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La gestion des répertoires linguistiques: langue initiale, seconde et étrangère en Galice

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LA GESTION DES RÉPERTOIRES LINGUISTIQUES: LANGUE INITIALE, SECONDE ET ÉTRANGÈRE EN

GALICECarlos Valcárcel , Laura Pino et Francisco Froján

Université de Vigo, Université de Santiago et CIFP Compostela-Santiago

Depuis son introduction par Gumperz dans les années 1960, le concept de « répertoire linguistique » a été largement utilisé en sociolinguistique. Il est normalement défini comme l'ensemble des variétés d'une ou plusieurs langues connues (activement ou passivement) par les membres d'une communauté linguistique. Ceux-ci disposent donc d'un éventail de variétés linguistiques (codes, styles, registres) qu'ils choisissent en fonction des exigences des différentes situations communicatives. Il ne faut pas voir les répertoires linguistiques comme des groupements chaotiques de ressources linguistiques car celles-ci sont hiérarchisées et liées à des fonctions et à des significations sociales précises (Boix, 1998: 121; Gumperz, 2000: 181-183; Lorenzo, 2000: 358).

Dans ce travail, nous ne prendrons pas en compte tous les éléments du répertoire linguistique de l'ensemble des Galiciens, mais seulement ceux qui sont définis ou reconnus comme « langues ». Par conséquent, nous utiliserons ici l'expression « répertoire linguistique galicien » ou « des Galiciens » pour faire référence à l'ensemble des langues connues par la population galicienne. Nous procéderons donc à une simplification que nous avons jugée nécessaire en termes d'analyse et qui nos mène à inclure dans le répertoire linguistique de la Galice ses deux langues co-officielles (le galicien et le castillan), les langues des immigrants (portugais1, roumain et arabe) et les langues étrangères les plus étudiées: anglais et français.

1. Langues parlées en Galice

Avec une superficie de 29.574,4 km2 et une population d’environ 2,8 millions d’habitants, la Galice est l’une des 17 communautés autonomes qui constituent l’Espagne actuelle. Elle occupe l’extrême nord-ouest de la Péninsule Ibérique à la frontière avec le Portugal. Traditionnellement dispersée dans les zones rurales, la population galicienne tend, depuis les années 1960, à se concentrer le long du “couloir atlantique” qui relie les principales agglomérations urbaines: le Golfe Artabre (La Corogne et Ferrol), Saint-Jacques-de-Compostelle et les Rías Baixas (Vigo et Pontevedra). Même si la plupart de la population galicienne est déjà urbaine ou péri-urbaine et que 60% des emplois sont générés dans le secteur services, l’économie et la société restent toujours intimement liées aux ressources naturelles fournies par la campagne, les rias et les immenses extensions forestières. Ainsi, 10%

1 La constitution du galicien comme une langue différente et donc séparée du portugais a été très contestée au cours de ces dernières décennies (Alén-Garabato, 2000; Rodrigues, 2001). Cependant, cette position étant celle des gouvernements galicien et espagnol, nous l'avons adoptée pour ce travail.

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de la population active est employé dans le secteur primaire (pêche, agriculture et secteur forestier) en Galice, tandis que dans l’ensemble de l’Union Européenne le taux d’occupation dans le primaire ne dépasse pas 2%. Le poids de certains secteurs clés comme le laitier, le forestier et notamment celui de la pêche (aussi bien côtière que hauturière) est toujours considérable en Galice, bien que d’autres secteurs stratégiques comme le textile ou l’automobile se soient aussi développés à partir des années 1970.

La Galice est un territoire plurilingue. À côté du galicien, « langue propre » du pays selon la Charte d’Autonomie adoptée en 1981, la majorité de la population parle aussi le castillan. D’après les données officielles concernant les usages linguistiques de la population galicienne, l’emploi de l’espagnol se répand toujours et assez vite, notamment chez les jeunes et dans les villes, où les pratiques linguistiques hispanophones sont déjà majoritaires. Les dernières données fournies par la Real Academia Galega (RAG) indiquent qu’en 2004 à peu près 38% de la population parlait habituellement le galicien, soit de façon exclusive (15,8%), soit de façon préférentielle (22,6%). 61% de la population galicienne s’exprimait de préférence en espagnol, même si 35,3% parle aussi galicien dans certains contextes. Cependant, les pratiques bilingues concernent toujours la majorité de la population: en fonction du contexte, les deux langues co-officielles sont utilisées au quotidien par 58% des locuteurs, dont 61% a plutôt tendance à choisir l'espagnol pour leurs échanges linguistiques (González, 2008: 40).

