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La Généalogie Génétique: Introduction La généalogie classique, certes indispensable, est limitée rapidement par la disponibilité et l’état des documents d’état civil et par la période de confidentialité d’environ une centaine d’année; ceci rend la recherche de parents proches très difficile car nécessitant des déplacements dans les centres d’archives départementales ou les mairies. Mais c’est surtout son aspect « froid » qui la rend assez rébarbative pour beaucoup de gens car on perd assez vite le côté « vivant » de nos ancêtres pour, finalement, ne dresser qu’une liste des noms d’ancêtres défunts; pour y remédier, j’ai ajouté dans ce site web des chroniques familiales pour essayer de situer mes recherches généalogiques - dans un contexte historique et régional comme par exemple les anciens combattants des différentes branches familiales pendant la guerre de 1914-1918 (Vincent, Doucet, Philippe, Vallut), la famille Chambon dans le contexte vaudois, la famille De Parron (et D’Augny) dans la période monarchique et révolutionnaire, la famille Parron à Grenoble, à Ceillac ou pendant la révolution industrielle avec l’arrivée du chemin de fer à Lus la Croix Haute ou dans le développement du bassin houiller de Saint Etienne-Rive de Gier - ou même dans un contexte de notoriété publique comme, par exemple, avec les cousins célèbres! Pour élargir encore plus la vision dynamique que l’on peut avoir de nos ancêtres, j’ai essayé (bien modestement) d’utiliser la linguistique et l’histoire de France pour situer approximativement l’origine du patronyme Parron dans une vallée du nord des Alpes au temps de Charlemagne! Il existe aujourd’hui un outil fantastique et très puissant qui permet de remonter encore beaucoup plus loin dans le passé: la généalogie génétique. En effet, chacun d’entre nous porte dans toutes les cellules de son organisme, l’histoire génétique de l’espèce à laquelle nous appartenons: Homo sapiens! Bien sûr, ce que l’on va gagner en pénétration dans le temps, et/ou dans l’espace, on va le perdre en résolution: à part des cas de recherches d’ancêtres récents, il ne s’agira plus d’individus mais de patronymes ou de populations ancestrales!!

La Généalogie Génétique: Introductionchronogenealogie.free.fr/textes/genealogie_genetique.pdf · 2017. 9. 20. · La Généalogie Génétique: la structure de l’ADN (1) C’est

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La Généalogie Génétique: Introduction

La généalogie classique, certes indispensable, est limitée rapidement par la disponibilité et l’état des documents d’étatcivil et par la période de confidentialité d’environ une centaine d’année; ceci rend la recherche de parents prochestrès difficile car nécessitant des déplacements dans les centres d’archives départementales ou les mairies.Mais c’est surtout son aspect « froid » qui la rend assez rébarbative pour beaucoup de gens car on perd assez vite lecôté « vivant » de nos ancêtres pour, finalement, ne dresser qu’une liste des noms d’ancêtres défunts; pour y remédier,j’ai ajouté dans ce site web des chroniques familiales pour essayer de situer mes recherches généalogiques

- dans un contexte historique et régional comme par exemple les anciens combattants des différentesbranches familiales pendant la guerre de 1914-1918 (Vincent, Doucet, Philippe, Vallut), la famille Chambon dans lecontexte vaudois, la famille De Parron (et D’Augny) dans la période monarchique et révolutionnaire, la famille Parronà Grenoble, à Ceillac ou pendant la révolution industrielle avec l’arrivée du chemin de fer à Lus la Croix Haute oudans le développement du bassin houiller de Saint Etienne-Rive de Gier

- ou même dans un contexte de notoriété publique comme, par exemple, avec les cousins célèbres!Pour élargir encore plus la vision dynamique que l’on peut avoir de nos ancêtres, j’ai essayé (bien modestement)d’utiliser la linguistique et l’histoire de France pour situer approximativement l’origine du patronyme Parron dans unevallée du nord des Alpes au temps de Charlemagne!Il existe aujourd’hui un outil fantastique et très puissant qui permet de remonter encore beaucoup plus loin dans lepassé: la généalogie génétique. En effet, chacun d’entre nous porte dans toutes les cellules de son organisme,l’histoire génétique de l’espèce à laquelle nous appartenons: Homo sapiens! Bien sûr, ce que l’on va gagner enpénétration dans le temps, et/ou dans l’espace, on va le perdre en résolution: à part des cas de recherches d’ancêtresrécents, il ne s’agira plus d’individus mais de patronymes ou de populations ancestrales!!

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La Généalogie Génétique: la structure de l’ADN (1)

C’est dans l’ADN (acide désoxyribonucléique) qui se transmet de génération en génération l’histoire de l’Homme (ainsi que celle de toutes les espèces vivantes, animales et végétales, depuis que le monde est monde).

Dans le noyau de toutes nos cellules humaines, il existe 23 paires de chromosomes (la 23e se compose de 2chromosomes X et X pour les femmes et de X et Y pour les hommes). Chaque chromosome est constituéprincipalement d’ADN qui présente une structure « spéciale » en « double hélice » décrite par les biologistes del’université de Cambridge Watson et Crick (ce qui leur valut le prix Nobel en 1962). La double hélice est composéede 2 brins, chaque brin d’ une séquence de 4 bases azotées: Adénine (A), Thymine (T), Guanine (G) et Cytosine (C)mais arrangées de façon particulière: en effet à chaque A d’un brin correspond un T sur l’autre brin, de la mêmefaçon, à chaque C est apparié un G; il en résulte une séquence, par exemple, ATTCAG sur un brin et sa séquencecomplémentaire sur l’autre, soit TAAGTC!

