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LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE ET LA BIPOLARISATION [ DU MONDE] 21 novembre 2013 Page 1 sur 15 Chap. 5 LE REGLEMENT DU CONFLIT ET LES PROBLEMES D’APRES GUERRE - Relater les différentes négociations qui ont contribué au règlement du conflit et à la création de l’O.N.U. ; - Analyser les problèmes d’après-guerre et leur influence sur l’évolution du monde : Apparition des blocs, guerre froide (1947-1962), guerre fraîche (1975-1985). INTRODUCTION A partir de 1944, l’Europe est progressivement libérée du nazisme par les soviétiques et les américains. Mais, les futurs vainqueurs n’ont pas attendu la fin de la guerre pour poser les jalons de l’après-guerre. Pendant la guerre, des conférences rassemblant les dirigeants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’URSS avaient précisé quelques dispositions pour l’immédiat après-guerre, notamment l’essai de règlement du contentieux mondial et la création de l’O.N.U. Mais sur beaucoup de points, l’accord n’avait pu se faire entre Anglo- américains et Soviétiques que le fossé idéologique séparait. Il s’en suivit des problèmes d’après-guerre : constitution des blocs et guerre froide. I- LES CONFERENCES EN VUE DU REGLMENT DU CONFLIT ET L’APRES-GUERRE A- La Charte de l’Atlantique : proclamation des principes démocratiques (du 9 au 12 août 1941) Du 9 au 12 août 1941 se tient au large de Terre-Neuve la rencontre de l’Atlantique entre Churchill et Roosevelt. Pour « orienter les politiques dans la même voie », des principes démocratiques en matière de relations internationales sont proclamés. Aussi, la « Charte de l’Atlantique » stipule-t-elle qu’aucun signataire ne cherchera à s’agrandir territorialement et qu’aucune modification de frontière ne sera engagée sans l’accord des intéressés. Chaque peuple choisira librement sa forme de gouvernement, pourra accéder aux matières premières et devra collaborer au progrès économique et social mutuel. La liberté des mers sera garantie tandis qu’on procédera à une réduction générale des armements. Plus concrètement, il est décidé qu’en cas d’entrée en guerre des Etats-Unis, priorité sera donnée à la lutte contre l’Allemagne. Signée par toutes les nations alliées –avec quelques réserves pour l’URSS – la Charte se voulait un programme de reconstruction pacifique du monde. Elle se voulait une affirmation d’une solidarité indéfectible. Elle s’explique aussi par la crainte qu’avait Roosevelt de voir la Grande- Bretagne s’engager, comme lors de la Première Guerre Mondiale, dans une politique d’accords secrets prévoyant des partages territoriaux. La solidarité, ici exprimée, sera du reste confirmée par la conférence « Arcadia », tenue à Washington du 22 décembre 1941 au 14 janvier 1942. Dans une « déclaration des Nations Unies », les deux pays s’engagent à mobiliser leurs ressources contre l’Axe et à ne pas signer de paix séparée. L’idée d’un débarquement en Afrique du Nord pour 1942 y est adoptée.

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Chap. 5

LE REGLEMENT DU CONFLIT ET LES PROBLEMES D’APRES GUERRE

- Relater les différentes négociations qui ont contribué au règlement du conflit et à la

création de l’O.N.U. ;

- Analyser les problèmes d’après-guerre et leur influence sur l’évolution du monde :

Apparition des blocs, guerre froide (1947-1962), guerre fraîche (1975-1985).

INTRODUCTION

A partir de 1944, l’Europe est progressivement libérée du nazisme par les soviétiques et les

américains. Mais, les futurs vainqueurs n’ont pas attendu la fin de la guerre pour poser les

jalons de l’après-guerre. Pendant la guerre, des conférences rassemblant les dirigeants des

Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’URSS avaient précisé quelques dispositions pour

l’immédiat après-guerre, notamment l’essai de règlement du contentieux mondial et la

création de l’O.N.U. Mais sur beaucoup de points, l’accord n’avait pu se faire entre Anglo-

américains et Soviétiques que le fossé idéologique séparait. Il s’en suivit des problèmes

d’après-guerre : constitution des blocs et guerre froide.

I- LES CONFERENCES EN VUE DU REGLMENT DU CONFLIT ET L’APRES-GUERRE

A- La Charte de l’Atlantique : proclamation des principes démocratiques (du 9 au 12 août

1941)

Du 9 au 12 août 1941 se tient au large de Terre-Neuve la rencontre de l’Atlantique entre

Churchill et Roosevelt. Pour « orienter les politiques dans la même voie », des principes

démocratiques en matière de relations internationales sont proclamés. Aussi, la « Charte de

l’Atlantique » stipule-t-elle qu’aucun signataire ne cherchera à s’agrandir territorialement et

qu’aucune modification de frontière ne sera engagée sans l’accord des intéressés. Chaque

peuple choisira librement sa forme de gouvernement, pourra accéder aux matières premières

et devra collaborer au progrès économique et social mutuel. La liberté des mers sera garantie

tandis qu’on procédera à une réduction générale des armements. Plus concrètement, il est

décidé qu’en cas d’entrée en guerre des Etats-Unis, priorité sera donnée à la lutte contre

l’Allemagne. Signée par toutes les nations alliées –avec quelques réserves pour l’URSS – la

Charte se voulait un programme de reconstruction pacifique du monde. Elle se voulait une

affirmation d’une solidarité indéfectible.

Elle s’explique aussi par la crainte qu’avait Roosevelt de voir la Grande- Bretagne s’engager,

comme lors de la Première Guerre Mondiale, dans une politique d’accords secrets prévoyant

des partages territoriaux.

La solidarité, ici exprimée, sera du reste confirmée par la conférence « Arcadia », tenue à

Washington du 22 décembre 1941 au 14 janvier 1942. Dans une « déclaration des Nations

Unies », les deux pays s’engagent à mobiliser leurs ressources contre l’Axe et à ne pas signer

de paix séparée. L’idée d’un débarquement en Afrique du Nord pour 1942 y est adoptée.

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En mai 1942, Roosevelt suggère à Molotov, venu à Washington, un système de tutelle

internationale sur certains territoires coloniaux qu’il conviendrait de retirer à des nations trop

faibles, pour les orienter vers l’indépendance. Cette suggestion était destinée à montrer aux

Russes qu’ils ne seraient pas exclus des négociations de l’après-guerre.