Élaboré à partir des données publiées par la RAG (González, 2008)

Pendant ces dernières années, le Séminaire de Sociolinguistique de la RAG a constaté un recul des pratiques linguistiques en galicien et une progression du castillan dans les échanges linguistiques de la population. Dans les zones rurales, où une écrasante majorité utilise toujours le galicien comme langue habituelle, les pratiques monolingues dans cette langue commencent à reculer au profit du bilinguisme.

Langue habituelle en Galice (2004)

25,8%

35,3%

22,6%

15,8% 0,5%

Espagnol uniquement Espagnol de préférenceGalicien de préférence Galicien uniquementD'autres langues

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D'autre part, dans les zones péri-urbaines et dans les petites villes le recul de l'usage du galicien en faveur du castillan est beaucoup plus accentué. En milieu urbain, même si le pourcentage de locuteurs monolingues en galicien a tendance à se stabiliser, la majorité de la population abandonne progressivement le bilinguisme au profit d'un usage exclusif du castillan dans ses échanges communicatifs. À présent, les villes galiciennes connaissent une croissance du pourcentage de locuteurs monolingues (González, 2008: 40-90). Cette expansion du monolinguisme paraît conduire peu à peu à une polarisation des locuteurs urbains entre une minorité galaïcophone qui exige l'égalité des droits et une majorité hispanophone dont certains locuteurs ressentent les politiques de protection du galicien comme une imposition linguistique.

Le recul progressif de l’usage du galicien comme langue habituelle et majoritaire de la population est le résultat d’une ancienne et lente expansion de l’usage de l’espagnol à partir des villes et qui s’est surtout accélérée pendant la deuxième moitié du XXème

siècle. Ce processus est étroitement lié à certaines transformations socio-économiques (urbanisation et périurbanisation de la population rurale, tertiarisation de l’emploi, progression des niveaux d’instruction etc.) qui ont profondément changé le pays pendant ces dernières décennies (Mariño, 1998: 336-376). De même que dans d'autres territoires européens, l'utilisation de la langue autochtone a été associée traditionnellement à la ruralité, à l'analphabétisme et à la pauvreté. En fait, malgré les politiques sociales et culturelles appliquées pendant les dernières décennies, les études ratifient le maintien de la corrélation sociolinguistique entre l’usage du galicien et un faible niveau éducatif. Selon la RAG, l’emploi de cette langue continue d’être prédominant chez les groupes moins instruits (82.7% des gens avec moins de 5 années de scolarisation, 61.7% des gens ayant seulement des études primaires, face à un 27. 2% d’universitaires) (González, 2008: 61-67).

Par rapport à l'usage d'autres langues, les données fournies par l’Observatoire de la langue galicienne montrent son faible poids en Galice: seulement 0,20% de la population galicienne parlerait habituellement une langue non co-officielle en 2007 . L'étude de la RAG élève ce pourcentage à 0,48% (González, 2008: 40; Observatorio da lingua galega, 2007: 61). Cela est dû au fait que l'immigration est un phénomène très limité en Galice, qui a été traditionnellement une terre d'émigration. Selon l’Instituto Nacional de Estadística (2008), en 2007 les étrangers constitueraient un peu moins de 3% de la population galicienne, un pourcentage bien inférieur que celui affiché par toute l’Espagne: 10%. D'autre part, la plupart (70% environ) des immigrants en Galice provient de pays hispanophones (Amérique Latine) et lusophones (Portugal et Brésil notamment), ce qui fait qu’ils parlent et comprennent assez bien au moins une des langues co-officielles de Galice. Selon la RAG, seulement 6% des locuteurs d'origine non galicienne parle le galicien de façon exclusive. Chez les allophones la situation est similaire: parmi les Galiciens qui n'ont eu aucune des langues co-officielles comme langue initiale, à peu près 60% a le castillan comme langue habituelle, 28% environ emploie le galicien de façon exclusive ou préférentielle et 13% environ utilise toujours sa langue initiale au quotidien (González, 2007: 39-41; González, 2008: 50).

