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La cure des hernies de l’aine constitue, pour les chirurgiens viscéralistes,

l’intervention la plus fréquente, venant au 2ème rang après les appendicectomies. Elle

constitue déjà et encore plus, peut être dans l’avenir dans une population

vieillissante, un vaste problème aussi bien chirurgical que de santé publique.

Depuis la technique publiée en 1889, et la série publiée en 1890 par Bassini, plus de

80 techniques ont été développées. Historiquement, les premières techniques ont

été des réparations pariétales par raphie (Bassini, Mc Vay, Shouldice). La mise en

place d’un matériel prothétique s’est ensuite développée par voie inguinale

(Lichtenstein, plug), par voie sous ombilicale (stoppa) ou encore plus récemment par

cœlioscopie.

En dépit des efforts, il n’y a pas d’unanimité quant à la technique chirurgicale idéale,

les critères de jugement étant différents d’une équipe chirurgicale à une autre.

Le but de ce travail est d’essayer d’évaluer le traitement prothétique des hernies de

l’aine par une étude rétrospective menée au sein du service de chirurgie A du CHU

Hassan II de Fès et d’analyser les résultats à la lumière d’une revue de littérature.

3

4

I- AAAAnatomie de la natomie de la natomie de la natomie de la régionrégionrégionrégion de l' de l' de l' de l'aine:aine:aine:aine:

1111---- Anatomie dAnatomie dAnatomie dAnatomie descriptive:escriptive:escriptive:escriptive:

La région de l’aine est une région frontière entre l’abdomen et la cuisse.

Appelée aussi inguino-fémorale, elle constitue une zone d’une fragilité

architecturale de la paroi abdominale représentée par un large trou musculo-

pectinéal décrit par Fruchaud (1), et expliquant bien la fréquence des hernies à ce

niveau.

L'orifice musculo-pectinéal est limité (Fig. 1):

• En dedans: par le muscle grand droit et sa gaine renforcée à ce niveau par le

tendon conjoint; tendon de terminaison des muscles oblique interne et

transverse.

• En dehors: par le muscle psoas iliaque recouvert par son fascia iliaca sous

laquelle chemine le nerf fémoral, dans l’interstice séparant ses deux chefs.

• En bas: par la crête pectinéale du pubis, doublée du ligament de Cooper.

• En haut: par les muscles larges de la paroi antéro-latérale de l’abdomen qui

s’ordonnent en deux plans:

* Un plan superficiel: formé par le muscle grand oblique dont les insertions

basses constituent l’aponévrose du grand oblique, divisée à ce niveau en deux

piliers: interne et externe.

La terminaison de ce muscle sur le tubercule pubien forme: le ligament de

Gimbernat.

* Un plan profond: constitué par les muscles petit oblique et transverse qui

forment la faux inguinale. Les parties aponévrotiques de ces deux muscles se

rejoignent formant ainsi le tendon conjoint (1).

5

Fig. 1Fig. 1Fig. 1Fig. 1 : Vue antérieure du cadre solide de l’aine et du trou musculo-pectinéal,

d’après Fruchaud (2)

6

Superficiellement, le trou musculo-pectinéal est divisé en deux étages par le

ligament inguinal (ou arcade crurale):

* * * * L'étage L'étage L'étage L'étage supérieursupérieursupérieursupérieur:

Il livrera passage au cordon spermatique chez l’homme, ou le ligament rond chez la

femme. C’est Le canal inguinal. Globalement oblique en haut et en arrière et

latéralement, il présente à décrire quatre parois et deux orifices (Fig. 2 et 3):

- une paroi antérieure, constituée par l’aponévrose du muscle grand oblique

- une paroi supérieure, constitué par le bord inférieur des muscles petit

oblique et transverse.

- une paroi inférieure, constituée par la partie médiale du ligament inguinal

- une paroi postérieure, formée par le tendon conjoint en dedans et le fascia

transversalis en dehors.

- L'orifice superficiel délimité par les piliers du muscle grand oblique.

- L'orifice profond, situé plus latéralement au dessus du 1/3 moyen de

l’arcade inguinal.

Ainsi est ménagé entre ces deux orifices, un trajet en chicane livrant passage au

cordon.

**** L'étage L'étage L'étage L'étage inférieurinférieurinférieurinférieur :

Il livrera passage aux vaisseaux fémoraux; c’est le canal fémoral, un orifice

grossièrement triangulaire, situé entre le bord interne de la veine fémoral en dehors,

le ligament de Cooper en arrière, la bandelette ilio-pectiné en avant, en dedans par

le ligament de Gimbernat et en bas par le muscle pectiné. Ainsi peut s’engager à ce

niveau une hernie dite: fémorale (ou crurale).

Profondément, le trou musculo-pectinéal est fermé par le fascia transversalis qui va

s'évaginer autour des éléments spermatiques ou fémoraux traversant la région (1).

7

Fig. 2Fig. 2Fig. 2Fig. 2 : Vue antérieure du plan musculo-aponévrotique

8

Fig. 3Fig. 3Fig. 3Fig. 3 : Coupe antéro-postérieure du canal inguinal. Conception de Fruchaud.

9

En effet, le fascia transversalis se trouve renforcée par deux formations fibreuses: le

ligament inter-fovéolaire (Hasselbach) latéralement, et la bandelette ilio-pubienne,

en bas. Il est divisé en deux fossettes, l'une interne, l'autre externe, par un élément

vasculaire vertical: le pédicule vasculaire épigastrique (3).

Il existe deux types de hernies (Fig. 4) (Fig. 5):

- LLLLes hernies es hernies es hernies es hernies inguinalesinguinalesinguinalesinguinales, dont l’orifice se situe au dessus de la ligne de Malgaigne,

projection de l’arcade crurale.

Dans certaines, le sac reste séparé du cordon qui passe en avant de lui. L’orifice

profond de la hernie est large et siège en dedans de l’artère épigastrique, juste en

regard de l’anneau inguinal superficiel, d’où le terme de hernie directe (4).

Les hernies inguinales dites indirectes (ou obliques externes) sont localisées en

dehors des vaisseaux épigastriques et s'insinuent, depuis l'orifice profond, le long

du cordon spermatique ou du ligament rond.

- Les hernies Les hernies Les hernies Les hernies fémoralesfémoralesfémoralesfémorales, dont le collet est situé au dessous de la ligne de

Malgaigne.

Le plan musculo-fascial est séparé du péritoine par un grand espace clivable

bilatéral composé de l’espace de Retzius médian et des deux espaces de Bogros

latéralement. Ce grand espace rétro-pariétal clivable est une intéressante voie

d’abord postérieure de la zone faible de l’aine (1) (5) et un site idéal de placement

des prothèses en extra-péritonéal.

10

Fig. 4Fig. 4Fig. 4Fig. 4 : Principaux types de hernies de l’aine

11

Fig. 5Fig. 5Fig. 5Fig. 5: Hernie crurale d’après Fruchaud.

12

2222---- Anatomie CAnatomie CAnatomie CAnatomie Chirurgicalehirurgicalehirurgicalehirurgicale (Fig.(Fig.(Fig.(Fig. 6 6 6 6) ) ) ) (6)(6)(6)(6)::::

La structure anatomique de la région inguino-fémorale est disposée en

plusieurs plans. Par dissection classique d'avant en arrière, on trouve:

- Le plan cutané et sous cutané.

- L’aponévrose du muscle grand oblique, dont les fibres obliques en bas et en

dedans se divisent en deux piliers, interne et externe, délimitant l'orifice inguinal

superficiel.

- Le plan du petit oblique et du cordon:

L’incision de l’aponévrose du grand oblique ouvre le canal inguinal. Sous le feuillet

supérieur récliné vers le haut, on découvre le petit oblique décrivant une arche au

dessus du cordon. Des éléments nerveux sensitifs entourent le cordon (Fig. 7):

* * * * LLLLe nerf grand e nerf grand e nerf grand e nerf grand abdominoabdominoabdominoabdomino----génitalgénitalgénitalgénital (ilio (ilio (ilio (ilio----hypogashypogashypogashypogastrique):trique):trique):trique): qui naît de L1, descend en

bas et en dehors en croisant la face antérieure du carré des lombes, perfore le

muscle transverse de l’abdomen et se divise en deux branches. Une branche

abdominale cheminant entre le transverse et le petit oblique. La branche génitale

perfore le petit oblique près de l’épine iliaque antéro-supérieure et chemine

parallèlement au cordon pour quitter le canal inguinal par son orifice superficiel.

* * * * Le nerf petit abdominoLe nerf petit abdominoLe nerf petit abdominoLe nerf petit abdomino----génitalgénitalgénitalgénital (ilio(ilio(ilio(ilio----inguinal):inguinal):inguinal):inguinal): qui suit un trajet parallèle au

précédant, un peu au dessous de lui. Ces deux nerfs sont largement anastomosés et

les branches génitales sont souvent confondues en une seule.

* * * * Le nerf féLe nerf féLe nerf féLe nerf fémoromoromoromoro----cutanécutanécutanécutané: né de L2, descend en bas et en dehors sur le muscle

iliaque avant de traverser le ligament inguinal et devenir superficiel 1 à 4 cm en

dedans de l’épine iliaque antéro-supérieure.

13

Fig. Fig. Fig. Fig. 6666 : Voie d’abord antérieure.

14

Fig. Fig. Fig. Fig. 7777 : Nerfs de la région inguino-crurale.

15

* * * * Le nerf Le nerf Le nerf Le nerf génitogénitogénitogénito----crural (crural (crural (crural (génitogénitogénitogénito fémoralfémoralfémoralfémoral)))):::: provient de L2, descend sous le fascia

iliaca puis se divise en deux branches: une branche crurale qui suit les artères

iliaques externes et une branche génitale qui pénètre dans l’orifice profond avec le

cordon.

* * * * Le nerf Le nerf Le nerf Le nerf crural (crural (crural (crural (fémoralfémoralfémoralfémoral)))):::: né de L2, L3 et L4, chemine entre les muscles psoas et

iliaque pour passer sous l’arcade crurale entre l’artère fémorale et le psoas.

La section du crémaster et la traction sur le cordon permettent d’accéder au

pédicule funiculaire, qui va du pédicule épigastrique au cordon.

- Plan musculo-fascial profond:

Il est formé par le muscle transverse et le fascia transversalis en continuité. Dans la

majorité des cas, le transverse est caché par le petit oblique, le tendon conjoint

n’existe pas. En écartant le petit oblique, on découvre le transverse et le fascia

transversalis. En réclinant le feuillet inférieur de l'aponévrose du grand oblique, on

découvre l'arcade crurale. Les vaisseaux épigastriques formant la limite interne de

l'orifice inguinal profond sont plus ou moins visibles sous le fascia transversalis. En

rabattant le feuillet aponévrotique inférieur vers le haut en position anatomique, et

en clivant le fascia cribriformis, on explore le siège d'extériorisation des hernies

crurales en dedans de la veine fémorale.

- Espace sous-péritonéal:

L'incision du fascia transversalis donne accès à l'espace de Bogros. Le clivage est

facile en dedans des vaisseaux épigastriques et permet de découvrir le ligament de

Cooper. En suivant ce dernier de dedans en dehors, on découvre les vaisseaux ilio-

fémoraux.

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3333---- Anatomie en coelioAnatomie en coelioAnatomie en coelioAnatomie en coelio----chirurgiechirurgiechirurgiechirurgie (7) (7) (7) (7)::::

La vue anatomique coelioscopique diffère de l’approche anatomique classique

connue des chirurgiens. La vue coelioscopique représente en fait, une vue

postérieure de la paroi abdominale.

Dès l’introduction du coelioscope, on découvre le péritoine recouvrant la partie

moyenne de l’ouraque qui prolonge le dôme vésical, puis de dedans en dehors, on

trouve la saillie de l’artère ombilicale et des vaisseaux épigastriques, ces éléments

déterminent des régions :

- La fossette inguinale interne et la fossette inguinale moyenne où pénètrent les

hernies inguinales directes.

- La région inguinale externe où l’on trouve l’orifice profond du canal inguinal,

siège des hernies inguinales obliques externes.

Une fois le péritoine est récliné, on met mieux en évidence l’arcade crurale et la

branche ilio-pubienne qui déterminent un espace où passent en dedans, dans

l’orifice crural, les vaisseaux iliaques externes et le nerf crural et en dehors le

muscle psoas.

Le fascia transversalis, élément très résistant, recouvre cette partie de la paroi

abdominale antérieure, qui se prolonge en dehors par le fascia iliaca. Il est traversé

par les éléments du cordon et par les vaisseaux iliaques. Toute cette région est

facilement abordable sous contrôle coelioscopique (Fig. 8).

17

Fig. Fig. Fig. Fig. 8888 : vue coelioscopique après mobilisation du péritoine.

1- vaisseaux épigastriques; 2. Muscle transverse; 3. Muscle grand droit; 4. Fascia

transversalis; 5. Nerfs; 6. Ligament de Cooper; 7. Canal déférent; 8. Vaisseaux

génitaux; 9. Veine fémorale.

18

19

::::Rappel cliniqueRappel cliniqueRappel cliniqueRappel clinique ----IIIIIIII

1111---- Diagnostic cliniqueDiagnostic cliniqueDiagnostic cliniqueDiagnostic clinique ((((4444)))) (8) (8) (8) (8)::::

Le diagnostic clinique se fait essentiellement à l’interrogatoire devant l’apparition

d’une tuméfaction inguinale gênante et variable. Celle-ci survient volontiers au

cours d’un effort physique, soit en rapport avec un travail de force ou une activité

sportive, soit au cours d’efforts de toux, de défécation ou de miction. Sinon, elle

peut être découverte de façon fortuite par le malade ou exister depuis des années,

voire depuis l’enfance, sans que le patient puisse préciser les circonstances

d’apparition. Parfois, elle peut n’être perceptible que le soir après une journée de

travail ou après la marche.

Sa caractéristique principale est, en dehors des situations d’urgence, sa réduction

soit spontanément, soit par des manoeuvres de réintégration et (ou) de massage de

la région. Chez la femme, la grossesse peut être une circonstance favorisante; mais

elle doit être réintégrée et réexaminée à distance de l’accouchement, car bien

souvent, ces déhiscences pariétales disparaissent. La proximité d’éléments nerveux

à destinée cutanée inguinale et testiculaire peut être à l’origine de névralgies,

dysesthésies et (ou) paresthésies dans le territoire cutané inguinal ou scrotal, le

long du cordon inguinal ou le testicule lui-même. En cas de petit sac herniaire, les

symptômes peuvent être frustes et se résumer seulement à ces manifestations

neurologiques.

L’interrogatoire recherche ensuite les facteurs de risque généraux qui coordonnent

et le type d’anesthésie et le type du traitement chirurgical. Les prises

médicamenteuses et les notions de dyspnée, d’asthme, d’angor doivent être

précisées. On recherchera également les facteurs de risques de récidive de hernie

liés à l’hyperpression abdominale (toux chronique, constipation, dysurie, ascite,

obésité, travail de force, état cutané précaire), ceux liés à la hernie elle-même ou au

20

type de traitement chirurgical (caractère bilatéral, récidivé, volumineux, suppuration

post-opératoire prolongée) ainsi que les maladies associées pouvant révéler une

hernie inguinale (cancers colo-rectaux, anévrismes de l’aorte abdominale).

Le but de l’examen clinique est de confirmer la présence de la hernie, d’en

rechercher une de l’autre côté, associée dans 15 à 30% des cas, d’apprécier la

solidité du reste de la paroi abdominale (hernie ombilicale, de la ligne blanche,

diastasis des muscles droit, hernie de Spiegel) et de dépister les pathologies

associées. La hernie se recherche d’abord chez un malade en position debout

permettant une extériorisation plus facile de la hernie à cause de la pesanteur.

Cependant, la décontraction de l’individu étant indispensable, elle est parfois plus

facile d’obtenir en position couchée. En cas de tablier abdominal recouvrant, il faut

se replacer dans les conditions anatomiques normales et palper la région inguinale

en demandant au patient de reproduire un effort de poussée abdominale en

toussant par exemple. On essaiera également de préciser le type de hernie,

inguinale (indirecte, directe, mixte) ou fémorale. Chez la femme, l’orifice herniaire

se situe en haut et en dehors de l’angle pubien. Chez l’homme, l’index doit coiffer le

scrotum et suivre le cordon spermatique jusqu’à l’orifice superficiel. L’orifice

profond n’est en général pas palpable. Ainsi en cas de petit sac herniaire, en

particulier oblique externe, la hernie peut ne pas être perçue à l’orifice superficiel.

En cas de sac volumineux, celui-ci peut descendre jusque dans le scrotum et

constituer une hernie inguino-scrotale. Dans ce cas, il s’agit d’une hernie oblique

externe ancienne.

La hernie fémorale est parfois difficile à détecter, en particulier chez la femme. Sa

position est différente de la hernie inguinale puisqu’elle est située sous la ligne de

Malgaigne, mais en cas de petit sac et de pannicule adipeux abondant, son repérage

peut être délicat. Dans ce cas, il faut mettre en évidence l’orifice crural en examinant

21

le malade les membres inférieurs en abduction et en repérant les vaisseaux

fémoraux. Le plus souvent, la hernie est située en dedans de ces vaisseaux.

