Les bibliothèques et le livre électronique : une histoire à inventer

Roland du LUARTPrésident du Conseil général

avril

Edito Actualité

du Dévoreurn°341

Trimestriel d’information de la BDS

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La Bibliothèque Départementale de la Sarthe, à travers son Plan de développement de la

lecture publique, a pour objectif de s’engager aux côtés des collectivités sarthoises pour un service de proximité à la population et un maillage cohérent du territoire.

Le Plan de développement de la lecture publique favorise la mise en œuvre de projets adaptés

à la taille des communes et leur permet de s’engager fortement et durablement en faveur de la lecture, en fonctionnement comme en investissement. Il soutient également les stratégies de regroupement intercommunal grâce aux dispositifs mis en place visant à favoriser la construction, la réhabilitation ou l’extension de bibliothèques ainsi que l’équipement en mobilier et matériel spécifiques.

L’encart de cette Chronique vous propose les éléments indispensables à prendre en

compte pour une bonne mise en œuvre de la lecture publique en réseau.

Le lancement récent de la tablette électronique d’Apple, baptisée iPad, a remis sous les projecteurs de l’actualité le marché en plein développement du livre électronique : Reader, Cybook, Kindle, eSlick… La concurrence fait rage sur ce marché plein de promesses dans lequel la chaîne du livre peine aujourd’hui à trouver sa place.

Mobilité, compacité, possibilité d’emporter avec soi un nombre important de documents, d’ajouter des notes et des commentaires : les atouts sont multiples pour ces livres électroniques qui ont beaucoup progressé en terme de fonctionnalités, de confort d’usage et de lecture, notamment grâce à l’usage de l’encre électronique.Si le chif fre d’af faires de l ’édit ion électronique est en progression constante chaque année, il reste cependant encore très marginal par rapport à la filière traditionnelle du livre papier : pas de format unique de lecture, une offre de livres en langue française encore assez

peu développée, un modèle économique encore balbutiant où les questions liées au droit d’auteur, à la numérisation des œuvres existantes et au coût du livre numérique ne sont pas encore réglées.A noter : la librairie Doucet, située au Mans, est l’une des premières librairies françaises à proposer une borne de téléchargement de livres numériques, et le prêt de quelques tablettes aux clients intéressés par la découverte de ce nouveau support. Du côté des bibliothèques, on peut noter l’initiative du réseau des médiathèques d’Issy-les-Moulineaux dans le département des Hauts-de-Seine, qui propose au prêt plusieurs « liseuses » chargées d’une sélection de documents. Une initiative qui sera sûrement suivie prochainement par d’autres expérimentations dans d’autres bibliothèques. Face à un secteur en pleine mutation et à des pratiques culturelles qui se modifient au fil des générations, le monde des bibliothèques se doit bien entendu d’être à la pointe dans ce domaine !

En réseau

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Ouverture de la médiathèque de Conlie :

La médiathèque de Conlie a été officiellement inaugurée le 21 novembre dernier en présence de nombreux élus, de représentants de collectivités territoriales et de l’État. Celle-ci est désormais située dans un bâtiment ancien ayant fait l’objet de nombreuses modifications et aménagements pour pouvoir répondre aux différentes exigences liées à l’accueil du public et au fonctionnement d’un tel équipement : mise en place d’un ascenseur, suppression de nombreuses cloisons intérieures, ouvertures élargies, extension vitrée…La nouvelle médiathèque, baptisée « Antoine de Saint-Exupéry » bénéficie d’une superbe cave voûtée d’une surface de plus de 30 m², disponible pour la mise en place d’animations : rencontres, expositions, lectures et diffusion de films…. Les usagers auront aussi la possibilité, à la belle saison, de profiter du jardin extérieur accessible depuis la bibliothèque et de prendre possession des bancs prévus à cet effet. La mise en ligne du catalogue est programmée pour les mois prochains par Alexandra Joly, responsable de l’équipement. Elle permettra une consultation à distance de l’ensemble

des collections de la médiathèque et la réservation de documents pour les usagers.Soutenue par une équipe de b i b l i o t h é c a i r e s b é n é v o l e s , Alexandra Joly a travaillé d’arrache-pied ces derniers mois pour pouvoir traiter, équiper et proposer près de 3 300 documents en fonds propres,

livres et disques compacts. La Bibliothèque Départementale de la Sarthe prête quant à elle plus de 7 000 documents, dont 2 100

disques compacts. La bibliothèque compte une surface totale de 370 m², dont une grande partie est destinée à la présentation des collections en libre accès.Cette réalisation a bénéficié d’une aide du Conseil général de la Sarthe au titre du plan « Lecture publique » d’un montant total de 131 434 €.

