6
1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les villes qui se développent au cours du Moyen Age s’entourent de remparts pour protéger les habitants du bourg = les bourgeois. Chaque soir, les portes de la ville sont fermées et des rondes de la milice urbaine sont effectuées pour lutter à la fois contre les vols et les incendies. A Paris le guet royal est une unité de sécurité créée en décembre 1254 par le roi Saint-Louis et essentiellement chargée de la police de la ville. Le guet royal est commandé par le chevalier du guet, placé sous l’autorité du prévôt (le prévôt est un agent du roi chargé de rendre la justice et d'administrer le domaine qui lui est confié). Il dispose de ses propres hommes et de l’autorité sur le guet bourgeois. Le guet bourgeois est tenu par des habitants de Paris, appartenant aux différents métiers. Ils sont placés à poste fixe, dans des guérites, dans toute la ville, pour la durée de la nuit. Dès 1461, étant donné la mauvaise organisation du Guet des métiers, une garde bourgeoise est instaurée à Paris pour les occasions exceptionnelles (des émeutes par exemple). B. Après la révolution française Le 13 juillet 1789, la population parisienne, affamée par une disette sévère, se soulève et commence le pillage des boutiques et des armureries. Craignant un débordement populaire, la municipalité de Paris décide de canaliser la tension montante en créant une garde parisienne. De nombreux volontaires issus des couches les plus aisées de la société y adhèrent spontanément. Cette milice bourgeoise joue un rôle très important dans la journée qui suit la prise de la Bastille. Le 15 juillet, Louis XVI nomme le marquis de La Fayette commandant en chef de la garde parisienne. Dans le pays, il y a des insurrections contre la perception des impôts, et les gens du peuple, craignant de manquer de grains, attaquent des boutiques et les convois alimentaires, ce qui amène la formation de milices sur le modèle parisien. La garde bourgeoise devient la Garde nationale dans les mois qui suivent. Elle existera jusqu'à sa dissolution en juillet 1871, aux lendemains de la Commune de Paris. En France, la Révolution de Juillet 1830, à la faveur de laquelle un nouveau régime, la monarchie de Juillet, succède à la Seconde Restauration, se déroule sur trois journées, les 27, 28 et 29 juillet 1830, dites les « Trois Glorieuses ». Après une longue période d’agitation politique, le roi Charles X (qui a succédé à Louis XVIII en 1824) tente un coup de force constitutionnel par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830. Il s’agit d’une tentative de coup d'Etat visant à supprimer la liberté de la presse, à dissoudre la Chambre et à organiser un nouveau système électoral défavorisant la bourgeoisie industrielle et commerçante. En réaction, un mouvement de foule se transforme rapidement en révolution républicaine. Le peuple a faim, le chômage se développe. A Paris, celui-ci se soulève, dresse des barricades et affronte les forces armées, commandées par le maréchal Marmont, au cours de combats qui font quelque 200 tués chez les soldats et près de 800 chez les insurgés.

LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT · PDF file1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les

  • Upload
    ledung

  • View
    223

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT · PDF file1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les

1

LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE

ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE

Jacques Liébin

1. Les origines

A. Dans l’Ancien Régime

Les villes qui se développent au cours du Moyen Age s’entourent de remparts pour protéger les habitants du bourg = les bourgeois. Chaque soir, les portes de la ville sont fermées et des rondes de la milice urbaine sont effectuées pour lutter à la fois contre les vols et les incendies.

A Paris le guet royal est une unité de sécurité créée en décembre 1254 par le roi Saint-Louis et essentiellement chargée de la police de la ville. Le guet royal est commandé par le chevalier du guet, placé sous l’autorité du prévôt (le prévôt est un agent du roi chargé de rendre la justice et d'administrer le domaine qui lui est confié). Il dispose de ses propres hommes et de l’autorité sur le guet bourgeois. Le guet bourgeois est tenu par des habitants de Paris, appartenant aux différents métiers. Ils sont placés à poste fixe, dans des guérites, dans toute la ville, pour la durée de la nuit.

Dès 1461, étant donné la mauvaise organisation du Guet des métiers, une garde bourgeoise est instaurée à Paris pour les occasions exceptionnelles (des émeutes par exemple).