Les rapports entre Anglo-Saxons et Russes ayant connu un regain de tension, Roosevelt lance

à la conférence de Casablanca, tenue en janvier 1943, l’idée de reddition inconditionnelle des

puissances de l’Axe, seule chance de « voir régner la paix dans le monde pendant des

générations » ; ceci afin de rassurer Staline, absent de la conférence du fait de l’importance

des opérations militaires en U.R.S.S.

La persistance des divergences entre Anglo-Saxons et Soviétiques1 les pousse, à partir de l’été

1943, à multiplier les rencontres au cours desquelles sont débattus les problèmes de l’après-

guerre. A Québec, en août, est rédigé un projet de déclaration des quatre grandes puissances :

Grande-Bretagne, Etats-Unis, U.R.S.S. et Chine. Dès le mois d’octobre suivant, les ministres

des Affaires étrangères des Trois Grands (Anthony Eden, Cordell Hull et Molotov) se

rencontrent à Moscou et y décident la création d’une « commission consultative européenne

« destinée à se réunir après la chute du régime hitlérien.

On voit bien que se met en place un Directoire des Trois Grands ; mise en place que

confirmeront les conférences de Téhéran et Yalta.

B- Téhéran : ébauche des Nations Unies (28 novembre au 1er

décembre 1943)

La première grande rencontre au sommet entre Anglo-Saxons et Soviétiques a lieu à Téhéran

du 28 novembre au 1er

décembre 1943. Roosevelt, Churchill et Staline confirment les

débarquements en Normandie et en Provence. La rencontre débouche aussi sur d’importants

échanges de vues concernant l’après-guerre. Staline n’y cache pas ses visées sur l’Europe

balkanique et le désir des Russes d’accéder aux mers chaudes en Asie. Quant à la Pologne, il

entend repousser sa frontière vers l’Ouest au détriment d’une Allemagne démembrée en cinq

Etats autonomes (Churchill en préconise trois). On s’accorde enfin sur l’organisation future

des Nations Unies, dotées d’une assemblée et d’un Comité exécutif, sous la surveillance des

« quatre agents de police » (Roosevelt) : U.R.S.S., Etats-Unis, Royaume-Uni et Chine.

C- Yalta : le sort de l’Europe et l’avenir des Nations Unies (4 au 11 février 1945)

L’essai du règlement du contentieux mondial culmine à Yalta en février 1945. L’année 1944,

décisive au plan militaire, n’en est pas moins fertile en tensions politiques. Chaque partenaire

est désormais présent en Europe : les Russes dans la partie orientale, les Anglais et les

Américains en France, Italie, Grèce. On se soupçonne mutuellement de vouloir utiliser

l’occupation militaire à des fins politiques. Même le camp anglo-saxon se divise à propos de

l’avenir des pays occupés. Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Stettinius, y soutient plutôt

les partis démocratiques, tandis que Churchill donne sa préférence aux formations

1 Staline déclare à Churchill dans une correspondance très vive que les Alliés ne lui inspirent plus confiance, ceci

après la conférence « Trident » (Washington, mai 1943)

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conservatrices. Autant d’éléments qui rendent nécessaire un nouveau sommet des Trois

Grands.

Il se tient à Yalta, en Crimée du 4 au 11 février 1945. Réunissant Churchill, Roosevelt et

Staline, la rencontre de Crimée doit amener des échanges de vues sur l’avenir du monde après

la guerre, surtout celui de l’Europe : les Alliés doivent s’accorder sur les modalités de la

« reconquête » de l’Europe. Par ailleurs, Roosevelt veut obtenir l’aide soviétique contre le

Japon. De fait, comme il ressort du protocole final, l’essentiel des discussions a porté sur le

sort de l’Europe et l’avenir des Nations Unies. Aussi des décisions sont-elles prises

concernant l’organisation future des Nations Unies : l’U.R.S.S. accepte de ne recevoir que

trois sièges (U.R.S.S., Ukraine et Russie blanche). Le droit de veto des membres permanents

du conseil de sécurité jouera pour tous les cas, sauf pour les questions de procédure. Enfin,

les Nations Unies auront un droit de regard sur l’organisation de l’Europe. C’est d’ailleurs ce

second thème qui semble mobiliser les énergies. Dans la lignée tracée par la Charte de

l’Atlantique, on rappelle le « droit des peuples à choisir la forme de gouvernement sous lequel

ils veulent vivre ». La reconstruction de l’Europe, tant au plan politique qu’au niveau

économique, doit se faire sous l’égide des Trois Grands. Une telle tâche ne peut être menée à

bin sans le règlement préalable des questions allemande et polonaise.

En ce qui concerne l’Allemagne, on sait Churchill entendait intégrer la France au règlement

final afin de limiter l’influence de l’U.R.S.S. en Europe. De fait, la France obtiendra une zone

d’occupation et un siège au conseil de contrôle interallié. Les cadres du démembrement sont

reportés à plus tard, malgré les pressions de Staline qui obtient toutefois gain de cause en

matière de réparations : l’Allemagne lui versera 20 milliards de dollars.

Quant à l’avenir de la Pologne, Staline semble y voir un enjeu important pour la sécurité de

l’U.R.S.S. Certes, le dirigeant soviétique s’est engagé à organiser des élections libres dans les

pays libérés. Mais en Pologne, l’U.R.S.S soutient le Comité de Lublin, d’obédience

communiste. Si Roosevelt accepte un élargissement de ce dernier, Staline obtient que la

frontière russo-polonaise soit repoussée sur la ligne Curzon.

E- Les conférences de San Francisco : mise sur pied de l’O.N.U. pour une paix durable (Voir

Histoire du 20e siècle, 1939-1953. Tome 2 :la guerre et la reconstruction, Hatier, Pp.277-

280.

C’est la conférence de San Francisco, tenue du 25 avril au 26 juin 1945, qui parachève

l’œuvre de création des Nations Unies. Au cours de cette conférence, les 112 articles de la

Charte de l’O.N.U. sont adoptés par les représentants des 51 nations ayant participé à sa

fondation.

Quant à la seconde conférence (4-8 septembre 1951), elle élabora le traité de paix (de San

Francisco) entre le Japon et la plupart des Alliés.

E- Potsdam : l’apparence d’un consensus (17 juillet-2 août 1945)

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Depuis 1944, Anglo-Américains et Soviétiques rivalisent en Iran pour la conquête de

concessions pétrolières. En Europe, au début de 1945, l’U.R.S.S. impose sa loi à la Roumanie

et refuse, malgré ses engagements d’élargir le gouvernement polonais de Lublin

(procommuniste) aux autres formations politiques. L’influence soviétique se fait sentir en

Tchécoslovaquie et en Autriche.

