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Edmond Dziembowski

La Guerre de Sept Ans, 1756-1763de faire vivre ses personnages, prenant même quelquefois parti. À propos de Lévis, il écrit : « C’est bien tard que l’armée du iv LA GUERRE

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Edmond Dziembowski

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La guerre de Sept Ans

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DU MÊME AUTEUR

Gabriel- François Coyer, Jacob- Nicolas Moreau, Écrits sur le patriotisme, l’esprit public et la propagande au milieu du xviiie  siècle, La Rochelle, Rumeur des Âges, 1997.

Un nouveau patriotisme français, 1750-1770. La France face à la puis-sance anglaise à l’époque de la guerre de Sept Ans, Oxford, Voltaire Foundation, 1998.

Les Pitt. L’Angleterre face à la France, 1708-1806, Paris, Perrin, 2006.Le Débat sur l’abolition de l’esclavage. Grande- Bretagne, 1787-1840, avec

Michel Rapoport, Neuilly, Atlande, 2009.Cultural Transfers  : France and Britain in the Long Eighteenth Century,

avec Ann Thomson, Simon Burrows et Sophie Audidière, Oxford, Voltaire Foundation, 2010.

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Edmond Dziembowski

La guerre de Sept Ans

1756‑1763

SEP T EN T R ION

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Pour effectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca

Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons également l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

Illustration de la couverture : « L’assassinat de Jumonville », dans Alexandre Dumas, La Régence de Louis Quinze, 1855.

Coordination éditoriale : Gilles Herman, Sophie Imbeault et Denis VaugeoisMaquette de couverture : Olivia Grandperrin

Si vous désirez être tenu au courant des publicationsdes ÉDITIONS DU SEPTENTRIONvous pouvez nous écrire par courrier,par courriel à [email protected],par télécopieur au 418 527-4978ou consulter notre catalogue sur Internet :www.septentrion.qc.ca

©  Perrin, un département d’Édi8 / Ministère de la Défense, 2015. Éditions Perrin 12, avenue d’Italie75013 Paris Tél.  : 01  44  16  09  00 Fax  : 01  44  16  09  01www.editions- perrin.fr

© Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada :1300, av. Maguire Diffusion DimediaQuébec (Québec) 539, boul. LebeauG1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2Dépôt légal :Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015ISBN papier : 978-2-89448-816-4

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Pour Annie

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Présentation

Plusieurs publications sur la guerre de la Conquête étayent le catalogue du Septentrion. Longtemps, le point de vue américo‑centré et colonial a prévalu chez les historiens québécois, dont j’en suis, alors que les historiens français étaient tournés vers l’Europe. Il manquait une perspective globale. C’est ce que nous offre La guerre de Sept Ans d’Edmond Dziembowski, une grande synthèse sur le conflit.

Il faut dire que les événements qui se sont déroulés à Québec en 2014 à l’occasion de la venue du traité de Paris nous y avaient bien préparés. Le public a été au rendez‑vous. Vous avez été des milliers à vous déplacer pour voir le fameux document ou entendre une conférence sur le sujet. Ce fut aussi un formidable moment d’échanges entre historiens français et québécois. Les travaux de Dziembowski se situent dans la lignée de ces réflexions.

Première guerre mondiale

Winston Churchill a été l’un des premiers à qualifier la guerre de Sept Ans de première guerre mondiale. L’intensité des combats aux quatre coins de la planète confère déjà à ce conflit une place excep‑tionnelle dans l’histoire des guerres de l’époque moderne. Ajoutons que le déclencheur des hostilités est un Amérindien  : la guerre des Abares et des Bulgares dépeinte dans les pages célèbres de Candide a débuté dans les forêts de l’Ohio par un coup de tomahawk. Ajoutons enfin que, fait inédit dans l’Histoire, voici une guerre initialement localisée en Amérique du Nord qui s’est ensuite étendue au reste du globe et qui a débouché en 1763 sur un bouleversement géopolitique dont nous ressentons aujourd’hui encore les effets. Outre le choc que

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ii LA GUERRE DE SEPT ANS

constitue pour la France la perte de son premier Empire colonial, c’est de 1763 que datent les débuts de la domination britannique et, plus largement, de la civilisation anglo‑saxonne sur le monde. C’est aussi avec la guerre de Sept Ans que commence l’ère des révolutions appelées à mettre un terme à l’ordre ancien (p. 10).

