rend pas pour autant éligible au CPF. Pour rappel, seuls les partenaires sociaux constituent et valident les listes.3/ Afin de favoriser l’articulation entre certifications ou habilitations éligibles et l’offre de formation correspondante, les organismes de formation ont la possibilité de référencer leur offre dans DOKELIO Ile-de-France.

Pour en savoir plus sur le socle de connaissances et de compétences, reportez-vous au dossier central du FranciLiens n°14

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En tant qu’organisme de formation, à qui puis-je m’adresser pour inscrire ma certification ou mon habilitation sur une liste éligible ?Vous avez la possibilité de faire valoir, auprès de la CPNE de la branche dont relève la formation certifiante, l’intérêt de la rendre éligible.

Comment m’assurer que ma certification ou mon habi l i tat ion soit b ien identifiée comme éligible sur les différents sites ? Pour le savoir, il vous suffit de vous connecter sur le portail officiel moncompteformat ion.gouv. f r ou sur le portail du Réseau des CARIF-OREF (RCO). Actuellement ce dernier recense les certifications ou habilitations éligibles au CPF ainsi que l’offre de formation correspondante sur le territoire national. Point de vigilance : une certification ou habilitation éligible possède un ou plusieurs codes CPF, cela signifie qu’elle est éligible sur une ou plusieurs listes.

Mon offre de formation est-elle visible sur le site de Défi métiers ?Le site defi-metiers.fr propose uniquement l’offre de formation

référencée dans DOKELIO Ile-de-France dont le périmètre se limite actuellement aux actions de plus de 100h. Il est cependant possible d’y trouver certaines actions de moins de 100h (habilitations électriques, diplômes u n i v e r s i t a i r e s , permis, etc.). Quand le résultat de votre recherche sur le site de Défi métiers (dans le moteur de recherche « Trouver une formation en Ile-de-France »), fait apparaître le logo

à côté de l’intitulé de la formation recherchée, cela signifie que cette dernière correspond à une certification ou habilitation éligible au CPF. L’affichage sur le site Défi métiers vise à répondre à une mission de service public

notamment pour les Conseillers en Evolution Professionnelle (CEP) et le grand public. Point de vigilance : l’offre actuellement recensée dans la base DOKELIO Ile-de-France n’est pas exhaustive au regard du nombre d’organismes de formation déclarés en Ile-de-France.

Quel est le rôle de Défi métiers vis-à-vis du COPAREF ?En Ile-de-France, le COPAREF est responsable de l’élaboration, de la validation et de la publication, sur le portail officiel moncompteformation.gouv.fr, de deux listes régionales interprofessionnelles : l’une à destination des salariés et l’autre des demandeurs d’emploi. Cette dernière est constituée à partir des formations collectives financées par le Conseil régional et celles proposées par les représentants des secteurs professionnels (Fédération de la Formation Professionnelle - FFP, Union Professionnelle Artisanale - UPA). De par son expertise sur le traitement de l’offre de formation, Défi métiers émet des préconisations méthodologiques au COPAREF afin de faciliter la constitution des listes régionales interprofessionnelles. A réception des listes validées, Défi métiers mène aussi un travail important d’investigation afin de proposer une liste unique avec des codes et intitulés de certifications officiels émanant de Certif Info ou de DOKELIO Ile-de-France et vérifie l’exactitude des données transmises dans les listes validées. Enfin, le carif-oref francilien apporte son appui dans le processus d'intégration des deux listes régionales éligibles sur le portail officiel moncompteformation.gouv.fr. C’est ce qu’on appelle être tiers de confiance.

Pour en savoir plus sur Certif Info, reportez-vous au FranciLiens n°13, p.21.

Qu’est-ce que l’Inventaire ?L’Inventaire des certifications et

habilitations correspondant à des compétences transversales exercées en situation professionnelle est établi par la CNCP. Par exemple, dans le cadre d’un DCL chinois, une des compétences visées serait de communiquer de manière opérationnelle en situation de travail.

Pour en savoir plus sur l’Inventaire, connectez-vous sur le site cncp.gouv.fr

21FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Décret qualité : de nouvelles exigences pour les organismes de formation Par Faïssa Moustapha

Après une large concertation entre l’ensemble des acteurs, le décret relatif à la qualité des actions de formation professionnelle a été publié le 1er juillet 2015. Son objectif : définir les critères de qualité qui permettront aux différents financeurs (OPCA, OPACIF, Etat, Régions, Pôle emploi et Agefiph) de s’assurer que le prestataire est apte à dispenser une formation dans les règles de l’art.