C’est dans ce contexte que se tient la conférence de Potsdam qui maintient l’apparence d’n

consensus. Elle réunit Staline, Churchill (puis son successeur Attlee) et le nouveau président

américain Truman. La délégation américaine y suggère la création d’un « conseil des

ministres des Affaires étrangères » chargé d’élaborer les traités de paix avec les satellites de

l’Allemagne (Italie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Finlande). On décide le désarmement

complet et la dénazification de l’Allemagne, qui serait décentralisée et démocratisée. Aucun

accord n’est trouvé concernant la situation des territoires contrôlés par l’U.R.S.S., en

particulier sur l’organisation d’élections libres. La conduite de la paix amène les anglo-saxons

et soviétiques à mesurer peu à peu le fossé qui les sépare. Ce fossé servira de tremplin2 aux

problèmes d’après-guerre que connaitra le monde.

II- LES PROBLEMES D’APRES-GUERRE ET LEUR INFLUENCE DANS

L’EVOLUTION DU MONDE

A- Eclatement de la discorde (détérioration du climat) entre d’une part Anglo-Américains et

d’autre part Soviétiques (1944-1946)

Avant la rupture, des tensions existaient déjà entre Alliés. L’année 1944, décisive au plan

militaire, n’en est pas moins fertiles en tensions politiques. Chaque partenaire est désormais

présent en Europe : les Russes dans la partie orientale, les Anglais et les Américains en

France, Italie, Grèce. On se soupçonne mutuellement de vouloir utiliser l’occupation militaire

à des fins politiques. En effet, on assiste déjà à une poussée communiste en Europe Orientale

et en Asie. Dès l’automne 1944, les élections et l’ « épuration » en Roumanie et en Bulgarie

montrent que Staline n’a pas la même conception que les Occidentaux du libre arbitre des

peuples. Partout où stationne l’Armée Rouge – Roumanie, Bulgarie, Tchécoslovaquie,

Hongrie – les communistes prennent une place de plus en plus importante dans les

gouvernements de coalition. A Yalta, Staline avait accepté de signer une déclaration indiquant

que les peuples libérés pourraient choisir librement leurs institutions et leurs gouvernements.

Seulement, en Pologne, les quelques ministres issus du gouvernement en exil à Londres, qui

ont été intégrés après Yalta dans l’équipe dirigeante mise en place par les Russes, se trouvent

isolés face aux partisans de Moscou. En Albanie et en Yougoslavie, pays qui se sont libérés

sans l’aide de l’Armée Rouge, les chefs de la résistance communiste (Hodja et Tito) prennent

en main les leviers de commande, d’abord contre l’avis de Staline – qui entend dans un

premier temps respecter la division de l’Europe en « zones d’influence », telles qu’elles ont

été délimitées en octobre 1944 dans un accord secret avec Churchill, non reconnu par les

Américains – puis avec son soutien. En Grèce, l’attitude des Soviétiques est la même. Après

2 Ce dont on se sert pour arriver à un résultat.

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avoir freiné la résistance communiste, Staline souffle sur le feu et ravitaille les maquis du

général Markos, en lutte contre les nationalistes grecs, soutenus par les Britanniques. En Iran,

il pousse les Kurdes à la révolte et cherche à se maintenir en Azerbaïdjan, tandis qu’il

revendique le partage du contrôle des Détroits avec la Turquie.

Pour ne rien arranger, aucun accord n’est trouvé concernant la situation des territoires

contrôlés par l’U.R.S.S., en particulier sur l’organisation d’élections libres à la conférence de

Potsdam.

Par ailleurs, la question allemande est au cœur du différend entre Soviétiques et Occidentaux.

Elle va alimenter les premiers désaccords. A Potsdam (juillet 1945), ont été fixées les

frontières orientales (ligne Oder/Neisse) et le sort de la nouvelle Allemagne. En attendant

d’être complètement dénazifiée et rendue à sa souveraineté, celle-ci est administrée par un

conseil interallié et divisée en quatre zones d’occupation (russe, américaine, britannique et

française), de même que Berlin, situé en zone soviétique. Le Reich ne sera pas démembré,

comme on avait envisagé de le faire à Yalta, mais entièrement désarmé et démilitarisé. Son

industrie lourde sera démantelée, conformément au plan élaboré pendant la guerre par le

secrétaire américain au trésor, Morgenthau, et il devra payer de lourdes réparations. Or, dès le

début de 1946, les anciens alliés adoptent des points de vue radicalement différents. Tandis

que l’U.R.S.S., dont le territoire a été ravagé par la guerre, entend transformer l’Allemagne en

un pays exclusivement agricole, incapable de prendre sa revanche, et se livre à un démontage

systématique des usines situées dans la zone qu’elle contrôle pour aider à la reconstruction de

sa propre économie, Américains et Britanniques mettent fin très rapidement à la politique de

démantèlement industriel et de dénazification. Ils redoutent en effet de voir l’ancien Reich

appauvri, privé de cadres3 et mécontent de son sort, basculer dans le communisme. Pour

Staline, cette attitude indique un renversement de stratégie de la part des Occidentaux,

désormais désireux de reconstruire une Allemagne forte, alliée de l’ « impérialisme » et

bientôt réarmée en vue de l’affrontement avec l’U.R.S.S. Aussi commence-t-il à préparer dans

la zone orientale l’avènement d’un régime communiste, ce que lui reprochent ses partenaires.

Le dialogue de sourd débute.

Le 5 mars 1946, Churchill, qui a été écarté du pouvoir l’année précédente mais conserve un

immense prestige en Occident, tire la leçon de cette poussée de l’U.R.S.S. dans un discours

retentissant, prononcé à Fulton (Missouri) en présence du Président Truman et qui marque

officiellement le coup d’envoi de la guerre froide. L’ex Premier britannique déclare en

particulier : « […] De Stettin dans la Baltique à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est

tombé sur le continent. […] Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest

et Sophia, (…) se trouvent dans ce que je dois appeler la sphère soviétique, et toutes sont

soumises d’une manière ou d’une autre non seulement à l’influence soviétique, mais à un

contrôle très étroit et, dans certains cas, croissant de Moscou…Des gouvernements policiers

3 Voir la reconstitution de la vie politique en Allemagne de l’Ouest dès 1946 par les Alliés dans la partie sur le

blocus de Berlin p. 10

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s’installent à peu près partout, au point qu’à l’exception de la Tchécoslovaquie il n’y a pas de

vraie démocratie… »

Reste que la détérioration du climat international n’est pas le fait des seuls Soviétiques. Ces

derniers considèrent en effet certaines décisions des Occidentaux comme des gestes agressifs

dirigés contre l’U.R.S.S. C’est le cas, par exemple, au lendemain même de la capitulation

allemande, de la suppression par Truman de l’aide accordée aux Russes au titre du prêt-bail.

