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Douleur 2 160 Prise en charge de la douleur aux urgences : necessité dune poursuite de la demarche qualite afin de cibler les actions N. Salhi, M. Hammad, A.-F. Baron, M.-C. Maillot, F. Bozon, M. Hachelaf, T. Desmettre, G. Capellier Service daccueil des urgences/Samu 25, hôpital Jean-Minjoz, Besançon, France Mots clés. Douleur ; Qualité ; Évaluation Introduction. La prise en charge de la douleur a fait lobjet dune démarche qualité initiée en 2003. Le but de ce travail était de réaliser une nouvelle évaluation avec la mise en place dune IOA H24, dans le but de cibler les actions à poursuivre. MéthodeEnquête prospective, sur une semaine, en septem- bre 2006. Pour tout patient conscient admis pour motif médico- chirurgical (traumatologie exclue) se plaignant de douleurs : 1) questionnaire complété par le patient à sa sortie du service por- tant sur le motif dadmission, intensité de la douleur, traitement reçu ; 2) enquête rétrospective sur les dossiers médicaux des même patients. Résultats. N = 103 ; âge moyen 45 ± 17 ans ; sex-ratio de 1. 1) Résultats du questionnaire : 40 % des cas douleur datant de moins de 24 heures ; évalués à larrivée dans 97 % des cas ; intensité de la douleur à larrivée 6 % EN ? 6 ; 80 % des patients considèrent que leur douleur nécessite un traitement, 62 % des patients ont eu une proposition spontanée de traitement, 63 % des patients ont reçu un antalgique. Quarante-trois pour cent des patients estiment recevoir un traitement assez rapidement ; intensité de la douleur à la sortie du service : 84 % EN < 6 ; 93 % des patients sont dassez à très satisfait de la prise en charge de la douleur. 2) Enquête dossiers : motifs dadmissions : pathologie digestive 27 %, cardio- vasculaire 20 % et chirurgical 17 %. Cent pour cent des patients présentent une douleur aiguë, 87 % des patients sont évalués à larrivée aux urgences. Le traitement de la douleur a été pour 62 % paracétamol, 10 % tramadol, 14 % AINS, 14 % morphine. Cent pour cent des médicaments sont utilisés sous forme injectable. Un délai dadministration du traitement inférieur à une heure est retrouvé dans 50 % des cas. Trente-trois pour cent des patients sont évalués après traitement et seulement 30 %de nouveau à la sortie du SAU. Conclusion La majorité des patients sont globalement satis- faits de la prise en charge de la douleur. La mise en place du poste IOA a permis une évaluation quasi exhaustive des patients se présentant aux urgences. Cinquante-sept pour cent des patients quittent le service avec une douleur tolérable (EN ? à 3). Les axes restant à améliorer sont la réduction du délai dadministration, lamélioration de la traçabilité de lévaluation de la douleur à la sortie du service peut être cela grâce à linformatisation du dossier médical. Enfin, il semble nécessaire de réfléchir aux possibilités de réduire lutilisation de la voie parentérale. 161 La douleur aiguë chez la personne agée aux urgences L. NGuyen, F. Dumas, G. Kierzek, S. Boizat, J.-L. Pourriat Service des urgences, Hôtel-Dieu, Paris, France Mots clés. Douleur aiguë ; Personne âgée ; Urgences L allongement de lespérance de vie conduit de plus en plus de personnes âgées dans les services durgences. Dans le cadre de leur prise en charge aux urgences, la fréquence et la typologie des syn- dromes douloureux sont méconnues. Cette étude évalue les carac- téristiques épidémiologiques de la population âgée se présentant pour une douleur aiguë dans le cadre de consultations non pro- grammées aux urgences. Matériels et méthode. Une étude prospective a été conduite sur trois mois de février à avril 2006 aux urgences dun hôpital parisien au cours de laquelle tous les patients âgés de plus de 65 ans ont été inclus. Les patients exclus sont les patients âgés de moins de 65 ans, les patients présentant des douleurs chroni- ques ou ayant déjà reçu un traitement antalgique. Un cahier dobservation relève les caractéristiques épidémiologiques de chaque patient, la présence ou non de trouble de communication, le type de douleur pour laquelle il a consulté et les éventuels antalgiques administrés. Au cours de cette étude, 121 patients ont été inclus, 13 ont été exclus secondairement. La moyenne dâge est de 78 ans, 50,9 % des patients sont des hommes, 99 % sont citadins et 80 % sont de culture occidentale. La douleur est le motif de consultation pour 74 % dentre eux. Chez ces patients, 46,3 % des pathologies douloureuses sont dorigine traumatique, 28,8 % dorigine abdominales, 16,3 % dorigine thoracique. Dans 80 % des cas, la douleur évoluait depuis moins de 24 heures. Tous les patients douloureux ont reçu un traitement antalgique. Cinquante-huit pour cent ont reçu du paracétamol, 27 % un antal- gique de niveau II, 5 % un anti-inflammatoire et 2 % un antalgique de niveau III. 21,3 % des patients présentent des troubles de com- munication. Quarante-trois pour cent des patients ne parlent pas la même langue, 26 % sont confus, 17 % ont des démences sévères. La douleur chez la personne âgée est un motif de recours fréquent aux urgences. Les patients douloureux arrivent essentiellement dans un cadre de douleur aiguë et traumatique et les spécificités de la personne âgée doivent être prises en compte sur le plan diag- nostique et thérapeutique. 162 Évaluation dun protocole de prise en charge de la douleur àlaccueil des urgences dans le cadre dune démarche qualité K. Sénamaud a , R. Ribéreau-Gayon a , R. Echevarne b , J. Nardi b , P. Dabadie a Département des urgences adultes, centre hospitalier universitaire, Bordeaux, France Journal Européen des Urgences 20 (2007) S65S68 doi:10.1016/j.jeur.2007.03.043