2222---- Examens complémentairesExamens complémentairesExamens complémentairesExamens complémentaires (8)(8)(8)(8)::::

Les examens complémentaires sont rarement indispensables pour confirmer la

hernie. ils sont indiqués en cas de symptômes atypiques, par exemple une douleur

testiculaire isolée, et d’examen clinique ne confirmant pas l’impression herniaire

décrite par le malade ; en cas d’examen douteux, par exemple une tuméfaction

inguinale peu réductible mais indolore. Les examens réalisés sont une échographie,

pour différencier une hernie d’une autre tumeur des parties molles de type lipome,

ou adénopathie, ou un scanner qui peut montrer un defect pariétal confirmant la

hernie. Leur précision diagnostique dans ce domaine est encore aléatoire et dépend

des opérateurs. En cas d’opérateur peu entraîné à ce type de diagnostic, il est plus

judicieux de demander un scanner qu’une échographie en première intention.

3333---- Diagnostic de hernie compliquéeDiagnostic de hernie compliquéeDiagnostic de hernie compliquéeDiagnostic de hernie compliquée (4) (8)(4) (8)(4) (8)(4) (8)::::

Il faut d’abord savoir distinguer la hernie engouée, réductible, de la hernie

étranglée, non réductible. La première circonstance est une urgence relative car

source de douleurs répétées et à risque d’étranglement. Elle se manifeste par un

étranglement transitoire, réductible soit spontanément, soit par réintégration douce.

En général, les symptômes sont isolés et ne s’accompagnent pas de signe digestif.

La seconde est une urgence imminente. Au cours de l’évolution d’une hernie, le

risque d’étranglement est de 5 à 10 %. La hernie est extériorisée, dure, douloureuse,

irréductible et non impulsive à la toux. Elle peut contenir de l’épiploon, de l’intestin

grêle ou du colon. Elle doit être opérée dans le 6 heures. En effet, en cas

d’incarcération d’anse grêle et (ou) de colon dans le sac herniaire, on s’expose à un

22

risque de nécrose digestive. Si l’obstruction digestive est complète et (ou) durable, il

peut s’y associer des troubles digestifs de type occlusif.

Les autres types de complications dépendent du contenu du sac herniaire. A droite,

il peut contenir le coecum et l’appendice. Un aspect inflammatoire de la région

inguinale en regard d’une hernie semblant étranglée associé à une fièvre peut

traduire une appendicite herniaire. A gauche, il peut s’agir d’une sigmoïdite perforée

ou non. On peut également découvrir dans ce sac de hernie étranglée un diverticule

de Meckel qu’il est préférable de réséquer dans le même temps opératoire s’il parait

symptomatique. Enfin, quel que soit le côté, la présence d’une corne vésicale dans le

sac de hernie peut être responsable d’une symptomatologie urinaire de type dysurie

ou pollakiurie.

4444---- Diagnostic différentielDiagnostic différentielDiagnostic différentielDiagnostic différentiel (4) (8)(4) (8)(4) (8)(4) (8)::::

4444----1 1 1 1 Les éventrationsLes éventrationsLes éventrationsLes éventrations::::

Les éventrations en regard de la cicatrice voisine peuvent être prises à tort

pour une hernie inguinale. Il peut s’agir d’une éventration sur cicatrice

d’appendicectomie, de Pfannenstiel, pour césarienne ou chirurgie gynécologique, ou

médiane sous-ombilicale avec sac latéralisé. Dans ce cas, il est inutile de répéter les

examens complémentaires et c’est l’intervention qui permettra de faire le diagnostic

différentiel. La voie d’abord doit permettre d’explorer et la région inguinale et la

région cicatricielle.

4444----2222 Les Les Les Les tumeurs des parties molles de la région de l’ainetumeurs des parties molles de la région de l’ainetumeurs des parties molles de la région de l’ainetumeurs des parties molles de la région de l’aine ::::

Elles présentent des symptômes différents, mais peuvent également prêter à

confusion, en particulier lorsque leur volume varie. C’est le cas des adénopathies

inguinales hautes qui peuvent avoir disparu au moment de l’examen ou, au

23

contraire, mimer une hernie étranglée. De même, les nodules d’endométriose

greffés sur le ligament rond, de volume variable en fonction du cycle menstruel,

peuvent mimer une hernie oblique externe chez la femme. Leur symptomatologie

est volontiers plus douloureuse, en particulier au cours des rapports sexuels.

Le lipome de la région de l’aine a comme caractéristique principale d’être réductible

et surtout indolore. Dans ces cas, si une indication opératoire est retenue, il faut

préférer la voie d’abord inguinale qui permettra au mieux d’explorer les parties

molles superficielles.

Chez l’homme, au niveau du canal inguinal et le long du cordon, on peut également

rencontrer des tumeurs cordonales kystiques ou non, des varicocèles, voire un

testicule hypoplasique ectopique.

Enfin, une tumeur intra ou rétro-péritonéale de type nodule de carcinose ou

sarcome, affleurant l’orifice inguinal profond peut se manifester sous la forme d’une

tuméfaction inguinale. Elle est alors irréductible, dure, parfois sensible et

s’accompagne en général d’autres signes spécifiques relatifs à la tumeur principale.

Dans ce cas, les examens complémentaires, en particulier le scanner, peuvent avoir

un intérêt.

4444----3 3 3 3 Autres :Autres :Autres :Autres : Kyste du cordon, hydrocèle vaginale…

24

25

IIIIIIII---- Pathogénie des hernies de l’ainePathogénie des hernies de l’ainePathogénie des hernies de l’ainePathogénie des hernies de l’aine::::

Une hernie est une extériorisation spontanée temporaire ou permanente d'un

viscère au niveau d'un point faible anatomiquement prévisible.

En effet, la hernie de l’aine se définit comme étant la protrusion à travers le fascia

transversalis d'un sac péritonéal dont l’orifice se situe au dessus de la ligne de

Malgaigne dans les hernies inguinales, et au dessous d’elle dans le cas des hernies

fémorales (9).

La compréhension du mécanisme des hernies de l’aine est essentielle pour traiter

correctement cette pathologie si fréquente qu'elle en est un problème de société. La

conception multifactorielle actuelle de ces hernies fait intervenir trois principales

causes: les facteurs anatomiques, les facteurs dynamiques et les facteurs histo-

métaboliques (10).

1111---- Facteurs A Facteurs A Facteurs A Facteurs Anatomiques:natomiques:natomiques:natomiques:

La faiblesse architecturale de l’aine peut être expliquée par la présence de

certaines causes anatomiques:

* La paroi inguinale présente une zone dépourvue de fibres musculaires

striées, obturée par un simple " tympan fibreux" représenté par le fascia

transversalis qui, à ce niveau, s'oppose seul à la pression intra-abdominale, ce qui

en fait une des zones faibles de la paroi abdominale (11).

* La présence de deux pédicules volumineux qui traversent cette zone: le

cordon spermatique dans le canal inguinal et le pédicule vasculaire fémoral dans le

canal fémoral, introduit deux points faibles additionnels.

* La fréquence des variantes anatomiques et des dispositions qui aggravent

la faiblesse constitutionnelle de la région inguinale. Ainsi, la persistance du canal

péritonéo-vaginal conditionne la hernie inguinale chez l’enfant, et en partie, celle de

26

l’adulte jeune. Il s’agit donc d’une hernie congénitale par défaut de fermeture du

processus vaginalis. Des variations anatomiques fréquentes des insertions basses

des muscles petit oblique et transverse, qui créent un élargissement de la zone

faible, sont également incriminées.

2222---- Facteurs D Facteurs D Facteurs D Facteurs Dynamiques:ynamiques:ynamiques:ynamiques:

La survenue des hernies de l'aine est favorisée par un certain nombre de

facteurs, dits herniogènes, qui augmentent la pression intra-abdominale: ascite,

grossesse, constipation, toux chronique, asthme, emphysème, dysurie prostatique,

profession de force. S'opposant aux forces d'extériorisation, des mécanismes

physiologiques de "protection" de la région inguinale entrent en jeu et sont d’autant

plus efficace que l'orifice musculo-pectinéal est petit. Ainsi, un tonus musculaire

déficient, favorisé par le vieillissement, rend inefficace ces mécanismes de

protection et favorise l'apparition des hernies (10).

3333---- Facteurs H Facteurs H Facteurs H Facteurs Histoistoistoisto----métaboliques:métaboliques:métaboliques:métaboliques:

Des travaux récents ont pu montrer des liens existant entre des lésions

histologiques et les hernies de l’aine. Une anomalie généralisée du métabolisme du

collagène pourrait avoir un rôle majeur dans la genèse de ces hernies. L'ensemble

des lésions atteignant les tissus élastiques semble en rapport avec l’augmentation

de l’activité protéolytique du sérum. L'association fréquente des hernies avec les

anévrysmes aorto-iliaques relèverait aussi du déséquilibre lyse/synthèse des

protéines structurales (12).

Par analogie avec l’emphysème pulmonaire, Cannon et Read (26) proposaient

l’emphysème métastatique comme mécanisme possible des hernies inguinales

acquises chez les fumeurs. Chez ces mêmes patients porteurs de hernies directes,

ils constatèrent une activité élastolytique sérique significativement accrue.

27

28

IIIIIIIIIIII---- Classification desClassification desClassification desClassification des hernies de l' hernies de l' hernies de l' hernies de l'aine:aine:aine:aine:

Plusieurs classifications ont été proposées. Certaines sont simples, d’autres

plus complexes. Leur but est de classer précisément le type de hernie rencontré au

cours de la chirurgie, pour pouvoir comparer les résultats des différents traitements,

et ainsi proposer, pour un type particulier de hernie, le meilleur choix thérapeutique.

1111---- Classification de GilbertClassification de GilbertClassification de GilbertClassification de Gilbert (4 (4 (4 (4)))) (13 (13 (13 (13))))::::

Décrite en 1989, elle repose sur trois éléments: la présence ou l’absence d’un

sac péritonéal, la taille de l’anneau profond du canal inguinal et l'intégrité ou non de

la paroi postérieure.

- Type 1Type 1Type 1Type 1: hernie indirecte avec un anneau profond intact et un mur postérieur

solide.

- Type 2Type 2Type 2Type 2: hernie indirecte avec un orifice profond moyennement distendu (de 1

à 2 cm) et un mur postérieur intact.

- Type 3Type 3Type 3Type 3: hernie indirecte avec un anneau profond distendu de plus de 2 cm; le

mur postérieur est souvent altéré juste en dedans de l’anneau interne.

- Type 4Type 4Type 4Type 4: hernie directe avec un mur postérieur effondré. L’orifice interne est

intact.

- Type 5Type 5Type 5Type 5: hernie directe de petit volume, défect diverticuliforme supra pubien.

Deux groupes ont été ajoutés à cette classification par Rutkow et Robbins:

- Type 6Type 6Type 6Type 6: hernie mixte

- Type 7Type 7Type 7Type 7: hernie fémorale

29

2222---- ClassClassClassClassification de Nyhusification de Nyhusification de Nyhusification de Nyhus (4) (4) (4) (4)::::

Décrite en 1991, elle a été conçue pour une classification des hernies à partir

d’une approche postérieure. Elle est particulièrement adaptable aux interventions

par laparoscopie, d'où sa large utilisation par la majorité des auteurs.

Cette classification prend en compte la taille de l’orifice inguinal et l'intégrité de la

paroi postérieure :

- Type 1Type 1Type 1Type 1: hernies indirectes avec orifice profond normal non élargi.

- Type 2Type 2Type 2Type 2: hernies indirectes avec un orifice profond élargi.

- Type 3Type 3Type 3Type 3: toute altération du plancher inguinal avec:

3a3a3a3a : hernies directes

3b3b3b3b : hernies indirectes avec orifice profond très distendu

3c3c3c3c : hernies fémorales.

- Type 4Type 4Type 4Type 4: hernies récidivées

4a4a4a4a : récidive directe

4b4b4b4b : récidive indirecte

4c4c4c4c : fémorales

4d4d4d4d : combinaison de ces différents types.

3333---- Classification de Ben Classification de Ben Classification de Ben Classification de Ben David TSD (Type Staging Dimension)David TSD (Type Staging Dimension)David TSD (Type Staging Dimension)David TSD (Type Staging Dimension) 1992 (13 1992 (13 1992 (13 1992 (13):):):):

Le chirurgien de Shouldice Hospital de Toronto décrit 5 types de hernies, en

les schématisant par rapport à une ligne projetant le ligament ilio-inguinal et une

autre, suivant les vaisseaux épigastriques inférieurs à la veine fémorale. Ainsi 5

types sont-ils définis:

- Type 1Type 1Type 1Type 1: antéro-latéral : hernies indirectes

- Type 2Type 2Type 2Type 2: antéro-médial : hernies directes

- Type 3Type 3Type 3Type 3: postéro-médial : hernies fémorales

- Type 4Type 4Type 4Type 4: pré-vasculaire

30

- Type 5Type 5Type 5Type 5: antéro-postérieur : inguino-fémorale

4444 ---- Classification de StoppaClassification de StoppaClassification de StoppaClassification de Stoppa (14 (14 (14 (14))))::::

Stoppa propose une classification s'inspirant largement de celle de Nyhus,

mais qui introduit la notion de facteurs aggravants provenant des caractéristiques

des hernieux et des pathologies associées, lesquelles font passer les hernies avec

facteurs aggravants dans le groupe suivant dans l’ordre de gravité.

- Type 1 et 2Type 1 et 2Type 1 et 2Type 1 et 2: pour les hernies indirectes et mur postérieur de solidité conservée.

- Type 3Type 3Type 3Type 3: hernies directes, indirectes et fémorales à mur postérieur altéré.

- Type 4Type 4Type 4Type 4: les récidives.

5555---- Classification de CClassification de CClassification de CClassification de CRISTINZIORISTINZIORISTINZIORISTINZIO et Cet Cet Cet CORCIONEORCIONEORCIONEORCIONE (14 (14 (14 (14))))::::

Cristinzio et Corcione ont proposé une classification détaillée en deux groupes:

le premier, celui des hernies unilatérales, comporte quatre classes:

- Classe IClasse IClasse IClasse I : celle des hernies inguinales indirectes

IaIaIaIa : anneau inguinal profond normal.

IbIbIbIb : anneau inguinal profond dilaté.

- Classe IIClasse IIClasse IIClasse II : hernies inguinales directes

IIaIIaIIaIIa : paroi postérieure modérément altérée.

IIbIIbIIbIIb : paroi postérieure gravement altérée.

IIcIIcIIcIIc : hernie crurale.

- ClClClClasseasseasseasse III III III III : hernies associées

IIIaIIIaIIIaIIIa : sac para-funiculaire, anneau inguinal profond normal ou dilaté et

paroi postérieure modérément altérée.

IIIbIIIbIIIbIIIb : sac para-funiculaire, anneau profond normal ou dilaté, paroi

postérieure gravement altérée.

IIIcIIIcIIIcIIIc : anneau inguinal profond normal ou dilaté et/ou paroi postérieure

31

plus ou moins altérée avec sac crural.

- Classe IVClasse IVClasse IVClasse IV : hernies récidivantes:

IVaIVaIVaIVa : petites récidives inguinales et paroi résistante récupérable.

IVbIVbIVbIVb : récidive inguinale à paroi détruite, récidive inguinale et crurale,

effondrement de l’aine.

IVcIVcIVcIVc : récidive crurale

IVdIVdIVdIVd : récidive sur prothèse mise par voie

inguinale.

IVeIVeIVeIVe : récidive sur grande prothèse par voie médiane.

Les mêmes types se retrouvent dans le groupe 2 des hernies bilatérales.

Face aux exigences socio économiques et ceux des patients, qui vont dans le sens

du progrès (puisque le malade demande une technique la moins coûteuse avec une

hospitalisation moins longue, la paroi la plus solide, sans douleur ni cicatrice ni

récidive), le chirurgien doit apporter des éléments de rigueur. Une bonne

classification facile à utiliser s’impose. Ainsi la classification de Nyhus est très

intéressante car assez complète et équilibrée, et garde actuellement la préférence

des chirurgiens du fait de sa simplicité d’utilisation par voie inguinale ou

laparoscopique.

32

33

IVIVIVIV---- Principales techniques chirurgicales utilisant du matériel Principales techniques chirurgicales utilisant du matériel Principales techniques chirurgicales utilisant du matériel Principales techniques chirurgicales utilisant du matériel

prothétiqueprothétiqueprothétiqueprothétique (pariétoplasties) (pariétoplasties) (pariétoplasties) (pariétoplasties)::::

Les techniques de réparation herniaire sont multiples. Les herniorraphies

constituent les procédés les plus simples connus de tous les chirurgiens avec un

risque opératoire faible. En contrepartie, les suites opératoires sont souvent

douloureuses avec, à distance, un taux de récidive variant entre 5 et 10% dans la

plupart des séries.

L’idée de renforcer la paroi du canal inguinal par une prothèse est très ancienne,

notamment depuis la description par FRUCHAUD de la zone de faiblesse que

représente l’orifice musculo-pectinéal. A ce niveau, seul le fascia transversalis est

l’élément de solidité de la paroi et son affaiblissement est un facteur déterminant

dans l’apparition d’une hernie.

Là encore les techniques sont multiples, la « plaque » pouvant être fixée ou pas,

positionnée en avant des muscles ou en arrière, mise en place par voie d’abord de

kélotomie ou médiane ou bien encore par voie d’abord coelioscopique.

1111---- Matériaux Matériaux Matériaux Matériaux et et et et différentesdifférentesdifférentesdifférentes formes prothétiques formes prothétiques formes prothétiques formes prothétiques (15(15(15(15))))::::

L’industrie des polymères, en pleine expansion, offrait aux chirurgiens de très

nombreux produits connus sous le terme impropre de matières plastiques. Ces

dernières sont douées d’une résistance élastique élevée. Elles sont même

viscoélastiques, combinant les caractéristiques d’un solide (résistance mécanique,

élasticité, stabilité de forme) et celles d’un liquide très visqueux (sensibilité à la

température et au fluage). Ces matériaux peuvent être organiques, semi-organiques

ou complètement inorganiques (Tableau 1).

