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Pour célébrer LA FEMME voici, pour chaque partie de son corps, d’abord un poème puis ce qu’écrit à ce sujet l’anthropologue Desmond Morris dans son livre « La femme nue » Attendez que la musique commence puis cliquez pour avancer Photo: BareLigh t

La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

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La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…. Pour célébrer LA FEMME voici, pour chaque partie de son corps, d’abord un poème puis ce qu’écrit à ce sujet l’anthropologue Desmond Morris dans son livre « La femme nue ». Photo: BareLight. - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Pour célébrer LA FEMME voici, pour chaque partie de son corps, d’abord un poème

puis ce qu’écrit à ce sujet l’anthropologue Desmond Morris dans son livre « La femme nue »

Attendez que la musique commence puis cliquez pour avancer

et admirer les « nus » et « autres portraits »…des photographes d’Internet

Photo: BareLight

Page 2: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère ? J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.Ô balances sentimentales.

ROBERT DESNOS

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.

Page 3: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue Desmond MORRIS a écrit, entre autres, le livre « La femme nue » d’où sont tirés tous les extraits de ce diaporama

« Chaque femme possède un corps magnifique, admirable aboutissement d’une évolution de millions d’années. Il regorge d’adaptations stupéfiants et de subtiles améliorations, qui en font l’organisme vivant le plus remarquable de la planète. »

Photo: BareLight

Page 4: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

« La capacité de l’homme a vivre au sein de populations de plus en plus grandes et une curiosité insatiable a été possible grâce au processus d’évolution appelé « néoténie », par lequel les êtres humains conservent des attributs de l’enfance dans leur vie d’adultes. Les êtres humains restent joueurs toute leur vie. Cela s’appelle art, recherche, sport ou philosophie, musique ou poésie, voyage ou divertissement. En effet chacune de ces activités implique innovation, prise de risques, exploration, créativité. » Desmond Morris

Photo: Leandra20

Page 5: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

« Au cours de l’évolution l’homme et la femme ont tous deux cheminé longuement sur la route de l’adulte infantile », mais ils ont avancé à des allures différentes. Les homme sont plus infantiles dans leur comportement, les femmes dans leur anatomie » Desmond Morris.

Photo: ToKyoFace5

Page 6: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

« Les femmes devinrent plus habiles à effectuer plusieurs taches à la fois; elles communiquent mieux verbalement, leur sens de l’odorat, de l’ouie, du toucher et de la vision sont supérieurs à ceux de l’homme. Elles sont des parents plus sensibles, plus apte à élever des enfants, plus résistantes aux maladies. Mentalement les hommes conservent plus d’attributs « enfantins » que les femmes. Les hommes sont plus imaginatifs, les femmes plus raisonnables et attentionnées. » Desmond Morris

Photo: ForcedPerspective

Page 7: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

« Le corps pulpeux de la femme est une des caractéristiques infantiles qu’elle a conservé et qui vont éveiller la bienveillance et le dévouement chez les hommes. Mais ce n’est pas le seul et nous allons parcourir ainsi le corps de la femme des cheveux jusqu’aux pieds… » Desmond Morris

Photo: RKD-Photography

Page 8: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: directionsforpest

Page 9: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Remy de GOURMONT Les cheveuxSimone, il y a un grand mystèreDans la forêt de tes cheveux.Tu sens le foin, tu sens la pierreOù des bêtes se sont posées ;Tu sens le cuir, tu sens le blé,Quand il vient d'être vanné ;Tu sens le bois, tu sens le painQu'on apporte le matin ;Tu sens les fleurs qui ont pousséLe long d'un mur abandonné ;Tu sens la ronce, tu sens le lierreQui a été lavé par la pluie ;Tu sens le jonc et la fougèreQu'on fauche à la tombée de la nuit ;

Tu sens la ronce, tu sens la mousse,Tu sens l'herbe mourante et rousse

Qui s'égrène à l'ombre des haies ;Tu sens l'ortie et le genêt,

Tu sens le trèfle, tu sens le lait ;Tu sens le fenouil et l'anis ;

Tu sens les noix, tu sens les fruitsQui sont bien mûrs et que l'on

cueille ;Tu sens le saule et le tilleul

Quand ils ont des fleurs plein les feuilles ;

Tu sens le miel, tu sens la vieQui se promène dans les prairies ;

Tu sens la terre et la rivière ;Tu sens l'amour, tu sens le feu.

Simone, il y a un grand mystèreDans la forêt de tes cheveux.

Page 10: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS:

Mis à part le sommet de la tête,les aisselles et la région pubienne, la peau de la femme est presque complètement glabre ce qui rends sa chevelure longue d’autant plus insolite ( si une femme laissait pousser ses cheveux ils atteindraient ses genoux). Ainsi à l’origine la femme avec sa longue chevelure et son visage nu présentait un contraste visuel frappant. En raison de sa capacité à exciter les hommes, l’exhibition d’une partie de la chevelure, quelque soit son style, a donc parfois été prohibée….

Photo: edlp2k

Page 11: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Pourquoi tant de blondes (vraies ou pas)? Une partie de l’attrait des cheveux blonds est dans leur finesse, ils sont plus doux au toucher et ils rappellent la douceur de la chair. La féminité associée à la blondeur s’étend de plus à tout le corps. Les blondes possèdent en effet un fin et doux duvet. La blondeur renvoie ainsi une image de jeunesse et d’enfance… (Desmond Morris)

Photo: WitchOfNature

Page 12: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Déjà chez les Romains le poète Martial raillait ainsi:

« Les cheveux d’or de GallaSont à elle – mais qui la

croira ?Elle jure qu’ils sont à elle, et

dit la véritéCar je sais où elle les a

acheté. »

Photo: H_e_i_k_e

Page 13: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: mhphotography

Page 14: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Théophile Gautier « Pour veiner de son front »

Pour veiner de son front la pâleur délicate,Le Japon a donné son plus limpide azur ;La blanche porcelaine est d’un blanc bien moins purQue son col transparent et ses tempes d’agate ;Dans sa prunelle humide un doux rayon éclate ;Le chant du rossignol près de sa voix est dur,Et, quand elle se lève à notre ciel obscur,On dirait de la lune en sa robe d’ouate ;Ses yeux d’argent bruni roulent moelleusement ;Le caprice a taillé son petit nez charmant ;Sa bouche a des rougeurs de pêche et de framboise ;Ses mouvements sont pleins d’une grâce chinoise,Et près d’elle on respire autour de sa beautéQuelque chose de doux comme l’odeur du thé.

Photo:vonneywong

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L’anthropologue DESMOND MORRIS:

L’acquisition du front, nouvelle zone de peau nue, spécifique aux êtres humains, fournit un espace additionnel pour émettre des signaux visuels. Lorsque la peau du front est déplacée, les rides forment des motifs reconnaissables. Le front féminin creusé de la sorte est un signe révélant que sa propriétaire n’est plus toute jeune et les femmes font tout pour les atténuer….

Photo:robertusk

Page 16: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo:nadineada

Page 17: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Charles BAUDELAIRE Chanson d'après-midiQuoique tes sourcils méchantsTe donnent un air étrangeQui n'est pas celui d'un ange,Sorcière aux yeux alléchants,Je t'adore, ô ma frivole,Ma terrible passion !Avec la dévotionDu prêtre pour son idole.Le désert et la forêtEmbaument tes tresses rudes,Ta tête a les attitudesDe l'énigme et du secret.Sur ta chair le parfum rôdeComme autour d'un encensoir ;Tu charmes comme le soir,Nymphe ténébreuse et chaude.Ah ! les philtres les plus fortsNe valent pas ta paresse,Et tu connais la caresseQui fait revivre les morts !Tes hanches sont amoureusesDe ton dos et de tes seins,

Et tu ravis les coussins

Par tes poses langoureuses.

Quelquefois, pour apaiser

Ta rage mystérieuse,Tu prodigues,

sérieuse,La morsure et le

baiser ;Tu me déchires, ma

brune,Avec un rire moqueur,

Et puis tu mets sur mon coeur

Ton oeil doux comme la lune.