La douleur aiguë chez la personne agée aux urgences

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Page 1: La douleur aiguë chez la personne agée aux urgences

Journal Européen des Urgences 20 (2007) S65–S68

Douleur 2

160Prise en charge de la douleur aux urgences : necessité d’unepoursuite de la demarche qualite afin de cibler les actionsN. Salhi, M. Hammad, A.-F. Baron, M.-C. Maillot, F. Bozon,M. Hachelaf, T. Desmettre, G. CapellierService d’accueil des urgences/Samu 25, hôpital Jean-Minjoz,Besançon, France

Mots clés. – Douleur ; Qualité ; ÉvaluationIntroduction. – La prise en charge de la douleur a fait l’objet

d’une démarche qualité initiée en 2003. Le but de ce travail étaitde réaliser une nouvelle évaluation avec la mise en place d’une IOAH24, dans le but de cibler les actions à poursuivre.

Méthode–Enquête prospective, sur une semaine, en septem-bre 2006. – Pour tout patient conscient admis pour motif médico-chirurgical (traumatologie exclue) se plaignant de douleurs : 1)questionnaire complété par le patient à sa sortie du service por-tant sur le motif d’admission, intensité de la douleur, traitementreçu ; 2) enquête rétrospective sur les dossiers médicaux desmême patients.

Résultats. – N = 103 ; âge moyen 45 ± 17 ans ; sex-ratio de 1. 1)Résultats du questionnaire : 40 % des cas douleur datant de moinsde 24 heures ; évalués à l’arrivée dans 97 % des cas ; intensité de ladouleur à l’arrivée 6 % EN ? 6 ; 80 % des patients considèrent queleur douleur nécessite un traitement, 62 % des patients ont euune proposition spontanée de traitement, 63 % des patients ontreçu un antalgique. Quarante-trois pour cent des patients estimentrecevoir un traitement assez rapidement ; intensité de la douleur àla sortie du service : 84 % EN < 6 ; 93 % des patients sont d’assez àtrès satisfait de la prise en charge de la douleur. 2) Enquêtedossiers : motifs d’admissions : pathologie digestive 27 %, cardio-vasculaire 20 % et chirurgical 17 %. Cent pour cent des patientsprésentent une douleur aiguë, 87 % des patients sont évalués àl’arrivée aux urgences. Le traitement de la douleur a été pour62 % paracétamol, 10 % tramadol, 14 % AINS, 14 % morphine. Centpour cent des médicaments sont utilisés sous forme injectable. Undélai d’administration du traitement inférieur à une heure estretrouvé dans 50 % des cas. Trente-trois pour cent des patientssont évalués après traitement et seulement 30 %de nouveau à lasortie du SAU.

