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La décolonisation … Et après ? Agora 2008 Athénée Léon Lepage

La décolonisation … Et après

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La décolonisation …

Et après ?

Agora 2008

Athénée Léon Lepage

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« L’utopie est la réalité de demain », V. Hugo Au cours du premier trimestre, les élèves de 5ème et de 6ème de l’Athénée Léon Lepage ont pu, à travers plusieurs cours, se pencher sur la problématique de l’esclavage et du colonialisme, principalement en Afrique subsaharienne, et constater que le racisme et la violence sont inhérents au fait colonial. Et la réflexion s’est prolongée au second semestre, abordant cette fois la décolonisation et ses conséquences. Après les horreurs de la deuxième guerre mondiale, la prise de conscience politique des Africains se développe et leur permet d’obtenir l’indépendance. Croire qu’il s’agit d’un « cadeau » généreusement offert par les puissances coloniales serait occulter les luttes sociales, les victoires démocratiques et les utopies qui sont nées des peuples africains eux-mêmes, comme en atteste le très beau roman d’Ousmane Sembène, Les bouts de bois de Dieu. Ces utopies ont cependant rapidement été étouffées et l’Afrique connaît aujourd’hui les séquelles de la décolonisation ou d’une décolonisation ratée. En effet, l’exploitation et la violence continuent : guerres, enfants soldats, pillage des ressources, et plus particulièrement des minerais, mais aussi délocalisations d’entreprises occidentales (avec le chômage qu’elles impliquent), exploitation de main-d’œuvre bon marché, migrations, destruction de l’environnement, etc. Il faut, néanmoins, refuser une logique manichéenne qui opposerait, sur « l’axe du Bien et du Mal », Noirs et Blancs, Tiers-monde et Occident. On constate, en effet, que le pouvoir est (a toujours été ?) davantage aux mains d’une oligarchie qui tire les ficelles de l’économie mondiale que dans celles des politiques. Ainsi, plutôt que d’aborder le problème, comme on le fait trop souvent, selon le rapport Nord/Sud, ne conviendrait-il pas plutôt d’envisager un rapport exploitants/exploités ? Depuis le milieu du 19ème siècle, en effet, époque du capitalisme sauvage, qui doit, en grande partie sa réussite à l’exploitation d’une classe ouvrière misérable, c’est la concurrence acharnée qui est la loi. Elle permet aux forts d’écraser les faibles et de les réduire en servitude. L’aventure coloniale a été le prolongement de cette ligne de conduite. Et, aujourd’hui, le néo-colonialisme, fruit d’une certaine mondialisation, l’est encore. Les grandes compagnies de traite des Noirs aux 17ème et 18ème siècles, les grandes compagnies concessionnaires d’exploitation du caoutchouc à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, les grandes multinationales d’aujourd’hui qui continuent impunément à étrangler les pays dits en voie de développement (mais qu’elles empêchent de se développer) ne s’inscrivent-elles pas dans une démarche identique ? Quel est, au plus profond de l’homme, ce ressort qui le pousse à inverser un ordre de valeurs qu’on espérait universel et qui le mène à faire passer le profit avant le respect de l’autre ? Que peuvent les pauvres lois des hommes de bonne volonté (quelle que soit la couleur de leur peau), qui tentent de limiter l’anarchie des marchés, contre le rouleau compresseur de cyniques hommes de profit (quelle que soit la couleur de leur peau) qui utilisent les troubles permanents qui rongent l’Afrique pour la piller encore davantage ?

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Comme l’a dit quelqu’un, il n’existe ni peuple élu ni peuple maudit ! L’Occident a entrepris depuis peu un processus d’autocritique qui n’est pas sans courage, puisqu’il accepte, enfin, de reconnaître les faits infâmes liés à l’esclavage et au colonialisme. Mais, la repentance et les demandes de pardon ne servent que trop souvent à soulager la mauvaise conscience. L’incantation ne suffit pas, et encore moins si elle contribue à fermer mieux les yeux et à occulter les scandales du présent. La disparition des idéologies, la propagation de la « pensée unique », l’abêtissement médiatique risquent de conduire les jeunes à une perte des valeurs. La connaissance constitue, dans ces conditions, un cadre de référence plus essentiel que jamais. Mais, comme le recommandait, dans une Carte blanche du Soir, en janvier 2006, un collectif d’historiens, luttons contre la « pensée magique » qui espère transformer miraculeusement les jeunes en citoyens tolérants et antiracistes grâce à des commémorations. Nul n’oserait nier la légitimité et l’utilité d’une célébration, mais, il faut qu’elle serve à s’interroger, qu’elle produise du sens, qu’elle privilégie des leçons universelles plutôt que communautaires, et qu’elle soit ancrée dans un savoir et une réflexion qui dépassent l’émotion née du choc des horreurs. C’est ce que nous avons essayé de faire, tous ensemble, professeurs et élèves, au cours de cette année encore. Mais, nous avons aussi, et surtout, voulu rappeler que les citoyens peuvent beaucoup, beaucoup plus qu’ils ne le pensent, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs… Et que la volonté et la force de l’engagement peuvent changer le monde. Jacqueline Van de Perre

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DU TABLEAU NOIR A L’ECRAN : LE CINE-CLUB AU SERVICE DE L’AGORA Depuis la rentrée 2007, les élèves de 5ème et 6ème ont pu voir, une fois par mois, des films préparatoires aux deux agoras de cette année : Le colonialisme La décolonisation… Et après ? Octobre : Mission, Roland Joffé (USA, Angleterre, 1986) En 1767, au Paraguay, les jésuites ont implanté des missions pour répandre leur foi parmi les Indiens et les protéger des colons espagnols et portugais. Novembre : Amistad, Steven Spielberg (USA, 1997) En 1839, l’Amistad, un navire espagnol, transporte des esclaves africains. Une cinquantaine de prisonniers réussissent à se libérer et passent leurs bourreaux par les armes. Cinqué, leur leader, oblige le capitaine à les ramener vers l’Afrique. Mais, celui-ci, profitant de son ignorance, met le cap sur l’Amérique. Jetés en prison, les mutins vont être défendus par de fervents abolitionnistes. Décembre : La couleur du sacrifice, Mourad Boucif (Belgique, 2006) Ce film donne la parole à ces hommes venus « d’ailleurs », pour la plupart enrôlés de force en 1939, et qui ont joué un rôle crucial durant la 2ème guerre mondiale. Envoyés en première ligne, sauf lors des défilés dans les villes conquises, leur action a souvent été occultée. Mourad Boucif, le réalisateur du film, nous a fait le grand plaisir d’être parmi nous lors de la projection et de discuter avec nos élèves. Qu’il en soit encore chaleureusement remercié. Janvier : Lumumba, Raoul Peck (Belgique, 2000) Ce film retrace la courte carrière du charismatique dirigeant du Mouvement National Congolais au début des années 60, Patrice Lumumba. Dès le lendemain de l’indépendance, le rêve s’écroule et les luttes fratricides prennent le pas sur la domination coloniale. Février : Mobutu, roi du Zaïre, Thierry Michel (Belgique, 1999) Archives télévisuelles et interviews constituent le portrait de Joseph-Désiré Mobutu, de 1965 à 1997, depuis ses débuts de journaliste jusqu’à son déclin et sa mort politique et physique, en passant par son coup d’Etat et son maintien au pouvoir par la force. En filigrane, le destin d’un pays qui, traversant colonisation, démocratie avortée, dictature et marasme économique, suit et subit ce petit gradé, « Père » d’une « Nation » terrorisée, qui laisse le pays exsangue dans la corruption. Mars : Blood diamond, Ed. Zwick (USA, 2006) Un film qui permet de prendre conscience de la réalité des pays africains (Sierra Leone) dévastés par la guerre civile, de la situation des enfants soldats et des dérives liées à l’exploitation des matières premières en Afrique. J. Libon, J. Moens, C. Nys, J. Van de Perre

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LA DECOLONISATION ET L’EMERGENCE DU TIERS MONDE : 1945-1975

Panneaux réalisés dans le cadre du cours d’histoire

Cinq panneaux ont été réalisés par certains élèves volontaires de rhétorique dans le but de montrer l’évolution historique et donc de planter le décor du sujet de cette Agora consacrée à la décolonisation et à ses conséquences en Afrique.