Inauguration du Point Lecture de Coudrecieux :Le Point Lecture de Coudrecieux a été inauguré le 14 novembre 2009 en même temps que divers aménagements urbains dans une ambiance sympathique et chaleureuse, rythmée notamment par les interventions de Didier Grignon de la Compagnie « Jamais 203 », récemment installée dans le centre culturel Epidaure de Bouloire. En plus des collections de la bibliothèque, les usagers ont à leur disposition 1 400 documents prêtés par la Bibliothèque Départementale. Ce projet a bénéficié d’une aide du Conseil général de la Sarthe au titre du plan «lecture publique» d’un montant total de 2 437 € pour l’informatisation du point lecture et l’acquisition de mobilier.

Inauguration du Point Lecture de Beaumont-sur-Dême :Le Point Lecture de Beaumont-sur-Dême a ouvert ses portes au public à la fin de l’année 2009. Située dans un bâtiment atypique - une ancienne petite chapelle désaffectée comportant deux niveaux - et de dimension modeste, la bibliothèque a toutefois réussi à susciter l’intérêt de nombreux lecteurs sur cette petite commune de 340 habitants. La Bibliothèque Départementale de la Sarthe prête actuellement 1 200 documents mis à la disposition des usagers.

Les inaugurations se succèdent dans le réseau Calligramme :La fin de l’année 2009 aura été riche en évènements avec les inaugurations successives de la bibliothèque de Mansigné et de Saint-Jean-de-la-Motte et avec l’ouverture au public de la médiathèque

de Cérans-Foulletourte. Le catalogue en ligne est consultable à cette adresse : www.abiblio.com/pontvallainopac

Mansigné :L’inauguration de la nouvelle bibliothèque

de Mansigné s’est déroulée le 27 novembre dernier. L’équipe des bibliothécaires bénévoles bénéficie désormais d’un local plus spacieux, fonctionnel et d’une gestion informatisée grâce au logiciel Atalante full

web. La commune de Mansigné a bénéficié d’une subvention d’un montant total de 36 563 €, attribuée par le Conseil général de la Sarthe au titre du plan « Lecture publique ».

Saint-Jean-de-la-Motte :La bibliothèque a été officiellement inaugurée le 12 décembre dernier. Située près de la salle de jeu de boule de fort, elle est ouverte 8 heures par semaine. L’actualité de la bibliothèque est disponible sur le blog de la commune : www.saintjeandelamotte.over-blog.com/ à la rubrique « bibliothèque ».

Cérans-Foulletourte :Une opération « Portes ouvertes » était proposée le 5 décembre à la médiathèque de Cérans-Foulletourte. L’occasion de découvrir ce nouvel équipement, d’une surface totale de 250 m², intégré dans l’espace multi-activités « Gérard Véron ». Auparavant située derrière la mairie dans un local d’à peine 30 m², la bibliothèque partage désormais les lieux avec d’autres

structures telles que l’accueil périscolaire ou les Aînés ruraux.De nombreux usagers sont depuis au rendez-vous puisque le 600ème lecteur a été enregistré récemment. « Un lieu plus agréable, plus fonctionnel et spacieux. Sa situation géographique, au cœur des écoles, favorise également la bonne fréquentation » : un lancement largement réussi pour Anne Boudaud, la bibliothécaire responsable de l’équipement, qui a programmé pour le début de l’année de nombreuses animations, notamment en direction du jeune public.