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2. Langue initiale et langue seconde

Les linguistes prennent souvent en compte plusieurs facteurs pour établir la définition de « langue initiale » et certains l’associent aussi à l’identification personnelle à l’égard de la langue ou des langues dans lesquelles on a appris à parler (Calvet 1987, 1999; Skutnabb-Kangas, 1984, 1988). Pour la RAG, la langue initiale est celle apprise en premier par un individu. Les données de cette institution concernant la langue initiale montrent qu'en 2004 62,1% des Galiciens d’entre 15 et 54 ans avaient appris à parler l’espagnol en premier, soit de façon exclusive ou préférentielle, 35,7% avait appris à parler le galicien en premier et uniquement 2,2% n’avait aucune des langues co-officielles comme langue initiale. Il faut souligner que 41% de la population avait appris à parler dans les deux langues. Cependant, la plupart de ces bilingues initiaux avait appris à parler en espagnol de façon préférentielle (González, 2007: 29-33).

Élaboré à partir des données publiées par la RAG (González, 2007)

Quoi qu’il en soit, les données officielles montrent qu’en Galice la langue initiale et la langue habituelle ne sont pas toujours coïncidentes chez les locuteurs. D'après les données fournies par la RAG en 2004, le changement des pratiques linguistiques initiales concernerait à peu près 38% de la population galicienne. La plupart de ces changements ont été faits en faveur du castillan. À part la population allophone, c'est la population galaïcophone qui présente une plus forte tendance au changement de leurs pratiques linguistiques initiales. Ainsi, l’analyse de l’interrelation entre langue habituelle et langue initiale montre une plus grande fidélité linguistique de la part des locuteurs ayant le bilinguisme comme pratique linguistique initiale, surtout ceux qui emploient le castillan comme langue préférentielle. Chez les monolingues initiaux, le pourcentage de fidélité linguistique est aussi nettement supérieur dans le groupe de ceux qui ont le castillan comme langue initiale. Les tendances observées pour le changement de langue en fonction de l’usage habituel confirment la situation spécialement délicate pour la transmission du galicien. Cependant, les dernières

Langue initiale en Galice (2004)

36,2%

25,9%

15,1%

20,6%2,2%

Espagnol uniquement Espagnol de préférenceGalicien de préférence Galicien uniquementD'autres langues

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études semblent montrer que le transfert traditionnel de locuteurs galaïcophones vers le groupe hispanophone a connu un certain ralentissement chez les plus jeunes (González, 2008: 43-46).

Une conclusion est rarement tirée de toutes ces statistiques sociolinguistiques en Galice: le fait que le galicien, tout en étant la langue autochtone de la Galice, est déjà une langue seconde pour environ 38% des Galiciens et que l’espagnol, langue majoritaire en Espagne, est la langue seconde de presque 23% de la population galicienne. Pour 59% des locuteurs, au moins une des deux langues co-officielles est une langue seconde. Pourtant, ni les autorités linguistiques ni les autorités éducatives ne prennent en compte ce fait, si évident. Par conséquent, le concept de “langue seconde” et ses implications dans le contexte sociolinguistique galicien ne sont pas prises en considération dans les politiques linguistiques et éducatives, en dehors de celles adoptées pour les communautés d’immigrants. De ce fait, par exemple, depuis le début des années 1980, tous les jeunes galiciens, indépendamment de leur langue initiale, ont étudié à l'école les deux langues co-officielles comme si celles-ci étaient, toutes les deux au même titre, leurs langues maternelles. Cependant, selon la RAG, cela n'est vrai que pour 41% environ de la population et un peu moins de 50% des jeunes d'entre 14 et 24 ans. À notre avis, cette politique éducative est une des raisons qui expliquent les données concernant les compétences linguistiques de la population dans la langue co-officielle qui est leur langue seconde (González, 2007: 153).