Sous tes souliers de satin,

Sous tes charmants pieds

de soie,Moi, je mets ma

grande joie,Mon génie et mon

destin,Mon âme par toi

guérie,Par toi, lumière et

couleur !Explosion de chaleur

Dans ma noire Sibérie !

Photo:Satirenoir

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L’anthropologue DESMOND MORRIS:

Ces deux petites parcelles de poils agissent comme des marqueurs permettant aux changements d’expression d’être plus décelable à distance. Les sourcils de la femme sont plus fins et moins touffus que ceux de l’homme. Les femmes cherchent donc a les rendre encore plus féminins en accentuant artificiellement leur finesse et leur petitesse.

Photo: Photography JC

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Photojuline

Page 20: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Mon très cher petit Lou je t’aimeMa chère petite étoile palpitante je t’aimeCorps délicieusement élastique je t’aimeVulve qui serre comme un casse-noisette je t’aimeSein gauche si rose et si insolent je t’aimeSein droit si tendrement rosé je t’aimeMamelon droit couleur de champagne non champagnisé je t’aimeMamelon gauche semblable à une bosse du front d’un petit veau qui vient de naître je t’aimeNymphes hypertrophiées par tes attouchements fréquents je vous aimeFesses exquisément agiles qui se rejettent bien en arrière je vous aimeNombril semblable à une lune creuse et sombre je t’aimeToison claire comme une forêt en hiver je t’aimeAisselles duvetées comme un cygne naissant je vous aimeChute des épaules adorablement pure je t’aimeCuisse au galbe aussi esthétique qu’une colonne de temple antique je t’aimeOreilles ourlées comme de petits bijoux mexicains je vous aimeChevelure trempée dans le sang des amours je t’aimePieds savants pieds qui se raidissent je vous aimeReins chevaucheurs reins puissants je vous aimeTaille qui n’a jamais connu le corset taille souple je t’aimeDos merveilleusement fait et qui s’est courbé pour moi je t’aimeBouche Ô mes délices ô mon nectar je t’aimeRegard unique regard-étoile je t’aimeMains dont j’adore les mouvements je vous aimeNez singulièrement aristocratique je t’aimeDémarche onduleuse et dansante je t’aimeÔ petit Lou je t’aime je t’aime je t’aime. Guillaume Apollinaire

Photo: Bluvertical

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Le développement de petits lobes doux et charnus leur permet dans les moments d’excitation intense d’enfler et de se gorger de sang ce qui les rends plus sensibles. Caresser, sucer, embrasser les lobes pendant l’acte sexuel constitue pour beaucoup de femmes une stimulation considérable.

Photo T.Kirik

Page 22: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Elle a les yeux révolver - Marc Lavoine

Un peu spéciale, elle est célibataireLe visage pâle, les cheveux en arrièreEt j'aime çaElle se dessine sous des jupes fenduesEt je devine des histoires défenduesC'est comme çaTell'ment si belle quand elle sortTell'ment si belle, je l'aime tell'ment si fort

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tueElle a tiré la première, m'a touché, c'est foutuElle a les yeux revolver, elle a le regard qui tueElle a tiré la première, elle m'a touché, c'est foutu…

Photos: tarsiiila-1, pictet, dev1n, Jessica-Bender

Page 23: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Un peu larguée, un peu seule sur la Terre

Les mains tendues, les cheveux en arrière

Et j'aime çaA faire l'amour sur des malentendus

On vit toujours des moments défendus

C'est comme çaTell'ment si femme quand elle mord

Tell'ment si femme, je l'aime tell'ment si fort

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue

Elle a tiré la première, m'a touché, c'est foutu

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue

Elle a tiré la première, elle m'a touché, c'est foutu

Son corps s'achève sous des draps inconnus

Et moi je rêve de gestes défendusC'est comme ça

Un peu spéciale, elle est célibataireLe visage pâle, les cheveux en arrière

Et j'aime çaTell'ment si femme quand elle dort

Tell'ment si belle, je l'aime tell'ment si fort

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue

Elle a tiré la première, m'a touché, c'est foutu

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue

Elle a tiré la première, elle m'a touché, c'est foutu

Photos: Jessica-Bender, badzia9, Artistic-Nudes-Club, dev1n

Page 24: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les yeux de la femme donnent à lire de nombreux messages visuels, qui changent selon les expressions de leurs yeux: les yeux qui se baissent, les yeux qui se lèvent, faire de gros yeux, les yeux obliques, les yeux qui se brouillent, les grands yeux, les yeux qui se plissent, les yeux humides, les yeux qui pleurent, les yeux qui clignent (clignement multiple, super clignement, battement de cils, clin d’œil).

Photos: Jessica-Bender, Wyrdling

Page 25: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: Jessica Bender

Page 26: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Tu ressembles à un ange !

Elle ressemble à un ange, tellement elle est belle,Quelle sensation étrange, de me voir face à elle,Son petit nez mutin, chaque jour m'émoustille, Et ses longs cheveux blonds, là font bien jolie fille !

Deux yeux pleins de lumière, illuminent son regard,Tantôt bleus, tantôt verts, j'y vois naître l'espoir,Elle a un charme fou, telle une aura magique,Et je lis ses mots doux, que je mets en musique !

Elle est si fraîche, comme une fleur du Printemps,Si douce et si mignonne, c’en est déroutant,J’aimerais la séduire et l’aimer à jamais,Mais comment la cueillir, sans jamais l’abîmer ,

Rien qu'une heure sans la voir, je me désespères,Mais je gardes l'espoir, guidé par sa lumière !Le temps est éternel, quand je la sais partir,Et tout au long des jours, je vis comme un martyr !

Où es-tu, belle princesse, où est donc ton palais,Dis-moi, où est ton monde, et de ce pas j'y vais,Quel est donc ce pays, où se trouve ce ciel ?Où j’offrirai mon cœur, à ma douce Isabelle !

Fanfan_36

Photo: jacon

Page 27: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: Le grand poète Tennyson célèbre « le nez effilé, dont le bout est recourbé comme un pétale de fleur », La différence des sexes créa l’équation nez plus petit = nez plus féminin donc plus séduisant. Un petit nez donnant l’image d’un jeune nez, plus il est petit plus la femme paraît jeune. Le nez de la femme est particulièrement sensible aux odeurs masculines. Par ailleurs, les mamans sont capables d’identifier leur enfant uniquement par l’odeur.

Photo: Diaboliq

Page 28: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: Divas-and-Dreams-(Christine)

Page 29: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Pierre de MARBEUF

Les joues d'Amaranthe

Des roses et des lys filles et soeurs jumelles,Qui sous un lait caillé doucement tremblotez,Joues où l'amour joue en toutes privautés,Et bâtit aux souris des demeures nouvelles,Lors que vous rougissez, que vos roses sont belles,Quand l'épine d'honneur veut armer vos beautés,Le satin de vos lys montrant vos chastetés,Donne aux amants la peur, et l'amour aux rebelles.Petits creux, magasins et d'amours et d'appas,La petite rondeur que vous avez en bas,Fait que je vous compare aux pommes d'Atalante.S'il faut pour ce beau fruit mourir, ou bien courir,Ma course est inégale : il me faut donc mourir,Si vous ne me donnez vos pommes, Amaranthe.

Photo: oliveshadow

Page 30: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les joues tendres et douces de la femme sont un aspect important de sa beauté. Elles évoquent la rondeur des joues de bébé et cela agît comme un stimulus puissant, qui éveille des sentiments d’amour parental. Dans les moments les plus tendre on cherche donc à toucher, embrasser, caresser ou pincer affectueusement les joues de l’être aimé. Les amants dansent joue contre joue. Symboliquement la joue est la partie la plus délicate de tout le corps féminin. C’est aussi la région la plus susceptible de divulguer ses véritables sentiments. En effet à cet endroit les changements de couleur liées aux émotions sont exposés de façon flagrante. Le rougissement de la honte ou de l’embarras sexuel commence tout au centre de la joue rapidement suivi par le reste de la surface cutanée. S’il s’intensifie, le cou, le nez, les lobes des oreilles et le haut du torse peuvent aussi s’empourprer. C’est ainsi devenu un signe d’innocence et de modestie associé au sex-appeal.

