15
EXPOSITION 13 DÉCEMBRE 2013 - 5 JANVIER 2014 PREVIEW PRESSE JEUDI 12 DÉCEMBRE - 18H00 LA JEUNE CRÉATION AU BAL PARTIE I - PRIX 2012 DES ÉCOLES D’ART SFR JEUNES TALENTS / LE BAL PARTIE II - REGARD SUR LA JEUNE SCÈNE PHOTOGRAPHIQUE ESPAGNOLE DOSSIER DE PRESSE Exposition réalisée en partenariat avec : Avec le soutien de : I

LA JEUNE CRÉATION AU BAL - Ministerio de Asuntos ... · l’empreinte de quelque chose — pour reprendre la théorie bazinienne de l’ontologie de l’image photographique comme

Embed Size (px)

Citation preview

EXPOSITION 13 DÉCEMBRE 2013 - 5 JANVIER 2014

PREVIEW PRESSE JEUDI 12 DÉCEMBRE - 18H00

LA JEUNE CRÉATION AU BAL

PARTIE I-PRIX 2012 DES ÉCOLES D’ART SFR JEUNES TALENTS / LE BAL PARTIE II-REGARD SUR LA JEUNE SCÈNE PHOTOGRAPHIQUE ESPAGNOLE

DOSS

IER

DE P

RESS

E

Exposition réalisée en partenariat avec :

Avec le soutien de : I

À L’OCCASION DE LA QUATRIÈME ÉDITION DU PRIX DES ÉCOLES D’ART SFR JEUNES TALENTS / LE BAL 2012, LE JURY, COMPOSÉ DE XAVIER BARRAL (XAVIER BARRAL ÉDITIONS), BERNARD UTUDJIAN (GALERIE POLARIS), ANTOINE D’AGATA, ORIANE BONIFASSI (SFR JEUNES TALENTS) ET FANNIE ESCOULEN (LE BAL), A DISTINGUÉ LE TRAVAIL DE SYLVAIN COUZINET-JACQUES, DIPLÔMÉ DE L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE LA PHOTOGRAPHIE D’ARLES EN 2012.

Par leur soutien actif à la création contemporaine, LE BAL et SFR, à travers son programme Jeunes Talents, encouragent les jeunes photographes à poursuivre et développer leurs recherches. Dans cette perspective, ils ont créé en 2009 le Prix des Ecoles d’Ar SFR Jeunes Talents / LE BAL. Ce prix, destiné aux étudiants en école d’art (tous niveaux) ainsi qu’aux anciens étudiants diplômés depuis moins de trois ans, est dôté d’une borse de 5000 euros dans le but d’accompagner le lauréat dans la réalisation ou la poursuite d’un travail de création d’une oeuvre photographique documentaire. Pour la première édition du prix, la jeune photographe Marie Sommer a été récompensée pour son travail Teufelsberg. En 2010, Lolita Bourdet a été lauréate pour sa série René et Jean et en 2011, Dorothée Davoise avec son travail L’autre Grèce. En 2009, 2010 et 2011, le travail des lauréats a été publié par LE BAL en partenariat avec les éditions Filigranes.

A propos de SFR Jeunes Talents - www.sfrjeunestalents.fr

Depuis 7 ans, SFR propose un programme pluridisciplinaire d’accompagnement à trois communautés : musiciens, photographes et entrepreneurs. Le programme

SFR Jeunes Talents constitue un tremplin pour chacun d’entre eux. Il vise à faire valoir une idée, un projet, une vocation pour les aider à franchir les étapes

clés de leur parcours. SFR conseille les Jeunes Talents, leur permet d’accéder à un réseau de professionnels et d’experts dans chaque domaine. Il leur donne

également accès aux plus grandes scènes et expositions.

© M

ark C

ohen

, Wom

an w

ith re

d lips

smok

ing, 1

975

/ Cou

rtesy

ROS

EGAL

LERY

1

PARTIE I - PRIX 2012 DES ÉCOLES D’ART SFR JEUNES TALENTS / LE BAL

Lolita

Bou

rdet, R

ené e

t Jea

n, lau

réate

2010

/ Ma

rie S

omme

r, Te

ufelsb

erg, la

uréate

200

9Do

rothé

e Dav

oise,

L’autr

e Grèc

e, lau

réate

2011

/ Sy

lvain

Couz

inet-J

acqu

es, S

tanda

rds&P

oors,

lauré

at 20

12

STANDARDS&POORS - SYLVAIN COUZINET-JACQUES

PART

IE I

« STANDARDS&POORS SE PARTAGE ENTRE LA TRANSCRIPTION D’UNE RÉALITÉ VIOLENTE ET LE RÉ-ENCHAN-TEMENT POÉTIQUE COMME RÉSISTANCE. ENTRE LA PHOTOGRAPHIE COMME DOCUMENT ET SA DISSOLU-TION POSSIBLE ET NÉCESSAIRE.» SYLVAIN COUZINET-JACQUES

