31
LA DEMOGRAPHIE DES MEDECINS EN REGION ILE DE FRANCE – Situation au 1 er juin 2011 – Jean VILANOVA – DCDEV /RIM – La Médicale [email protected]

LA DEMOGRAPHIE DES MEDECINS EN REGION ILE DE … · LA DEMOGRAPHIE DES MEDECINS EN REGION ILE DE FRANCE – Situation au 1er juin 2011 – Jean VILANOVA – DCDEV /RIM – La Médicale

Embed Size (px)

Citation preview

LA DEMOGRAPHIE DES MEDECINS EN REGION ILE DE FRANCE – Situation au 1er juin 2011 –

Jean VILANOVA – DCDEV /RIM – La Médicale

[email protected]

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 2

Préambule

Préa

mbu

le

La région Ile-de-France concentre à elle seule 18,7% de la population métropolitaine française. Avec 11,74 millions d’habitants, elle est, de loin, la région la plus peuplée de notre pays.

L’Ile-de-France se compose de 8 départements : Paris, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, le Val d’Oise, les Yvelines, l’Essonne et la Seine-et-Marne.

D’un département à l’autre, d’un bassin de vie à l’autre la situation est contrastée en termes de densité de population, d’activité économique, de pyramides des âges.

Il en est de même en ce qui concerne l’offre de soins en général et la démographie médicale en particulier… Cette démographie médicale propre à la région justement, dont l’Ordre National des Médecins prévoit qu’elle va se réduire – notamment dans Paris intra-muros – au cours des 5 prochaines années (voir Synthèse JV 2013 – LA DEMOGRAPHIE DES MEDECINS – Situation au 1er /01 /2012 – Projection 2017).

Nous proposons une analyse qui reflète l’état de cette démographie au 1er /06 /2011 à partir, ici encore, des précieuses analyses mises à notre disposition par l’institution ordinale. Les données chiffrées datent certes d’une vingtaine de mois et, à ce titre, elles ont perdu un peu de leur fraicheur. Ce sont toutefois les dernières données publiées et nous ne doutons pas de leur intérêt même si, depuis juin 2011, des mouvements ont pu commencer de se produire ou se sont confirmés.

Enfin, un regard particulier est porté sur les bassins de vie à faible densité de médecins généralistes. Et ils sont assez nombreux.

Tous les tableaux ci-après sont tirés de l’étude « La démographie médicale à l’échelle des bassins de vie en région Ile-de-France. Situation au 1er juin 2011 »

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 3

1 Démographie médicale – Primo-inscriptions Tableau de l’Ordre : Entrées – Féminisation – Statut

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 4

Primo-inscriptions

1. Au cours de l’année 2010, la région Ile-de-France a comptabilisé 1199 primo-inscriptions à ses tableaux départementaux. Ces inscriptions se répartissent comme indiqué au tableau ci-dessous.

Les premiers éléments de disparité au sein même de la région apparaissent de façon spectaculaire. Entre les 47,2 % de primo-inscriptions à Paris intra-muros et les 4 % en Seine-et-Marne, il y a un gouffre. 2. Ces nouveaux médecins ont une moyenne d’âge de 35 ans (moyenne nationale) et les femmes représentent 56 % des effectifs, soit plus que la moyenne nationale de 53 %. Le tableau suivant montre le pourcentage de médecins femmes nouvellement inscrites aux différents tableaux selon le département.

Pourcentage de primo-inscriptions selon le département

1. Primo-inscriptions par département – 2. Pourcentage de femmes par département – 3. Statut

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 5

3. En ce qui concerne le statut, 80% des jeunes médecins optent pour le salariat, soit très sensiblement plus que la moyenne nationale (70%). Il est vrai que les grands CHU parisiens et de la très ou proche banlieue parisienne (le Kremlin-Bicêtre, Avicenne) attirent les praticiens. Ceci sans même évoquer les établissements privés, nombreux aussi et de qualité. Les libéraux représentent 6,7% des effectifs, contre 9,4% à l’échelon national tandis que les remplaçants (juridiquement des libéraux eux aussi) pèsent pour 12,9 % contre 20 % à l’échelon national.

Pourcentage de femmes en primo-inscriptions selon le département

Le mode d’exercice des nouveaux inscrits (statut)

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 6

2

Démographie médicale Nombre total de médecins – Densité – Statut Annexe 1 : Statut par spécialité et par département

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 7

La démographie médicale

1. Au 1er /06 /2011, l’Ordre dénombre 42 726 médecins inscrits en activité régulière (libéraux, remplaçants, salariés) dans les 8 départements d’Ile-de-France. Paris concentre 37,3 % des effectifs.