Comme il est impossible d’isoler la décolonisation africaine, il nous a semblé utile de présenter sur le premier panneau la décolonisation comme phénomène global. En effet et pour faire simple, ce mouvement aux causes multiples (affaiblissement des Européens, montée des mouvements nationalistes, création de l’ONU, Guerre froide, etc.) débute après la Seconde Guerre mondiale en Asie et se poursuit dans les années 50 et 60 en Afrique. En outre, comme le montre la suite de notre travail, les indépendances africaines sont inspirées par les indépendances asiatiques.

Le deuxième panneau est consacré spécifiquement à la décolonisation en Afrique Noire, même si certains événements concernant l’Afrique du Nord sont également évoqués par souci de cohérence. Sur ce vaste continent, les colonies anglophones sont les premières à réclamer leur indépendance. Dans ce contexte, cette indépendance en particulier ayant eu un retentissement important dans toute l’Afrique, nous nous sommes attardés au cas du Ghana (Gold Coast) et à l’action de son leader historique Nkrumah. Nous traitons ensuite de l’Afrique française qui décolonise un peu plus tard et de façon relativement lisse, la métropole étant engagée dans la Guerre d’Algérie.

Le troisième panneau traite du Congo belge, de son indépendance, du régime de Mobutu, de la chute de ce dernier et de ses conséquences. Présenter à la loupe cette partie de l’histoire de l’Afrique nous a paru intéressant à de nombreux égards. En réalité, le Congo/Zaïre constitue une excellente illustration de décolonisation difficile, prélude à l’établissement d’un régime dictatorial (et puis d’un autre, peut-être plus chaotique) en grande partie responsable de la situation de sous-développement de l’entité territoriale dont il est supposé avoir la charge, étant donné la prépondérance des intérêts particuliers sur les intérêts collectifs.

Le quatrième panneau est consacré à l’émergence et à l’affirmation politique du Tiers Monde. En effet, les pays qui le constituent, issus de la décolonisation, s’associent très rapidement (dès la fin des années 40) sur base de revendications communes et se rencontrent lors de grandes conférences médiatiques (Bandung, 1955). Ils condamnent le (néo-) colonialisme politique et économique, revendiquent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à étudier leur propre langue et leur propre culture. Ils se montrent soucieux (du moins certains) de se démarquer des blocs capitaliste et soviétique dans le but de trouver une troisième voie de nature pacifique (non-alignement). Ils tenteront pendant une vingtaine d’années de présenter un front uni, mais les divergences internes (il est difficile alors de ne pas « s’aligner » à l’un des deux blocs) finiront par prendre le dessus.

Enfin, le cinquième et dernier panneau, assez technique, concerne le sous-développement. Très tôt, les pays du Tiers Monde réalisent qu’ils sont menacés par ce problème et revendiquent leur droit au développement, notamment via l’ONU. Nous tentons d’analyser et de présenter de manière claire et comme ils ont été définis dès les années 60, les critères du sous-développement, les facteurs internes et externes de celui-ci, ainsi que les voies diverses choisies par les différents pays pour en sortir. Nous arrêtons notre étude dans le courant des années 70 (le relais est assuré par les panneaux de Mme Nys, professeur de Géographie), sur un constat d’échec : à ce moment, l’avenir ne s’annonce pas des plus heureux dans ce contexte de crise économique globale naissante. Les pays du sud sont mal intégrés dans le commerce international, leur dette augmente, leurs régimes politiques ne sont

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pas souvent démocratiques, ils connaissent une véritable explosion démographique et ne disposent pas des moyens nécessaires pour moderniser leurs infrastructures dans de très nombreux domaines (économie, enseignement, sanitaire, etc.).

La décolonisation comme phénomène global

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Conférence de Bandung, 1955

. J. Libon (professeur d’histoire)

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La décolonisation … Et après ? COURS DE GEOGRAPHIE Dans le cadre du cours de géographie, Mariam Ahariz (5SH), Anissa El Aachouche (5SH), Mariam Oussous (5SH), Fatbardha Uka (5SH) et Sufyane Bakkioui (5SB) ont travaillé à la construction d’une carte de synthèse à partir de l’observation des trois cartes suivantes : la décolonisation dans le monde depuis 1945, la répartition spatiale de la population mondiale et celle des richesses. Ils se sont posé la question de savoir si un ou des liens peuvent être faits entre ces trois cartes.

La pauvreté des pays du Sud peut-elle être expliquée par le fait que ces pays ont été

colonisés ?

Cas de l’Afrique

Source : "Atlas des relations internationales", P. BONIFACE, Ed. Hatier, 1997

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La répartition de la population mondiale

Source : Nathan/Her, 2.000, Histoire-Géographie 6° La répartition des richesses dans le Monde

Source : "Atlas du Monde Diplomatique", Hors série, 2003

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A l’aide d’un schéma fléché, des liens causals ont pu être établis aux niveaux

économique, démographique et politique pour les pays de l’Afrique sub-saharienne

Mais, ces liens causals ne peuvent en aucun cas occulter la part de responsabilité des gouvernements et les élites locales des pays d’Afrique sub-saharienne.

Au niveau économique : Pendant la période coloniale, les principales activités économiques des pays colonisés étaient tournées vers l’exportation en direction du pays colonisateur qu’il s’agisse des exploitations minières ou des exploitations agricoles (café, coton, thé, etc.). Après la période coloniale, faute d’activités économiques diversifiées, la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne sont restés mono ou bi- exportateurs de matières premières (minières et/ou agricoles, alors même que leurs populations étaient victimes de sous-alimentation voire de famines).

Source : Atlas du Monde Diplomatique, Manière de voir, janvier 2003

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Malheureusement, depuis les années 80, les prix des matières premières ont diminué alors que ceux des produits finis vendus par les pays industrialisés ont augmenté. Victimes de la détérioration des termes de l’échange mais aussi de l’imposition de droits de douane élevés sur les produits finis importés en Europe ainsi que de la corruption et du népotisme de la part de leurs propres dirigeants, les pays d’Afrique sub-saharienne ont plongé dans la pauvreté.