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La Généalogie Génétique: la fonction de l’ADN (2)

On appelle gène l’unité de base de l’hérédité , qui se situe sur une portion bien déterminé de l’ADN (locus); ildétermine la formation des protéines qui constituent un des éléments essentiels d’un organisme: par exemple, ce sontles enzimes qui assurent le métabolisme, les hormones qui coordonnent le bon fonctionnement de l’ensemble ducorps, les protéines motrices qui permettent les mouvements des cellules comme les cils, les protéines de signalisationqui captent les signaux extérieurs et les transmettent dans la cellule ou l’organisme, les collagènes de la peau et desos, l’hémoglobine du sang, etc. Or, ces protéines sont constituées seulement de 20 acides aminés: l’ordre dans lequelles acides aminés apparaissent dans la protéine détermine sa forme finale et sa fonction. Si l’on prend l’exemple de lafabrication de la kératine des cheveux, il faut aller voir l’ADN du noyau des cellules capillaires qui contient le gènead hoc: sa séquence est une suite de triplets (ou codons), chacun définissant un acide aminé particulier:ATGACCTCCTTG se lit ATG-ACC-TCC-TTC… pour décoder le nom des acides aminés suivants: méthionine-thréonine-sérine-phénylalanine… Dans le noyau est fabriqué une copie d’un des 2 brins d’ADN correspondant à ungène entier, grâce à ce qu’on appelle l’ARN messager (pour acide ribonucléique messager), puis l’envoie dans unorganite du cytoplasme cellulaire, le ribosome, qui va synthétiser la protéine: cette nouvelle molécule de kératine sortde la cellule (grâce également à des protéines de transport qui assurent le transfert des différentes molécules dans eten dehors des cellules) et va rejoindre les millions d’autres pour former en partie un cheveu. Tous ces gènes sur lamolécule ADN de tous les chromosomes forment le code génétique pour chaque individu! Nous avons vu que lescellules humaines sont diploïdes car les chromosomes sont organisés par paires, l’un venant de la mère, l’autre dupère, ce qui implique qu’un gène sur un chromosome possède un équivalent situé au même endroit sur l’autre: onparle de gène allèle. Si les 2 allèles sont identiques, on dit qu’un individu est homozygote pour ce gène, s’ils sontdifférents on parle d’individu hétérozygote; dans ce cas, un des 2 allèles est dominant par rapport à l’autre qui est ditrécessif, par exemple, pour la couleur des yeux, le gène yeux bruns est dominant et le gène yeux bleus est récessif: ilfaut donc pour avoir les yeux bleux avoir le gène yeux bleus sur les 2 chromosomes! On parle de phénotype quand lecaractère d’un organisme est visible; dans l’exemple précédent, le phénotype yeux bruns correspond à 2 génotypes,car les allèles peuvent être identiques ou différents, le phénotype yeux bleus à un seul car il faut qu’ils soientidentiques.

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La Généalogie Génétique: la duplication de l’ADN (3)

Toutes les cellules vivantes de notre organisme sont dites somatiques (hormis les cellules germinales ou gamètes) etvont avoir une durée de vie limitée; elles vont se régénérer par le mécanisme de la division cellulaire: caryocinèsepour le noyau et cytocinèse pour le cytoplasme. Les 2 cellules filles créées auront dans leur noyau la copie exactedes chromosomes de la mère après sa réplication (mitose) et le même nombre d’organites dans leur cytoplasme; aucours de cette division cellulaire, il peut se produire des erreurs (appelées mutations) comme par exemple unremplacement d’une base par une autre, ou bien par une insertion ou l’élimination (délétion) d’une autre base dansla séquence, ce qui a pour conséquence de décaler la lecture d’un gène vers l’avant ou l’arrière. Il peut se produireaussi des cassures, des retournements, des répétitions de parties d’ADN. Pour les cellules somatiques, il n’y apresque pas de conséquences, sauf au niveau de l’individu, car il n’y a pas transmission héréditaire de celles-ci.Au contraire, dans la reproduction sexuée, les mutations qui apparaissent lors de la réplication de l’ADN avant laméiose vont devenir héréditaires car celle-ci produit en fin de processus des cellules germinales ou gamèteshaploïdes (car dans leur noyau, les chromosomes ne sont plus par paires mais seuls, on dit n chromosomes). En effet,les gamètes mâles ou spermatozoïdes et femelles (ou ovules) vont pouvoir se combiner d’une façon aléatoire etredonner un embryon qui aura à nouveau 2n chromosomes dans son noyau, la moitié venant de la mère, l’autre dupère! Toutes ces erreurs vont donc se reproduire et ainsi, d’une part, laisser une trace « écrite » dans l’histoire de ladiversification de notre espèce et, d’autre part, caractériser chaque individu par l’extraordinaire variabilité desgénotypes. On a pu aussi définir le taux de mutation, c’est à dire, la probabilité qu’un événement mutationnel seproduise dans un laps de temps donné: ceci implique que l’on est capable de donner un âge absolu, plus ou moinsprécis, à une mutation.Il va sans dire que depuis la découverte de l’ADN et de ses caractéristiques, les Sciences, et pas seulement laGénéalogie, ont fait des progrès considérables: la Médecine, la Biologie, la Criminologie, etc. Mais elle peutconduire aussi à des surenchères entre labos en quête de crédits et de renommée et donc, malheureusement, conduirequelquefois à des excès et des hypothèses farfelues comme, par exemple, la fusion génétique féconde entre Sapienset Néanderthaliens: si c’était le cas, on aurait déjà retrouvé des individus avec un ADN mitochondrial 100 %néandertalien car provenant d’une mère néandertalienne! (voir explication page suivante).