Le marché de la formation reste difficile à lire pour les personnes qui souhaitent suivre ou acheter une formation. En cause : la profusion de l’offre et le

manque de critères qualifiés qui permettent de juger de la formation dispensée.Dans ce contexte, la loi du 5 mars 2014, qui réforme l’ensemble du système de la formation professionnelle, va inciter les organismes de formation à faire évoluer leur offre. Immanquablement, ils devront mettre en place des approches plus différenciées et personnalisées. Leurs formations devraient se révéler également plus faciles d’accès (délai d’entrée, amplitudes horaires plus grandes, etc.). Surtout, la qualité de leurs prestations sera étudiée à la loupe.

Six critères ont été identifiés • L’identification précise des

objectifs de la formation et son adaptation au public formé.

• L’adaptation des dispositifs d’accueil, de suivi pédagogique et d’évaluation aux publics de stagiaires.

• L’adéquation des moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement à l’offre de formation.

• La qualification professionnelle et la formation des personnes chargées de la formation.

• Les conditions d’information du public sur l’offre de formation, ses délais d’accès et les résultats obtenus.

• La prise en compte des appréciations rendues par les stagiaires.

S’y ajoute le contrôle du respect de certaines dispositions relatives aux règlements obligatoires des organismes de formation (règlement intérieur, programmes de formation, informations des stagiaires). Par ailleurs, les financeurs devront être attentifs à l’adéquation entre le prix de la prestation et l’innovation pédagogique,

sans oublier les prix pratiqués par la concurrence. Ils inscriront

également, dans un catalogue de référence (qui sera public), les prestataires de formation qui répondront aux critères de

qualité soit dans le cadre de leurs p r o c é d u r e s

i n t e r n e s d ’ é va l ua t i on , soit dans le

cadre d’un label ou d’une certification reconnus.

Pour en savoir plus Sur « Le marché de la formation professionnelle continue

à l’épreuve de l’enjeu de la qualité », France Stratégie, avril 2015

Sur le décret n° 2015-790 du 30 juin 2015 relatif à la qualité des actions de la formation professionnelle continue

Sur « La réforme à l’heure de la qualité », dossier de Centre Inffo n° 881, juillet 2015

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Quels acteurs du marché de la formation professionnelle la CSFC fédère-t-elle ?Fondée en 1982, elle fédère une collectivité de formateurs-consultants indépendants ainsi que des petits organismes de formation de moins de dix salariés. Si tous développent leur propre activité de formation à destination, essentiellement, des entreprises et des collectivités locales, nombre d’entre eux s’inscrivent également sur le terrain du conseil en entreprise. Certains, par ailleurs, travaillent en sous-traitance pour de grands organismes de formation. Un point important : l’on adhère à la CSFC au regard de l’activité que l’on développe et non pas en fonction de son statut. Si bien que nous comptons à la fois des professions libérales, des indépendants et des autoentrepreneurs. Au total, sur le plan national, la Fédération rassemble près de 300 professionnels. S’agissant de l’Ile-de-France, le contingent se monte à plusieurs dizaines.

L’actualité récente de notre secteur renvoie immanquablement à la publication du décret relatif à la qualité des actions de formation professionnelle continue. Le jugez-vous pertinent ?Indiscutablement. L’émergence d’une homogénéité des critères de qualité sur notre secteur se révèle une excellente nouvelle. Ce texte renforce la crédibilité et le savoir-faire de notre activité de formateur, après des années, il faut le dire, de mauvaise presse. Désormais, pour les clients de nos adhérents, les raisons qui les inciteront à faire confiance à tel organisme plutôt

qu’à un autre seront clairement établies. Pour notre Chambre syndicale, la publication de ce décret n’est ni une surprise, ni une déstabilisation, mais plutôt une confirmation des bonnes pratiques à adopter.

