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Conseil, Recherche et Formation en Relations Sociales 3 rue Bayard – 59 000 LILLE Tél : +33 3 20 47 15 24 – Fax : +33 3 20 31 91 82 www.orseu.com La conjoncture économique du 3 e trimestre 2015 : Une légère reprise de la croissance, tirée par l’investissement et la consommation, mais sans création d’emplois

La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

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Conseil, Recherche

et Formation

en Relations Sociales

3 rue Bayard – 59 000 LILLE

Tél : +33 3 20 47 15 24 – Fax : +33 3 20 31 91 82

www.orseu.com

La conjoncture économique du 3e trimestre 2015 :

Une légère reprise de la croissance, tirée par l’investissement et la

consommation, mais sans création

d’emplois

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La conjoncture économique du 3e trimestre 2015

- 2/23 -

Édito

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La conjoncture économique du 3e trimestre 2015

- 3/23 -

SOMMAIRE

ÉDITO............................................................................................................................................................................................ 2 SYNTHESE DE LA CONJONCTURE (SAUF INDICATION CONTRAIRE, LES CHIFFRES CONCERNENT LE 3E TRIMESTRE 2015) . 4

1. LE CONTEXTE INTERNATIONAL S’AMELIORE MAIS DES RISQUES PERSISTANTS SUR LES PAYS EMERGENTS .................... 5

Décélération en Europe et accélération en France ................................................................................................ 5

Les prévisions de croissance du FMI sont inchangées ......................................................................................... 5

2. LA CONSOMMATION ET L’INVESTISSEMENT TIRENT LA CROISSANCE .................................................................................. 6

+0.3% de croissance du PIB au 3e trimestre .......................................................................................................... 6

3. LEGERE REPRISE DANS L’INDUSTRIE, ACCELERATION DANS LES SERVICES ....................................................................... 7

La production industrielle en légère hausse (+0.2%) .......................................................................................... 7

L’activité dans le tertiaire progresse de 0.6% ......................................................................................................... 8

La production agricole continue de baisser .............................................................................................................. 8

Construction : baisse de la production depuis 8 trimestres ............................................................................... 9

4. EFFETS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE ................................................................................................................................ 9

4.1. Le coût du travail progresse moins vite dans l’industrie ............................................................................ 9

4.2. Les marges des entreprises se redressent .................................................................................................... 10

4.3. L’investissement se stabilise ............................................................................................................................... 11

5. HAUSSE CONTINUE DES CREATIONS D’ENTREPRISES ET STABILISATION DES FAILLITES ............................................... 12

5.1. Accélération de la croissance des créations d’entreprises ....................................................................... 12

5.2. Satbilisation des faillites et des redressements judiciaires des entreprises ..................................... 13

6. AMELIORIATION DE L’EMPLOI TOTAL ................................................................................................................................... 14

L’emploi progresse grâce à l’emploi public et libéral .......................................................................................... 14

Stabilisation de l’emploi salarié dans le privé ........................................................................................................ 14 7. LE TAUX DE CHOMAGE AUGMENTE AU 3E TRIMESTRE ......................................................................................................... 15

Léger recul du nombre de demandeurs d’emploi de cat A ............................................................................... 16

8. LA BAISSE DES PRIX DOPE LE POUVOIR D’ACHAT ............................................................................................................... 17

Baisse en moyenne des prix au 3e trimestre (-0.3%) et stabilisation en novembre.............................. 17

Poursuite de la lente hausse des salaires................................................................................................................ 17

Le pouvoir d’achat du salaire moyen de base augmente grâce à l’inflation .............................................. 18

Hausse du pouvoir d’achat global des ménages de +0.9% .......................................................................... 18

9. LA DETTE PUBLIQUE ET LE DEFICIT PUBLIC RECULENT LEGEREMENT ................................................................................ 20

Niveau de la dette publique au sens de Maastricht en milliards d’euros et en points de PIB ............. 20

Le déficit public en baisse ............................................................................................................................................. 20

INDEX POUR MIEUX COMPRENDRE ............................................................................................................................................ 21

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La conjoncture économique du 3e trimestre 2015

- 4/23 -

Synthèse de la conjoncture (sauf indication contraire, les chiffres concernent le 3e trimestre 2015)

PIB

↗ +0.3%

2 132.4M€ en 2014)

La croissance repart légèrement après un tassement au 2e trimestre. Les dépenses de consommations des ménages, la dépense publique et l’investissement des entreprises sont les facteurs à l’origine de cette croissance. En revanche, le commerce extérieur a joué négativement suite à la chute des exportations.

La production ↗ +0.2%

(925.1 M€ au T3)

La production totale a légèrement augmenté dopée par la relance de la consommation et le faible niveau des stocks. Ceci est notamment le cas dans l’industrie dont la production avait reculé au trimestre précédent créant ainsi des besoins de stocks. Dans les services, l’activité accélère dans les services aux entreprises, la finance et le commerce. La production dans le BTP chute sans discontinuer mais quelques indices positifs sont à noter comme le nombre de permis en hausse et les prix qui se redressent. Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale.

Consommation des ménages

↗ +0.3% (278.1M€ au T3)

La consommation des ménages se redresse (+0.3%) après la stagnation du trimestre précédent. La hausse du pouvoir d’achat sous l’effet de la baisse des prix explique cette reprise de la consommation. En outre, les gains en pouvoir d’achat des salaires sont amplifiés par la hausse de prestations sociales en espèce et la baisse de l’impôt sur le revenu et le patrimoine. Au total, le pouvoir d’achat global a progressé de 0.9%.

Investissement total du pays

0% (110,5 M€ au T3) L’investissement des entreprises est redevenu un moteur de croissance au 3e trimestre.

Il progresse de 0.5%, soit autant qu’au trimestre précèdent. Poursuivant sur cette dynamique, l’investissement productif pourra terminer l’année avec une hausse dépassant les 2.5%. Cependant, les dépenses d’investissement des ménages et de l’Etat diminuent plus fortement qu’au trimestre précédent. Cela montre à quel point la confiance des ménages est difficile à rétablir (ceux-ci préfèrent augmenter leur épargne que d’investir) mais aussi leur difficulté à accéder au crédit immobilier.

Invest. des entreprises

↗ +0.5% (63.7 M€ au T3)

Invest. des ménages

↘ -1.1% (23.8 M€ au T3)

Invest. public ↘ -0.9%

(18 M€ au T3)

Exportations ↘ -0.6%

(157.4 M€ au T3)

Après une forte progression depuis le début de l’année, les exportations marquent nettement le pas avec une baisse de 0.6%. L’une de principales causes serait le

décalage livraisons notamment des matériels de transport (aéronautiques et automobile). Les statistiques douanières actualisées en novembre montrent une reprise des livraisons, ce qui pourrait confirmer l’hypothèse d’un décalage de calendrier plutôt qu’un problème structurel à l’origine de la chute des exportations.

Taux de marge des entreprises

↗ 31.2% (86.5 M€ au T3)

Les marges des entreprises continuent de se redresser pour atteindre un taux de 31.2% de la valeur ajoutée, soit le niveau le plus élevé depuis 2011. On parle désormais de la normalisation du taux de marge des entreprises françaises.

Capacités de production

+0.2 point (82.5% au T3)

L’utilisation des capacités de production dans l’industrie augmente au 3e trimestre et converge progressivement vers sa moyenne de longue période. C’est le cas notamment dans la fabrication de matériel de transport et l’agro-alimentaire alors qu’elle recule légèrement dans la fabrication de biens d’équipements électroniques et informatiques.

Défaillances d’entreprises

1.8% (+267 entrep. T3.)

Le nombre de faillites des entreprises (hors microentreprises) se stabilise après une forte hausse au 2e trimestre. La tendance moyenne sur l’ensemble de l’année est toutefois à la baisse. D’autre part, les créations d’entreprises se dynamisent au 3e

trimestre, surtout dans le secteur des entreprises classiques hors micro-entrepreneurs. Créations d’entreprises

↗ +2.9% (+2140 entrep. T3)

Emploi marchand

0.1% (-900 emplois au T3)

L’emploi marchand se stabilise après une hausse significative au 2e trimestre (+24000). La destruction d’emplois s’accentue dans l’industrie et la construction tandis que les services créent deux fois moins d’emplois. Cependant, l’intérim enregistre une hausse significative et pendant deux trimestres de suite. C’est dans l’industrie que l’emploi intérimaire a le plus augmenté alors que l’emploi salarié a diminué.

Taux de chômage

↘ +0.2 (10.2% ; +75000 chômeurs au T3)

Le taux de chômage augmente à 10.2% contre 10% précédemment. L’expansion de la population active (+0.2%) n’a pas pu être compensée par une hausse de l’emploi. Ce scénario explique la hausse du chômage des séniors (+0.2 point), alors que chez les jeunes, c’est la baisse de l’emploi qui explique la hausse du chômage (+1 point).

Demandeurs d’emplois

↗ -0.4% (-15 000 en novembre)

Le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A (sans activité) diminue nettement en octobre. La tendance moyenne sur le dernier trimestre est également à la décru du rythme de hausse (+10000 par mois contre + 25000 les années précédentes).

Salaire moyen de base

+0.2% (au T3)

Le salaire moyen de base dans a légèrement augmenté (+0.2%). En moyenne annuelle, la progression est de 1.3%, soit la plus faible depuis 1999. Mais avec une inflation négative (-0.3%) au 3e trimestre, le pouvoir d’achat du salaire de base augmente.

Inflation ↘ -0.3%

(au T3) Le taux d’inflation repasse dans le rouge au 3e trimestre. Cette baisse est imputée au coût de l’énergie qui a baissé de 6% sur un an.