34

Tableau 1Tableau 1Tableau 1Tableau 1 : Classification des biomatériaux disponibles pour la réparation

des hernies de la paroi abdominale.

Matériel rMatériel rMatériel rMatériel résorbableésorbableésorbableésorbable ::::

Synthétique (ex : Vicryl, Dexon)

Biologique (ex : acellular dermis, porcin dermal collagen, porcine small

intestine submucosa)

Matériel non résorbableMatériel non résorbableMatériel non résorbableMatériel non résorbable::::

Type I : (ex: atrium, Prolene, Surgipro, Trilex, Bard Mesh)

Type II : (ex: expanded polytetrafluoroethylene (ePTFE), soft tissue

patch, Dual Mesh)

Type III: (ex: ePTFE mesh (Teflon), braided dacron mesh (Mersilene),

braided polypropylene mesh, perforated ePTFE patch (micromesh))

Type IV: (ex: silastique, film polypropylene, preclude pericordial

membrane, dura substitute)

Les premières prothèses synthétisées (Nylon), étaient les polyamides, mis au point

en 1938. Des polyamides voisins ont été utilisés dans les années 1950 (le Pehafil® et

le Pernon®). Ces produits ont été supplantés par d’autres polymères en raison de la

constatation d’altération progressant in situ.

Les polymères fluorés sont représentés par le polytetrafluoroéthylène (PTFE). Le

treillis en PTFE est peu utilisé, par contre le patch expansé (Gore-tex) (fig. 9) l’est

depuis les années 1970. Compte tenu de leurs inconvénients (médiocre capacité

d’intégration) et de leur coût élevé, leur utilisation est moins préconisée.

Le polypropylène se retrouve dans de nombreuses prothèses (Prolène®, Marlex®,

Perfix®, Surgipro®, Polysoft®, Biomesh®) (fig. 10). Le Marlex® est très largement

utilisé notamment dans la cure de hernie par voie coelioscopique. Ces treillis sont

35

plus rigide que le Dacron®, et gardent une certaine mémoire après enroulement sur

eux-mêmes rendant plus aisés le déploiement et la mise en place après introduction

par un trocart. Cette rigidité permet, en outre, la fabrication de prothèses en trois

dimensions épousant les formes anatomiques, ce qui stabilise la prothèse après sa

mise en place, évitant même parfois sa fixation.

Des prothèses synthétiques résorbables ont été également crées. Il s’agit du Vicryl®

et du Dexon®. Ce sont des prothèses légèrement extensibles, très solides

initialement. Cependant, en position intra-péritonéale, elles rendent très dangereuse

une réintervention précoce en raison des nombreuses adhérences prothèse-viscères

intra-abdominaux.

Les polyesters saturés sont représentés par le Dacron® et le Rhodergon® :

• Le patch de Rhodergon® siliconé est une prothèse imperméable, entraînant

la formation des séromes faisant parfois le lit de surinfections avec

éventuellement extrusion de la prothèse. Son utilisation a donc été

abandonnée.

• Le tulle de Mersilène (Dacron®) est un tricot très fin de 0,2 mm d’épaisseur,

léger et tissé, ces mailles délimitent des espaces losangiques de 1 mm de

surface, il est biologiquement bien toléré et répond très convenablement

aux critères de qualité définis par SCALES.

36

Fig.Fig.Fig.Fig. 9999:::: Gore tex®

Fig. 1Fig. 1Fig. 1Fig. 10000: Prothèse Polysoft®

37

Les matériaux prothétiques ont essentiellement la structure d’un treillis dont les

mailles peuvent délimiter des espaces plus ou moins importants, les larges mailles

(1 mm²) favorisant la colonisation du treillis par les fibroblastes et son incorporation

(Fig. 11 et 12). Sont proposés depuis quelques années des plugs de polypropylène

ou composites (polyglactine 910) qui épousent diverses formes (cônes en une ou

plusieurs couches aux formes plus ou moins complexes).

Utilisant la mémoire de forme, diverses prothèses préformées (Parietex®) sont

proposées au chirurgien. La prothèse PHS (Prolen Hernia System®) (Fig. 13) en

polypropylène associe le principe de l’enveloppement du sac péritonéal à un abord

local, évitant l’effet de « masse » du Plug.

38

Fig.Fig.Fig.Fig. 11111111: Photographies microscopiques de prothèses utilisées (Marlex (A)(A)(A)(A), Pariétène

(B)(B)(B)(B), et Prolène (C)(C)(C)(C)). Grossissement original x12

39

Fig. 1Fig. 1Fig. 1Fig. 12222:::: Photographies microscopiques de prothèses utilisées (Mersilène (D)(D)(D)(D),

Pariétex TEC (E)(E)(E)(E), et Pariétex TECR (F)(F)(F)(F) ). Grossissement original x12

40

Fig. Fig. Fig. Fig. 13131313:::: prothèse PHS (Bilayer Prolen Hernia System)

41

2222---- Principales Principales Principales Principales Techniques chirurgicalesTechniques chirurgicalesTechniques chirurgicalesTechniques chirurgicales des pariétoplastiesdes pariétoplastiesdes pariétoplastiesdes pariétoplasties::::

2222----1 1 1 1 Prothèse placée en avant des muscles Prothèse placée en avant des muscles Prothèse placée en avant des muscles Prothèse placée en avant des muscles ::::

aaaa---- Technique de Technique de Technique de Technique de LICHTENSTEINLICHTENSTEINLICHTENSTEINLICHTENSTEIN (16(16(16(16)))) (Fig. 13, 14, 15 ,16 et 17 (Fig. 13, 14, 15 ,16 et 17 (Fig. 13, 14, 15 ,16 et 17 (Fig. 13, 14, 15 ,16 et 17))))::::

L’anesthésie est réalisée par voie locale pour les hernies unilatérales (chirurgie

ambulatoire) et péridurale (rachis-anesthésie) pour les hernies bilatérales.

L’intervention a lieu sous antibioprophylaxie.

La voie d’abord est celle de la kélotomie. L’aponévrose du grand oblique est incisée

et le cordon spermatique préparé et chargé sur un lacs, tout en préservant les nerfs

sensitifs en particulier la branche génitale du nerf génito fémoral.

La libération du cordon spermatique permet de visualiser le plancher du canal

inguinal constitué par le fascia transversalis. L’aponévrose du muscle oblique

externe est séparée du tendon conjoint pour préparer le positionnement de la

prothèse.

L’exploration du cordon à la recherche d’une hernie oblique externe se fait à

l’aplomb de l’orifice inguinal profond par incision longitudinale du crémaster à la

face interne du cordon.

Il est inutile d’inciser l’ensemble du crémaster qui expose à des plaies des nerfs

sensitifs et des atteintes vasculaires pouvant aboutir à une orchite ischémique post-

opératoire.

En présence d’une hernie indirecte, le sac herniaire est disséqué puis réduit sans

être lié ni réséqué. Cette procédure minimise les douleurs post-opératoires sans

augmenter le taux de récidive. D’autres préfèrent seulement le lier, contrairement à

la méthode originale.

Devant une hernie directe, on pratique une invagination du sac à l’aide d’un fil

résorbable. Cette mise en tension du fascia transversalis facilite le positionnement et

la fixation de la prothèse.

42

Fig.Fig.Fig.Fig. 13 13 13 13 :::: La prothèse est maintenue en place par un surjet sur le ligament crural, et

est fendue dans sa partie latérale pour livrer passage au cordon (le tubercule pubien

est représenté en orange)

43

Fig.Fig.Fig.Fig. 1 1 1 14444 : Lichtenstein. Fixation de la prothèse par un surjet l’unissant à l’arcade

crurale.

Fig.Fig.Fig.Fig. 1 1 1 15555 : Lichtenstein. L’extrémité externe de la prothèse a été fendue pour le

passage du cordon. La prothèse est fixée par des points séparés à la face antérieure

du petit oblique.

44

Fig.Fig.Fig.Fig. 11116666 : Lichtenstein. Passage du point unissant le bord inférieur de chacune des

deux bretelles de la prothèse à l’arcade crurale en dehors du point d’arrêt du surjet.

Fig.Fig.Fig.Fig. 17 17 17 17 :::: Lichtenstein. Prothèse en place cravatant le cordon.

45

La prothèse employée est un filet de polypropylène de 8X16mm qui sera coupé

individuellement. Les bords internes du filet sont arrondis avec des ciseaux alors

que le coté externe sera incisé en deux chefs pour former le nouvel anneau inguinal

autour du cordon. Le filet ainsi préparé est placé sur l’aponévrose du transverse

avec les deux chefs autour du cordon. Il est important que la prothèse dépasse la

région du tubercule pubien sur au moins 1cm afin de réduire le risque d’une récidive

interne. Le filet sera fixé à la partie interne du ligament inguinal. Deux points

séparés fixeront les deux chefs autour du cordon et le filet sera glissé sous

l’aponévrose externe à laquelle il sera fixé par 3 ou 4 points séparés.

La libération de l’écarteur déforme la prothèse qui paraît sous tension et correspond

à l’effet recherché (intervention « tension free »).

L’aponévrose du grand oblique sera ensuite refermée, et la peau en dernier. En

l’absence de suintement hémorragique, aucun drainage ne sera laissé en place.

bbbb---- Technique du PlugTechnique du PlugTechnique du PlugTechnique du Plug selon RUTKOWselon RUTKOWselon RUTKOWselon RUTKOW (3)(3)(3)(3) (Fig. 18, 19, 20, 21, (Fig. 18, 19, 20, 21, (Fig. 18, 19, 20, 21, (Fig. 18, 19, 20, 21, 22, 2322, 2322, 2322, 23))))::::

Les malades sont opérés en ambulatoire sous péridurale et sans

antibiothérapie prophylactique. On fait une incision oblique de 6cm. On ouvre

l’aponévrose du grand oblique à travers l’orifice externe.

L’aponévrose du grand oblique est séparée en dedans de l’aponévrose du

transverse, le cordon est ouvert dans l’axe des fibres du crémaster. On dissèque le

sac et le lipome sans les réséquer. Le sac n’est ni lié ni ouvert. Il est disséqué et

refoulé dans l’abdomen. La plaque de Marlex® en forme de cône est enfoncée dans

l’orifice interne vers la cavité péritonéale refoulant le sac et le lipome. En ouvrant et

en élevant la pince, la base de la pyramide s’élargit spontanément et vient s’ancrer

sur les tissus avoisinants. Dans les orifices internes très larges, on peut suturer la

base de la tente aux tissus par des points séparés de fil résorbable. On peut alors

s’assurer chez un patient éveillé de la bonne tenue du Plug par des efforts de toux.

46

La prothèse est ensuite étalée au devant de la paroi postérieure du canal inguinal

sans aucune fixation dans la technique originelle. Elle a pour but de renforcer le plan

fascial et d’éviter une récidive de type direct à long terme.

S’il s’agit d’une hernie directe, le fascia transversalis est incisé circulairement sur le

pourtour de la hernie. Après réduction du sac, une logette est préparée dans

l’espace sous péritonéal pour accueillir le Plug. Celui-ci est introduit en entier à

travers l’orifice herniaire et fixé au fascia transversalis par une couronne de fil

résorbable. La prothèse plate est appliquée sans fixation selon les auteurs de la

méthode. D’autres préfèrent la fixer en périphérie par quelques points de fils non

résorbables pour éviter tout déplacement.

La prothèse PHS (Prolen Hernia System Ethicon®) (Fig. 13) est une variante de la

technique de plug. La prothèse présente deux couches réunies par un plug. La

couche profonde (underlay) est posée en retro-musculaire dans l’espace pré-

péritonéal, la couche superficielle (onlay) est placée en pré-musculaire comme dans

une intervention de Lichtenstein. La partie intermédiaire qui réunit les deux

prothèses fait office de plug.

47

Fig.Fig.Fig.Fig. 1 1 1 18888 :::: Perfix®-Plug. Le plug et la plaque fendue.

Fig.Fig.Fig.Fig. 19 19 19 19 : : : : Perfix®-plug. Hernie indirecte. Le sac a été disséqué. On complète la

dissection dans l’espace sous-péritonéal au doigt, de façon à créer une logette pour

le « plug ».

48

Fig.Fig.Fig.Fig. 20202020 : : : : Perfix®-plug. Le « plug » est introduit pointe en avant, refoulant le sac

dans l’orifice inguinal profond.

Fig.Fig.Fig.Fig. 21212121 : : : : Perfix®-plug. Le « plug » est fixé par quelques points au pourtour de

l’orifice inguinal profond.

49

Fig.Fig.Fig.Fig. 22 22 22 22 : : : : Perfix®-plug, hernie directe. Le fascia a été incisé autour de la hernie. Le

«plug» introduit dans l’espace sous-péritonéal est fixé au fascia par une couronne

de points séparés transfixiants.

Fig.Fig.Fig.Fig. 23 23 23 23 : : : : Perfix®-plug. La prothèse fendue est appliquée sur la paroi postérieure. Les

deux bretelles sont simplement rapprochées par un point de suture.

50

2222----2222 Prothèse placée en arrière des muscles Prothèse placée en arrière des muscles Prothèse placée en arrière des muscles Prothèse placée en arrière des muscles ::::

aaaa---- Voie d’abord classiqueVoie d’abord classiqueVoie d’abord classiqueVoie d’abord classique : : : :

Deux techniques par abord pariétal antérieur renforcent la paroi postérieure

par l’arrière à l’aide d’une prothèse placée en avant du péritoine : la technique de

STOPPA et RIVES et celle de POULIQUEN.

* Technique de STOPPA et RIVESTechnique de STOPPA et RIVESTechnique de STOPPA et RIVESTechnique de STOPPA et RIVES (3)(3)(3)(3) (Fig. 24, (Fig. 24, (Fig. 24, (Fig. 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30)25, 26, 27, 28, 29, 30)25, 26, 27, 28, 29, 30)25, 26, 27, 28, 29, 30)::::

L’opérateur fait une incision médiane sous ombilicale, voire une incision en

queue de poêle (Pfannenstiel), extra péritonéale. On incise la ligne blanche et le

fascia ombilico-prévésical jusqu’à la symphyse et on mobilise la face antérieure de

la vessie jusqu’au col. En dehors, on décolle le péritoine de la branche ilio-pubienne.

On refoule le péritoine en haut et en dedans. Ensuite, on décolle le péritoine en

partant du bord interne du grand droit en restant en arrière des vaisseaux

épigastriques. On progresse transversalement vers le psoas. On reste au-dessous de

l’arcade de Douglas et de l’épine iliaque antéro-supérieure. On refoule de la main

gauche le péritoine en dedans et on fait le tour des éléments du cordon avec l’index.

Le sac d’une hernie directe est simplement refoulé. Le sac d’une hernie oblique

externe est disséqué, isolé et réséqué. Les éléments du cordon sont disséqués et

isolés, ce qui fait qu’ils se « pariétalisent » en reposant sans tension sur la paroi

latérale et postérieure tandis que le péritoine est refoulé en dedans.

Une prothèse en Dacron est utilisée : elle peut être fixée ou non. Si la plaque n’est

pas fixée, elle est simplement posée sur les vaisseaux iliaques, le muscle obturateur

et le psoas. Ensuite, on laisse descendre le péritoine. On ramène la prothèse en

dedans et on l’applique sur 2 à 3 cm à la face postérieure du grand droit du côté

opposé qui a été préalablement dégagé. La plaque recouvre ainsi une incision

médiane. On fixe l’angle supéro-interne de la plaque à la face profonde du grand

droit opposé à la hernie.

51

Fig.Fig.Fig.Fig. 24242424:::: Opération de Stoppa : vue par l’opérateur, placé du côté opposé, du sac

d’une hernie inguinale droite directe en cours de réduction.

Fig.Fig.Fig.Fig. 25252525:::: Opération de Stoppa : vue par l’opérateur, placé du côté opposé, d’une

hernie fémorale droite en cours de réduction.

52

Fig.Fig.Fig.Fig. 26262626:::: Opération de Stoppa : vue par l’opérateur, placé du côté opposé, du sac d’une

hernie inguinale droite indirecte fusionné avec les composants du cordon spermatique

droit (en pointillé) ; la veine iliaque externe droite (2) et les vaisseaux épigastriques

inférieurs droits (1) forment un angle-repère du pédicule herniaire.

Fig.Fig.Fig.Fig. 27272727:::: Opération de Stoppa : vue par l’opérateur, placé du côté opposé, de la fermeture

du collet (2) d’un sac de hernie inguinale droite indirecte. 1. Partie distale du sac laissée.

Ouverte en place.

53

Fig.Fig.Fig.Fig. 22228888:::: Opération de Stoppa : vue par l’opérateur, placé du côté opposé, de la fin du temps

de pariétalisation des composants du cordon spermatique droit, vus par transparence dans

la gaine spermatique qu’il est souhaitable de préserver. 1. Canal déférent ; 2. Vaisseaux

spermatiques.

Fig.Fig.Fig.Fig. 29292929:::: Opération de Stoppa : mise en place de la partie droite de la prothèse bilatérale du

côté droit de l’opéré, en utilisant les longs clamps de Rochester-Kelly (1 à 5). NB : Les

mêmes gestes seront accomplis du côté gauche.