Néanmoins, on peut dire que jusqu’à la fin de 1946, les dirigeants américains n’ont pas

cherché à dramatiser le conflit, forts de la supériorité que leur assurent le monopole nucléaire

et la puissance de leur industrie (50% de la production mondiale) et sûrs de pouvoir faire

reculer les Soviétiques dès lors qu’ils chercheraient à sortir du « glacis » qui leur a été

tacitement reconnu en Europe de l’Est.

B- Des différends (de la détérioration) à la rupture : l’émergence des blocs (1947)

La rupture de la Grande Alliance est consommée en 1947.

En mars 1947 (12), le président américain Truman lance une politique visant à arrêter

l’extension du communisme : le « containment » (endiguement). En effet, il prononce un

discours devant le Congrès dans lequel il engage les Etats-Unis à arrêter la progression du

communisme en apportant une aide financière massive aux pays qui veulent rester « libres ».

Il explique qu’à ses yeux, « la politique des Etats-Unis doit être de soutenir les peuple libres

qui résistent à des tentatives d’asservissement, qu’elles soient le fait de minorités armées ou

de pressions étrangères ». Pour lui, « les semences des régimes totalitaires sont nourries par la

misère et le dénouement ». Il estime donc que son pays doit « aider les peuples libres à forger

leur destin de leurs propres mains… ». Les premiers bénéficiaires de cette aide seront la

Grèce – où les américains prennent la relève des Britanniques, incapables de poursuivre leur

effort – et la Turquie, qui reçoivent respectivement 250 et 150 millions de dollars. Le

« containment » (endiguement), ou « doctrine Truman4 », aboutit assez rapidement à une

stabilisation des positions en Europe du Sud au Proche-Orient, les américains établissant

solidement leur influence en Iran et en Turquie et aidant les monarchistes grecs à triompher

des forces communistes (le mont Grammos, dernier nid de résistance, est occupé en octobre

1949). Conséquence de ce durcissement de la politique américaine, la conférence permanente

des ministres des Affaires étrangères des 5 « Grands », qui était chargée depuis 1945

d’élaborer les traités de paix, met définitivement fin à ses travaux en décembre 1947 sans

avoir donné de solution au problème allemand.

L’application de la doctrine Truman aux pays industrialisés de l’Europe de l’Ouest est

l’œuvre du plan Marshall5. Ce plan vise à parer à une double menace : la montée du

4 Discours qui définit la nouvelle politique des Etats-Unis vis-à-vis du « monde libre », l’endiguement

(containment) de la vague communiste, c’est-à-dire une politique de fermeté, préconisée par le chargé d’affaires

à Moscou, George Kennan. 5 En janvier 1947, le secrétaire d’Etat Byrnes est remplacé par le général George Marshall d’abord chef de l’état-

major américain de 1939 à 1945, puis ambassadeur en Chine. Il éclaire la stratégie du containment : il s’agit de

combattre le communisme par l’arme économique et non par la violence et de répondre à l’intimidation par la

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mouvement révolutionnaire en Europe occidentale et le risque de ne plus pouvoir exporter6 en

Europe du fait de l’effondrement des économies européennes, incapables de se relever

puisqu’elles manquent de dollars pour solder leurs achats. En effet, Marshall propose dans son

discours de Harvard, le 5 juin 1947, un vaste « plan d’assistance américaine pour le

relèvement de l’Europe » (ERP = European Recovery Program), comportant à la fois des

livraisons de produits à titre gratuit, et des crédits à très faibles taux d’intérêt, le tout financé

par le trésor américain7. En contrepartie, les pays européens devaient se concerter pour définir

leur plan de redressement et prendre les mesures nécessaires pour assurer la stabilité de leurs

monnaies. L’aide ne serait pas accordée à chaque pays pris isolément, mais à un organisme

groupant les bénéficiaires et répartissant entre eux les crédits. Cette aide économique de plus

de 10 000 millions de dollars – dont plus de la moitié repartis entre l’Allemagne de l’Ouest,

l’Italie, la France et le Royaume –Uni – est aussitôt acceptée avec enthousiasme par les 16

pays qui vont constituer l’O.E.C.E. « Organisation Européenne de Coopération

Economique », officiellement fondée le 16 avril 1948 pour se répartir l’aide Marshall.

Auparavant, Molotov avait estimé qu’elle portait atteinte à la souveraineté des Etats et l’avait

repoussée, entrainant dans son refus les pays d’Europe de l’Est, alors que la Pologne et la

Tchécoslovaquie étaient prêtent à l’accepter.

La riposte soviétique aux initiatives du gouvernement américain s’opère sur deux plans : mise

en tutelle politique et économique des pays occupés par l’Armée Rouge et création, en

octobre 1947, d’un organe de coordination des partis communistes, le Kominform8. A cette

occasion ; l’un des principaux collaborateurs de Staline, Jdanov, formule dans un discours très

dur la doctrine officielle du Kremlin, sorte de pendant à la doctrine Truman. Il y affirme que

fermeté. C’est la fermeté qui prévaut en effet lors du blocus de Berlin-Ouest par les Soviétiques, instauré en

1948, et auquel les américains répondent par un « pont aérien » qui, durant près d’un an, permet de ravitailler la

capitale allemande et contraint les Soviétiques à lever le blocus.

7 Il reprend en fait les thèmes de la « doctrine Truman ».

8 Il s’agit en fait du bureau d’information des partis communistes créé fin septembre 1947 en Pologne lors de la

réunion des représentants de neuf partis communistes, ceux de l’U.R.S.S., de l’Italie, de la France et de six pays

de la zone d’influence soviétique (Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie et Yougoslavie). La

nouvelle institution fixe son siège à Belgrade, capitale de la Yougoslavie, et se propose de publier une revue dont

le titre est choisi par Staline lui-même : « Pour une paix durable, pour une démocratie populaire ». Sa tâche

avouée doit être l’organisation des échanges d’expérience et la coordination des activités sur la base d’un accord

mutuel. Le but réel est de renforcer le contrôle soviétique sur les partis communistes d’Europe Orientale, de la

France et d’Italie au moment où l’influence américaine, fondée sur la doctrine Truman et sur la plan Marshall,

vient concurrencer la politique d’expansion de l’U.R.S.S. en Europe. Il est impossible à l’U.R.S.S. d’admettre

que, par le biais d’une aide accordée par les Etats-Unis, il puisse y avoir ingérence des puissances capitalistes

dans un des pays qu’elle tient sous sa domination.