Pendant plusieurs mois, Sylvain Couzinet-Jacques a parcouru l’Espagne en crise. Standards&Poors évoque quatre espaces désertiques. Des opérations immobilières pharaoniques sont sur le point d’y voir le jour. Ces projets de casinos, de golfs ou d’hôtels 5 étoiles évalués à plusieurs dizaines de milliards d’euros paraissent démesurés tant l’Espagne est parsemée de constructions inachevées, jusqu’à l’aéroport de Castellon ou la ville fantôme de Valdeluz. Il y a EUROVEGAS à Madrid, BARCELONA WORLD à Tarragone, FERRARI PARK à Valence, PARAMOUNT PARK à Murcie. Ces projets incarnent le nouvel Eldorado des promoteurs et des investisseurs, stupéfiantes projections, à l’heure où les stigmates d’une spéculation immobilière frénétique marquent encore le paysage.

Standards&Poors explore au plus près les capacités documentaires de l’image photographique et leur inscription au sein d’un dispositif politique. L’installation est composée de deux ensembles de photographies et d’une installation lumineuse. La première pièce photogra-phique documente les quatre territoires sujets aux gigantesques projets. Ce sont des polaroids, des tirages argentiques réalisés avec des procédés expérimentaux ; la lumière les fragilise. Les territoires ainsi documentés composent les points cardinaux de l’exposition. Les photographies de la seconde pièce photographique sont protégées des rayonnements lumineux par des verres anti-UV réalisés spé-cifiquement. Le verre des images rappelle le fumé des lunettes de soleil. L’installation lumineuse est constituée de lampes UV utilisées pour l’archéologie, le bronzage artificiel, l’authentification d’oeuvres d’art ou de billets de banques. Elle irradie les oeuvres. L’ensemble des photographies de l’installation est ainsi exposées à la lumière destructrice des UV.Alors, les photographies qui documentent les lieux de spéculation immobilière sont inéluctablement amenées à disparaître tandis que les autres, présentées sous des verres sunglasses, sont résistantes.

Né en 1983, Sylvain Couzinet-Jacques est diplômé de l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille en 2009 et de l’École Nationale supérieure de la Photographie d’Arles en 2012. Son travail a été exposé notamment aux Rencontres d’Arles en 2012, à Paris Photo et à la Galerie du Jour agnès b., au Salon de Montrouge et au festival Kyotographie à Kyoto en 2013.

© M

ark C

ohen

, Wom

an w

ith re

d lips

smok

ing, 1

975

/ Cou

rtesy

ROS

EGAL

LERY

2

© S

ylvain

Cou

zinet–

Jacq

ues,

Valen

cia, 2

013

STANDARDS&POORS PAR LÉA BISMUTHAPRÈS LA CRISEQue reste-t-il ? Cette simple question, avec si peu de mots, ouvre un monde. Que faire une fois que ça a eu lieu ? Que faire après ? Sylvain

Couzinet-Jacques marche, décrit des zones sur une carte qu’il se doit d’arpenter. La crise est passée par là, ruinant l’Espagne pour mieux

l’abandonner, comme un cyclone ingrat. Mais, à la différence des champs de bataille, la guerre économique a lieu sur d’autres territoires, avec

d’autres conséquences. Ici, pas de destruction par le feu. Aucune tombe sur laquelle prier. Seulement un arrêt, une coupe dans le temps, sorte de

glaciation de l’image. Pause. La crise bancaire, financière et immobilière qu’a vécu l’Espagne n’est donc pas une guerre. Elle n’en porte pas les

mêmes stigmates, tranchées ou murs bombardés. Rien de tout cela.

A la place, partout des panneaux « A vendre ». Des chantiers qu’un beau matin, on a décidé de négliger, les laissant à leur sort. L’hyper-spéculation

qui a mené le pays à sa perte a laissé des traces, des noms enchanteurs de pacotilles : Eurovegas ou Ferrari Park. Ça fleure bon l’Amérique, le

Black Jack, les voitures de sport et les starlettes à paillettes. De ce rêve grotesque, il ne reste plus qu’un peu de poussière sous le soleil brûlant.