Photo: bittersweetvenom

Page 31: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: notsogoodphotography

Page 32: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

La fille aux cheveux de linSur la luzerne en fleur assise,Qui chante dès le frais matin ?C'est la fille aux cheveux de lin,La belle aux lèvres de cerise.L'amour, au clair soleil d'été,Avec l'alouette a chanté.Ta bouche a des couleurs divines,Ma chère, et tente le baiser !Sur l'herbe en fleur veux-tu causer,Fille aux cils longs, aux boucles fines ?L'amour, au clair soleil d'été,Avec l'alouette a chanté.Ne dis pas non, fille cruelle !Ne dis pas oui ! J'entendrai mieuxLe long regard de tes grands yeuxEt ta lèvre rose, ô ma belle !L'amour, au clair soleil d'été,Avec l'alouette a chanté.Adieu les daims, adieu les lièvresEt les rouges perdrix ! Je veuxBaiser le lin de tes cheveux,Presser la pourpre de tes lèvres !L'amour, au clair soleil d'été,Avec l'alouette a chanté. LECONTE DE LISLE

Photo: Par DeeMac

Page 33: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les lèvres sont très particulières. Chose unique dans le monde animal elles

sont tournées vers l’extérieur. A mesure que notre anatomie et notre comportement d’adulte devenaient plus

infantiles, nous avons conservé de plus en plus de caractéristiques de « bébé » et les lèvres charnues et bien

visibles s’inscrivent dans cette tendance. Comme la femme est plus avancée anatomiquement , c’est-à-dire plus

juvénile, que l’homme , ses lèvres sont en moyenne plus protubérantes. Elles ont gardées leur forme embryonnaire. La femme continuera à garder une paire de lèvres pleines

et tendres pour la majorité du reste de sa vie et cela lui servira de signal fortement érotique. En effet par leur forme, leur texture et leur couleur elles rappellent les

« autres lèvres ». Lorsque la femme est excitée sexuellement ses lèvres enflent, rougissent et deviennent

plus sensibles. Rendre artificiellement les lèvres plus rouges est devenu un moyen pour afficher sa féminité. Non seulement elles sont la zone érogène numéro un, mais les terminaisons nerveuses y sont si sensibles au toucher (ou au baiser) qu’ils lui renvoient de profonds stimuli et à cet égard, entre autres, la femme est le primate le plus évolué. Enfin les lèvres et les muscles associés donnent au visage de la femme le plus riche éventail de signaux visuels, pour exprimer ses sentiments, que l’on puisse trouver dans le

monde animal.Photo: LL--Lloyd-Hammarlund

Page 34: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: tarsiiila

Page 35: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Émile VERHAERENMets ta chaise près de la mienneEt tends les mains vers le foyerPour que je voie entre tes doigtsLa flamme ancienneFlamboyer ;Et regarde le feuTranquillement, avec tes yeuxQui n'ont peur d'aucune lumièrePour qu'ils me soient encore plus francsQuand un rayon rapide et fulgurantJusques au fond de toi les frappe et les éclaire.Oh ! que notre heure est belle et jeune encoreQuand l'horloge résonne avec son timbre d'orEt que, me rapprochant, je te frôle et te toucheEt qu'une lente et douce fièvreQue nul de nous ne désire apaiser,Conduit le sûr et merveilleux baiserDes mains jusques au front, et du front jusqu'aux lèvres.Comme je t'aime alors, ma claire bien-aimée,Dans ta chair accueillante et doucement pâméeQui m'entoure à son tour et me fond dans sa joie !

Tout me devient plus cher, et ta bouche et tes brasEt tes seins bienveillants, où mon pauvre front las,

Après l'instant de plaisir fou que tu m'octroies,Tranquillement, près de ton coeur, reposera.

Car je t'aime encor mieux après l'heure charnelleQuand ta bonté encor plus sûre et maternelleFait succéder le repos tendre à l'âpre ardeur

Et qu'après le désir criant sa violenceJ'entends se rapprocher le régulier bonheur

Avec des pas si doux qu'ils ne sont que silence.

Photo: tarsiiila

Page 36: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: La bouche de la femme est très sollicitée. Non seulement elle peut l’utiliser pour mordre, lécher, sucer, goûter, mâcher, avaler, tousser, bâiller, grogner, crier ou rugir mais aussi pour parler, sourire, rire, embrasser, siffler ou fumer. Derrière les lèvres la bouche abrite la langue organe essentiel du langage. Les femmes y sont plus habiles que les hommes. En effet lorsqu’une tâche de nature verbale lui est assignée, le cerveau de la femme se mobilise beaucoup plus que celui de l’homme pour fournir une réponse.

Photo: tarsiiila

Page 37: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: TheSeeker417

Page 38: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Alfred de MUSSET L'andalouseAvez-vous vu, dans Barcelone,Une Andalouse au sein bruni ?Pâle comme un beau soir d'automne !C'est ma maîtresse, ma lionne!La marquesa d'Amaëgui !J'ai fait bien des chansons pour elle,Je me suis battu bien souvent.Bien souvent j'ai fait sentinelle,Pour voir le coin de sa prunelle,Quand son rideau tremblait au vent.Elle est à moi, moi seul au monde.Ses grands sourcils noirs sont à moi,Son corps souple et sa jambe ronde,Sa chevelure qui l'inonde,Plus longue qu'un manteau de roi !

C'est à moi son beau col qui penche

Quand elle dort dans son boudoir,

Et sa basquina sur sa hanche,

Son bras dans sa mitaine blanche,

Son pied dans son brodequin noir !

Vrai Dieu ! Lorsque son oeil pétille

Sous la frange de ses réseaux,

Rien que pour toucher sa mantille,

De par tous les saints de Castille,

On se ferait rompre les os.Qu'elle est superbe en son

désordre,Quand elle tombe, les seins

nus,Qu'on la voit, béante, se

tordreDans un baiser de rage, et

mordreEn criant des mots inconnus

!Et qu'elle est folle dans sa

joie,Lorsqu'elle chante le matin,Lorsqu'en tirant son bas de

soie,Elle fait, sur son flanc qui

ploie,Craquer son corset de

satin !Allons, mon page, en

embuscades !Allons ! la belle nuit d'été !

Je veux ce soir des sérénades

A faire damner les alcadesDe Tolose au Guadalété

Photo: skilledwarrior

Page 39: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS:

Le cou est la partie la plus subtile du corps. Des ensembles complexes de muscles entourent les connexions vitales bouche-estomac, nez-poumons, cerveau-colonne vertébrale… Ils permettent à la tête de s’incliner, de hocher, de se secouer,de tourner, de se tordre et d’accomplir toute une série de mouvements permettant d’exprimer des messages importants. La figure féminine typique possède un cou gracieux évoquant celui du cygne. Le cou de la femme est généralement long et mince et cela est dû en partie à son thorax plus court et en partie à une musculature moins développée que celle de l’homme. Sa pomme d’Adam est aussi beaucoup moins prononcée. La voix de la femme et son larynx restent plus infantiles.

Photo: skilledwarrior

Page 40: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: Beat

Page 41: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Charles-Marie LECONTE DE LISLELe portraitToi que Rhode entière a couronné roiDu bel art de peindre, Artiste, entends-moi.Fais ma bien-aimée et sa tresse noireOù la violette a mis son parfum,Et l'arc délié de ce sourcil brunQui se courbe et fuit sous un front d'ivoire.Surtout, Rhodien, que son oeil soit bleuComme l'onde amère et profond comme elle,Qu'il charme à la fois et qu'il étincelle,Plein de volupté, de grâce et de feu !Fais sa joue en fleur et sa bouche rose,Et que le désir y vole et s'y pose !Pour mieux soutenir le carquois d'Éros,Que le cou soit ferme et l'épaule ronde !Qu'une pourpre fine, agrafée au dos,Flottante, et parfois entr'ouverte, inondeSon beau corps plus blanc que le pur Paros !Et sur ses pieds nus aux lignes si belles,Adroit Rhodien, entrelace encorLes noeuds assouplis du cothurne d'or,Comme tu ferais pour les Immortelles !