54

Fig.Fig.Fig.Fig. 30:30:30:30: Technique de Rives : réparation par voie médiane et pièce rétro-musculaire

unilatérale, fendue pour le passage du cordon et fixée.

55

* Technique de POULIQUENTechnique de POULIQUENTechnique de POULIQUENTechnique de POULIQUEN (3)(3)(3)(3)::::

Elle ressemble à celle de LICHTENSTEIN mais la prothèse est placée en arrière

de la paroi postérieure.

L’incision cutanée est inguinale oblique habituelle. Seule l’aponévrose antérieure du

grand droit est incisée de façon oblique sans entrer dans le canal inguinal. On

commence par une petite ouverture exploratrice à 3 cm au dessus et en dehors de

l’épine. On prolonge l’incision en oblique jusqu’à l’épine puis vers le haut et en

dehors sans sortir de la gaine du grand droit. Ensuite, on mobilise le bord externe

du grand droit, on récline le muscle en dedans.

Trois éléments apparaissent alors dans le champ opératoire :

• un élément moyen oblique, les vaisseaux épigastriques qui divergent vers

le haut à partir d’un tronc inférieur commun qu’on sectionne.

• en haut et en dehors, le fascia transversalis qu’on incise en même temps

qu’on le décolle du péritoine.

• en bas et en dehors, la graisse de l’espace rétropubien qu’on mobilise pour

prendre contact avec le pubis.

Ensuite, on décolle le péritoine jusqu’au psoas. En dehors, on palpe les vaisseaux

iliaques et on passe l’index derrière le cordon qu’on charge sur un lacs. Le sac de la

hernie oblique externe est ouvert, disséqué et réséqué. Les éléments du cordon sont

disséqués et isolés. Tout l’espace sous péritonéal doit être libre de toute bride, du

pubis au psoas. Le péritoine est récliné en haut et dedans.

On utilise une crinoplaque de 12x18cm, elle est fendue et coupée en ovale. Elle

entoure les éléments du cordon et repose en bas sur les vaisseaux iliaques, le psoas

et le pubis. En haut, la plaque n’est pas fixée. L’aponévrose antérieure du grand

droit est suturée avec un surjet de fil à résorption lente.

56

bbbb---- Voie d’abord coelioscopiqueVoie d’abord coelioscopiqueVoie d’abord coelioscopiqueVoie d’abord coelioscopique ::::

Parmi les multiples techniques de cure de hernie de l’aine, la voie d’abord

laparoscopique pré-péritonéale tient une place de choix car elle associe, aux

avantages classiques de la laparoscopie, l’absence d’ouverture péritonéale et de

nécessité de fixation du matériel prothétique. Il s’agit cependant d’une technique

nécessitant un apprentissage important car l’intervention est réalisée dans un petit

volume qu’il est nécessaire de créer en début d’intervention.

Il existe 3 techniques coelioscopiques :

1- voie intra-péritonéale

2- voie trans abdomino pré-péritonéale (TAPP)

3- voie totalement extra-péritonéal (TEP).

* Voie intra péritonéaleVoie intra péritonéaleVoie intra péritonéaleVoie intra péritonéale (7) (7) (7) (7)::::

La voie intra-péritonéale a été décrite par SPAW et al en 1991. Elle consiste à

mettre en place, après dissection limitée une prothèse de PTFE (poly-tétra-

fluoréthylène) intra-péritonéale fixée par des agrafes.

L’incision du péritoine est débutée en dehors du déférent de façon arciforme, puis

se poursuit verticalement parallèlement à l’artère ombilicale et 1 ou 2 cm en dehors

d’elle pour ne pas léser la vessie et pour préparer un petit volet de péritoine.

La dissection est poussée, au contact du Cooper, en avant et en dedans jusqu’en

retro-symphysaire en refoulant doucement la vessie puis en dehors pratiquement

jusqu’au bord interne de la veine iliaque, le sac est délibérément laissé en place et le

seul geste associé peut être la résection d’un lipome péri herniaire s’il gène

l’exposition du Cooper ou l’étalement de la plaque.

La mise en place de la prothèse peut être réalisée selon deux techniques :

57

- Technique de SPAWTechnique de SPAWTechnique de SPAWTechnique de SPAW (fig. 31)(fig. 31)(fig. 31)(fig. 31)::::

Une plaque de 10cm sur 15cm est introduite roulée dans le sens de la

longueur par le trocart de 12 mm. Elle est disposée transversalement et

partiellement déroulée, bord libre en haut (ce bord deviendra le bord inférieur après

retournement de la plaque).

Le bord libre est agrafé au ligament de Cooper et à la bandelette ilio-pubienne,

faisant ainsi un pont sur les éléments du cordon spermatique.

Le risque de récidive à ce niveau est prévenu par agrafage superficiel du péritoine au

bord inférieur de la plaque.

La plaque est alors déroulée, retournée et plaquée contre la paroi aveuglant

largement les orifices herniaires, elle est agrafée sur le reste de son pourtour au

fascia transversalis.

Le volet péritonéal latéro-vésical préalablement disséqué est appliqué et agrafé sur

la partie interne de la plaque pour fermer et péritoniser le diedre-vesical.

- Technique de CHICTechnique de CHICTechnique de CHICTechnique de CHIC ::::

Elle consiste à laisser au bord inférieur une large bande recouvrant la région

obturatrice et le relief des vaisseaux iliaque afin de prévenir le risque de récidive

sous le bord inférieur de la plaque.

58

Fig. Fig. Fig. Fig. 31313131:::: Mise en place coelioscopique d’une plaque prothétique par voie intra-

péritonéale selon Spaw (aspect final). 1- muscle grand droit, 2- pédicule

épigastrique inférieur, 3-muscle transverse, 4- Prothèse, 5- artère et veine

testiculaire, 6- ligament de Cooper, 7- canal déférent, 8- muscle psoas, 9- pédicule

obturateur, 10- artère iliaque externe, 11- veine iliaque externe.

59

* Voie d’abord trans abdomino Voie d’abord trans abdomino Voie d’abord trans abdomino Voie d’abord trans abdomino prépréprépré péritonéalepéritonéalepéritonéalepéritonéale ((((TAPP) TAPP) TAPP) TAPP) (3) (18(3) (18(3) (18(3) (18)))) (fig. (fig. (fig. (fig. 32, 33 et32, 33 et32, 33 et32, 33 et

34)34)34)34)::::

La voie laparoscopique trans-abdomino-pré-péritonéale (TAPP) a été décrite

par LEROY et FROMONT en 1992 (17). Il s’agit actuellement de la voie

laparoscopique la plus répandue dans le monde.

Le patient est opéré sous anesthésie générale en décubitus dorsal, non sondé,

vessie vidée. Le pneumopéritoine est réalisé et la cavité abdominale est insufflée à

une pression de 15 mmHg. Un trocart de 10 à 12 mm pour passer une vidéoscope à

0° est placé en sus-ombilical.

Le premier temps opératoire est le repérage des éléments anatomiques et le bilan

des orifices herniaires. Deux trocarts opérateurs de 5 mm sont placés sur les lignes

medio-claviculaires : du coté de la hernie de 1 à 2 cm au dessus de l’horizontale à

l’ombilic, et du côté opposé de 1 à 2 cm au dessous de l’horizontale de l’ombilic.

En cas de hernie bilatérale, les trocarts opérateurs sont situés sur les lignes medio-

claviculaires à hauteur de l’ombilic.

Le deuxième temps opératoire est l’ouverture du feuillet péritonéal de l’épine iliaque

antéro-supérieure jusqu’au ligament ombilical. L’ouverture de ce feuillet permet une

irruption du pneumopéritoine dans l’espace de décollement et facilite l’ouverture de

celui-ci.

En cas de hernie bilatérale, l’incision est faite séparément à droite et à gauche.

Certains auteurs proposent une seule incision horizontale de droite à gauche sur la

ligne de l’épine iliaque antero-supérieure avec section des ligaments ombilicaux et

de l’ouraque.

Le troisième temps est l’individualisation du ligament de Cooper et de la symphyse

pubienne. Le sac péritonéal est disséqué en continuité avec ce lambeau postérieur.

On le libère complètement du canal inguinal, des éléments du cordon, des déférents

60

et des vaisseaux iliaques. Le sac de hernie oblique externe est systématiquement

réséqué.

Une fois le sac libéré des éléments du cordon, le quatrième temps sera la dissection

du feuillet péritonéal inférieur sera poussée en bas et en arrière de manière à

pouvoir glisser la plaque entre le feuillet péritonéal et les éléments du cordon.

Le cinquième temps est le positionnement d’une prothèse de polypropylène (15 x

10 cm), introduite de préférence par le trocart de l’optique. Enroulée tout autour,

elle sera placée en arrière de la symphyse pubienne dans l’espace prévesical et

déroulée progressivement, du dedans vers le dehors, pour passer ensuite au dessus

du cordon spermatique pariétalisé.

En cas de prothèse bilatérale (27 x 10 cm), elle est placée en arrière de la paroi

abdominale dans l’espace pré-péritonéale. Son bord supérieur est positionné sur la

ligne des épines iliaques antéro-supérieure sans être déroulée. C’est après sa

fixation à la paroi abdominale qu’elle le sera de haut en bas en recouvrant les

cordons spermatiques pariétalisés.

Il n’y a pas de consensus sur la nécessité de fixer les plaques, certains auteurs

estiment qu’une plaque suffisamment large se positionnera naturellement dans

l’espace de dissection, d’autres préfèrent fixer celle-ci au ligament de Cooper, au

grand droit et au tendon conjoint, soit par des agrafes, soit par des fils, tout en

respectant le pédicule épigastrique.

Le dernier temps est la fermeture des deux feuillets péritonéaux. Le

pneumopéritoine est exsufflé et les orifices des trocarts fermés.

61

Fig.Fig.Fig.Fig. 32323232: Installation de l'opéré (traitement d'une hernie inguinale droite)

62

FigFigFigFig. 33333333: Position des trocarts (traitement d'une hernie inguinale droite)

Fig.Fig.Fig.Fig. 34343434: Fermeture du péritoine par surjet et bourse et aspect final

63

**** Voie totalement extra péritonéale (TEP)Voie totalement extra péritonéale (TEP)Voie totalement extra péritonéale (TEP)Voie totalement extra péritonéale (TEP) (3) (3) (3) (3) (fig. 35 et 36)(fig. 35 et 36)(fig. 35 et 36)(fig. 35 et 36)::::

Une incision horizontale de 2 cm est faite environ 1 cm au dessous de

l’ombilic. On atteint l’espace sous péritonéal en incisant le fascia et la gaine des

droits légèrement latéralement. Un trocart de 10 à 12 cm est introduit, puis

l’optique qui est poussée jusqu’à atteindre l’épine rétro pubienne. La dissection est

poursuivie au dissecteur sans coagulation. Un deuxième trocart de 5 mm est

rapidement inséré sur le coté opposé, à mi-distance entre l’incision initiale et le

pubis, pour faciliter la dissection. En effet, l’optique est utilisé pour gagner le pubis

et non pour disséquer l’espace sous péritonéal. L’espace sous péritonéal peut alors

être insufflé.

La dissection est commencée en dehors des vaisseaux épigastriques pour visualiser,

par trans-illumination, la fossette latérale. On poursuit cette dissection jusqu’au

ligament arqué de Douglas. On dissèque la graisse avec deux dissecteurs

atraumatiques en séparant le péritoine des vaisseaux en dehors et du déférent en

dedans.

En cas de hernie directe, l’orifice se situe en dedans des vaisseaux épigastriques, en

cas de hernie indirecte, la dissection soigneuse et prudente des éléments du cordon

permet de refouler en arrière le sac herniaire.

Une prothèse d’environ 10 x 14 cm, fendue de préférence, est enroulée et introduite

dans l’espace pré-péritonéal. Comme les éléments du cordon ont été libérés, on

déroule la prothèse et on la place sur les surfaces herniaires en s’assurant que tout

point potentiellement faible a été largement recouvert. Si la prothèse est

suffisamment dimensionnée, elle n’a pas besoin d’être agrafée. On doit vérifier

qu’elle reste en place lorsqu’on exsuffle le gaz. On peut la fixer par deux agrafes sur

le bord supérieur du ligament de Cooper et deux agrafes sur la face postérieure de

l’aponévrose postérieure du grand droit. On ne doit pas l’agrafer en dehors pour ne

pas blesser nerfs et vaisseaux.

64

Si une déchirure péritonéale se produit, on peut soit la réparer par un surjet, soit

insérer un trocart dans la cavité abdominale en veillant à la laisser ouvert de façon

que les gaz puissent s’échapper.

65

Fig. Fig. Fig. Fig. 35353535:::: installation de l'opéré (traitement d'une hernie inguinal droite) et position

des trocarts dans la voie TEP

66

FigFigFigFig.36363636 : Il existe deux façons de placer la prothèse par voie TEP::::

AAAA- la prothèse est soit fendue et fixée par des agrafes.

BBBB- la prothèse est soit fixée sans être fendue. Dans ce cas, il est important de

s'assurer que le péritoine ne sorte pas sous la prothèse avec le cordon, source

habituelle de récidive.

67

68

VIVIVIVI---- Les complications de la chirurgie herniaireLes complications de la chirurgie herniaireLes complications de la chirurgie herniaireLes complications de la chirurgie herniaire::::

Les complications de la chirurgie herniaire dépendent de la méthode de

réparation utilisée qui elle-même dépend de la voie d'abord empruntée.

Certaines complications qu’elles soient bénignes ou sévères, peuvent survenir en

dépit de l'attention et le soin du chirurgien et posent ainsi un véritable problème

déontologique et médico-légal.

Ces complications sont de 4 types:

• complications per-opératoires

• complications post-opératoires générales et la mortalité

• complications post-opératoires locorégionales

• enfin, les complications tardives et les séquelles.

1111---- Complications per Complications per Complications per Complications per----opératoiresopératoiresopératoiresopératoires::::

Plusieurs facteurs influencent la survenue des complications per-opératoires

qui restent rares en dehors des lésions nerveuses: l'expérience du chirurgien, le type

anatomo-clinique de la hernie opérée et la voie d'abord empruntée.

1111----1111 Lésions Lésions Lésions Lésions nnnnerveuseserveuseserveuseserveuses (19)(19)(19)(19)::::

Elles sont fréquentes en raison du nombre de rameaux nerveux superficiels,

issus des nerfs génito-fémoral, ilio-inguinal et ilio-hypogastrique cheminant dans la

région inguinale. Leur atteinte peut être responsable d’une perte de la sensibilité de

la région inguinale, de l’hémi-scrotum, de la base du pénis et de la partie supérieure

de la cuisse. Ces troubles sensitifs sont en général transitoires. Les atteintes

nerveuses par section ou strangulation d'un nerf dans une suture peuvent être

responsable de douleurs chroniques post-opératoires.

69

Une lésion du nerf fémoral, avec des conséquences motrices sur le quadriceps, peut

se produire lors de la fixation des prothèses sur le psoas.

Le risque de ces lésions est maximum dans les reprises par voie inguinale des

hernies récidivées après cure par voie inguinale. En revanche, la voie abdominale

postérieure ne rencontre aucun nerf, ce qui est un de ses importants avantages.

1111----2222 Lésions vLésions vLésions vLésions vasculairesasculairesasculairesasculaires (4) (4) (4) (4)::::

Les complications hémorragiques concernent les lésions de la branche

pubienne de l’artère obturatrice, les vaisseaux épigastriques inférieures et les

vaisseaux iliaques externes, pouvant survenir lors des sutures profondes faites sans

précaution au niveau de la gaine vasculaire ou sur la bandelette ilio-pubienne dans

son segment pré-vasculaire.

Une lésion de la veine iliaque externe, plus exposée que celle de l’artère,doit être

reconnue autant que possible avant de serrer le point de suture, sous peine de

déchirer d'avantage.

1111----3333 Lésions du cordon spermatique et du canal déférentLésions du cordon spermatique et du canal déférentLésions du cordon spermatique et du canal déférentLésions du cordon spermatique et du canal déférent::::

Il s'agit exceptionnellement d'une lésion par accident, surtout pour le

traitement des hernies récidivées. La section du cordon au dessous du pubis

entraînerait la nécrose gonadique.

La thrombose veineuse par lésion des veines spermatiques, lors de la dissection du

sac de hernie indirecte est source d'orchite ischémique.

Les plaies du canal déférent doivent être réparées immédiatement, en utilisant

éventuellement une loupe, qui permet une suture au fil fin sur fil d'acier tuteur

traversant à distance la paroi du déférent et la peau, retiré en "pull out" au 10ème

jour. La chance de perméabilité est de 50%. De meilleurs résultats semblent être

obtenus par les techniques microchirurgicales (20).

70

1111----4444 Lésions des viscères:Lésions des viscères:Lésions des viscères:Lésions des viscères:

La vessie, l’intestin et l’uretère peuvent être blessés pendant une réparation

d’une hernie, elles doivent être reconnues et réparées immédiatement.

- la vessie: la lésion survient surtout à l’ouverture du sac d’une hernie directe,

qu’il faut réparer en un ou deux plans étanches, au fil à résorption lente, en plaçant

une sonde vésicale à demeure pendant 6 jours

- les intestins: ils sont blessés ou dévitalisés lors de la résection ou de

décollement du sac. Il faut suturer l’intestin ou réséquer la partie dévitalisée avec

extériorisation si possible.

- l'uretère: peut être lésé dans un grand sac direct ou indirect. En cas de section,

il faut faire une anastomose aux points séparés de fil à résorption lente sur tuteur

en double J.