Du nouveau dans le réseau !Bienvenue dans le réseau à Isabelle Bianchi qui a rejoint la bibliothèque de Saint-Jamme-sur-Sarthe suite au départ de Gaëlle Guyon pour la bibliothèque de Château-du-Loir. Lauréate du concours d’assistante de conservation du patrimoine et des bibliothèques, elle a notamment assuré les fonctions de bibliothécaire intercommunal dans le Pays de Meslay-Grez (Mayenne). Au revoir à Monique Potier, responsable de la bibliothèque de Château-du-Loir, qui a fait récemment valoir ses droits à la retraite. C’est Julien Raimbault, déjà présent dans l’équipe des salariés de la bibliothèque qui assure désormais cette responsabilité. Bienvenue à Nancy Amat, lauréate du concours d’assistante de conservation du patrimoine, qui intègre la commune de Teloché. Elle y assurera la gestion de la bibliothèque municipale après avoir travaillé à la bibliothèque d’Yvré-l’Evêque.Enfin, Mathieu Donné a définitivement intégré l’équipe de la Bibliothèque Départementale de la Sarthe. Il assure notamment le prêt et le retour des supports d’animation de la BDS ainsi que des tournées de bibliobus.

Voie royale pour acheminer les réservations réalisées par les bibliothécaires du réseau, le passage de la navette est devenu bimensuel depuis la rentrée 2009 ! Vous avez désormais deux fois plus de possibilités pour vos transactions.

Comment réserver les documents qui intéressent vos usagers ?Chaque membre de l’équipe de la bibliothèque peut s’identifier sur www.bds.cg72.fr et naviguer sur le catalogue de la Bibliothèque Départementale de la Sarthe. Les demandes transmises via le site BDS seront

prioritaires. Aucune demande n’est acceptée par téléphone.

Dans le cas d’une recherche urgente, un thème ou quelques titres peuvent être transmis au référent de la bibliothèque à la BDS, par mail. Pour chaque titre, une recherche consciencieuse sera effectuée, merci de doser les demandes !

Si le document est disponible, il sera acheminé lors de la prochaine tournée de navette.S’il est en prêt dans une autre bibliothèque, le service navette se charge de récupérer le document afin de l’acheminer là où il est demandé. Le service doublé de la navette réduit les délais d’acheminement des documents, mais un document non rendu allonge considérablement sa mise à disposition auprès de l’usager qui l’a demandé !

Si le document n’est pas au catalogue de la BDS : il est passé en commande et arrive à la BDS dans les 15 jours. Puis il est traité et couvert, dans les 15 jours suivants, avant de partir par la navette.

Rappel pour les cycles BD ou romansLa réservation par Web se fait toujours sur le tome 1, bien veiller en revanche à retourner le cycle entier lors du retour.

Lors de votre passage à la BDS (formation, prêt ou retour d’exposition, etc.), n’hésitez pas à demander si des documents réservés sont disponibles et à rapporter des documents,

cela permettra au service des réservations de la navette de mieux organiser ses tournées.

Qui assure ce service?Nicole Boyer-Charrueau, responsable du service des navettes de réservations etGeorges Hatet.

Le partenariat Bibliothèque Départementale / Maison d’Arrêt / SPIP

Depuis 1997, la Bibliothèque Départementale de la Sarthe soutient la bibliothèque de la Maison d’Arrêt du Mans, grâce à des renouvellements de documents assurés à la fois par des agents de la BDS et par l’agent chargé de la coordination socio-culturelle au Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de la Sarthe (SPIP), soutenu par une équipe de bénévoles. Aujourd’hui, avec l’ouverture de la nouvelle Maison d’Arrêt « Le Mans – Les Croisettes », ce partenariat évolue et s’étoffe pour satisfaire de nouveaux besoins.

Conjointement gérées par le SPIP de la Sarthe et l’Administration pénitentiaire, ce sont désormais deux bibliothèques accessibles aux détenus qui co-existent au sein du nouvel établissement, composé de deux ailes indépendantes (200 détenus par aile de détention environ).Les collections seront composées à la fois de livres et de documents sonores. Les bibliothèques ont bénéficié d’achats exceptionnels liés à l’ouverture de la Maison d’Arrêt, des prêts de la BDS et du déménagement des fonds de l’ancienne Maison d’arrêt du Vert Galant au Mans et de celle d’Alençon qui vient également de fermer. La population carcérale aura accès, sur chaque bibliothèque, à environ 2 500 documents. Un renouvellement partiel des fonds de la BDS sera effectué 2 fois par an.

