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LA DEVOTION EST NOTRE LIGNE DE CONDUITE Nous avons voulu présenter la sangha fran- çaise. Mais, lorsque Ton Bisscheroux a inter- viewé Nathalie Duchanois, il a découvert que Ligmincha France & Suisse romande est une collaboration de deux sanghas très proches: une est en France et l'autre est dans la partie Suisse parlant français. Pouvez-vous expliquer le nom Ligmincha France & Suisse romande? Nous travaillons dans deux pays frontaliers: la Fran- ce et la Suisse. Il y a deux sanghas différentes mais nous avons de nombreux liens comme le fait de par- ler français qui nous rassemble. Je vis en ‘Suisse ro- mande’, la partie de la Suisse parlant français, mais je pratique souvent dans des centres du Dharma en France. Au début, je travaillais toute seule pour or- ganiser les enseignements de Rinpoché, et les trois dernières années Tenzin Wangyal Rinpoché a amené les gens à se déployer à la fois sur la France et la Suisse. Aussi maintenant nous sommes une équipe et avons une page Facebook Ligmincha France & Suisse romande. Quand avez-vous rencontré Rinpoché la première fois? J'ai rencontré Rinpoché de façon très informelle au Népal quelques jours avant la Nouvelle Année 2000. J'étudiais le Dharma et le tibétain à Boudhanath, à Kathmandu. J'étais alors avec une amie italienne dans un tout petit restaurant tibétain typique; lors- que Rinpoché entendit son parler italien il commen- ça une conversation avec nous. Au début je n'ai pas su qu'il était un Rinpoché parce qu'il était habillé comme un tibétain de façon décontractée, pas com- me un moine. A ce moment il était là pour écrire un livre et pour étudier avec son maître. Pendant plu- sieurs semaines, j'ai rencontré régulièrement Rinpo- ché à la Kora autour du stupa de Boudhanath et nous avons eu des conversations amicales et pleines d'humour. Vous pouvez imaginer combien je fus sur- prise lorsque j'ai découvert qu'il était un Rinpoché et un maître si extraordinaire! Alors j'ai commencé à suivre ses enseignements et j'ai découvert la tradi- tion Bön, bien que j'ai été une étudiante de Bokar Rinpoché (Lignée Karma Kagyu) pendant plusieurs années. J'ai toujours trouvé que les traditions Bön et Kagyu étaient toutes les deux complémentaires et se rehaussaient l'une l'autre admirablement. Depuis combien de temps Rinpoché vient-il en Suisse? En Suisse il y a eu des enseignements pendant envi- ron douze ans à Zurich, organisés par Anne-Marie Jakob. Parce que les enseignements sont traduits en allemand, j'avais demandé de nombreuses fois à Rinpoché d'enseigner dans la partie de Suisse par- lant français. Il y a deux ans Rinpoché a été d'accord pour venir et m'a demandé d'organiser ensemble avec Guy Desbiolles le séminaire. A la fois en mai 2011 et 2012 à peu près quatre-vingt-dix personnes soient venues aux enseignements de Rinpoché dans un centre culturel situé dans la petite ville de Bulle, près de Fribourg. Qu’en est-il des enseignements en France? Rinpoché a toujours voulu enseigner en France, mais il n'a pas voulu interférer avec son maître, Son Emi- nence Yongdzin Tenzin Namdak Rinpoché, qui ensei- gne régulièrement à Shenten Dargyé Ling en France. Il y a beaucoup d'étudiants de Tenzin Wangyal Rin- poché en France, la plupart d'entre eux connaissent Rinpoché à travers ses livres. Il y a trois ans Rinpoché fut invité par l'Institut Karma Ling, un centre Kagyu magnifique fondé dans les an- nées quatre-vingt par Kalou Rinpoché, dans les mon- tagnes près de Grenoble. L'Institut est très ouvert aux autres traditions et invite régulièrement un au- tre maître du Dzogchen, Namkhai Norbu Rinpoché. Le séminaire de 2009 avait accueilli environ deux cent cinquante étudiants qui ont eu la grande oppor- tunité de pratiquer les Cinq Eléments dans un super- be site naturel, à l'extérieur autour de l'Institut. Il y a de nombreuses années Rinpoché avait ensei- gné à Paris. Depuis lors, des gens demandent si Rin- poché voudrait revenir, et finalement Rinpoché a été d'accord pour venir ce printemps à Paris pour un séminaire sur les Sons Tibétains qui Guérissent. Nous avons été stupéfaits qu'environ cent quatre- The sangha PAGE 16

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LA DEVOTION EST NOTRE LIGNE DE CONDUITE Nous avons voulu présenter la sangha fran-

çaise. Mais, lorsque Ton Bisscheroux a inter-

viewé Nathalie Duchanois, il a découvert que

Ligmincha France & Suisse romande est une

collaboration de deux sanghas très proches:

une est en France et l'autre est dans la partie

Suisse parlant français.