Toute la teneur du livre se trouve dans cet extrait  ; c’est ce qui caractérise la guerre de Sept Ans par rapport aux autres guerres du xviiie siècle et surtout ses conséquences géopolitiques pour les décennies, voire les siècles, à venir. À travers l’histoire militaire et diplomatique, Edmond Dziembowski explique les rai‑sons de l’entrée en guerre des royaumes d’Angleterre, de France, de Prusse et d’Autriche ainsi que l’enchaînement des batailles autant sur le continent européen qu’en Amérique, aux Antilles, en Afrique et aux Indes. Les conséquences sur la politique intérieure et extérieure pour les puissances belligérantes après la signature du traité de Paris de 1763 sont également abordées.

L’importance de territoires comme la Silésie et le Hanovre est fort bien expliquée ainsi que le renversement des alliances, le pacte de famille, l’entrée de l’Espagne en guerre, les intérêts de Frédéric II et de la Prusse, la perception de Marie‑Thérèse et de l’Autriche par les Français. Si les événements ne sont pas en reste, les personnages clés de ces sept années ne le sont pas non plus : la marquise de Pompadour, Charles de Rohan, prince de Soubise, Voltaire, Pierre de Rigaud de Cavagnial, marquis de Vaudreuil, Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu, Thomas Pelham‑Holles, duc de Newcastle, Louis Jules Barbon Mancini‑Mazarini, duc de Nivernais, Tanaghrisson, Pablo Jérónimo Grimaldi. L’auteur les convoque tous.

Louis XV règne sur la France et son empire depuis 33 ans lorsque la guerre de Sept Ans éclate. Il connaîtra son lot de drames personnels pendant cette période, dont le décès de l’un de ses fils et de madame de Pompadour, dans un attentat en 1757. Il doit affronter tout cela, en plus de ressentir l’inéluctable marche vers la désacralisation du roi qui secoue la monarchie française durant son règne.

Les démissions et le décès de souverains, notamment de George II en Angleterre, ponctuent la période et viennent influer sur le cours des événements. L’auteur examine avec soin leurs consé‑

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iiiPRÉSENTATION

quences  sur la poursuite de la guerre et sur la paix. Pourquoi William Pitt, «  ce goutteux chronique  », démissionne‑t‑il en octobre 1761 ? Une fois parti celui qui incarnait littéralement la guerre pour l’Amérique, la porte est désormais ouverte vers la résolution du conflit.

L’ouvrage est enfin parsemé de chansons, d’extraits de pièces de théâtre et de poèmes qui avaient une importance politique indéniable durant, et même après, la guerre. Frédéric II, le roi philosophe, est ainsi l’objet de toutes les insultes en France, allant jusqu’à être qualifié de « frivole et vain  » dans une chanson qui est propagée à la suite de la prise de Minorque (p. 204).

En ce qui concerne plus précisément l’Amérique, une gra‑vure illustrant l’affaire Jumonville se retrouve en couverture de cet ouvrage. Ce n’est pas fortuit. Comme Dziembowski l’écrit si bien : « La rencontre du 28 mai 1754 inaugure, pour l’Amérique et pour le reste du monde, de longues années de fer et de feu » (p. 43). Les principaux événements qui s’y déroulent sont traités, autant la bataille de Carillon que la capitulation de Montréal, en passant par les « mornes plaines d’Abraham ».

Il s’agit d’un essai, certes, mais la puissance de l’écriture de l’auteur fait que cet ouvrage se lit comme un roman. Et cela est loin d’être une banale formule toute faite. L’auteur possède une solide culture générale, mais il ne se contente pas d’un simple et hermétique étalage de connaissances et de références. Ses trouvailles sont légion et elles sont très bien choisies. Il multi‑plie ainsi les métaphores avec Rome et Carthage à propos de la prise de Minorque, use de titres fort recherchés tels que Haro sur le « Mandrin couronné », Carillon, chant du cygne de l’Amérique française, «  Cette guerre m’ennuie  »  : les tourments du roi‑soldat et La manière française  : le temps des succès. Le souci du détail est partout. C’est un pur délice de lecture. Un exemple parmi d’autres : « La machine de guerre britannique s’est certes grippée sur les bords du lac Champlain. Mais, ailleurs, à Louisbourg, au fort Duquesne et au fort Frontenac, la poussée se fait irrésistible. Un étau de couleur écarlate est en train de se resserrer sur le Canada » (p. 326).