Chaque bibliothèque, gérée par un détenu-bibliothécaire formé, proposera de larges créneaux d’accueil des détenus. Gaëlle Belland et Geneviève Olsztynski, de la Bibliothèque Départementale, sont chargées du suivi de l’activité de ces bibliothèques (traitement documentaire, suivi du fonds, renouvellement de documents, formations…). Didier Poiret et Sylviane Simon, anciens de la BDS, sont désormais « visiteurs » bénévoles et apportent leur soutien aux permanences de bibliothèques et à la gestion des réservations.

Une convention tripartite est en cours de signature entre le SPIP, la Maison d’Arrêt et le Conseil général de la Sarthe. Elle permettra de proposer, en plus des documents, des animations au sein de l’établissement, voire en extérieur pour certaines sorties exceptionnelles.

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Accent sur...Réservations, mode d’emploi

Encart

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Des collections documentaires mieux exploitéesLa mise en place d’un catalogue collectif informatisé, qui regroupe plusieurs bases bibliographiques auparavant éclatées, constitue l’une des étapes importantes dans le développement d’une

coopération entre bibliothèques. La mise en commun des fonds documentaires permet aux usagers d’avoir un accès potentiel à un nombre de documents beaucoup plus important que ceux qui sont physiquement présents dans la bibliothèque qu’ils ont l’habitude de fréquenter. Ainsi, pour un point lecture aux dimensions forcément relativement modestes, c’est un accès privilégié à plusieurs milliers de documents qui devient possible. Cet accès peut se faire par l’intermédiaire d’une navette interne de réservation, un peu à l’image

de celle proposée par la Bibliothèque Départementale ou par l’intermédiaire d’une rotation régulière des collections documentaires, notamment intéressante pour les domaines à rotation rapide, comme les albums jeunesse, les bandes dessinées ou encore les romans policiers pour lesquels les lecteurs ont parfois le sentiment d’avoir rapidement « fait le tour des rayonnages ».

Cette mise en commun, surtout quand elle ne s’accompagne pas d’une prise de compétence par une structure intercommunale, passe forcément par une concertation sur la politique documentaire entre les différentes équipes de bibliothécaires. Acquisitions et désherbage, constitution de pôles de référence dans certains domaines documentaires, l’ensemble du circuit doit être pensé dans une logique de fonctionnement en réseau. L’intérêt est par exemple de pouvoir limiter le nombre d’exemplaires sur certains titres présents

dans les bibliothèques et de privilégier une offre plus diversifiée, permettant notamment de mettre en valeur des auteurs ou des genres moins reconnus.La mise en ligne du catalogue ouvre la possibilité aux usagers de consulter le catalogue documentaire commun à distance, voire d’effectuer des réservations et de consulter un compte lecteur. Ce sont autant de fonctionnalités supplémentaires qui se révèlent bien vite indispensables et pratiques au quotidien.

Une programmation d’animations communesLa richesse des collections documentaires d’un réseau de bibliothèques constitue l’un des atouts majeurs dans le cadre de la recherche d’une fréquentation toujours plus importante et de la satisfaction des usagers. Elle ne doit pas pour autant occulter la nécessité d’une collaboration des équipes de bibliothécaires sur le terrain de l’animation. Si chaque équipement conserve bien entendu une large autonomie dans ce domaine, permettant à chacun de proposer des actions spécifiques, il est cependant indispensable qu’un réseau de bibliothèques puisse aussi se forger une identité propre, qui se décline notamment par une programmation commune d’animations : rallyes lecture, accueils d’auteurs, déclinaison d’une thématique commune…Cette programmation participe à la construction d’une identité territoriale du réseau, à l’affichage d’une véritable ambition culturelle des communes associées dans le domaine de la lecture publique ou des communautés de communes. Outre les économies