1. Généralités (nombre total de médecins) – 2. Densité – 3. Statut

Part des actifs réguliers par département

Ces 42 726 médecins actifs accusent une moyenne d’âge de 52 ans. Les femmes représentent 47 % des effectifs.

Effectifs, moyenne d’âge, pourcentage de femmes

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 8

2. Du point de vue densitaire, les données sont les suivantes (nombre de médecins en activité régulière pour 100 000 habitants) : En ce qui concerne les médecins généralistes Paris 222, Hauts-de-Seine 151, Val-de-Marne 127, Essonne 123, Yvelines 119, Seine-Saint-Denis 116, Val-d’Oise 116, Seine-et-Marne 116. La moyenne pour l’Ile-de-France s’établit à 142 médecins généralistes pour 100 000 habitants tandis que la moyenne nationale est de 147 /100 000 habitants. En ce qui concerne les autres spécialités Paris 498, Hauts-de-Seine 256, Val-de-Marne 215, Yvelines 155, Seine-Saint-Denis 134, Val-d’Oise 131, Essonne 130, Seine-et-Marne 109. La moyenne pour l’Ile-de-France de médecins spécialistes autres que généralistes s’établit à 222 praticiens pour 100 000 habitants. La moyenne nationale est de 137 /100 000 habitants. Remarque : pour l’ensemble des départements d’Ile-de-France, la densité de praticiens va décliner au cours des 5 prochaines années de 2,8 % (projections ordinales). Cette évolution à la baisse s’inscrit dans un mouvement général propre à la région. Celle-ci, selon l’INSEE devrait connaître un dépeuplement – relatif néanmoins – au profit notamment du Grand-Ouest.

3. Pour ce qui a trait au statut, 37,3% des médecins de la région exercent à titre libéral. On peut penser que le faible pourcentage de primo-inscriptions libérales ne se retrouve plus totalement après quelques années d’activité. Des médecins en assez grand nombre, après quelques années de salariat ou de remplacement, « franchissent le pas » et finissent par visser leur plaque (à environ 40 ans). En Ile-de-France moins néanmoins que dans d’autres régions.

Le mode d’exercice en activité régulière (statut)

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 9

Le tableau ci-dessus présente un grand intérêt. Il montre les écarts effectifs d’un département à l’autre en matière de répartition des praticiens selon le statut. Ainsi les effectifs salariés sont-ils particulièrement importants à Paris (du fait de l’implantation de plusieurs CHU) et plus encore dans le Val-de-Marne, département lui aussi richement doté en établissements de soins. A contrario, les effectifs de libéraux sont les plus faibles à Paris tandis qu’ils restent élevés en Essonne.

Le mode d’exercice en activité régulière (statut) par département

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 10

Annexe 1

Statut par spécialité et par département

Les 8 départements constituant la région Ile-de-France présentent des différences notables quant au profil statutaire dominant des médecins qui y exercent. Ainsi le statut libéral qui représente plus de 53 % en Essonne, mais seulement 37,6 % en Seine-Saint-Denis, 34% dans le Val-de-Marne et 27 % à Paris, sachant que Paris, du fait de la spécificité de son offre de soins (offre hospitalière omniprésente) constitue par nature même un cas particulier. Quant au statut salarié, le pourcentage va de 54,7 % (Val-de-Marne) à 36,7 % (Seine-et-Marne). L’activité mixte enfin oscille entre 18,6 % (Paris) à 3,6 % (Hauts-de-Seine).

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 11

Essonne

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 12

Hauts-de-Seine

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 13

Seine-et-Marne

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 14

Seine-St-Denis

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 15

Val-d’Oise

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 16

Val-de-Marne

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 17

Paris

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 18

Yvelines

Annexe 1

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 19

3

Les bassins de vie Notion de bassin de vie (INSEE et Ordre) – Effectifs – Déséquilibres densitaires en matière de soins de 1er recours – La PSDC (INSEE) Annexe 2 : Bassins de vie à densité faible par département

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 20

1. L’INSEE définit le bassin de vie comme... « le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements et à l’emploi. » Quant au Conseil National de l’Ordre des médecins, il précise qu’il s’agit… « d’un espace géographique des pratiques spatiales de la vie quotidienne où les populations vivent et se déplacent (hypermarchés, magasins, gendarmerie, bureau de poste, écoles, équipements sportifs… » 2. Les bassins de vie d’Ile-de-France totalisent 16 726 médecins généralistes en activité régulière, majoritairement des hommes (54 %). Près d’un médecin généraliste sur deux exerce à titre libéral de façon exclusive ou mixte (voir tableau ci-dessous).