Photo: WinterRose4

Page 42: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les épaules de la femme sont plus rondes, plus douces,plus lisses, plus étroites et plus fines que celles de l’homme. En raison de ces formes arrondies elles présentent des qualités érotiques lorsqu’elles sont dénudées. Un auteur les décrits poétiquement comme « deux sphères toutes rondes, une perle d’érotisme sur chaque côté ».

Photo: Igor-Borodin

Page 43: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

A travers elles s’exprime le signal sexuel originel de la femme, qui trouve ses origines dans la forme des fesses. Une pose typiquement « glamour » c’est lorsque la femme appuie son menton sur une épaule nue levée, soulignant ainsi l’arrondi de la chair et attirant l’attention dessus. (Desmond Morris)

Photos: glass,LittleSusie, GREENTEALULU,

Page 44: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: Simon-P

Page 45: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Théodore de BANVILLE Leïla

Il semble qu'aux sultans Dieu mêmePour femmes donne ses houris.Mais, pour moi, la vierge qui m'aime,La vierge dont je suis épris,Les sultanes troublent le mondePour accomplir un de leurs voeux.La vierge qui m'aime est plus blondeQue les sables sous les flots bleus.Le duvet où leur front sommeilleAu poids de l'or s'amoncela.Rose, une rose est moins vermeilleQue la bouche de Leïla.Elles ont la ceinture étroite,Les perles d'or et le turban.Sa taille flexible est plus droiteQue les cèdres du mont Liban !Le hamac envolé se pencheEt les berce en son doux essor.L'étoile au front des cieux est blanche,Mais sa joue est plus blanche encor.Elles ont la fête nocturneAux lueurs des flambeaux tremblants.Ses bras comme des anses d'urneS'arrondissent polis et blancs.Elles ont de beaux bains de marbreOù sourit le ciel étoilé.Comme elle dormait sous un arbre,J'ai vu son beau sein dévoilé.

Chaque esclave au tyran veut plaireComme chaque fleur au soleil.

Elle n'a pas eu de colèreQuand j'ai troublé son cher sommeil,

Dans leurs palais d'or, prisons closes,Leurs chants endorment leurs ennuis.

Elle m'a dit tout bas des chosesQue je rêve tout haut les nuits !

Sa Hautesse les a d'un signe.Il est le seul et le premier.

Ses bras étaient comme la vigneQui s'enlace aux bras du palmier !

Quand un seul maître a cent maîtresses,

Un jour n'a pas de lendemain.Elle m'inondait de ses tresses

Pleines d'un parfum de jasmin !Ce sont cent autels pour un prêtre,Ou pour un seul char cent essieux.

Nous avons cru voir apparaîtreLa neuvième sphère des cieux !Quelquefois les sultanes lèvent

Un coin de leur voile en passant.Nous avions l'extase que rêventLes élus du Dieu tout-puissant !Mais ce crime est la perte sûre

Des amants, toujours épiés.Laissez-moi baiser sa chaussure

Et mettre mon front sous ses pieds !

Page 46: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: Ce sont les parties les moins intimes du corps féminin. Le bras féminin est plus court et plus faible que celui d’un homme. Une autre différence est l’articulation du coude. Chez la femme, le haut du bras est plus près du flanc que chez l’homme. L’angle du coude est plus grand d’environ six degré chez la femme. La posture des bras permet ainsi des signaux sexués importants. Les aisselles sont une petite zone poilue. Elles possèdent des glandes odoriférantes spécifiques. Les femmes en possèdent plus et leur odeur est différente pour agir en tant que signal sexuel entre partenaires amoureux. Les poils agissent comme un piège à odeurs, retenant les sécrétions glandulaires et intensifiant le signal.

Photo: ArmpitSniffer

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Photo: OmerPhiaz

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Rondel sur ses mains Jules Laforgue Oh ! baiser ses petites mains,Ses mains douces, pâles et finesD'un nid délicat de malinesSortant un peu leurs poignets fins.En d'exquis et frêles dessinsCourent leurs veines azurines.Oh! baiser ses petites mains,Ses mains douces, pâles et fines.Elles damneraient bien des Saints,Et même bien des mysogines,Avec leurs mollesses câlines.Pour moi, j'en suis fou, je le crains,Oh ! baiser ses petites mains.

Photo: scottchurch

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les mains de la femme sont supérieures à celles de l’homme par un aspect important, elles sont plus flexibles. Elles sont plus petites mais elles sont bien plus adroites lorsqu’il s’agit de manier délicatement des petits objets. La main de la femme est imbattable pour les tâches exigeant de la minutie. Le clavier du piano a été conçu pour la main de l’homme. Mais si un clavier légèrement plus petit était fabriqué, la pianiste féminine dépasserait l’homme grâce à la flexibilité de ses doigts. Le secret de la main humaine est le développement des pouces opposables. La précision de la main résulte de la qualité de cette opposition entre les bouts des doigts et pour cette action la main de la femme est supérieure. De plus les mains de l’homme ne peuvent rivaliser avec l’agilité des mains féminines aux os très fins et aux articulations plus flexibles.

Photo: Pererix

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Photos: bluebeat76, Mark, fb101, Lunedespoir, Renoux

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Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,l'attitude du don te rend pareil au monde.Mon corps de laboureur sauvage, de son soca fait jaillir le fils du profond de la terre.je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux,la nuit m'envahissait de toute sa puissance.pour survivre j'ai dû te forger comme une armeet tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.Mais passe l'heure de la vengeance, et je t'aime.

Photo: yummyphroot

Corps de femme, je persisterai dans ta grâce.Ô soif, désir illimité, chemin sans but!

Courants obscurs où coule une soif éternelleet la fatigue y coule, et l'infinie douleur.

Pablo Neruda

Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme.

Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l'absence!

ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste!

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les seins de la femme ont reçu, de la part des hommes , plus d’attention érotique que toute autre partie du corps. L’élément sexuel était si important dans l’apparition des seins, que la fonction première, parentale, en a été affectée. Les seins, en essayant d’imiter les fesses, sont devenus si arrondis et si proéminents que le bébé a des difficultés pour accéder aux tétons. La fonction sexuelle des seins opère d’abord au niveau visuel, puis tactile. Même à distance ils suffisent à distinguer la silhouette d’une femme adulte de celle d’un homme. De plus près, cette distinction s’affine et devient aussi un indicateur de l’âge de la femme.Lors du contact sexuel les qualités tactiles de la poitrine entrent en jeu. La parcelle de peau brune autour du mamelon diffuse, par des glandes apocrines, des signaux olfactifs. Alors que l’excitation monte, la poitrine de la femme subit plusieurs changements apparents: les mamelons se dressent, les seins se gorgent de sang entraînant une sensibilité et une réceptivité accrue de toute leur surface. Puis l’aréole gonfle tellement qu’elle masque presque le téton. Une irritation de la peau semblable à la rougeole, apparaît sur les seins et sur le reste du torse.. Photo: pachnidelko

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Photo: iacon

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Victor HUGO

Mon bras pressait ta taille frêle...Mon bras pressait ta taille frêleEt souple comme le roseau ;Ton sein palpitait comme l'aileD'un jeune oiseau.Longtemps muets, nous contemplâmesLe ciel où s'éteignait le jour.Que se passait-il dans nos âmes ?Amour ! Amour !Comme un ange qui se dévoile,Tu me regardais, dans ma nuit,Avec ton beau regard d'étoile,Qui m'éblouit.