Des réseaux de bibliothèques : pour quoi faire et comment ?La réforme territoriale, actuellement en cours de discussion au Parlement, interroge les collectivités locales sur la mise en œuvre de leurs compétences et remet au premier plan la question du « mille-feuille institutionnel ». Dans le domaine de la lecture publique, nombreux sont les acteurs susceptibles d’intervenir. Communes, communautés de communes et conseils généraux apportent chacun leur pierre à l’édifice. Des interventions qui font progresser le développement de la lecture publique. Il est indispensable aujourd’hui d’agir dans une logique de complémentarité, au service des usagers des bibliothèques et du public qui reste encore à conquérir, dans une démarche de développement culturel harmonieux du territoire, tendant à proposer à tous un accès le plus égal possible à la lecture et d’une manière plus générale, à la culture. Les réseaux de bibliothèques constituent aujourd’hui une piste privilégiée pour y parvenir.

d’échelle qui peuvent être réalisées par la mutualisation des moyens, ces animations « réseau » présentent l’avantage de pouvoir être soutenues financièrement par la BDS. Enfin, la mise en route de ces animations réseau, et la coordination qu’elle implique permettent de fédérer les équipes et de donner une dimension plus humaine à un réseau qui doit pouvoir aller au-delà d’une simple coordination informatique et logistique complètement désincarnée.

Le rôle du bibliothécaire réseauL’ensemble des missions « réseau » ne peut généralement pas être assumé par les équipes présentes dans chaque bibliothèque. Le personnel salarié ne dispose pas du temps nécessaire pour développer l’ensemble des services nouveaux qui peuvent être mis en place. Le niveau de complexité technique et professionnel et la disponibilité en temps qui sous-tend cette mise en réseau rendent également difficile une prise en charge dans la durée par des équipes bénévoles.Le recours à un bibliothécaire spécifiquement recruté pour l’organisation et la coordination du réseau s’impose ainsi dès le départ. La fiche de poste, définie en concertation avant le recrutement laissera apparaître des missions variées : mise en route d’une politique documentaire commune, suivi

du système informatique, traitement et acheminement des réservations mais aussi organisation des renouvellements documentaires avec la Bibliothèque Départementale de la Sarthe, programmation des animations spécifiques au réseau, soutien technique auprès des équipes de bénévoles ou encore suivi des actions de communication destinées à faire connaître

l’activité du réseau…La liste est longue et loin d’être exhaustive ! Ce qu’il faut en tout cas en retirer, c’est qu’il s’agit de dégager un profil de bibliothécaire où les qualités relationnelles et l’expérience dans la gestion des bibliothèques sont essentielles. Des qualités relationnelles indispensables dans la mesure où le bibliothécaire réseau est en relation avec de nombreux interlocuteurs : élus, bibliothécaires salariés, équipes de bénévoles et référent de la BDP.De solides compétences techniques et professionnelles seront quant à elles mises à profit dans un environnement complexe où les questions purement « bibliothéconomiques » ne seront pas forcément les plus difficiles à résoudre. Le bibliothécaire réseau constitue donc un élément clé dans la réussite d’une collaboration entre bibliothèques et son recrutement doit faire l’objet d’une large concertation afin de définir les attentes de chaque bibliothèque dans ce domaine.

Des architectures en réseau parfois complexesLa mise en réseau de bibliothèques doit s’accompagner d’une réflexion sur la répartition des compétences entre les différentes collectivités. La solution privilégiée reste la prise de compétence par une structure intercommunale. La « construction, l’entretien et la gestion des équipements culturels et sportifs » constitue en effet l’une des compétences optionnelles qui peut rentrer dans le giron communautaire. Ainsi, la Communauté de communes du Saosnois vient récemment de décider du transfert des bibliothèques dans le champ communautaire pour les dépenses d’investissement et de fonctionnement, à compter du 1er janvier 2012. La définition d’un intérêt communautaire plus réduit peut permettre de définir une répartition plus fine des compétences entre les communes et la structure intercommunale.