Ce chantier de la qualité était-il correctement investi par votre Fédération préalablement à la publication du décret ? Notre implication dans la qualité de la formation ne date pas d’hier. Il y a une quinzaine d’années déjà que la CSFC a établi une « charte déontologique et de qualité professionnelle ». Elle engage, depuis, tous nos adhérents à respecter ses règles. Notons que cette charte professionnelle s’avère très largement en phase avec le décret qualité de juin 2015. En décembre 2014, nous avions rencontré la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP) pour échanger sur le contenu de ce dernier. Nous étions tombés très largement d’accord sur les règles du jeu à respecter. Sachant que nous avions insisté sur la reconnaissance des formateurs en tant que tels et donc la certification des personnes.

Quel cahier des charges devront respecter vos adhérents pour être en conformité avec le décret ?Il existe trois moyens de se conformer aux exigences du décret. Le premier, qui concerne les formateurs-conseils isolés, consiste à se faire reconnaître par une certification des personnes via l’Institut de la Certification des Professionnels de la Formation et

Jacques Faubert« Le décret qualité renforce la crédibilité de notre activité de formateur »

Responsable régional Ile-de-France de la Fédération des Chambres Syndicales des  Formateurs  Consultants  (CSFC)  depuis  2013  et  dirigeant  de  l’Agence Jacques Faubert Conseil 

Dans un marché de la formation professionnelle en souffrance, imputable, selon Jacques Faubert, à l’attentisme de certains financeurs - OPCA notamment - à dégager les moyens de mise en œuvre de la réforme, la CSFC se félicite de la publication du décret qualité du 30 juin 2015. « L’émergence d’une homogénéité des critères de qualité est une excellente nouvelle », déclare le responsable de la Chambre francilienne de la CSFC.

Interview

23FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Propos recueillis par Christian Capitaine

de la Prestation de Services Intellectuels (ICPF&PSI). Le deuxième, à destination essentiellement des petits organismes de formation, est d’obtenir la certification NF 214 délivrée par l’Afnor. Le troisième moyen, qui dépend du bon vouloir des financeurs, c’est-à-dire essentiellement des OPCA et des Régions, est d’être reconnu comme fournisseur qualifié au regard de ses pratiques et de ses engagements. Soit autant de critères conformes aux exigences du cahier des charges du décret qui permettent aux opérateurs d’être recensés sur des listes de référencement. J’ajoute que notre « charte déontologique et de qualité professionnelle », nous donne l’ambition de négocier, avec un certain nombre d’opérateurs, notre présence sur ces listes de référencement.

Ces listes sont-elles déjà connues ?Les financeurs sont à pied d’œuvre pour les mettre à jour. Le rôle des OPCA est déterminant : ils ont l’obligation, par les Conventions d’Objectifs et de Moyens (COM) signées avec l’Etat, de jouer un rôle de facilitateur, d’accompagnateur et de référent de la notion de qualité contenue dans le décret. Ils sont, dans une certaine mesure, les relais de la DGEFP pour le faire appliquer. En clair, ceux d’entre eux qui prendront l’initiative de publier des listes d’organismes agréés s’engageront à être garant de la qualité des prestations fournies par les opérateurs.

Une réunion de travail avec la DGEFP, en juillet dernier, vous a permis d’alerter sa déléguée générale, Emmanuelle Wargon (au moment de l'interview), sur la difficile mise en œuvre du CPF (Compte Personnel de Formation) et son impact pour le marché des organismes de formation. Quel fut le contenu de vos doléances ?Le constat est sans appel : le marché de la formation professionnelle souffre durement et plus encore celui sur des TPE et des indépendants, avec une diminution de leur activité de 30 % à 40 % en moyenne sur le premier semestre 2015. Pour la CSFC, les freins au marché sont clairement identifiés. Nous avons mis le doigt, premièrement, sur le trop grand attentisme dont font preuve certains OPCA à financer des formations qui ne figurent pas encore sur les listes du COPANEF. Or, François Rebsamen, le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social (au