Photo: BareLight

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: L’une des caractéristiques principales permettant d’identifier la femme adulte est son torse en forme de sablier. Le corps féminin présente en effet une particularité qui définit sa silhouette: une taille mince. Cette finesse de la taille est due en partie aux éléments plus larges au-dessus et au-dessous, les seins et les hanches. Mais même sans tenir compte de l’effet de contraste, la taille de la femme est plus fine que celle de l’homme. Lorsqu’elle devient mère une femme gagne toujours un peu d’épaisseur dans la région du bassin et sa taille ne retrouvera jamais ses dimensions initiales. La taille minuscule d’une femme est ainsi le symbole de la virginité nubile.

Photo: e-string

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Photo: miss_Alienation

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Baudelaire Les bijouxLa très chère était nue, et, connaissant mon cœur,Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueurQu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,Ce monde rayonnant de métal et de pierreMe ravit en extase, et j'aime à la fureurLes choses où le son se mêle à la lumière.

Elle était donc couchée et se laissait aimer,Et du haut du divan elle souriait d'aise

À mon amour profond et doux comme la mer,Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,

Et la candeur unie à la lubricitéDonnait un charme neuf à ses métamorphoses ;

Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,Polis comme de l'huile, onduleux comme un

cygnePassaient devant mes yeux clairvoyants et

sereins ;Et son ventre et ses seins, ces grappes de mes

vigne,S'avançaient plus câlins que les Anges du mal,Pour troubler le repos où mon âme était mise,

Et pour la déranger du rocher de cristalOù, calme et solitaire, elle s'était assise.

Je croyais voir unis par un nouveau dessinLes hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,

Tant sa taille faisait ressortir son bassin.Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !

-Et la lampe s'étant résignée à mourir,Comme le foyer seul illuminait la chambre,

Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les larges hanches de la femme constituent l’une des principales caractéristiques de la silhouette féminine. Faire saillir ses hanches à l’arrêt est une posture typiquement féminine. Le message est: « regarde comme mes hanches sont belles ».

Photo: vampireleniore

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De nombreuses danses comportent des mouvements de hanches énergiques, tels que le coup de hanche, les trémoussements rapides ou la rotation des hanches. Pour la danse hawaïenne du hula, les jeunes filles, dont la région du pelvis est soulignée par des jupes en feuillages, accomplissent une série d e mouvements de hanches, les balançant, les projetant et les faisant rouler au rythme de la musique.(Desmond Morris)

Photo: boaty26

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Dans l’étreinte par les hanches, les amoureux marchent côte à côte, avec leurs flancs qui se touchent et leurs bras autour de la taille l’un de l’autre. Leurs mains viennent se poser sur les hanches de leur partenaire. C’est un signe d’attachement, d’intimité et d’exclusion pour quiconque les accompagne ou les regarde.(Desmond Morris)

Photo: bob-the-builder-of-luv

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Photo: BareLight

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Germain NOUVEAU Le baiser

N'êtes-vous pas toute petiteDans votre vaste appartement,Où comme un oiseau qui palpiteVoltige votre pied normand ?N'est-elle pas toute mignonne,Blanche dans l'ombre où tu souris,Votre taille qui s'abandonne,Parisienne de Paris ?N'est-il pas à Vous, pleine d'âme,Franc comme on doit l'être, à l'excès,Votre coeur d'adorable femme,Nu, comme votre corps français ?Ne sont-ils pas, à Vous si fière,Les neiges sous la nuit qui dortDans leur silence et leur lumière,Vos magnifiques seins du Nord ?N'est-il pas doux, à Vous sans haineFrémissante aux bruits de l'airain,

Votre ventre d'Européenne,Oui votre ventre européen ;

N'est-elle pas semblable au Monde,Pareille au globe entouré d'air,

Ta croupe terrestre aussi rondeQue la montagne et que la mer ?

N'est-il pas infini le râleDe bonheur pur comme le sel,

Dans ta matrice interastraleSous ton baiser universel ?

Et par la foi qui me fait vivreDans ton parfum et dans ton jour,N'entre-t-elle pas, mon âme ivre,En plein, au plein de ton amour ?

Photo: IntentsAndPurposes

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Le ventre de la femme a toujours été une partie taboue du corps, en raison de sa proximité avec la région sexuelle. Dans la mode, l’apparition de cette nouvelle « zone érotique » est liée au port du pantalon au lieu des jupes. Les jambes sont donc rarement exposées et il a fallu trouver une autre zone où la peau puisse être exhibée. Dans sa partie inférieure, le ventre de la femme est plus arrondi que celui de l’homme. Proportionnellement il est aussi plus long, une plus grande distance séparant le nombril des organes génitaux. Le nombril est aussi plus creusé chez la femme. En résumé l’abdomen de la femme est plus grand et plus incurvé. Comme il ressemble a un petit orifice, le nombril a toujours eu la vocation à rappeler le sexe de la femme.

La danse du ventre est composée de trois mouvements principaux: les saccades, les torsions et les vaguelettes ( en détail on parle de « rotation des hanches », du « roulement baladeur du pelvis », de « la saccade ondulante du pelvis », de « l’impulsion talon-hanche », du « shimmy dos courbé », du « sautillement de hanche » et du « balancement du chameau »). Les saccades sont des coups du pelvis vers l’avant. Les torsions sont des rotations du pelvis. Enfin les vaguelettes sont des ondulations de la région du ventre qui impliquent un contrôle musculaire habile. Tous les mouvements sont des mouvements explicitement sexuels.. Photo: Official Star Wars Blog

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Photos:Back, devilishlilkat, brixxia, LadyRavenhawk, Lad, Lunedespoir, JoGraetz, Tahiyd

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« Tes longs cheveux tombent en cascade le long de ton dos dénudé ».Tu es aussi blonde que les blés aux feux de l’été, aussi féminine qu’une tigresse à la pose alanguie ; tes yeux si bleus aiguisent mon désir de leur jeu trouble, comme le silex la pierre.Ton visage d’où l’enfance a désappris d’appareiller est un tableau vivant où la bouche délicate appelle naturellement le baiser.

Ta chute de reins, découverte généreusement un matin, invite au plaisir physique.Le parfum capiteux que tu sèmes dans le sillage de ton déhanché de reine asservit à ton sexe mon désir.T’embrasser avec dévotion de tes chevilles cerclées d’un fin bracelet d’or jusques à la racine de tes cheveux et m’enivrer, au détour de ton triangle fauve, aux poils pubiens imprégnés d’une senteur salée qui engage : voilà mon rêve récurrent.Je n’ai d’autre avenir que celui de devenir ton esclave, ô toi! mon inaccessible princesse slave. » Michel Frontière (http://mfrontere.blog.lemonde.fr/a-propos/)

Photo: afplcc

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Le dos de la femme est plus arqué que celui de l’homme et lorsque la courbe de la colonne vertébrale est volontairement accentuée, faisant ressortir les fesses, la silhouette devient plus sexy. Chez la femme, vue de derrière, c’est la partie inférieure du dos qui est la plus évasée. Le dos de la femme a été une figure importante de l’imagerie érotique.

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Au bas du dos se trouvent les « fossettes de Vénus » et le « losange de Michaelis ». Un auteur les décrit ainsi: « Cet endroit soyeux succulent, qui met l’eau à la bouche, où se trouvent les fossettes du dos ». Ces fossettes sont beaucoup plus prononcées chez la femme en raison des tissus graisseux à cet endroit. Le losange de Michaelis est délimité par quatre fossettes au lieu des deux: une au-dessus et une au dessous en plus des deux fossettes situées de chaque côté.(Desmond Morris)

Photo: mgeorge1

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Photo:Julie35

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Charles BAUDELAIRE Les promesses d'un visage

J'aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,D'où semblent couler des ténèbres,Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensersQui ne sont pas du tout funèbres.Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux,Avec ta crinière élastique,Tes yeux, languissamment, me disent : " Si tu veux,Amant de la muse plastique,Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité,Et tous les goûts que tu professes,Tu pourras constater notre véracitéDepuis le nombril jusqu'aux fesses ;Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,Deux larges médailles de bronze,Et sous un ventre uni, doux comme du velours,Bistré comme la peau d'un bonze,Une riche toison qui, vraiment, est la soeurDe cette énorme chevelure,Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur,Nuit sans étoiles, Nuit obscure ! "

Photo: flash

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Les poils pubiens sont un signal visuel. Ils servaient à indiquer à un homme qu’une jeune fille était désormais sexuellement adulte. Leur absence indiquant qu’elle n’était pas en âge d’enfanter, inhibait ainsi une réponse sexuelle de sa part, tandis que leur présence visible contribuait à le stimuler sexuellement. Une deuxième fonction de la toison pubienne est de servir de piège à odeurs. La toison pubienne recouvre le «  mont de Vénus », coussinet de tissus graisseux qui sert à protéger l’os pubien et qui comporte de nombreuses terminaisons nerveuses.