Pouvez-vous expliquer le nom Ligmincha France & Suisse romande? Nous travaillons dans deux pays frontaliers: la Fran-

ce et la Suisse. Il y a deux sanghas différentes mais

nous avons de nombreux liens comme le fait de par-

ler français qui nous rassemble. Je vis en ‘Suisse ro-

mande’, la partie de la Suisse parlant français, mais

je pratique souvent dans des centres du Dharma en

France. Au début, je travaillais toute seule pour or-

ganiser les enseignements de Rinpoché, et les trois

dernières années Tenzin Wangyal Rinpoché a amené

les gens à se déployer à la fois sur la France et la

Suisse. Aussi maintenant nous sommes une équipe

et avons une page Facebook Ligmincha France &

Suisse romande. Quand avez-vous rencontré Rinpoché la première fois? J'ai rencontré Rinpoché de façon très informelle au

Népal quelques jours avant la Nouvelle Année 2000.

J'étudiais le Dharma et le tibétain à Boudhanath, à

Kathmandu. J'étais alors avec une amie italienne

dans un tout petit restaurant tibétain typique; lors-

que Rinpoché entendit son parler italien il commen-

ça une conversation avec nous. Au début je n'ai pas

su qu'il était un Rinpoché parce qu'il était habillé

comme un tibétain de façon décontractée, pas com-

me un moine. A ce moment il était là pour écrire un

livre et pour étudier avec son maître. Pendant plu-

sieurs semaines, j'ai rencontré régulièrement Rinpo-

ché à la Kora autour du stupa de Boudhanath et

nous avons eu des conversations amicales et pleines

d'humour. Vous pouvez imaginer combien je fus sur-

prise lorsque j'ai découvert qu'il était un Rinpoché et

un maître si extraordinaire! Alors j'ai commencé à

suivre ses enseignements et j'ai découvert la tradi-

tion Bön, bien que j'ai été une étudiante de Bokar

Rinpoché (Lignée Karma Kagyu) pendant plusieurs

années. J'ai toujours trouvé que les traditions Bön et

Kagyu étaient toutes les deux complémentaires et se

rehaussaient l'une l'autre admirablement. Depuis combien de temps Rinpoché vient-il en Suisse?

En Suisse il y a eu des enseignements pendant envi-

ron douze ans à Zurich, organisés par Anne-Marie

Jakob. Parce que les enseignements sont traduits en

allemand, j'avais demandé de nombreuses fois à

Rinpoché d'enseigner dans la partie de Suisse par-

lant français. Il y a deux ans Rinpoché a été d'accord

pour venir et m'a demandé d'organiser ensemble

avec Guy Desbiolles le séminaire. A la fois en mai

2011 et 2012 à peu près quatre-vingt-dix personnes

soient venues aux enseignements de Rinpoché dans

un centre culturel situé dans la petite ville de Bulle,

près de Fribourg. Qu’en est-il des enseignements en France? Rinpoché a toujours voulu enseigner en France, mais

il n'a pas voulu interférer avec son maître, Son Emi-

nence Yongdzin Tenzin Namdak Rinpoché, qui ensei-

gne régulièrement à Shenten Dargyé Ling en France.

Il y a beaucoup d'étudiants de Tenzin Wangyal Rin-

poché en France, la plupart d'entre eux connaissent

Rinpoché à travers ses livres. Il y a trois ans Rinpoché fut invité par l'Institut Karma

Ling, un centre Kagyu magnifique fondé dans les an-

nées quatre-vingt par Kalou Rinpoché, dans les mon-

tagnes près de Grenoble. L'Institut est très ouvert

aux autres traditions et invite régulièrement un au-

tre maître du Dzogchen, Namkhai Norbu Rinpoché.