- un appendice ou un diverticule de Meckel peuvent être découvert dans les sacs

des hernies à droite, ils peuvent être réséqués sans difficulté, mais il n’est pas

recommandé de le faire sans autorisation préalable du patient (20).

2222---- Complications postComplications postComplications postComplications post----opératoires générales opératoires générales opératoires générales opératoires générales –––– mortalité: mortalité: mortalité: mortalité:

2222----1111 CCCComplications générales:omplications générales:omplications générales:omplications générales:

Elles représentaient 6.9% pour RYDEL en 1978. Les plus fréquentes sont: les

atélectasies (2,5%), les thrombophlébites (1,4%), cholécystites aigues, occlusions

intestinales, hémorragies gastro-duodénales, crise de goutte, délire post-

opératoire…

Autres complications liées au terrain peuvent survenir: morbidité globale (6,3%),

phlébite (0,2%), complications respiratoires (2%)

Quant aux risques spécifiquement induits par le type d'anesthésie, ils ont fait l'objet

d"études comparatives qui sont en faveur de l'anesthésie locale (19).

71

2222----1 1 1 1 MortalitéMortalitéMortalitéMortalité::::

Elle est heureusement basse pour cette pathologie quotidienne et banale. La

fréquence est variable selon les auteurs de 0,19% (Glassow, 1978) à 4% (Nyhus,

1978).

En revanche la diversité des chiffres reflète la diversité des circonstances

chirurgicales, du terrain, de l'âge et de l'anesthésie:

* Circonstances chirurgicales:Circonstances chirurgicales:Circonstances chirurgicales:Circonstances chirurgicales:

Une sélection précise des patients préparés et opérés à froid donnerait

forcément une mortalité basse: 0,5% chez les opérés à froid, 9% pour les

étranglements herniaires, 66% pour les phlegmons pyostercoraux.

* * * * Age:Age:Age:Age:

Pour le même stade ASA (American Society of Anesthesiologists), la mortalité

augmente après 65 ans et dans une étude de l'US Army, Heydorn (1990) a prouvé

que la mortalité était corrélée à l’âge:

• < 60 ans: 1%

• 60 à 70 ans: 4,1%

• 70 ans: 8,1%

* * * * Anesthésie et terrain:Anesthésie et terrain:Anesthésie et terrain:Anesthésie et terrain:

La mortalité résulte habituellement de tares préexistantes ou de complications

cardiaques, respiratoires et thrombo-emboliques. Le risque a été très atténué par la

sélection des malades et des nouvelles drogues anesthésiques, mais l'anesthésie

locale demeure la plus bénigne.

72

3333---- Complications postComplications postComplications postComplications post----opératoires locorégionales:opératoires locorégionales:opératoires locorégionales:opératoires locorégionales:

3333----1111 Hématomes:Hématomes:Hématomes:Hématomes:

L'hématome est une complication fréquente après cure d'une volumineuse

hernie. Ils surviennent surtout après leur dissection, même avec une méticuleuse

hémostase. Lorsqu'il est précoce et volumineux, le meilleur traitement est

l’évacuation immédiate au bloc opératoire.

Les hématomes scrotaux volumineux s'exposent à la récidive après ponction ou

drainage d'où l'intérêt parfois d'une résection-plastie du sac scrotal (20).

3333----2 2 2 2 Infection de la paroi:Infection de la paroi:Infection de la paroi:Infection de la paroi:

Les complications infectieuses pariétales après chirurgie herniaire sont rares.

Leur fréquence varie de 0.7 à 6% des opérés en fonction des circonstances, elle

augmente après une intervention d'urgence ou lorsqu'un autre geste chirurgical a

été associé (appendicectomie). Le risque infectieux ne semble pas plus élevé si une

prothèse est utilisée, cependant le sepsis tout autour doit être diagnostiqué

précocement, pour une antibiothérapie et des soins locaux appropriés.

En règle, il n’y a pas lieu d'enlever une prothèse macroporeuse, mais seulement de

l'exposer largement, d'irriguer la plaie et de contrôler l'incorporation progressive de

la prothèse. La prothèse microporeuse doit être enlevée.

En présence d'un matériel non résorbable, une suppuration peut persister ou

survenir des années après la cure, avec apparition tardive de fistules, d'où l'intérêt

d'une surveillance échographique des parois pour prévoir cette éventualité (4).

3333----3333 Complications scrotales:Complications scrotales:Complications scrotales:Complications scrotales:

* * * * Hydrocèle:Hydrocèle:Hydrocèle:Hydrocèle:

Elle est favorisée par la dissection du cordon spermatique distal ou par

l'abandon de la partie distale d'un sac indirect dans le scrotum.

73

Des collections séreuses scrotales ou inguinales ont été décrites après utilisation de

prothèse en polypropylène. Houdelette a aussi publié des hydrocèles bilatérales

« non communicantes » après mise en place de prothèse bilatérale en Mersilène

(19).

* * * * OrchiteOrchiteOrchiteOrchite ischémique: ischémique: ischémique: ischémique:

Sa fréquence est globalement de 2% et peut aller jusqu'à 10% après une hernie

récidivée. Elle se voit entre le 2ème et le 5ème jour et se manifeste par des signes

discrets: augmentation du volume testiculaire, de l'épididyme et du cordon, avec

rétraction du testicule.

L'évolution se fait en plusieurs mois, soit par un retour à la normale, soit vers une

atrophie testiculaire (20).

3333----4444 SéromeSéromeSéromeSéromessss (4) (4) (4) (4)::::

Ils se traduisent par une collection de couleur citrine dans les plans pariétaux.

Ils surviennent vers le 3ème ou le 4ème jour postopératoire, et plus fréquemment en

présence de matériel étranger. Localement, la cicatrice est soulevée par une

collection molle. En l'absence d'infection associée, il n'y a pas de douleur ni de

signes inflammatoires. Le sérome ne nécessite pas de traitement particulier. Sa

résorption se fait en général spontanément en 2 à 3 semaines, mais peut parfois

prendre plusieurs mois. La ponction est efficace immédiatement mais expose aux

risques de récidive précoce et surtout d'infection.

3333----5555---- CCCComplications urinairesomplications urinairesomplications urinairesomplications urinaires ::::

De type de rétention urinaire, elle est caractérisée par l'absence d'émission

d'urine depuis plus de 6 heures et la présence d'un globe vésicale.

74

Elle est plus fréquente après l'anesthésie locorégionale et après utilisation de

drogues à effet atropinique ou lors d'une analgésie post-opératoire trop intense. Elle

complique surtout la cure de hernie par voie antérieure, chez les hommes âgés,

dans environ 30% des cas.

3333----6666 Complications thromboComplications thromboComplications thromboComplications thrombo----emboliques:emboliques:emboliques:emboliques:

La veine fémorale est menacée de blessure par point transfixiant, contusion

ou constriction lors de technique utilisant le ligament pectiné ou la gaine fémorale.

La thrombose installée peut s'étendre aux veines iliaques et à la veine cave

inférieure et se compliquer d'embolie pulmonaire précoce (20).

3333----7777 Autres complicationsAutres complicationsAutres complicationsAutres complications::::

• Complications respiratoires: à type d'infections broncho-pulmonaires

chez les sujets âgés et les insuffisants respiratoires chroniques.

• Complications digestives: à type d'occlusions et de péritonites post-

opératoires.

4444---- Complications tardives, séquelles: Complications tardives, séquelles: Complications tardives, séquelles: Complications tardives, séquelles:

4444----1111 Atrophie testiculaire:Atrophie testiculaire:Atrophie testiculaire:Atrophie testiculaire:

Elle peut se voir à tout âge après cure de hernie par voie inguinale. Le risque

est de 0,5% à 0,9% après cure primaire, mais atteint 3 à 5% lors de la chirurgie des

récidives par cette même voie (4). Elle est le motif de réclamation et de demande de

compensation le plus fréquent dans les rapports d'assurance médicale. Une orchite

ischémique sur deux entraîne à distance une atrophie testiculaire. Ces lésions

peuvent être évitées en ne poursuivant pas la dissection du sac d'une hernie

indirecte au delà du pubis lors d’une première intervention, et par le choix d'une

réintervention par voie postérieure en cas de récidive.

75

4444----2 2 2 2 AlgieAlgieAlgieAlgiessss post post post post----opératoireopératoireopératoireopératoiressss (4) (4) (4) (4)::::

Des douleurs sont présentes chez environ 6% des opérés après herniorraphie.

Les deux causes habituellement reconnues des algies résiduelles sont une suture en

tension et une lésion nerveuse. Cependant, le rôle des prothèses dans la genèse des

douleurs a également été évoqué.

GATT et CHEVREL ont décrit quatre types de névralgies après cure de hernie:

- Les douleurs de névrome avec hyperesthésie et douleur, elles sont dues à la

prolifération des filets nerveux en dehors du névrilème. L'examen trouve une

douleur provoquée, exquise au niveau du névrome, à type de décharge électrique.

- les douleurs de déafférentations avec brûlures paroxystiques et

dysesthésies, Elles apparaissent après un temps de latence de quelques semaines.

- Les douleurs rapportées avec douleur du territoire cutané sans paroxysme,

dues à l'englobement du nerf dans un col fibreux ou dans une ligature sans

interruption de la continuité du nerf correspondant.

- Les douleurs référées dues à des lésions à distance du nerf: musculaire ou

viscérale. Elles s'expriment par le relais d'une même racine rachidienne que les nerfs

habituellement sollicités.

4444----3333 Dyséjaculation:Dyséjaculation:Dyséjaculation:Dyséjaculation:

C'est un syndrome récemment "apparu". Il est décrit par BEN DAVID chez une

trentaine de patients. Il consiste en des brûlures fulgurantes et traçantes, le long du

cordon spermatique, pendant l'éjaculation chez les opérés ayant eu une cure

herniaire par voie inguinale. Ces troubles durent 2 à 5 mois (20).

* Migration prothétique intraMigration prothétique intraMigration prothétique intraMigration prothétique intra----vésicale:vésicale:vésicale:vésicale:

WARLAUMONT a rapporté 2 cas après chirurgie prostato-vésicale associée, ce

qui déconseille cette association (20).

76

* Fistules:Fistules:Fistules:Fistules:

Secondaires aux suppurations chroniques, elles ont été fréquentes avant les

années 1970, car la soie et les prothèses en nylon étaient largement utilisées.

Actuellement, elles sont très rares (20).

77

78

VIVIVIVI---- Indications et critères de choix du procédéIndications et critères de choix du procédéIndications et critères de choix du procédéIndications et critères de choix du procédé::::

La multiplicité des techniques chirurgicales pour la cure de la hernie inguinale

explique la complexité d’un choix.

Même si une étude complète a montré que la technique de Shouldice était jusqu’à

présent la technique de référence et le « gold standard », une seule technique ne

saurait convenir à l’ensemble des formes que l’on peut rencontrer. Le choix va

dépendre de multiples facteurs : en premier lieu la forme anatomique de la

hernie (directe, indirecte, son stade).

D’autres paramètres vont également influer : l’âge, l’état général, l’existence de

complications ou de récidives, mais aussi les habitudes du chirurgien, les conditions

environnementales sociales et économiques où celui-ci est amené a dispenser ses

soins.

1111---- Choix selon la hernieChoix selon la hernieChoix selon la hernieChoix selon la hernie ::::

1111----1111 Selon le type anatomiqueSelon le type anatomiqueSelon le type anatomiqueSelon le type anatomique ::::

Comme déjà dit, la classification de Nyhus est la classification la plus utilisée

par les chirurgiens pour le traitement des hernies de l’aine.

En effet, une hernie oblique externe (indirecte) à orifice profond normal (type I de

Nyhus) est plus en relation avec la persistance anormale d’un canal péritonéo-

vaginal qu’avec une faiblesse congénitale ou acquise de la paroi inguinale. On a

proposé de se contenter de la résection d’une cette anomalie péritonéale et d’éviter

les risques de séquelles inhérents à toute réparation des éléments musculo-

aponévrotiques. Cette indication est d’autant moins discutable qu’il s’agit d’un

adolescent. Chez l’adulte jeune, on associe le plus souvent une réparation des plans

aponévrotiques (Shouldice).

79

La hernie indirecte à orifice profond « dilaté » mais non distendu (Type II de Nyhus)

est celle de l’adulte jeune. Pour la majorité des chirurgiens, c’est l’indication d’une

réparation musculo-aponévrotique type Shouldice, éventuellement sous anesthésie

locale et en ambulatoire, et une contre-indication à la mise en face d’un renfort

prothétique. Cependant, si la technique laparoscopique (qui suppose

obligatoirement une prothèse) valide ses surcoûts par la possibilité de reprendre

plus vite les activités physiques, professionnelles notamment, l’adulte jeune devrait

en être l’indication préférentielle. Cette contradiction apparente n’est pas résolue.

Les hernies directes et indirectes à orifice profond « distendu », ou les hernies

mixtes (Type IIIa et IIIb de Nyhus) sont des hernies acquises, de faiblesse du plan

postérieur. Le risque de récidive est élevé dans cette forme anatomique. Selon l’âge

auquel elles surviennent, on a proposé la réparation directe (Shouldice) chez le sujet

jeune, et la mise en place d’un renfort prothétique par voie inguinale ou pré-

péritonéale chez le sujet plus âgé à paroi inguinale affaiblie (21).

Dans les hernies fémorales (Type IIIc), la résection du sac et la fermeture de l’orifice

herniaire peuvent être faites par abord fémoral direct en particulier chez la femme.

L’abord inguinal, parfois nécessaire à l’extraction du sac, permet une exploration

complète et une herniorraphie selon le procédé de Mc Vay (22).

Quant à la hernie récidivée (type IV de Nyhus), il s’agit d’un échec d’un traitement

antérieur. Par conséquent, le traitement qui va être proposé a pour but de mettre

définitivement le patient à l’abri d’une deuxième récidive. Le traitement se conçoit

en général dans le contexte d’une chirurgie réglée. Il n’y a donc aucune contre-

indication à l’utilisation d’une plaque, d’autant plus que sur une paroi déjà fragilisée

par une intervention antérieure, il ne reste plus guère d’autre solution que

d’apporter du matériel solide pour couvrir largement la zone de faiblesse pariétale.

La meilleure voie d’abord est postérieure pour éviter de « repasser » par une région

déjà disséquée, ce qui est délicat et source de morbidité sur les éléments du cordon.

80

En effet, en cas de raphie, on utilise soit une prothèse par Stoppa-Rives ou par

coelioscopie, alors qu’en cas de récidive sur prothèse, on utilise une plaque par

coelioscopie. La technique de Spaw apparaît ainsi parfaitement adaptée et plus

aisément réalisable dans le traitement des récidives sur plaque que les autres

techniques coelioscopiques (22) (23).

1111----2222 Selon la tailleSelon la tailleSelon la tailleSelon la taille ::::

Les techniques de raphies conviennent parfaitement aux hernies de petit et de

moyen volume. En ce qui concerne les hernies volumineuses, il existe un consensus

global pour l’utilisation d’un matériel prothétique, que celui-ci soit placé par voie

inguinale superficielle, par voie médiane pré-péritonéale ou par voie laparoscopique

(1) (22).

1111----3333 Selon la Selon la Selon la Selon la bibibibilatéralitélatéralitélatéralitélatéralité de la hernie de la hernie de la hernie de la hernie ::::

Les hernies bilatérales sont des hernies à haut risque de récidive où la mise en

place d’un matériel prothétique trouve son indication par voie médiane ou par voie

coelioscopique à condition que cette dernière utilise une approche complètement

pré-péritonéale, évitant ainsi des complications intra-abdominales précoces

(perforation viscérale) ou tardives (adhésions intestinales...) (24).

2222---- Choix selon le malade Choix selon le malade Choix selon le malade Choix selon le malade

2222----1111 A A A Agegegege ::::

La qualité des tissus musculo-aponévrotiques s’altère avec l’âge, le vieillissement

engendrant une dégradation des fibres de collagène. Partant de ce constat, plus

l’âge sera avancé, plus il sera logique de proposer une pariétoplastie prothétique.

81

2222----2222 L’L’L’L’étatétatétatétat généralgénéralgénéralgénéral ::::

Une altération de l’état général fera porter le choix vers une intervention

simple, rapide, à la morbidité la plus faible. Le but étant de remettre le patient sur

pieds le plus rapidement possible afin de lui éviter les complications inhérentes au

décubitus dont son état ne pourrait faire les frais. A une intervention idéale avec

mise en place d’une prothèse, on préférera une simple raphie sous anesthésie locale

par exemple, même si le risque théorique ultérieur de récidive est supérieur (22).

2222----3 3 3 3 La professionLa professionLa professionLa profession ::::

La hernie développée dans le contexte de travaux lourds est une hernie à haut

risque de récidive d’où la nécessité d’utilisation d’une prothèse géante rétro-

musculaire et pro-péritonéale (25).

3333---- Choix sChoix sChoix sChoix selelelelon l’existence de complicationson l’existence de complicationson l’existence de complicationson l’existence de complications::::

L’existence d’une complication herniaire précipite l’indication opératoire.

Contrairement à la chirurgie réglée, les règles habituelles qui régissent les

indications opératoires sont inapplicables. Une intervention pratiquée en urgence

impose en priorité le traitement de la complication viscérale. Le traitement de la

cause, le défect pariétal, ne vient qu’au second plan comme geste associé. Il se doit

donc d’être rapide et simple pour ne pas alourdir la morbidité viscérale déjà

présente. Au pire, le geste de réparation pariétale peut ne pas être fait dans ce

premier temps de l’urgence et être différé à un moment où les complications

viscérales auront été réglées.

