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EHESS La Grande communion. Transformation et actualité d'une cérémonie catholique en Vendée by Laurence Hérault Review by: François-André Isambert Archives de sciences sociales des religions, 46e Année, No. 114 (Apr. - Jun., 2001), pp. 84-85 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30116502 . Accessed: 15/06/2014 12:36 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.58 on Sun, 15 Jun 2014 12:36:46 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La Grande communion. Transformation et actualité d'une cérémonie catholique en Vendéeby Laurence Hérault

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La Grande communion. Transformation et actualité d'une cérémonie catholique en Vendée byLaurence HéraultReview by: François-André IsambertArchives de sciences sociales des religions, 46e Année, No. 114 (Apr. - Jun., 2001), pp. 84-85Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30116502 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

mais de simples << narrations parmi d'autres narrations >>. De 1 la ndcessit6, dans certains cas (comme pour l'Eglise catholique), de se bloquer le long de lignes ddfensives considd- rdes comme les dernitres tranchdes devant une diff6renciation socio-culturelle et socio- religieuse difficile i distinguer.

Enzo Pace.

114.16 HERAULT (Laurence). La Grande communion. Transformation et actualite d'une c~rimonie catholique en Vendee. Paris, Editions du C.T.H.S., 1996, 152 p.

Ce petit livre, trbs dense, y compris au point de vue de la typographie, est exemplaire. Au ddbut, on est 6tonnd de lire: < Parmi les rites de passage du domaine frangais, la communion solennelle est l'un de ceux qui a 6td le moins dtudid > (p. 7). Un coup d'oeil h la bibliographie montre que l'auteur connait fort bien les < tra- vaux sociologiques i ce sujet, mais l'angle eth- nologique dans lequel elle se place est bien moins pourvu, les ethnologues ayant privilegie l'aspect < folklorique > d'un c6r6monial assez pauvre sur ce terrain. Il s'agit, pour elle, d'dtu- dier les rites sous leur aspect proprement reli- gieux, un peu comme l'avait fait Yves Lambert dans son Dieu change en Bretagne. Un point de vue rdsolument descriptif est sous-tendu par une mdthodologie et une conceptualisation spd- cifiquement ethnographiques. La composition et I'ordre des sdquences rituelles prennent le pas sur les iddes qui pr6sident t leurs transfor- mations. Aussi, se rdfdrant aux travaux de Serge Bonnet et de moi-m~me, et aux ddbats qu'ils prenaient comme objet, elle ddcide: 1 Bien que ce d6bat ait accompagnd la transfor- mation du cdrdmonial de la communion, je n'ai pas voulu lui accorder ici une place centrale. Il m'a sembl6 plus intdressant d'analyser les modifications concretes et diverses de la cdrd- monie dans les paroisses du doyennd (celui de Morton dans le Haut-Bocage vend6en) de manibre h en saisir le cheminement et les prin- cipales caractdristiques> (p. 52). Effective- ment, ce qui manque le plus aux travaux socio- logiques dont il est question, c'est l'observation de terrain, au profit des 6valuations macro- sociologiques. Le reproche qu'on peut adresser

I l'A. c'est de trouver celles-ci peu intdressan- tes. Mais elle nous fait toucher du doigt tout I'int6r&t que reprdsente une analyse micro- sociale des changements dans les pratiques, ce qui passionnait au plus haut point Gabriel Le Bras (que l'A. ne cite qu'une fois dans sa bibliographie, pour L'Eglise et le village). Un avantage immddiat de cette manibre de faire est

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de ddsiddologiser complatement l'analyse et de garantir l'objectivitd.

Mais les faits sont tetus et I'A. retrouve dans la succession des phases de l'histoire quelque chose du dynamisme qui animait les rdformes, avec, en plus, I'6conomie de ce pari que pouvait &tre le fait d'assimiler au pass6 (rdvolu) et i l'avenir (qui arrivera) respective- ment les solutions traditionalistes et progressis- tes. Or, de fait, trois pdriodes apparaissent depuis le ddbut du XXe sidcle jusqu'aux anndes quatre-vingt-dix: celle de la <<communion solennelle >, en gros jusqu'en 1940, puis celle des tensions entre 1 communion solennelle 1 et << profession de foi >>, autour des anndes soixante, enfin celle des < fetes de la foi 1.