Source : Atlas du Monde Diplomatique, Manière de voir, janvier 2003

Au niveau démographique : Pendant la période coloniale, des grandes campagnes de vaccination ont été lancées dans le but de réduire de façon très significative le taux de mortalité infantile et donc du même coup le taux de mortalité. Malheureusement, le taux de natalité n’a pas diminué aussi rapidement. Aujourd’hui encore, faute d’un système de sécurité sociale suffisant pour permettre aux parents de ne plus dépendre de leurs enfants en cas d’accident, de maladie ou de vieillesse, la taille des familles en Afrique sub-saharienne reste plus importante que celle des pays industrialisés. La population africaine augmente entraînant une augmentation des besoins économiques à satisfaire → pauvreté

Source : « Nourrir les Hommes », Ed. Nathan, 2.000

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Au niveau politique : Avant la période coloniale, l’Afrique sub-saharienne a été dévastée par la chasse aux esclaves. L’historien Elikia M’Bokolo rappelle que, sur dix siècles, par toutes les issues possibles (la mer Rouge, l’océan Indien, et surtout l’Atlantique) le continent noir a été saigné de son capital humain : quatre millions d’esclaves exportés par la mer Rouge, quatre millions par les ports swahilis de l’océan Indien, neuf millions par les caravanes transsahariennes et surtout de onze à vingt millions à travers l’océan Atlantique. (…) C’est une Afrique affaiblie, déstructurée, qui, au 19ème siècle, fait face à la colonisation européenne. Source : Colette BRAECKMAN, Le Soir du 28 août 2001 Pendant la période coloniale, les pays colonisateurs se sont partagé l’Afrique et ont imposé les frontières des Etats sans prendre en compte les populations autochtones. C’est ainsi qu’une même ethnie s’est retrouvée éclatée sur plusieurs Etats et qu’un même Etat s’est vu rassembler plusieurs ethnies.

Source : Le Point, numéro 927, 25 juin 1999

Après la période coloniale, pour éviter les guerres, les pays africains décident de ne pas remettre en cause les frontières coloniales. De plus, pour éviter les conflits internes, les pays africains décident de conserver la langue européenne du colonisateur comme langue officielle, obligeant ainsi les habitants à apprendre une deuxième langue s’ils veulent devenir citoyens actifs dans leur pays. Malheureusement, ni les guerres ni les conflits internes graves (génocides) n’ont pu être évités → pauvreté Conclusion : des liens économiques, démographiques et politiques ont été établis entre la pauvreté des pays d’Afrique sub-saharienne et le fait que ces pays ont été colonisés. C. Nys (professeur de géographie)

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LE JOURNAL D’UN COLONISE Avec les élèves de 5LM, 5LS, 5L Faire participer ses élèves à un concours d’écriture, voilà le rêve de n’importe quel professeur de français. Gagner un concours d’écriture, voilà le rêve de n’importe quel élève qui aime écrire. Encore faut-il qu’un concours pointe le bout de son nez… C’est alors que nous recevons les talons de participation pour la rédaction d’un journal intime. En pleine préparation pour notre agora du premier semestre sur la colonisation, ce sujet nous semble alors un peu « fade » ou en tout cas inapproprié. Peut-être fallait-il juste un peu d’imagination pour en faire un projet idéal… Les élèves de 5LM, 5LS, 5L se sont ainsi lancés dans l’écriture d’un journal intime un peu particulier, celui d’un colonisé. Peu de consignes finalement mais une fondamentale : être crédible. Peu importe le pays colonisé choisi, peu importe l’époque, du moment que nos élèves restaient cohérents. Première étape donc, les recherches ! Et des informations, ils venaient d’en boire par dizaines : cours sur la colonisation, ciné-club, lectures du cours de français, rencontres lors de l’agora de novembre… C’est ainsi que sont nés ces petits feuillets que vous voyez pendre un peu partout aux panneaux de l’agora. Une question vous brûle la langue… Certains ont-ils gagné ce fameux concours ? Suspens… Le jury se réunit au mois de mai… J. Moens (professeur de français) et les élèves de 5LM, 5LS, 5L

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LES BOUTS DE BOIS DE DIEU

Avec des élèves de 6 E, 6L, 6LM, 6LS, 6SA, 6SB, 6SH Ousmane Sembène est né en 1923 au Sénégal. Après avoir été pêcheur, comme son père, il devient ouvrier mécanicien. Pendant la 2ème guerre mondiale, il s’engage dans l’armée française et est fait prisonnier à Baden-Baden. Il rentre au Sénégal au moment de la grève des cheminots du Dakar-Niger en 1947. A la fois syndicaliste, écrivain et cinéaste, il est un des pionniers de la FEPACI (Fédération panafricaine des cinéastes), créée en 1970. Il est l’auteur de plusieurs romans : Le docker noir (1956), O pays, mon beau peuple (1957), Les bouts de bois de Dieu (1960), Le mandat (1964), Xala (1973), etc. Les bouts de bois de Dieu (1960) Ce roman n’est pas simplement l’histoire d’une grève (celle des cheminots de la ligne Dakar-Niger en 1947-1948). C’est aussi celle d’une prise de conscience dans les colonies après la 2ème guerre mondiale. Si les cheminots commencent, en effet, par réclamer des augmentations de salaire, très rapidement, ils en viennent aussi à évoquer l’absence de démocratie et de droits, et à exiger un changement de l’ordre social. Le roman dénonce le système colonial, fait de corruption, d’arbitraire, de racisme et de répression meurtrière. Il nous montre le début du processus de transformation de l’Afrique et nous rappelle que la décolonisation ne fut pas un cadeau généreusement offert par les puissances coloniales mais le fruit d’une lutte menée par les Africains eux-mêmes. Le rôle des femmes y est particulièrement mis en évidence. Ménagères, un peu indifférentes au début, soucieuses, ensuite, de trouver des stratagèmes pour nourrir leur famille, elles s’intéressent progressivement à la vie politique et économique. Dynamiques et tenaces, elles finiront par oser prendre la parole en public et iront jusqu’à organiser cette épique marche des femmes jusqu’à Dakar. Ainsi, leurs acquis vont bien au-delà de ceux de la grève : elles se libèrent, les rapports changent au sein du couple, elles s’impliquent dans la vie sociale et politique. Et la petite Ad’jibid’ji, qui a l’habitude de se faufiler dans les assemblées pour entendre les discours, qui est curieuse de tout, veut tout comprendre, est le meilleur symbole de cet espoir qui commence à habiter l’Afrique à la fin des années 40, à la veille de la décolonisation.

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Les personnages : Bakayoko : militant syndical, délégué des « roulants ». C’est un héros un peu épique et mythique. Il possède une grande force morale qu’il insuffle à tous les jeunes grévistes. Il est omniprésent, tout le monde fait référence à lui. Il garde son sang-froid et n’a pas peur d’affronter ses contradicteurs. Beaucoup de femmes sont séduites par sa nonchalance. Sa rigueur morale le fait paraître parfois inhumain et dur. Il ne se laisse pas aller aux sentiments. A la fin du roman, il aura à cœur d’aider Assitan, sa femme, à sortir de sa condition d’épouse soumise. Ad’jibid’ji : fille adoptive de Bakayoko. Elle tient souvent compagnie à sa grand-mère Niakoro. Elle se faufile régulièrement entre les adultes dans les assemblées pour entendre les discours. Elle est curieuse de tout, veut tout comprendre. Elle est le symbole de cet espoir qui commence à habiter l’Afrique à la fin des années 40, à la veille du processus de décolonisation. N’Deye Touti : elle a fréquenté l’Ecole Normale avant la grève. Elle se sait jolie et se montre parfois un peu hautaine avec les autres. Elle rêve d’une vie différente des autres femmes, semblable à celle des Blancs. Elle refuse la polygamie et les traditions qui enferment. Même si elle s’engage peu dans la grève, elle est honnête et ne trahira jamais les siens. Quand elle se sentira humiliée par les paroles déplacées du commissaire blanc (chargé de veiller sur les mœurs dans la colonie !), elle rejoindra les autres femmes. Assitan : comme le veut la tradition, après la mort de son mari, tué lors de la grève de 1938, elle a accepté, par soumission, d’épouser le frère de ce dernier, Bakayoko. Elle est timide et passive. Ce n’est qu’à la fin du roman, qu’aidée par son mari et soutenue par sa fille Ad’jibid’ji, elle osera progressivement voir autrement son rôle dans le couple et dans la société. Ramatoulaye : est la tante de N’Deye Touti. C’est, au début, une femme calme et effacée, mais elle devient progressivement une révoltée sociale. Dans sa quête de crédits et de nourriture pour sa famille, elle est éconduite par Hadramé le Maure qui lui refuse des sacs de riz, et par son frère égoïste El Hadji Mabigué dont, pour nourrir le clan, elle égorge le bélier Vendredi (venu rafler les maigres provisions et casser les ustensiles de cuisine) dans un combat épique. Maïmouna l’aveugle : femme majestueuse à la belle voix. Elle est mère de bébés jumeaux dont un des deux sera tué lors d’affrontements entre les grévistes et les forces de l’ordre. Elle devient l’amie de Penda. Elle chante souvent une vieille complainte : La légende de Goumba : « Pendant des soleils et des soleils, Le combat dura. Goumba, sans haine, transperçait ses ennemis. Il était tout de sang couvert. Mais, heureux celui qui combat sans haine. »