Dziembowski a ce rare talent pour un historien d’être capable de faire vivre ses personnages, prenant même quelquefois parti. À propos de Lévis, il écrit  : «  C’est bien tard que l’armée du

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iv LA GUERRE DE SEPT ANS

roi de France trouve à sa tête un militaire de première valeur  » (p. 367). Il souligne l’« énergie, [l’]intelligence, [le] sens de la syn‑thèse et [la] promptitude à la tâche » du secrétaire d’État Étienne François de Choiseul et nous signale qu’il peut même se montrer «  très méchant  » (p. 348). Fait intéressant, il nous apprend que Choiseul a «  pour règle de conduite de ne jamais montrer aux regards extérieurs la détresse de l’État  » (p. 347). Cela me fait comprendre bien des choses. L’auteur n’est pas tendre pour James Wolfe  : « Une qualité insigne qui [lui] fait cruellement défaut  : la chaleur humaine. C’est un chef de guerre froid, cassant, irri‑table au dernier degré » (p. 337). Il nous apprend aussi que c’est « les larmes aux yeux » que le duc de Newcastle offre sa démis‑sion le 26 mai 1762 et que l’ambassadeur John Russell, duc de Bedford, faisait montre de peu de docilité envers ses supérieurs. Ces détails peuvent sembler futiles, mais l’auteur nous fait bien sentir que, derrière chaque conflit ou décision, il y a un homme ou une femme avec ses qualités, ses préoccupations, ses intérêts et ses travers.

Les plaines d’Abraham, bataille décisive ?

Les historiens s’entendent aujourd’hui pour dire que l’impor‑tance donnée à la bataille des plaines d’Abraham, le 13 septembre 1759, dans la décision de céder la colonie est la construction d’un mythe. La bataille seule n’explique pas le reste. C’est aussi l’avis de Dziembowski  : « Du reste, le sort de l’Amérique, n’en déplaise à Benjamin West et à ses contemporains, ne s’est pas joué près de Québec. C’est sur l’océan qu’a eu lieu le tournant de la guerre d’Amérique, lors des deux batailles de Lagos et des Cardinaux remportées en août et en novembre 1759 par la Royal Navy. Privée de la majeure partie de ses forces navales prises ou détruites par l’ennemi, la France se trouve, au terme de cette annus horribilis, dans l’incapacité de venir en aide à ses territoires d’outre‑mer » (p. 340). L’approvisionnement, voilà la clé.

La colonie a absolument besoin de vivres, de soldats et de munitions dans les mois qui suivent. Lévis envoie même une demande à Versailles en ce sens avant de remporter une victoire

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vPRÉSENTATION

éclatante à Sainte‑Foy en avril 1760. Or, Louis XV n’est plus en mesure d’y répondre en raison de l’état dramatique des finances et de la destruction presque complète de la flotte française à l’automne 1759. Ne nous privons pas de citer encore l’auteur et savourons sa plume  : «  Que faire  ? Obtenir la paix avant que tout soit perdu ? Choiseul s’y attelle, mais les chances sont ténues. Oui, que faire  ? La seule réponse qu’il puisse donner à ce pathétique appel au secours venant du Canada le mortifie  : Vaudreuil et Lévis devront se contenter d’une aide bien en deçà de ce qu’ils espéraient » (p. 374).

En ce qui concerne la bataille elle‑même et la décision de Montcalm d’affronter les Britanniques sans attendre les renforts de Bougainville, décision qui a fait couler beaucoup d’encre chez les historiens, il offre une explication intéressante :

[Montcalm] tient enfin sa bataille, une bonne vraie bataille à l’euro‑péenne… Wolfe, qui abhorre autant que son adversaire la guerre à l’indienne, jubile lui aussi de retrouver ses repères… La bataille des plaines d’Abraham, dont on a souvent signalé le cours absurde, est avant toute chose le produit anarchique d’une énorme frustration  : enfin, s’exclament en chœur nos deux généraux, enfin, la guerre reprend un cours civilisé ! On en connaît le résultat : l’affrontement le plus bref de la guerre de Sept Ans ; une bataille, fait rarissime, qui se solde par la mort des chefs des deux armées (p. 366).

Au début de 1759, Choiseul avait aussi une autre stratégie : un projet d’invasion de l’Angleterre et la restauration des Stuarts sur le trône. Pour Dziembowski, il « estime moins risqué de concen‑trer toutes les forces disponibles sur les côtes de France pour les lancer jusqu’au cœur de l’ennemi. Pitt a dit que l’Amérique a été conquise en Allemagne. En 1759, Choiseul compte sauver l’Amérique française en Angleterre. Le pari est hardi. Il est aussi risqué » (p. 353).

La suite des événements ne lui donne finalement pas raison. Dziembowski écrit  : «  Le 8 septembre 1760, dans la soirée, Vaudreuil porte sa signature à la capitulation qui scelle les adieux du Canada à la France  » (p. 380). Je trouve cela rempli d’une cruelle poésie.