Chacune de ces pdriodes comporte des tra- ces de la prdc6dente et une polaritd entre nostal- giques et rdformistes. Il en rdsulte une typo- logie que l'A. a voulu commandde moins par des oppositions iddologiques que par une multi- plicitd de causes ddbouchant sur une plus ou moins grande richesse rituelle. Mais celle-ci fait complktement dclater, g cette dchelle, les corrdlations que l'on croyait bien 6tablies avec l'avancde du phdnomine urbain ou le niveau de la pratique dominicale.

Dbs la premiere phase, les paroisses B rites nombreux et obligatoires (les rites religieux l'emportant en nombre sur les rites profanes, mais n'excluant pas ceux-ci) s'dchelonnent autour de communautds plus discrbtes oii des rites secondaires comme la cons6cration A la Vierge font parfois d6faut. Le profane est ici comme enveloppd par le religieux et est citd B ce titre. Le terme de 1 profession de foi 1 se ddveloppe i un moment oi le sens d'une com- munion qui n'est plus la premiere, semble pou- voir 8tre apportd par un de ses rites compo- sants, le << renouvellement des promesses du bapt~me >. C'est le lieu de s'interroger sur le fait que l'A. ne fait pas mention de la confirma- tion qui, dans bien des dioceses, fait partie de la s6quence rituelle et mfme, dans certains cas, prend le pas sur la communion. Mais le secteur d'observation est ici limitd et la mise hors sdquence de la confirmation est sans doute un fait local sur lequel l'A. pense ne plus avoir i

revenir. II y a ndanmoins des absences qui demandent i 8tre expliqudes. La chose aurait 6td d'autant plus ddsirable que, prdcisdment, cette seconde pdriode est caractdrisde par la dis- cussion et la recherche et que la < profession de foi 1 n'apparait que comme une des solutions pour combler le vide laiss6 par la communion solennelle. Ainsi se prdpare progressivement le terrain vers les < fetes de la foi >>, rdsultats d'une d6cision dioc6saine. L'aboutissement est

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Sla fois le raccordement des deux < commu- nions > et I'6chelonnement de la fete A la fin des quatre ann6es de catdchisme (ddsormais appeldes du nom des anndes scolaires corres- pondantes: CEl, CE2, CM1, CM2). A travers cette succession, les anciennes fetes transpa- raissent et gardent parfois leur nom.

Les < fetes de la foi > occupent i elles seu- les pris de la moitid du livre. Elles pr6sentent une assez grande diversitd, dont I'A. rend compte, paroisse apras paroisse, tout en r6su- mantle dessin de leur typologie, ordonnte entre un module maximal > et un < modble mini- mal >. Cette polarisation ne caract6rise pas une plus ou moins grande conformitd A la tradition (contrairement au cas de la 1 communion solen- nelle >) parce que la 1 liturgie de la parole > est celle oi s'6panchent le plus les courants nova- teurs et en meme temps celle dont on fait le plus d'6conomie dans la version minimale. Dans l'ensemble, le rituel religieux a perdu (ou s'est ddbarrassd de) tout ce qui pouvait d6noter un 1 rite de passage 1 au sens de Van Gennep. Inversement, le rituel profane semble avoir ricup6r6 au moyen de repas, souvent au restau- rant, et de cadeaux tris frdquemment utilitaires comme une montre ou une bicyclette, la fonc- tion d'assurer la transition de l'enfance i l'ado- lescence.