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La conjoncture économique du 3e trimestre 2015

- 5/23 -

1. Le contexte international s’améliore mais des risques persistants sur les pays émergents

Décélération en Europe et accélération en France

2014 T1 2015 T2 2015 T2 2015

Zone euro 0,8% 0,5% 0,4% 0,3%

Allemagne 1,6% 0,3% 0,4% 0,3%

Espagne 1,4% 0,9% 1,0% 0,8%

France 0,2% 0,7% 0,0% 0,3%

Italie -0,4% 0,4% 0,3% 0,2%

Royaume-Uni 3,0% 0,4% 0,7% 0,5%

États-Unis 2,4% 0,2% 1,0% 0,5%

Eurostat

Les prévisions de croissance du FMI sont inchangées

Croissance réalisée Projection : octobre 2015

Révisions de la prévision par rapport à juillet 2015

2014 2015 2016 2015 2016

Zone euro 0.9 1.5 1.6 0.0 -0.1 Allemagne (28%)* 1.6 1.5 1.6 -0.1 -0.1 France (21%) 0.2 1.2 1.5 0.0 0.0 Italie (19%) -0.4 0.8 1.3 0.1 0.1 Espagne (12%) 1.4 3.1 2.5 0.0 0.0

USA 2.4 2.6 2.8 0.1 -0.2 Japon -0.1 0.6 1.0 -0.2 -0.2 Royaume-Uni 2.9 2.5 2.2 0.1 0.0

Pays Emergents 4.6 4.0 4.5 -0.2 -0.2 Russie 0.6 -3.8 -0.6 -0.4 -0.8 Chine 7.4 6.8 6.3 0.0 0.0

Production mondiale 3.4 3.1 3.6 -0.2 -0.2 Commerce mondial 3.2 3.2 4.1 -0.9 -0.3

Source : FMI * Part du pays dans le PIB de la zone euro en 2011

Lecture : selon les prévisions du FMI publiées en juillet, le taux de croissance de la zone euro sera de 1.5% en 2015. Cette prévision est inchangée

par rapport à celle publiée en avril dernier.

La croissance en France s’établit à 0.3% au 3e

trimestre, soit au niveau moyen de la zone euro.

La France se distingue par un accroissement du rythme

de sa reprise alors qu’il décélère partout dans les autres

pays. Mais il faut rappeler que la France part d’un niveau

très bas (0% au 2e trimestre).

A l’exception de l’Espagne, la reprise de la croissance

dans les principales économies occidentales est très

proche. L’Allemagne, moteur de l’économie européenne,

a déçu avec seulement 0.3%. Les chiffres dans les pays

Les prévisions de croissance du FMI sont globalement stables pour une grande partie des pays occidentaux alors qu’elles se dégradent fortement dans les pays émergents, notamment pour la Russie qui devra entrer en récession

cette année (-3.8%). Le Brésil sera également en récession (-3%) alors que la Chine enregistre une croissance en dessous du seuil des 7% pour la première fois depuis une décennie. Parmi les BRIC, seul l’Inde affiche une croissance dynamique 7.3% en 2015 et 7.5% en 2016.

Pour les deux années à venir, les USA et à un degré moindre l’Europe devront être la locomotive de la croissance mondiale, en attendant le rétablissement de la situation dans les émergents. Le prix de pétrole devra rester bas (30 à 35$ le baril) ainsi que les taux d’intérêt malgré la légère hausse du taux directeur de la FED américaine. Les économies occidentales devront bénéficier du pétrole et de l’argent pas chers au risque d’aggraver la situation des

pays émergents producteurs d’énergies comme la Russie et le Brésil.

anglo-saxons sont également décevants. Aux USA la croissance est divisée par deux et au Royaume-Uni son rythme perd 0.2 point.

La faible croissance en Europe s’explique par le niveau faible de l’investissement (0%) et du ralentissement des exportations (0.2% contre 1.2% au trimestre précédent). La consommation des ménages et la dépense publique ont

augmenté, ce qui est déjà une inflexion majeure puisque nous sortons progressivement de l’austérité budgétaire. Il faut par ailleurs souligner que la hausse de la consommation et des dépenses publiques est largement insuffisante pour amorcer la reprise de l’investissement.

La conjoncture française se démarque du contexte européen avec une reprise de l’investissement des entreprises (+0,5%) mais ses exportations ont chuté (-0.6%). La consommation des ménages et la dépense publique se sont légèrement redressées en suivant la tendance européenne. Compte tenu de cette évolution, le FMI a maintenu ses prévisions de croissance établies en octobre dernier pour la France : 1.2% en 2015, sous réserve d’une croissance de

0.3 à 0.4% au 4e trimestre. Ainsi, la France sort du ralentissement qui a duré 3 années. Cette reprise devra se confirmer en 2016 avec une croissance de 1.5%, soit le seuil permettant le recul du chômage.

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La conjoncture économique du 3e trimestre 2015

- 6/23 -

2. La consommation et l’investissement tirent la croissance

+0.3% de croissance du PIB au 3e trimestre

Insee, comptes nationaux trimestriels

L’évolution trimestrielle des composantes de la croissance

2014 T1 15 T2 15 T3 15

PIB 0.2% 0,7% 0,0% 0,3% Consommation Ménages 0.6% 0,7% 0,0% 0,3% Consommation publique 1.5% 0,2% 0,3% 0,4%

Investissement total -1.6% 0.2% -0,1% 0,0% dont: Entreprises 2.0% 0,8% 0,5% 0,5%

Public 6.9% -0,2% -0,7% -0,9% Ménages -5.3% -0,8% -1,1% -1,1%

Exportations 2.4% 1.6% 2.0% -0,6% Importations 3.9% 2,2% 0,7% 1,8%

Contributions Demande intérieure 0.5 0,5 0,1 0,3 Variation de stocks 0.2 0,4 -0,5 0,7 Commerce extérieur -0.5 -0,2 0,4 -0,7

0,5

% 0,7

%

0,0

%0

,3%

480

490

500

510

520

530

-0,4%

-0,2%

0,0%

0,2%

0,4%

0,6%

0,8%

1,0%

1,2%

1,4%

Mo

y. 2

00

72

010

T12

010

T22

010

T32

010

T42

011

T12

011

T22

011

T32

011

T42

012

T12

012

T22

012

T32

012

T42

013

T12

013

T22

013

T32

013

T42

014

T12

014

T22

014

T32

014

T42

015

T12

015

T22

015

T3

Taux de croissance du PIB par rapport au trimestre précédent et volume en milliards €

PIB en Mds € (échelle droite) Taux de croissance (échelle gauche)

Après la contre-performance du 2e

trimestre, l’économie française redémarre

progressivement au 3e trimestre avec

+0.3% de croissance.

Cette reprise s’explique en grande partie par

l’accélération de la consommation des

ménages, de la dépense publique de

fonctionnement et de l’investissement des

entreprises. Ces trois facteurs ont entrainé la

production française à la hausse y compris dans

l’industrie. En revanche, le commerce

extérieur et les dépenses publiques

d’investissement ainsi que celles des ménages

ont reculé, ce qui a limité cette reprise au 3e

trimestre.

L’accélération de la consommation des

ménages, bien qu’elle soit modérée (+0.3%),

est due à la progression du pouvoir d’achat

(+0.7% contre +0.2%). Celle-ci s’explique par

la hausse du salaire moyen et des prestations

sociales, de la baisse de l’impôt sur le revenu et

enfin de la baisse des prix notamment de

l’énergie et des biens industriels.

Malgré donc une hausse substantielle du pouvoir

d’achat moyen des français, la consommation

n’a que légèrement augmenté. Les ménages ont

préféré épargner une partie des gains de

pouvoir d’achat que de consommer. D’ailleurs,

le taux d’épargne des français a atteint son

niveau le plus élevé depuis 2012 (15.5% du

revenu). Certes l’indice de confiance ménages

s’améliore progressivement selon les enquêtes

de l’INSEE mais les inquiétudes liées notamment

au chômage persistent toujours.

La bonne nouvelle de ce 3e trimestre est le maintien de la dynamique de l’investissement des entreprises

avec une croissance de +0.5% après +0.5 et +0.8% aux deux trimestres précédents. Mieux encore,

l’investissement dans l’industrie progresse de 0.7% après +0.2% précédemment (cf. page 11). L’amélioration

des marges des entreprises et de leurs perspectives sur la demande est un des facteurs explicatifs. Les

exportations jouent également un rôle important dans la reprise de l’investissement sachant qu’un tiers de la

production nationale est exporté. En ce 3e trimestre, les exportations ont marqué le pas avec une baisse

inédite de 0.6% alors qu’elles progressaient de 2% en tendance depuis trois trimestres. Malgré cela, l’impact sur

l’investissement des entreprises reste encore neutre. En effet, le recul des exportations est dû essentiellement au

décalage entre la production et les livraisons à l’étranger notamment dans l’aéronautique et l’automobile. Comme

le montre d’ailleurs le niveau des stocks des entreprises qui a gonflé en ce 3e trimestre annonçant la reprise des

livraisons à l’exportation. Les derniers chiffres des douanes confirment cette hypothèse avec +3% des

exportations en novembre derniers.

Page 7: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 7/23 -

3. Légère reprise dans l’industrie, accélération dans les services

La production industrielle en légère hausse (+0.2%)

Insee, comptes nationaux trimestriels

Données CVS-CJO

Taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie manuf.

Années Industrie Agro. Alim

Equip. Electr.