moment de l'interview) a mis en garde les financeurs sur les risques que leur attentisme faisait peser sur la santé des organismes de formation. Pour le ministère, il convenait, dès à présent, d’admettre comme éligible au CPF des certifications qui étaient en cours de mise à niveau en termes de « blocs de compétences ». En substance, sa mise en garde signifiait aux OPCA : « ne coupez pas le robinet des achats de formation ! ». Par ailleurs, nous avons déploré auprès de la DGEFP la stratégie de quelques grands organismes de formation visant à pratiquer des « marges arrière » vis-à-vis des formateurs sous-traitants indépendants. Cette politique consistant à reconstituer leurs marges en faisant peser le poids de la trésorerie sur les sous-traitants est très mal vécue par certains de mes collègues indépendants.Enfin, nous avons fait part d’un dernier regret à Madame Wargon : que les Plans de Formation des Entreprises (PFE), qui ne sont pas impactés par la réforme et qui restent une alternative au CPF, n’aient pas mobilisé davantage d’entreprises pour former leurs salariés. Cette frilosité des acteurs économiques reste un des éléments qui a contribué à la difficulté conjoncturelle que l’on connaît aujourd’hui sur le marché. Et davantage encore pour les petits organismes de formation et les indépendants. C’est pourquoi notre Fédération va s’engager dans une campagne de communication en direction des TPE/PME en lien avec la DGEFP et ses initiatives.

CSFC : Quels champs de réflexions et d’actions en Ile-de-France ?Sur le plan national, la CSFC déploie pour ses adhérents des outils d’aide au développement : ateliers et conférences, assistance juridique et communication, puis veille sur l’actualité du secteur de la formation professionnelle. En ce qui concerne la région Ile-de-France, les quatre thèmes retenus cette année pour les ateliers sont « La qualité en formation », « La digitalisation de la formation », « La réforme des marchés publics » et « L’avenir du travail des indépendants ».

La « charte déontologique et de qualité professionnelle »

La « charte déontologique » défend des principes éthiques : le respect de la législation, le professionnalisme dans son champ de compétence, l’évaluation de ses actions de formation, la confidentialité et la valorisation de la profession ainsi que son rayonnement. La « charte de qualité professionnelle » énonce les critères de professionnalisme : le formateur-consultant, membre de la CSFC doit faire preuve de rigueur et de savoir-faire dans ses actes professionnels, consacrer du temps à sa formation et à son perfectionnement, réaliser de l’ingénierie de formation, maîtriser les méthodes et moyens pédagogiques actuels, respecter les normes en vigueur et la propriété intellectuelle.

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Le CREFOP en Ile-de-France :une instance de coordination incontournable ? Par Catherine Nasser

Il y a près d’un an, le Préfet de région et le Président du Conseil régional, Jean-Paul Huchon, créaient, dans le cadre de la loi de mars 2014, le Comité Régional de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (CREFOP). Rappel de ses objectifs et missions.

En décembre 2014, lors de sa création, le CREFOP s’est substitué à deux instances : le CCREFP (Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle) et le Comité Régional de l’Emploi. On se souvient des objectifs de la loi de mars 2014 : simplifier, améliorer la lisibilité, l’efficacité des politiques publiques et installer une gouvernance quadripartite de la formation professionnelle. Ce fut chose faite, s’agissant des instances en charge de la formation professionnelle, avec la création du CREFOP.

Quelle organisation en Ile-de-France ?Afin d’être le plus opérationnel possible, ce comité, qui s’est réuni deux fois depuis sa création, s’est doté d’un bureau. Ce dernier comprend un nombre restreint de membres représentant les collèges financeurs : Etat, Région et partenaires sociaux. Aussi, ce bureau s’est doté de cinq commissions de travail : sur l’emploi, la certification et la VAE, l’orientation, l’apprentissage et enfin sur les travailleurs handicapés.Ces thématiques n’ont pas été choisies par hasard. Elles renvoient aux différents champs contenus dans la loi de mars 2014 qui a renforcé les responsabilités de la Région, notamment sur les terrains de

l’information et l’accompagnement à la VAE et la formation des publics handicapés. Les cinq commissions du comité, qui se sont réunies au moins une fois depuis le début de l’année, disposent d’une feuille de route fixant les objectifs, le calendrier et les différents livrables. Leurs travaux, traditionnellement nourris d’échanges, de présentations d’actions et de résultats d’études, ont repris en septembre 2015.

A titre d’exemple, la commission VAE présentera, le 25 septembre, un panorama des acteurs et des actions mises en place. Défi métiers participera à ces travaux aux côtés des services de la DIRECCTE, de la Direction de la formation professionnelle de la Région et des OPCA (outils des partenaires sociaux).A l’issue de cette nouvelle séance, les membres de la commission VAE, en particulier les financeurs, disposeront d’éléments leur permettant d’identifier, à la fois, les zones de recouvrement des actions dispensées en Ile-de-France et les manques qui pourraient faire l’objet d’interventions publiques.

