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En bref Source : Agreste Conjoncture grandes cultures et Statistique Agricole Annuelle Les récoltes des cultures de printemps se terminent avec des rendements en très net retrait. L'implantation des cultures d'hiver profite d'une météorologie favorable. Les cours des céréales et oléoprotéagineux se redressent légèrement, bénéficiant d'une bonne conjoncture. Les exportations de vins de Bourgogne poursuivent leur remontée. En octobre, les prairies produisent une biomasse limitée, alors que la récolte de maïs fourrage est nettement insuffisante. Le contexte est très difficile pour la filière viande bovine : fièvre catarrhale ovine, rapport de l'OMS relatif à la consommation de viande. Le prix du lait est orienté à la hausse en août et la production se maintient. La conjoncture agricole du mois Octobre 2015 Numéro 178/9 novembre 2015 Numéro 178/9 novembre 2015 Rendements des céréales et oléoprotéagineux en 2015 A u bilan de l'année, la produc tion des oléagineux se stabi lise autour des 605 000 tonnes, soit une baisse de plus de 3 % sur la moyenne quinquennale. Les conditions automnales sont pro pices à la récolte et à la mise en place des cultures de la nouvelle campagne 20152016. Cependant, la fraîcheur des températures diur nes ralentit le développement des semis. Les surfaces en colza sont en léger recul au bénéfice du blé et de l'orge. Dernières récoltes : précoces mais très décevantes Les paramètres météorologiques permettent un début précoce de récolte du maïs. Près de 90 % des surfaces sont coupées. L'effet de la canicule est notoire sur la pro duction. Le rendement attendu n'excède pas les 66 q/ha, ce qui correspond à une chute de 30 % sur la moyenne quinquennale. Les tournesols n'échappent pas aux conséquences des fortes cha leurs de cet été. La récolte est terminée. Le rendement chute de 26 % vis à vis de la moyenne quinquennale et atteint seulement 18 q/ha. Ainsi la production ne dé passe pas les 36 000 tonnes, conséquence de la réduction de la surface et d'une récolte en berne. La récolte du soja est également achevée. L'assolement s'est main tenu en 2015 après la très forte hausse de 2014 mais le rendement déçoit. Il chute à 19 q/ha, ce qui équivaut à une rétrogradation de 37 % au regard de la moyenne sur cinq ans. La moitié des surfaces des bette raves sont arrachées. Entre 40 % et 45 % des racines sont livrées à l'usine. La prévision de rendement est révisée à 68 tonnes/ha à 16 %, contre 84 t/ha en moyenne quin quennale. Encore une fois la cani cule de l'été pénalise la culture. La richesse en sucre atteint 18 %. En raison de la sécheresse, la tare terre est faible, s'établissant à peine à 10 %.

La conjoncture agricole du mois Octobre 2015 En bref Adraaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/...La nouvelle campagne bénéficie d'un temps favorable à une bonne préparation

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Page 1: La conjoncture agricole du mois Octobre 2015 En bref Adraaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/...La nouvelle campagne bénéficie d'un temps favorable à une bonne préparation

En bref

Source : Agreste ­ Conjoncture grandes cultures et Statistique Agricole Annuelle

Les récoltes des culturesde printemps se terminentavec des rendements entrès net retrait.L'implantation des culturesd'hiver profite d'unemétéorologie favorable.

Les cours des céréales etoléo­protéagineux seredressent légèrement,bénéficiant d'une bonneconjoncture.

Les exportations de vinsde Bourgogne poursuiventleur remontée.

En octobre, les prairiesproduisent une biomasselimitée, alors que la récoltede maïs fourrage estnettement insuffisante.

Le contexte est trèsdifficile pour la filière viandebovine : fièvre catarrhaleovine, rapport de l'OMSrelatif à la consommation deviande.

Le prix du lait est orientéà la hausse en août et laproduction se maintient.