Quelles sont les complications viscérales et quels types de réparation pariétale

proposer ?

L’étranglement herniaire peut être à l’origine d’un syndrome occlusif voire d’une

nécrose, le plus souvent d’un segment grêle, imposant dans ce cas extrême une

82

résection digestive adaptée. Qu’elle soit associée ou non à un rétablissement de la

continuité, on entre dans le cadre d’une chirurgie propre contaminée, ce qui exclut

toute utilisation de matériel prothétique étranger en raison du risque de sepsis de

plaque. Le choix doit donc se porter sur les techniques de raphie simple.

Le cas de complications septiques, soit phlegmon pyostercoral herniaire, soit

péritonite secondaire à la perforation d’une anse digestive sphacélée ayant diffusée

à la cavité péritonéale, impose non seulement la résection de l’anse digestive, mais

également le traitement de la péritonite. On est dans le cadre d’une chirurgie hyper-

septique : tout matériel prothétique doit être banni. Parfois même, il sera prudent de

s’abstenir de toute réparation ou bien tout au plus pourra-t-on simplement fermer

l’orifice responsable par une bourse sur le péritoine. Si le malade passe le cap aigu,

une reprise secondaire pour réfection de la paroi pourra être entreprise plusieurs

mois plus tard, bien après la défervescence de l’épisode infectieux et du syndrome

inflammatoire (22).

4444---- Choix selon la pathologie associéeChoix selon la pathologie associéeChoix selon la pathologie associéeChoix selon la pathologie associée ::::

En cas d’insuffisance respiratoire ou cardiaque, le patient devrait bénéficier

d’une chirurgie ouverte vu les risques anesthésiologiques moindres en cas

d’applications d’une anesthésie locale ou locorégionale. En revanche, en cas de

troubles de l’hémostase, on préférera une anesthésie générale ou locale. Si certains

préconisent l’anesthésie locale pour tous les malades atteints de troubles

psychomoteur, psychiatrique ou de nature anxieuse. Enfin, en cas d’insuffisance

cardiaque décompensée ou d’emphysème, on évitera la voie coelioscopique (8) (24).

5555---- Choix selon le contexte enviroChoix selon le contexte enviroChoix selon le contexte enviroChoix selon le contexte environnnnnnnnementalementalementalemental::::

Les conditions d’exercice peuvent être différentes d’un pays à un autre et

influer grandement sur le choix de la technique. C’est d’abord le coût qui peut

83

subordonner ce choix thérapeutique. Il est évident que les progrès en manière de

biomatériaux et l’avènement des nouvelles voies d’abord coelioscopique ont pour

conséquence d’augmenter le coût de certaines interventions chirurgicales faisant

appel à ces nouvelles technologies. Le problème est particulièrement crucial dans les

pays en voie d’émergence. On conçoit que le budget d’un dispensaire isolé ou d’un

centre de soins soit limité : en l’absence de système de sécurité sociale, c’est donc

souvent le patient lui-même ou sa famille qui assure entièrement les frais du

traitement. Quand l’indication chirurgicale est posée le médecin prescrit le matériel

nécessaire à l’opération. L’ordonnance est ainsi détaillée, et en dehors d’une

situation matérielle confortable, l’intervention ne peut avoir lieu. Dans ces

conditions, on comprend aisément qu’il faut porter le choix sur le matériel le moins

coûteux. A ce titre, l’utilisation de matériel prothétique est exceptionnelle, réservée

aux cas extrêmes et évolués.

L’autre conséquence qui découle du coût du traitement est la fréquence élevée des

pathologies vues à un stade plus évolué, plus grave.

Les malades consultent d’autant plus tardivement que les délais de prise en charge

sont majorés par l’espacement des centres de santé et des moyens de transport

aléatoires en fonction des saisons. Il ne s’agit plus du tout de la même maladie :

d’une chirurgie réglée où la prise de risque est prévisible et donc grevée d’une

lourde morbi-mortalité. Dans notre série de 57 hernies de l’aine opérées, 10,5% se

présentent au stade avancé de hernie inguino-scrotale.

En dehors du coût des matériaux et de la proportion des formes graves, il convient

d’ajouter d’autres contraintes qui ont trait au matériel : la maintenance d’une

colonne vidéo, les conditions de stérilisation de matériels sophistiqués et d’une

façon générale la sécurité médicale qui en dépend, ne peuvent être assurées dans un

petit centre disposant d’une infrastructure insuffisante, de peu de moyens, et d’un

personnel pas toujours qualifié.

84

Tous ces facteurs limitants font que le choix devra se porter sur les techniques les

moins coûteuses offrant la double qualité de la simplicité et de la sûreté pour une

gestion collective et cohérente de la pathologie herniaire.

6666---- Choix selon les habitudes du chirurgien et les nouvel Choix selon les habitudes du chirurgien et les nouvel Choix selon les habitudes du chirurgien et les nouvel Choix selon les habitudes du chirurgien et les nouvelles techniquesles techniquesles techniquesles techniques ::::

Il est indéniable que « l’on ne fait bien que ce que l’on a l’habitude de faire ».

Or, si les techniques sont nombreuses, leur principe permet de les regrouper. Tout

en respectant scrupuleusement les indications, il est possible de choisir parmi un

groupe de techniques correspondantes à un même type de pathologie, une

technique dont on a l’habitude et dont on connaît les résultats. L’avènement des

techniques coelioscopiques qui peuvent paraître séduisantes ne doit en rien

modifier les indications thérapeutiques. Le risque est en effet de modifier son

raisonnement en posant les indications en fonction des contraintes de la

coelioscopie au lieu d’adapter la technique à la coelioscopie. La prudence doit être

d’autant majorée que la coelioscopie est toujours en cours d’évaluation et qu’elle

nécessite une courbe d’apprentissage comme pour toute nouvelle technique, elle n’a

pas montrée sa supériorité par rapport aux techniques standards (22).

85

86

VIIVIIVIIVII---- Etude de cas:Etude de cas:Etude de cas:Etude de cas:

1111---- Patients et métPatients et métPatients et métPatients et méthodeshodeshodeshodes ::::

La cure d’une hernie de l’aine chez l’adulte cherche à répondre à trois

objectifs de qualité qui constituent pour une affection aussi fréquente, une

démarche de santé publique : limiter l’agression anesthésique et chirurgicale,

permettre une reprise rapide des activités habituelles en diminuant la douleur

postopératoire, réduire le risque de récidive à moins de 1%.

La région de l’aine a une anatomie complexe qui subit des contraintes de

cisaillement pouvant aggraver sa faiblesse architecturale. Le concept de réparation

« sans tension », proposant l’utilisation de renforts prothétiques, repose sur l’idée

que la tension exercée par la réparation pariétale lors des herniorraphies accentue

ces contraintes, exposant ainsi à la douleur postopératoire et à la récidive. Tous les

procédés prothétiques obéissent à ce principe. Le concept de réparation sans

tension a été développé aux Etats-unis par Amid et Lichtenstein qui utilisent un filet

ou mesh, puis par Rutkow et Robins qui utilisent un obturateur ou plug. Faites sous

anesthésie locale ou locorégionale, par une courte incision, sans suture sous

tension, ces interventions sont bien tolérées.

Notre étude rétrospective concerne 52 patients traités par plaque prothétique,

colligés entre janvier 2004 et juillet 2007, au sein du service de chirurgie A du CHU

Hassan II de Fès.

Le but de ce travail a été de vérifier l’efficacité des réparations sans tension en

pratique courante et la réponse que celles-ci peuvent apporter à cette démarche de

qualité.

87

2222---- RésultaRésultaRésultaRésultatstststs ::::

2222----1 1 1 1 Données épidémiologiquesDonnées épidémiologiquesDonnées épidémiologiquesDonnées épidémiologiques ::::

aaaa---- L’âge L’âge L’âge L’âge ::::

L’âge moyen de nos malades est de 61,5 avec des âges extrêmes de 20 et 82

ans (Tableau 2).

La majorité de nos patients (n=41) étaient âgés entre 51 et 80 ans, soit 78,8%

(Fig.37).

L’âge (an) Nombres de cas Pourcentage %

<30 ans 5 9,6

31 – 40 ans 1 2

41 – 50 ans 3 5,8

51 – 60 ans 15 28,8

61 – 70 ans 15 28,8

71 – 80 ans 11 21,2

>80 ans 2 3,8

TTTTableauableauableauableau 2222 : : : : Répartition des patients par tranches d’âge

Figure 37Figure 37Figure 37Figure 37 : : : : Tranches d’âge des patients (n=52)

88

bbbb---- Le se Le se Le se Le sexexexexe ::::

Les 52 patients opérés étaient tous de sexe masculin.

cccc---- Les tares et les facteurs herniogènes Les tares et les facteurs herniogènes Les tares et les facteurs herniogènes Les tares et les facteurs herniogènes ::::

Dans notre collectif de patients, 4 sur 52 (soit 7,6%) étaient porteurs de

comorbidités d'ordre cardio-vasculaire et métabolique (2 cas de diabète, 1 cas

d’hypertension artérielle et 1 cas de cardiomyopathie dilatée), qui auraient pu avoir

une influence sur les suites post-opératoires. D'autres n'ont pas été répertoriées, car

bénignes, sans conséquence sur les suites opératoires.

Par ailleurs, 36 patients (69,2%) avaient un facteur herniogène : profession de force

(40,3%, n=21), port d’objet lourd (19,2%, n=10), hypertrophie bénigne de la

prostate (5,7%, n=3), constipation chronique (3,8%, n=2) (Fig.38).

Figure Figure Figure Figure 38383838 : Facteurs herniogènes

89

2222----2 Paramètres 2 Paramètres 2 Paramètres 2 Paramètres des herniesdes herniesdes herniesdes hernies ::::

aaaa---- Côté de la hernie Côté de la hernie Côté de la hernie Côté de la hernie ::::

La hernie était droite dans 28 cas (54%), gauche dans 19 cas (36,5%) et

bilatérale dans 5 cas (9,5%) (tableau 3).

bbbb---- Type et volume des hernies Type et volume des hernies Type et volume des hernies Type et volume des hernies ::::

Les 57 hernies de nos 52 patients étaient toutes inguinales, oblique externe

dans 66,7% (38 dont 6 étaient inguino-scrotales), 12 d’entre elles étaient directes

(21%) et 7 mixtes (12,3%) (Fig. 39).

Ces hernies étaient volumineuses dans 16% des cas (n=9) (tableau 3).

Figure 3Figure 3Figure 3Figure 39999 : : : : Type anatomique des hernies étudiées.

cccc---- Les hernies récidivées Les hernies récidivées Les hernies récidivées Les hernies récidivées ::::

Elles représentent une proportion faible dans notre série, puisque 5 d’entre

elles le sont, soit 10,5 % (tableau 3).

Parmi ces récidives, qui concernent 5 de nos malades, 4 étaient unilatérales et une

bilatérale.

Il n’y avait pas récidives itératives (2 fois et plus).

Type anatomique des hernies

0

10

20

30

40

Indirecte Directe Mixte

Hernies inguinales

90

Toutes les récidives ont été observées après cure par méthode classique de raphie

inguinale.

2222----3 Protocole opératoire3 Protocole opératoire3 Protocole opératoire3 Protocole opératoire ::::

aaaa---- Circonstances de l’intervention Circonstances de l’intervention Circonstances de l’intervention Circonstances de l’intervention ::::

Tous nos malades ont été opérés à froid. En effet, les hernies étranglées nous

ont fait récuser la cure prothétique.

bbbb---- L’anesthésie L’anesthésie L’anesthésie L’anesthésie ::::

L’anesthésie générale et la rachis-anesthésie étaient les modes anesthésiques

utilisés dans notre série. Dans 56% des cas (n=29), on a procédé à une anesthésie

générale, contre 24% des cas (n=23) ayant été opéré sous rachis-anesthésie (Fig. 40)

(Tableau 4).

Tous les patients ont fait l’objet d’une antibioprophylaxie. Notre antibiotique de

choix était l'ampicilline-sulbactame (Unasyn*) à raison de 1g à l’induction

anesthésique.

Modes anesthésiques utilisés

44%

56%

Rachis-anesthésie

Anesthésiegénérale

Figure 4Figure 4Figure 4Figure 40000 :::: Modes anesthésiques utilisés

91

cccc---- La voie d’abord La voie d’abord La voie d’abord La voie d’abord ::::

La voie d’abord est celle de la kélotomie.

dddd---- Technique et matériel prothétique utilisés Technique et matériel prothétique utilisés Technique et matériel prothétique utilisés Technique et matériel prothétique utilisés ::::

Toutes les hernies ont été traitées selon le procédé de Lichtenstein.

Les prothèses utilisées étaient majoritairement non résorbables (plaque de

Mersuture®, Prolène®). Des prothèses résorbables (type Vicryl®) ont été également

employées notamment dans certains cas de hernies bilatérales.

eeee---- Mesures per Mesures per Mesures per Mesures per----opératoires:opératoires:opératoires:opératoires:

Les mesures prophylactiques per-opératoires nous semblent indispensables.

La désinfection est scrupuleuse (Betadine®) et étendue. Nous utilisons des champs

en tissu, régulièrement stérilisés. L'asepsie pendant l'intervention est

scrupuleusement respectée (changement de gants avant la manipulation de la

prothèse).

ffff---- le drainage le drainage le drainage le drainage ::::

Aucun drainage n’a été mis en place excepté dans un seul cas de hernie

oblique externe chez un patient de 35 ans, traité par une plaque de Mersilène. Le

drain a été retiré au 2éme jour.

gggg---- Durée de l’intervention Durée de l’intervention Durée de l’intervention Durée de l’intervention ::::

Dans notre série, l’intervention dure en moyenne 90 minutes avec un

intervalle de 60 à 150 min.

92

hhhh---- La prévention thrombo La prévention thrombo La prévention thrombo La prévention thrombo----emboliqueemboliqueemboliqueembolique ::::

La levée post-opératoire précoce était la règle, et aucun traitement

anticoagulant n’a été prescrit.

iiii---- L’antibiothér L’antibiothér L’antibiothér L’antibiothérapieapieapieapie postpostpostpost----opératoire:opératoire:opératoire:opératoire:

Elle était systématique. On a utilisé soit de l’amoxicilline-acide clavulanique

(Augmentin*) soit de l’ampicilline-sulbactame (Unasyn*) à raison de 1g/8h, et ceci

pendant une durée de 3 à 4 jours.

2222----4 Suites opératoires4 Suites opératoires4 Suites opératoires4 Suites opératoires (tableau 5)(tableau 5)(tableau 5)(tableau 5)::::

aaaa---- Durée d’hospitalisation Durée d’hospitalisation Durée d’hospitalisation Durée d’hospitalisation ::::

Le séjour hospitalier post-opératoire a varié entre 1 et 8 jours avec une

moyenne de 2,1 jours. 50% des patients ont passés 2 journées à l’hôpital après

l’intervention, alors que 27% d’entre eux n’y ont passé qu’une seule nuit.

bbbb---- Mortalité Mortalité Mortalité Mortalité ---- morbidité morbidité morbidité morbidité généralegénéralegénéralegénérale ::::

Les patients ont été contrôlés à 1 mois. Ils étaient tous revus en consultation.

Les suites immédiates étaient satisfaisantes : Aucun cas de mortalité ou de

morbidité générale n’a été recensé.

cccc---- Complicati Complicati Complicati Complications:ons:ons:ons:

La morbidité locale était de 7,7% (n=4). Il s’agissait tous de complications

post-opératoires. Un seul cas d’orchi-épididymite a été observé ainsi que 3 cas de

séromes (5,7%) qui ont bénéficié d’une ponction et dont l’évolution était favorable.

Par contre, aucun cas de complication per-opératoire, d’hématome pariétal,

d’infection de la paroi ou de complications urinaires n’a été noté (Tableau 5).

93

dddd---- Douleurs post Douleurs post Douleurs post Douleurs post----opératoiresopératoiresopératoiresopératoires ---- séquelles: séquelles: séquelles: séquelles:

La durée moyenne de prise d’antalgiques était de 48h. Aucune séquelle post-

opératoire n’a été notée.

eeee---- récidives récidives récidives récidives ::::

Chez tous les patients revus en consultation (100%), Il n’y a eu aucune

récidive.

94

(n=57)(n=57)(n=57)(n=57)

Age 65,5 ans

Sexe M/F 52/0

Côté de la hernie : (%)

Droit 54

Gauche 36,5

Bilatéral 9,5

Hernie primaire 89,5%

Hernie récidivée 10,5%

Type de la hernie, (%)

Fémorale 0

Inguinale :

Indirecte 66,7%

Directe 21%

Mixte 12,3%

Volume de la hernie :

Non volumineuse 84%

Volumineuse 16%

Tableau Tableau Tableau Tableau 3333 : Caractéristiques des hernies (52 patients avec 57 hernies) traités par

prothèse.