Dans le cadre d’une coopération entre communes, et donc de l’existence de plusieurs tutelles, il est essentiel de pouvoir s’accorder sur quelques principes de base qui permettront une collaboration efficace. Par exemple, il faudra un accord de l’ensemble des conseils municipaux sur la transposition d’une tarification cohérente sur l’ensemble des bibliothèques.Plus complexe à mettre en œuvre et moins pérenne dans le temps, la solution des réseaux coopératifs présente cependant l’avantage de permettre à des communes volontaires de franchir un premier pas en matière de coopération, en attendant le passage à une étape ultérieure de prise de compétence communautaire.

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A dévorer

Japon - Chine – Corée – Viêt-Nam

Des cultures, des pays, des livres, des auteurs…L’Asie, puissant dragon économique agace, séduit ou effraie. Omniprésente dans nos vies, à travers l’électronique, l’automobile, la téléphonie, l’informatique et même la cuisine ; elle envahit notre quotidien, pour le pire ou le meilleur ! Toutefois que connaissons-nous de ces cultures ? Un excellent moyen d’explorer ces sociétés ; leurs littératures, bien sûr. Aperçus …

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Yoko Ogawa, une oeuvre à explorer.La piscine, La grossesse, Les abeilles, Hôtel Iris, Parfum de glace, Le musée du silence… autant de titres, autant d’univers. Et la liste est loin d’être exhaustive, ni close !Née en 1962 à Tokyo, Yôko Ogawa est remarquée dès 1988 pour son premier roman. Deux ans plus tard, pour

la grossesse, elle obtient le prestigieux «prix Akutagawa», le Goncourt japonais. Depuis elle poursuit une œuvre prolifique : elle publie un ou deux livres par an. C’est Actes Sud qui l’a fait connaître en France, où elle est éditée depuis 1995. Aussi à l’aise dans le roman que la nouvelle, elle crée des ambiances dérangeantes. Fascinée par les anomalies, ces récits «border line», entre normalité et bizarrerie, troublent. Yoko Ogawa, qui aime écrire au calme, distille des histoires souvent empreintes d’étrangeté et de

transgression. Pas seulement ! Dans ce foisonnement créatif, on découvre des textes d’une infinie délicatesse pétris de poésie et de tendresse. Grâce à une écriture au charme indéniable, on succombe… et en redemande.

Les bébés de la consigne automatique de Murakami Ryû Philippe Picquier, 1996Deux bébés sont abandonnés par leurs mères respectives dans une consigne automatique d’une gare. Hashi et Kiku passent leur enfance dans un orphelinat où une expérience est tentée par un psychiatre pour les aider à atténuer leur traumatisme. Ils apprennent à se connaître et à s’aimer comme deux frères et ont un seul objectif, celui de retrouver leurs racines. Chacun de leur côté, ils suivent une destinée différente mais leur univers est tout aussi glauque, leurs rencontres tout aussi loufoques et déroutantes. Tout au long de ce récit Murakami Ryû nous fait voyager dans les bas-fonds de Tokyo et de ses environs. Il nous fait suivre le chemin tortueux de ces deux êtres et de multiples personnages qui les entourent, tous aussi déjantés et à la fois attachants. Ce roman bouleversant nous fait passer de la tendresse à

l’horreur avec une part de poésie et d’humour.

Murakami Ryû a écrit de nombreux romans où se retrouve ce climat glauque et sordide. Un titre cependant apportera un peu d’espoir, c’est Kyoko : histoire d’une jeune orpheline japonaise qui a appris à danser à 8 ans avec un G.I. et cherchera à retrouver la trace de cet homme à l’âge adulte.A lire du même auteur : Thanatos, Topaze, Melancholia, Parasites, Lignes, Bleu presque transparent, Miso Soup , Love & pop

Le paradis d’Oneuli de Cho Ho-sang et Kim Dong-SeongChan-Ok (Perles du ciel), 2007Le paradis d’Oneuli est un magnifique album publié par une nouvelle maison

spécialisée dans la traduction de littérature coréenne pour la jeunesse. Une jolie et tendre histoire «initiatique» inspirée d’un conte traditionnel coréen, écrite par Cho Ho-sang et illustrée par Kim Dong-seong dont les dessins ressemblent à des estampes. Une jeune orpheline vit seule et ne