3. Les langues étrangères

Toujours selon la RAG (González, 2007: 98-108), en 2004 44% de Galiciens connaissaient au moins une langue étrangère. Selon l'Union Européenne, ce pourcentage serait similaire à celui affiché en 2005 par l'ensemble de l'Espagne (44%) mais significativement inférieur au pourcentage de l'ensemble de l'Union Européenne (56%) (Commission européenne, 2005). Le taux de connaissance d'une deuxième et d'une troisième langue étrangère serait plus bas en Galice (9,3% et 2,1% respectivement) par rapport à l'Espagne (17% et 6%) et à l'Union Européenne (28% et 11%). Cependant, les données fournies par l'Instituto Galego de Estatística (IGE, 2006) pour 2003 élèvent ces pourcentages en Galice à 49,14%, 13,3% et 4,68%. Quoi qu'il en soit, les études montrent que la connaissance des langues étrangères est moins répandue en Galice et en Espagne que dans l'ensemble de l'Union Européenne.

Ce sont les plus jeunes, les salariés les plus qualifiés et la population urbaine ayant un niveau de vie plus élevé qui présentent le plus de connaissances en langues étrangères. Parmi les groupes linguistiques, les locuteurs qui emploient l'espagnol de façon exclusive ou préférentielle affichent un pourcentage (57,8% et 59,6% respectivement) de connaissance de langues étrangères supérieur à celui des galaïcophones (52,7% et 57,9%). Cela est dû au fait que chez les galaïcophones le niveau d'études est en général inférieur à celui des hispanophones. Pourtant, cette différence entre groupes linguistiques concernant la connaissance de langues étrangères semble s'atténuer chez les plus jeunes d'après la RAG (González, 2007: 98-108).

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De même que dans la plupart de l'Union Européenne, en Galice l'anglais est la langue étrangère la plus connue. Selon l'IGE (2006), 35% de la population galicienne aurait des connaissances dans la langue de Shakespeare en 2004. Le français est la deuxième langue étrangère la plus connue et 17,39% des Galiciens posséderaient des connaissances dans la langue de Molière. Les données fournies par la RAG pour la même année confirment ce scénario (González, 2007: 98-108).

D'après l'Observatoire de la langue galicienne (2007: 68-69), seulement 16,4% de la population utiliserait plus ou moins fréquemment une langue étrangère dans son quotidien. Cela veut dire que la majorité des Galiciens qui connaissent au moins une langue étrangère ne l'utilise jamais. De nouveau, ce sont les hispanophones (23%) et surtout les bilingues (24,7%) qui utilisent le plus souvent les langues étrangères. La population urbaine, les locuteurs ayant un niveau socioculturel plus élevé et les jeunes présentent aussi des pourcentages d'utilisation des langues étrangères supérieurs à celui de l'ensemble de la Galice. De nouveau, les langues étrangères les plus utilisées au quotidien sont l'anglais (9,36%) et le français (3,36%) (González, 2007: 98-108).

4. Les compétences linguistiques

En ce qui concerne la perception que les Galiciens ont des langues de leur répertoire linguistique, les données disponibles montrent, d'une part, des disparités entre les langues initiale et seconde des locuteurs et, d'autre part, entre celles-ci et les langues étrangères qu'ils ont pu apprendre.

Ainsi, selon la RAG (Rodríguez, 2007: 65-98), les compétences que la population a en castillan sont assez élevées et, sur une échelle de 1 à 4, les moyennes des différentes compétences sont assez similaires et ne sont pas inférieures à 3,8. Pour le galicien les moyennes sont sensiblement inférieures à celles du castillan et, en plus, il existe des écarts entre les compétences linguistiques: en général, les Galiciens comprennent un peu mieux leur langue autochtone à l'oral (3,68 sur 4) qu'à l'écrit (3,37) et leurs compétences en expression orale et surtout écrite sont en général sensiblement inférieures à celles affichées pour les compétences de compréhension. D'ailleurs, l'expression en galicien présente une moyenne significativement supérieure à l'oral (3,37) qu'à l'écrit (3,14). Les Galiciens sont donc plus compétents à l'oral qu'à l'écrit dans leur langue autochtone et cela est sans doute dû au fait que les personnes âgées de plus de 45 ans, un peu plus de 48% de la population, n'ont pas étudié le galicien à l'école. En fait, les données de la RAG montrent que dans les tranches d'âge les plus jeunes, c'est-à-dire, chez ceux qui ont appris le galicien ou en galicien à l'école, les compétences dans la langue autochtone sont sensiblement meilleures. Les plus compétents en galicien s’avèrent être donc les jeunes qui habitent dans les petites villes et l’ayant appris comme langue initiale au sein de leurs familles ou ayant reçu les cours de l’enseignement obligatoire dans cette langue. Ces données semblent montrer aussi que les politiques de normalisation du galicien dans la vie publique et son introduction à l'école, soit comme matière obligatoire, soit comme langue d'enseignement, a comporté une amélioration générale des compétences linguistiques en galicien de la population, notamment à l'écrit.