Photo: Amphisbaina

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Photo: BareLigh

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Chute des reins, chute du rêve enfantin d'être sage,Fesses, trône adoré de l'impudeur, Fesses, dont la blancheur divinise encor la rondeur,Triomphe de la chair mieux que celui par le visage !Seins, double mont d'azur et de lait aux deux cîmes brunes,Commandant quel vallon, quel bois sacré!Seins, dont les bouts charmants sont un fruit vivant, savouréPar la langue et la bouche ivres de ces bonnes fortunes !Fesses, et leur ravin mignard d'ombre rose un peu sombreOù rôde le désir devenu fou,

Fesses, les grandes sœurs des seins vraiment, mais plus nature, Plus bonhomme, sourieuses aussi,

Mais sans malices trop et qui s'abstiennent du souciDe dominer, étant belles pour toute dictature!

Mais quoi ? Vous quatre, bons tyrans, despotes doux et justes,Vous impériales et vous princiers,

Qui courbez le vulgaire et sacrez vos initiés,Gloire et louange à vous, Seins très saints, Fesses très

augustes ! Paul Verlaine

Chers oreillers, coussin au pli profond pour la face

ouLe sexe, et frais repos des

mains après ces tours sans nombres !

Seins, fins régals aussi des mains qu'ils gorgent

de délices,Seins lourds, puissants,

un brin fiers et moqueurs,Dandinés, balancés, et, se

sentant forts et vainqueurs,

Vers nos prosternements comme regardant en

coulisse !

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Elles se sont formées lorsque l’homme s’est mis debout. Les puissants muscles fessiers se sont considérablement agrandis, pour permettre au corps de se tenir debout et ces muscles ont donné naissance à ces deux hémisphères arrondis situés à la base du dos. Chez la femme leur derrière reste constamment saillant. L’attractivité sexuelle de la femme est ainsi étendue afin qu’elle soit toujours potentiellement capable de répondre aux sollicitations de l’homme, ce qui est un élément du système des liens de couple. La sexualité étant un système de récompense qui aide à consolider les attaches entre l’homme et la femme et à maintenir l’unité de la cellule familiale, cruciale pour assurer la descendance.

Photo: zhorny, creech

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Les femmes n’ont pas d’autre choix que de présenter un derrière protubérant. En effet les fesses de la femme sont plus volumineuses que celles de l’homme car elles contiennent plus de tissus graisseux. Cette forme renflée est devenue la marque de l’humain.

Le derrière émettant les signaux sexuels les plus puissants, plus le postérieur d’une femme était protubérant, plus elle était sexy.

Le cœur stylisé avec sa rainure en haut, symbole de l’amour, ressemble très peu à un vrai cœur, en revanche il rappelle étrangement les fesses de la femme vue de derrière.(Desmond Morris)

Photo: GirlInTheWhiteR

Page 75: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Phot: Val_Mont

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Victor HUGO

Toute la vie d'un coeur

Un coup de vent passa, souffle leste et charmant

Qui fit tourbillonner les jupes follement.

Je la savais ailée, étoilée, azurée,Je l'adorais ; mon âme allait dans

l'empyréeA sa suite. Oh ! l'amour, c'est tout ;

le reste est vain.Je ne supposais pas que cet être

divinQui m'emportait rêveur si loin de la

matière,Eût des jambes ; soudain je vis sa

jarretière,Et cela me choqua. - Quoi ! me dis-

je, elle aussi !Je la contemple, ému, tremblant,

brûlant, transi,Et je vois de la chair où j'adorais

une âme !Soit. Le songe est fini. Ce n'est

donc qu'une femmeQui marche sur la terre, et se

retrousse au vent !Et je fus amoureux bien plus

qu'auparavant.

Photo: melthears

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: L’attrait érotique des jambes est depuis longtemps reconnu. A chaque fois qu’une femme bouge ses jambes, les ouvre, les ferme ou les croise, elle attire inévitablement l’attention sur le point où elles se rejoignent, qui est, bien entendu, le centre de toutes les convoitises masculines. On pourrait dire que, au fin fond de son inconscient, les jambes de la femme sont perçues comme des flèches pointant vers la « terre promise » sexuelle qu’est l’entrejambe. Dans ce contexte ouvrir les jambes a toujours été une action lourde de sens d’un point de vue sexuel. Tous les types de croisements de jambe sont utilisés et c’est une forme de langage corporel qui transmet des signaux subliminaux sur l’humeur de la femme. L’attrait des « membres inférieurs » est aussi dû à leur aspect satiné. Une autre différence est la forme incurvée de la jambe féminine. Les courbes élancées charment l’œil masculin, à cause de ce contraste, mais aussi parce qu’elles sont le signe d’un corps sain et vigoureux. Des jambes fuselées et bien galbées sont associées à une condition physique qui promet de bonnes qualités reproductrices qui sont un élément clé de l’attirance .Les jambes d’une femme adulte sont plus longues que celles des enfants en termes relatifs. De longues jambes prouvent donc la maturité sexuelle et une femme avec de longues jambes paraîtra super-féminine.

Photo: Tanya Martinez

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Photo: catheadsix

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Charles BAUDELAIRE

Le beau navire

Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;Je veux te peindre ta beauté,Où l'enfance s'allie à la maturité.Quand tu vas balayant l'air de ta jupe large,Tu fais l'effet d'un beau vaisseau qui prend le large,Chargé de toile, et va roulantSuivant un rythme doux, et paresseux, et lent.Sur ton cou large et rond, sur tes épaules grasses,Ta tête se pavane avec d'étranges grâces ;D'un air placide et triomphantTu passes ton chemin, majestueuse enfant.Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;Je veux te peindre ta beauté,Où l'enfance s'allie à la maturité.

Quand tu vas balayant l'air de ta jupe large,

Tu fais l'effet d'un beau vaisseau qui prend le large,

Chargé de toile, et va roulantSuivant un rythme doux, et

paresseux, et lent.Tes nobles jambes, sous les volants

qu'elles chassent,Tourmentent les désirs obscurs et les

agacent,Comme deux sorcières qui font

Tourner un philtre noir dans un vase profond.

Tes bras, qui se joueraient des précoces hercules,

Sont des boas luisants les solides émules,

Faits pour serrer obstinément,Comme pour l'imprimer dans ton

coeur, ton amant.Sur ton cou large et rond, sur tes

épaules grasses,Ta tête se pavane avec d'étranges

grâces ;D'un air placide et triomphant

Tu passes ton chemin, majestueuse enfant.

Ta gorge qui s'avance et qui pousse la moire,

Ta gorge triomphante est une belle armoire

Dont les panneaux bombés et clairsComme les boucliers accrochent des

éclairs,Boucliers provoquants, armés de

pointes roses !Armoire à doux secrets, pleine de

bonnes choses,De vins, de parfums, de liqueurs

Qui feraient délirer les cerveaux et les coeurs !

Photo: PersephoneStock

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: On a recensé 36 sortes de démarches: de la promenade lente à la marche et au sprint. Neuf d’entre elles sont typiquement féminines: « le clopinement », « la démarche hachée », « la glissade », « le sautillement », « la foulée », « le déhanchement », « l’impulsion », « la caracolade » et « la course ».