La conjoncture agricole du moisOctobre 2015

Numéro 178/9 ­ novembre 2015Num

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178/

9­n

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2015

Rendements des céréales et oléo­protéagineux en 2015

Au bilan de l'année, la produc­tion des oléagineux se stabi­

lise autour des 605 000 tonnes,soit une baisse de plus de 3 % surla moyenne quinquennale. Lesconditions automnales sont pro­pices à la récolte et à la mise enplace des cultures de la nouvellecampagne 2015­2016. Cependant,la fraîcheur des températures diur­nes ralentit le développement dessemis. Les surfaces en colza sonten léger recul au bénéfice du blé etde l'orge.

Dernières récoltes : précocesmais très décevantes

Les paramètres météorologiquespermettent un début précoce derécolte du maïs. Près de 90 % dessurfaces sont coupées. L'effet dela canicule est notoire sur la pro­duction. Le rendement attendun'excède pas les 66 q/ha, ce quicorrespond à une chute de 30 %sur la moyenne quinquennale.Les tournesols n'échappent pasaux conséquences des fortes cha­

leurs de cet été. La récolte estterminée. Le rendement chute de26 % vis à vis de la moyennequinquennale et atteint seulement18 q/ha. Ainsi la production ne dé­passe pas les 36 000 tonnes,conséquence de la réduction de lasurface et d'une récolte en berne.La récolte du soja est égalementachevée. L'assolement s'est main­tenu en 2015 après la très fortehausse de 2014 mais le rendementdéçoit. Il chute à 19 q/ha, ce quiéquivaut à une rétrogradation de37 % au regard de la moyenne surcinq ans.La moitié des surfaces des bette­raves sont arrachées. Entre 40 %et 45 % des racines sont livrées àl'usine. La prévision de rendementest révisée à 68 tonnes/ha à 16 %,contre 84 t/ha en moyenne quin­quennale. Encore une fois la cani­cule de l'été pénalise la culture. Larichesse en sucre atteint 18 %. Enraison de la sécheresse, la tare­terre est faible, s'établissant àpeine à 10 %.

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Cotations des grandes cultures(€/t)

♦ 2013­2014 2014­2015 2015­2016base juillet

Source : Dijon céréales

Sources : Agreste, Service Régional FranceAgriMer

Collecte de céréales et oléoprotéagineuxrécolte 2015

Sorties de chais de vins AOP Transactions de vins AOP en vrachors Beaujolais et vins de la Nièvre

Indice du prix des vins AOP en vracbase 100 en janvier 2010

hors vins de la Nièvre

2

Source : Douane Source : BIVB Source : BIVB et IB

Agreste Bourgogne ­ Conjoncture n° 178/9 ­ novembre 2015

cotation blé (Fob Rouen)

cotation orge Esterel (Fob Creil)variété de brasserie

cotation colza (Fob Moselle)

Bonne mise en place descultures d'hiver

La nouvelle campagne bénéficied'un temps favorable à une bonnepréparation des sols et à l'installa­tion des cultures. Fin octobre,toutes les parcelles d'orges d'hiversont semées et levées. A certainsendroits, les plantes commencentmême le tallage. La sole serait entrès légère progression au regardde la campagne précédente.Dans leur sillage, les parcelles deblé tendre sont semées à 95 % etapprochent le stade « levée » à90 %. En 2015­2016, la tendanceest à l'augmentation de l'emblave­ment.Le colza est déjà bien développé. Ilatteint « 8 feuilles ». Les situationssont cependant hétérogènes enfonction des dates de semis.

Une amélioration des cours

Les cours des céréales et oléo­protéagineux se redressent cemois, profitant d'aléas climatiqueschez nos concurrents ou de la fai­blesse de l'euro face au dollar.Le blé (rendu Rouen) s'établit à165 €/t à équivalence avec octobre2014, en hausse de 7 €/t par rap­port à septembre. Suite aux pluiestorrentielles qui ont touché le Texas,les fonds ont réagi rapidement ense portant acquéreurs sur lesmarchés à terme. Ce regain d'inté­rêt s'est aussi reporté sur les mar­chés physiques.L'orge Estérel (rendu Creil) se sta­bilise à 157 €/t. Les cours sonttoujours soutenus par le courantd'exportation des orges fourra­gères vers la Chine.Le colza (rendu Moselle) à 381 €/tpasse au­dessus des cotations des

deux dernières campagnes aumême mois. Cependant, il ne peutpas s'affranchir des fondamen­taux : la bonne récolte de soja auxÉtats­Unis, la faiblesse du coursdu pétrole, les mauvais chiffres àl'export de l'huile de palme deMalaisie et finalement l'améliora­tion des perspectives de récolte decanola au Canada.