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La Généalogie Génétique: ADNmt et ADN-Y (4)

C’est en Janvier 1987, que parait dans la revue Nature, un article d’Allan Wilson, Rebecca Cann et Mark Stonekingqui va bouleverser nos connaissances sur l’ADN et ses implications sur l’évolution humaine: l’ADN mitochondrial(ou ADNmt) et l’évolution humaine. Ces auteurs ont découvert qu’il existait un minuscule brin d’ADN, non pas dansle noyau, mais dans des organites d’environ 10 microns situées dans le cytoplasme de la cellule, les mitochondries.Leur fonction est d’aider la cellule à utiliser l’oxygène pour produire de l’énergie grâce la molécule d’ATP (adénosinetriphosphate); on trouve beaucoup de mitochondries dans les cellules musculaires, les nerfs, le cerveau…Leur ADNest spécial car la double hélice forme un cercle comme celui des bactéries; de plus, il diffère de celui du noyau par uncode génétique qui possède des séquences spécifiques à la production d’ enzimes nécessaires pour capter l’oxygène etdonc de remplir leur fonction. Certains biologistes pensent qu’il y a des centaines de millions d’années lesmitochondries étaient des bactéries libres qui ont réussi à coloniser des cellules et à établir des relations symbiotiquesavec elles. Comme on a vu précédemment, l’œuf fécondé possède l’ADN des 2 parents dans son noyau mais soncytoplasme contenant les mitochondries provient de l’ovule de la mère! Le cytoplasme de l’œuf fécondé va se diviserpour former l’embryon puis le bébé etc, ce qui veut dire que les mitochondries que l’on possède chez l’adulte sont descopies des originaux de l’œuf maternel! Autre avantage de l’ADNmt: il ne possède que 16500 bases alors que l’ADNnucléaire en a 3 milliards! De plus, il existe une partie de l’ADNmt dans lequel les mutations se sont montrées stables;c’est une section de 500 bases de long que l’on appelle « région de contrôle »; elle est dite neutre car elle ne code riende particulier. Cette région a donc été considérée idéale par Bryan Sykes, de l’université d’Oxford, pour réaliser destests ADNmt pour envisager une étude de l’évolution des lignées maternelles de notre espèce Homo sapiens depuisson émergence en Afrique il y a 150000 ans. Brian Sykes testa également des tests génétiques sur le chromosome Y ,qui se transmet de père en fils par définition, donc pour les lignées paternelles, par exemple, pour rechercher des nomsde famille; il obtint des résultats positifs pour son propre patronyme Sykes, et montra que la génétique en général estun outil interessant pour la généalogie classique. Ce qui fait que la Généalogie Génétique, née au début des années2000, se développa rapidement et qu’elle atteint de nos jours toutes sortes de clients privés ou publiques.

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La Généalogie Génétique: études des ADNmt et ADN-Y (5)

On appelle haplogroupe (concernant une population importante et haplotype pour des populations plus petites) unesérie d’allèles situés sur des sites spécifiques (ou marqueurs génétiques) sur un même chromosome et qui montre qu’ilest possible de retracer l’ évolution de leurs mutations au cours du temps jusqu’à leur ancêtre commun nommé « plusrécent ancêtre commun » (ou MRCA, most recent common ancestor). En généalogie génétique humaine, lesgénéticiens qui proposent des tests ADN étudient les haplogroupes de l’ADNmt et de l’ADN-Y. On commence àégalement étudier les haplogroupes des chromosomes autosomes ( comprenant une paire X-X) mais, comme ils sontissus des 2 parents, cela est plus compliqué! Chaque chromosome X comprend 153 millions de bases, pour 60millions pour le chromosome Y et 16500 pour l’ADNmt.Pour l’ADN-Y, on va, soit chercher de l’information des ancêtres mâles récents (3 à 20 générations) en étudiant lesmarqueurs STR, soit retracer ses origines paternelles ancestrales beaucoup plus lointaines et identifier le groupeethnique auquel nos ancêtres appartenait grâce au marqueur SNP. Sur les marqueurs STR (short tandem repeat)appelés DYS (DNA Y-chromosom Segment), on compte les répétitions de bases comme par exemple TATT; laprobabilité pour que 2 hommes aient le même nombre de répétitions sur un marqueur est très petite et encore pluspour plusieurs marqueurs et donc leur similarité indiquera que les individus ont un ancêtre commun! Pour l’analyseSNP (Single Nucleotide Polymorphism), un seul locus est impliqué; s’ il possède une paire de bases mutantes ou non;en répétant l’analyse sur d’autres loci, on va déterminer si la personne testée (mâle) appartient à tel ou tel haplogroupeet donc lui donner l’âge et la répartition géographique de ses ancêtres.

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La Généalogie Génétique: tests ADNmt et ADN-Y à Oxford (6)

Avec le consentement de mon fils Nicolas, nous avons décidé de faire appel à la société anglaise fondée par BryanSykes, Oxford ancestors, pour réaliser ces tests*; avec Nicolas, on pouvait explorer sa lignée maternelle, et donc desa sœur Audrey, de sa nièce Camille, de sa mère (mon épouse), et sa grand-mère. Du côté paternel, il permettait deremonter aux racines du patronyme Parron et vérifier si nos racines pouvaient se rattacher à la région alpine comme jel’avais prétendu.* En France, une loi de 1995 interdit les décodages d’ADN qui n’auraient pas un motif médical ou judiciaire, parcontre on peut les réaliser dans les pays limitrophes par internet!