Flash back

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connaît rien de son passé, pas même le jour de sa naissance. Un jour elle croise un couple qui la prénomme Oneuli (« aujourd’hui » en coréen) et la recueille. Oneuli grandit et ne peut s’empêcher de penser à ses vrais parents quand elle apprend qu’ils vivraient à Woncheongang, une cité au Paradis. Pleine d’espoir, Oneuli part pour un long voyage, un voyage sur la terre puis au ciel.

Le bateau de Nam LeAlbin Michel (Les grandes traductions), 2010D’origine vietnamienne, étudiant et avocat aux Etats-Unis, puis installé en Australie, Nam Le a à peine 30 ans quand Le bateau, son premier recueil de nouvelles, est publié et traduit en 15 langues. Le bateau réunit sept nouvelles variées dans lesquelles Nam Le se glisse dans la peau d’un étudiant asiatique,

d’un aspirant écrivain (qui refuse de se laisser enfermer dans le «rôle du romancier asiatique de service»), d’un vieux peintre qui tente de faire la connaissance de sa fille avant de mourir, d’un gamin des rues de Colombie... Des nouvelles qui vous embarqueront de l’Australie à Téhéran, d’Hiroshima à New-York... et vous feront rencontrer des personnages dont le portrait est si ciselé qu’ils vous sembleront réels.

Southland : roman / Nina Revoyr - Phébus, 2007 - (Rayon noir). Du Japon à Los Angeles – Californie - il n’y a qu’une «flaque» à sauter : le Pacifique. C’est ce qu’a fait Nina Revoyr. Née à Tokyo d’une mère japonaise et d’un père américain d’origine polonaise, elle grandit à Tokyo, puis s’installe dans le Wisconsin et à Los Angeles.Los Angeles 1965 : émeutes de Watts, quatre adolescents noirs ont été tués dans l’épicerie du grand-père de Jackie Ishida. A la mort brutale de celui-ci, la jeune étudiante américano-japonaise décide de mener l’enquête ; ces meurtres n’ayant jamais été élucidés… Roman policier d’une grande intensité, c’est aussi un retour sur un pan méconnu de l’Histoire américaine : après l’attaque de Pearl Harbor, les familles américaines d’origines japonaises ont été internées dans des camps. Au travers de cette trame purement policière l’auteur brosse le portrait d’une ville, et décrit la complexité des rapports entre communautés d’origines diverses ; noires, blanches et asiatiques. Or le racisme et la xénophobie ne sont pas toujours là où on les attendrait ! Un récit haletant, des personnages attachants, un grand roman difficile à refermer. A redécouvrir d’urgence.

site : www.shunkin.netDédié à la littérature japonaise, ce site vous propose de vous plonger au cœur de l’univers des grands auteurs nippons, vous éclaire sur la diversité des prix et récompenses japonaises en matière de littérature, sans oublier de vous tenir au courant des dernières nouveautés des sorties littéraires du grand Est…Bonne navigation !

Stage BDS : Le 18 mars dernier, un stage « Littératures asiatiques » s’est tenu à la BDS, proposé par l’Association TEXTO. Douze bibliothécaires du réseau ont pu en bénéficier et approfondir leurs connaissances culturelles, littéraires et bibliographiques des pays asiatiques. Retrouvez la bibliographie de cette journée sur www.bds.cg72.fr

L’insolite !Où est-ce ?Détail architectural de charme, ce vitrail laisse le soleil sarthois inonder les documents présents dans cette bibliothèque…Rendez-vous sur www.bds.cg72.frpour découvrir où il se trouve !Comme l ’équipe de cet te bibliothèque que nous remercions pour ce cliché, faites nous partager la face insolite du réseau !