Les exportations de vins enpasse de combler le retard

Les dernières estimations de pro­duction de vins confirment labonne récolte. Avec 1,56 milliond'hl, toutes appellations confon­dues, la vendange 2015 dépassela moyenne quinquennale. Cepen­dant, l'Yonne seule enregistre laprogression de son potentiel deproduction.Au cumul de septembre (2èmemois de la campagne viticole) lestransactions de vins en vrac entrela viticulture et le négoce sont ac­tives, en augmentation de 6 % auregard de la même période en2014. Seuls les Crémants sont lé­gèrement en retard.En septembre, les prix des vins envrac des appellations de Bour­gogne (régionales et communales)fléchissent légèrement mais de­meurent à des valeurs élevées.Pour les appellations beaujolais, leprix se stabilise enfin, à des coursbas, comparables à 2010.Au 8ème mois de l'année, les ex­portations cumulées de vins deBourgogne sont toujours en légerretrait (­ 2,7 %) par rapport au cu­mul d'août 2014. Cependant, lesÉtats­Unis et le Japon, respective­ment premier et troisième importa­teurs, sont dorénavant en évolutionpositive.

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3

Les cotations animaleshebdomadaires

Les abattages

Sources : Agreste, Service Régional FranceAgriMer INC : incoté

Source : SSP ­ enquête auprès des abattoirs d'animaux de boucherie

Les exportations de broutards

Source : BDNI

Les cotations de bovins en octobre 2015

Source : Agreste ­ commission Bourgogne Franche­Comtécommission Bassin Centre­Est au 31/01/2012

Agreste Bourgogne ­ Conjoncture n° 178/9 ­ novembre 2015

Source : FranceAgriMer ­ cotation Sud­Est

Source : FranceAgriMer ­ cotation zone Nord

Source : Agreste ­ commission interdépartementale de Dijon

Les fourrages font défaut

La repousse de l'herbe au moisd'octobre est très limitée. Lesquantités d'herbe pâturables sontfaibles et l'herbe est riche en eau,nécessitant un apport de fibre sousforme de paille pour ralentir letransit ; mais l'état des stocks ne lepermet pas toujours. Les dernièresestimations de rendement pour lemaïs ensilage approchent les 6,5 tde matière sèche/ha, soit 50 % dela moyenne quinquennale.

Pessimisme dans la filièreviande bovine

Les exportations de broutards sonttrès malmenées cet été. Au moisd'août les exportations augmententconsidérablement puisque, avec16 300 têtes, elles progressent de41 % par rapport à août 2014.L'arrivée de la Fièvre CatarrhaleOvine (FCO) entraîne l’interdictiond'export sur la majeure partie dubassin allaitant. En septembre, ce­la se traduit par une réductionimportante de ces exportations.Elles ne représentent plus que11 600 têtes, soit 40 % de moinsque l'an dernier, alors qu'en annéenormale c'est le mois le plus actif.Début novembre, l'arrivée desbroutards vaccinés sur le marchéaurait dû permettre un rattrapagede ce retard. Hélas, la publicationpar l'OMS (Organisation Mondiale

de la Santé), affirmant que laviande dans certaines conditionspeut avoir des effets cancéro­gènes, a un effet désastreux surles consommateurs des pays dusud. Cette annonce a un impactsur la consommation de viande etpar contrecoup rend les importa­teurs de vif italiens frileux voire in­quiets. Le marché français, moinssensible à cette annonce des mé­dias, reste actif. Aussi les cotationsdu broutard, suspendues faute demarché depuis la mi­septembre,devraient reprendre prochaine­ment ; les opérateurs sont cepen­dant pessimistes quant à l'évolutiondes cours. En effet, de nombreuxéleveurs, voyant la saison avanceret faute de place et de trésoreriepour hiverner les animaux, veulentvendre rapidement.Le cours du jeune bovin viande apeu augmenté suite à l'interventionpolitique de fin juin. Il voit son prixosciller entre 3,83 € et 3,90 €/kg decarcasse pour les mâles de caté­gorie U. Le prix de la vache charo­laise a bien progressé cet été maisdécline depuis. La catégorie R estrepassée sous la barre des 4 €/kg,à 3,98 €/kg de carcasse. La vachelaitière de catégorie P a encoreperdu 15 cts en un mois pour sevendre 2,82 €/kg. Le marché étaitdéjà morose avant la publicationde l'OMS précitée. La période de