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La Généalogie Génétique: résultats du test ADN-Y (7)

Nicolas a hérité de son père et à travers moi, de tous nos ancêtres paternels de la signature génétique ou haplogroupeR1b pour le chromosome ADN-Y. (soit l’haplotype O ou clan Oisin pour le professeur Bryan Sykes). Lechromosome Y présente un type particulier de mutations: ce sont des séquences courtes répétées en tandem (paires debases) ou STR ( short tandem repeats) ; ces duplications peuvent aller de 10 à quelques milliers et concernées 1 à 10paires de bases: comme ces répétitions varient d’un individu à l’autre, ce sont de très bons marqueurs génétiques; ilssont caractérisés par leur DYS (DNA-Y Sequence) associé à leur localisation sur le chromosome Y. DYS 19= 14 veutdire qu’il y a 14 répétitions au locus 19. 26 loci ont été analysés dans notre cas. Le Consortium du chromosome Y,instance internationale qui a pour but d’ homogéneiser toutes les recherches sur son ADN, a défini 17 haplogroupesmajeurs notés par une lettre majuscule, et leurs sous-haplogroupes mineurs; ils sont représentés sur un diagrammeappelé Y clan chart établissant les relations phylogénétiques de tous les différents haplogroupes et leur distributiongéographique pour tous les habitants de notre planète.

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LIGNEE PATRONYMIQUE PARRON

REVOLUTION

HENRI IV

FRANCOIS Ier

LOUIS XVI 1774-1792

LOUIS XV 1715-1774

LOUIS XIV 1643-1715

LOUIS XIII 1610-1643

HENRI II, CHARLES IX, HENRI III

Ière République: Convention-Directoire-ConsulatIer Empire 1804-1815: NAPOLEON IerRestauration 1815-1830: LOUIS XVIII, CHARLES X

IIe Empire:1852-1870 NAPOLEON IIICommune de Paris

Vichy

IIIe République 1870-1940

IVe République 1946-1958

Ve République 1958-

PARIS & SA REGION

LA JARJATTE (DRÔME)

GRENOBLE (ISERE)

NICOLAS & JEANNICEAPONTE sosa 2 & 3

ARNAUDsosa1

DIDIER & CATHERINEDOUCET sosa 4 & 5

ANDRE & HENRIETTEPHILIPPE sosa 8 & 9

LUCIEN & MELINAARTHAUD sosa 16 & 17

ADRIEN & EMILIEGAYMARD sosa 32 & 33

PIERRE &ANGELIQUEFAUCHIER sosa 64 & 65

ANTOINE & JEANNECHEVILLON sosa 128 & 129

BAPTISTE &MARIELAURENT sosa 256&257

CLAUDE & HELENEBRESSAUD sosa 512&513

JEAN & CECILEFLEURAND sosa 1024& 1025

CHARLES & ANTOINETTEDREVET sosa 2048& 2049

PIERRE & ENNEMONDEMORELsosa 4096 & 4097

Monarchie de Juillet: 1830-1848 LOUIS PHILIPPEII République 1848-1852

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La Généalogie Génétique: résultats du test ADNmt (8)

Nicolas a hérité de sa mère Catherine et à travers elle, de toutes ses ancêtres maternelles de la signature génétique ouhaplogroupe K1 pour le chromosome ADNmt. Le travail des équipes d’Oxford ancestors dirigées par le professeurBryan Sykes a été de reconstituer les grandes lignes de l’histoire de l’expansion humaine féminine grâce à ladiversification de ces macrohaplogroupes: pour plus de lisibilité, Sykes leur a adjoint un nom: Helena, Katrina,Jasmine, Tara, Velda, Xenia, Ursula. Cette phylogénie est représentée sur un diagramme appelé Les 7 filles d’Eve. Lalignée maternelle de mon épouse a pour origine le clan Katrine qui est apparu il y a 15000 ans dans la région deVenise en Vénétie; ce clan est donc de culture épigravettienne d’après les préhistoriens qui la distingue duMagdalénien qui ne concerne que la région franco-cantabrique; nous reviendrons plus loin sur la mise en place et lesconséquences de ces 2 cultures.

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LIGNEE MATERNELLE DE CAMILLE

REVOLUTION

HENRI IV

FRANCOIS Ier

LOUIS XVI 1774-1792

LOUIS XV 1715-1774

LOUIS XIV 1643-1715

LOUIS XIII 1610-1643

HENRI II, CHARLES IX, HENRI III

Ière République: Convention-Directoire-ConsulatIer Empire 1804-1815: NAPOLEON IerRestauration 1815-1830: LOUIS XVIII, CHARLES X

IIe Empire:1852-1870 NAPOLEON IIICommune de Paris

Vichy

IIIe République 1870-1940

IVe République 1946-1958

Ve République 1958-

PARIS & SAINT SAUVEUR(Yonne)

CRAVANT (Yonne)

AUDREYPARRON

CAMILLE GRETTER

CATHERINEDOUCET

MATHILDE LORIN

BASILIQUE DROIN

AGATHELABELLE

MARIE JEANNEMINE

Monarchie de Juillet: 1830-1848 LOUIS PHILIPPEII République 1848-1852

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JEANNINEVALLUTTOULOUSE

(Haute Garonne)

CELINALABELLE

JEANNEFOUSSIER ?