Deux missions prioritairesPar ailleurs, le CREFOP s’est vu fixé deux autres missions prioritaires. Premièrement, établir un bilan régional des actions financées au titre de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles en s’appuyant sur une méthodologie définie par le CNEFOP (Conseil National de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles). Deuxièmement, donner un avis

sur les listes des certifications et formations éligibles au Compte Personnel de Formation (CPF).

Enfin, notons que le comité a d’ores et déjà été sollicité pour donner un avis sur « le cahier des charges »

prévu à l’article L.6111.5 du Code du travail fixant des normes « qualité » aux organismes participant au SPRO. On se souvient que la précédente commission relative au SPRO a déjà établi une charte et que la Région en a tiré un document baptisé « principes de mise en œuvre du SPRO en Ile-de-France ».

Le CREFOP en Ile-de-France : une instance de coordination incontournable ? Cela ne fait aucun doute, au regard, surtout, de la taille de la région francilienne et du nombre considérable d’acteurs qui composent ses filières de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles.

Le CREFOP donne un avis sur les listes des certifications et formations éligibles au CPF

25FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

La transition écologique s’invite à la table de la formation professionnelle Par Catherine Gwet

Le socle commun de connaissances et de compétences professionnelles intègre, pour la première fois, les problématiques de l’environnement et près de mille certifications éligibles au CPF relèvent de la transition écologique, traduisant ainsi l’imprégnation de ces préoccupations dans la société.

Tout comme la prise de conscience sur le changement climatique, l es en jeux de la transition écologique doivent, pour une part importante, être intégrés aux orientations stratégiques des acteurs économiques et, de ce fait, dans des démarches d ’ an t i c i p a t i on de mutations des activités économiques. D’ailleurs, depuis plusieurs années, de nombreux rapports alertent sur ces mutations comme sur la nécessité de les devancer, ceci afin d’améliorer la sécurisation des parcours professionnels. La loi du 5 mars 2014 entérine l’autonomie dont dispose l’individu concernant la construction de son parcours et le recours à la formation en vue de maintenir son employabilité (via son Compte Personnel de Formation - CPF). Cette autonomie n’a de sens que si l’individu est en mesure de s’approprier les enjeux stratégiques du secteur professionnel concerné. Il est donc crucial qu’il ait une bonne connaissance de ces évolutions à moyen terme. Aujourd’hui l’ensemble des branches professionnelles et des entreprises n’ont pas saisi les outils mis à leur disposition, comme la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC). Mais certains ce sont tout de même emparés du sujet. En effet, les différentes instances amendant la liste

des certifications éligibles au CPF, le COPANEF, le COPAREF et une trentaine de branches ont en partie pris en compte les enjeux de la transition écologique. Au final, une liste établie en avril dernier montrait que sur cinq mille certifications près d’un cinquième relevait potentiellement de la transition écologique. En Ile-de-France, les certifications éligibles au CPF en lien avec la transition écologique ont été classées en dix domaines d’intervention, allant de l’agriculture au transport-logistique, en passant par la prévention et la lutte contre la pollution et les risques. Ce dernier domaine et celui de l’énergie (génie climatique, énergie renouvelable, etc.) regroupent le plus grand nombre de certifications (avec 23 % pour chacun de ces domaines - cf. Graphique). Il reste du chemin à parcourir afin que la transition écologique soit pleinement intégrée à la formation professionnelle mais le processus est en bonne voie.

0% 5% 10% 15% 20% 25%

Agriculture

Bâtiment

Génie civil

Logistique - transport

Lutte contre les pollutions

Protection nature

QHSE

Aménagement

Energie

Approche sociétale

Répartition des certifications en lien avec la transition écologique éligibles au CPF en Ile-de-France par domaine d’intervention

Source : liste des certifications éligibles au CPF établie en avril 2015, traitement : Défi métiers, juillet 2015

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Des acteurs franciliens se mobilisent pour l’accompagnement à la formation et à l’emploi des personnes en situation de handicap psychique Par Pauline Baumgartner

La loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 a reconnu officiellement que les troubles psychiques peuvent générer des situations handicapantes.