95

n=52n=52n=52n=52

Mode d’anesthésie (%) :

Local 0

Rachis-anesthésie 44,3

Général 55,7

Durée moyenne de l’intervention (min) 90

Technique chirurgicale (%) :

Lichtenstein 100

Plug 0

Stoppa 0

Cœlioscopie 0

Tableau Tableau Tableau Tableau 4444 : Aspect technique et anesthésiologique

n=52n=52n=52n=52

Mortalité 0

Morbidité générale 0

Complications per-opératoires 0

Complications post-opératoires

Séromes 3

Orchi-épididymite 1

Douleurs post-opératoires +

Récidives

Tableau Tableau Tableau Tableau 5555 : Résultats du traitement

96

3333---- Discussion Discussion Discussion Discussion ::::

3333----1 Epidémiologie1 Epidémiologie1 Epidémiologie1 Epidémiologie ::::

aaaa---- Age Age Age Age ::::

Auteurs Moyenne d’âge Effectifs

Neumayer et al. (27) 52,8 110

Marre et al. (28) 58,5 398

Nienhuijs et al. (29) 53,9 334

Notre sérieNotre sérieNotre sérieNotre série 61,561,561,561,5 52525252

Moyenne d’âge selon la littérature

La moyenne d’âge des ces différents séries varie entre 58 et 62, ce qui témoigne en

général d’une paroi abdominale faible.

La qualité de la paroi est un des éléments les plus déterminants dans l'indication à

poser une prothèse. En effet, une paroi affaiblie et atone, dont les structures

musculo-aponévrotiques sont de mauvaise qualité et détendues, justifiera toujours,

à notre sens, la mise en place d'une prothèse non résorbable, quelle que soit la taille

de l'éventration. Ce facteur est présent chez les sujets âgés ainsi que chez les

obèses.

En deçà de 40 ans, les indications de plaque doivent rester rares (22).

Une étude réalisée par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des

statistiques en 1998 sur la population de la France métropolitaine, démontre que les

interventions sont réalisées à 67% par voie inguinale, à 25,5% par voie

coelioscopique et à 7,5% par voie médiane chez les patients âgés de 15 ans ou plus

(voir tableau 2). La proportion de poses d’une prothèse est de 55%.

97

Total

Total

Total

Total

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

138 700

Voie inguinal

Voie inguinal

Voie inguinal

Voie inguinal sans

sans

sans

sans

prothèse

prothèse

prothèse

prothèse

75.0

54.9

44.7

39.8

38.8

41.7

48.6

62 400

Total avec

Total avec

Total avec

Total avec

prothèse

prothèse

prothèse

prothèse

25.0

45.1

55.3

60.2

61.2

58.3

51.4

76 300

voie

voie

voie

voie

cœlioscopique

cœlioscopique

cœlioscopique

cœlioscopique

15.4

27.5

32.1

33.4

30.0

23.0

13.8

35 300

Voie

Voie

Voie

Voie

médiane

médiane

médiane

médiane

1.9

3.9

5.6

6.9

8.4

9.3

9.4

10 500

Voie inguinale

Voie inguinale

Voie inguinale

Voie inguinale

avec

avec

avec

avec prothèse

prothèse

prothèse

prothèse

7.7

13.7

17.6

19.3

22.8

26.0

28.2

30 500

15 à 24 ans

15 à 24 ans

15 à 24 ans

15 à 24 ans

24 à 34 ans

24 à 34 ans

24 à 34 ans

24 à 34 ans

35 à 44 ans

35 à 44 ans

35 à 44 ans

35 à 44 ans

45 à 54 ans

45 à 54 ans

45 à 54 ans

45 à 54 ans

55 à 64 ans

55 à 64 ans

55 à 64 ans

55 à 64 ans

65 à 74 ans

65 à 74 ans

65 à 74 ans

65 à 74 ans

75 à 84 ans

75 à 84 ans

75 à 84 ans

75 à 84 ans

Nombre d’actes

Nombre d’actes

Nombre d’actes

Nombre d’actes

Tableau

Tableau

Tableau

Tableau 22 22:: :: cures de hernies de l’aine réalisées en 1998 pour des patients âgés de 15 ans ou

plus selon l’âge du patient et la technique (en France métropolitaine).

98

Cette proportion croît de façon régulière de 15 à 64 ans, puis décroît au-delà. Une

prothèse est mise en place chez un patient sur quatre entre 15 et 24 ans et chez

trois patients sur cinq entre 45 et 74 ans.

La fréquence des prothèses par voie chirurgicale ouverte croît de façon continue

avec l’âge, tandis que celle des interventions par coelioscopie augmente jusqu’à 54

ans et décroît au-delà (30).

bbbb---- SexeSexeSexeSexe ::::

Auteurs Sexe masculin Sexe féminin

Marre et al (28) 89,7 10 ,3%

Nienhuijs et al (29) 96,3% 3,7%

Notre sérieNotre sérieNotre sérieNotre série 100%100%100%100% 0%0%0%0%

Répartition des hernies étudiées selon le sexe

Les patients étudiés dans la littérature sont majoritairement de sexe masculin. Cette

proportion serait en rapport avec l’activité de force des hommes, considérée comme

un facteur herniogène.

cccc---- Facteurs herniogènesFacteurs herniogènesFacteurs herniogènesFacteurs herniogènes ::::

Dans notre série, 69% des patients avaient des antécédents personnels de

facteurs mécaniques ce qui confirme leur implication directe dans la genèse des

hernies de l’aine.

99

dddd---- Caractéristiques des herniesCaractéristiques des herniesCaractéristiques des herniesCaractéristiques des hernies ::::

Auteurs Indirecte (%) Directe (%) Mixte (%)

Nienhuijs et al (29) 57 33 10

Notre sérieNotre sérieNotre sérieNotre série 66,766,766,766,7 21212121 7777

Type de hernies opérées selon les séries

Auteurs Hernies Récidivées (%)

Marre et al (28) 10,6

Notre sérieNotre sérieNotre sérieNotre série 10,510,510,510,5

Pourcentage des hernies récidivées selon les séries.

Les hernies récidivées constituent l'une des indications de la pariétoplastie.

3333----2 2 2 2 AspectAspectAspectAspect anesthésiologique et technique anesthésiologique et technique anesthésiologique et technique anesthésiologique et technique ::::

aaaa---- Mode anesthésiqueMode anesthésiqueMode anesthésiqueMode anesthésique ::::

Auteurs générale Rachis-anesthésie locale

Nienhuijs et al (29) 28% 72% 0%

Marre et al (28) 5.7% 21.6% 72,6%

Notre sérieNotre sérieNotre sérieNotre série 55,7%55,7%55,7%55,7% 44,3%44,3%44,3%44,3% 0%0%0%0%

100

Les pariétoplasties peuvent facilement être réalisées sous anesthésie locale,

voire sous rachis-anesthésie, bénéficiant ainsi des avantages de ce type

d’anesthésie qui ont été démontrés par plusieurs études. Ces modes provoquent

moins de céphalées, moins de nausées et de vomissements (31) (32) que

l’anesthésie générale, qui reste nécessaire à la réalisation des techniques

coelioscopiques, et contribuent à réduire la douleur post-opératoire (33) et le risque

de complications respiratoires (33) (34), ce qui est important, notamment chez les

sujets âgés, bronchitiques et fumeurs. Elles permettent également l’évaluation

dynamique des lésions.

La rachis-anesthésie donne plus de rétention d’urine (35) (36) ; cet inconvénient

pouvant être atténué par la restriction hydrique.

Dans notre série, l’anesthésie générale a été la plus utilisée (55,7%) en raison du

grand confort qu’elle procure au chirurgien.

Actuellement, la littérature propose une prophylaxie antibiotique systématique avant

l'intervention, de préférence avec des céphalosporines de deuxième génération.

C'est pourquoi nous avons recours maintenant à une antibiothérapie prophylactique

chez tous nos patients opérés pour un renforcement pariétal prothétique.

bbbb---- Voie d’abordVoie d’abordVoie d’abordVoie d’abord et situation de la prothèse:et situation de la prothèse:et situation de la prothèse:et situation de la prothèse:

Si la technique chirurgicale de mise en place de la prothèse est actuellement

bien codifiée (37) (38), la voie d’abord diffère selon les auteurs. Dans notre série,

nous avons opté pour celle de la kélotomie. Cette voie inguinale permet l’abord

direct de la hernie par une incision cutanée en regard de l’insuffisance pariétale ou

du sac herniaire. Cependant, elle possède quelques limites :

- nécessité de deux incisions symétriques dans les hernies bilatérales.

- abord de la hernie à travers des structures distendues, affaiblies et dont

l’intervention diminuera encore la vitalité.

101

- difficultés opératoires en cas de récidive qui modifient tous les repaires

classiques.

Elle permet la mise en place d’une prothèse de taille limitée en avant des muscles,

technique décrite par Amid et Lichtenstein (39). Certains auteurs qualifient cette

position à première vue d’illogique puisque la pression intra-abdominale tend à la

séparer de la paroi musculaire, cependant on objecte à l’instar des partisans de cette

méthode que la plaque n’est pas en situation superficielle mais interstitielle, et que

l’aponévrose du grand oblique contribue à l’appliquer sur le petit oblique (40).

Ce procédé donne peu de complications du fait de la voie d’abord simple et de la

dissection limitée (41) (42) (43). L’absence de grands décollements limite au

minimum le risque d’hématomes et de séromes, fréquents en chirurgie

laparoscopique (44).

La voie postérieure offre l’avantage de donner accès à l’ensemble des points de

faiblesse de la paroi et de permettre l’étalement d’une grande prothèse renforçant

toute la zone faible inguinale et crurale. En cas de récidive après abord antérieur,

elle permet d’éviter les difficultés de dissection liées aux phénomènes cicatriciels. En

revanche, elle ne peut être pratiquée que sous anesthésie générale et locorégionale

(40).

Dans les procédés de Stoppa et Rives, la prothèse est étalée dans l’espace retro-

musculaire pré-péritonéal à la face profonde du plan musculo-aponévrotique. Ainsi,

elle est appliquée contre la paroi par la pression intra-abdominale. Cette situation

profonde la met à l’abri en cas de complications septiques superficielles. Elle

n’entraîne aucune induration perceptible des plans superficiels et elle siège à

distance des éléments nerveux qui cheminent dans le canal inguinal. En

contrepartie, elle présente l’inconvénient d’être étalée sur les vaisseaux iliaques et la

vessie ce qui pose un problème d’adhérences (45) et peut être source de difficultés

en cas d’intervention ultérieure sur ces organes. Stoppa a attiré récemment

102

l’attention sur ce fait et conseille de la réserver aux hernies à haut risque de récidive

et d’en exclure les patients souffrant d’une hypertrophie prostatique, de polypose

vésicale ou atteints d’athéromatose ou d’anévrisme aorto-iliaque (46).

La voie de Stoppa permet le traitement en un temps des deux côtés, mais elle ne

répond pas aux impératifs actuels de la chirurgie peu invasive. Actuellement, elle est

concurrencée par la chirurgie coelioscopique vidéo assistée qui permet la même

réparation prothétique par une voie d’abord moins invasive.

cccc---- Prothèses utilisésProthèses utilisésProthèses utilisésProthèses utilisés ::::

Comme la plupart des auteurs, on est convaincu que les hernies de l’adulte

sont acquises avec présence d’une zone de déhiscence dont la simple pariétoraphie

par remise en tension d’un fascia transversalis pathologique expose à long terme à

la récidive (47). Par conséquent, un geste de renforcement de ce fascia s’impose (48)

(49).

Le choix de la prothèse est dicté par ses qualités physiques de résistance et de

plasticité, sa bonne tolérance biologique et la possibilité de sa colonisation par les

fibroblastes. Parmi les matériaux répondant à ces critères, utilisé dans notre série,

ainsi que par la plupart des auteurs, est le treillis de Mersilène (37) (38) (48) (50)

(51).

C’est un polymère d’éthylène-glucol synthétisé en 1939, et utilisé aux États-Unis

dès 1946. Ses fibres de Dacron® réalisent une trame synthétique multipérforée

d’espace losangique de 1 mm² environ de surface. Sa stérilisation est possible à

plusieurs reprises sans altération. Sa résistance s’oppose à la pression intra-

abdominale et sa souplesse lui permet de s’adapter parfaitement aux structures

anatomiques contre lesquelles il est appliqué.

103

Sa perméabilité rend possible le passage à travers le tulle de substances liquidiennes

et notamment, d’éventuels épanchements séreux ou sanguins qui pourraient se

former à sa face profonde et permettrait ainsi leur drainage.

Sur le plan clinique, le tulle de Mersilène est généralement bien toléré. Sur le plan

biologique, sa tolérance est excellente, puisque les examens habituels (NFS, VS) ne

sont pas modifiés après implantation de la prothèse (52).

Sur le plan histologique et du devenir de la plaque, une fois mise en place, il se

produit une colonisation précoce de la prothèse par un tissu, d’abord lâche et

oedémateux, puis progressivement fibro-cellulaire qui en assure la fixité et en

renforce l’efficacité (généralement aux alentours de la 4ème semaine) (52).

Pour notre part, nous sommes restés fidèles aux plaques de Mersilène® dont la

fiabilité nous paraît parfaite et qui de plus présentent l'avantage d'un prix

raisonnable.

Le Prolène®, qu’on a placé chez certains de nos patients, et qui reste utiliser

également par de nombreux équipes, paraît trop rigide ce qui explique la gêne

inguinale décrite par de nombreux malades, notamment lors des changements de

position.

3333----3 Evaluation des résultats du traitement3 Evaluation des résultats du traitement3 Evaluation des résultats du traitement3 Evaluation des résultats du traitement ::::

Le critère principal de jugement et d’évaluation des résultats des cures de

hernies de l’aine est le taux de récidive. Les autres sont la mortalité, la morbidité per

et post-opératoire, les douleurs, le délai de retour à une activité normale, la durée

d’hospitalisation et le coût de la technique.

104

Marre et al (28)

(n=435)

Nienhuijs et al (29)

(n=110)

Notre sérieNotre sérieNotre sérieNotre série

(n=57)(n=57)(n=57)(n=57)

Complications per-opératoires

Complications post-opératoires

Hématome

Séromes

Infection de la paroi

Complications testiculaires

Infection de la prothèse

Rétention d’urine

Récidive

Séquelles

Douleurs post-opératoires

Atrophie testiculaire

0

2

3

3

2

1

6

2

21

1

0

3

0

8

0

0

0

1

-

-

0000

0000

3333

0000

1111

0000

0000

0000

----

0000

aaaa---- MortalitéMortalitéMortalitéMortalité ::::

La mortalité globale dans les cures de hernies varie de 1 pour 10000 à 1 pour

1000 et n’est pas en relation avec le procédé utilisé (53). Les variables favorisant la

mortalité sont l’âge supérieur à 75 ans, la présence de pathologies associées et

l’étranglement herniaire.

Dans notre étude, on n’a recensé aucun cas de mortalité.

bbbb---- Complications et MorbiditéComplications et MorbiditéComplications et MorbiditéComplications et Morbidité postpostpostpost----opératoires:opératoires:opératoires:opératoires:

Le risque théorique des prothèses est le sepsis. Notre large utilisation du

Mersilène relativise ce risque (0% dans notre expérience). Il convient cependant de

mettre en place ce matériel avec des règles d’asepsie rigoureuse :

antibioprophylaxie, changements de gants et de champs avant la pose de la

105

prothèse, contre-indication absolue en cas d’intervention en urgence pour hernie

engouée ou étranglée, ou en cas de contamination septique per-opératoires même

minime.

Dans notre série, on n’a pas noté de cas d’hématomes sous pariétaux ou scrotaux

contrairement aux autres séries citées. Leur survenue semble être en rapport avec

les décollements importants nécessaires à la mise en place des grandes prothèses.

Ils pourraient être favorisés par l’insuffisance de drainage et une héparinothérapie

précoce. Dans une étude rapportée dans le rapport de l’AFC 2001 de la chirurgie

herniaire inguinale (54), il a été recensé 4,73% d’hématomes (79/1668) après cure

herniaire avec prothèse de Dacron et 3% (20/673) après raphie (Mc Vay, Bassini).

L’ensemble de ces chiffres permet donc de noter des taux d’hématomes peu

différents selon que l’on utilise ou pas une prothèse.

Les séromes sont fréquents en présence de matériel prothétique et surviennent en

général vers le troisième ou le quatrième jour. Dans notre série, on a eu à constater

3 cas de séromes qui ont tous eu une évolution favorable après ponction.

Les complications testiculaires restent heureusement rares et peuvent survenir après

toutes les techniques de cure herniaire par voie inguinale. Ainsi, des hydrocèles

peuvent survenir surtout si l’on abandonne la partie distale du sac dans le scrotum

au cours du traitement d’une hernie inguino-scrotale. Dans notre étude, nous avons

eu un cas d’orchi-épididymite ischémique sans qu’il n’ait eu aucun traumatisme de

vaisseaux funiculaires ou spermatiques.

cccc---- Durée Durée Durée Durée et coût et coût et coût et coût d’hd’hd’hd’hospitalisationospitalisationospitalisationospitalisation ::::

77% de nos patients ont séjourné moins de 48h en post-opératoire à l’hôpital,

ce qui a diminué significativement non seulement la morbidité liée au séjour

hospitalier mais également le coût.

106

Le coût des techniques de cure de hernie inguinale a été très bien évalué et discuté à

partir d’une étude prospective régionale (66). Il ressort de cette étude et de l’analyse

de la littérature que le coût d’hospitalisation pour une cure de hernie de l’aine n’est

pas plus élevé que pour un traitement sans prothèse, malgré le prix de celle-ci, et

ce, grâce à une réduction du coût du séjour corrélé à une réduction du nombre de

jours d’hospitalisation (66).

dddd---- Récidives Récidives Récidives Récidives ::::

L'histoire naturelle des récidives est différente en fonction de la technique

utilisée. Dans une étude, Lichtenstein et al. n'ont rapporté aucune récidive parmi

1000 patients (55). Rutkow et Robbins ont rapporté un taux de récidive de 0,2% en

utilisant la technique du plug, mais d'autres auteurs ont rapporté des taux de

récidives de 9% avec la même technique (55). Avec la technique de Shouldice, des

taux de récidives inférieurs à 1% ont rapportés. Par contre, d’autres travaux ont

rapporté des taux de 6% en utilisant la même technique. Pour l'intervention de

McVay, des taux de récidives allant de moins de 3% à 9% ont été rapportés (55).