Se connaître En bref

Directeur de publication : Roland du LuartBulletin trimestriel d’infos pensé et rédigé par les agents de la Bibliothèque Départementale de la Sarthe en lien avec les bibliothécaires du réseau de lecture publique41 rue de Bellevue72 000 Le MansTél. 02 43 54 11 70Fax. 02 43 54 11 79www.bds.cg72.frEmail : bds@cg72.frISSN: 1964-9029

Julien Raimbault, bibliothèque-ludothèque de Château-du-Loir : « La bibliothèque, un espace social »

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Pouvez-vous nous préciser votre parcours professionnel ?J’ai suivi des études d’histoire à l’Université de Rennes. Durant mes études j’ai travaillé dans diverses bibliothèques, universitaires et scolaires, ce qui m’a conduit à préparer le concours d’assistant de conservation du patrimoine que j’ai obtenu en 2005. Peu de temps après j’ai trouvé un poste à la bibliothèque-ludothèque de Château-du-Loir.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de prendre la direction de la bibliothèque-ludothèque de Château du Loir ? Il était prévu depuis mon embauche que je succéderai à Mme Potier lorsqu’elle prendrait sa retraite. La transition a donc pu être préparée. Et ce n’est pas très difficile de devenir responsable d’une structure qui fonctionne bien et qui est très appréciée des usagers, qui plus est dans des locaux agréables. C’est une bibliothèque-ludothèque dynamique qui propose de nombreuses actions, notamment autour du jeu, pour des publics différents. Nous allons poursuivre dans cette voie.

En quoi vos nouvelles missions modifient les relations entretenues avec la BDS ?Les missions de la bibliothèque restent les mêmes : la BDS est un partenaire incontournable pour des bibliothèques comme celle de Château-du-Loir, aussi bien pour les formations ou le conseil que pour les ressources documentaires.

Comment voyez-vous l’évolution de la bibliothèque en matière de lecture publique ?Les évolutions des bibliothèques vont se poursuivre. C’est banal à dire mais une bibliothèque devra de moins en moins être uniquement un réservoir de documents mais proposer de plus en plus de services différents. Château-du-Loir en offre un bon exemple, la ludothèque est un équipement relativement rare qui dynamise la fréquentation de la bibliothèque. Je pense également qu’une bibliothèque est un espace social intéressant, souvent agréable, où l’on peut rentrer gratuitement, anonymement et que l’on peut utiliser comme on le souhaite. Finalement ce genre d’endroit est assez peu fréquent.

Formation : quelques rappels

A vos ordres !Un rappel aux stagiaires qui s’inscrivent à plusieurs de la même bibliothèque.Pensez à bien vous concerter lors de l’envoi du formulaire : l’ordre de priorité présent sur le carton n’est pas souvent harmonisé… cette indication nous permettrait de répondre plus rapidement à vos demandes !

Co-voiturage

Nouveauté en 2010, nous vous proposons de faire figurer vos communes (résidence administrative et personnelle) sur la liste des participants jointe à toute convocation de stage. Ce petit détail vous permettra certainement de goûter aux avantages du co-voiturage et de faire plus ample connaissance avec vos collègues bibliothécaires de la Sarthe. Merci pour la planète !

L’ animation du réseau en formeOh hisse petit escargot !Fruit du travail de Catherine Devèze (bibliothécaire à Laigné-en-Belin) et Marie Evrard, (conteuse), ce spectacle d’ombres adapte librement l’ouvrage de Cécile Bergame et Timothée Jolly paru chez Didier Jeunesse en 2006. A la suite d’un stage « Théâtre d’ombres » suivi à la BDS, Catherine et Marie se sont lancées dans l’aventure… N’hésitez pas à les contacter pour les accueillir au sein de vos structures !Bibliothèque de Laigné-en-Belin : bds-laigne@wanadoo.fr ou 02 43 21 99 93Marie Evrard : nanee0012@wanadoo.fr ou 06 25 77 85 26

Egalement à l’affiche, les Lectures gourmandes et Lectures sur la Correspondance proposées par le groupe des lectrices à voix haute, ayant suivi le stage « Création de spectacle – lectures à voix haute »… n’hésitez pas à solliciter la BDS pour vos animations !

Mars 2010bibliotheque.chateauduloir@wanadoo.fr