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EHESS La Clepsydre. Essai sur la pluralité des temps dans le judaïsme by Sylvie Anne Goldberg Review by: Régine Azria Archives de sciences sociales des religions, 47e Année, No. 118 (Apr. - Jun., 2002), pp. 121-123 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30116633 . Accessed: 17/06/2014 04:03 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.82 on Tue, 17 Jun 2014 04:03:58 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La Clepsydre. Essai sur la pluralité des temps dans le judaïsmeby Sylvie Anne Goldberg

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La Clepsydre. Essai sur la pluralité des temps dans le judaïsme by Sylvie Anne GoldbergReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 47e Année, No. 118 (Apr. - Jun., 2002), pp. 121-123Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30116633 .

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

culier en note dans le texte ? Sans tomber dans la redondance, il me semble que le lecteur aurait appr~ci6 d'etre mieux inform6 des tra- vaux les plus r~cents parus sur les j~suites, trop rapidement exp~di~s dans la bibliographie. Citons quelques titres, pour la plupart publi~s par la Fondation Verbiest A Leuven (Belg.) et l'Institut Monumenta Serica A St Augustin (All.), mais dont certains sont, il faut le recon- naitre, peut-&tre un peu trop r~cents pour avoir pu 8tre mentionnes par P.G.: sur la Querelle des rites, outre le travail du P. Bontinck, cicm, le constat dress6 par le P. Minamiki, sj, qui conduit l'affaire jusqu'au XXe siicle (The Chi- nese Rites Controversy from its Beginning to Modern Times, Chicago, 1985, cf. Arch. 65.330) et une vision, venue d'horizons divers, qui confirme que ladite querelle a 6t6 une affaire plus europ~enne que chinoise (The Chi- nese Rites Controversy. Its History and Mea- ning, D. Mungello, ed., St Augustin & Nettetal, Al1l.,1994); sur les m~thodes apostoliques des

j~suites, de Ricci A Aleni (G. Criveller, Prea- ching Christ in Late Ming China, Taipei, 1997, cf Arch. 110.15) et sur celles de F. Verbiest et de F. de Rougemont (The Christian Mission in China in the Verbiest Era, N. Golvers, ed., Leuven, 1999, cf Arch. 114.70), sur une ques- tion qui prdoccupe P.G., la vie quotidienne dans une mission provinciale et les contacts du missionnaire avec les Chinois (N. Golvers, Frangois de Rougemont, SJ, Missionary in Ch 'ang-shu, Chiang-nan. A Study of the Account Book, 1674-1676, and the Elogium, Leuven, 1999, cf Arch. 114.69).

Mais bien mesquines sont ces petites remar- ques portant sur un travail qui navigue magis- tralement entre les etudes hispaniques, sinolo- giques et sociologiques et qui a des atouts suffisants pour faire date, au mime titre que Chine et christianisme de J. Gernet en 1982. On a compris que s'en trouvaient 6clair~es d'une lumibre plus vive l'histoire des missions en Chine et dans le Nouveau Monde, ainsi qu'aux Philippines incidemment, et celle de la connais- sance de la Chine dans l'Europe depuis la fin de la Renaissance jusqu'au debut des Lumibres. Toutefois les sinologues islamisants songe- ront-ils A y chercher, eux aussi, leur profit ? IL y a tant de problimes communs aux deux reli- gions, la chr~tienne et la musulmane, que cer- taines deductions concernant l'une peuvent 6ventuellement renseigner sur l'autre, ainsi la vie du cl~1brant local d'une religion minoritaire repli6 sur sa a maison >>, oui est localis6 le lieu de culte et oA sont entrepos~es les planches xylographiques pr~par~es pour l'6dition des livres d'dducation religieuse (cf p. 213). C'est au niveau de l'&crit que la comparaison s'avy-

rera la plus fructueuse, tant pour la nature (manuscrit ou xylographe) que pour la forme (dialogue imaginaire avec un << visiteur >> non croyant) et le contenu (enseignement de base, apolog~tique, refutation, envolkes mystiques) des publications; voilA pourquoi l'6dition d'un texte typique et sa traduction attentive et com- ment~e sont appeldes A rendre service aux isla- misants aussi. N'oublions pas non plus que l'A. annonce pour l'avenir une utilisation plus com- plkte de l'6norme masse de sources primaires qu'elle a d~couvertes et, A partir de celles-ci, une etude sociologique des missionnaires rele- vant des ordres mendiants: encourageons-la A perseverer.