La démarche normale de la femme est « le déhanchement ». En effet lorsqu’une femme marche il y a rotation arrière du pelvis et balancement des hanches… Comme le dos est cambré, même au repos son postérieur ressort vers l’arrière. Quand elle se déplace, l’ossature de la jambe et de la hanche produit une plus grande ondulation dans la région des fesses. Pour le dire de manière directe, elle marche en se tortillant. La combinaison de ces trois singularités, plus de graisse, plus de protubérance et plus d’ondulation, renvoie à l’homme un puissant signal érotique parce que son corps est ainsi conçu. Pour améliorer son célèbre déhanchement Marilyn Monroe portait des chaussures à talons hauts, dont l’un des talons était plus court que l’autre.

Photo : Marcello-de-Chirico

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Photo: LazloHollyfeld

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Jules BARBEY D'AUREVILLY Treize ansElle avait dix-neuf ans. Moi, treize. Elle était belle ;Moi, laid. Indifférente, - et moi je me tuais...Rêveur sombre et brûlant, je me tuais pour elle.Timide, concentré, fou, je m'exténuais...Mes yeux noirs et battus faisaient peur à ma mère ;Mon pâle front avait tout à coup des rougeursQui me montaient du coeur comme un feu sort de terre !Je croyais que j'avais deux coeurs.Un n'était pas assez pour elle. Ma poitrineSemblait sous ces deux coeurs devoir un jour s'ouvrirEt les jeter tous deux sous sa fière bottine,Pour qu'elle pût fouler mieux aux pieds son martyr !Ô de la puberté la terrible démence !Qui ne les connut pas, ces amours de treize ans ?Solfatares du coeur qui brûlent en silence,Embrasements, étouffements !Je passais tous mes jours à ne regarder qu'elle...Et le soir, mes deux yeux, fermés comme deux bras,L'emportaient, pour ma nuit, au fond de leur prunelle...Ah ! le regard fait tout, quand le coeur n'ose pas !Le regard, cet oseur et ce lâche, en ses fièvres,Sculpte le corps aimé sous la robe, à l'écart...Notre coeur, nos deux mains, et surtout nos deux lèvres ;

Nous les mettons dans un regard !Mais un jour je les mis ailleurs... et dans

ma vieCoup de foudre reçu n'a fumé plus

longtemps !C'est quand elle me dit : " Cousin, je

vous en prie... "Car nous étions tous deux familiers et

parents ;Car ce premier amour, dont la marque

nous resteComme l'entaille, hélas ! du carcan

reste au cou,Il semble que le Diable y mêle un goût

d'incestePour qu'il soit plus ivre et plus fou !

Et c'était un : " Je veux ! " que ce : " Je vous en prie,

Allons voir le cheval que vous dressez pour moi... "

Elle entra hardiment dans la haute écurie,

Et moi, je l'y suivis, troublé d'un vague effroi...

Nous étions seuls ; l'endroit était grand et plein d'ombre,

Et le cheval, sellé comme pour un départ,

Ardent au râtelier, piaffait dans la pénombre...

Mes deux lèvres, dans mon regard,Se collaient à son corps, - son corps,

ma frénésie ! -Arrêté devant moi, cambré, voluptueux,Qui ne se doutait pas que j'épuisais ma

vieSur ses contours, étreints et mangés

par mes yeux !Elle avait du matin sa robe blanche et

verte,Et sa tête était nue, et ses forts

cheveux noirsTordus, tassés, lissés sans une boucle

ouverte,Avaient des lueurs de miroirs !

Photo: Ziolo

Page 83: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Elle se retourna : " Mon cousin, - me dit-elleSimplement, - de ce ton qui nous fait tant de mal ! -Vous n'êtes pas assez fort pour me mettre en selle ?... "Je ne répondis point, - mais la mis à chevalD'un seul bond !... avec la rapidité du rêve,Et, ceignant ses jarrets de mes bras éperdus,Je lui dis, enivré du fardeau que j'enlève :" Pourquoi ne pesez-vous pas plus ? "Car on n'a jamais trop de la femme qu'on aimeSur le coeur, - dans les bras, - partout, - et l'on voudraitSouvent mourir pâmé... pâmé sous le poids mêmeDe ce cors, dense et chaud, qui nous écraserait !Je la tenais toujours sous ses jarrets, - la selleAvait reçu ce poids qui m'en rendait jaloux,Et je la regardais, dans mon ivresse d'elle,Ma bouche effleurant ses genoux ;Ma bouche qui séchait de désir, folle, avide...Mais Elle, indifférente en sa tranquillité,Tendait rêveusement les rênes de la bride,- Callipyge superbe, assise de côté ! -Tombant sur moi de haut, en renversant leur flamme,Ses yeux noirs, très couverts par ses cils noirs baissés,Me brûlaient jusqu'au sang, jusqu'aux os, jusqu'à l'âme,Sans que je leur criasse : " Assez ! "

Et le désir, martyre à la fois et délice,Me couvrait de ses longs frissons

interrompus ;Et j'éprouvais alors cet étrange suppliceDe l'homme qui peut tout... et pourtant

n'en peut plus !A tenir sur mes bras sa cuisse rebondie,Ma tête s'en allait, - tournoyait, - j'étais

fou !Et j'osai lui planter un baiser... d'incendie

Sur la rondeur de son genou !Et ce baiser la fit crier comme une flamme

Qui l'eût mordue au coeur, au sein, au flanc, partout !

Et ce baiser tombé sur un genou de femmePar la robe voilé, puis ce cri... ce fut tout !Ce fut tout ce jour-là. - Rigide sur sa selle,

Elle avait pris mon front et avait écartéDe ses tranquilles mains, ce front, ce front

plein d'elle,Rebelle qu'elle avait dompté !

Et ce fut tout depuis, - et toujours. Notre vie

S'en alla bifurquant par des chemins divers.

Peut-être elle oublia, cet instant de folie,Où de la voir ainsi mit mon âme à l'envers !

Elle oublia. Moi, non. Et nulle de ces femmes

Qui, depuis, m'ont le mieux passé les bras au cou,

N'arracha de ma lèvre, avec sa lèvre en flammes,

L'impression de ce genou !

Photo: Frailty_b

Page 84: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

L’anthropologue DESMOND MORRIS: Le genou de la femme, comme son épaule, en raison de sa forme arrondie, est

également érotique.

Photos: charlotte all the time, Ziolo

Page 85: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Une jeune femme qui serre ses genoux dénudés contre sa poitrine offre au regard masculin deux hémisphères bien galbés.(Desmond Morris)

Photos: jdyez, Adelina2, dev1n

Page 86: La femme nue… les poètes… et l’anthropologue…

Photo: Artistic_Feet

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Charles BAUDELAIRE A une Malabaraise

Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hancheEst Large à faire envie à la plus belle blanche ;A l'artiste pensif ton corps est doux et cher ;Tes grands yeux de velours sont plus noirs que ta chair.Aux pays chauds et bleus où ton Dieu t'a fait naître,Ta tâche est d'allumer la pipe de ton maître,De pourvoir les flacons d'eaux fraîches et d'odeurs,De chasser loin du lit les moustiques rôdeurs,Et, dès que le matin fait chanter les platanes,D'acheter au bazar ananas et bananes.Tout le jour, où tu veux, tu mènes tes pieds nusEt fredonnes tout bas de vieux airs inconnus ;Et quand descend le soir au manteau d'écarlate,Tu poses doucement ton corps sur une natte,Où tes rêves flottants sont pleins de colibris,Et toujours, comme toi, gracieux et fleuris.

Pourquoi, l'heureuse enfant, veux-tu voir notre France,Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance,

Et, confiant ta vie aux bras forts des marins,Faire de grands adieux à tes chers tamarins ?

Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles,Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles,Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs,

Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs,Il te fallait glaner ton souper dans nos fanges

Et vendre le parfum de tes charmes étranges,L'oeil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards,

Des cocotiers absents les fantômes épars !