Dans notre série où la technique de Lichtenstein a été utilisée pour tous nos

patients, nous n’avons pas enregistré de récidives.

Après cure de hernie sans prothèse, le site le plus fréquent des récidives est en

dedans, au-dessus de l'épine du pubis. Après cure de hernie avec prothèse, le site le

plus fréquent des récidives est au niveau de l'anneau inguinal profond, juste en

dehors de lui. Lorsque la cure est une pose de prothèse par voie antérieure

inguinale, une cause fréquente de récidive est la présence d'un sac de hernie

oblique externe non traité lors de la première intervention (55).

107

eeee---- Prothèse Prothèse Prothèse Prothèse versus raphie (tableau versus raphie (tableau versus raphie (tableau versus raphie (tableau 6666):):):):

Sept études contrôlées avaient comparé la technique de Lichtenstein à des

techniques de raphie (54) (56) (57) (58) (59) (60) (61), du type Shouldice (56) (57)

(60) (61), Bassini (58) ou Mc Vay (54). En terme de récidive, deux études ont montré

une différence significative à l’avantage de Lichtenstein :

- Friis (54) a comparé le Lichtenstein à deux techniques de raphie (Mc Vay

pour les hernies directes, mixte ou crurales et anuloraphie pour les hernies

indirectes) avec un recul de deux ans et un suivi de 95,8%. Le taux de récidive

tous types de hernies confondus est de 5% dans le groupe de Lichtenstein et

de 15% dans le groupe de Mac Vay et anuloraphie.

Le Lichtenstein comparé à l’anuloraphie dans le groupe des hernies indirectes

ne montre pas un taux de récidive significativement différent. Pour les hernies

directes mixtes ou crurales, le taux de récidive est de 8,6% pour le

Lichtenstein et de 26,4% pour le Mac Vay.

- L’étude de Danielsson (57) comparant le Lichtenstein au Shouldice, réalisée

par des chirurgiens en formation montre un taux de récidive à 1 an

significativement plus élevé après Shouldice (10,1% de récidive) qu’après

Lichtenstein (0%).

Dans une méta-analyse assez récente incluant 15 études randomisées (55),

regroupant 4004 patients et comparant les herniorraphies (Shouldice, Bassini) aux

techniques de réparations par voie ouverte avec prothèse (technique de Lichtenstein

le plus souvent), le taux de récidive était de 4,4% pour les herniorraphies, versus

1,4% pour les prothèses. Cependant, ces données doivent être modulées en raison

de la variabilité du recul et des critères d’évaluation des récidives dans les études

rapportées.

108

L’étude de Mc Gillieuddy (60) est la seule montrant un taux de récidive plus

important dans le groupe Lichtenstein (2%) comparé au Shouldice (0,5%). Le suivi

moyen était de 4 ans avec seulement 64,5 % de patients suivis.

Il n’y avait pas de différence en terme de complications opératoires.

En terme de douleurs post-opératoires, 2 études, celles de Kux et Prior (56) (58) ont

montré un gain significatif pour la technique de Lichtenstein. Dans une seule étude,

celle de Danielsson (57), apparaît une durée d’arrêt de travail significativement plus

courte dans le groupe Lichtenstein que dans le groupe raphie type Shouldice (18

jours versus 23 jours p< 0.05).

109

Arrêt de

travail

(jours)

-

21,5

(ns

)

18,6

25,0

(ns

)

22,0

- -

18,2

(p<

0,05

)

23,8

Complications

- Ns

Ns

ns

ns

ns

La technique

avec prothèse

est elle moins

douloureuse?

O

ui (

s)

- - - -

Oui

- - ns

Temps

opératoire

(min)

- - - - -

26,8

(ns

)

27,5

- -

60,0

(ns

)

62,0

Récidive

(%)

1,

0 (n

s)

0,0

(ns)

3,8

8,6

(ns)

26,4

- -

2,0

(p=

0,1)

0,5

0,0

(p=0

,001

)

10,1

Suivi moyen

(mois/patients

suivis (%))

30,0

-

24,0

95,

8

1,5

-

48,0

64,

5

12,0

96,

6

12,0

94,

3

Tableau

Tableau

Tableau

Tableau 66 66: Prothèse par voie inguinale versus raphie.

N

102

44

53

58

53

42

38

371

337

89

89

Technique

Lic

hten

stei

n

Lic

hten

stei

n (i

)

Anu

lora

phie

Lic

hten

stei

n(d)

Mac

Vay

(d)

Lic

hten

stei

n

Bas

sini

Lic

hten

stei

n

Sho

uldi

ce

Lic

hten

stei

n

Sho

uldi

ce

Auteur

Kux

Kux

Kux

Kux

[56

]

Friis [54

Friis [54

Friis [54

Friis [54]] ]]

Prior [58

Prior [58

Prior [58

Prior [58]] ]]

McGillieuddy

McGillieuddy

McGillieuddy

McGillieuddy

[60]

Danielsson

Danielsson

Danielsson

Danielsson

[57

[57

[57

[57]] ]]

(i)

: her

nie

indi

rect

e

(d)

: her

nie

dire

cte

Ns

: non

sig

nifi

cati

f

S :

sign

ific

atif

110

TTTTechnique de Stoppaechnique de Stoppaechnique de Stoppaechnique de Stoppa ::::

L’intervention de Stoppa est une technique rapide (30 à 40 min) qui utilise une

plaque plus grande, plus facile à étaler par la voie médiane permettant ainsi de

résoudre définitivement les problèmes du vieillissement cicatriciel et d’obtenir un

renforcement pariétal adéquat, ce qui est d’autant plus nécessaire en cas de

destruction du canal inguinal par chirurgie préalable (23).

C’est une technique fiable et éprouvée du traitement des hernies de l’aine les plus

aléatoires avec un surrisque infectieux minime, lié aux clivages larges, à condition

d’en réserver l’utilisation aux cas non urgents (62).

La prothèse de Tulle de Dacron utilisée se caractérise par sa souplesse, et sa bonne

tolérance. Son emploi élimine au moins les échecs en rapport avec les

caractéristiques physiques indésirables des autres prothèses : manque de souplesse

et mémoire des plis ou imperméabilité au granulome cicatriciel et non incorporation

(63).

Le taux d’hospitalisation et d’incapacité de travail était respectivement de 2,4 J et de

14,1 Jours (25).

L’intervention de Stoppa est une intervention bénigne et confortable comme le

prouvent ses suites post-opératoires.

La comparaison des résultats de cette intervention avec une raphie (de type Bassini)

dans une série personnelle publiée en 1989 donne respectivement et

successivement les taux de complication suivants : hématome 3% et 2%, hydrocèle

1,5% et 3,7%, sepsis 2,1% et 5,6%.

Parmi les complications des interventions par voie inguinale, l’atrophie testiculaire

est psychologiquement redoutable. On n’en a observé aucune après prothèse

postérieure, ce qui est un des mérites de l’abord haut et postérieur du cordon. De

même on n’a pas observé de névralgie chronique séquelle, autre complication

111

désagréable de l’abord antérieur, particulièrement après cure de hernie récidivée

(62) (63).

Dans deux autres séries personnelles, étudiées respectivement en 1981 et 1986, on

a observé des résultats à long terme satisfaisant: dans la première série (1981),

2108 opérés ont été contrôlés avec un recul de 1 à 12 ans, et il y a eu 1,1% de

récidives, dans la deuxième série (1986), sur 522 opérés contrôlés au bout de 1 à 5

ans, le taux de récidive était de 0,56% (62).

Cependant l’intervention de Stoppa se fait sous anesthésie générale ou anesthésie

rachidienne. Lorsqu’il existe des problèmes respiratoires, elle présente une

morbidité supplémentaire due à la voie d’abord plus large, aux décollements plus

importants.

Si l’on décide de fixer la plaque, il existe un risque de léser les éléments nerveux : le

nerf crural peut être pris dans un point (21).

Enfin, le coût est relativement élevé et présente une différence significative avec

l’intervention de Lichtenstein.

ffff---- C C C Coelioscopieoelioscopieoelioscopieoelioscopie ::::

La chirurgie laparoscopique a également pour objectif de réduire la douleur.

Une méta-analyse portant sur 14 essais randomisés a montré que la cure de hernie

par voie laparoscopique donnait moins de douleur et permettait une reprise

d’activité plus rapide que la herniorraphie traditionnelle. La différence par rapport

aux réparations prothétiques est minime (64) et peut être expliquée en partie par la

diminution de l’incision cutanée (laissant une petite cicatrice cutanéo-

aponévrotique) d’une part , et d’autre part, par le fait que la prothèse sous-

péritonéale utilisée en laparoscopie et qui est appliquée contre la paroi par la

pression intra-abdominale ne nécessite que peu ou pas de fixation, alors que la

prothèse superficielle mise en place par voie antérieure doit être fixée par des

112

sutures, qui peuvent traumatiser de minuscules terminaisons nerveuses, et peut

entraîner une irritation par contact des nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique.

En revanche, la laparoscopie expose à des complications rares, mais parfois graves.

Ainsi une évaluation pluricentrique des résultats de 13 équipes chirurgicales

françaises ayant porté sur 16 177 cas, a relevé cinq décès, trois plaies de gros

vaisseaux, sept plaies intestinales, 25 plaies urogénitales et 15 occlusions

intestinales (66). Une méta-analyse assez récente ayant inclus 34 essais randomisés

a montré que la durée opératoire était plus longue pour la laparoscopie, que les

blessures viscérales et vasculaires étaient plus fréquentes en laparoscopie (4,7 p.

mille) qu’en chirurgie ouverte et que la laparoscopie était supérieure en termes de

douleurs post-opératoires et retour à la vie active. Il n’y avait pas de différences

concernant les récidives, sauf si la laparoscopie était comparée à la raphie. La méta-

analyse la plus récente (67) a inclus 27 essais et a suggéré la supériorité de la

technique laparoscopique, mais la méthodologie de cette méta-analyse est très

critiquable.

La technique prothétique ouverte paraît supérieure car elle est moins coûteuse et

expose à des complications moins sévères. Dans une étude économique, le rapport

coût – utilité de la laparoscopie n’est intéressant qu’en cas d’utilisation de matériel à

usage multiple (68) mais cela soulève le problème de la traçabilité. Enfin, des

résultats à long terme d’un essai randomisé ont été publiés mais doivent être

interprétés avec circonspection car seule la moitié des patients a été revue avec un

recul de 48 mois (69) et plusieurs techniques ont été utilisées dans le bras

«chirurgie ouverte». Cet essai n’a montré aucune différence entre les deux voies

d’abord.

Quant aux taux de récidive, leurs prévalences restent à ce jour mal évaluées du fait

d’une part, du faible recul et à contrario de la courbe d’apprentissage. Dans les

premières séries publiées, elle est de moins de 1% après technique totalement

113

extra-péritonéale, de 0,8 à 3,5% après technique trans abdomino-prépéritonéale et

de 0,6 à 3,2% après technique totalement intra-péritonéale. Cependant, des

communications plus récentes rapportant des résultats réévalués avec des reculs

moins courts font état de taux de récidive atteignant 6% attribués à la taille

insuffisante des prothèses posées en début d’expérience (70) (23) (71) (72).

Pour résumer, les différences entre les deux voies d’abord sont donc en faveur de la

voie conventionnelle car la laparoscopie expose à des complications plus sévères et

semble plus coûteuse. On peut suggérer avec un bon niveau de preuves d’opter

pour la voie conventionnelle prothétique. Cependant, cette option peut être nuancée

si le chirurgien a une expérience suffisante en laparoscopie, car dans ce cas la

morbidité spécifique de la coelioscopie est alors réduite.

En conclusion, la mise en place de matériels prothétiques pour la cure chirurgicale

des hernies de l’aine est ainsi acceptée par la plupart des auteurs. De façon

générale, elle est indiquée:

- Dans les hernies bilatérales (Stoppa, coelioscopie)

- Les hernies volumineuses (Lichtenstein, Stoppa, coelioscopie)

- Les hernies récidivées (Stoppa, coelioscopie)

- Chez les patients âgés plus de 40 ans.

La position de la prothèse au sein de la paroi abdominale, ainsi que la voie d’abord,

reste l’objet de nombreuses discussions. L’appréciation et la comparaison des

résultats des techniques créent de nombreuses difficultés méthodologiques. Le

meilleur outil de comparaison est l’essai randomisé, mais ces essais sont souvent

mal conçus et réalisés de façon critiquable. Les méta-analyses, si elles ne tiennent

pas compte de la qualité méthodologique de chacun des essais étudiés, sont alors

un pis-aller contestable, et donc peu convaincant. Des études de qualité sont

114

indispensables ; elles sont encore trop peu nombreuses car exigeantes et difficiles à

réaliser (73).

Dans notre série, on a opté pour la technique de Lichtenstein car Il s’agit d’une

intervention plus simple, facile à réaliser et à enseigner (74) et qui a été bien

évaluée. Ce procédé est en concurrence directe avec les techniques de coelioscopie

qui ont un petit avantage, comme on l’a vu, en terme de douleurs post-opératoires

moindres et de reprise plus précoce des activités physiques. Les procédures

cœlioscopiques comportent un coût direct et des complications per-opératoires plus

élevés.

La cure de hernie selon Lichtenstein remplit ainsi, à notre avis, les critères de la

chirurgie mini invasive et mérite d’être adopté plus largement au Maroc, comme elle

l’est ailleurs.

115

116

La diversité des techniques de cure de hernies traduit l’imagination des

chirurgiens avec les moyens de l’époque, face à une pathologie si fréquente qu’elle

a été longtemps considérée comme banale.

On a pourtant appris combien les lésions sont polymorphes, d’où les classifications

nombreuses élaborées, pour des lésions effectivement différentes.

Plusieurs critères interviennent dans le choix de la technique qui doit être la plus

simple possible favorisant une reprise rapide d’activité par la diminution de la

douleur post-opératoire et garantissant un taux de récidive minimal.

Les procédés prothétiques dits « tension free » qui allient aux avantages de

l’absence de tension, ceux de l’anesthésie locale, semble constituer actuellement le

meilleur compromis et ce sont des méthodes qui ont donné satisfaction chez la

plupart des chirurgiens.

Notre étude qui a porté sur 52 patients porteurs de 57 hernies de l’aine sur 4 ans

(2004-2007) traités par prothèse, a été également concluante et satisfaisante.

Cependant, comme de nombreux paramètres ayant trait au patient et à son

environnement interviennent dans le choix du traitement chirurgical d’une hernie de

l’aine, il semble indispensable que le chirurgien connaisse plusieurs méthodes

thérapeutiques pour ainsi obtenir les meilleurs résultats possibles.

En effet, La cure par prothèse se fait en cas de hernies bilatérales, de hernies

volumineuses, de hernies récidivées et si le patient a plus de 40 ans.

La laparoscopie a suscité de grands espoirs, cependant sa supériorité n’est pas

démontrée, alors même que son coût serait élevé.

117

118

BIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIE

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125

126

RESUME

La chirurgie des hernies de l’aine est considérée comme étant une des

interventions les plus fréquemment pratiquées en chirurgie générale.

Les réparations prothétiques sont des techniques modernes utilisées dans un souci

d’efficacité pour traiter ce type de hernies.

Ces techniques ont beaucoup profité de l’avènement des matériaux prothétiques qui

constituent des moyens de renforcement pariétal inguino-abdominal efficaces et

bien tolérés et aussi du développement des voies d’abord coelio-chirurgicales.

Notre étude a porté sur 52 malades opérés par la technique de Lichtenstein au

service de chirurgie A du CHU Hassan II de Fès de 2004 à 2007.

Nos malades sont âgés de 20 à 82 ans, tous de sexe masculin, ayant tous des

hernies inguinales dont 9,5% étaient bilatérales et 10,5% de récidive deuxième main.

7,6% des patients étaient porteurs de tares.

Dans notre série, la morbidité est de 7,7%. Il s’agit essentiellement de complications

locales, sans aucune complication per-opératoires ou générale post-opératoire ou

de récidive.

Ces résultats confirment que les réparations herniaires sans tension sont peu

invasives, donnent peu de complications et peu de douleur permettant ainsi une

reprise rapide d’activité et sont suivies de peu de récidives.

127

SUMMARY

The surgical treatment of groin hernias is the most frequently practiced

procedure in general surgery.

The prosthetic techniques are modern ones used to realize the efficacity of the

treatment of this kind of henias.

These procedures profited from the advent of prosthetic materials which constitute

efficient and well tolarated ways of parietal inguino-abdominal reinforcement and

also from the development of coelio-surgical approachs.

Our study concerned 52 patients operated by the Lichtenstein technique in the

department of surgery in the Hassan II Hospital of Fez from 2004 to 2007.

Our patients is aged from 20 to 82 years, all males. They all have inguinal hernias

which 9,5% are bilaterals and 10,5% reccurence second hand. 7,6% of the patients

were carrier of defects.

The morbidity is 7,7%, principally local complications. We had noticed neither per-

operative neither general post-operative complications neither reccurences.

These results confirm that tension-free procedures are minimally invasive, induce

few benign post-operative complications and low pain, allow early return to normal

activity, and are followed by few reccurences.

128

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