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Penda : femme stérile, elle a fini par rejeter le mariage et est devenue une « femme de mauvaise vie ». Son mode de vie libre et indépendant la rend suspecte aux yeux de certaines femmes dédaigneuses, comme la grosse Awa, épouse du contremaître. Mais, au moment de la grève, c’est Penda qui prendra la tête des femmes de Thiès. En vraie militante, elle gérera la distribution des vivres, organisera la marche sur Dakar. Elle osera prendre la parole dans les assemblées. Mais, elle paiera son engagement de sa vie, tuée par les soldats qui tentent de bloquer la marche des femmes aux portes de Dakar. Diara : contrôleur sur le Dakar-Niger, il a voté la grève et reçu la petite allocation des grévistes. Mais, peu après, non seulement il reprend le travail, mais il expulse du train les femmes des grévistes. Devant une telle trahison, les autres décident de le juger. Pris de pitié devant l’humiliation que subit Diara, le sage Fa Keïta prend sa défense et plaide la clémence. Diara sera gracié. Mais, immédiatement après, il va se plaindre auprès des autorités locales, ce qui déclenche une perquisition brutale chez Bakayoko (absent) qui entraînera la mort de la vieille Niakoro et l’arrestation de Fa Keïta. Les Blancs et les autorités religieuses : les Blancs ne sont pas présentés de manière manichéenne par Sembène Ousmane. Certains (comme le jeune Pierrot, ou Leblanc) éprouvent même de la sympathie pour les Noirs. Cependant, beaucoup se montrent racistes, parfois paternalistes ou hypocrites, mais quasi toujours méprisants. Le pouvoir colonial peut compter sur l’appui du pouvoir religieux, en la personne, notamment, du pontife musulman, le Sérigné N’Dakarou. Celui-ci met les grévistes en garde contre les influences étrangères, les poussant à reprendre le travail, après avoir fait l’éloge du gouverneur.

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Peu après la lecture de ce roman, dans le cadre du cours de littérature du 20ème siècle, nous nous sommes intéressés aux innovations picturales du début de ce siècle. Des élèves ont fait des recherches, entre autres sur le cubisme. Ceci nous a donné l’envie de rendre hommage à Ousmane Sembène et à tous ces hommes et ces femmes qui ont œuvré et oeuvrent encore au progrès du monde. Nous avons donc créé une œuvre engagée « à la manière de » Guernica de Picasso, tout en essayant de souligner l’apport de l’ « art nègre » au cubisme. Bien sûr, on ne s’improvise pas Picasso ! Et tous ont vite compris que l’art cubiste n’est pas un art facile… Heureusement, des photos de magnifiques masques africains ont été une grande source d’inspiration. Ils nous ont rappelé qu’en musique, comme dans les arts plastiques, l’Afrique nous a apporté énormément, et qu’elle a encore beaucoup à nous apprendre. Cette œuvre a été réalisée par Marwa Aïssia, Myriam Al Bouhali, Morad Benlachhab, Sumeyra Bombay Wala, Noura Chahboun, Farida Chenouili, Ilyas El Hachioui, Patrick Kazadi, Ismaël Kichaout, Alain Nkulu, Abdesslam Sarroukh, Ouafaâ Tahmaoui, Mounia Tazi, Hayet Tmeiti. Merci aussi à Chadia Aamran, Karima Ahajjam et Warda Tanouti. Le cubisme est né au début du 20ème siècle, influencé par Cézanne et par l’ « art nègre » que l’on découvre à l’occasion de la colonisation. Les superbes masques africains aux traits stylisés vont, en effet, fortement inspirer les peintres cubistes. Le cubisme tend à une représentation géométrique des volumes. Le peintre « déconstruit » l’objet. Il représente ce qu’il sait et non ce qu’il voit. Ainsi, tout sera visible en même temps, un même visage sera montré à la fois de face et de profil, ou comme vu dans un miroir brisé. On refuse l’illusion de la profondeur, on ne respecte plus les proportions anatomiques. Braque, Juan Gris, le couple Delaunay, et surtout Picasso en sont les principaux représentants. En 1937, Picasso utilisera son art pour dénoncer l’horreur du massacre de la ville basque de Guernica par l’aviation allemande au service des franquistes, pendant la guerre civile espagnole. Ce tableau est devenu l’une des œuvres majeures du 20ème siècle. J. Van de Perre (professeur de français) et les élèves de 6 E, 6L, 6LM, 6LS, 6SA, 6SB, 6SH

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L’AFRIQUE DU SUD ET NELSON MANDELA Faire un travail dans le cadre du cours d’anglais sur le sujet de l’Agora avec les élèves de 6ème langues me semblait tout indiqué. Dans le cadre de la décolonisation, nous avions envie de nous intéresser à l’Afrique du Sud, un pays qui n’est devenu une démocratie que bien longtemps après la décolonisation, grâce à l’intervention d’un grand homme, Nelson Mandela. Après avoir examiné en classe l’histoire du pays et la biographie de N. Mandela, par le biais de présentations orales, de synthèses ou de compréhensions à la lecture, nous avons commencé à visionner le film “Amandla” qui traite de l’importance du rôle qu’a joué la musique dans la lutte contre l’Apartheid. Nous avons écouté des extraits des discours de Nelson Mandela lors de son procès en 1964 et peu après sa victoire aux élections de 1994. Nous avons discuté et négocié pour arriver à un accord sur la présentation du panneau d’exposition bilingue français-anglais que les élèves présenteraient en français ou en anglais. Marie Galluccio (professeur d’anglais)

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Exploitation des minerais de cuivre

Pays minier par excellence, la RDC est le siège de nombreuses exploitations de métaux les plus variés répartis dans une multitude de mines et de carrières. Avoir choisi les minerais de cuivre parmi la grande diversité des minerais exploités en RDC, repose sur le fait que le cuivre a une longue histoire dans ce pays. Celle-ci permet d’illustrer les enjeux économiques et leurs conséquences sociales avant, pendant la colonisation ainsi qu’après la décolonisation. Une région qui possède des gisements de cuivre détient une véritable richesse et fait l’objet d’importantes convoitises et de tractations. Malachite et croisette

La région phare de l’exploitation des minerais de

cuivre est le Katanga, dénomination qui trouve son origine dans le nom du chef des mines qui vivait dans cette région avant l’arrivée des Européens. Le symbole par excellence du Katanga est donc le cuivre. Sa représentation la plus ancienne est la croisette de ce métal que les habitants utilisaient comme monnaie depuis le 10ème siècle.