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Élaboré à partir des données publiées par la RAG (González, 2007)

En ce qui concerne les compétences en galicien et en castillan comme langue seconde, il existe aussi des disparités intéressantes. Toujours selon la RAG, en général, les galaïcophones maîtrisent sensiblement mieux l'espagnol que les hispanophones le galicien. Ces derniers comprennent mieux le galicien qu'ils ne le parlent ou ne l'écrivent. D'autre part, les hispanophones maîtrisent significativement mieux le galicien à l'écrit qu'à l'oral. Quant aux galaïcophones, eux aussi, ils comprennent mieux le castillan qu'ils ne le parlent ou ne l'écrivent. Les données de la RAG montrent, pourtant, qu'ils comprennent un peu mieux leur langue seconde à l'oral mais qu'ils s'expriment en espagnol plus aisément à l'écrit qu'à l'oral. En tout cas, les écarts entre les différentes compétences en langue seconde sont beaucoup moins accentués chez les galaïcophones que chez les hispanophones. À notre avis, les compétences que les Galiciens affichent de leurs langues initiale et seconde obéissent encore en bonne mesure au contexte diglossique qu'ils ont traditionnellement connu pour la plupart et dans lequel le galicien était la langue orale de la majorité de la population et le castillan la langue qui monopolisait la plupart des usages écrits, aussi bien des hispanophones que des galaïcophones (Rodríguez, 2007: 65-98).

Quant aux Galiciens allophones, ceux qui n'ont eu aucune langue co-officielle comme langue initiale, ils maîtrisent significativement mieux l'espagnol que le galicien. Selon la RAG, ils comprennent mieux la langue autochtone de la Galice (3,36 sur une échelle de 4 pour la compréhension orale) qu'ils ne la parlent (2,92) ou l'écrivent (2,61). En général, leur expression orale dans les langues co-officielles est meilleure que leur expression écrite, notamment en galicien (Rodríguez, 2007: 65-98).

Toujours d’après la RAG, l’analyse des compétences linguistiques pour les langues étrangères en Galice met en évidence qu'elles sont inférieures à celles affichées pour le galicien ou le castillan comme langues secondes. Aussi sur une échelle de 1 à 4, les résultats pour les quatre compétences sont très équilibrés, aussi bien pour l’anglais que pour le français. Toutefois, ceux qui ont appris le français affichent un niveau de

CO EO CE EE1

1,251,5

1,752

2,252,5

2,753

3,253,5

3,754

Compétences dans les langues co-officielles: moyennes générales (2004)

Espagnol Galicien

Compétences

Moy

enne

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compétences un peu plus élevé. En général, ces données concernant le niveau de compétence en anglais et en français montrent que les Galiciens qui connaissent des langues étrangères les comprennent mieux qu'ils ne les parlent ou ne les écrivent. Ainsi, pour l'anglais les moyennes sont meilleures en compréhension et expression écrite (2,5 et 2,61 respectivement) qu'en compréhension et expression orale (2,33 et 2,45). Cependant, ceux qui ont appris le français comprennent un peu mieux cette langue à l'écrit (2,68 face à 2,64 à l'oral) et s'expriment un peu plus aisément à l'oral (2,44 face à 2,41 à l'écrit) (González, 2007: 98-108).