Le séminaire de 2009 avait accueilli environ deux

cent cinquante étudiants qui ont eu la grande oppor-

tunité de pratiquer les Cinq Eléments dans un super-

be site naturel, à l'extérieur autour de l'Institut. Il y a de nombreuses années Rinpoché avait ensei-

gné à Paris. Depuis lors, des gens demandent si Rin-

poché voudrait revenir, et finalement Rinpoché a été

d'accord pour venir ce printemps à Paris pour un

séminaire sur les Sons Tibétains qui Guérissent. Nous

avons été stupéfaits qu'environ cent quatre-

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Annonce de Garuda, le bulletin de la sangha Rimay, mai 2009 vingts personnes sont venues aux enseignements et l'endroit était si petit… Grâce à l'enthousiasme des étudiants français,

Rinpoché a décidé de revenir à Paris en septem-bre

2012 pour une conférence en soirée sur L'Eveil du

Corps Sacré et en mars 2013 pour un séminaire sur

le Yoga du Rêve. A l'Est Rinpoché a également été invité par le Centre

l'Etudes Bouddhistes à Grenoble, un autre centre

Kagyu historiquement fondé par Kalou Rinpoché et

le 16th Karmapa. Le directeur de ce centre est Lama

Tcheuky Senghé, un éminent traducteur qui fonda

les fameuses Editions Claire Lumière où de nom-

breux livres de Rinpoché ont été publiés en français.

La sangha de Grenoble a aimé les puissants enseigne-

ments de Rinpoché et son style moderne et direct. Pouvez-vous dire quelque chose à propos de la structure? Dans les deux pays l'organisation est informelle, par-

ce que Rinpoché a dit que nous devrions attendre

avant de créer une association. Nous sommes des

débutants, travaillant avec la dévotion comme ligne

de conduite, et nous sommes heureux que cela mar-

che. L'année dernière Rinpoché m'a demandé de

contacter Jean Ory, Dominique Mongardé et Marti-

ne Allier. Ensemble, nous avons formé l'essence de

l'équipe. Nous avons également l'aide précieuse de

Guy Desbiolles, Claude Bonjour, Gilles et Phap. Leur

point commun est que leur dévouement est merveil-

leux! Comme nous vivons loin les uns des autres,

nous avons commencé à travailler par téléphone, e-

mail, Skype et nous avons essayé d'organiser les cho-

ses du mieux que nous le pouvions. Tous les trois mois nous envoyons une newsletter à

notre sangha parlant français, et également à travers

l'e-mail et Facebook, nous informons les étudiants

de ce qui se passe.

Nous organisons des groupes à Paris et à Grenoble

pour pratiquer Tsa Lung. A Paris nous commence-

rons en septembre pendant un jour complet, et si les

gens sont intéressés nous organiserons également

des retraites sur tout le week-end. Nicolas Gourano-

poulos de Belgique guidera le groupe avec mon as-

sistance. A Grenoble, j'ai été invitée par le Centre

d'Etudes Bouddhistes à guider une pratique de grou-

pe de Tsa Lung environ trois fois par an sur un week-

end. Grenoble est un emplacement bien situé puis-

que beaucoup de personnes du sud et du nord de la

France et de la Suisse viennent. Vous êtes un groupe jeune, mais également très

actif avec de bonnes idées. Lors de la réunion men-

suelle européenne sur Skype j'ai entendu parler de

traductions d'enseignements de Rinpoché et de

vidéos sur internet. Jean Ory avait commencé à traduire des enseigne-

ments de Rinpoché sur Facebook, et Rinpoché a re-

marqué combien il était impliqué et l'a contacté. Il

est maintenant très actif dans la traduction des en-

seignements écrits de Rinpoché, des vidéos, et a

même organisé des traductions d'enseignements en

ligne, ensemble avec Dominique Mongardé. Il y a

d'autres personnes aidant pour les traductions, que

je n'ai jamais rencontré avant! Je traduis les séminai-

res de Rinpoché en français et je travaille sur les tra-

ductions des livres de Rinpoché pour les Editions

Claire Lumière. Au fait, Jean n'a jamais rencontré

Rinpoché en personne, et avec bon espoir la premiè-

re fois sera à Barcelone cet automne. Je considère

que ces liens et le dévouement de ces différentes

personnes sont une superbe expression de la grâce

du lama, n’est-ce pas?

Interview by Ton Bisscheroux Traduction: Gilles Photos: courtesy of Nathalie Duchanois

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