B. Après la révolution française

Le 13 juillet 1789, la population parisienne, affamée par une disette sévère, se soulève et commence le pillage des boutiques et des armureries. Craignant un débordement populaire, la municipalité de Paris décide de canaliser la tension montante en créant une garde parisienne. De nombreux volontaires issus des couches les plus aisées de la société y adhèrent spontanément. Cette milice bourgeoise joue un rôle très important dans la journée qui suit la prise de la Bastille. Le 15 juillet, Louis XVI nomme le marquis de La Fayette commandant en chef de la garde parisienne. Dans le pays, il y a des insurrections contre la perception des impôts, et les gens du peuple, craignant de manquer de grains, attaquent des boutiques et les convois alimentaires, ce qui amène la formation de milices sur le modèle parisien. La garde bourgeoise devient la Garde nationale dans les mois qui suivent. Elle existera jusqu'à sa dissolution en juillet 1871, aux lendemains de la Commune de Paris.

En France, la Révolution de Juillet 1830, à la faveur de laquelle un nouveau régime, la monarchie de Juillet, succède à la Seconde Restauration, se déroule sur trois journées, les 27, 28 et 29 juillet 1830, dites les « Trois Glorieuses ».

Après une longue période d’agitation politique, le roi Charles X (qui a succédé à Louis XVIII en 1824) tente un coup de force constitutionnel par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830. Il s’agit d’une tentative de coup d'Etat visant à supprimer la liberté de la presse, à dissoudre la Chambre et à organiser un nouveau système électoral défavorisant la bourgeoisie industrielle et commerçante. En réaction, un mouvement de foule se transforme rapidement en révolution républicaine. Le peuple a faim, le chômage se développe. A Paris, celui-ci se soulève, dresse des barricades et affronte les forces armées, commandées par le maréchal Marmont, au cours de combats qui font quelque 200 tués chez les soldats et près de 800 chez les insurgés.

Page 2: LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT · PDF file1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les

2

Charles X et la famille royale fuient Paris. Les députés libéraux, majoritairement monarchistes, prennent en main la révolution populaire et conservent une monarchie constitutionnelle, au prix d’un changement de dynastie. La maison d’Orléans, branche cadette de la maison de Bourbon, succède à la branche aînée ; Louis-Philippe Ier est proclamé « roi des Français » et non plus « roi de France ».

En août 1830, cette révolution française va influencer la situation en Belgique.

1. La Révolution belge de 1830

Le 25 août 1830, à Bruxelles, on joue au théâtre de la Monnaie La Muette de Portici, un opéra d’Auber. A la fin du spectacle, on assiste à des attroupements de jeunes gens et de bourgeois exaltés. Le mouvement prend bientôt des allures de soulèvement populaire. Des révolutionnaires français distribuent de l’argent à des membres de la classe pauvre de Bruxelles. Des maisons de responsables politiques et administratifs sont pillées. On ne peut pas faire appel à la milice communale mobilisable en cas de troubles, la Schutterij, car celle-ci a été désarmée par les autorités hollandaises. Les troubles sociaux font peur à la bourgeoisie qui constitue une garde bourgeoise, commandée par le baron d’Hooghvorst et chargée de protéger la propriété privée. La garde se compose d’une garde à pied et d’une garde à cheval. Dès les premiers jours de troubles, des gardes bourgeoises se forment dans d’autres villes belges : c’est le cas à Liège, à Namur et à Mons.

Viennent ensuite les Journées de Septembre 1830. Le 28 septembre, le baron d’Hooghvorst rétablit une garde urbaine composée de tous les citoyens entre 18 et 50 ans. Avec les troubles sociaux, ces gardes urbaines ne suffisent plus à maintenir le calme social.

2. La création de la garde civique

Dès le lendemain de l’indépendance, la Belgique prévoit la constitution d’une garde civique qui sera garante de l’indépendance du pays et de la tranquillité publique. C’est d’ailleurs inscrit dans la Constitution de 1831 (articles 122 et 123).

Le 25 octobre, le gouvernement provisoire ordonne la formation d’une garde civique dans tout le pays. Chaque citoyen belge de 21 à 50 ans est appelé à l’intégrer.