Matériels Transport

Autres industries

2014

Janvier 80,5 81 77,7 80,8 80,2

Avril 80,5 81,8 77,5 76,7 81

Juillet 82,1 82,2 78,2 82,6 82,1

Octobre 80,7 81,4 76,1 81,2 81,3

2015

Janvier 80,7 81,3 77,3 81,9 80,4

Avril 82,3 81 78,2 88,1 81,4

Juillet 82,3 82 80 84 82

Octobre 82,5 82,3 79,7 86,9 81,3

Moyenne 00-07 85,3 82,6 82,8 89,3 85,2

Insee, Enquête de la conjoncture dans l’industrie

-0,9

%

0,8

%

0,0

%

2,1

%

-1,5

%

-0,1

%

-0,3

%

0,8

%

-0,7

%

1,9

%

-0,7

%

0,2

%207

208

209

210

211

212

213

214

215

216

-2,0%

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

Production industrielle: niveaux et évolution par rapport à T-1

Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)

La production globale du pays progresse très légèrement au 3e trimestre (+0,2%), tirée par les

services (+0.4%) et à un degré moindre par l’industrie (+0.2%). La production agricole et dans la construction diminue de -0.3% et -0.8% respectivement.

La production industrielle progresse

légèrement de 0.2% après un recul de -

0.7% au trimestre précédent. Cette

légère amélioration est constatée

notamment dans l’agro-alimentaire et

dans la fabrication de matériels de

transport (aéronautique, automobile).

Notons par ailleurs qu’une partie de cette

hausse de la production est destinée à

reconstituer les stocks qui ont baissé au

trimestre précédent. Au 4e trimestre, la

production industrielle n’augmentera qu’à

condition d’une reprise forte de la

demande interne ou externe pouvant

absorber les stocks ainsi reconstitués.

La demande interne, notamment la

consommation des ménages, pourra

progresser à nouveau suite à

l’amélioration du pouvoir d’achat moyen.

Les exportations devront également

rebondir au 4e trimestre après leur recul

en septembre dernier. Les livraisons

constatées en novembre ont repris

attendant leur confirmation en décembre.

D’ailleurs, le climat général des affaires

dans l’industrie s’est nettement amélioré

et s’établit au-dessus de sa moyenne de

longue période. Les perspectives sur la

demande et sur la production sont

positives pour la majorité des entreprises

selon la dernière enquête conjoncturelle

de l’INSEE.

Tous ces indices convergent vers un véritable retournement conjoncturel dans les prochains mois. Cela devra se

traduire par une utilisation plus grande des capacités de production dans l’industrie, qui s’est déjà amélioré au 3e

trimestre. Désormais, 82.5% des capacités de production sont utilisées. Mais cela reste inférieur au niveau normal

(85.3%) pouvant déclencher une reprise durable de l’investissement et de l’emploi. Il existe encore des surcapacités

dans la production qui freinent les embauches et n’enrayent pas les destructions d’emplois. Celles-ci ont progressé

malheureusement de 0.5% au 3e trimestre, soit l’équivalent d’un plan social de -15 000 emplois en un seul trimestre.

Mais en même temps, l’industrie a embauché près de 9000 intérimaires de plus au 3e trimestre pour atteindre le

chiffre de 250 000 emplois intérimaires, soit le niveau le plus élevé depuis 2011. Tous ces indicateurs montrent une

amélioration de la tendance dans l’industrie sans toutefois se traduire par des créations d’emplois pérennes.

L’absorption totale des surcapacités et une stabilisation de la croissance économique pourra inciter les entreprises à

passer à l’étape de création d’emplois.

Page 8: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 8/23 -

L’activité dans le tertiaire progresse de 0.6%

Insee, comptes nationaux trimestriels - Données CVS-CJO

La production agricole continue de baisser

Insee, comptes nationaux trimestriels Données CVS-CJO

0,5

%

-0,1

%

0,4

%

0,2

%

0,6

%

0,2

%

0,5

%

0,4

%

0,8

%

0,2

%

0,4

%

455

460

465

470

475

480

485

490

495

-0,2%

-0,1%

0,0%

0,1%

0,2%

0,3%

0,4%

0,5%

0,6%

0,7%

0,8%

0,9%

Services marchands: niveaux et évolution par rapport à T-1

Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)

-0,8

%

-0,7

%

0,1

%

1,3

%

1,9

%

1,5

%

-0,6

% -0,4

%

-0,3

%

18,6

18,9

19,2

19,5

19,8

20,2

20,5

20,8

21,1

21,4

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

La production agricole: niveaux et évolution par rapport à T-1

Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)

Après un ralentissement au 2e trimestre,

l’activité dans les services progresse de

0.4% au 3e trimestre.

Toutes les branches constituant le secteur

tertiaire ont enregistré une croissance

positive en ce 3e trimestre, à l’exception de

l’hébergement et restauration dont l’activité

a reculé de 0.2%.

Les services aux entreprises qui demeurent

la première branche en termes de valeur

ajoutée et d’emplois enregistre un rebond de

0.5%. Cette activité fortement indicatrice de

la tendance dans l’ensemble de l’économie et

notamment dans l’industrie est le principal

moteur de croissance et de créations

d’emplois.

La production agricole baisse de 0.3% au 3e

trimestre après -0.4% au trimestre

précédent. Durant toute l’année 2015, la

production n’a pas cessé de diminuer.

Deux tendances très contrastées illustrent

le désarroi du monde agricole. D’une part,

la filière végétale connait une baisse de la

production (-3.4% sur l’année 2015) mais

compensée par une hausse plus soutenue

des prix de ventes (+7%). En conséquence,

le revenu de la filière a progressé de 3.4%.

D’autre part, la filière animale enregistre

un rebond de la production de +1.3% mais

les prix ont chuté de -5.7%, ce qui a fait

perdre à la filière -4.5% de revenus.

Sur l’ensemble de la branche, la production

a décliné de 1.5% en 2015, compensée par

la hausse de 1.9% des prix. Au total, les

revenus hors subventions ont augmenté de

0.4%. En incluant les subventions (1.2

milliards), les revenus ont progressé de

0.5% en 2015 (source : comptes prévisionnels

de l’agriculture en 2015, INSEE).

La finance enregistre également une croissance importante (+0.5%). C’est la seule activité économique en France

qui bénéficie d’une croissance trimestrielle forte et stable depuis deux ans. Toutes les autres activités connaissent

une croissance instable d’un trimestre à un autre. La finance bénéficie en effet d’un environnement attractif avec

des taux d’intérêt bas et une liquidité abondante. La multiplication des opportunités d’investissements financiers

(attractivité des actifs européens sur le marché financier) ainsi que la reprise du crédit redonnent du souffle à cette

activité. Ceci n’est pas le cas dans l’activité du transport et entreposage dont l’activité a légèrement accéléré

(+0.3%) après un premier semestre de baisse (-1%). Le transport terrestre des voyageurs, l’entreposage et le

transport de courriers ont bénéficié d’une hausse de chiffre d’affaires alors que le transport aérien le transport de

marchandise ont subi une baisse et une stagnation respectivement de leurs revenus.

De son côté, le commerce progresse de 0.5% tiré par le regain de la consommation. Les services d’information et

de communication enregistrent également une progression (+0.3%).

Page 9: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 9/23 -

Construction : baisse de la production depuis 8 trimestres

Insee, comptes nationaux trimestriels Données CVS-CJO

4. Effets de la politique économique

4.1. Le coût du travail progresse moins vite dans l’industrie

-1,4

%

-0,2

%

0,9

%

0,2

%

-0,8

%

-0,7

%

-0,6

%

-0,9

%

-0,8

%

59

60

61

62

63

64

65

66

67

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

Activité dans le batiment: niveaux et évolution par rapport à T-1

Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)

108

110

112

114

116

118

Juill

.

Sep

t.

No

v

Jan

v

Mar

s

Mai

Juill

.

Sep

t.

No

v

Jan

v

Mar

s

Mai

Juill

.

Sep

t.

No

v

Jan

v

Mar

s

Mai

Juill

.

Sep

t.

2013 2014 2015

Evolution de l'indice du coût du travail dans l'industrie avec et sans CICE

ICT ICT hors CICE

Dans la construction, la conjoncture se

dégrade moins fortement. Les signes

d’amélioration enregistrés au 2e

trimestre se poursuivent sans

vraiment aboutir à une inversion de la

tendance.

En effet, on enregistre d’un côté une baisse

de la production au 3e trimestre quasiment

de la même ampleur qu’au 2e trimestre (-

0.8% et -0.9%) mais d’un autre coté les

autorisations de construction de logements

progressent de 2.8% pendant les trois

derniers mois connus (septembre à

novembre) mai toutes ces autorisations ne

donnent pas lieu à des mises en chantier

immédiates. Le nombre de logements

réellement commencé a en effet baissé de

4.1% pendant la même période, ce qui

explique la baisse de la production dans le

secteur.

En outre, les transactions poursuivent leur progression entamée depuis le début de 2015. Leur volume a augmenté

de 5.6% au 3e trimestre pour atteindre leur niveau le plus haut depuis 2012. Les prix dans le logement ancien

commencent à se redresser après deux années de baisse. Au regard de ces tendances, les constructions de logement

pourraient se relancer dans les mois à venir si les investisseurs anticipent une poursuite de la hausse des prix. Les

décisions des collectivités locales en matière de construction de logements sociaux pèseront également sur la

tendance du marché pour les mois à venir.

En 2015, les baisses de charges sociales

au titre du CICE devront avoisiner 18

milliards € selon les estimations de

France Stratégie. A septembre 2015,

cette politique a permis de limiter la

progression naturelle du coût du travail

dans l’industrie à +1% au lieu de +1.6%

par rapport à 2014. L’effet comptable du

CICE représente alors -0.44 point de la

croissance du coût du travail.

Cette politique a réussi donc à

contenir la progression du coût du

travail. Mais cet effet ne peut être une

fin en soi. L’intérêt pour l’économie dans

son ensemble est de rattraper le retard

d’investissement, d’emplois et de

compétitivité. L’efficacité de cette

politique doit se mesurer à l’aune de ces

trois objectifs. Ce qui revient à se

demander quelle utilisation a été faite du

CICE par les entreprises.