MARGUERITECOLLAS

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La Généalogie Génétique: l’histoire du patronyme Parron (9)

D’après les généticiens, le clan Oisan fait partie d’un super-clan qui a commencé par le clan Seth (haplogroupe R1)qui vivait au Moyen Orient il y a 50 000 ans environ (rappelons qu’il dérive lui-même d’un ancêtre africain surnommé « Y-chromosome Adam » qui vivait il y a 150 000 ans environ, et dont les descendants ont commencé àmigrer hors d’Afrique il y a 120 000 ans). L’arrivée des Homo sapiens du clan Seth en Europe se situe vers 40000 ansBP (ou -40 000 ans) à l’Aurignacien, la première culture du Paléolithique supérieur en Europe et qui va durer jusqu’à-27 000 ans. A cette époque, le climat est froid (glaciation du Würm) mais avec des périodes de redoux; le gibier deces chasseurs-cueilleurs étaient le Renne, le Mammouth, le Cheval dans un paysage plutôt de forêt claire dans lesvallées et steppique dans les plaines et plateaux. L’Europe est habitée au sud de l’Angleterre, en France, en Europecentrale et méridionale jusqu’au nord de la mer noire, c’est-à-dire en marge de l’inlandsis du Würm qui occupe unegrande partie de l’Europe du nord.L’Aurignacien est surtout caractérisé par l’apparition de l’art préhistorique, pariétal et mobilier: on peut l’expliquerpar le changement brutal d’environnement; en effet les colons aurignaciens se retrouvent dans un territoire de surfaceréduite et font face à des conditions climatiques plus rudes qu’au Moyen Orient. Ceci a pour conséquenced’augmenter la concurrence pour les territoires de chasse entre les clans, sans doute pas au point de se faire la guerremais suffisante pour le marquage dudit territoire; mais ce marquage requiert un préalable, l’identification du clan. Leclan va donc s’identifier à ce qui est le plus remarquable dans son environnement, c’est-à-dire les animaux vivant ensociété comme lui: Bovidés, Equidés, Mammouths ou jouissant d’un grand prestige comme les grands Félins! Dansl’abri Blanchard, on trouve des gravures d’un cheval avec des vulves et des phallus: l’interprétation en est assezclaire: le cheval est le symbole du clan, uns sorte de pictogramme, autrement dit son nom et les signes sexuelsreprésentent les individus du clan du cheval! C’est donc un bond culturel immense que réalisèrent nos ancêtres àl’Aurignacien, celui de leur dénomination et donc de leur appartenance à un groupe social.

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La Généalogie Génétique: l’histoire du patronyme Parron (10)

Le Gravettien, la culture préhistorique suivante, dure de -27000 à -22000 ans, et va à son tour être le théâtre d’unautre grand bond culturel, celui de la question des origines. Son extension est plus grande que celle de l’Aurignaciencar elle s’étend en Europe orientale (Russie, Ukraine) et jusqu’en Sibérie occidentale (site de Malta, à l’est del’Oural). Ces chasseurs orientaux sont connus pour leur chasse aux mammouths dont ils font des huttes avec leursdéfenses et leurs ossements. L’art pariétal évolue assez peu par rapport à la période précédente: un ou plusieursanimaux en position centrale sur un panneau, accompagnés d’empreintes de main et/ou de ponctuations représentantdes individus; nous interprétons ces mains négatives ou positives comme des « signatures » propres à chacun, ce quiindiquerait une autonomie plus grande de l’individu par rapport au clan.Mais la caractéristique principale de ce Gravettien est la production de statuettes de pierre ou d’ivoire appelées« Vénus » car elles représentent des femmes aux rondeurs exagérées! La « Dame à la capuche » qui provient de lagrotte du Pape à Brassempouy (Landes) est un exemple très rare de Vénus car elle possède des traits humains (nez,yeux, cheveux) alors que généralement elles ne possèdent pas de traits distinctifs, ce qui montre qu’elles ont unevaleur conceptuelle et qu’elles sont la réponse à la question que se pose les hommes préhistoriques sur leur origine.

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La Généalogie Génétique: l’histoire du patronyme Parron (11)

En effet, nous pensons qu’elles sont représentatives de la Mère, autrement dit de la femme-ancêtre qui définit ladescendance ou lignage comme dans les sociétés matrilinéaires actuelles. Cela peut s’expliquer par le fait que l’ondevait ignorer les tenants et les aboutissants de la conception biologique des enfants et que, par conséquent, la Mèreest la référence parentale. Le site de Kostienki en Russie, a livré des Vénus enfouies dans de petites fosses creuséesdans le sol d’habitat. D’autres avaient des perforations au niveau des pieds, ce qui montre qu’elles pouvaient se porteren pendentifs. Chaque clan avait donc sa propre Vénus et donc sa propre identification de son origine: si notreinterprétation est correcte, cela veut dite que le Gravettien marque le début du mythe des origines et donc le débutdes croyances. Plus généralement, le mythe est une réponse collective et culturelle du groupe social aux questionsfondamentales que l’on se pose individuellement; la croyance est le processus mental individuel d’une personne quiadhère à un mythe. Cette « dynamique du clan » comme nous l’avons appeler, va donc aboutir à créer des mythes etdes légendes et, en retour, tous les membres du clan vont s’y référer par des croyances sous forme de représentationsmentales inconscientes, bases de notre pensée cognitive.Après le Gravettien, le climat devient encore plus froid et atteint le maximum de la dernière glaciation (LGM ouLast Glacial Maximum) vers -20000 ans; les chasseurs- cueilleurs vont alors se réfugier au sud dans les zones les plustempérées dites zones refuges: pour l’Europe de l’ouest, le Portugal, l’Espagne, en particulier la Cantabrie, le Sud-Ouest de la France et pour l’Europe centrale et de l’Est, l’Italie, les Balkans et encore plus à l’Est, l’Anatolie et leCaucase. Ce refroidissement va être responsable de l’extension de l’inlandsis vers le sud et de la progression deslangues glaciaires alpines vers le nord, notamment au niveau de l’Allemagne orientale comme l’indiquent lesmoraines de Brandebourg; ceci aura comme résultat la séparation de l’Europe en 2 parties génétiquement etculturellement différentes: à l’est de la vallée du Rhône, l’épigravettien et à l’ouest, la région franco-cantabrique oùva se développer les cultures du Solutréen et du Magdalénien. Cet isolement géographique va provoquer unedifférenciation génétique à partir de l’haplogroupe R1: R1a à l’Est et R1b à l’Ouest.