Photo: miss_Alienation

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L’anthropologue DESMOND MORRIS: Le pied est une autre partie de l’anatomie qui agît comme un marqueur de l’identité sexuelle: petit et plus leste pour la femme. L’avant de son pied est plus large par rapport au talon que ce n’est le cas chez l’homme. Si un petit pied est caractéristique d’une femme, il s’ensuit qu’un pied minuscule est ultra-féminin. Le pied est un chef d’œuvre d’ingénierie comme le dit Léonard de Vinci.

Libérés des chaussures, lavés et nettoyés, les pieds répondent vivement aux sollicitations et il peut être intensément érotique de les stimuler. Lors de l’orgasme, il arrive que les orteils se déploient en éventail ou se recroquevillent. Les pieds de la femme demeurent une puissante zone érogène, à la fois pour elle –même et pour son partenaire. Photo: Artistic_Feet

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ET LE CERVEAU? La femme mobilise à la fois son cerveau gauche et le droit et ce qu’elles entendent est donc coloré d'émotions, perçu subjectivement - à travers leurs désirs et leurs craintes, leurs valeurs éthiques et sociales. Elles entendent surtout « comment on le dit »: elles sont plus sensibles aux inflexions des voix, respirations etc… La femme est moins émotive mais elle s'exprime davantage alors que l'homme est, en réalité plus émotif, mais il n'exprime pas ses émotions. Écouter patiemment une femme plutôt que tenter de l'aider à résoudre ses problèmes. Globalement, la femme est beaucoup plus sensible. La femme est orientée dans le temps alors que l'homme est orienté dans l'espace. La femme " se repère " d'après des objets et des signes concrets. Son ouïe est plus développée (d'où l'importance des mots doux, du timbre de la voix, de la musique). Son sens du toucher: les femmes possèdent jusqu'à 10 fois plus de récepteurs cutanés pour le contact ; l'ocytocine et la prolactine (hormones de l'attachement et des câlins) multiplient leur besoin de toucher et d'être touchées. Son olfaction est plus fine, jusqu'à 100 fois. Son organe voméro-nasal véritable sixième sens chimique et relationnel perçoit les phéromones - qui traduisent plusieurs formes d'émotions: désir sexuel, colère, crainte, tristesse… Plus sensible chez les femmes serait-ce là ce qu'on appelle " l'intuition ". La femme dispose d'une meilleure mémoire visuelle (reconnaissance des visages et rangement des objets). De plus chez la femme les œstrogènes développent : 1 Les mouvements de précision : la femme peut plier facilement chaque doigt séparément; elle est très supérieure à divers tests de dextérité. 2 La graisse (protection et réserve pour le bébé) : +25 % de graisse chez la femme. 3 La mémoire verbale (les noms) et la mémoire de localisation des objets ainsi que la vision de près (" grand angle " pour repérer sa progéniture et toute intrusion étrangère) 4 L'ouïe : l'éventail des sons perçus est beaucoup plus large et les femmes chantent juste, six fois plus souvent que les hommes. Leur reconnaissance des sons est bien meilleure (entendre et reconnaître son bébé). 5 Elle reconnaît et nomme les couleurs avec plus de précision (c'est le chromosome X qui est porteur des cônes, nécessaires à la vision des couleurs). 6 Son odorat est développé jusqu'à 100 fois plus à certaines périodes du cycle. 7 L'attrait pour un mâle dominant, fort et expérimenté, socialement reconnu (donc moins jeune, mais susceptible de la protéger). La femme a besoin d'intimité pour apprécier la sexualité alors que l'homme a besoin de sexualité pour apprécier l'intimité. (Cf. Serge Ginger)

ET LE CERVEAU?

Photo: SamuraiChopstick

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Et voici pour terminer un petit texte poétique…

Photo: Snapfoto

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Photo: wildplaces http://www.ecrits-vains.com/publications_membres_du_comite/maccalli/papillon.html

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Un jour, peut-être...Un jour peut-être, mon doigt, tel un papillon, dans son vol léger, se posera sur ta manche. Juste sur ta manche, puis il s'envolera à nouveau, pour aller chercher ses neufs frères et revenir de plus belle, se posant sur tout ton corps.

Photo: HollyMossArt

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Le premier papillon t'embrassera la joue. Il posera sa poudre ailé sur chaque fossette de ton visage. Il ne bougera plus, il sera un voilage, un voilage sur ta beauté, pour ne pas qu'un autre papillon vienne la voler.

Photo: theluckynine

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Le second papillon balaiera tes cheveux, il se frottera à ta nuque et se débattra tout doucement au creux de tes racines, comme pour masser ce crâne délicatement, pour l'apaiser, pour qu'il se sente bien, confiant. Pour qu'il se donne à lui.

Photo: Drag0ngirl

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Le troisième papillon ainsi que le quatrième se poseront sur chacune de tes aréoles, pour enjôler ton corps, pour le peindre, pour que la couleur soit au bout de chacun de tes seins. Ils bougeront légèrement des ailes pour faire un souffle doux sur chacun d'eux. Afin de sentir la rugosité de leurs bouts. Afin de se sentir s'élever au-dessus de ton corps, aux monts de ta chair sculpturale, à l'extrémité de ton espace : Tes seins...

Photo: wildplaces

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Le cinquième papillon, lui, s'agitera derrière toi... Juste dans le creux ou se rejoignent tes fesses et tes cuisses. Juste dans ce creux... Il battra des ailes et se frottera à cette ligne douce séparant ton corps, il déposera sa poudre pour protéger cette vision, si belle. Tes cuisses et tes fesses. Il se promènera le long de ta peau blanche et rose, comme un bonbon d'enfant que l'on suce interminablement.

Photo: flash750

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Le sixième papillon ne fera rien, il sera à part. Lui, c'est le contemplateur. Il photographie et dessine ce qu'il trouve magnifique. Lui, te sculptera dans sa mémoire. Il sera le voyeur de la scène. Il t'emportera avec lui, à la fin de tout cela... C'est lui, l'ordonnateur, c'est lui le rêveur, c'est lui le fantasme, l'amour, le don, l'envie...

Photo: lyxia

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Le septième papillon se posera sur ton nez, pour que tu respires l'odeur de son coeur, pour que tu saches l'amour qu'il t'apporte, pour que tu ne penses plus, pour que tu l'aimes, pour lui donner tout ton temps...

Photo: GeodeLady

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Le huitième papillon, se posera sur ton ventre, lui, c'est le papillon frileux. Il recherche la chaleur, et ton ventre est une chaude douceur. Un endroit ou il peut poser ses ailes, et les revigorer. Un lieu ou tout se passe. Une flamme caressante, un désir de le caresser...

Photo: darkaeo

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Le neuvième papillon sera à ton oreille et te chuchotera ce que tu veux entendre. Il aura des lys sur ses ailes et un corps à prendre. Il te parlera d'envies, il te parlera de Sodome, il récapitulera les ombres qui ne t'ont pas eu. Et lui, sera si proche. Il sera à nu...

Photo: kokuban

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Le dixième papillon survolera ton sexe. Il déposera sa neige sur ta ligne noire, sur ce coup de pinceau de génie qui a fait ton brun. Sur cette endroit de vie, de plaisir et d'étrangeté...Il sera là, enivré, buvant ton intérieur, il chantera des mélopées en ton honneur, et tout excité s'agitera sans une peur. Celui là de papillon est le plus chanceux. C'est celui qui tire le cri, la jouissance, l'énervement et le tremblement corporel, c'est celui-là qui t'empressera dans tes envies. Il te fera te caresser, il t'enivrera à son tour de ces vols légers.

Photo: totakniewiele

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Ces dix papillons sont peu de choses, juste mes mains sur toi, ma rose...

Photos: n0name82, siona

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Photos: asilentyell, Elendu29, Elendu29, v, madmike, eeyoremd

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Textes et photos Internet Musique au violon:

« Ne me quitte pas » de Jacques Brel

Daniel, La Roche-Posay le 26/09/[email protected] Ce diaporama « sélection poèmes numéro 42 est strictement privé (je n’ai pas de site, donc si vous souhaitez recevoir un de mes précédents diaporamas littéraires envoyez moi un @mail).Tous mes diaporamas sont à usage non commercial

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