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Clôture végétale d’arbustes, arbres plantés et entretenus par l’homme, elle est parfois adossée à des murets en pierre (issues de l’épierrage des parcelles) ou associée à un fossé (en partie humide). Très présente sur les avant-causses et les contreforts des monts, on trouve des buissières* sur les causses et des haies monumentales de houx sur le Lévézou. (Le Parc a édité un dossier technique sur la haie). LES HAIES : DE MULTIPLES ESSENCES La diversité permet de s’adapter aux conditions du milieu (climat, sol) et d’offrir des caractéristiques différentes (haie basse, haie brise-vent, bande boisée…). Ainsi, on retrouve plus facilement certaines essences dans certains lieux : châtaigniers pour les monts, érables de Montpellier pour les causses, aulnes pour les bords de rivière, espèces tolérantes acceptant les milieux secs ou humides, acides ou calcaires (chêne sessile, frêne commun, aubépine, cornouiller sanguin…). L’orme champêtre était très répandu jusqu’en 1970, avant qu’un champignon (la graphiose) n’ait raison de l’espèce. Autour des villages et des hameaux, des fruitiers sont associées aux haies. On trouve beaucoup de pruniers, mais aussi des pommiers, des poiriers, des cerisiers, des cognassiers, des noyers... LA HAIE : PROTECTION ET AUTRES SERVICES RENDUS – protection contre le vent pour les bâtiments et les animaux, apport d’ombrage, – rétention et infiltration des eaux de ruissellement, limitation des phénomènes érosifs et épuration des eaux grâce aux racines des végétaux, – abri et source de nourriture pour la faune d’où une diversité biologique importante, – abri pour de nombreux auxiliaires* des cultures luttant contre les organismes nuisibles, – chauffage, avec le bois-énergie (bois déchiqueté), – production de fruits. LA RIPISYLVE, VÉGÉTATION DES BORDS DE BERGES Non contente de tenir les mêmes rôles que la haie, cette structure boisée, buissonnante et herbacée, participe au maintien des berges, protège les poissons (support de ponte), insectes et oiseaux, limite le réchauffement de l’eau et concourt à ralentir les crues. LA HAIE, ÉLÉMenT IdENTITAIRE DU PAySAGE LO BARTÀS, ELEMENT IDENTITARI DEL PAISATGE Bocage sur le Lévézou. Les berges boisées de la Sorgue.

LA HAIE, ÉLÉMenT IdENTITAIRE DU PAySAGE · LA HAIE : PROTECTION ET AUTRES SERVICES RENDUS – protection contre le vent pour les bâtiments et les animaux, apport d’ombrage, –

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Page 1: LA HAIE, ÉLÉMenT IdENTITAIRE DU PAySAGE · LA HAIE : PROTECTION ET AUTRES SERVICES RENDUS – protection contre le vent pour les bâtiments et les animaux, apport d’ombrage, –

Clôture végétale d’arbustes, arbres plantés et entretenus par l’homme, elle est parfois adossée à des murets en pierre (issues de l’épierrage des parcelles) ou associée à un fossé (en partie humide). Très présente sur les avant-causses et les contreforts des monts, on trouve des buissières* sur les causses et des haies monumentales de houx sur le Lévézou. (Le Parc a édité un dossier technique sur la haie).

  LES HAIES : DE MULTIPLES ESSENCESLa diversité permet de s’adapter aux conditions du milieu (climat, sol) et d’offrir des caractéristiques différentes (haie basse, haie brise-vent, bande boisée…). Ainsi, on retrouve plus facilement certaines essences dans certains lieux : châtaigniers pour les monts, érables de Montpellier pour les causses, aulnes pour les bords de rivière, espèces tolérantes acceptant les milieux secs ou humides, acides ou calcaires (chêne sessile, frêne commun, aubépine, cornouiller sanguin…). L’orme champêtre était très répandu jusqu’en 1970, avant qu’un champignon (la graphiose) n’ait raison de l’espèce. Autour des villages et des hameaux, des fruitiers sont associées aux haies. On trouve beaucoup de pruniers, mais aussi des pommiers, des poiriers, des cerisiers, des cognassiers, des noyers...

  LA HAIE : PROTECTION ET AUTRES SERVICES RENDUS– protection contre le vent pour les bâtiments et les animaux,

apport d’ombrage,– rétention et infiltration des eaux de ruissellement, limitation

des phénomènes érosifs et épuration des eaux grâce aux racines des végétaux,

– abri et source de nourriture pour la faune d’où une diversité biologique importante,

– abri pour de nombreux auxiliaires* des cultures luttant contre les organismes nuisibles,

– chauffage, avec le bois-énergie (bois déchiqueté),– production de fruits.

  LA RIPISYLVE, VÉGÉTATION DES BORDS DE BERGESNon contente de tenir les mêmes rôles que la haie, cette structure boisée, buissonnante et herbacée, participe au maintien des berges, protège les poissons (support de ponte), insectes et oiseaux, limite le réchauffement de l’eau et concourt à ralentir les crues.

LA HAIE, ÉLÉMenT IdENTITAIRE DU PAySAGELO BARTÀS, ELEMENT IDENTITARI DEL PAISATGE

Bocage sur le Lévézou.

Les berges boisées de la Sorgue.

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  LE RÔLE DU PARCLe bon état écologique de la ripisylve est fondamental : le Parc, avec les syndicats de rivières du territoire, y veille en menant des actions d’entretien de la végétation, de replantation et de sensibilisation auprès des riverains.

  LA TRAME VERTE, QU’EST-CE QUE C’EST ?Dans le contexte actuel de forte réduction de la biodiversité, la haie et la ripisylve tiennent une place importante dans la préservation des écosystèmes*. Elles présentent un réel potentiel écologique et leurs réseaux sont de véritables corridors* entre des réservoirs de biodiversité* (nourrissage, repos, hibernation, reproduction). À ce titre, il est préférable de conserver les arbres creux ou sénescents… et le bois mort afin d’offrir nourriture et abris.

  UNE SILHOUETTE PARTICULIÈRE : LE FRÊNE TÊTARDElément identitaire et culturel du patrimoine du Parc : le frêne têtard à têtes de nègre (coupes répétées aux mêmes endroits formant des bourrelets cicatriciels) est bien perceptible l’hiver. Émondé en août, son feuillage remplace l’herbe qui se fait rare. Toutefois, cette pratique tend à disparaître.

  NOS HAIES SONT EN DANGER, UNE ACTION DU PARC Les travaux d’aménagement conduisent souvent à des remembrements qui détruisent le bocage, et ce depuis le xixe siècle. Dans les villages, l’homme a souvent remplacé les espèces traditionnelles de haies par des espèces exotiques, inadaptées au milieu ou identique. Aujourd’hui, il est impératif de replanter de nouvelles haies, avec des essences locales, adaptées au terroir. Elles constituent un élément important dans l’écologie. Chaque année le Parc soutient la plantation de haies champêtres avec l’Association Arbres, Haies et Paysage de l’Aveyron et les propriétaires fonciers. Plusieurs kilomètres d’essences locales sont réintroduits sur le territoire.

Frêne têtard à têtes de nègre.

Série de frênes têtards à Combelongue (Saint-Saturnin-de-Lenne).

Jeune haie plantée sur paillage biodégradable composé de bois déchiqueté.

© Parc naturel régional des Grands Causses, dans la série : « Dossier technique paysage ».