Après l’exploitation artisanale des mines par les « mangeurs de cuivre » jusqu’à la fin du 19ème et l’exploration de la région par les Européens, l’exploitation industrielle s’est mise en place, s’est développée et a essayé de se maintenir au travers des multiples conflits; au prix d’un lourd tribu social, elle a permis le développement économique de la région , l’enrichissement de sociétés et d’individus. Ch. Vanbraband (professeur de chimie)

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Ici

Téléphone déroulable Lecteur de DVD ultra-plat Playstation3

Comment cela marche t’il ? Tous ces appareils, au fonctionnement électronique, contiennent en petite quantité un métal précieux : le tantale . (Ta)

Métal Tantale : qui suis-je ?

Le panneau I étudie 1) et 2) les propriétés chimiques et physiques du tantale et du niobium : pourquoi les recherche t’on ?

Là-bas 3) Le minerai de coltan : qu’est ce que c’est ?

Le coltan est un diminutif donné à un minerai: la colombo-tantalite. On explique ce qu’est le coltan ; ce qu’il contient .

Comment se présentent les sites miniers ? →

Panneau IExploitation du coltan au Kivu (en RDC)

Questionnement pluridisciplinaire : Enjeux ? L’Homme et le Monde ? 1) Le Kivu ( en République Démocratique du Congo)

2) Etymologie : qui est Tantale ? 3) Un peu d’histoire des sciences 4) Vocabulaire : qu’est ce qu’un minerai ? 5) Géologie et géographie économique : Régions d’exploitation du coltan

L’offre existant dans le Monde pour le minerai de coltan. Comment le coltan en provenance du Kivu s’inscrit il dans cette production mondiale ? Pourquoi parle t’on de « production artisanale » ? 6) Dommages écologiques en RDC provoqués par l’ exploitation artisanale de coltan

Le Lac Kivu

Carte situant le Kivu et les mines de coltan.

4) Procédés de traitement du coltan pour en extraire du Ta : Moyens et enjeux. 4- 1°) Sur le lieu des mines 4-2°) Dans les usines de retraitement Produits obtenus : poudre de tantale pure, lingots de tantale, fils ou feuilles minces.

Exploitation du coltan au Kivu (RDC) Panneau II Questionnement pluridisciplinaire : Enjeux ? L’Homme et le Monde ? Economie : ! En raison du contexte géopolitique mondial analysé plus loin, les chiffres sont indicatifs de tendances.

1) Historique de la production de Ta

2) Situation des usines de traitement

3) Filières du coltan aux usines de raffinage Comment, malgré un embargo, du coltan provenant du Kivu peut il se retrouver mêlé au coltan licite?

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5) Les condensateurs au Ta 68% du Ta aboutit dans de petits condensateurs.

5- 1°) Qu’est ce qu’un condensateur ? 5- 2°) Le condensateur au Ta Explications de ce qui fait ses qualités technologiques.

Pourquoi la miniaturisation du secteur électronique est elle extrêmement demandeuse de ces petits condensateurs ultra -performants ?

Questionnement pluridisciplinaire : Enjeux ? L’Homme et le Monde ?

Economie et technologies:

! En raison du contexte géopolitique mondial analysé plus loin, et de la proximité temporelle des événements évoqués, les chiffres sont indicatifs de tendances. 1) Fabricants de condensateurs au Ta

2) Autres utilisations du Ta :

-Alliages pour filaments incandescents ( tubes à vide, appareils radiographiques) -Alliages pour matériaux très durs de découpe ( chirurgie, dentisterie) -Acier allié au tantale (carbures) ou avec du nickel pour pièces d’avions, les ailettes des turbines motrices des jets, fusées, satellites, réacteurs et échangeurs de chaleur dans les centrales électriques, turbines à gaz (car métal réfractaire à très haute température de fusion et très malléable , on peut en faire des feuilles minces pour des tuyauteries industrielles chimiques) -Fil et plastique de chirurgie, pacemakers, vis, agrafes, implants dentaires, prothèses médicales ( le tantale reste inerte dans le corps humain ) -Oxyde de tantale pour lentilles (augmente l’indice de réfraction et diminue l’aberration chromatique) - Horlogerie -Fours pour températures élevées , creusets non corrodables en milieu acide chaud comme avec de l’acide sulfurique en chimie etc… - Matériel stratégique militaire (téléguidage, automatismes, télécommunications etc…) 3) La demande mondiale en tantale

condensateur au Ta (àg) et condensateur classique

Exploitation du coltan au Kivu (RDC) Panneau III

6) Produits finis contenant des condensateurs au Ta : Que sont les NTIC? 6-3°) -Utilisés pour augmenter le facteur de puissance de moteurs 6-4°) -Appareils photos, caméras numériques 6-5°) - Consoles de jeux Importance du marché

6-2°) -Filtres de fréquences, redresseurs

6-1°) Electronique

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Exploitation du coltan au Kivu (RDC)

2) Analyse économique de la filière du coltan provenant du Kivu

2- 1°) Historique de l’exploitation minière au Kivu

1) Contexte historique et géopolitique au Kivu

2- 2°) Diagramme du cours du coltan ( non officiel)

2- 3°) Répartition des bénéfices du coltan au Kivu

Panneau IV Questionnement pluridisciplinaire : Enjeux ? L’Homme et le Monde ?

1) Dommages humains causés par l’exploitation actuelle du coltan au Kivu → enrichissement de chefs militaires et de civils étrangers au Kivu et mise en place de réseaux illégaux → rançonnage (parfois violent) des transporteurs de coltan par des groupes armés (indépendants) non contrôlés →bouleversement de l’économie locale qui était agricole Les hommes étant au coltan, seules les femmes entretiennent encore les cultures mais difficilement , les prix des denrées vivrières augmentent. → Mise en péril de l’avenir car perte de références aux valeurs ( surtout parmi la jeunesse) . Les femmes sont particulièrement victimes de cette situation. Economiquement, l’exploitation non contrôlée du coltan au Kivu semblait être devenue une opportunité (surtout après 1997) ►locale pour tous ceux qui voulaient faire du bénéfice sans contrôles , mais aléatoires en fonction des cours mondiaux ►pour les vendeurs d’armes ►pour les milices achetant les armes ou s’enrichissant avec le coltan ►pour l’approvisionnement mondial ponctuel en Ta ( masqué) , en cas de forte demande imprévue. (certains « traders » étant spécialisés avec ces marchés d’Afrique). De ce fait, les holdings n’ont même pas besoin d’investir dans le secteur minier de RDC. Mais : ►L’Etat de la RDC ne reçoit pas d’impôts sur ce coltan illicite ►Guerres et climat d’insécurité : usage de drogues, d’alcool frelaté car le travail est très pénible. ►Il y a une destruction géologique de sites exploitables industriellement dans le futur car les mineurs attaquent le sol en « gruyère » sans supports logistiques appropriés. Donc gaspillage du patrimoine minier. Après 1997, le coltan du Kivu a donc permis la poursuite des guerres et des violences meurtrières , et encore contribué à affaiblir la RDC. 2) Dommages causés à l’éco-système par l’exploitation actuelle du coltan au Kivu : Outre les dégâts écologiques (sités plus haut) , il y a aussi une atteinte à la faune (espèces en voie de disparition) décimée par un intense braconnage pour nourrir les mineurs éloignés de leur village .L’intégralité des 3.700 éléphants des terres basses du Kivu et 14.000 gorilles de Grauer ont été tués. (avec des kalachnikov fournies par les armées qui contrôlent la région), ainsi que des chimpanzés, des buffles, des antilopes, des tortues, des oiseaux etc… Toute la notion de « développement durable » de la région n’est pas du tout prise en compte.