A cette réunion de Pologne, Jdanov proclame officiellement la doctrine soviétique de la guerre froide. Il affirme

en effet l’existence dans le monde de deux camps opposés, dont l’un est conduit par les Etats-Unis et l’autre par

l’U.R.S.S., ce qui implique la direction par l’U.R.S.S. du monde communiste. Cette déclaration désigne à tous

l’ennemi commun, l’impérialisme américain, contre lequel il faut mobiliser tous les partis communistes. Dans

ces conditions, toute la stratégie mise en place depuis plus de dix ans contre l’adversaire commun qu’était le

nazisme est a à réviser. Il n’est plus question de collaborer avec les socialistes et la gauche non communiste,

considérés comme les alliés potentiels de l’impérialisme américain du fait de leur attachement aux principes de

la démocratie libérale. Le signal de l’attaque contre les socialistes a été donné par un article de La Pravda de

Moscou en juin 1947, preuve que le Kominform n’est rien d’autre que l’instrument d’exécution des volontés de

Staline.

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« les Etats-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste. L’Angleterre et la

France sont uneis aux Etats-Unis… Le camp impérialiste est soutenu par les pays possesseurs

de colonies, tels que la Belgique et La Hollande… ainsi que par des pays dépendant

politiquement et économiquement des Etats-Unis, tels que le Proche-Orient, l’Amérique du

Sud, la Chine… ». La « doctrine Jdanov » peut être résumée ainsi :

1) le monde est désormais divisé en deux camps irréconciliables ; 2) l’U.R.S.S. est le chef de

file du camp de la « démocratie » et de la « paix » ; 3) partout où ils le peuvent, les partis

communistes doivent prendre le pouvoir.

Désormais deux camps se font face : le bloc de l’Ouest regroupe les Etats-Unis et les pays

d’Europe de l’Ouest qui ont accepté le plan Marshall ; le bloc de l’Est constitué autour de

l’U.R.S.S. qui impose en 1948 la transformation des pays d’Europe de l’Est ne démocraties

populaires et renforcé par la Chine en 1949. C’est le début de la guerre froide dont les raisons

sont à rechercher.

C- Les causes de l’affrontement : le fossé idéologique

Voir pages 59 et 60, Histoire-Géographie L-ES-S, Annales, Nathan.

A cet affrontement, on a donné le nom de guerre froide.

D- L’affrontement entre les blocs : la guerre froide (1947-1991)

De la fin de la guerre jusqu’aux années 1960, les deux modèles s’affrontent sans que l’un ne

domine l’autre, c’est ce que l’on a appelé la guerre froide. Dans son article de l’Encyclopaedia

Universalis (vol. 8, p. 112), André Fontaine définit la guerre froide de la façon suivante : « la

‘’guerre froide’’ est un conflit dans lequel les parties s’abstiennent de recourir aux armes

l’une contre l’autre. L’expression qui a été employée pour la première fois par le prince Juan

Manuel d’Espagne, au XIVe siècle, a été reprise par le financier américain Bernard Baruch,

au début de 1947, et popularisée par le journaliste Walter Lippman. Elle désigne

habituellement la confrontation soviéto-américaine qui a suivi la dissolution, après 1945, de la

coalition antihitlérienne… Dans chaque cas, les belligérants cherchent à marquer le maximum

de points en employant toutes les ressources de l’intimidation, de la propagande, de la

subversion, voire de la guerre locale, mais en étant bien déterminés à éviter de se trouver

impliqués dans des opérations armées les mettant directement aux prises. Quand le désir de ne

pas se laisser entraîner dans une confrontation militaire prend le pas sur celui de l’emporter,

la ‘’coexistence pacifique’’ se substitue à la guerre froide. » C’est dire que la guerre froide a

connu plusieurs phases : de 1947 à 1962 qui correspond à l’apogée de la guerre froide ; de

1962 à 1975, période de détente ; et de 1975 à 1991, période qualifiée de guerre fraîche et qui

se solde par l’effondrement de l’U.R.S.S., ce qui marque la fin de la guerre froide.

1- Première phase (1947-1962) : début et apogée de la guerre froide

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Le « coup de Prague », février 19489, marque le déclenchement des crises s’inscrivant dans la

guerre froide. Dans ce pays, toujours gouverné par un Front National10

sous la présidence du

libéral Benes, la crise prend un tour particulièrement violent. Considérant que le chef du

gouvernement, le communiste Gottwald, prépare le passage de la Tchécoslovaquie à une

dictature communiste, les ministres modérés démissionnent afin de provoquer des élections

anticipées et un changement de politique. Ils ne croient pas à une intervention armée de

Staline pour aider les communistes tchèques, mais, de toute façon, il leur importe de faire

comprendre à tous que le régime communiste, s’il s’installe, n’a pu le faire que par la

violence. Les évènements se précipitent alors. Avec l’accord de l’U.R.S.S., Gottwald fait

appel aux milices populaires et aux masses ouvrières dont l’intervention assure la victoire

définitive des communistes et de leurs alliés. Le président Benes démissionne peu après,

cependant que, sous l’autorité de Gottwald, la Tchécoslovaquie devient à son tour une

démocratie populaire. Les uns après les autres, les partis socialistes, privés de leurs éléments

les plus militants et de leurs chefs qui sont emprisonnés, se prononcent sous la menace pour la

fusion avec le parti communiste. L’unification est proclamée par des congrès épurés : c’est la

fin du pluralisme politique et le passage à un régime totalitaire régi par un parti unique et

soumis aux consignes centralisatrices du Kremlin.

Bien avant ce « coup », se profilait déjà la crise allemande (scission) et le blocus de Berlin.