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vi LA GUERRE DE SEPT ANS

L’abandon de la France

Dans l’inconscient collectif des Québécois et des Québécoises, la signature du traité de Paris le 10 février 1763 marque l’aban‑don du Canada par la France. Lors de la venue du document à Québec en septembre 2014, Laurent Veyssière et Lucien Bély ont brillamment contextualisé cette décision (la cession de la colonie) au cours de leurs conférences. Ils ont bien expliqué que la notion d’abandon n’a pas de sens dans le monde diplomatique européen du xviiie siècle.

En lisant cet ouvrage, cela devient encore plus clair. En novembre 1759, écrit Dziembowski, « […] c’est un Choiseul toujours aussi peu abattu qui assure Voltaire que “les Anglais ne garderont pas le Canada  : je vous demande en grâce de ne pas juger la pièce avant d’avoir vu le dénouement” » (p. 347).

L’année suivante, «  Choiseul a‑t‑il fait son deuil de la Nouvelle‑France  ? », questionne l’auteur. La réponse est sans équivoque : « Nullement » (p. 349). Alors, quand la décision a‑t‑elle été prise et pourquoi ? Dziembowski explique que c’est à par‑tir de la première ronde de négociations de la paix en 1761 qu’il est question de céder le Canada et que cela fait partie des bases mêmes des négociations qui reprennent en 1762 pour conduire au traité que l’on connaît.

Quels choix s’offraient alors à Louis XV  ? Pourquoi la Guadeloupe et pas le Canada  ? «  Le sucre ou les arpents de neige ?» s’interroge Dziembowski (p. 510). Et pourquoi conser‑ver les pêcheries ? Ici, je fais une légère digression pour recom‑mander l’excellent article de Raymonde Litalien qui a traité de la question dans 1763. Le traité de Paris bouleverse l’Amérique (Septentrion). La réponse se trouve dans la conception de la géo‑politique d’alors. Les conquêtes faites pendant la guerre servent de monnaie d’échange pour des rétrocessions territoriales. Je reprends Minorque, je te redonne Belle‑Île, etc. Or, la France n’est pas en position de force quand vient le moment de faire la paix. Elle a essuyé une série impressionnante de revers pour la seule année 1759 :

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viiPRÉSENTATION

1759, année de toutes les victoires en Amérique, aux Antilles, en Europe, en Inde et, last but not least, sur mer, a été très tôt qualifiée en Angleterre d’année merveilleuse, d’année miraculeuse, d’annus mirabilis. Une année où, comme l’a dit Horace Walpole dans une belle formule, les cloches des églises du royaume se sont usées à force de sonner la victoire. En France, pendant cette même année, le bronze est resté désespérément silencieux. Presque à chaque courrier, c’est la même douche froide en provenance d’Amérique qui s’abat sur les sujets du Bien‑Aimé. Le 22 septembre, c’est à un festin de mauvaises nouvelles que les lecteurs de la Gazette sont conviés. En quelques lignes, les voici au fait du désastre naval de Lagos, de l’abandon au Canada du fort Saint‑Frédéric, de la perte du fort Niagara et des derniers mouvements des forces commandées par le «  général Wolff » (p. 361).

Si tout va mal pour la France, c’est le contraire, on l’aura compris, pour la Grande‑Bretagne. William Pitt a placé les pions depuis des années : il veut le Canada.

Les négociations qui réunissent les ambassadeurs des puis‑sances belligérantes se font en deux temps sous la base de l’uti possidetis, en 1761 et en 1762. Elles avaient été interrompues par l’entrée en guerre de l’Espagne et par une pierre d’achoppement, Terre‑Neuve et les pêcheries. L’auteur nous fait vivre, dans les coulisses de la diplomatie, ces mois de travail acharné qui font écrire à Nivernais, pendant qu’il est à Londres, «  ce temps par lequel on se pend » et « je penserai toute ma vie que nous venons de finir une affaire aussi difficile qu’elle était utile » (p. 518‑519). Un traité est loin d’être un document qui naît de nulle part.

Les préliminaires de la paix sont finalement adoptés en novembre 1762. Comment le ministère de Bute les fait‑il entériner aux Communes à Londres  ? Tout ce qu’écrit ici Dziembowski est nouveau pour moi. Comme moi donc, vous apprendrez qu’il était entouré de quatre « partis » hostiles aux Communes (ceux du duc de Cumberland, du duc de Newcastle et de Pitt et le parti prus‑sien) et que, le 9 décembre 1762, c’est une majorité écrasante aux Communes qui a privilégié la paix avec 319 voix pour et 65 voix contre (p. 516 et 520). La guerre de Sept Ans venait de prendre fin. Choiseul‑Praslin, Bedford et Grimaldi apposent leur signature au bas d’un traité composé de 27 articles à Paris le 10 février 1763. Par l’article 4, la France cède définitivement le Canada à l’Angleterre.

