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La forêt gardoise sous haute surveillance UNE DéTECTION PRéCOCE POUR UNE INTERVENTION RAPIDE En période estivale, le dispositif gardois de prévention des feux de forêt repose sur un réseau de surveillance et d’intervention rapide sur feux naissants composé : de 27 patrouilles dites « armées » ou « dangels » (assurées par des binômes forestier-pompier utilisant des 4x4 équipés d’une réserve d’eau de 600 litres), de 6 patrouilles dites « DFCI » assurées par des agents forestiers de l’Office National des Forêts, de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, ainsi que par des agents de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, assermentés et pouvant verbaliser les infractions à l’interdiction d’emploi du feu, de 8 tours de guet, d’un poste de régulation forestier gérant par un réseau radio les patrouilles et les tours de guet, d’un guet aérien relié au centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (CODIS). Ce dispositif est couplé à des moyens de lutte des pompiers prépositionnés à des endroits clés : les Groupes d’Intervention Feux de Forêt (GIFF). Composés d’un véhicule de commandement et de quatre camions de lutte feux de forêts, ces détachements sont positionnés dans des endroits stratégiques du département. Une montée en puissance de ce premier dispositif de lutte est réalisée, dés que nécessaire, après analyse des risques. La stratégie est celle d’une présence sur le terrain pour une dissuasion, une détection précoce et une intervention rapide sur les feux naissants afin de les maîtriser avant qu’ils ne se développent. Il convient d’insister sur le fait que si un dispositif spécifique de surveillance et d’intervention est mis en place pendant la période estivale, la lutte contre les incendies de forêt intervient toute l’année dans le Gard. Ainsi l’année 2012 a connu 98 feux et 86 hectares brûlés dont « seulement » 64 feux et 31 hectares brûlés pendant la période estivale. LE GARD : UN DÉPARTEMENT EXPOSÉ Le risque d’incendie de forêt - présent toute l’année dans les départements de la façade méditerranéenne - est particulièrement prégnant pendant l’été. Le Gard avec 42% de sa superficie couverte par des milieux boisés (soit 248 000 hectares) est très exposé au risque « feux de forêt » qui constitue le deuxième grand risque naturel après les inondations. Pour autant, les bilans des feux de forêt se sont très sensiblement améliorés depuis les années 1970- 1980. Ainsi, depuis 2006 le nombre annuel de feux de forêt varie entre 19 et 98 et les surfaces de forêt annuellement brûlées entre 73 et 227 hectares. juillet 2013 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 0 100 200 300 400 500 600 700 Nombre de feux de forêt et surfaces brûlées dans le Gard de 1973 à 2012 (source Prométhée) Années Surfaces brûlées (ha) Nombre de feux

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La forêt gardoise sous haute surveillance

Une détection précoce pour une intervention rapideEn période estivale, le dispositif gardois de prévention des feux de forêt repose sur un réseau de surveillance et d’intervention rapide sur feux naissants composé :

► de 27 patrouilles dites «  armées  » ou «  dangels  » (assurées par des binômes forestier-pompier utilisant des 4x4 équipés d’une réserve d’eau de 600 litres),

► de 6 patrouilles dites «  DFCI  » assurées par des agents forestiers de l’Office National des Forêts, de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, ainsi que par des agents de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, assermentés et pouvant verbaliser les infractions à l’interdiction d’emploi du feu,

► de 8 tours de guet,

► d’un poste de régulation forestier gérant par un réseau radio les patrouilles et les tours de guet,

► d’un guet aérien relié au centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (CODIS).

Ce dispositif est couplé à des moyens de lutte des pompiers prépositionnés à des endroits clés : les Groupes d’Intervention Feux de Forêt (GIFF). Composés d’un véhicule de commandement et de quatre camions de lutte feux de forêts, ces détachements sont positionnés dans des endroits stratégiques du département. Une montée en puissance de ce premier dispositif de lutte est réalisée, dés que nécessaire, après analyse des risques.