3. La mise en sommeil de la garde civique

Avec la stabilisation de la situation générale, la garde civique se justifie de moins en moins. Après l’établissement de la paix avec la Hollande en 1839, la garde civique se désagrège, même si quelques corps de chasseurs se maintiennent comme à Mons et à Liège.

La garde civique est mise en situation de non activité, laquelle est confirmée par les lois des 8 mai 1848 et 13 juillet 1853. Quelques-unes subsisteront toutefois, comme à Binche, Charleroi et Mons.

Cette mise en sommeil durera jusqu’en 1886.

5. La révolte sociale Karl MARX et Friedrich ENGELS publient à Londres, en 1848, le Manifeste du Parti communiste. En 1864, MARX fonde à Londres l’Association internationale des Travailleurs (A.I.T.) – la Ière Internationale - qui sera dissoute en 1876.

Page 3: LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT · PDF file1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les

3

Le Parti Ouvrier Belge naît à Bruxelles ("Le Cygne", Grand Place) le 6 avril 1885. Son programme et ses statuts sont fixés au Congrès d'Anvers les 15 et 16 août 1885. Le P.O.B. se dote d'un organe de presse : Le Peuple qui paraît pour la première fois le 13 décembre 1885. Depuis 1831, le suffrage électoral est censitaire. Les travailleurs réclament le suffrage universel qu’ils obtiendront partiellement en 1893, avec le suffrage universel tempéré par le vote plural. En 1886, Alfred Defuisseaux publie son Catéchisme du Peuple, dans le contexte de la lutte pour le suffrage universel. Face à la crise économique, des grèves éclatent en mars 1886, notamment dans le pays de Charleroi, Pour éviter le retour à de telles extrémités, il apparaît nécessaire de relancer une garde citoyenne pour faire respecter l’ordre sous la seule autorité communale et d’éviter ainsi l’appel à la gendarmerie et à l’armée dont on craint la brutalité. C’est le retour de la garde civique. C’est le cas à Morlanwelz-Chapelle et à La Louvière. Les socialistes présentent la garde civique comme un instrument de la lutte des classes, à quoi la bourgeoisie rétorque qu’elle assure la liberté du travail.

6. L’organisation de la garde civique

La Garde civique est organisée au niveau communal, à l'origine dans toutes les communes de plus de 30 000 habitants. Elle est composée de citoyens entre 21 et 50 ans, prioritairement les jeunes célibataires et veufs sans enfants, ne faisant pas partie de l’armée. Des dérogations et dispenses de service peuvent être obtenues pour cause de maladies, difformités, mutilations et autres nécessités d'entretenir sa famille...

Elle a pour mission de Maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l'ordre et la paix publique, assurer l'Indépendance de la Belgique et l'intégrité de son territoire.

La Garde civique est constituée en compagnies commandées par un capitaine et subdivisées en trois bans. Le premier ban est exclusivement destiné à faire respecter l'inviolabilité du territoire, à protéger les dépôts maritimes, arsenaux, places fortes. Le second ban doit seconder l'armée nationale "sans toutefois sortir de la province". Le troisième ban est sédentaire. Le service ordinaire consiste à monter la garde, effectuer des patrouilles pour la sûreté des personnes, la conservation des propriétés et le maintien de l'ordre public. Le principal problème est celui des dépenses d’uniforme qui doivent être prises en charge par chaque homme, à l’exception de son arme qui lui est fournie.

7. La garde civique de Morlanwelz et Chapelle-lez-Herlaimont

La garde civique de Morlanwelz est constituée le 2 juin 1886 sous la forme d’un corps de chasseurs-éclaireurs. Chapelle-lez-Herlaimont obtient une compagnie de chasseurs-éclaireurs le 14 juin 1886. En octobre 1890, les deux unités sont réunies.

Page 4: LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT · PDF file1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les

4

Comme dans les autres communes, les officiers sont élus par la troupe. La puissance des Warocqué fausse le système d’éligibilité ; ainsi, la plupart des postes d’officiers vont à des « gradés » des charbonnages. Les chasseurs-éclaireurs sont dirigés par le major Raoul Warocqué entre 1900 et 1914.