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La Généalogie Génétique: l’histoire du patronyme Parron (12)

Carte des principaux haplogroupes actuels (d’après Eupédia)

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La Généalogie Génétique: l’histoire du patronyme Parron (13)

L’Epigravettien (-22000 à -11000 ans) va se caractériser par la continuité du mode de vie nomade des chasseurs-cueilleurs du Gravettien. Selon la latitude, le gibier est différent, dans la steppe périglaciaire, ils traquaient lemammouth, vers la steppe pontique (nord de la mer noire), ils chassaient le bison, le cheval et le renne, plus sud, dansles zones refuge, en Italie, en France du sud-est (est de la vallée du rhône), dans les Balkans, le gibier est constitué decerfs, de bouquetins, de chamois, d’aurochs de sangliers et de chevaux. Il y a peu de sites où l’on trouve de l’artpariétal (Kapova dans le sud de l’Oural) et l’art mobilier est constitué d’objets en os et ivoire de mammouth(pendeloques, bracelets et Vénus).Au Solutréen (-22000 à -18000 ans), dans la zone refuge franco-cantabrique favorisée par la latitude et la proximitéde l’Océan Atlantique réchauffé par le Gulf Stream, les chasseurs-cueilleurs vont se sédentariser dans les vallées oùfoisonnent les grottes et les abris sous roche.Cela a du engendrer des problèmes de surpeuplement et donc de rendreles contacts entre clans nécessaires afin de réduire les conflits. L’art pariétal solutréen se caractérise par les premièresreprésentations humaines, très schématiques, mais très « parlantes »; dans les grottes de Pech-Merle et de Cougnacdans le Lot, on y voit clairement des individus lardées de lances! L’art pariétal devient en partie narratif. On trouveaussi nombre de gravures de « Vénus » à côté de figurations animales plus « classiques ».C’est pendant cette période post maximum glaciaire que se situerait l’origine de notre clan Oisan d’où serait issuenotre lignée familiale paternelle (soit vers 20000 ans BP). En admettant 25 ans par génération, cette lignée, jusqu’àNicolas, représente 800 générations environ. Si l’on situe cette dernière dans le nord des Alpes, nous pouvons penserque l’habitat du clan « familial » se situait au Solutréen dans les Pyrénées centrales en imaginant, à rebours, le cheminde migration le plus probable emprunté par les rennes, et donc par nos ancêtres chasseurs, à la fin des glaciationsquaternaires: sud du Massif central , vallée du Rhône, et piémont des Alpes du nord, Dauphiné, Savoie, où les rennespouvaient retrouver des conditions climatiques de montagne proches de celles des Pyrénées malgré le réchauffement.(Des Pyrénées occidentales ou du Périgord, la migration se serait effectuée plein nord en évitant le Massif central).

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La Généalogie Génétique: l’histoire du patronyme Parron (14)

Le clan devait habiter sous le surplomb du porche d’entrée d’une grotte surplomblant une vallée des Pyrénéescentrales, ce qui permettait aux chasseurs de surveiller les migrations des troupeaux de rennes qui, en été, remontaienten altitude. Le renne constituait le gibier prédominant car il fournissait non seulement la viande mais aussi la peaupour les vêtements, les bois pour certains outils et/ou des éléments de parures. D’après les figurations pariétales, leclan était composé de plusieurs dizaines de membres (20 à 30); il était égalitaire, sans hiérarchie entre membres,comme les sociétés primitives actuelles, chacun apportant au clan ses propres compétences. Chaque ménage oufamille, nucléaire ou étendue, était logée dans une hutte mais l’espace restant était réservé à la vie communautaire:plusieurs foyers, pour se chauffer et pour cuire les aliments, des aires de débitage du silex, de boucherie, du travail despeaux, etc. La vie du clan Oisan était rythmée par les activités quotidiennes comme la fabrication de vêtements,d’outils en os et silex: pendant les longues périodes froides où il était impossible de sortir, nos ancêtres ont eu le loisirde peaufiner des lames de silex remarquables par leur finesse appelées feuilles de laurier, tellement fines d’ailleursqu’elles n’ont pu servir pour un quelconque usage. Il y avait une certaine division du travail, les femmes élevaient lesenfants, ramenant du petit gibier et des plantes comestibles, les hommes adultes et adolescents s’adonnaient à lachasse, au tannage des peaux, à la confection d’outils, etc. Malgré le froid, l’économie est restée celle de chasseurs-cueilleurs mais avec une stratégie différente: chasse de proximité la plupart du temps et expéditions plus lointainesaux beaux jours. Heureusement la vie sociale a pris une grande importance avec des réunions dans des sites derassemblements où plusieurs clans pouvaient discuter, échanger des objets, arranger des « mariages », organiser unebonne gestion des territoires de chasse, bref régler toute sorte de questions d’ordre communautaire.Le langage commun à tous ces clans était sans doute proche du Basque actuel car tout concorde pour avancer que lepeuple basque actuel est un peuple « relique » du Paléolithique supérieur franco-espagnol comme on va le voir plusloin.