Élaboré à partir des données publiées par la RAG (González, 2007)

Selon l’enquête menée par l’IGE en 2003 (Instituto Galego de Estatística, 2006), les résultats concernant les compétences dans la langue étrangère la plus étudiée et parlée en Galice, l’anglais, sont les suivants : un peu plus de 8% des interviewés connaissant cette langue déclarent en avoir un niveau élevé de connaissances ; 40% un niveau moyen et un peu moins de 52% ne sont que débutants. En ce qui concerne le français, un peu plus de 60% seraient des débutants, 31% environ ont un niveau moyen et un peu plus de 8,5% seulement seraient des connaisseurs de niveau avancé. En comparant les résultats des apprenants de ces deux langues en Galice, on voit qu'il y a plus de débutants et moins d'apprenants intermédiaires en français qu'en anglais, ce qui peut être dû au fait que le français soit appris en général comme deuxième langue étrangère et, par conséquent, de manière moins approfondie. Cette tendance est similaire à celle observée en 2005 pour l'ensemble de l'Union Européenne dans l'Eurobaromètre « Les Européens et leurs langues » (Commission Européenne, 2005). Cependant, le niveau d'anglais et de français est en général bien supérieur: 22% de locuteurs avancés en anglais langue étrangère et 15% de français, 47% de locuteurs intermédiaires d'anglais et 39% de français, et 30% de débutants en anglais face à 46% en français. La comparaison de données semble indiquer que les Galiciens arrêtent leur apprentissage des langues étrangères au niveau débutant plus souvent que l'ensemble des Européens.

CO EO CE EE

11,25

1,51,75

22,25

2,52,75

33,25

3,53,75

4

Compétences en langue seconde et langue étrangère (2004)

Espagnol LS Galicien LS Anglais Français

Compétences

Moy

enne

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5. Historique de la gestion du répertoire linguistique galicien

Avant la Constitution de 1978, l'Espagne était un état fortement centralisé. La Galice ne constituait donc pas une collectivité territoriale et de ce fait elle ne détenait aucune compétence. Dans ce contexte, toute politique en matière linguistique concernant la population galicienne a été conçue et appliquée par les gouvernements centraux des différents régimes politiques (monarchique, républicain et dictatorial) qui se sont succédé.

Les premières mesures visant la gestion des répertoires linguistiques ont surtout concerné le système d'enseignement. En 1853, la Loi d'Instruction Publique confirme le rôle du castillan comme la seule langue d'enseignement en Espagne. Si cette loi exclut les autres langues espagnoles de l'enseignement, elle stipule déjà à l'époque l'obligation d'apprendre une langue étrangère, plus précisément le français, la principale langue internationale au XIXème siècle. Cependant, cette mesure reste limitée au secondaire, un enseignement non obligatoire à cette époque là, ce qui faisait que seulement une minorité aisée acquérait des compétences en langue étrangère. Cet état de choses se maintient avec peu de modifications jusqu'aux années 1970. Même sous le régime républicain (1931-1936), en Galice l'enseignement du galicien était ignoré et son utilisation punie dans les établissements scolaires tandis que le français était appris par la minorité qui pouvait se permettre de poursuivre ses études au secondaire. L’allemand et l’italien, traditionnellement présents dans le catalogue des langues optionnelles de notre système éducatif, ont eu leur chance à partir de la Guerre Civile espagnole pour des raisons politiques évidentes. Pourtant leur enracinement n’a pas été de longue portée. C’est le français qui l’emporte jusqu’aux années 50-60, époque où commence le déclin de cette langue au profit de l’anglais (Mariño, 1998: 348-365; Morales et al., 2000: 17-29).

Les dernières années du régime franquiste supposent une certaine ouverture des politiques linguistiques, même si celles-ci restent toujours limitées au domaine de l'enseignement. La réforme de 1970 fera date du fait que l’enseignement primaire devient obligatoire et que l’on introduit l’étude obligatoire d’une langue étrangère dans les trois dernières années de cette étape éducative2. D'autre part, la loi envisage l'enseignement optionnel des autres langues espagnoles, et donc du galicien, dans le primaire et le secondaire. Cela suppose que pour la première fois tous les élèves sont confrontés de façon massive et obligatoire à l'étude d'au moins une langue autre que le castillan (Mariño, 1998: 348-365; Monteagudo, 1997, 2000; Morales et al., 2000: 29-37).

L’arrivée de la démocratie en 1975 marque un tournant définitif dans les politiques linguistiques en Espagne. La Constitution de 1978 élève au rang de co-officielles le reste de langues espagnoles dans les territoires où elles sont parlées. En plus, celles-ci devront être l'objet d'une protection de la part des différentes administrations. La première conséquence de l'approbation de cette constitution est le Décret Royal

2 Cette loi prévoyait même que les établissements le désirant pouvaient avancer l'introduction de la langue étrangère à l'âge de huit ans. Cependant, ce scénario a été rarement mis en place.