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J . HASEVOETS (professeur de physique)

Exploitation du coltan au Kivu (RDC) Panneau V Questionnement pluridisciplinaire : Enjeux ?

? Alternatives L’Homme et le Monde ?

Nous n’avons fait ici qu’aborder une problématique et il ne s’agit nullement d’une analyse exhaustive du sujet qui est extrêmement vaste.

1°) Alternatives techniques au Ta En effet, → la proximité temporelle des événements

évoqués et → le contexte mondial dans toute sa 2°) Y a-t-il des perspectives d’extraction de coltan ailleurs qu’au Kivu ? complexité

Que penser de l’embargo sur le coltan en provenance du Kivu ? ouvrent plutôt que ne ferment → à d’autres approfondissements et analyses → dans une perspective humaniste.

3°) Réactions internationales

Réactions provenant de diverses organisations. Questionnement :

Propositions, alternatives ? Questionnement économique, politique, historique, humain.

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LES ENFANTS SOLDATS

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LES ENFANTS SOLDATS Avec les élèves de 5 E, 5SA, 5SB, 5SH Après la lecture du roman d’Ahmadou Kourouma, Allah n’est pas obligé et la vision du film Blood diamond d’E. Zwick, l’émotion suscitée par le destin des enfants soldats a donné envie d’écrire. Bien sûr, n’est pas poète qui veut ! Mais, même s’ils ont eu un peu de mal à abandonner la rime sacro sainte, les élèves ont vite senti que la poésie ne peut se limiter à cela. Ils savent maintenant qu’elle est avant tout un jeu de rythmes et de sons, comme en témoigne la poésie contemporaine du rap ou du slam. Leur créativité les a amenés aussi à marier cette musicalité aux arts graphiques, en s’inspirant un peu des calligrammes de G. Apollinaire.. Ainsi chacun a pu donner libre cours à son imagination et à sa sensibilité en nous laissant pénétrer dans son univers artistique. Ahmadou Kourouma Né en Côte d’Ivoire, il a aussi vécu et travaillé au Togo. Outre Allah n’est pas obligé, il est l’auteur de Soleils des indépendances (1976), de Monnè, outrages et défis (1990) et d’En attendant le vote des bêtes sauvages (1999). Il est considéré comme l’un des écrivains les plus importants d’Afrique Allah n’est pas obligé (2000) Birahima, devenu orphelin à 10-12 ans, part rejoindre sa tante Mahan installée au Libéria. Il est accompagné de Yacouba, féticheur et escroc, « multiplicateur de billets » un peu philosophe. Sur leur chemin, ils rencontrent des groupes de pillards dirigés par des « bandits de grand chemin », qui mettent à sac la Sierra Leone et le Libéria et se partagent le pouvoir et les richesses. Pour survivre, Birahima se fait enrôler comme « small soldier », un de ces enfants soldats qui, kalachnikov en bandoulière, écument l’Afrique et tuent sans sourciller. « De camp retranché en ville investie (…), j’ai tué pas mal de gens (…) beaucoup de mes copains enfants soldats sont morts. Mais Allah n’est pas obligé d’être juste avec toutes les choses qu’il a créées ici-bas », écrit le petit garçon. Avec ses mots d’enfant et ceux de ses dictionnaires, Birahima décide un jour d’écrire son « blablabla » pour raconter ce qu’il a vu et fait. J. Van de Perre (professeur de français) et les élèves de 5 E, 5SA, 5SB et 5SH

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LE COMMERCE INEQUITABLE Avec les élèves de 5 E, 5SA, 5SB, 5SH Tant Montesquieu, dans De l’esprit des lois (1748) que Voltaire, dans Candide (1759) dénoncent l’esclavage au 18ème siècle. « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » déclare à Candide un esclave en haillons, mutilé et maltraité par son maître, « M. Vanderdendur, le fameux négociant » Depuis lors, l’esclavage a été aboli… Voire ! Car, que dire des enfants, encore aujourd’hui, contraints de travailler dans des conditions épouvantables, de ces ouvriers sous-payés, de ces femmes exploitées ? Les lois qui les protègent (quand elles existent…, car, la plupart du temps, les troubles politiques, les conflits entre factions rivales empêchent tout contrôle) sont habilement et cyniquement contournées par des entreprises peu scrupuleuses. Jusqu’à quand l’exploitation de l’homme par l’homme continuera-t-elle ? J. Van de Perre (professeur de français) et les élèves de 5 E, 5SA, 5SB et 5SH LE COMMERCE EQUITABLE Dans le cadre de l'Agora de cette année, j'ai demandé de l'aide aux élèves de la 5SA/5SB pour mener à bien un travail sur le commerce équitable et plus particulièrement MAX HAVELAAR, qui représente le mieux cette idée. Nous avons commencé par analyser quelques documents venant d'OXFAM Belgique, mais qui n'expliquent pas réellement ce que sont le commerce équitable et MAX HAVELAAR, mais plutôt les problèmes rencontrés par les paysans en Afrique et ailleurs pour pouvoir vivre de leur production. Puis, Laïla, ayant fait quelques recherches, nous a fourni les premiers éléments vraiment utiles. L'idée était de faire quelques panneaux explicatifs sur ce phénomène qui connaît un succès croissant, mais, au fur à mesure que nous avancions dans nos recherches, nous nous sommes rendu compte qu'il serait aussi intéressant de faire un diaporama reprenant les éléments les plus importants et les plus révélateurs. Aussi pensions-nous utile d'inclure 3 spots publicitaires sur le commerce équitable faits par Max Havelaar France. Grâce à ce travail de recherche initial de Laïla, à l'expertise de Soufiane en Powerpoint, à l'esprit critique de Nour El Hak, aux trouvailles et astuces d'Ilyess, Hamza, Chihab, Ahmed, Hakim et Mohamed, au travail d'organisation de Sarah et Yousra, à la serviabilité de Yassine, au choix de photos et illustrations de Nadia, Imanne et Samia et à la bonne humeur de Najla sans oublier l'entente plus que cordiale de toute l'équipe 5SA/5SB, nous avons pu réaliser ce travail dans un délai assez court. Mes remerciements vont aussi à Rachid Bouchred de 6ème qui, de sa propre initiative, m'a envoyé l'adresse internet de quelques sites fort intéressants et qui nous ont fait avancer dans le travail et à Veerle Vandenabeele d'Oxfam Belgique qui, par l'intermédiaire de son organisation francophone et néerlandophone, nous a fourni quelques éléments essentiels pour notre projet. N. Donckers (professeur de néerlandais)

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COMPRENDRE LES ENJEUX DE LA MICROFINANCE EN SITUATION DE PAUVRETÉ

« Aux côtés des 3 piliers du développement que sont la démocratie, l’éducation et les infrastructures, la microfinance est de plus en plus considérée

comme un instrument clé pour la mise en place de stratégies efficaces de lutte durable contre la pauvreté »

Jacques Attali, Président de PlaNet Finance Qu’est-ce que la microfinance ?

La microfinance désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits (micro-crédits) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises.

Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s’est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent…) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de microcrédits aux pauvres mais bien à la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.

Qui sont les clients de la microfinance ?