Conclusion – La majorité des patients sont globalement satis-faits de la prise en charge de la douleur. La mise en place duposte IOA a permis une évaluation quasi exhaustive des patientsse présentant aux urgences. Cinquante-sept pour cent des patientsquittent le service avec une douleur tolérable (EN ? à 3). Les axesrestant à améliorer sont la réduction du délai d’administration,l’amélioration de la traçabilité de l’évaluation de la douleur à lasortie du service peut être cela grâce à l’informatisation du dossiermédical. Enfin, il semble nécessaire de réfléchir aux possibilités deréduire l’utilisation de la voie parentérale.

doi:10.1016/j.jeur.2007.03.043

161La douleur aiguë chez la personne agée aux urgencesL. NGuyen, F. Dumas, G. Kierzek, S. Boizat, J.-L. PourriatService des urgences, Hôtel-Dieu, Paris, France

Mots clés. – Douleur aiguë ; Personne âgée ; Urgences

L’allongement de l’espérance de vie conduit de plus en plus depersonnes âgées dans les services d’urgences. Dans le cadre de leurprise en charge aux urgences, la fréquence et la typologie des syn-dromes douloureux sont méconnues. Cette étude évalue les carac-téristiques épidémiologiques de la population âgée se présentantpour une douleur aiguë dans le cadre de consultations non pro-grammées aux urgences.

Matériels et méthode. – Une étude prospective a été conduitesur trois mois de février à avril 2006 aux urgences d’un hôpitalparisien au cours de laquelle tous les patients âgés de plus de65 ans ont été inclus. Les patients exclus sont les patients âgésde moins de 65 ans, les patients présentant des douleurs chroni-ques ou ayant déjà reçu un traitement antalgique. Un cahierd’observation relève les caractéristiques épidémiologiques dechaque patient, la présence ou non de trouble de communication,le type de douleur pour laquelle il a consulté et les éventuelsantalgiques administrés. Au cours de cette étude, 121 patientsont été inclus, 13 ont été exclus secondairement. La moyenned’âge est de 78 ans, 50,9 % des patients sont des hommes, 99 %sont citadins et 80 % sont de culture occidentale. La douleur estle motif de consultation pour 74 % d’entre eux. Chez ces patients,46,3 % des pathologies douloureuses sont d’origine traumatique,28,8 % d’origine abdominales, 16,3 % d’origine thoracique. Dans80 % des cas, la douleur évoluait depuis moins de 24 heures. Tousles patients douloureux ont reçu un traitement antalgique.Cinquante-huit pour cent ont reçu du paracétamol, 27 % un antal-gique de niveau II, 5 % un anti-inflammatoire et 2 % un antalgiquede niveau III. 21,3 % des patients présentent des troubles de com-munication. Quarante-trois pour cent des patients ne parlent pas lamême langue, 26 % sont confus, 17 % ont des démences sévères. Ladouleur chez la personne âgée est un motif de recours fréquentaux urgences. Les patients douloureux arrivent essentiellementdans un cadre de douleur aiguë et traumatique et les spécificitésde la personne âgée doivent être prises en compte sur le plan diag-nostique et thérapeutique.

162Évaluation d’un protocole de prise en charge de la douleurà l’accueil des urgences dans le cadre d’une démarche qualitéK. Sénamauda, R. Ribéreau-Gayona, R. Echevarneb, J. Nardib,P. DabadieaDépartement des urgences adultes, centre hospitalieruniversitaire, Bordeaux, France