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1981/1979, dit « du bilinguisme », qui stipulait l'enseignement obligatoire du galicien en Galice dans tous les établissements scolaires (Mariño, 1998: 348-365; Monteagudo, 1997, 2000).

Une autre conséquence de la Constitution de 1978 est la décentralisation administrative. Ainsi, en 1980 est créée la Communauté Autonome de Galice, qui se dote d'une Charte d'Autonomie une année plus tard. Cet important texte législatif confirme le statut de langue co-officielle du galicien, qui est défini comme « langue autochtone (propia) de Galice ». La Charte d'Autonomie impose aux institutions galiciennes le devoir de protéger et d’encourager l'usage du galicien et, par conséquent, elle ouvrait la voie à l'application de politiques linguistiques spécifiques en Galice. Afin de préciser les objectifs de base de la politique linguistique de l'administration galicienne, une Loi de Normalisation Linguistique (LNL) sera approuvée par le parlement en 1983. Cette loi élargit les domaines d'application des politiques de protection et promotion du galicien (administration, justice, médias etc.). Certaines actions essentielles des années 1980, comme la création en 1985 d'une radio et d'une chaîne de télévision en langue galicienne, découlent de la LNL. Le galicien devient la langue de communication habituelle de l'administration galicienne et des collectivités locales (Loi 5/1988), et la connaissance de cette langue est exigée aux fonctionnaires (Loi 4/1988) (Mariño, 1998: 425-431; Monteagudo, 1997, 2000).

Cependant, la plupart des développements de la LNL se sont produits dans le domaine de l'enseignement. Entre 1991 et 1994, le gouvernement galicien, qui détient désormais une bonne partie des compétences en matière éducative, fixe les compétences essentielles que doivent acquérir les étudiants du primaire et du secondaire dans les deux langues co-officielles. En 1995, le galicien devient la langue de l'enseignement de deux matières dans le primaire et le secondaire. En outre, il devient la langue administrative des établissements scolaires . Finalement, le décret 124/2007 élève à 50% le minimum de matières qui doivent être enseignées en galicien dans l'enseignement non universitaire. Quant aux universités, elles adoptent le galicien comme langue administrative au cours des années 1990 (Monteagudo, 1997, 2000).

Toutes ces actions, même si elles n'ont pas réussi à arrêter la diminution du nombre de locuteurs galaïcophones, ont supposé l'extension de l'usage du galicien comme langue de l'administration et de l'éducation. De ce fait, le galicien renforce sa présence sociale et son poids comme langue seconde chez les Galiciens hispanophones. L'accès du galicien à ce nouveau statut a entraîné la création en 2002 d'un corps de traducteurs assermentés et surtout la mise en place d'un système d'habilitation et de certification des compétences dans cette langue. Celui-ci a été défini en 1989 et reformé en 2007 selon les principes du Cadre Commun Européen de Référence pour les Langues Vivantes.

En ce qui concerne les langues étrangères, les actions de ces dernières décennies promouvant leur apprentissage ont privilégié le système d'enseignement. Depuis 1978, plusieurs lois-cadre organisant le système d'enseignement en Espagne se sont

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succédé. La loi de 1990 (LOGSE) représente un véritable pas en avant car elle met en place l'obligation d'étudier une première langue étrangère à l’âge de 8 ans et elle introduit une deuxième langue obligatoire dans l'enseignement secondaire obligatoire, à l'âge de 12 ans. L'application de cette loi en Galice consolide l'anglais comme première langue étrangère et le français comme deuxième. En 2002, une nouvelle loi-cadre (LOCE) rend obligatoire l'étude de la première langue étrangère à l'âge de 5 ans. En 2006, la LOE garde ce seuil d'âge mais elle encourage l'introduction de la langue étrangère dès la première année de maternelle (à 3 ans). En 2007, le gouvernement galicien décide d'introduire de façon progressive l'étude d'une première langue étrangère (normalement l'anglais) à l'âge de 3 ans, ce qui est désormais un fait généralisé.