Page 10: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 10/23 -

Taux de croissance de l’indice du coût du travail (ICT) dans

l’industrie manufacturière

ICT avec le CICE

ICT sans le CICE

Effet CICE en points de croissance de l’ICT

2013 1,44% 2,48% -1,04 point

2014 1,08% 2,51% -1,43 points

2015 (à oct.) 1,13% 1,57% -0,44 point

Lecture : en 2015, l’indice moyen de l’IC a progressé de 1,1%. Sans le CICE, il aurait augmenté de 1.6%. L’effet du CICE est de 0.44 point (1.6% -1.1%).

4.2. Les marges des entreprises se redressent

INSEE, Comptes nationaux et Indicateurs de la conjoncture Champ : sociétés hors entrepreneurs individuels. En prenant en compte ces derniers, le taux de marge est de 35% en 2012.

31

,6%

31

,7%

30

,2%

29

,2% 29

,7%

31

,1%

31

,0%

31

,2%

29%

30%

31%

32%

33%

34%

Taux de marge des sociétés non financières (en % de la

valeur ajoutée à prix courant)

Moyenne 2000-2007: 32,6%

CICE

11

,4 1

3,6

11

,8

5,2%

4,8%

4,3%

4,2%4,1%

10

11

12

13

14

15

4,0%

4,2%

4,4%

4,6%

4,8%

5,0%

5,2%

5,4%Mds €en %

Taux de dividendes nets des sociétés non financières (en % de la valeur ajoutée à prix courant et en milliards €)

Moyenne 2000-2007 : 5,2%

Avant de répondre à la question sur l’utilisation

du CICE, notons d’abord la faible progression du

coût du travail en 2014 comme en 2015. Les

cotisations patronales ont diminué sous l’effet

du CICE alors que les salaires ont augmenté en

moyenne d’un peu plus de 1%. C’est une

progression très limitée marquant la poursuite

de la modération salariale en France depuis

2012. De ce point de vue, l’effet du CICE sur

les salaires est neutre, puisque les

augmentations de salaires sont de plus en

plus faibles.

En limitant le coût du travail et profitant de la

reprise de la croissance, les entreprises ont

pu augmenter leurs marges économiques

de façon substantielle. Au 3e trimestre, la

marge économique a augmenté de 1.5 milliards

pour s’établir à 31.2% de la valeur ajoutée, soit

le niveau le plus élevé depuis 2011. De 2012 à

2015, la marge économique des

entreprises a augmenté de 20 milliards.

Cette manne financière ne provient pas

uniquement du CICE. Le ralentissement des

hausses des salaires et le faible coût de l’énergie

ces derniers mois apportent également de la

marge aux entreprises.

L’amélioration de la marge économique

des entreprises ne s’est pas accompagnée

d’une hausse de distribution des

dividendes. Bien au contraire, on constate une

baisse de la part des dividendes nets dans la

valeur ajoutée à 4.1% au 3e trimestre contre

4.7% en 2014, 4.5% en 2013 et 4.9% en 2012.

En valeur, le montant distribué aux actionnaires

en 2015 et l’un des plus faibles depuis 2003.

Cependant, il convient de modérer ce constat

car il existe une autre manière de rémunérer le

capital. Il s’agit de programmes de rachats

d’actions qui se répand de plus en plus.

Plusieurs entreprises ont effectivement eu

recours à cette modalité pour des finalités

diverses. Tout compte fait, ceci enrichit les

actionnaires non cédants. En effets, ces

derniers peuvent partager les actions ainsi

rachetées ou, si celles-ci sont détruites,

bénéficient d’une plus grande part dans le

capital de l’entreprise. En outre, les

programmes de rachat d’actions

s’accompagnent souvent par une remontée de

la valeur des actions, ce qui enrichit d’avantage

les actionnaires. Les élus du CE doivent ainsi

être attentifs à ces opérations et de vérifier si le

rachat d’actions n’est pas une forme déguisée

de distribution de dividendes.

Les chiffres sur la marge économique des entreprises non financières

sont publiés avec un trimestre de retard. La marge économique

correspond à l’Excèdent brut d’exploitation : la part de la valeur ajoutée

qui reste à l’entreprise après paiement des salaires, des cotisations

sociales et des taxes.

Page 11: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 11/23 -

4.3. L’investissement se stabilise

Insee, comptes nationaux

Insee, comptes nationaux

Croissance par trimestre (comptes des SNF, en valeur)

Valeur ajoutée

EBE Investisse

ment Dividendes

nets

2044

T1 -0,1% 0,8% -0,3% 3,4%

T2 -0,2% -1,4% 0,0% 1,4%

T3 0,5% 1,2% 0,5% -0,5%

T4 0,7% 1,6% 0,0% -2,4%

2015

T1 1,5% 6,2% 0,7% -4,4%

T2 0,1% -0,3% 0,7% -2,6%

T3 0,8% 1,7% 0,6% -0,7%

INSEE comptes des agents.

23

,2%

23

,0%

22

,8%

23

,0%

22

,9%

20,0%

20,5%

21,0%

21,5%

22,0%

22,5%

23,0%

23,5%

Taux d'investissement des sociétés non financières (en

% de la valeur ajoutée à prix courant)

Moyenne 2000-2007 : 21,4%

CICE

0,2

% 0,4

%

0,0

%

0,8

%

0,5

%

0,5

%

-0,1

%

0,8

%

-0,6

%

1,1

%

0,2

%

0,7

%

0,6

%

0,3

% 0,4

%

1,1

%

1,1

%

0,6

%

-1%

-1%

0%

1%

1%

2%

T2 T3 T4 T1 T2 T3

2015

Taux de croissance trimestrielle de l'investissement des entreprises non financières (en volume)

Ensemble Indutrie manuf. Services marchands

Les données macroéconomiques montrent

que la reconstitution des marges des

entreprises ne bénéficie pas directement aux

actionnaires et pas davantage aux salariés.

L’évolution de la rémunération du travail et

du capital est cohérente avec l’évolution de

la situation économique du pays. Reste à

savoir si ces marges permettent de financer

le développement des entreprises, c’est-à-

dire l’investissement et l’emploi.

Concernant l’investissement, les

entreprises y consacrent une part

relativement élevée de leur richesse (la

valeur ajoutée créée). Cet effort reste stable

depuis deux ans malgré une très légère

baisse en 2015 (-0.2 point). D’un trimestre à

un autre, l’investissement des entreprises

progresse mais légèrement moins vite que la

valeur ajoutée, ce qui explique la très légère

décrue du taux d’investissement en 2015.

Depuis 2012, le montant de l’investissement

progresse de 4 milliards par an. On peut ainsi

y voir une utilisation par les entreprises

d’une partie de leurs marges pour

financer l’investissement.

L’année 2015 reste marquée par une reprise

plus forte de l’investissement

comparativement aux deux années

précédentes. Très probablement, le taux de

croissance des investissements des

entreprises (hors la finance) dépassera 2%

voire même 2.5% en fin d’année. En 2016, la

tendance devra se poursuivre, c’est ce

qu’indique les enquêtes conjoncturelles de

l’INSEE. Selon la dernière enquête réalisée

en octobre auprès des industriels, ces

derniers prévoient une croissance de 3% de

leurs dépenses d’investissement en 2016

contre 1% en 2015.

Concernant les créations d’emplois,

comme nous le verrons plus loin, elles

tardent à se concrétiser malgré l’amélioration

notable de la situation des entreprises. C’est

le manque de stabilité de la croissance qui

retarde les embauches - les entreprises

préférant recourir à l’emploi intérimaire ou à

des heures supplémentaires quand elles

n’augmentent pas la productivité. En effet,

pendant les trimestres de croissance, les

entreprises ont tendance à demander un

effort de productivité aux salariés que

d’embaucher.

Page 12: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 12/23 -

5. Hausse continue des créations d’entreprises et stabilisation des faillites

5.1. Accélération de la croissance des créations d’entreprises

Insee, Indicateurs de conjoncture Champ : secteur marchand hors activités agricoles

Variation des créations d’entreprises (cumul sur une année, données CVS-CJO)

2011 2012 2013 2014

2015

Octobre Novembre Décembre

Hors microentreprises 257 791 242 719 264 767 268 945 25 986 26 028 26 028

Variation -1,2% -5,8% 9,1% 1,6% -0,6% 0,2% 0,0%

Avec microentreprises 548 834 552 101 540 136 552 662 44 443 44 113 44 666

Variation -10,9% 0,6% -2,2% 2,3% -0,2% -0,7% 1,3% Insee, Indicateurs de conjoncture Champ : secteur marchand hors activités agricoles

Lecture : en avril 2015, le nombre de créations d’entreprises hors microentreprises a augmenté de 1.9% par rapport à avril 2014.

Variation trimestrielle des créations d’entreprises (CVS-CJO)

Croissance par rapport au trimestre précédent

2014 2015

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Hors microentreprises 0,1% -0,2% -1,4% 1,3% 6,7% 4,4% 2,7% 1,2% Avec microentreprises 1,7% -0,6% 1,1% -0,1% -5,9% 0,0% 0,7% 1,5% Insee, Indicateurs de conjoncture

50

55

60

65

70

75

80

120

125

130

135

140

145

150

155

160

165

170

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2010 2011 2012 2013 2014 2015

Mill

iers

Mill

iers

Nombre de créations d'entreprises (en milliers, données CVS)

y.c Micro-Entrep. (échelle gauche) hors Micro-Entrep. (échelle droite)

Depuis le début de l’année, on

assiste à plus de créations

d’entreprises classiques et à une

baisse des créations de

microentreprises (ex-statut

autoentrepreneurs).

Au 3e trimestre, la dynamique des

créations d’entreprises se confirme.

Leur nombre a augmenté de +2.9%

après +4.4% au trimestre précédent.

Au 4e trimestre, le rythme de créations

ralentit mais reste positif (+1.2%).

Inversement, le nombre de

microentreprises créés se stabilise

(+0.7%) au 3e trimestre et accélère au

4e trimestre (+1.5%).