Après la capitulation11

sans conditions du IIIe Reich le 8 mai 1945, l’Allemagne disparaît en

tant qu’Etat : les Alliés prennent main la souveraineté du pays et constituent quatre zones

d’occupation aussi bien pour l’ensemble du pays que pour la ville de Berlin chacune confiée

aux Américains, Français, Anglais et Russes. En outre l’ancienne Prusse-Orientale et les

territoires à l’Est de la ligne Oder-Neisse sont annexés par l’U.R.S.S. et la Pologne, ce qui

provoque l’exode de plusieurs millions de réfugiés. Le statut d’occupation est confirmé à la

conférence de Potsdam qui définit un certain nombre de principes politiques et économiques à

appliquer dans les zones contrôlées par les Alliés : démilitarisation, « dénazification »,

« décartellisation », limitation de la production industrielle, versement à titre de réparations

d’usines et de matériel…Le pays est dans un état de misère et de démoralisation totale : c’est

« l’Allemagne année zéro » (titre d’un film de Rossellini en 1947).

Mais, rapidement, le fonctionnement du régime quadripartite (un conseil de contrôle

réunissant les commandants en chef des zones d’occupation) se trouve paralysé par les

divergences entre les Alliés. Les Anglo-Américains, qui font face à la poussée communiste en

Europe de l’Est et qui souhaitent le redressement économique de l’Allemagne et sa

renaissance politique dans un cadre fédéral, fusionnent leurs zones le 1er

janvier 1947. La

France, plus réticente, ne s’y résout que le 3 juin 1948 (Accords de Londres) devant la

pression soviétique en Europe centrale et orientale. Traumatisés par le « coup de Prague », les

9 Qui porte au pouvoir dans des conditions dramatiques les communistes jusqu’alors minoritaires en

Tchécoslovaquie. 10

Gouvernements de coalition réunissant les antifascistes, les communistes, les socialistes, les démocrates, les

agrariens… 11

Convention réglant la reddition (action de se rendre, de mettre bas les armes) d’une armée ou des forces

militaires d’un Etat.

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Occidentaux décident d’accélérer dans leur zone la reconstitution d’un Etat allemand

économiquement et politiquement fort, susceptible de faire barrage au communisme.

Quelques semaines plus tard, ils opèrent une importante réforme monétaire dans leurs secteurs

fusionnés (la « bizone ») par la création du Deutsche Mark, ce qui entraîne aussitôt le retrait

du représentant soviétique, le maréchal Sokolovski, du conseil de contrôle quadripartite.

Le blocus de Berlin viendra accélérer la coupure l’Allemagne en deux. En effet, la ville de

Berlin est aussi découpée en quatre secteurs dont trois forment une enclave12

occidentale au

cœur de la zone soviétique. Pour tenter d’en chasser les Occidentaux, les Soviétiques décident

en juin 1948 de bloquer tous les accès routiers et ferroviaires de Berlin-Ouest, condamnant la

ville à l’asphyxie. Peut-être Staline pense-t-il que la ville va tomber comme un fruit mûr ou

veut-il tester la capacité de résistance des Américains ? Toujours est-il qu’il a sous-estimé

cette dernière, puisque Washington va saisir cette opportunité pour montrer jusqu’où il est

prêt à aller dans sa politique d’endiguement. Aussi les Américains ripostent-ils aussitôt par la

mise en place d’un gigantesque « pont aérien » : 2 500 000 t de ravitaillement de toute nature

seront ainsi transportées en un an par des centaines d’avions. En même temps, Truman fait

savoir aux Russes qu’il n’hésiterait pas à faire usage de la force pour maintenir libres les

couloirs aériens. En levant le blocus en juin 1949, Staline reconnait implicitement sa première

grande défaite dans la guerre froide qui l’oppose au camp occidental.

Entre temps et bien avant la levée du blocus, s’était déjà créée la République Fédérale

d’Allemagne. Il faut dire que des élections locales ayant été organisées dans les zones

occidentales à partir de 194613

, la vie politique y renaît peu à peu. Elle se traduit par une

bipolarisation autour du parti chrétien-démocrate (C.D.U.) fondé par le maire de Cologne

Konrad Adenauer, et du vieux parti social-démocrate (S.P.D.) alors que dans la zone

soviétique, celui-ci a fusionné avec le parti communiste. En septembre 1948, les délégués des

dix Lander de l’Ouest se réunissent à Bonn en un conseil parlementaire constituant. Affirmant

agir aussi « pour ceux des allemands privés de la possibilité d’y coopérer », ils votent le 8 mai

1949 la Loi fondamentale de la République Fédérale Allemande, conçue comme un

règlement provisoire en attendant la réunification du pays puisque « le peuple allemand tout

entier demeure invité à achever, en disposant librement de lui-même, l’unité et la liberté de

l’Allemagne ».

La loi fondamentale de mai 1949 institue un Etat fédéral réunissant dix Lander ayant chacun

son assemblée, son gouvernement et une large autonomie dans certains domaines (Justice,

Enseignement…). Le pouvoir législatif est détenu par deux assemblées, le Bundesrat

12

Terrain ou territoire complètement entouré par un autre ou, par extension, sans accès direct à la mer. 13

Le coût élevé de l’aide américaine à l’Allemagne (486 millions de dollars en 1946) conduisit les Américains,

suivis par les Britanniques, à souhaiter le redémarrage l’économie de l’Allemagne alors que les accords de

Potsdam prévoyaient la « décartellisation » de son industrie et le démantèlement de ses usines au titre de

réparations. L’orientation nouvelle de la politique américaine fut annoncée le 6 septembre 1946 à Stuttgart par le

secrétaire d’Etat Byrnes : « Les Etats-Unis ne veulent pas prendre la responsabilité de l’aggravation de la

situation économique de l’Allemagne… Le peuple américain veut remettre le gouvernement de l’Allemagne aux

Allemands. Le peuple américain veut aider les Allemands à regagner une place honorable parmi les nations

libres et pacifiques. » La fusion économique des zones d’occupation américaine et anglaise (« bizone ») le 1er

janvier 1947 ainsi qu’une aide financière accrue concrétisèrent cette nouvelle attitude.

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(composé des délégués des gouvernements des Lander), et surtout le Bundestag, élu pour

quatre ans au suffrage universel selon un système complexe qui combine scrutin uninominal

majoritaire et scrutin proportionnel. Le chancelier, chef du pouvoir exécutif, est élu par le

Bundestag qui ne peut le renverser qu’après avoir au préalable désigné son successeur à la

majorité absolue (vote de défiance constructif). Elu en août 1949, le premier Bundestag porte

à la chancellerie Konrad Adenauer. L’Allemagne de l’Ouest est née. La création dans la zone

soviétique d’une « République Démocratique Allemande » en octobre 1949 n’a fait que

consacrer une scission déjà inscrite dans les faits.