Présidée par le Chef de l’Etat, la Conférence Nationale du Handicap (CNH) du 11

décembre 2014 a réaffirmé le principe d’apporter des réponses spécifiques à l’accompagnement vers l’emploi et dans leur évolution professionnelle des personnes en situation de handicap psychique. Des acteurs franciliens se sont emparés de cette question et mettent en place des actions pour favoriser la construction de réponses d’accompagnement des personnes souffrant de ce trouble.

L’action sociale et médico-sociale

Ce secteur rassemble des établissements et services sociaux et médico-sociaux qui s’adressent notamment aux personnes en

situation de handicap. Ils les accompagnent en prenant en compte à la fois leur projet de vie personnel, leur état de santé, leur autonomie dans la vie quotidienne, leur environnement familial et social et leurs ressources.

Ils visent à garantir l’égalité d’accès aux droits fondamentaux des personnes et ont pour ambition de les suivre tout au long de leur parcours de soin et leur parcours de vie.

Certains d’entre eux ont fait le choix d’inscrire à leur projet d’établissement un axe relatif à l’insertion professionnelle des personnes handicapées psychiques en milieu ordinaire.

« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération

substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant » (art. L.114 de la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005).

« L’action sociale et médico-soc ia le tend à

promouvoir, dans un cadre interministériel, l’autonomie et la protection des personnes, la cohésion sociale, l’exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets » (art. L.116-1. CASF). L e S c h é m a R é g i o n a l d’Organisation Médico-Sociale (SROMS) préc ise qu ’une vigilance particulière est à porter auprès des personnes en situation de handicap psychique, éloignées de l ’accès aux dispositifs de droit commun.

Soutenir la mobilisation de la personne,   faciliter la concrétisation de son projet d’intégration en formation,  en alternance et en emploi sont les objectifs des PPS

27FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Ainsi, le Service d’Accompagnement à la Vie Sociale (SAVS) Gustave Beauvois s’adresse à des femmes et des hommes de 20 à 60 ans, exprimant une souffrance psychique et ressentant des entraves fortes dans leur insertion sociale et professionnelle. I l p r o p o s e u n a c c o m p a g n e m e n t permettant à l’usager de réfléchir à un projet professionnel et de lever les freins pour que ce projet soit réalisable.

De même, parmi ses missions, le Service d’Aide à l’Insertion Professionnelle des Personnes H a n d i c a p é e s ( S A I P P H ) accompagne l’usager dans son projet de formation en milieu ordinaire et son intégration dans un emploi. Le SAIPPH a développé des partenariats étroits avec les entreprises et les organismes de formation du territoire.

Le CEAPSY, Centre d’Ecoute et d’Accueil sur les troubles psychiques s ’adresse aux personnes touchées par des troubles psychiques, aux familles et aux professionnels. Il informe sur les solutions existantes en Ile-de-France pour faire face aux troubles et à leurs conséquences, sur les démarches à entreprendre et oriente vers les professionnels en capacité d’aider dans ces démarches.

Des prestations au service des personnes handicapées psychiques

Financées par l’Agefiph et le Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (FIPHFP), les Prestations Ponctuelles Spécifiques (PPS) ont pour objectifs de soutenir la mobilisation de la personne et faciliter la concrétisation de son projet d’intégration en formation ou en alternance et en emploi, tout en intégrant les éléments de compensation de la situation de

handicap psychique. Appui Conseil Emploi (ACE) , groupement solidaire, est un des partenaires de l’Agefiph qui délivre les PPS et propose un appui à l’intégration et au maintien dans l’emploi de ces personnes.Ces prestations sont prescrites par Pôle emploi et Cap Emploi.Tous ces établissements œuvrent en faveur de l’accès des personnes

handicapées psychiques aux dispositifs de droit commun. Leur offre de services est mobilisable par les professionnels de l’emploi et de la formation. La coopération entre tous ces acteurs est un facteur clé de succès pour des parcours d’emploi et de formation réussis de personnes souffrant de handicap psychique.

Pôle emploi, aux côtés du conseiller référent et du référent formation, a mis en place un réseau de conseillers référents handicap dans ses agences locales. En Ile-de-France, ils sont 200 à apporter leur expertise sur le champ de l’insertion professionnelle des personnes handicapées auprès des demandeurs d’emploi, des entreprises mais aussi auprès de leurs collègues. En plus de ce dispositif, Pôle emploi dispose d’une agence spécialisée : Handipass. Cette agence parisienne a été créée pour accompagner et placer des demandeurs d’emploi handicapés habitants Paris et apporter son expertise à l’ensemble du réseau Pôle emploi Ile-de-France.