Cette évolution contrastée peut s’expliquer par le basculement de microentreprises dans le statut d’entreprises

après avoir embauché le 1er salarié. Les aides à la première embauche peuvent effectivement rendre intéressant

la sortie du statut de microentreprise. De toutes manières, les créations d’entreprises atteignent un niveau

historique depuis 2008. Cela montre une nette amélioration des opportunités des affaires. Ceci est le cas

notamment dans l’industrie où le taux de croissance du nombre d’entreprises créées hors microentreprises est

supérieur à la moyenne nationale : +5.5% en moyenne par trimestre dans l’industrie contre 3.7% pour l’ensemble

de l’économie. Cette dynamique ressemble à celle connue avant la crise économique de 2008, ce qui conforte

l’hypothèse d’une sortie progressive de la crise économique.

Page 13: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 13/23 -

5.2. Satbilisation des faillites et des redressements judiciaires des entreprises

Evolution trimestrielle des fermetures d’entreprises

Banque de France.

Evolution mensuelle des défaillances d’entreprises (CVS)

Ensemble Industrie PME Ensemble Industrie PME

oct-15 4690 339 293 -10,8% -7,1% -13,8%

sept-15 5257 365 340 4,7% 0,8% -1,2%

août-15 5020 362 344 -3,1% 0,6% 13,9%

juil-15 5181 360 302 -9,7% -6,7% -24,1%

juin-15 5736 386 398 41,2% 21,4% 58,6%

mai-15 4061 318 251 -24,8% -20,1% -23,0%

avr-15 5398 398 326 -10,6% -5,2% -24,5%

Banque de France

15

45

8

15

19

5

17

32

2

15

97

115971

Ensemble (échelle … 10

8711

02

1241

12

08

11

59

Industrie (échelle gauche)

1050

1075

1100

1125

1150

1175

1200

1225

1250

1275

1300

13000

13500

14000

14500

15000

15500

16000

16500

17000

17500

18000

T3T2T1T4T3T2T1T4T3T2T1T4T3T2T1T4T3T2T1

20152014201320122011

Nombre de défaillances d'entreprises par trimestre (CVS)

Le nombre de faillites des entreprises est

instable durant l’année 2015. Il enregistre

une forte augmentation au 1er trimestre

(+16%) avant de diminuer presque de la

même ampleur (-12.3%) au 2e trimestre.

Au 3e trimestre, la tendance se stabilise

avec une hausse légère de 1.7%.

L’industrie suit exactement la même

tendance au 1er semestre (une hausse puis

une forte baisse). Au 3e trimestre, la

baisse entamée précédemment se

poursuit avec un recul de -1.4%.

Cette tendance très erratique ne facilite

pas l’interprétation. On peut seulement

constater une amélioration de la situation

financière des entreprises permettant de

faire face au risque de faillite. Cette

hypothèse se confirme en comparant les

données 2015 à celles de 2014. On

enregistre nettement moins de

défaillances pendant les deux derniers

trimestres de 2015 (-3.6%)

comparativement à la même période en

2014.

La situation semble s’améliorer en octobre (dernier mois connu). On enregistre une forte baisse des faillites (-

10.8%) sur l’ensemble de l’économie. Tous les secteurs y bénéficient y compris l’industrie (-7.1%) et surtout

les PME (-13.8%). Si le nombre de défaillances d’ici la fin de l’année se stabilise au même niveau que celui

enregistré en octobre, on aura pour la première fois depuis 2011 une baisse de faillites en 2015 estimée à -

1.2%. Rappelons qu’en 2014, le nombre de faillites s’est stabilisé (-0.3%) après une hausse de 3% en 2013.

Page 14: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 14/23 -

6. Amélioriation de l’emploi total

L’emploi progresse grâce à l’emploi public et libéral

Insee- comptes nationaux

Insee- comptes nationaux

Stabilisation de l’emploi salarié dans le privé

Source : Insee, Dares. Champ : secteur marchand hors agriculture

24

,82

4,8

24

,82

4,7

24

,52

4,4

24

,42

4,4

24

,42

4,4

24

,4 24

,4 24

,5 24

,52

4,5

24

,52

4,5

24

,52

4,5

24

,52

4,5

24

,42

4,4 2

4,5 24

,52

4,6

24

,62

4,6

24

,6 24

,6 24

,6

24

24

24

24

25

25

25

25

25

T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Emploi total (en milliers d'emplois, données CVS)

11

-9

-21-30

-24-17

9

55

42

22

3 0,3

13,2

2734,5

-40

-20

0

20

40

60

80

2012 2013 2014 2015

Destruction- créations d'emplois (en milliers de personnes)

Industrie

Tertiaire marchand hors intérim

Construction Intérim Ensemble marchand

Avec intérim hors intérim

Niveau de l’emploi (en

milliers)

T1 2015 3 131,4 10 820,8 1 338,4 529,8 15 820,4 15 290,6

T2 2015 3 122,4 10 848,6 1 327,9 549,9 15 848,8 15 298,9

T3 2015 3 107,8 10 856,2 1 317,7 566,2 15 847,9 15 281,7

Variation en milliers

T1 2015 -8,8 24,6 -11,2 -11,4 -6,8 4,6

T2 2015 -9,0 27,8 -10,5 20,1 28,4 8,3

T3 2015 -14,6 7,6 -10,2 16,3 -0,9 -17,2

Variation trimestrielle en%

T1 2015 -0,3% 0,2% -0,8% -2,1% 0,0% 0,0%

T2 2015 -0,3% 0,3% -0,8% 3,8% 0,2% 0,1% T3 2015 -0,5% 0,1% -0,8% 3,0% 0,0% -0,1%

L’emploi total (y compris la fonction publique et

l’emploi libéral) enregistre une hausse de 34 500

au 3e trimestre, soit +0.1%. Malgré sa faible

augmentation, l’emploi se place sur une tendance

de hausse progressive d’un trimestre à un autre.

Les contrats aidés et l’emploi libéral ont le plus

contribué à la création d’emplois. Sans eux,

l’emploi total aurait sans doute baissé. C’est ce

que montre d’ailleurs l’évolution de l’emploi

salarié dans le secteur marchand. Ce dernier s’est

stabilisé (-900 emplois) et cela malgré une hausse

significative de l’intérim. La déception vient du

secteur tertiaire dont la tendance des créations

d’emploi est subitement interrompue au 3e

trimestre (+7000 emplois contre +28000 et +

25000 lors des deux trimestres précédents).

L’intérim poursuit en revanche sa dynamique

malgré un léger ralentissement (+16000 emplois

contre +20000 au trimestre précédent). Cette

progression a permis de compenser les

destructions dans l’industrie (-14600) et dans la

construction (-10200). Remarquons que ces deux

secteurs sont les plus créateurs d’emplois

intérimaires. Deux tiers des intérimaires

travaillent dans l’industrie (44%) et la

construction (18%). Il y a eu donc une forme de

substitution du travail salarié par le travail

temporaire dans ces deux secteurs. Le manque de

visibilité sur l’évolution de la demande peut

expliquer ce phénomène notamment dans la

construction. En revanche, dans plusieurs

activités industrielles, la situation économique se

normalise depuis des mois avec une visibilité

suffisante sur le carnet de commande. Pour

autant, les entreprises continuent à recourir à

l’intérim au lieu d’embaucher.

Page 15: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 15/23 -

Source : Dares

7. Le taux de chômage augmente au 3e trimestre

Le taux de chômage augmente suite à la croissance de la population active

Sexe Age Ensemble

H F 15-24 25-49 >49

T2 2008 6,5 7,1 17,0 6,2 4,1 6,8

T2 2012 9,2 9,4 22,8 8,7 5,9 9,3

T2 2013 10,1 9,8 24,4 9,3 6,6 10,0

T1 2014 10,1 9,4 22,9 9,1 6,7 9,8

T2 2014 10,0 9,5 23,0 9,2 6,6 9,7

T3 2014 10,2 9,8 23,9 9,4 6,8 10,0

T4 2015 10,5 9,7 23,9 9,5 6,8 10,1

T1 2015 10,3 9,6 24,0 9,5 6,4 10,0

T2 2015 10,5 9,4 23,6 9,3 7,0 10,0

T3 2015 10,8 9,7 24,6 9,5 7,2 10,2 Insee, France métropolitaine, Chômage au sens du BIT.

Source : INSEE, France métropolitaine.

400

450

500

550

600

650

15250

15300

15350

15400

15450

15500

15550

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3

2012 2013 2014 2015

Emploi salarié et interimiare (en milliers de personnes)

Ensemble hors intérim (échelle gauche) Intérim (échelle droite)

222

182

112

3466

32

102

5219

-11

-71

24

-5

77

31

-45

13

75

-100

-50

0

50

100

150

200

250

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Variation trimestrielle du nombre de chômeurs en milliers de personnes (chômage au sens de BIT- France métroplotaine)

Le chômage au sens du BIT est une définition universelle permettant les comparaisons

internationales (cf. lexique en page 21). Cette définition est celle utilisée par l’INSEE pour calculer le taux de chômage.

Le taux de chômage (au sens de BIT)

augmente de 0.2 point pour s’élever à 10.2%

de la population active, soit 2.941 millions de

personnes. Plus de 75 000 nouveaux

chômeurs sont comptabilisés par l’INSEE.

Cette progression s’explique par l’expansion

de la population active plus forte

comparativement à l’emploi. C’est chez les

sénior que cette tendance est la plus nette et

cela depuis déjà plusieurs trimestres. La

hausse du taux d’activité des séniors est

structurellement supérieure à celle du taux de

l’emploi de cette classe d’âge.

Chez les jeunes, la situation est un peu

différente. On enregistre au 3e trimestre une

quasi-stabilisation de la population active

alors que l’emploi dans cette classe d’âge

recule significativement (-0.3 point). En

conséquence, le taux de chômage des jeunes

progresse de 1 point en un trimestre.