L’avancée communiste en Europe (création du Kominform, grèves communistes en Italie et

en France en 1947-1948 et surtout le « coup de Prague » de février 1948 et le blocus de Berlin

en juin) a suscité l’angoisse chez les Occidentaux. Cette angoisse de l’Occident, Paul-Henri

Spaak, ministre belge des Affaires étrangères, l’a exprimée en ces termes le 28 septembre

1948 à la tribune des Nations Unies : « La délégation soviétique, a-t-il déclaré au représentant

de l’U.R.S.S., Vychinski, ne doit pas chercher d’explications compliquées à notre politique.

Savez-vous quelle est la base de notre politique ? C’est la peur, la peur de vous, la peur de

votre gouvernement, la peur de votre politique. » En conséquence, le 17 mars 1948, un traité

est signé à Bruxelles entre le Royaume –Uni et la France (déjà liés par le traité de Dunkerque

de mars 1947) ainsi que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Il s’agit d’un traité

d’ « aide et d’assistance par tous les moyens » en cas d’agression de l’une des parties en

Europe. Le blocus de Berlin va renforcer l’idée d’une extension du Pacte de Bruxelles à

d’autres pays de l’Europe occidentale et aux deux grands Etats industriels d’Amérique du

Nord. Mais, pour que les Etats-Unis puissent, en temps, entrer dans un système d’alliances

hors du continent américain, il faut un vote du Sénat : celui-ci est acquis le 11 juin 1948 par

64 voix contre 4. C’est la « résolution Vandenberg », du nom sénateur qui l’a proposée. Dès

lors, il devient possible d’envisager un système unique de défense mutuelle intégrant celui du

Traité de Bruxelles. Des pourparlers s’engagent dans cette perspective à Washington en juillet

b1948. Ils aboutissent le 4 avril 1949 à la signature du Traité de l’Atlantique Nord par les

représentants des douze pays qui vont constituer l’Alliance Atlantique : deux Etats

d’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) et dix Etats européens : Royaume-Uni, France,

Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Portugal, Norvège, Danemark, Islande.

Essentiellement défensif, le pacte a pour objet d’assurer collectivement la sécurité des Etats

signataires.

Ainsi, à la fin de 1949, l’Europe et le monde paraissent-ils de plus en plus nettement

s’organiser autour de deux « pôles » de puissance : les Etats-Unis qui, poussés par les

circonstances, ont été amenés à exercer leur leadership sur le « monde libre » et assument les

responsabilités majeures au sein de l’Alliance Atlantique ; l’U.R.S.S. qui, en attendant la mise

en place du Pacte de Varsovie en 1955, a signé des traités militaires avec ses satellites et

s’efforce depuis janvier 1949 de les intégrer économiquement à l’espace soviétique par le

biais du COMECON, réplique orientale à l’O.E.C.E. Par ailleurs, hors d’Europe, les

communistes continuent de marquer des points en 1948-1949, obligeant les puissances

coloniales à s’épuiser dans des interventions lointaines (Indochine, Indonésie) ou s’emparant

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du pouvoir (Corée du Nord, Chine). Ce sont désormais deux « blocs » relativement

homogènes qui vont s’affronter dans les batailles de la guerre froide.

La guerre de Corée constitue un des évènements majeurs de la guerre froide, puisqu’elle porte

à son apogée l’affrontement Est-Ouest et débouche sur un raidissement des deux « blocs ».

(Voir pp. 292-295, Histoire du 20e siècle, 1939-1953. Tome 2 : La guerre et la

reconstruction, Hatier)

La « coexistence pacifique14

», un dégel précaire

La mort de Staline, le 5 mars 1953, marque le début du « dégel ». Tandis que l’un des

nouveaux dirigeants soviétiques, Malenkov, lance un grande offensive en faveur de la

« coexistence pacifique », qui doit éviter l’affrontement militaire, et que Eisenhower expose

un plan d’utilisation pacifique de l’atome, la paix est provisoirement rétablie en Extrême-

Orient et en Asie du Sud-Est, avec l’armistice en Corée et les accords de Genève qui mettent

fin, en juillet 1954, à la première guerre d’Indochine. Le monde parait s’acheminer vers une

relative détente.

Ce dégel est toutefois précaire car la coexistence pacifique a ses limites : création du Pacte de

Varsovie en 1955 (alliance militaire du bloc de l’Est), crise du canal de Suez en 1956,

répression par l’Armée Rouge d’une insurrection à Budapest en 1956. La course aux

armements révèle l’ »équilibre de la terreur », et l’honneur de chaque bloc se joue aussi dans

l’espace (spoutnik soviétique en 1957).

Sous la présidence d’Eisenhower (1952-1960), le secrétaire d’Etat, Foster Dulles (mort en

1959) prône non seulement l’endiguement, mais le refoulement (roll-back). En fait,

l’explosion d’une bombe thermonucléaire15

soviétique et la victoire du communisme en Chine

l’obligent à modérer ses intentions : il n’y a aucune intervention américaine lors des

soulèvements de Berlin-Est en 1953, de Pologne et de Hongrie en 1956.

La construction du mur de Berlin (1961). Voir, Histoire, Géographie, Education civique 3e,

Formule brevet, p.93, Vuibert

En 1959, Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba, mettant fin à la dictature de Batista soutenue

par les États-Unis. Il signe avec l'URSS un accord économique en février 1960.Washington

décrète l'embargo total sur le commerce avec Cuba et le 14 avril 1961, des exilés cubains

anticastristes, appuyés par la CIA, débarquent dans la baie des Cochons. Mais l'absence de

mobilisation de la population les contraint à rebrousser chemin.

La découverte en octobre 1962 de l'installation par l'URSS de missiles nucléaires capables de

toucher les États-Unis, accentue les tensions. Le 22 octobre, Kennedy décrète le blocus total

de l'île, exige le démantèlement des installations existantes et accélère les préparatifs

militaires.Face à cette fermeté, Khrouchtchev cède le 28 octobre. Kennedy, en échange,

14

Chacun des deux blocs renonce à intervenir dans la sphère d’influence de l’adversaire. 15

En 1953.

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accepte de renoncer à toute invasion de l'île et de retirer les missiles américains stationnés en

Turquie.

Pendant quelques jours, le monde a été « au bord du gouffre ».Le monde a évité de peu le

point de non-retour. Conscients de la gravité de la situation qui a failli dégénérer en guerre

nucléaire, les « deux K » initient un changement de politique qui doit atténuer les tensions :

c’est la détente.