Le client type des services de microfinance est une personne dont les revenus sont faibles et qui n’a pas accès aux institutions financières formelles, faute de pouvoir remplir les conditions exigées par ces institutions (documents d’identification, garanties, dépôt minimum etc.).

Il mène généralement une petite activité génératrice de revenus dans le cadre d’une petite entreprise familiale.

- Dans les zones rurales, ce sont souvent de petits paysans ou des personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce.

- Dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de services, artisans, vendeurs de rue, etc.

On les dénomme généralement sous le terme de micro-entrepreneurs et la plupart de ces micro-entrepreneurs travaillent dans le secteur informel ou non structuré.

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Page 30: La décolonisation … Et après

Pourquoi les pauvres sont-ils exclus du système bancaire traditionnel ?

La banque les exclut en raison de:

L’apparence:

Une banque a tendance à juger ses clients sur base de leur apparence. Dans la plupart des cas, la banque n’accepte même pas de recevoir les pauvres pour un entretien et les exclut automatiquement.

Le coût

En termes de crédit, les gains sont proportionnels au montant accordé, alors que les coûts engendrés sont pratiquement indépendants de ce montant.

Le coût du crédit se compose de:

- coûts fixes (coûts administratifs et en personnel qui restent identiques que le montant du prêt soit important ou faible)

- coûts variables (qui sont fonction de la taille du dossier)

Exemple:

Une banque a un portefeuille de 200 €. Les coûts fixes pour un prêt (quel que soit le montant) s’élèvent à 6 €. Les coûts variables sont équivalents à 10 % du montant prêté.

Hypothèse 1: La banque octroie 5 gros prêts de 40 € chacun.

Le coût total pour la banque s’élèvera à 50 € (30 € de coûts fixes et 20 € de coûts variables).

Hypothèse 2: La banque octroie 20 prêts de 10 € chacun.

Le coût total pour la banque s’élèvera à 140 € (120 € de coûts fixes et 20 € de coûts variables).

Il est plus coûteux pour le système bancaire traditionnel de prêter de petites sommes.

Le risque Bien qu’ils soient animés par un esprit d’entreprise très marqué, ces micro-entrepreneurs potentiels ne sont pas en mesure de fournir à la banque toutes les garanties qu’elle demande. (manque de formation, d’expérience, pas de ressources financières, pas de business plan…). La banque décide donc d’exclure cette catégorie de personnes jugée trop « risquée », qui pourrait rencontrer des difficultés à rembourser son crédit.

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Qui propose les services financiers aux personnes exclues du système bancaire traditionnel ?

Ce sont les institutions de microfinance (IMF)

En termes simples, une institution de microfinance est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à revenus modestes, qui n’ont pas accès ou difficilement accès au secteur financier formel.

Au sein du secteur, le terme institution de microfinance renvoie aujourd’hui à une grande variété d’organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique (ONG, association, mutuelle/coopérative d’épargne et de crédit, banque, établissement financier…)

Selon les pays, ces institutions sont réglementées ou non, supervisées ou non par les autorités monétaires ou d’autres entités, peuvent ou ne peuvent pas collecter l’épargne de leur clientèle et celle du grand public.

L’image que l’on se fait le plus souvent d’une IMF est celle d’une ONG « financière », une organisation totalement et presque exclusivement dédiée à l’offre de services financiers de proximité, qui vise à assurer l’auto promotion économique et sociale des populations à faibles revenus. Quels sont les services offerts par les IMF ?

Les services financiers

La microépargne

Les populations pauvres, comme tout le monde, doivent faire face à des événements imprévus ou récurrents qui nécessitent une somme d’argent urgente:

- maladie, - frais de scolarité, - agrandissement de l’habitat, - enterrement…

Certains de ces moyens d’épargne informels posent cependant problème. Il est en effet difficile de vendre, par exemple, un bœuf ou un zébu lorsque le ménage a soudain besoin d’une petite somme d’argent. Ou encore, si la femme a prêté son épargne à un membre de sa famille afin de la mettre à l’abri du vol (car la seule autre alternative est de la conserver sous son matelas), cet argent ne sera pas forcément disponible au moment où elle en aura besoin.

Les pauvres ont donc besoin d’une épargne qui soit à la fois sûre et liquide. Ils tiennent moins compte du taux de rémunération de leur épargne, car ils ne sont pas habitués à placer leur épargne dans des instruments financiers, mais accordent en

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revanche une grande valeur aux mécanismes leur assurant une épargne disponible en cas d’urgence ou d’opportunité d’acquisition de biens.

Ces services d’épargne doivent être adaptés pour répondre à la demande particulière des pauvres et à leur cycle de trésorerie. Le plus souvent, les pauvres ne souffrent pas seulement de la faiblesse de leurs revenus mais aussi de leur irrégularité.

Ainsi, pour optimiser l’épargne des pauvres, les institutions doivent proposer des dispositifs souples, à la fois en terme de montants déposés et de fréquence des dépôts et retraits. Pour les pauvres, le besoin d’épargne est tout aussi important que le besoin de crédit.

Il existe deux sortes d’épargne:

1° L’épargne obligatoire: qui est une condition à l’octroi d’un micro-crédit. C’est un dépôt régulier et rémunéré au taux fixe qui sert de garantie.

2° L’épargne volontaire: qui consiste en un dépôt minimum de départ fixé, suivi de versements libres. Le retrait de l’épargne est libre tant qu’un certain pourcentage est laissé à l’IMF en cas d’urgence. Ce type d’épargne est constitué pour payer une dot ou encore des frais de scolarité…)

Le microcrédit

Le microcrédit est un faible montant d’argent prêté selon des conditions spécifiques pour des activités génératrices de revenus. Les 2 modèles de prêts les plus répandus sont les microcrédits solidaires (groupés) et les microcrédits individuels.

1° Les microcrédits solidaires: sont accordés à un groupe de personnes solidaires pour le remboursement du crédit. Les défauts de paiement individuels (liés à une maladie ou à une mauvaise semaine) sont ainsi évités et la pression du groupe réduit le risque de non remboursement.

2° Les microcrédits individuels: sont des prêts qui se rapprochent des prêts classiques (une personne reçoit une certaine somme d’argent et doit la rembourser souvent dans des délais relativement courts (quelques semaines ou quelques mois).

La micro-assurance

Le transfert d’argent Les services non financiers

La formation des microentrepreneurs

Les cours d’éducation à la santé et à l’hygiène

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Etat des lieux

La MF représente 130 millions de micro-entrepreneurs dans le monde en 2006 dont 84 % de femmes.

Répartition régionale des clients de la microfinance (2006)

2,54 % 1,30 % 84,76 %

6,33 % 5,08 %

Asie et Pacifique Amérique Latine et

Caraïbes Moyen-Orient et

Afrique du Nord

Afrique Subsaharienne Europe de l’Est et Asie centrale

Source: Etat de la campagne du Sommet du Microcrédit – Rapport 2007

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Comment la microfinance aide-t-elle les populations pauvres?

L’expérience montre que la microfinance peut aider les pauvres à:

- augmenter les revenus - créer des entreprises viables - sortir ainsi de la pauvreté

Elle peut également constituer un puissant instrument d’émancipation en permettant aux pauvres, et en particulier aux femmes, de devenir des agents économiques du changement.