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viii LA GUERRE DE SEPT ANS

Les historiens de la période ont très souvent rapporté les mots qu’a eus Louis XV à propos du traité de Paris  : « La paix que nous venons de faire n’est pas bonne ni glorieuse ; personne ne le sent mieux que moi. Mais, dans les circonstances malheureuses, elle ne pouvait être meilleure et je vous réponds bien que si nous avions continué la guerre, nous en aurions fait encore une pire l’année prochaine.  » Pourquoi une paix ni bonne ni glorieuse  ? Dziembowski explique admirablement bien ce que le roi entendait par cette déclaration. Je lui donne donc le mot de la fin :

Comparée à celle qui se profilait en 1761, la paix de Paris est sans conteste une paix inespérée. Louis XV a profité d’une fenêtre de tir étroite pour offrir à ses sujets la paix la moins mauvaise qui soit. Les négociations ont été entamées alors que la nouvelle des défaites espagnoles n’était pas encore connue. Elles se sont achevées avant que celle de la prise de Manille, qui aurait donné du grain à moudre aux jusqu’au‑boutistes britanniques, ne soit parvenue en Europe. Elles ont, par ailleurs, grandement bénéficié de la modération dont a constamment fait preuve lord Bute, qui s’est efforcé, et non sans dextérité, d’étouffer dans l’œuf le parti des faucons qu’il voyait se constituer autour de lui. Indubitablement, Bute et son ambassa‑deur Bedford sont les principaux artisans de la paix de 1763. On peut faire la fine bouche sur la méthode que le Premier ministre a employée pour gagner la majorité aux Communes. Mais la fin justifie ici pleinement les moyens (p. 522).

* * *

La guerre de Sept Ans de Dziembowski est un ouvrage remar‑quable. C’est avec beaucoup de fierté que nous l’offrons à nos lecteurs et lectrices. Il constitue par ailleurs une première colla‑boration avec un éditeur en histoire français, Perrin, pour lequel nous avons beaucoup de respect. Si l’Angleterre avait fait de belles prises avec l’Alcide et le Lys en 1755, le Septentrion, 260 ans plus tard, peut se targuer, à sa mesure, d’en faire deux tout aussi marquantes avec cet auteur et cet éditeur.

SophiE iMbEAUlT

Éditrice

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9

Introduction

Le 12 mars 1765, il y a foule à la Comédie‑ Française. La com‑pagnie y joue gratis une pièce qui, dès sa première, a été applaudie à tout rompre par le public. Les représentations qui suivent ne démentent pas, bien au contraire, ce succès initial. Le succès se mue en triomphe, le triomphe en délire. La pièce qui voit Paris, toutes conditions confondues, se presser dans la salle du Théâtre‑ Français est Le Siège de Calais, tragédie patriotique de Pierre Buirette de Belloy. Cette pièce aujourd’hui tombée dans l’oubli a été, de très loin, le plus grand succès théâtral du xviiie siècle.

Avec Le Siège de Calais, Belloy a apporté une cure de jou‑vence à la tragédie. Le « drame national » qu’il promeut n’est plus tiré des faits et gestes des Anciens. Son intrigue est puisée chez les « Modernes ». La pièce met en scène un épisode célèbre de l’histoire de France, le sacrifice d’Eustache de Saint‑ Pierre et des bourgeois de Calais au début de la guerre de Cent Ans. La tragédie est également novatrice par le message patriotique qu’elle véhicule presque à chaque réplique et qui, chaque soir, électrise les spectateurs.

Le succès extraordinaire de cette pièce doit beaucoup au contexte qui l’a vue naître. Le « drame national » du Siège de Calais est représenté deux ans après la fin d’une guerre qui a opposé, comme ce fut le cas au xive siècle, la France à l’Angle‑terre. Commencée sous les meilleurs auspices en 1756, la guerre s’est transformée en une suite de revers cuisants et a débouché sur une paix humiliante.

On saisit le plaisir ressenti par les spectateurs à l’écoute des tirades d’Eustache de Saint‑ Pierre et de ses compagnons. Leur héroïsme se substitue aux faits et gestes récents, et bien moins

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dignes d’éloges, des militaires français de la guerre de Sept Ans, ces Soubise, ces Clermont, ces Conflans, ces Lally, qui, chacun à sa manière, ont contribué au désastre final. Peu importe, pour ces Parisiens de 1765, qu’il faille se projeter dans un passé vieux de quatre siècles. En attendant de prendre sa revanche sur sa rivale, la France savoure les vertus curatives de la potion patrio‑tique élaborée par le poète. L’espace d’un instant, elle a oublié l’humiliation des défaites et la paix de 1763. Elle se contemple telle qu’elle souhaite se voir, héroïque, patriote, tenant tête avec dignité et fierté à son éternelle ennemie.