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Au Magdalénien (-18 à -11000 ans), nos ancêtres descendants directs de ceux du Solutréen, habitants toujours dans lamême grotte, vont bénéficier de nombreux progrès techniques et culturels: le harpon va permettre d’améliorer leurordinaire grâce à la pêche, le micro-perçoir pour travailler le bois de renne, l’ivoire, l’os, les peaux, etc. Ils vontpouvoir réaliser des parures remarquables comme des colliers de coquillages perforés, de dents de carnivores et dechevaux, des pendeloques en ivoire, des bâtons percés et des propulseurs finement travaillés; il y a un souci très net devouloir porter des « bijoux » sans doute pour s’individualiser par rapport aux autres membres du groupe. Ceciapparait aussi dans l’art pariétal des grottes environnantes: les signes accompagnant les figurations animalesdeviennent plus abstraits, schématisant peut être des vêtements ou même des parures, des huttes, indiquant plusclairement qu’avant, l’identité de la personne comme celle ou celui un pagne de telle couleur, armes, tatouages, etc.Les thèmes centraux évoluent également: les animaux sont plus nombreux, différents des uns des autres, avec le sexereconnaissable; la représentation par type d’animal est aussi plus important: 2 chevaux à Pech Merle, 155 à Lascaux!C’est au Magdalénien que l’art mobilier est le plus abondant et varié: plaquettes gravées ou peintes, rondellesdécoupées dans des omoplates, statuettes d’animaux, toujours des Vénus mais plus fines, etc. L’individu donc estbeaucoup mieux considéré qu’avant, on va même lui offrir une sépulture individuelle dans certaines grottes d’habitatavec les objets décorés personnels et une parure vestimentaire! Nous pouvons interpréter ces sépultures comme ledébut d’un culte des Ancêtres: on a vu que les Vénus pouvaient représenter la femme-ancêtre et que la pensée de nosancêtres était déjà basée sur des mythes, il n’est donc pas impossible qu’ils croyaient à des mondes parallèles où tousle phénomènes naturels cycliques comme les saisons, le jour, la nuit, y attendent pour revenir sur Terre et doncpourquoi pas les humains? Toutes ces questions relatives à l’univers et la nature environnante devaient être débattuesau cours des réunions dans des sites de rassemblement: existait-il une femme-ancêtre commune à tous les clans, à latribu? Malgré les progrès culturels réalisés grâce cet enrichissement mutuel, nous ne pensons pas que la penséemagdalénienne était suffisamment structurée pour avoir une vision du monde unifiée, globale et donc créer descomportements religieux avec leur cortège de rites magiques ou de cultes. Par contre, tous ces palabres auront poureffet d’inculquer à leurs descendants l’ouverture aux autres, ce qui facilitera les contacts avec les colons néolithiqueset peut être le goût pour les échanges commerciaux et le troc.

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La composition du plafond (partie nord) de la grotte d’Altamira (Monts Cantabriques, Espagne) représentent 23bisons 2 chevaux et 4 biches. Tous ces animaux sont dessinés dans des postures particulières et ont été interprété pardifférents auteurs comme des animaux agonisant ou mettant bas! La figure précédente montre l’interprétation qu’en afaite l’Abbé Breuil en 1902; il faut rester très prudent car l’Abbé à confondu 2 sangliers avec 2 bisons! Il y aurait autotal 23 bisons, 2 chevaux et 4 biches.Nous avons tenté d’interpréter à notre tour la composition du plafond d’Altamira reproduite par l’Abbé Breuil pour

voir si nous pouvions en déduire l’organisation en ménages d’un clan comme celui qui descend d’Oisan. La structureprincipale se composerait de 4 ménages (ou familles): les 2 femmes et les 2 hommes sont issus d’une mèreappartenant au clan du Bison, le premier fils forme un ménage avec une femme du clan de la Biche dont il aura 3enfants mais comme la parenté passe par la mère, ceux-ci resteront apparentés au clan de la Biche. L’autre fils se meten ménage avec une fille dont la mère est également du clan du Bison mais d’un lignage différent: les 5 enfantsappartiendront au clan du Bison mais seront du lignage 2. Les 2 filles vivent avec 2 frères du clan du Cheval: ellesauront respectivement 6 et 5 enfants qui seront eux du clan du Bison mais du lignage 1. Nous retrouvons bien 23bisons, 4 biches et 2 chevaux!Il va sans dire que cela est hautement hypothétique mais il semblerait qu’un groupe social habitant ensemble dans ungrotte pouvait comporter des individus appartenant à plusieurs clans , plusieurs lignées et plusieurs familles sans quenous puissions toutefois les relier à des lignées contemporaines!

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FEMME ANCETRE 1 FEMME ANCETRE 2

MERE 1 MERE 2

FILS FILSFILLEFILLEFILLE

5 ENFANTS6 ENFANTS 5 ENFANTS

3 ENFANTS

CLAN DU BISONCLAN DE LA BICHE

FILLE

CLAN DU CHEVAL

2 FILS

Ménage 2 Ménage4Ménage 3Ménage 1

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La Généalogie Génétique: l’histoire du patronyme Parron (19)