La stratégie est celle d’une présence sur le terrain pour une dissuasion, une détection précoce et une intervention rapide sur les feux naissants afin de les maîtriser avant qu’ils ne se développent.

il convient d’insister sur le fait que si un dispositif spécifique de surveillance et d’intervention est mis en place pendant la période estivale, la lutte contre les incendies de forêt intervient toute l’année dans le Gard. Ainsi l’année 2012 a connu 98 feux et 86 hectares brûlés dont « seulement » 64 feux et 31 hectares brûlés pendant la période estivale.

Le Gard : un département exposéLe risque d’incendie de forêt - présent toute l’année dans les départements de la façade méditerranéenne - est particulièrement prégnant pendant l’été. Le Gard avec 42% de sa superficie couverte par des milieux boisés (soit 248 000 hectares) est très exposé au risque «  feux de forêt  » qui constitue le deuxième grand risque naturel après les inondations.

Pour autant, les bilans des feux de forêt se sont très sensiblement améliorés depuis les années 1970-1980.

Ainsi, depuis 2006 le nombre annuel de feux de forêt varie entre 19 et 98 et les surfaces de forêt annuellement brûlées entre 73 et 227 hectares.

juillet 2013

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Nombre de feux de forêt et surfaces brûléesdans le Gard de 1973 à 2012

(source Prométhée)

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la forêt gardoise sous haute surveillance Une politique départementale partenariale rÉnovée

La politique de prévention des incendies de forêt mise en œuvre dans le Gard ne se réduit pas au seul dispositif de surveillance estivale, même si ce dernier en est la manifestation la plus emblématique et la plus visible.

La prévention des feux de forêt intègre toute une panoplie d’actions mises en œuvre tout au long de l’année par le partenariat dFci du Gard

composé des acteurs suivants :

 la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) pour le compte du Préfet,

 le Conseil Général du Gard,

 le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS),

 l’Office National des Forêts (ONF),

 l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS),

 les forces de l’ordre.

Parmi ces actions figurent l’appui aux collectivités pour l’équipement des massifs, le contrôle des obligations légales de débroussaillement, la réalisation de brûlages dirigés en hiver, l’élaboration et la diffusion de documents de sensibilisation au risque feux de forêt, la recherche des causes et circonstances des incendies, l’expertise des projets et plans d’urbanisme en zones sensibles...

Cette politique complète et cohérente est formalisée au travers d’un plan départemental de prévention des Forêts contre l’incendie (pdpFCi) approuvé par arrêté préfectoral. Le PDPFCI pour la période 2005-2011 arrivant à terme, il a fait l’objet d’une évaluation au cours de l’année 2011 à partir de laquelle ont été formulées 7 recommandations pour l’élaboration du futur plan 2012-2018.

Le partenariat s’est appuyé sur ces recommandations pour rédiger au cours de l’année 2012 un PDPFCI resserré aux niveaux des actions à mettre en œuvre (26 actions élémentaires contre 76 dans le précédent plan) tout en conservant les mêmes quatre objectifs stratégiques qui ont été ainsi confirmés dans leur pertinence :

l connaître le risque et en informer le public

l préparer le terrain pour la surveilllance et la lutte

l réduire la vulnérabilité

l organiser le dispositif prévento-curatif

2012-2018 a titre d’illustration, parmi les 7 recommandations de l’évaluation prises en compte lors de la rédaction du pdpFci 2012-

2018 figurent :

l l’identification des équipements incontour-nables. L’objectif est donc de re-expertiser le réseau structurant DFCI (pistes et points d’eau) afin de privilégier un réseau resserré et opérationnel plutôt qu’un réseau pléthorique

non normalisé et non entretenu.

l l’optimisation du dispositif de surveil-

lance estivale. Ce dispositif absorbe une part importante du budget de la politique dépar-tementale de prévention des feux de forêt. L’objectif est donc de reconsidérer le dispositif de détection des feux de forêt actuellement constitué par les tours de guet, les patrouilles « DFCI », les patrouilles « armées » et le guet aérien, afin d’en améliorer l’efficience tout en en garantissant l’efficacité, dans un contexte de contraction bud-gétaire.