Frangoise Aubin.

118.22 GOLDBERG (Sylvie Anne). La Clepsydre. Essai sur la pluralite des temps dans le judaisme. Paris, Albin Michel, 2000, 398 p. (bibliogr. annexe, index).

Le temps est-il le meme pour tous ? Nous savons que la conscience du temps, sa mesure, son comput, ne sont ni imm~diats ni spontan~s : ce sont des constructions sociales produites par l'histoire, retravaill~es par les traditions et les g~n~rations. Le rapport au temps, 6crit S.A.G., est un des marqueurs essentiels des soci~t~s; il leur permet de s'inscrire dans un ordre du monde, d'ajuster les rythmes sociaux A ceux de la nature, de faire le partage entre l'humain et le surhumain, entre le monde terrestre et le monde c6leste, il permet de penser le divin.

D'oi vient le temps et oA va-t-il? Chaque societ6, chaque tradition - chaque &poque m~me pourrait-on dire - apporte sa r~ponse propre A ces questions. D'oii le caractbre tout A la fois universel du temps - ce temps qui nous est commun A tous, dans lequel, de g~ndration en generation, nous nous trouvons immerges depuis la nuit des temps, et qui nous entraine, nous et notre descendance, vers on ne sait quelle destinde - et le caractbre pluriel de ses divers niveaux d'approches.

Qu'en est-il des juifs et de leur rapport au temps ? Le titre et le sous-titre de l'ouvrage nous permettent d'entrevoir, avant m~me d'avoir ouvert le livre, la direction dans laquelle l'enquite va nous conduire : par l'allu- sion A la <. clepsydre > d'un c6t6 (il s'agit d'une horloge A eau dont le debit est in~gal, conqu pour mesurer un temps mobile et relatif); par l'allusion A une pluralit6 de temps de l'autre.

Confront~s A leur propre histoire et au temps des autres - notamment au temps des chr~tiens -, les juifs ont appris en effet a se penser et A

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

construire leurs cadres spatio-temporels i partir de registres de temporalit6 multiples et d'iniga- les valeurs selon les contextes et les circonstan- ces: temporalit6 rituelle 6difide autour de l'observance, oii le cycle liturgique est scand6 par la lecture hebdomadaire de la pdricope biblique et la c616bration annuelle des fetes calendaires ; temporalit6 eschatologique tendue entre cr6ation, r6v6lation et redemption; tem- poralit6 historique dont l'axe et la fliche traver- sent et sont absorb6s par la temporalit6 anhisto- rique de la mrmoire et de la tradition, projetis dans un au-deli d'attente et d'esp~rance; tem- poralit6s done oih coexistent le module cyclique des Anciens et le module lin~aire des Modernes et ofi s'interp6nbtrent et se rechargent mutuelle- ment pass6, present et avenir, temps juifs et temps des nations.

c< L'inscription des juifs dans un double registre de temporalit6 leur permet de naviguer entre la conscience de l'histoire et le jeu de la m~moire, entre temporalit6 sainte, la leur, et temporalit6 profane, celle des nations, ces dif- f6rents registres 6tant, comme l'aspiration mes- sianique, susceptibles d'&tre activ6s ou neutrali- s~s en fonction du present.a> (p. 317).

Mais, pour notre plus grand bonheur, l'ambition de l'A. la porte & aller plus loin et & ne pas se satisfaire du seul examen de ces the- mes, somme toute classiques et deja largement explores par d'autres (les trente pages de la bibliographie en t6moignent). Ce qui constitue probablement I'aspect le plus original - et le plus ardu - de son entreprise, c'est le double projet qu'elle propose et met en oeuvre dans cet Essai (r6ussi !) : faire une g~n~alogie du temps, autrement dit saisir la manibre dont la question du temps est pens6e et, & propos du temps en monde juif, voir de quoi il s'agit: de rythmes calendaires ? d'altdritd sociale ? de distinction religieuse? d'histoire ou d'6v~nements? de conceptions de leur passe, de leur pr6sent, de leur avenir d~velopp6es au long des si~cles ? Ce qui revient, en somme, & reconstituer une histoire du temps et de sa narration. C'est l1 l'objet de la 1ere partie : le temps

cont.. Il s'agit

ensuite - c'est l'objet de la 2e partie : le temps dicompt~ - de faire une histoire du comput du temps et de ses scansions. La mesure du temps s'est imposde depuis que la datation s'est faite repbre social, constate I'A. D'o& l'expos6 des diverses conceptions du temps d6velopp6es par les Anciens, puis par les chr~tiens. Ces derniers voient le temps comme l'expression de la volont6 divine et placent I'histoire dans le des- sein divin, avec, en son centre, l'Incarnation, 6v6nement & partir duquel tout s'organise et prend sens et ofi s'opbre la rencontre entre la

conception cyclique d'un temps immobile des Anciens et la conception lin6aire des Modernes.