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Source : Agreste ­ Enquête laitière mensuelle

Les livraisons de lait

Prix moyen du lait en Bourgogne

FLASH MÉTÉO

Source : Météo­France

Pour en savoir plus "Conjoncture agricole mensuelle", Info DDT Saône­et­Loire

Site internet : www.draaf.bourgogne.agriculture.gouv.fr, rubrique La Bourgogne en chiffres

Site internet : www.agreste.agriculture.gouv.fr, rubrique Conjoncture

Direction Régionale de l'Alimentation,de l'Agriculture et de la Forêt de BourgogneService régional de l'informationstatistique et économique (SRISE)4 bis rue Hoche ­ BP 8786521078 DIJON CedexTél. : 03 80 39 31 30 ­ Fax : 03 80 39 30 99mél : srise.draaf­[email protected]

Directeur régional : Vincent FavrichonDirectrice de la publication : Dominique Degueurce, chef du SRISERédaction : L. Barralis, H. Dausse, Y. ZellerComposition, impression : DRAAF Bourgogne ­ SRISEISSN : 1293 ­ 1748, dépôt légal : à parutionPrix : 2,50 euros, abonnement : 35 € (note de conjoncture, 4 pages etdossiers, mémento statistique)© AGRESTE 2015

Agreste : la statistique agricole

Indicateurs climatiquesen octobre 2015 octobre 2015

Ecart pluviométrique en % par rapport à la normale

Après un été caniculaire, les températures sont en­dessous des normales de saison pour le deuxième moisconsécutif. La moyenne mensuelle décroche de 1° C dans tous les départements. La Saône­et­Loire enregistreles précipitations les plus importantes, avec 95 mm relevés, soit 45 mm de plus que l'Yonne. La Nièvre et l'Yonneaffichent un déficit pluviométrique, respectivement de 22 % et 31 %, en écart cumulé depuis septembre parrapport à la normale. L'ensoleillement n'est excédentaire qu'en Saône­et­Loire. Le soleil brille au total 124 heuressur Mâcon, soit 7 heures de plus que la normale. L'Yonne est déficitaire de 28 heures, avec seulement 90 heuresd'ensoleillement.

congé de la Toussaint n'est pas fa­vorable à la consommation. Etmalgré ce constat, les observa­teurs affirment que les cours res­tent encore artificiellement un peuau­dessus du marché depuis cetété, limitant la compétitivité avecl'étranger.Suite à la période festive, le coursdes ovins est reparti à la baisse.L'agneau U de 16­19 kg affiche6,42 €/kg de carcasse fin octobre.Le marché du porc reste difficile etle déséquilibre entre l'offre et lademande persiste. L'offre resteimportante sur tous les bassins deproduction. Aussi le cours poursuitson érosion. Le porc charcutier Ene trouve preneur qu'à 1,50 €/kgde carcasse mais, malgré tout,10 cts au­dessus du cours de l'andernier à la même époque.

Le prix du lait se redresse

L'évolution de la production laitièresuit fidèlement la tendance de l'an­née dernière puisqu'en volume cu­mulé il s'est produit 276,7 millionsde litres de lait jusqu'à fin août,comme en 2014. La disparition desquotas pousse certains éleveurs àaugmenter leur production mais lafaiblesse du prix et la sécheresseprintanière ont freiné cette ten­dance. Le prix du lait commence àse redresser. Il atteint 0,346 €/l enaoût et n'est plus qu'à 13 % en­dessous du cours de l'an dernier àla même époque. Les mesuresprises par le ministre de l'agricul­ture fin juillet pour revaloriser plusdurablement les prix aux produc­teurs a sans doute participé à cetteévolution positive.

€/l

cumul de septembre à octobre 2015