Très probablement, la fin de nombreux

contrats aidés explique le recul des jeunes en

emplois en ce 3e trimestre. Il faut noter que

le volume de ces contrats diminue naturelle-

L’intérim progresse deux trimestres de suite

(+16400 après +20100). Tous les grands

secteurs connaissent la même tendance y compris

la construction et l’industrie où l’intérim a

également progressé pendant les deux derniers

trimestres. Dans l’industrie, les créations

d’emplois intérimaires ont été multipliées par 3 au

3e trimestre (+9000 après +3000 au trimestre

précédent). C’est dans ce secteurs où l’intérim est

à le plus progresser pour représenter plus de la

moitié des emplois intérimaires créés en ce

trimestre. Ce fait ne devra pas occulter une

préoccupation majeure qui consiste à substituer

l’emploi salarié par l’emploi intérimaire. Pour

rappel, l’emploi salarié a diminué de 146000 dans

l’industrie au 3e trimestre.

Dans la construction, l’emploi intérimaire a augmenté de 2600 contre 6000 au trimestre précédent. Pour ce secteur aussi la tendance s’est inversée témoignant d’un regain d’activité. Par ailleurs, la dynamique des constructions est insuffisante pour transformer les emplois intérimaires en emplois classiques. Le secteur des services se démarque par une progression d’emplois intérimaires deux fois inférieure à celle enregistrée au 2e trimestre. L’emploi salarié dans ce secteur augmente également moins vite que précédemment. La

faible croissance économique des services explique la prudence des entreprises à accroitre l’emploi.

Page 16: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 16/23 -

Léger recul du nombre de demandeurs d’emploi de cat A

DARES, France métropolitaine Source : INSEE, DARES

Lecture : au 3e trimestre 2015, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A augmente de 10 000 nouveaux inscrits en moyenne par mois. Source : DARES.

16

58

12

52

10

89

124

33

0

20

40

60

80

100

120

140

T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3

2012 2013 2014 2015

Variation trimestrielle du nombre de demandeurs d'emploi

Cat. A Cat. ABC

Cat. A Cat. ABC

Nombre m/m-1 Nombre m/m-1

2015

Mai 3 552,2 0,5% 5 414,2 1,3%

Juin 3 553,5 0,0% 5 397,4 -0,3%

Juillet 3 551,6 -0,1% 5 412,5 0,3%

Aout 3 571,6 0,6% 5 420,9 0,2%

Sept. 3 547,8 -0,7% 5 422,7 0,0%

Oct. 3 589,8 1,2% 5 435,8 0,2%

Nov. 3 574,8 -0,4% 5 442,5 0,1%

Lexique

Le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) comptabilise les personnes en âge de travailler (conventionnellement 15 ans ou plus) qui : 1) n’ont pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence ; 2) sont disponibles pour travailler dans les deux semaines ; 3) ont entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou ont trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois. Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi : La catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi ; La catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de

recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ; La catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois).

-ement pendant l’été. Certains contrats

sont reconduits après la saison estivale. Les

chiffres du 4e trimestre pourront montrer si

cette baisse de l’emploi des jeunes

s’explique par ce phénomène saisonnier lié

aux contrats aidés ou au contraire s’agit-il

d’une tendance de fond.

Un point positif à relever pendant ce

trimestre est le recul du halo autour du

chômage (personnes inactives, donc non

comptabilisées comme chômeurs mais qui

souhaitent travailler- cf. page 21 pour la

définition). Leur nombre qui s’élève à 1.4

millions de personnes qui a diminué de

65 000 personnes, soit -4.4%. Ces

personnes qui réintègrent le marché du

travail explique en partie la hausse de la

population active et du chômage.

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) comptabilisés par Pôle Emploi augmente en moyenne de 10 000 personnes par mois au 3e trimestre. Il s’agit de la plus faible augmentation enregistrée depuis 2011.

En novembre dernier, le nombre de demandeurs d’emploi diminue pour la 3e fois depuis le début de l’année. Mais cette baisse succède à une forte hausse enregistrée en octobre.

Jusqu’à présent, jamais le nombre de demandeurs d’emplois n’a baissé pendant

deux mois consécutifs. Si en décembre, ce nombre sera en diminution, cela marquera sans doute une inflexion majeure et tracerait le début d’une tendance nouvelle sur le marché du travail. Les premières lignes sont déjà visibles avec la hausse de

l’intérim, notamment dans l’industrie et la construction. La reprise de l’activité plus stable attendue en 2016 devra confirmer

l’amélioration de l’emploi. En outre, les mesures prises en ce début d’année concernant la formation des chômeurs, le développement de l’apprentissage et la

suppression des charges sociales des emplois inférieurs à 1.3 SMIC créés par les PME.

Cette dernière mesure va dans le bon sens. Mais il est à craindre que certaines PME licencient des salariés payés au SMIC pour embaucher d’autres afin de bénéficier de la

suppression des charges sociales. Pour éviter cet effet pervers, les décrets doivent prévoir cette situation.

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La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 17/23 -

Changement d’époque, changement de

comportements. Depuis le début de

l’année, l’inflation ne cesse de baisser

(sauf une parenthèse au 2e trimestre), la

croissance du salaire moyen ralentit pour

s’approcher des 1%. Au 3e trimestre, cette

hausse est limitée à 1.2%, soit la plus

faible augmentation du salaire moyen

depuis au moins 1999. Le plus saisissant

en regardant l’historique du SMB est la

baisse continue de sa croissance depuis le

1er trimestre 2013, ce qui coïncide avec la

période de l’entrée en vigueur du CICE. Ce

dernier a permis de redresser

significativement les marges des

entreprises sans pour autant les inciter à

dynamiser les salaires. De ce point de vue,

les entreprises se sont mises en

comptabilité avec l’esprit du CICE visant à

maitriser le coût du travail. La stagnation

de la productivité en est un argument de

plus.

8. La baisse des prix dope le pouvoir d’achat

Baisse en moyenne des prix au 3e trimestre (-0.3%) et stabilisation en novembre

Taux d’inflation global

Inflation mensuelle par famille de produits

novembre 2015

Période Taux mensuel Taux annuel en % Le dernier mois Sur 12 mois

2015

Novembre -0,2% 0,0% Ensemble des produits -0.2 0.0

Octobre 0,1% 0,1% Hors tabac -0.2 0.0

Septembre -0,4% 0,0% Alimentation -0.2 0.8

Août 0,3% 0,1% Produits frais -2.0 5.4

2014

Juillet -0,4% 0,2% Produits manufacturés -0.1 -0.6

Juin -0,1% 0,3% Produits de santé -0.4 -4.1

Mai 0,2%

0,3% Energie dont pétrole

-0.5 -0.9

-6.0 -11.9

avril 0,1% 0,1% Loyers, eau 0.0 0.8

Mars 0,7% -0,1% Services de santé -0.1 0.2

Février 0,7% -0,3% Transport et communication -1.6 -0.2

Insee, Indice des prix à la consommation. Champ : France entière, base 100 en 1998

Poursuite de la lente hausse des salaires

DARES. Champ : entreprises de 10 salariés et plus du secteur marchand non agricole

1,3% 1,2%

0,2%0,1%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

4,0%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3

2010 2011 2012 2013 2014 2015

Taux de croissance du Salaire mensuel de base (SMB) et du taux d'inflation (par rapport au même trimestre de l'année

précédente )

SMB

Inflation

Malgré l’éloignement du spectre de la déflation, les prix restent globalement stables depuis le début de l’année.

Certes, la consommation est de plus en plus dynamique, mais la baisse des cours des matières premières,

notamment de l’énergie, tire vers le bas les prix de vente. Au 3e trimestre, l’inflation est négative mais les prix se

redressent légèrement ces derniers mois suite au redressement (léger) de la consommation. Quasiment tous les

produits ont vu leur prix reculé en novembre, notamment ceux dont la production est énergivore. En effet, le coût

de l’énergie a reculé de 6% et celui du pétrole de 12% en un an. Les produits industriels fortement consommateurs

de l’énergie ont également reculé (-0.6% en un an).

La baisse des prix a bénéficié d’ailleurs aux consommateurs dont les dépenses de consommation ont bondi de 1%

pour l’ensemble des produits (en novembre sur un an). Les produits qui ont le plus bénéficié de ce regain de

consommation sont les produits manufacturés hors textile (3 à 4.6%) et l’énergie (5,3%).

Page 18: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 18/23 -

Le pouvoir d’achat du salaire moyen de base augmente grâce à l’inflation

Croissance annuelle

Croissance trimestrielle (T/T-1)

2014 2015

2010 2011 2012 2013 2014 T3 T4 T1 T2 T3

Inflation 1,5% 2,1% 2,0% 0,9% 0,5% -0,2% -0,2% -0,3% 0,9% -0,3%

SMB (salaire mensuel de base) 1,8% 2,2% 2,1% 1,7% 1,4% 0,3% 0,1% 0,5% 0,4% 0,2%

Pouvoir d'achat du SMB 0,3% 0,1% 0,1% 0,8% 0,9% 0,4% 0,2% 0,9% -0,6% 0,5%

Insee, DARES. Lecture : en 2014, l’inflation a progressé de 0.5 alors que le SMB a augmenté de 1.4%. Le pouvoir d’achat du SMB a ainsi progressé de 0.9%. Champ : secteur privé hors agriculture. Salaires hors primes et heures supplémentaires.