Le coût global de la politique départementale de prévention des incendies de forêt mise en œuvre dans le cadre du PDPFCI peut être estimé à environ 3,5 M€/an en moyenne. Les contributeurs sont l’État et ses établissements publics (ONF, ONCFS), l’Europe, le Conseil Général, le SDIS et les collectivités locales exerçant la compétence DFCI.

Sur ce budget global, un million d’euros est consacré à la seule campagne de surveillance estivale.

Le pdpFci 2012-2018 est consultable sur le site internet des services de l’etat dans le Gard à l’adresse suivante :

http://www.gard.gouv.fr/Politiques-publiques/Securite-et-protection-de-la-population/Risques/Gestion-du-risque-feu-de-foret/

Le-plan-departemental-de-protection-des-forets-contre-l-incendie-PDPFCI

Le projet de PDPFCI 2012-2018 sera définitivement arrêté par le Préfet du Gard à l’issue de la phase de consultation

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FocUs sUr la reCherChe des Causes et CirConstanCes d’inCendies : l’equipe rCCiLes statistiques des feux de forêt sur les années 2008 à 2010 pour les 15 départements de la zone méditerranéenne, révèlent que pour 30 % des feux, la cause n’est pas connue.

La détermination de manière certaine des causes des incendies de forêt est pourtant essentielle pour :

l améliorer la connaissance de ce phénomène en vue de l’identification de pistes de progrès pour la réduction du nombre des incendies ;

l contribuer à l’identification des auteurs responsables d’incendies et mettre ainsi fin au sentiment d’impunité.Depuis 2011, une équipe pluridisciplinaire de recherche des causes et circonstances des incendies (RCCI), composée de pompiers, de forestiers et de gendarmes, a été constituée dans le Gard et est depuis renforcée chaque année par de nouvelles recrues formées à cette mission.

L’équipe rcci a pour objet exclusif de procéder, par une intervention rapide et coordonnée, à des investigations d’ordre technique sur les zones de départs de feux afin de déterminer le lieu précis de l’éclosion ainsi que sa cause.

Cette action vise principalement à fournir aux autorités administratives et/ou judiciaires tous éléments de nature à améliorer à la fois les dispositions préventives et la réponse civile et/ou pénale.

L’intervention sur incendie correspond à l’apport simultané, chaque fois que possible, de trois compétences constituées par les «métiers» que sont le «forestier», le «pompier», le «gendarme».

L’équipe RCCI du Gard en 2013 compte 24 agents (6 référents et 18 stagiaires), dont 5 gendarmes, 10 pompiers et 9 forestiers.

Une convention signée en 2011 par le Préfet, les représentants des différentes structures concernées (DDTM, SDIS, ONF, gendarmerie, Directions Départementales de la Sécurité Publique du Gard, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône) et les procureurs de la République près les tribunaux de Nîmes et d’Alès, définit les modalités de constitution et d’intervention de cette équipe RCCI.

PRÉFET DU GARD

le bilan 2012 de la prévention des inCendies de Forêt

en qUeLqUes chiFFres 98 feux de forêt représentant 85 hectares brûlés pendant toute l’année 2012 ;

 64 feux de forêt et 31 hectares brûlés pour la seule période estivale du 9 juillet au 9 septembre 2012 ;

le dispositif de surveillance estivale activé pendant 63 jours ;

 1524 journées de patrouilles « armées », 207 126 km parcourus et 98 interventions

effectuées par ces patrouilles « armées » sur des feux de forêt et autres, au cours de l’été ;

 213 journées de patrouilles « DFCI » ;

 58 jours de guet aérien ;

 31 départs de feu analysés par les équipes RCCI du Gard, à la demande du groupe de contact (DDTM, SDIS, ONF, Conseil général, gendarmerie) ou sur réquisition de l’officier

de police judiciaire ;

 579 480 € de crédits publics engagés pour la mise aux normes des pistes et points d’eau DFCI, dont 405 638€ de subventions État (ministère chargé de l’agriculture et de la forêt) + Europe (FEADER).