Ce que tentent d’oublier les Français de 1765 n’est pas un conflit ordinaire. Winston Churchill a été l’un des premiers à qua‑lifier la guerre de Sept Ans de première guerre mondiale1. L’inten‑sité des combats aux quatre coins de la planète confère déjà à ce conflit une place exceptionnelle dans l’histoire des guerres de l’époque moderne. Ajoutons que le déclencheur des hostilités est un Amérindien  : la guerre des Abares et des Bulgares dépeinte dans les pages célèbres de Candide a débuté dans les forêts de l’Ohio par un coup de tomahawk. Ajoutons enfin que, fait inédit dans l’Histoire, voici une guerre initialement localisée en Amé‑rique du Nord qui s’est ensuite étendue au reste du globe et qui a débouché en 1763 sur un bouleversement géopolitique dont nous ressentons aujourd’hui encore les effets. Outre le choc que constitue pour la France la perte de son premier Empire colonial, c’est de 1763 que datent les débuts de la domination britannique, et, plus largement, de la civilisation anglo‑ saxonne sur le monde. C’est aussi avec la guerre de Sept Ans que commence l’ère des révolutions appelées à mettre un terme à l’ordre ancien.

Le conflit a toujours peiné à trouver une dénomination uni‑verselle. Les historiens des États‑ Unis qualifient de French and Indian War une guerre dont le cadre spatial et temporel propre au Nouveau Monde les porte à rejeter l’appellation en vigueur en Europe. C’est en effet en 1754 que les hostilités ont commencé en Amérique du Nord par la mort du capitaine de Jumonville. Elles s’y achèvent six ans plus tard, en 1760, avec la prise de Montréal. Guerre de Six Ans ? L’expression, bien que conve‑nable, n’a jamais séduit. Suivant une tradition inaugurée par Guy Frégault, qui mettait l’accent sur le sort de la Nouvelle‑France au terme du conflit2, les historiens canadiens ont préféré baptiser

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du nom de « guerre de la Conquête » le grand affrontement des deux impérialismes coloniaux.

Cette multiplicité des appellations porte aussi la marque de l’évolution de l’historiographie. Longtemps a prévalu le point de vue européocentré dans l’analyse des faits. Ce point de vue s’im‑pose dès le xviiie siècle avec les premiers récits, comme l’Histoire de la guerre de Sept Ans de Johann Wilhelm Archenholz3. C’est ce regard tourné sur l’Europe qui domine toujours la monumentale fresque en cinq volumes de Richard Waddington parue entre 1899 et 1914. Évoquant les événements d’Amérique, l’historien assurait que, « de principaux, [ils] étaient devenus accessoires » après le déclenchement de la guerre d’Allemagne en 17564. Ce n’est qu’au cours du xxe  siècle, sous l’impulsion des historiens nord‑ américains, que le versant américain du conflit s’est progres‑sivement affirmé. Stimulées par le Zeitgeist du début du xxie siècle, les études les plus récentes ont définitivement mondialisé une guerre qui, au temps de Waddington, se réduisait la plupart du temps au récit de la geste frédéricienne en Europe centrale.

Pour légitime qu’il apparaisse, le retour de balancier historiogra‑phique en faveur du Nouveau Monde ne doit pas faire perdre de vue la vieille Europe. En témoignent tout d’abord les préoccupa‑tions des contemporains. Dans Candide, ce n’est pas l’Amérique qui sert de cadre à la « boucherie héroïque » des Abares et des Bul‑gares, mais l’Allemagne. Comme nombre de ses contemporains, Voltaire avait le regard fixé sur le théâtre européen du conflit. L’on objectera que Voltaire, qui ne portait guère le Canada dans son cœur, ne pouvait réagir autrement. Certes. Mais, même si l’on exclut le patriarche de Ferney de notre propos, les sources montrent une domination écrasante de la guerre d’Allemagne dans l’actualité du temps. Ouvrons les gazettes pour nous en convaincre. Dans le domaine de l’information, la dimension pla‑nétaire du conflit n’aura duré que quelques mois, du printemps 1755 à l’été 1756. Dès que Frédéric  II envahit la Saxe, c’est la guerre de Sept Ans décrite par les livres d’histoire de la fin du xixe siècle qui s’impose : une guerre essentiellement européenne dont l’enjeu fondamental consiste en une énième mise à jour de l’équilibre des puissances. En 1763, les clauses de la paix d’Hubertusburg qui clôt la guerre d’Allemagne peuvent sembler dérisoires au regard du transfert de puissance en Amérique et en

INTRODUCTION 11

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Inde que sanctionne la paix de Paris. Il n’empêche. En Europe, s’est réalisée une clarification de la hiérarchie des puissances qu’on aurait tort de sous‑ estimer. C’est au sortir de la guerre de Sept Ans que la place de la Prusse dans le concert des puissances s’est une fois pour toutes affirmée. C’est aussi à partir de 1763 que la vie internationale commence à être dominée par la pen‑tarchie constituée de la France, la Grande‑ Bretagne, la Prusse, l’Autriche et la Russie, qui, en 1914, constitue toujours l’ossature des deux systèmes d’alliances antagonistes qui mèneront l’Europe au cataclysme.