8. La garde civique à La Louvière

La garde civique louviéroise est instituée par l’arrêté royal du 30 juin 1886. Elle comprend tout le contingent du canton de La Louvière, constituant un bataillon d’infanterie divisé en quatre compagnies.

La garde civique louviéroise intervient lors de la grève générale de 1902 pour l’obtention du S.U. pur et simple.

Le tir La pratique du tir à longue distance exigeait des déplacements à Morlanwelz, Mons, etc. Vers 1910, un stand de tir modèle est érigé à la Basse Louvière (près de l’actuelle rue du Tir). Il a été désaffecté après la guerre de 1914-1918. La musique La Garde civique avait ses clairons et son corps de musique. Au début, les musiciens n'étaient requis que dans les circonstances extraordinaires. Une organisation plus stable, plus officielle, lui est donnée en 1904, par la constitution d'une « Harmonie », devenue plus tard une « Fanfare ». Les musiciens se distinguent des gardes par un panache blanc dont ils sont très fiers ; ils aiment mettre « Plumes au vent » le plus souvent possible.

9. La Première Guerre mondiale

Lors de la Première Guerre mondiale, la Garde civique est appelée dans tout le pays. Elle est chargée de seconder la gendarmerie et la police dans le maintien de l'ordre. Le haut commandement allemand menace de faire fusiller les gardes civiques qu'il considère comme des francs tireurs non soumis à la Convention de Genève. Cette accusation avait déjà été portée contre divers éléments de la population civile et entraîné des représailles de l'armée allemande, comme à Dinant.

La garde civique de La Louvière est donc appelée en août 1914. Elle se réunit dans la salle des fêtes du Casino Boch avant d’être envoyée à Bruxelles pour ensuite rejoindre le front à Wechter, d’où elle est retirée la veille de la fameuse bataille de Haelen. La bataille des Casques d'argent ou combats de Haelen est un affrontement de cavalerie entre les troupes belges et allemandes le 12 août 1914 sur le territoire de la commune belge de Halen, dans la Province de Limbourg.

Ensuite le gouvernement belge décide d'intégrer dans les régiments réguliers les membres de la garde civique de moins de 40 ans qui se portent volontaires pour entrer dans l'armée, les autres étant renvoyés dans leurs foyers.

Voici la chanson créée en 1915 dans la revue « La Louvière à l'envers » de Camille Deberghe et Edmond Clerbois. N'ayant pas été soumis à la censure allemande, ce texte ne figurait pas dans le livret de la revue.

Page 5: LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT · PDF file1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les

5

LES GARDES CIVIQUES d’Edmond Clerbois

I Quand nos passin'nt jadis devins L’Louvière Fusique au bras, no kèpi d'sus l'costé, Din tous les coins, les gamins, les coumères Nos ravisin'nt comm des curiosités ! In nos vèyiant, on s'disoût in li même : Quand l'd'jou verra, qu'il ara du danger, Nos n'povons mau, no st'on tranquîye tout d'même Les gard' civiques sont là... nos stons sauvés ! Waïe sauvés !... waïe sauvés ! Refrain Faloû nos vîr d'aller, On r'dressoût es' moustache, on r'lèvoû l'tiesse, On v'you Victor (1) s'infler Et d'aller d'eresse... Ravisé l'zè passer, S'disoût-on mon dieu comme i s'erdresse ! Bah ! si n'sav'nl tè rî-n fait : I z'ont les dgesses !

II Pindant quinze d'jous, nos avons fait la guerre (2) Nous avons d'jwès soudards à pou du bon. Faut le r'counoite qu'on avou n'bell manière, Pou fait patrouille è surveyî les ponts ! Mais pou tirer in aut chouse que les campes, On n'savout nî-n çu qu'on alloû fait d'nous, On nos a dit : « foutè l'camp hoûr des gambes, Allè vos-in, allè vos-in testous ! Waïe testous ! waïe testous... Refrain Faloû nos vîr d'aller, Pou rintrer pa l'huche ou pa l'ferniesse On n'i-n pu insblavè, On d'allou d'eresse... On est râdmint parti, Sans rîn dire eyè sans d'mander l'resse ! Ah ! mon dieu les amis, Mon dieu qué... frousse !