Hausse du pouvoir d’achat global des ménages de +0.9%

0,0%

-0,6%

0,2%

-0,3%

-1,7%

1,3%

0,2%

-0,2%

0,8%0,4%

-0,2%

1,1%

-0,3%

0,9%

-2,0%

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

20

11

T1

20

11

T2

20

11

T3

20

11

T4

20

12

T1

20

12

T2

20

12

T3

20

12

T4

20

13

T1

20

13

T2

20

13

T3

20

13

T4

20

14

T1

20

14

T2

20

14

T3

20

14

T4

20

15

T1

20

15

T2

20

15

T3

Evolution du pouvoir d'achat du Revenu disponible brut des ménages en%

Outre l’inflation qui a dopé le pouvoir

d’achat à la population, la baisse de l’impôt

sur le revenu et le patrimoine d’une part et

l’accroissement des prestations sociales en

espèce d’autre part ont également apporté

de ressources supplémentaires. Au 3e

trimestre, l’impôt sur le revenu et le

patrimoine payés par les ménages a baissé

de 2% tandis que les prestations sociales

aux bénéfice des ménages ont augmenté

de 0.3% après 0,2% au trimestre

précédent. Au total, le pouvoir d’achat

global des ménages déduction faite des

impôts et en additionnant les prestations

sociales a augmenté fortement au 3e

trimestre (+0.9%).

Lexique : le Revenu disponible brut des ménages (RDB) est la somme des revenus incluant les transferts sociaux directs (allocations) et après les prélèvements sociaux et fiscaux (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, CSG, CRDS). Il est qualifié de revenu brut car il n’est pas déduit de l’amortissement du capital fixe (l’usure des biens immobiliers). Ce revenu est ainsi disponible pour la consommation, l’épargne et l’investissement. Le pouvoir d’achat du RDB correspond à la croissance du RDB – la croissance de l’indice des prix des dépenses de consommation des ménages.

Le salaire moyen a progressé de 0.2% et l’inflation a diminué de -0.3% entre le 2e et le 3e trimestre. En

conséquence, le pouvoir d’achat du SMB a progressé de 0.6% effaçant la baisse enregistrée au 2e

trimestre. Ces gains du pouvoir d’achat du salaire expliquent en partie la hausse de la consommation des ménages.

Notons par ailleurs que le SMB ne comptabilise pas les primes et les heures supplémentaires. En incluant ces

rémunérations complémentaires, le salaire moyen par tête n’a augmenté que de 0.1% (source ACOSS). Cependant,

la masse salariale totale distribuée par le secteur concurrentiel a augmenté de 1.6%, soit autant depuis le début de

l’année 2015. En résumé, les entreprises créent un peu plus d’emplois en 2015 qu’en 2013 et 2014 mais rémunèrent

un peu moins les salariés.

Le tableau ci-après montre l’évolution des salaires moyens par tête (SMPT) et par branche d’activité dans le secteur

privé. Ces évolutions tiennent compte des heures supplémentaires et de la modification de la structure des

qualifications. Elle intègre également les rémunérations variables (intéressement, primes de fin d’année, etc.).

On observe une croissance du SMPT inégalée selon les secteurs d’activité. Dans l’industrie, le salaire a

augmenté moins vite qu’au trimestre précédent (1.4% contre 1.7%) alors que dans le BTP, sa croissance

s’est nettement affaiblit passant en dessous du seuil de 1% (0.9% après 1.2% au trimestre précédent.

A noter que ces évolutions de salaires ne signifient pas des augmentations généralisées et parfois certaines activités

connaissent une baisse du salaire moyen (la pharma par exemple). Cette baisse dans ces activités ne signifie pas

non plus une baisse du salaire de base, mais probablement elle résulte de l’évolution de la structure des emplois et

des qualifications (le départ en retraite par exemple des plus anciens ayant un salaire supérieur à la moyenne se

traduit logiquement par la diminution de la moyenne des salaires).

Page 19: La conjoncture économique du 3 trimestre 2015 · Enfin, la crise de production agricole se poursuit notamment dans la filière animale. Consommation des ménages ↗ +0.3% (278.1M€

La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

- 19/23 -

Salaire moyen par tête (salaire nominal brut, en €, CVS)

SMPT par mois (moyenne du trimestre)

Variation annuelle (par rapport au trimestre n-1)

T2 2015 T3 2015 T2 2015 T3 2015

Total 2 509 2 512 1,5% 1,4%

Industrie 2 966 2 963 1,7% 1,4%

BTP 2 139 2 139 1,2% 0,9%

Tertiaire 2 442 2 447 1,5% 1,4%

Agriculture, sylviculture 1 893 1 928 0,2% 1,1%

Industries extractives 3 078 2 911 7,0% 0,4%

Ind. agro-alimentaires 2 267 2 279 1,4% 1,7%

Habillement, textile, cuir 2 386 2 386 1,2% 1,4%

Bois et papier 2 581 2 591 1,3% 1,6%

Cokéfaction, raffinage 4 913 4 777 6,3% 4,4%

Industrie chimique 3 651 3 673 2,1% 2,0%

Industrie pharma. 3 950 3 948 0,3% -1,0%

Industrie plastique 2 787 2 798 1,7% 2,0%

Métallurgie 2 712 2 723 0,8% 1,0%

Fab. produits informatique, electr., optiq. 3 895 3 887 1,6% 1,5%

Fab. équipement électriques 3 181 3 193 2,0% 1,7%

Fab. machines et équipements 3 173 3 163 2,2% 1,7%

Fab. matériel de transport 3 559 3 518 3,0% 1,6%

Industrie automobile 3 152 3 121 2,9% 1,5%

Fabrication d'autres matériels de transport 4 086 4 062 2,2% 1,2%

Ind. meuble et réparation machines 2 765 2 775 1,7% 1,7%

Prod. Distrib. électricité, gaz, air conditionné 4 005 3 953 1,6% 1,4%

Prod. distrib. eau. Assainissement 2 421 2 429 1,2% 0,6%

Construction 2 139 2 139 1,2% 0,9%

Construction de bâtiments 2 600 2 624 0,4% 1,4%

Génie civil 2 554 2 538 2,5% 1,4%

Travaux de construction spécialisés 2 013 2 012 1,1% 0,7%

Commerce, réparation auto-moto 2 313 2 320 1,6% 1,8%

Commerce et réparation d'auto. moto. 2 386 2 393 2,3% 2,2%

Commerce de gros 3 100 3 112 1,7% 1,8%

Commerce de détail 1 863 1 871 1,5% 1,8%

Transports et entreposage 2 519 2 512 1,7% 1,1%

Hébergement et restauration 1 715 1 701 1,7% 0,9%

Hébergement 1 963 1 951 1,3% 0,8%

Restauration 1 632 1 618 1,9% 1,0%

Edition et audiovisuel 3 679 3 716 2,6% 3,3%

Télécom. 3 310 3 379 0,1% 2,2%

Activités informatiques 3 780 3 794 1,3% 1,9%

Activités financières et assurances 3 950 4 007 1,3% 2,1%

Activités immobilières 2 542 2 551 2,6% 3,0%

Activités juridiques, conseil, ingénierie 3 587 3 602 1,2% 1,4%

R&D 3 434 3 419 1,6% -1,4%

Autres activités scientifiques, techniques 2 679 2 717 2,1% 2,5%

Activités de soutien administratif 1 926 1 926 2,1% 2,2%

Education (établissements privés) 1 858 1 872 0,8% -0,3%

Activités pour la santé humaine (privées) 2 191 2 198 0,8% 1,3%

Action sociale, hébergement médico-social 1 616 1 619 1,4% 1,3%

Arts, spectacles et activités récréatives 2 016 2 016 1,4% 1,0%

Autres activités de services 2 052 1 989 1,1% 0,8%

Activités extraterritoriales 4 179 4 114 1,7% -1,3%

Associations 1 743 1 748 1,1% 1,2%

Institution sans but lucratif aux services des ménages 1 682 1 688 1,0% 1,0%

Source : Acoss

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La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

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9. La dette publique et le déficit public reculent légèrement

Niveau de la dette publique au sens de Maastricht en milliards d’euros et en points de PIB

Niveaux (en milliards d’euros)

Evolution T3 2015/T3 2015

2014 T3 2014 T4 2015T1 2015 T2 2015T3 en mds € en %

Ensemble des administrations publiques 2035,4 2037,8 2089,4 2105,4 2103,2 -2,2 -0,1%

En point de PIB (*) 95,6% 95,6% 97,4% 97,6% 96,9% - -0,7%

dont: Etat 1609,6 1610,2 1647,3 1672,7 1671,6 -1,1 -0,1%

Autres administrations centrales 21,3 22,6 22,1 22,0 22,0 0,0 0,0%

Collectivités locales 180,2 188,2 187,4 186,2 184,6 -1,6 -0,9%

SECU 224,4 216,8 232,6 224,5 225,0 0,5 0,2% Source : Comptes nationaux - INSEE, DGFIP, Banque de France (*) . Au quatrième trimestre, le PIB utilisé pour exprimer la dette en point de PIB est le PIB annuel en données brutes. Cette mesure n'a pas de strict équivalent en cours d'année : elle est approximée par le cumul du PIB trimestriel en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO) sur les quatre derniers trimestres connus.