Ce livre a pour objet de combler une lacune. Longtemps sous‑ estimée, la dimension politique de la guerre de Sept Ans s’avère au moins aussi importante que sa dimension militaire et que ses effets sur l’échiquier diplomatique. Considérée sous l’angle des idées et des pratiques politiques, cette guerre se présente comme le tournant du xviiie  siècle, et même, à certains égards, comme le terme de l’époque moderne. Tandis que se met en place une nouvelle donne internationale marquée par l’affirmation de la suprématie britannique et par la divergence des intérêts géopo‑litiques du Vieux Continent, la guerre a produit des transfor‑mations qui, pour être moins ostensibles, n’en sont pas moins capitales. Comme le montreront les pages de ce livre, la guerre a accéléré les mutations politiques et idéologiques en germe depuis des décennies, précipitant l’effondrement des paradigmes qui régissaient la culture politique des temps modernes. Poussée patriotique mettant en exergue l’idée d’une citoyenneté active, tentation libérale d’un pouvoir absolu contraint aux réformes, républicanisme classique se transmutant en radicalisme politique : en 1763, idéologiquement parlant, le monde est entré dans l’ère des révolutions. Et c’est à cette même Amérique septentrionale, qui, au pays de la Belle‑ Rivière, a vu l’échange des premiers coups de feu qui ont embrasé la planète, qu’est réservé le privilège d’ouvrir cette ère nouvelle.

LA GUERRE DE SEPT ANS12

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Table des matières

Présentation ................................................................................... iIntroduction ................................................................................... 9

pREMièRE pARTiE

UNE GUERRE POUR DES « OBJETS CHÉTIFS »

1. Les morts de la Belle‑ Rivière .................................................. 17De la coexistence au Nouveau Monde :

Français, Britanniques et Amérindiens ........................................ 18Mésintelligence et jalousie ................................................................ 28Les premières tensions : l’Acadie ..................................................... 34Les premières tensions : l’Ohio ........................................................ 37L’affaire Jumonville .......................................................................... 42

2. Les crimes de la moderne Carthage ....................................... 48Les Français maîtres de l’Ohio ........................................................ 49De l’utilité de l’Amérique du Nord.................................................. 53Drôle de paix .................................................................................... 56La perfidie d’Albion ......................................................................... 64Les « sauvages de l’Europe » ........................................................... 67La fusillade de la Mal‑ Engueulée ..................................................... 73Le Grand Dérangement ................................................................... 80Les Français en échec au lac Saint‑ Sacrement ................................ 82

3. Révolutions diplomatiques ...................................................... 85La politique de Versailles en question ............................................. 86L’Angleterre, le Hanovre et le système de l’Europe ........................ 89Albion en quête d’alliés .................................................................... 93Retombées politiques : le réveil des Patriotes anglais ...................... 97Les derniers mois de l’alliance franco‑ prussienne ........................... 103Révolution diplomatique,

acte I  : la convention de Westminster ......................................... 107Révolution diplomatique,

acte II  : le traité de Versailles ...................................................... 110Une alliance contre‑ nature ? ............................................................. 122

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DEUxièME pARTiE

LE MOMENT FRANÇAIS

4. Les victoires de la nouvelle Rome .......................................... 135Rome à l’assaut de Carthage : la prise de Minorque ...................... 136Le choc culturel en Amérique ......................................................... 143Les Français victorieux en Amérique :

la prise d’Oswego ......................................................................... 1501757, année française au Nouveau Monde ? ................................... 154« L’air qu’on respire ici est contagieux » .......................................... 160

5. Les uns chantent, les autres protestent ................................... 168La France mahonnaise et patriote.................................................... 169La France qui ne chante pas :

l’opposition parlementaire et la guerre ........................................ 179En Angleterre : le camouflet de la perte de Minorque.................... 184Chaos politique et patriotisme de gouvernement ............................ 191Un tunnel sans fin ? Albion en 1757 ............................................... 197