2- La détente : 1962-1975

Voir Histoire-Géographie, annales 2010, sujets corrigés, pp.54-55, Nathan.

Les "deux grands" décident de coexister

1963 : mise en place du "télétype rouge" et signature du traité de Moscou (interdit les

expériences nucléaires dans l’atmosphère).

Le doute fait reculer les Etats-Unis dans la guerre froide.

L’engagement des Etats-Unis dans la guerre du Viet Nam intervient au début des années 1960

(1963). Ce conflit ne remet pas en cause l’apaisement global de cette période, mais il affaiblit

considérablement le modèle américain. Malgré leur évidente supériorité militaire, les Etats-

Unis échouent pour la première fois à endiguer le communisme. Cette guerre très médiatisée a

remis en cause les certitudes américaines. Les nombreuses manifestations hostiles à la guerre

témoignent d’une Amérique qui doute d’elle-même et du bien-fondé de son combat contre le

communisme : les jeunes Américains eux-mêmes dénoncent cette guerre impérialiste. En

1973 lors des accords de Paris, pressé par l’opinion publique internationale et l’absence

d’issue militaire, Nixon rappelle les GI’s. La crise pétrolière de 1973 et l’affaire du Watergate

en 1974 se superposent au « cauchemar » vietnamien ; l’opinion américaine est rongée par le

doute. Plus généralement, le modèle de la société de consommation est contesté, d’autant

qu’il plonge à partir des années 1970 dans une crise économique profonde. Ces éléments

décident l’U.R.S.S. à relancer l’affrontement auquel les Etats-Unis répondront par une

politique de fermeté : c’est la guerre fraîche.

3- La guerre fraîche : 1975- 1985 (Voir fichier « les relations internationales de 1945 à

1962 », classe de Tle, elets de cours d’histoire p. 9-12)

La guerre fraîche entre 1975 et 1985 est un regain16

de crispations17

. L’expansion communiste

progresse en Asie du Sud-Est, en Afrique. En Amérique du Sud, des dictatures soutenues par

les Etats-Unis sont remplacées par des régimes prosoviétiques. Mais, l’U.R.S.S. essuie un

échec en Afghanistan en 1979. Les Etats-Unis se replient de la scène internationale. L’exil du

Shah d’Iran, pro-occidental, en 1979, exprime le refus de l’influence américaine. Cependant,

les années 1980 sont marquées par le retour des Etats-Unis sur l’échiquier géopolitique. En

effet, l’élection de Reagan (1981) marque un retour de la politique de fermeté à l’égard de

16

Recrudescence (brusque réapparition de quelque chose avec redoublement d’intensité), renouveau. 17

Mouvement d’impatience, d’irritation, de nervosité.

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l’U.R.S.S. Celle-ci est présentée comme l’ »empire du mal ». Les Etats-Unis rompent avec la

détente et engagent une politique de réarmement destinée à assurer leur domination.

Répondant à l’installation des fusées SS20 soviétiques en Europe de l’Est en 1980, les

Américains implantent les fusées Pershing en Europe de l’Ouest en 1983 et lancent le

programme Initiative de Défense Stratégique18

, défi technologique et financier que l’U.R.S.S.

ne peut relever. L’interventionnisme américain reprend en Amérique latine. Enfin dans les

pays sous domination soviétique, les Etats-Unis soutiennent les opposants : Solidarnosc en

Pologne et les talibans en Afghanistan.

Le bilan politique, social et économique de l’U.R.S.S est médiocre. Les dissidents politiques

tels Soljenitsyne et Sakharov qui dénoncent le système communiste sont muselés par la

censure. Les biens de consommation sont sacrifiés à l’industrie lourde. En 1985, l’avènement

au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev est un tournant. Il tente de sauver l’U.R.S.S. Perestroïka et

Glasnost sont les leviers de la réforme du modèle soviétique. L’U.R.S.S. renonce à

l’expansionnisme dans le Tiers-Monde et renoue le dialogue avec les Etats-Unis. La voie de la

réconciliation est le désarmement : le traité de Washington en 1987 prévoit la destruction des

euromissiles.

4- L’effondrement du bloc soviétique et fin de la guerre froide

Malgré les tentatives den réforme de Gorbatchev pour sauver l’U.R.S.S. et le modèle

communiste, l’année 1989 marque leur effondrement. Les pays du bloc de l’Est constatent

l’échec économique du modèle avec la multiplication des pénuries. Les populations ont soif

de liberté. La mise en place par Gorbatchev d’équipes de communistes réformateurs

n’empêche pas, dès le printemps de l’année 1989, en Pologne et Hongrie, l’organisation

d’élections libres et l’ouverture des frontières. Des Allemands de l’Est passent le rideau de fer

et gagnent l’Autriche : une brèche entre l’Est et l’Ouest commence à s’ouvrir. Des élections

libres ont également lieu en R.D.A. Le rejet du modèle soviétique est manifeste. La

« révolution de velours » se concrétise dans la nuit du 9 novembre 1989 quand les Berlinois

détruisent le mur ouvert par les dirigeants de la R.D.A.

L’Armée Rouge n’intervient pas. La chute du mur de Berlin provoque une immense émotion.

La désagrégation du bloc soviétique se confirme par la souveraineté retrouvée des pays

d’Europe de l’Est. En U.R.S.S., les revendications nationalistes se multiplient et la Russie de

Boris Eltsine proclame son indépendance en 1990. Gorbatchev, chef d’Etat d’une U.R.S.S.

réduite à une peau de chagrin, est accusé par ses pairs de brader le communisme. A l’été

1991, une tentative de putsch visant à le renverser échoue. L’U.R.S.S. agonisante s’effondre

quand il démissionne le 25 décembre 1991, provoquant la fin du bloc soviétique et de la

guerre froide.

CONCLUSION

18

Projet de bouclier spatial

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En définitive, les sommets de Téhéran, Yalta, San Francisco et Potsdam, bien qu’ayant pour

objectifs d’organiser l’après-guerre et d’éviter au monde un nouveau chaos, n’ont pas pu

diminuer le fossé idéologique que la Seconde Guerre Mondiale a contribué à exacerber. C’est

tout logiquement que ce conflit a débouché sur une confrontation américano-soviétique par

pays interposé. Cette guerre froide, comme on l’a appelée, semblait réduire le monde en deux

blocs. En réalité, depuis 1955, a surgi sur la scène internationale un troisième bloc de pays qui

ne se réclamaient ni du bloc occidental ni du bloc soviétique. Il s’agissait pour la plupart de

pays issus de la décolonisation.