Financés par l ’Agefiph et le FIPHFP, les associations labellisées Cap Emploi assurent une mission de service public en favorisant le recrutement et l’intégration professionnelle de travailleurs handicapés. Leurs actions s’articulent autour de deux axes : l’accompagnement des travailleurs handicapés vers l ’emploi durable en milieu ordinaire de travail et l ’accompagnement des entreprises dans la mise en œuvre de leur obligation légale d’emploi.

Sur le site Défi métiersRubrique Formations/Handicap/

Troubles psychiques et formation

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Accompagner l’insertion professionnelle des jeunes sourds

Chaque année le centre de formation Laser (porteur d’un Pôle de Projet parisien) et le GRETA M2S, mettent en œuvre un parcours d’élaboration de projet professionnel pour un public de jeunes sourds de 16 à 25 ans.

Cette action intégrée au dispositif régional « Avenir Jeunes » concerne des jeunes qui sont soit sans qualification (en quête d’un projet professionnel),

soit en réorientation (les formations initiales proposées aux jeunes sourds étant limitées). Ce parcours implique des partenaires associés : l’Agefiph (qui apporte un financement complémentaire à celui de la Région Ile-de-France) pour renforcer les moyens d’accompagnement des jeunes sourds, notamment la mise à disposition d’interprètes via l’Association Française des Interprètes et traducteurs en Langue des Signes (AFILS) ; les Missions Locales et les Cap Emploi (prescripteurs) qui aident à cibler les offres de formation ou d’emploi en direction des personnes en situation de handicap.

Objectifs du parcours • Mobiliser et accompagner les jeunes dans la

construction et la validation d’un projet réaliste.• Développer la confiance en soi, en autrui et dans

la société.• Renforcer le socle des connaissances et de compétences

nécessaires à la réalisation du projet (savoirs de base, communication à visée professionnelle, informatique, etc.).

• Etablir un pont entre la culture sourde et la culture entendante.

• Aider à comprendre les rouages de la vie citoyenne, les codes du monde de l’entreprise.

• Accompagner les jeunes dans la résolution de difficultés, lever les freins à l’insertion.

Durée du parcoursCinq à six mois suivant les besoins, intégrant deux fois quatre semaines en entreprise.

Spécificités du parcoursLes rencontres avec des associations qui informent et responsabilisent les jeunes (CRIPS, AIDES, Femmes Sourdes Citoyennes

et Solidaires, AFILS, etc.) sont favorisées. La mise à disposition d’interprètes, la participation à des activités communes à l’ensemble des jeunes sourds du Pôle de Projet les aident à se confronter au monde des entendants. Grâce aux CV réalisés en vidéo sous-titrée et présentés en Langue des Signes Française (LSF), les stagiaires peuvent ainsi communiquer sur leur employabilité. Ils sont aussi transmis à des organismes de formation ou à des entreprises dans le cadre d’une recherche de formation ou d’emploi. Une formatrice/référente sourde du GRETA les accompagne.

Par Christine Muris, Coordinatrice dispositif « Avenir jeunes »,Laser Formation et Christine Ponsignon, Conseillère en formation continue,

GRETA des métiers de la santé et du social

29FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°15 - Septembre / Octobre 2015

Cela a l’avantage de rendre la parole plus crédible auprès des jeunes et de témoigner de la réussite professionnelle d’adultes sourds. L’équipe pédagogique du GRETA présente une double qualification. Une maîtrise du contenu de formation d’une part et des interventions en LSF d’autre part. La formatrice/référente propose aux jeunes un soutien et un suivi psychologique. Sa connaissance du public et du réseau leur permet de s’orienter vers des structures spécialisées. Ils sont accompagnés de manière individualisée et en LSF lors de leur arrivée dans l’entreprise à l’occasion de la période de stage, ce qui facilite leur intégration.

RésultatsA l’issue du parcours 80 % des jeunes trouvent une solution, soit une entrée en formation, soit un emploi. En 2014 sur onze jeunes inscrits : trois sont entrés en formation (accès à la qualification), quatre ont signé un contrat de travail, deux ont validé un projet et sont à la recherche d’un emploi et deux ont abandonné (problème de santé et difficultés sociales).