6. L’Europe s’enflamme .............................................................. 203« Adieu, Monsieur de la timide politique ! » ..................................... 204L’invasion de la Saxe et de la Bohême ............................................ 208Haro sur le « Mandrin couronné ».................................................... 216Le choix décisif  : le Vieux Continent dicte sa loi ........................... 219Coup de canif et diplomatie :

la victoire du parti autrichien ...................................................... 223Révolution diplomatique,

acte III  : le deuxième traité de Versailles .................................... 226

7. La machine se détraque .......................................................... 231Kloster Zeven, ou la victoire française à portée de main ................ 232Pitt et la guerre patriote :

la pantalonnade de Rochefort ...................................................... 241Le tournant de la guerre : Rossbach et Leuthen ............................. 245Les vases communicants .................................................................. 255

TRoiSièME pARTiE

ALBION VICTORIEUSE

8. Le conflit planétaire ................................................................ 266« Point de victoire, point de conquêtes,

beaucoup de marchandises et quelque augmentation de dividende » ...................................... 268

LA GUERRE DE SEPT ANS668

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Le lion britannique se réveille au Bengale ....................................... 277Afrique et Antilles, ou la mondialisation du conflit ......................... 283Grand large ou vieille Europe ?

Pitt tranche le nœud gordien ....................................................... 288Une guerre de religion au siècle de la raison ? ................................ 295Conspiration princière, descente anglaise

et insurrection protestante ........................................................... 303

9. Le vent tourne en Amérique ................................................... 308Pitt et la nouvelle donne transatlantique .......................................... 309Un vent mauvais se lève en Nouvelle‑ France .................................. 317Carillon, chant du cygne de l’Amérique française ........................... 321L’étau britannique se met en place .................................................. 326Veillée d’armes à Londres ................................................................ 335

10. Les adieux du Canada à la France ....................................... 339Choiseul au pouvoir ......................................................................... 340La France redécouvre l’Amérique .................................................... 346L’Amérique sera sauvée en Angleterre ............................................ 351L’étau se resserre .............................................................................. 354Les mornes plaines d’Abraham ........................................................ 361Les plongeons de la Vilaine ............................................................. 368L’estocade ......................................................................................... 373

11. La paix insaisissable .............................................................. 381Le bourbier germanique ................................................................... 382De Rossbach à Minden : désillusions françaises ............................. 387« Cette guerre m’ennuie »  : les tourments du roi‑ soldat .................. 399L’Angleterre est une île  : la tentation isolationniste ......................... 411L’Espagne ou la paix ? ..................................................................... 416Le « génie de l’Angleterre » donne sa démission .............................. 431

qUATRièME pARTiE

L’ENTRÉE DANS UN MONDE NOUVEAU

12. La guerre d’encre et de plume ............................................. 4401755 : la France entre en guerre pamphlétaire ............................... 442Désinformation à la sauce berlinoise ............................................... 445La France devient prussomane ........................................................ 447Fabrication du « Ministre du Peuple » .............................................. 452La manière française : le temps des succès ..................................... 457La voix de Versailles à l’épreuve des défaites

et des « mauvais propos » ............................................................. 463« Le lecteur est citoyen »  : la nouvelle voix de Versailles ................. 469Le coup de maître de Choiseul ........................................................ 475

TABLE DES MATIÈRES 669

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13. La « paix humiliante qui vient de terminer une guerre honteuse » ......................... 481L’effondrement français aux Indes orientales .................................. 483Le second miracle de la maison de Brandebourg ........................... 492« Nous ne sommes plus une nation propre à la guerre » ................. 498La France citoyenne en mouvement :

les dons de vaisseaux au roi ........................................................ 504La France et l’Espagne jouent et perdent ........................................ 508La paix .............................................................................................. 512

14. Après le déluge ...................................................................... 525La réponse des Amérindiens à la paix :

la guerre de Pontiac ..................................................................... 527Déceptions et inquiétudes coloniales ............................................... 534Malheur aux vainqueurs ? Albion isolée .......................................... 544Déséquilibres européens ................................................................... 551Albion en mouvement :

du patriotisme guerrier au radicalisme de l’après‑ guerre ............ 559La fortune du patriotisme français ................................................... 568

Conclusion ..................................................................................... 583

Notes ............................................................................................. 589Tableau synoptique des principaux événements ............................... 625Cartes ............................................................................................ 639

Les combats en Amérique du Nord (1754‑1760) ............... 640La guerre en Inde (1757‑1761) ........................................... 641Les opérations militaires en Allemagne (1756‑1762) .......... 642

Bibliographie .................................................................................. 643Index ............................................................................................. 659

LA GUERRE DE SEPT ANS670

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SUR lES pRESSES DE l’iMpRiMERiE MARqUiS à MonTMAgny

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