Le déficit public en baisse

Déficit public Dépenses publiques Recettes

en Mds€ en % de PIB En milliards € Variation En % de PIB En milliards € Variation En % de PIB

2010 -135,5 -6,8% 1127,7 2,5% 56,5% 992,2 3,2% 49,7%

2011 -104,9 -5,1% 1151,5 2,1% 55,9% 1046,6 5,5% 50,9%

2012 -100,4 -4,8% 1186,0 3,0% 56,8% 1085,5 3,7% 52,0%

2013 -86,6 -4,1% 1207,3 1,8% 57,0% 1120,7 3,2% 52,9%

2014 -84,2 -3,9% 1226,9 1,6% 57,5% 1142,7 2,0% 53,6%

T4 2014 -20,3 -3,8% 307,8 0,2% 57,4% 287,4 0,6% 53,6%

T1 2015 -19,2 -3,5% 309,0 0,4% 57,0% 289,8 0,8% 53,4%

T2 2015 -21,4 -3,9% 311,4 0,8% 57,3% 290,1 0,1% 53,4%

T3 2015 -20,8 -3,8% 311,3 0,0% 56,9% 290,5 0,2% 53,1% Source : Comptes nationaux - INSEE, DGFIP, Banque de France

Rappel des objectifs du gouvernement

2015 2016 2017

Hypothèse de croissance économique 1.0% 1.5% 1.5% Déficit public 3.8% 3.3% 2.7% Dépenses publiques en % du PIB 56.1% 55.5% 54.5% Taux de prélèvements en % du PIB 44.6% 44.5% 44.2%

Source : loi de finance de l’année 2015 adoptée le 29 décembre 2014 et le compte rendu du conseil des ministres du 15 avril 2015

La dette publique recule de 2.2 milliards, soit -0.8 point de PIB. Celle de l’Etat diminue de 1.1 milliards et celle des

collectivités locales de 1.6 milliards. En revanche, la dette de la SECU progresse de 0.5 milliards.

Le déficit public a également diminué au 3e trimestre passant de 3.9% du PIB à 3.8%. Conformément à la trajectoire

budgétaire du gouvernement, le déficit au sens de Maastricht devra converger vers l’objectif de 3.8% en fin d’année.

Cette amélioration des comptes publics est à imputer à une stabilisation des dépenses d’une part et à une légère

accélération des recettes fiscales d’autre part. En effet, les dépenses de fonctionnement progressent de 0.4%

compensées par une baisse de -5.8% des charges de la dette. Au total, les dépenses publiques se stabilisent (-100

millions €). Du côté des recettes, on enregistre une hausse de 400 millions en un trimestre. Les recettes de l’impôt

sur les sociétés ont augmenté pour compenser les baisses des recettes de l’impôt sur les revenus et le patrimoine.

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La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

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INDEX POUR MIEUX COMPRENDRE

Activité économique

Comptes nationaux : une représentation chiffrée de

l’économie française. Ils détaillent la répartition de la

richesse créée pendant une période entre la consommation,

l’investissement, les exportations et les stocks. L’INSEE

décline les comptes de la nation par trimestre et par an.

Consulter les comptes de la Nation publiés par l'INSEE

Valeur ajoutée : la valeur que l’on ajoute à une matière

première ou à un produit semi-fini. Cette valeur correspond

ainsi à la richesse qu’un agent productif crée en utilisant un

input appelé consommation intermédiaire. En comptabilité,

la valeur ajoutée est la différence entre la production et la

valeur des consommations intermédiaires. En comptabilité

nationale, la somme des valeurs ajoutées correspond au

PIB.

PIB (Produit intérieur brut) : la somme des valeurs ajoutées

créées dans un pays (une région). C’est aussi la somme des

revenus distribués dans ce pays ou encore la somme des

dépenses qui y sont effectuées. Le taux de variation du PIB

correspond au taux de croissance économique.

Croissance économique : l’évolution de la richesse créée

dans un pays (une région) entre deux périodes,

généralement un an ou un trimestre. Cette somme de la

richesse est mesurée par le PIB, qui est le principal

indicateur de la conjoncture économique. Consulter la

dernière note d'analyse de la conjoncture de l'INSEE

Déficit public : solde négatif du budget de la nation

(différence entre les recettes et les dépenses publiques de

l’Etat au sens large, incluant les organismes de la sécurité

sociale). Le déficit public au sens de Maastricht est limité à

3% du PIB. C’est l’un des principaux indicateurs que les

pays de la zone euro doivent respecter. L’autre principal

indicateur est le ratio dette publique/PIB qui ne doit pas

dépasser 60%.

Marché du travail

Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi : données

mensuelles publiées par Pôle Emploi. Elles sont souvent

reprises, à tort, par les médias comme des données sur le

chômage. Or, les inscrits à Pôle Emploi ne sont pas tous des

chômeurs puisqu’une partie peut avoir un emploi (à temps

partiel ou à temps plein) mais qui désire le changer ou le

compléter par une autre activité. Consulter les derniers

chiffres publiés par la DARES

Chômage au sens du BIT : nombre de personnes sans

emploi, qui n’ont pas travaillé ne serait-ce qu’une heure

pendant une semaine de référence, qui recherchent

activement un emploi et qui sont disponibles à reprendre un

travail dans les 15 jours. Consulter les derniers chiffres sur

le taux de chômage publiés par l'INSEE

Chômage (halo autour du chômage) : c’est la frontière

entre le chômage et l’inactivité. Il s’agit des personnes

inactives donc non comptabilisées comme chômeurs mais

sui souhaitent travailler. Le plus souvent elles ne

recherchent pas du travail parce qu’elles sont découragées

ou elles attendent les résultats des démarches antérieures.

Parfois elles ne sont pas disponibles immédiatement parce

qu’elles sont en formation elles gardent leurs enfants.

Emploi salarié : stock d’emplois de contrats de droit privé

(CDI, CDD, contrats aidés). L’évolution de ce stock nous

donne les créations (ou les destructions) nettes d’emplois.

Les données publiées conjointement par l’INSEE et la

DARES sont trimestrielles. Consulter les derniers chiffres de

l'emploi publiés par l'INSEE

Emploi total : stock de l’emploi total y compris celui des

agents de la fonction publique. Consulter les derniers

chiffres publiés par l'INSEE

Intérim : les chiffres de l’intérim sont publiés mensuellement

et déclinés par branche d’activité et par région. Son

évolution est considérée comme une « indication avancée

du marché du travail » du fait de la sensibilité élevée de

l’emploi intérimaire à la conjoncture économique. Chiffres

de l'intérim sur le site de la DARES

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La conjoncture économique du 2er trimestre 2015

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Démographie des entreprises

Créations d’entreprises : nombre d’entreprises créées

mensuellement, décliné par secteur d’activité. Consulter les

derniers chiffres publiés par l'INSEE

Défaillances d’entreprises : nombre d’entreprises en

redressement judiciaire. Les chiffres sont déclinés par

activité économique et la taille des entreprises. Consulter

les derniers chiffres publiés par la Banque de France

Rentabilité des entreprises

Marge économique ou Excèdent brut d’exploitation

(EBE) : est le résidu de la valeur ajoutée après paiement

des salaires, des taxes et cotisations. Cette partie de la

valeur non distribuée est en général destinée à financer les

investissements et à rémunérer le capital.

Taux de marge économique : rapport entre l’EBE et la

valeur ajoutée. C’est l’indicateur de référence pour mesurer

la rentabilité économique des entreprises.

CICE (Crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi) :

réduction d’impôt instaurée en janvier 2013. Elle est égale

à 6% de la somme des salaires bruts inférieurs à 2.5 fois le

SMIC. La finalité du CICE est de créer un cercle vertueux

entre la compétitivité, le taux de marge, l’investissement et

l’emploi.

La productivité : correspond en général à la valeur ajoutée

créée par un salarié (rapport entre la valeur ajoutée et

l’effectif de l’entreprise). Le taux de marge économique de

l’entreprise augmente quand la productivité croît plus vite

que les salaires. Inversement, quand la hausse des salaires

est supérieure à celle de la productivité, le taux de marge

économique baisse.

Investissement

Investissement : au niveau macroéconomique,

l’investissement correspond à la FBCF (formation brute du

capital fixe) qui mesure le montant des acquisitions d’actifs

fixes (équipements, machines, bâtiments, usines, logiciels,

etc.). Au niveau de l’entreprise, l’investissement doit être

analysé au regard des motivations économiques :

augmentation des capacités, modernisation/rationalisation,

introduction de nouveaux produits et techniques, économie

d’énergie, amélioration des conditions de travail, sécurité,

environnement. Enquête d’INSEE sur l'investissement dans

l'industrie

Taux d’investissement : rapport entre la FBCF (dépenses

d’investissement) et la valeur ajoutée. Autrement dit, c’est

la part de la valeur ajoutée consacrée à l’investissement.

Taux d’utilisation des capacités de production : il indique

la surcapacité ou la sous-capacité productive d’une

entreprise ou d’un pays. Quand il se rapproche de 100%,

l’entreprise doit investir et embaucher pour augmenter ses

capacités de production. Quand il est trop bas, l’entreprise

licencie le personnel ou recourt au chômage partiel.

Salaire et pouvoir d’achat

Inflation : le taux d’inflation correspond à l’évolution

généralisée des prix. Il existe plusieurs taux d’inflation :

selon la famille des produits, la géographie retenue, la

destination finale des produits (produits de consommation,

d’investissement, d’exportation, etc.). En général, le taux

d’inflation de référence est l’évolution de l’indice général des

prix à la consommation hors tabac en France

métropolitaine. Consulter le taux d'inflation sur le site de

l'INSEE

Pouvoir d’achat : la quantité de biens ou de services que

l’on peut acheter par une somme de monnaie (le salaire par

exemple). L’évolution du pouvoir d’achat du salaire est

obtenue en faisant la différence entre le taux de croissance

du salaire nominal et le taux d’inflation. On parle de gains

de pouvoir d’achat quand le salaire augmente plus vite que

l’inflation. Une perte de pouvoir d’achat décrit la situation

contraire.

Salaire moyen : le salaire brut moyen par tête correspond

au rapport entre la masse salariale et le nombre de salariés.

Cette moyenne est une donnée macroéconomique qui

masque les disparités entre les métiers, la taille des

entreprises et le temps de travail. Le salaire moyen par tête

est publié par branche d’activité économique. Consulter les

chiffres de la masse salariale, des salaires et de l'emploi sur

le site de l'ACOSS

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ORSEU 3 rue Bayard – 59 000 LILLE Tél : +33 3 20 47 15 24 Fax : +33 3 20 31 91 82 www.orseu.com E-mail : [email protected] SAS au capital de 49 400 euros

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