ConclusionCette action atteint ses objectifs d’accompagnement à l’insertion professionnelle, en permettant aux bénéficiaires d’emprunter une trajectoire professionnelle qui leur convient et réussir, ainsi, leur intégration à court ou moyen terme dans le monde du travail.La réussite de ce parcours intégré à un dispositif de formation de droit commun réside également dans la possibilité, pour ces jeunes, de se faire connaître. Réciproquement, il sensibilise les autres jeunes à la différence et contribue à son acceptation. Enfin, des activités communes permettent d’établir des liens entre des cultures différentes et favorise ainsi la communication entre tous.

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L’accompagnement vers l’insertion des personnes sous main de justicePrès de 12 479 personnes sont incarcérées en Ile-de-France. Le site du ministère de la Justice et l’enquête de la DIRECCTE Ile-de-France permettent de mieux appréhender ce public et les personnels qui les accompagnent dans leur parcours d’insertion.

Au 1er août 2013, environ 86 % des détenus franciliens étaient incarcérés en maison d’arrêt

(prévenus et condamnés dont le reliquat de peine est théoriquement inférieur à un an), 11 % en établissement pour moyennes ou longues peines et environ 3 % en centre de semi-liberté ou centre pour peines aménagées (condamnés en aménagement de peine et autorisés à avoir une activité à l’extérieur de l’établissement). Les détenus sont en majorité des hommes jeunes (environ 30 % ont moins de 25 ans et 51 % moins de 30 ans). Environ 29 % sont de nationalité étrangère. Les femmes représentent 3 % des personnes incarcérées dans la région. La population des détenus cumule les difficultés sociales et économiques : i l lettr isme, absence de qualification, problèmes de santé, précarité financière, problèmes de logement, etc.

La formation des personnes placées sous main de justice : un financement spécifiqueFinancée jusqu’en 2014 par l’Etat, la formation des détenus a mobilisé plus de 3 millions d’euros en 2011. Près de 3 200 d’entre eux sont entrés en formation, intégrant, en priorité, des stages visant l’apprentissage d’un métier. La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie a transféré aux Régions la formation des personnes sous main de justice. Dans le cadre de

cette nouvelle compétence, la Région Ile-de-France entend répondre aux besoins des personnes détenues en leur proposant des formations adaptées, ouvrant à des secteurs porteurs d’emploi et suffisamment modulaires pour permettre aux personnes libérées de poursuivre leur formation. Pour ce faire, elle lance un appel à projets dont le

cadre et les modalités de réalisation des formations permettent aux personnes détenues d’accéder à une qualification.

L’act ion des Consei l lers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP)Pour accompagner les personnes sous main de justice dans leur insertion professionnelle et sociale, 460 CPIP interviennent en Ile-de-France. Ils les accompagnent dans le cadre d’un parcours d’exécution des peines. Ils les aident à préparer leur sortie de prison en facilitant leur accès aux dispositifs de droit

commun (logement, soin, formation, travail, etc.). Pour ce faire, les CPIP développent et coordonnent un réseau de partenaires institutionnels (serv ices déconcentrés de l’Etat, Conseil régional, Conseils départementaux, villes, organismes sociaux), associatifs et privés. Ils portent une attention particulière aux problèmes d’indigence, d’illettrisme

et de toxicomanie. Ils facilitent l’accès des personnes détenues à la culture en programmant des activités adaptées au milieu carcéral (diffusion d’œuvres, ateliers, etc.). Au 1er janvier 2015, au niveau national, on compte 4 538 personnels d’insertion et de probation. L’entrée en formation de la première promotion de CPIP date de 1995. Le concours est ouvert aux titulaires d’un Bac + 2, aux mères possédant au moins trois enfants et aux fonctionnaires justifiant d’au moins quatre ans d’ancienneté.

Ils sont formés à l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP) située à Agen. La dix-neuvième promotion de CPIP (entrée en formation en septembre 2014) compte 344 élèves dont 73 % sont des femmes. 75 % des élèves ont un niveau supérieur à Bac + 2.

Par Faïssa Moustapha

Pour en savoir plus Sur la formation professionnelle

des détenus, téléchargez le Bref thématique n°32

Sur les ch i f f res c lés de l’administration pénitentiaire

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