Les bassins de vie 1. Notion – 2. Effectifs de médecins généralistes – 3. Densité – 4. PSDC

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 21

3. Les professions de santé participent naturellement du bassin de vie. L’étude de l’Ordre rapporte, au niveau de certains bassins de vie, la déficience de l’offre de soins libérale en termes de soins de 1er recours. En d’autres termes, la sous-densité de médecins généralistes libéraux, sachant qu’en Ile-de-France, la densité moyenne de médecins généralistes libéraux s’établit à 3,8 praticiens pour 5 000 habitants. 4. Les analyses énoncées ci-après s’appuient sur ce que l’INSEE qualifie de « population sans double compte » (PSDC). Cette PSDC comprend notamment : - la population des logements, y compris les élèves, les militaires résidant dans la commune ; - les travailleurs en foyer, les étudiants en cité universitaire, les personnes âgées en maison de retraite, les personnes hospitalisées de

longue durée et celles en situation d’hébergement de courte ou longue durée, les religieux ; - les personnes sans abri.

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 22

Annexe 2

Bassins de vie à densité faible en matière d’offre de soins de 1er recours (médecine générale) Situation par département

51 % des bassins de vie de la région sont dotés d’une densité inférieure à cette moyenne. Et si l’on se réfère aux projections ordinales sur les 5 années à venir, le phénomène devrait régionalement persister, voire se conforter. Les tableaux qui suivent nous montrent en outre que l’Ile-de-France présente la particularité de n’avoir aucun bassin de vie dont les médecins généralistes sont âgés de 60 ans et plus.

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 23

Essonne

Annexe 2

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 24

Hauts-de-Seine

Annexe 2

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 25

Paris

Seine-St-Denis

Annexe 2

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 26

Seine-et-Marne Annexe 2

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 27

Val-de-Marne

Annexe 2

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 28

Val-d’Oise

Annexe 2

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 29

Yvelines

Annexe 2

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 30

4

Conclusion

Démographie médicale en Ile-de-France J. Vilanova - 02 /2013

page 31

La concentration des industries et des pôles décisionnels fait de l’Ile-de-France une région atypique au sein même de notre pays, mais aussi au-delà, en Europe. Parmi les nombreuses conséquences, positives et négatives d’ailleurs, une population fort nombreuse certes, mais inéquitablement répartie sur un territoire somme toute restreint. En la matière, entre la Seine-et-Marne et Paris intra-muros ou certaines communes de sa proche périphérie, la fourchette est large. Bien entendu, les bassins de vie et l’offre de soins à l’intérieur de ces bassins de vie sont le reflet de ces grands déséquilibres. L'Ile-de-France est une mosaïque aux couleurs très contrastées. Sur l’ensemble de son territoire, elle présente la plus forte densité de médecins après la région PACA mais à l’instar de la région PACA, par commune, canton ou bassin de vie, cette densité peut s’avérer ici extravagante et là inexistante. Pour des raisons souvent différentes, (tensions sociales dans certaines communes ou encore faible peuplement par rapport à un territoire vaste comme c’est le cas de la Seine-et-Marne ou enfin, un peu partout, délitement du tissu industriel), le bassin de vie peut s’anémier et l’offre de soins, notamment celle de 1er recours, s’anémier avec lui. Il est dit aussi qu’eu égard à un mouvement migratoire de réelle amplitude – une partie de la population d’Ile-de-France aspirant aujourd’hui à s’installer ailleurs, notamment dans l’Ouest de la France – la densité médicale de la région va décliner quelque peu, les médecins étant des citoyens comme les autres avec des aspirations identiques aux autres. Mais cette densité reste et restera globalement supérieure à la moyenne nationale. Il faut néanmoins souhaiter que le prochain décrochage de la densité médicale – décrochage relatif répétons-le – ne se fasse pas au détriment des communes de la région déjà sous dotées en praticiens ! Enfin l’Ile-de-France enregistre et continue de bénéficier d’une cohabitation plutôt harmonieuse entre offre de soins publique et offre de soins privée. La région se distingue par un tissu hospitalier serré et de très haute qualité. Les CHU méritent pleinement leur réputation d’excellence et les établissements privés ne sont pas en reste pour la majorité d’entre eux. Cela peut empiéter sur le périmètre du libéral, à Paris bien entendu et dans les communes dotées elles aussi d’un CHU. Toutefois, les effectifs globaux de médecins présents sur ce territoire si particulier sont en nombre suffisant pour que l’offre libérale demeure large même si, nous l’affirmons une fois encore, elle s’avère mal répartie.