En ce qui concerne les conceptions juives, la source & partir de laquelle elles se fondent est la Bible, pr6sent~e par la tradition comme le paradigme de l'histoire de l'humanit6. Cela 6tant, la Bible ne d6veloppe aucune conception explicite du temps. Elle se borne & raconter une histoire qui se d6ploie dans un temps hors de l'histoire. Aussi, plus que l'histoire cont~e, est-ce l'histoire de la source de cette histoire, c'est-&-dire la Bible elle-m~me et les differen- tes strates temporelles qu'elle couvre et qui la composent - p6riodes pr6-mosaique, mosai'que, monarchique, p6riode des deux royaumes, p6riodes de Juda, babylonienne, perse - consi- d6r6es aux diffdrentes 6tapes de leur r6daction et de leur int6gration dans le canon, qui retien- nent l'intr&t et suscitent la r6flexion de l'A. De ces questions de comptes et de d6comptes rel&- vent, entre autres, celles relatives & la fixation du calendrier (lunaire-solaire), de la fixation du d6but du jour, du d6but de l'ann6e, des origi- nes, point de d6part du comput de l'histoire des hommes et de la creation. Toutes affaires qui sont mati~res & de savants d~bats historiogra- phiques, thdologiques et autres, mais aussi & d'importants enjeux de pouvoir (sages de Babylone contre sages de Palestine) et dont les cons6quences pratiques sont tout aussi consi- d6rables puisqu'elles se r6percutent au niveau de choses aussi < futiles a mais s~rieuses que la datation des actes de mariage ou de divorce.

Ce long et savant parcours amine I'A. & sa a conclusion 6ph6mbre >. Elle y expose les trois modalit6s de datation successivement uti- lis6es par les juifs : 1) le jubil6/jachbre ; 2) la destruction du second Temple; 3) la cr6ation du monde. Si la succession des 6poques de r6f&- rence ne respecte pas la chronologie des faits, c'est pour une raison logique, suggbre I'A.: 1) Le systbme jubilaire et I'institution de la jachbre seraient contemporains du retour des exilks de Babylone. Ce systime de datation, qui repose sur un espace-temps d6fini par l'associa- tion des temporalit6s humaine et terrienne (annie sabbatique et redistribution tous les 50 ans) s'adresserait & un groupe encore r6uni dans un espace gdographique sanctifid par la pr6sence du Temple ; 2) Le syst~me de datation qui prend pour point de depart la destruction du second Temple marque, lui, la fin de l'interd6- pendance entre les juifs et leur terre. Cette date en effet, 6mancipe les juifs de l'emprise de leur terre; elle les recentre sur le Texte et la Loi; elle les fait entrer dans le cours lin~aire de I'histoire; 3) Quant au syst~me de datation & partir de la cr6ation du monde, il relkve d'une tout autre d6marche. Dispers6s parmi les

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

nations, c'est dans un cadre universel que les juifs perp6tuent une histoire commenc6e A l'ori- gine du monde. Cette datation, qu'on voit fleu- rir sur les 6pitaphes A partir des IXe-Xe si~cles, serait contemporaine du processus d'institution de l'H~gire en Orient et de l'Incarnation en Occident, lesquelles marquent la rupture de ces religions avec la Bible h~braifque.

On aura compris qu'il s'agit ici d'un livre dense dont la lecture n'est pas toujours facile. On aura 6galement compris qu'il s'agit d'un livre important.

R~gine Azria.

118.23 LA ROCCA (Tommaso). Max Adler e Otto Bauer. Il fenomeno della religione nel austromarxismo. Lecce, Milela Edizioni, 2001, 239 p.