Au Mésolithique (-11000 à -6000 ans), les chasseurs paléolithiques issus du Magdalénien vont, pour la plupart migrervers l’est et le nord de l’Eurasie à la suite des troupeaux de rennes. Pour les descendants du clan Oisan, nous avonsémi l’hypothèse qu’ils ont suivi les rennes en remontant la vallée du Rhône jusqu’au pied des Alpes du nord où ils ontretrouvé des conditions environnementales pas trop éloignées de celles qu’ils venaient de quitter malgré leréchauffement.Ils s’y sont sédentarisés et se sont adaptés, au fil du temps, à de nouvelles techniques de chasse, à de nouveauxgibiers, à la révolution néolithique apportée par des populations issues de colons venus du Moyen-Orient vers 4000ans av JC environ, notamment les Chasséens dont ils ont assimilé la culture et sans doute leur langue issue d’Anatolie(soit disant « indo-européenne »). C’est à cette époque que les futurs Parron vont devenir agriculteurs – éleveurs. Puisils ont vu arriver des cavaliers de la culture du Campaniforme vers 2000 ans av JC, venus établir des relationscommerciales en proposant des objets en cuivre comme des couteaux et des haches. Ces cavaliers venaient du sud del’Espagne et du Portugal; ils étaient issus de l’acculturation réciproque de populations mésolithiques et de colonsnéolithiques qui sont à l’origine du Mégalithisme qui s’est répandu sur tout l’arc atlantique.Au cours des âges duBronze et du Fer, ils font partie du domaine nord-alpin ou zone laténienne considérée comme le cœur du mondeceltique et adoptent progressivement les nouveaux standards matériels et culturels issus également de nombreusesinteractions avec le domaine atlantique. En fait le monde celte est plus une juxtaposition de peuples d’artisans et decommerçants possédant des langues variées (dont l’origine viendrait de la péninsule ibérique!) qu’une civilisationguerrière! La conquête de ces pays que l’on appelle les Gaules par Jules César en 52 av JC va être pour nos aïeux leplus grand changement culturel avec l’arrivée de l’administration romaine dans les provinces de l’Empire et du latinqui devient la langue officielle, donc pour les élites, ce qui va se traduire pour le peuple par un idiome roman, legallo-romain. Après la chute de Rome et les invasions « barbares », les Burgondes, peuple germanique, fondent leurempire qui s’étend dans le quart Est de la France et la Suisse romande; ils sont très tolérants pour leurs sujets gallo-romains. Par leur influence linguistique va se développer le franco-provençal ou arpitan dans toute cette région. LesMérovingiens puis les Carolingiens n’apporterons guère de changements dans la vie quotidienne de notre famille quiva acquérir son nom à peu près à cette époque. (voir sur ce site, « la vignette l’origine du patronyme Parron »)

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La Généalogie Génétique: l’histoire du clan Katrine d’après Oxford ancestors (20)

Le test ADNmt de Nicolas montre que sa grand-mère, sa mère, sa sœur et sa nièce sont des ancêtres maternellesdirectes de Katrine (avec un K comme son haplogroupe) , une des 7 filles de l’Eve mitochondriale de Bryan Sykes.Celle-ci vivait il y a 15000 ans dans la plaine du Pô, en Vénétie, au pied des Dolomites; cette région était recouvertede forêts et sous-peuplée; la mer Adriatique dont le niveau était si bas qu’elle aurait pu aller à pied sec d’Ancône (ausud de Ravenne) à Split en Croatie! C’était une ancienne zone refuge pendant le Maximum de la Dernière Glaciationou LGM il y a 5000 ans de cela. Son clan vivait de la chasse aux bouquetins et aux chamois dans les Alpes à la bellesaison et de la cueillette en forêt le reste de l’année. Elle appartenait à un peuple de culture épi-gravettienne répartiten clans, qui, comme on l’a vu page 13, avait un mode de vie nomade, c’est-à-dire que ses membres vivaient de campen camp dans des huttes faites de peaux d’animaux où chaque famille étendue vivait; il pouvait également exister deshuttes communautaires pour les activités communes. Quelquefois, au hasard de l’itinéraire du clan, ils pouvaients’abriter dans des grottes ou abris sous roche, où ils pouvaient y voir quelques peintures pariétales mais assezrarement. Katrine avait les yeux brun vert (comme la grand-mère de Nicolas) alors que ceux de son compagnonétaient brun foncé; d’après certains généticiens la mutation OCA2 à l’origine des yeux bleus serait apparue dans cetterégion.Le réchauffement climatique holocène permet à la mer d’atteindre son niveau actuel; au Mésolithique entre 8600 et7600 ans BP, les chasseurs-cueilleurs-pêcheurs castelnoviens, descendants de Katrine, continuent de chasser lebouquetin et le chamois en montagne en ajoutant l’arc et les flèches à leur armement): le site de Mondeval de Soradans les Dolomites se situe à plus de 2000 m d’altitude et a pu constitué un lieu de rassemblement estival pourdifférentes ethnies. Autour de -7800 ans BP, on assiste à l’arrivée des colons du Néolithique avec la culture duCardiale sur la côte ligure; il semble qu’il y ait une forte acculturation entre ces colons et la population mésolithique(ce sont ces mêmes colons que l’on retrouve sur le site de Portiragnes dans l’Hérault). Ils introduisent la céramique,l’élévage des brebis,la culture du blé et de l’orge. Une partie de ces populations mixtes néolithiques et mésolithiques,entrainant des descendantes de Katrine, va remonter les vallées du Rhône et de la Saône et va s’installer dans le Juraentre -7500 et -6400 ans BP.

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La Généalogie Génétique: l’histoire du clan Katrine d’après Oxford ancestors (21)

Cependant, la plupart de la population mésolithique va s’établir dans les Alpes et se convertir à l’élevage des ovins auNéolithique. Un de leur descendant, Ötzi, va avoir une destinée très médiatisée car on a retrouvé sa momie congeléeet déshydratée au bord d’un glacier à 3210 m d’altitude à la frontière italo-autrichienne. Son séquençage ADNmt amontré qu’il était de l’haplogroupe K et donc apparenté à Katrina et donc un « cousin » de Nicolas! Il a été daté de -4500 ans BP c’est-à-dire de la période du Chalcolithique; des examens poussés ont montré qu’il a été tué par uneflèche dans le dos! Plus tard, des membres des enfants de Katrine ont migré vers le nord en traversant les Alpes, et sesont fixés dans toute l’Europe du nord. Pour notre famille, nous pensons qu’à partir de la souche jurassienne duNéolithique ancien, nos aïeules se sont retrouvées en Bourgogne au gré de leurs unions avec des cultivateurs ou desvignerons en subissant les sauts culturels déjà évoqués pour la lignée paternelle Parron, les âges des métaux, lesGaulois, Rome, les Burgondes, les Francs et le Moyen-age, la monarchie jusqu’au Louis XV. En effet, au niveaugénéalogique, nous n’avons pas pu remonter la lignée maternelle au-delà du règne de Louis XV.

D’après Wikipedia