La généralisation de l'apprentissage des langues étrangères dans tous les niveaux de l'enseignement obligatoire est donc un fait très récent en Galice qui a été la conséquence d'une prise de conscience de la part de la société sur le déficit de connaissances dans ce domaine. Ce souci avait déjà encouragé à partir de 1999 des expériences d'immersion partielle en langue étrangère dans quelques établissements. Il s'agit des « sections européennes », redéfinies comme « sections bilingues » à partir de 2007: des établissements du secondaire d'abord, et puis également du primaire, où une langue étrangère est aussi langue d'enseignement dans une ou deux matières (San Isidro, 1999: 36-38). Dans l'année académique 2009-2010, les établissements proposant des sections bilingues représentaient environ 10% du total du primaire et du secondaire en Galice.

À présent, le gouvernement galicien vient de proposer un nouveau décret régissant les langues d'enseignement en Galice dont l'approbation comporterait l'introduction d'une langue étrangère (l'anglais dans la plupart des cas) comme langue d'enseignement dès la maternelle et une réduction à un minimum de 33% d'heures de cours en galicien et en espagnol, respectivement. En même temps, la proposition envisage d'accorder aux parents le choix de la langue d'enseignement en maternelle et des principales matières du primaire et du secondaire. Même s'il s'agit de la première proposition qui vise à traiter de façon intégrale les langues du répertoire linguistique des Galiciens, celle-ci a déjà été rejetée par les partis de l'opposition et par un grand nombre d'enseignants et de parents, qui voient la nouvelle norme comme une attaque à la protection et à la promotion du galicien dans le système éducatif. D'autres critiques portent sur l'impossibilité de généraliser à court terme les expériences des sections bilingues ainsi que sur le manque de professeurs suffisamment qualifiés pour prendre en charge l'enseignement d'une matière en langue étrangère.

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle proposition à caractère intégral oublie le rôle des langues des immigrants. L'immigration étant un phénomène assez récent en Galice, ce n'est qu'à partir de 2004 que le gouvernement commence à demander aux établissements scolaires l'élaboration de « plans d'accueil » afin de mieux encadrer l'intégration des étudiants immigrants. Ces plans d'accueil envisagent des heures supplémentaires pour assurer l'apprentissage des deux langues co-officielles de Galice. Cependant, aucune place n'est accordée à la langue maternelle des enfants

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allophones dans ces plans. Seulement l'arabe et le roumain jouissent d'une certaine présence dans quelques établissements où sont appliqués des plans spécifiques conçus dans le cadre d'accords de collaboration internationaux.

6. Conclusions

Les caractéristiques démographiques de la société galicienne avec une population très vieillie (on prévoit une perte de presque un million d’habitants en 2050) sont à mettre en rapport d’une part avec le faible niveau en langues étrangères et d’autre part, avec la diminution du nombre de galaïcophones ; les mesures les plus efficaces étant très récentes, elles excluent la plupart de la population, qui n’a étudié aucune langue étrangère pendant sa courte étape scolaire.

Du point de vue de la gestion, et en ce qui concerne l’enseignement-apprentissage des langues en galice, nous pensons qu’il y a, en plus, des erreurs de méthodologie. En effet, il faudrait envisager l’apprentissage des langues d’une façon intégrale aussi bien dans les programmations pédagogiques que dans les politiques linguistiques en général. À notre avis, le traitement séparé des différentes langues (co-officielles, étrangères ou d'immigration) dans les politiques linguistiques a même provoqué d’importantes erreurs de méthodologie. Par exemple, il ne semble pas efficace d'enseigner de la même manière le castillan et/ou le galicien à des hispanophones qu’à des galaïcophones : l’enseignement-apprentissage de la langue initiale et de la langue seconde ne sont pas comparables et il faudrait établir des stratégies d’enseignement particulières pour chacun des deux cas dans le cadre d'une politique linguistique intégrale. D'autre part, des inerties méthodologiques similaires en classe de langue étrangère pourraient aussi expliquer le faible niveau de compétences de la population galicienne à cet égard: l'application du Cadre Commun Européen de Référence étant très récent, une bonne partie des étudiants ont acquis plus de connaissances grammaticales que de compétences communicatives.

Finalement, il faut souligner la position privilégiée de l'enseignement dans les politiques linguistiques en Galice, qui a peut-être provoqué un déficit de mesures nécessaires dans d'autres domaines (commerce, secteur bancaire, services sanitaires, immigration etc.).

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