Ce livre d'une impressionnante erudition est une importante contribution A I'histoire des rap- ports entre marxisme et religion. I1 est d~did A un sujet rarement 6tudia : l'attitude des austro- marxistes - le principal courant dans la social- d~mocratie autrichienne de la fin du XIXe si~cle jusqu'aux ann~es 1930 - envers la religion et l'Eglise. Plus sp~cifiquement, il analyse, dans leur contexte historique, les 6crits des deux principaux penseurs de cette mouvance, qui avaient tents de constituer une troisibme voie socialiste entre le r~formisme et le bolche- visme : Max Adler et Otto Bauer.

Fascin6 par les ph~nombnes religieux, Max Adler, marxiste de formation kantienne, consi- d~rait la religion non comme un opium du peuple mais comme << une r6flexion sur le sens et le destin de I'existence humaine >>. Suivant Kant, il la d~finissait comme une des formes a priori de la conscience humaine, A c6t6 de la connaissance, de l'6thique et de l'esth6tique. La religion est une sorte de Weltanschauung, une vision totale et unitaire du monde.

Cependant, Adler distingue entre ce concept philosophique de la pure religion rationnelle, de la religion comme conscience int~rieure, et les formes historiques que vont prendre les faits religieux au cours des si~cles: la << religion ext~rieure >>, le christianisme ecclesiastique, les dogmes et les superstitions de l'Eglise, et, sur le terrain politique, les partis cl~ricaux, comme le parti social-chr6tien autrichien, r6actionnai- res, antis6mites et antisocialistes. Contre l'Eglise catholique et sa religion transform6e en opium du peuple, en << simple moyen de conservation des rapports de pouvoir existants >>, le mouve- ment socialiste doit mener un Kulturkampf als Klassenkampf, une bataille culturelle sur le ter-

rain de la lutte de classes, visant non la religion en tant que telle, mais la religion d'Etat eccl6- siastique. La religion doit devenir Privatsache, affaire priv~e, spirituellement 6mancipde des attaches 6tatiques ou cl~ricales.

Selon l'auteur, Adler va jusqu'A identifier le socialisme et la religion (dans ce sens philoso- phique g~n~ral), la conscience socialiste et la conscience religieuse. En effet, Adler se r~f~re au socialisme comme A un << nouvel Evangile qui intbgre l'ancien et le conduit finalement A sa complkte v6rit6 >. Mais il me semble que cet argument relive plus de la traditionnelle lec- ture marxiste du christianisme originaire comme << pr6curseur > du socialisme, que d'une identit6 substantielle. En 6crivant que << beau- coup de socialistes considbrent le Christ comme pr6curseur de leur socialisme >>, Adler est proche des analyses historiques de Karl Kautsky sur le premier christianisme, m6me s'il critique sa << sous-estimation de l'autonomie de la force religieuse >> et de la ferveur croyante. Marxiste ath6e, Adler distingue entre la thdorie socialiste, qui n'est pas religieuse, et la psychologie des militants: en tant que mouvement de masses, le socialisme est mill~nariste, et partage la ferveur des premiers chr6tiens.

Otto Bauer - un des principaux dirigeants du parti social-d6mocrate au cours des annies 1920 et 1930 - n'est pas, comme son ami Adler, un marxiste kantien; mais il distingue entre le matdrialisme historique, composante n~cessaire du marxisme, et le mat6rialisme scientifique et ath6e, qui est seulement une de ses formes philosophiques possibles. Il consi- dare done comme 16gitime l'existence d'un marxisme << id6aliste critique >> (kantien), qui reconnait dans la religion une des dimensions de la conscience humaine.

Cependant, Bauer est moins int6ress6 par ces d6bats philosophiques que par les questions proprement politiques et strat6giques de la << question religieuse ,>. S'il considbre, suivant Engels dans l'Anti-Diihring, la religion comme expression des peurs et angoisses des &tres humains livr~s A des forces aveugles et incon- tr61ables - naturelles dans le pass6, 6conomi- ques dans le pr6sent - il refuse d'engager le mouvement socialiste dans un combat anti- religieux. Critiquant aussi bien le clkricalisme de l'Eglise que l'anticl6ricalisme des libres- penseurs, il se donne pour objectif l'unit6 des travailleurs croyants et non-croyants dans les rangs du socialisme. Dans ce contexte, il rend hommage aux thdologiens catholiques autri- chiens qui, comme Karl von Vogelsang, criti- quent le capitalisme au nom de la doctrine sociale de l'Eglise et se r6clament d'une sorte de << socialisme chr~tien >>. Le cas de Wilhelm

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