Cette analyse fournit un vdritable lexique pour la lecture de la diversitd des formes liturgiques contemporaines >, en appuyant sur la non-incompatibilit6 des deux termes < diver- sit6 > et << liturgiques >>. C'est en effet que, parmi les diverses clks de cette diversit6, il y a les acteurs, qui ne sont plus seulement les pre- tres, mais aussi les communiants et leurs parents, dont le r81e est renforc6 au cours de seances de prdparation dans lesquelles chacun dit son mot. Ainsi, le rite tel qu'il est accompli apparait comme un ensemble de variations autour d'un texte officiel, variations g6rdes a la fois par les participants et par l'institution qui en donne le sch6ma.

Frangois-Andrd Isambert.

114.17 HILAIRE (Yves-Marie), 6d. De Renan i Marrou. L'histoire du christia- nisme et les progrbs de la mithode historique (1863-1968). Villeneuve-d'Ascq, Presses Uni- versitaires du Septentrion, 1999, 264 p. (coll. < Histoire et civilisations >>).

Ce livre, et le colloque dont il recueille les Actes, se proposent, selon la quatrieme de cou- verture, deux buts : < une riflexion sur les rela- tions entre l'histoire du christianisme dans ses origines et les progrbs de la m6thode historique

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

au cours d'un siacle >> et << un hommage i la m6moire d'un 6minent historien, Henri-Irdn6e Marrou, maitre indgal6 dans le domaine de l'Antiquiti tardive et de la m6thodologie de l'histoire, i l'occasion du XXe anniversaire de sa disparition >. Ce double propos commande l'organisation de l'ouvrage.

Une premiere partie conduit << de Renan au modernisme >>. P. Nahun-Simon montre un Renan persuade que la religion, dans sa dimen- sion historique, est << le meilleur moyen pour connaitre l'humanit6, car l'humanit6 y a demeurd >> et que la religion par excellence est le christianisme, qui repose sur << le fait du Christ >>: refusant a la fois le dogmatisme d'une histoire interne i l'institution et un posi- tivisme cantonn6 a un niveau unique de sens, il pr6figure d'une certaine fagon la d6marche hermineutique. En prdsentant << l'apport de Harnack >>, mal connu en France, M. Tardieu s'attache surtout a sa monographie sur Marcion, < achevement de la rencontre de l'iddalisme et du christianisme >>. Si Loisy et Guignebert se retrouvaient dans le refus d'une critique ob6r6e par une th6ologie confessionnelle et la convic- tion qu'un << traitement scientifique de l'his- toire du christianisme 6tait n6cessaire et pos- sible >>, F. Laplanche pointe la diff6rence de leur d6marche et de leur m6thode : alors que le second trie << les 6v6nements du point de vue de leur probable ou improbable rdalit >>, Loisy << s'int6resse au fait de croyance >>, il << affirme que la transformation de l'histoire par la foi n'est pas a regarder comme un effort de d6natu- ration de l'histoire mais comme un produit du mysticisme chr6tien en sa fraicheur naissante >.

Une partie interm6diaire, plus mince, fait fonction de sas < de Blondel a Marrou >>. En fait, des deux communications, I'une se rattache a l'amont. R. Virgoulay revient sur << Histoire et Dogme >>; le philosophe d'Aix y d6nongait (rapidement) l'extrinsicisme des scolastiques pour s'attaquer surtout i l'historicisme (Loisy 6tant vis6, sans etre nommd) et Virgoulay reconnait qu'en l'occurrence la christologie commandait la vision de l'histoire. L'autre sert de prologue a la partie suivante, P. Chenaux dvoquant << les ann6es vingt >>, ann6es de forma- tion pour Marrou (il entre a l'Ecole Normale en 1925, est agr6g6 en 1929).

La dernibre partie est done consacrde a celui-ci, l'historien et le citoyen. Analysant son premier livre, sous le pseudonyme de Davenson, Fondements d'une culture chritienne, J. Pr6vo- tat en restitue le contexte, la J.E.C. naissante et la revue Politique et d6gage l'utopie d'une << civilisation saine >>; on est tout pres du << nou- veau Moyen Age > de Berdiaeff, de la < nou-

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