En effet, en donnant accès à des services financiers, la microfinance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté. Par exemple, les revenus générés par une activité, non seulement, permettent à cette activité de se développer, mais ils contribuent également au revenu du ménage, et, par là même, à la sécurité alimentaire, à l’éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé… « Le microfinancement est bien plus qu’un simple outil générateur de revenu. En donnant directement aux pauvres, et en particulier aux femmes, les moyens d’agir, le microfinancement est devenu l’un des principaux mécanismes qui nous permettra d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, et plus précisément l’objectif central de réduire la pauvreté extrême et la faim de moitié d’ici 2015. »

Mark Malloch Brow, Administrateur, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)

Source: www.yearofmicrocredit.org

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Pour en savoir plus… Livres MAYSTADT, J-F., « La microfinance peut-elle fonctionner au Nord ? Apprentissage Sud-Nord », Ed. Luc Pire, 2004 NOWAK, M., « On ne prête (pas) qu’aux riches », JC Lattès, 2005 YUNUS, M., « Vers un monde sans pauvreté », JC Lattès, 1997 Sites

www.microfinance.org

www.planetfinance.org

www.yearofmicrocredit.org

www.populationdata.net

www.cgap.org H. Chakroun (professeur d’économie et de science commerciale) et les élèves de la section sciences économiques

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Reflets Solidaires prend conscience des inégalités dans le monde Reflets Solidaires est une équipe d'élèves et de professeurs bénévoles qui se réunissent chaque lundi midi pour permettre le développement des valeurs de solidarité et d'engagement personnel.

Bref historique L'idée de cette association – ainsi que le petit bonhomme qui la représente – est née au sein de l'Athénée Emile Bockstael en 1999, … à la demande de quelques élèves. A l'Athénée Léon Lepage, la première équipe s'est constituée en 2005, dans le but de promouvoir elle aussi un véritable partenariat avec des jeunes matériellement plus défavorisés. Aujourd'hui, pour que nos élèves puissent s'investir dans des projets précis en y assumant consciemment leurs responsabilités, Reflets Solidaires veut également leur permettre de s'informer sur les mécanismes économiques mondiaux et sur ceux du développement.

Que font les élèves de Reflets Solidaires ? Les actions varient d'année en année. En 2007-2008, nous poursuivons le projet de l'an dernier : soutenir une école de la banlieue de Kinshasa (les fonds, récoltés l'an dernier et augmentés de ceux de cette année – entre autres par nos ventes de friandises et de roses de la Saint-Valentin – contribueront à l'achat d'un terrain et/ou de bâtiments pour le complexe scolaire). Nous nous sommes orientés aussi vers le Togo : achat de matériel scolaire de base pour une école primaire et début d'une correspondance avec des élèves du secondaire. Des collègues, sympathisants de Reflets Solidaires, ont également parrainé la scolarité de quelques enfants qui, sans eux, seraient purement et simplement interdits d'école, faute de pouvoir payer leur inscription. D'autres projets sont en gestation… Nous en témoignerons plus tard. Mieux connaître le monde, pour y être plus responsables : à la rencontre de deux ONG Le projet pédagogique de Reflets Solidaires est de faire ouvrir les yeux des élèves sur les réalités du monde. C'est dans ce sens que notre jeune équipe (les élèves de 1ère et 3ème y sont particulièrement nombreux et dynamiques) souhaite trouver sa place dans l'Agora "La décolonisation… Et après ?", préparée par leurs aînés dans l'école. Pour ce faire, nous sommes allés à la rencontre de deux ONG, qui agissent très différemment, tout en partageant les mêmes valeurs :

o Autre Terre, une ONG d'éducation. o Médecins sans vacances, une ONG humanitaire.

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1. Autre Terre "Changer le regard, pour réinventer le monde", tel est l'esprit d'une ONG d'éducation. Pour changer notre regard, nous avons visionné un documentaire d'Autre Terre, "Le voyage de Cantine", qui nous a informés de la réalité quotidienne au Burkina-Faso, un des pays les plus pauvres de l'Afrique. Entre autres, nous avons découvert comment y vivent des jeunes de l'âge de nos "lepagiens" : belle prise de conscience, dont témoignent les panneaux de l'Agora. Loin de toute propagande ou de tout cliché, une ONG d'éducation comme Autre Terre souhaite avant tout informer, afin que les jeunes puissent découvrir les réalités du monde, pour y prendre part "en leur âme et conscience", et devenant – peut-être – prêts à y engager efficacement leurs actions solidaires Madame Julie Dayez, professeur d'anglais à Léon Lepage, a complété ce volet éducatif en assurant une animation permettant de découvrir comment se répartissent les populations et les richesses sur les cinq continents de la planète, et de découvrir aussi les déséquilibres de la consommation … tout ceci concrètement représenté à l'aide de chaises (les richesses) et de bougies (la consommation), que se partageaient les élèves (… l'humanité) ! 2. Médecins Sans Vacances Avec, à la fois, beaucoup de rigueur pédagogique et beaucoup d'émotion, Anita De Witte, membre de MSV, nous a présenté l'ONG humanitaire au sein de laquelle elle travaille. A la différence de MSF (Médecins Sans Frontières, grosse ONG connue du grand public) qui intervient dans l'urgence d'une catastrophe naturelle ou d'une guerre, MSV (Médecins Sans Vacances) travaille sur le long terme, dans des régions politiquement plus ou moins stables mais où les années de guerre ont laissé une très profonde misère et où l'électricité et l'eau courante sont aléatoires. Les bénévoles de MSV (médecins, paramédicaux et infirmiers) consacrent une partie de leurs vacances pour aller travailler bénévolement en Afrique : ils y opèrent, ils y apportent du matériel, mais – surtout – ils contribuent avec chaque mission à la formation de leurs collègues africains. Les photos que nous a montrées Anita De Witte nous ont impressionnés… Les salles d'opération ou de soins intensifs, par exemple, nous font prendre conscience combien nous vivons dans un luxe … parfois superflu.

"Les petits ruisseaux font les grandes rivières". Au sein de Reflets Solidaires, nous tenons à agir, même si notre très modeste contribution est une goutte d'eau au niveau planétaire. En même temps, sur le plan interne à l'Athénée, nos réunions du lundi font découvrir aux élèves qu'ils disposent, s'ils le veulent, d'un véritable pouvoir d'action : ils y apprennent à construire des projets, à s'organiser, et à développer leur créativité. Pour l'équipe de Reflets Solidaires, Véronique Daumerie (professeur de français et d’espagnol), Julie Dayez (professeur de langues germaniques) et Arnaud Peijmans (surveillant-éducateur)

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SOMMAIRE : Introduction : « L’utopie est la réalité de demain », V. Hugo p. 1 Du tableau noir à l’écran : le ciné-club au service de l’Agora p. 3 La décolonisation et l’émergence du Tiers Monde : 1945-1975 (cours d’histoire) p. 4 La décolonisation… Et après ? (cours de géographie) p. 7 Le journal d’un colonisé (cours de français) p. 12 « Les bouts de bois de Dieu », Ousmane Sembène (cours de français) p. 13 L’Afrique du Sud et Nelson Mandela (cours d’anglais) p. 18 L’exploitation des minerais de cuivre (cours de chimie) p. 19 L’exploitation du coltan au Kivu (en RDC) (cours de physique) p. 20 « Allah n’est pas obligé », A. Kourouma : les enfants soldats (cours de français) p. 24 Le commerce inéquitable (cours de français) p. 26 Le commerce équitable (cours de néerlandais) p. 26 Comprendre les enjeux de la micro finance en situation de pauvreté (cours d’économie) p. 27 Reflets solidaires prend conscience des inégalités dans le monde (l’équipe de Reflets solidaires) p. 34

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