III Mais tout mett'nant, l'affaire n'est pu si drôle, Comme on dit l'bac à r'tourné d'sus l'pourcha : Despu qu'on va tous les mois au contrôle (3) On n'pû pu mau d'fait tant d'zimbarras ! Pou d'aller... tchim ! faut n’permission spéciale Ç n'est n'i-gai, mais que froût-on à ça ? Poûf gard'civiques, qui pèsoû d'sus no spale, On signe es'mort, in coup d’pu tous les mois ! Tous les mois, elle s'in va !... Refrain Fauroût les vir d'aller L'air pèneux, fin dgènè, bachant l'tiesse I faut bî-n l'avaler ; On s'in va d'cresse... Pou s'consoler, on s'dit : Qu'pa les huches ou bî-n pa les ferniesses Qu'ça pass'ra, mes amis, A vu tout l'resse !

(1) Victor Randour, officier de la garde civique. (2) Août 1914. (3) Contrôle exercé par l'armée occupante : Les hommes en âge de porter les armes défilaient devant un officier allemand et chaque carte individuelle recevait des contrôleurs un visa ou un cachet.

10. Le démantèlement de la garde civique

La guerre a consacré la faillite de la garde civique. Le 17 juin 1920, un Arrêté royal place dans la position de "gardes non-actives" toutes les unités du royaume. Le 24 juillet 1920, les officiers sont déchargés de leurs grades et fonctions. C'est la fin de la garde civique belge.

Page 6: LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT · PDF file1 LA GARDE CIVIQUE EN BELGIQUE ET TOUT PARTICULIEREMENT DANS LE CENTRE Jacques Liébin 1. Les origines A. Dans l’Ancien Régime Les

6

11. Aujourd’hui, on reparle de la garde civique…

Le 5 avril 2011, le Parti Populaire [Le Parti Populaire (ou Personenpartij) est un parti politique belge, créé le 26 novembre 2009 par Mischaël Modrikamen et Rudy Aernoudt. Ce parti applique le libéralisme au sens économique du terme et a pour ambition la réforme de la justice, la mise en avant de la solidarité entre nord et sud de la Belgique et mise sur la responsabilité des citoyens.]

Insécurité : Rendre les armes aux citoyens et restaurer la Garde civique : La peur doit changer de camps !

D'après les études publiées aujourd'hui, la Belgique est devenue un des pays d'Europe les moins surs. Les politiques laxistes menées par les partis traditionnels conduisent à l'explosion de la délinquance.

Il est temps d'appliquer la tolérance zéro afin que le sentiment d'impunité soit combattu comme le prône depuis longtemps le PP. Mais il est aussi temps de laisser les citoyens qui le désirent se réarmer. Alors que les malfrats se procurent en quelques heures des armes de guerre, les citoyens - qui répondent à diverses conditions d'honorabilité et de responsabilité - doivent être autorisés à s'armer pour défendre leur vie, celle de leurs proches et leurs biens.

Seul la gauche a peur de citoyens armés et responsables, infantilisant toujours plus les individus. Le PP est favorable à un assouplissement de la législation sur la détention et le port d'armes, de même qu'à une extension de la légitime défense aux biens, pour autant que la riposte demeure proportionnée.

Enfin, la Belgique connaissait la Garde civique jusqu'en 1920, composée de citoyens. Elle était notamment chargée, au niveau des communes, de monter la garde, effectuer des patrouilles pour la sûreté des personnes, la conservation des propriétés et le maintien de l'ordre public. Le PP entend promouvoir la renaissance de régiments locaux de Garde civique, composée de volontaires dûment formés, pour épauler les forces de l'ordre dans leur travail et faire reculer drastiquement la délinquance.

La peur doit changer de camp !

Les citoyens ont droit à la sécurité.

12. Une exposition à Loncin (Liège)

Depuis juillet 2012 se tient au fort de Loncin (Liège) une intéressante exposition intitulée « La garde civique dans tous ses états ». Elle restera accessible jusqu’au 1er août 2013. Pour information, consulter www.fortdeloncin.be.