Et Sylvain Couzinet-Jacques perdu là, dans ces zones d’attente, ces secteurs certes cartographiés, bien existants, mais désormais sans utilité. Ces

chantiers avortés gênent même un peu. N’y-a-t-il rien de pire que lorsque, justement, on ne peut ni arrêter ni continuer ? On laisse en suspens,

on oublie, on essaie de ne pas y penser, on déserte et surtout on ne se retourne pas. Sylvain Couzinet-Jacques prend des polaroïds. Tout est

calme là-bas, mais il n’y a pas de banc où s’asseoir, pas de café où se reposer. Seuls les palmiers assoiffés regardent ce triste paysage : des

grillages, des terrains vagues, des routes hyper modernes et goudronnées qui s’arrêtent brutalement sur le vide. Que faire ? Faire table rase, mais

avec quelle détermination et pour aller où ?

NOCIVITÉ ET DISPARITIONC’est à partir de ce blocage que la photographie intervient, sous la forme de polaroïds détruits par la chaleur, fondus, aux couleurs évanouies, nous

renvoyant l’image d’un monde vu avec des lunettes post-apocalyptiques. Les images sont détériorées, parce qu’il ne peut pas en être autrement.

Cependant, ces images abîmées n’ont pas la petite aura facile des images faussement vieillies : elles ont la force des rescapées, des films

retrouvés dans une valise cinquante ans après leur prise de vue, des lucioles dans la nuit des déserts. Bientôt, elles s’éteindront. Et c’est sur ce

point que l’exposition se construit, puisque les images, dans la quasi-obscurité, finiront par disparaître car des lampes UV brûlent ce qu’il reste

de chair. Cette disparation est un processus, un acte, dont l’issue est inévitable. La lumière est ici nocive, elle atteint de ses rayons, sans esquive

possible. Coup de soleil. Brûlure. Danger.

La lumière noire est utilisée dans les boîtes de nuit où les corps se relâchent et s’amusent, dans les instituts où les corps brunissent pour être

plus beaux et paraître plus minces, dans les banques et les casinos pour contrôler les vrais et les faux billets. Cette lumière violette est bien celle

du capitalisme qui clive, sépare les riches des pauvres, le vrai du faux, les danses préconçues des night-clubs des rituels ancestraux. De cette

lumière, il faut se protéger. Le risque est l’aveuglement, la rétine anéantie. Certaines photographies seront « immunisées » par des filtres. Ces

images hors d’atteinte sont bien celles qui se sortent de la crise ; ce sont les banquiers qui se cachent, qui se terrent pour qu’on les oublie ; ce

sont les évadés fiscaux, condamnés à se créer leur propre prison à l’air libre dans certains paradis.

L’INDICIALITÉ EN QUESTION

L’installation photographique Standards & Poors est à mettre en relation avec la série Outstanding Nominals dans laquelle Couzinet-Jacques

reprend des images d’émeutiers à capuches, aux visages absents, invisibles, non détectables. Là aussi, il leur fait subir un traitement, travaillant

au corps leur nature indicielle, leur résonnance d’actualité. Les images sont trouvées sur internet et certaines zones sont agrandies. Elles sont

ainsi altérées, pixellisées, floutées. Il obtient des sortes de suaires numériques qui n’ont plus rien de christiques. En effet, si ces « suaires » sont

l’empreinte de quelque chose — pour reprendre la théorie bazinienne de l’ontologie de l’image photographique comme trace, comme le Christ laisse

la marque de son visage sur le voile de Véronique — c’est bien la trace de la réalité virtuelle de l’image contemporaine dont ils témoignent : les

photographies ont été prises à la volée, avec des téléphones portables ou des caméras de surveillance, pour se propager dans un flux internet qui

n’a ni début ni fin, et pas vraiment d’idéologie. Sylvain Couzinet-Jacques affronte l’image photographique de plein fouet, il se frotte à sa résistance.

Et c’est « au présent » qu’il opère.

Léa Bismuth est critique d’art (membre de l’AICA) et écrit notamment dans art press depuis 2006.

Elle est aussi commissaire d’exposition indépendante (Bruissements, Nouvelles Vagues du Palais de Tokyo 2013). 3

PART

IE I

SAM

UEL

GRAT

ACAP

LAUR

ÉAT

DU P

RIX

2013

EN 2013, LE BAL ET SFR JEUNES TALENTS ONT CHOISI D’OUVRIR LEUR PRIX À LA JEUNE CRÉATION EUROPÉENNE.

INITIALEMENT DESTINÉ AUX ÉTUDIANTS ET ANCIENS ÉTUDIANTS DES ÉCOLES D’ART FRANÇAISES, LE PRIX EST

DORÉNAVANT OUVERT À TOUT PHOTOGRAPHE DE MOINS DE TRENTE ANS RÉSIDANT EN EUROPE. LA DOTATION DU PRIX

PASSE DE 5000 EUROS€À 10000 EUROS, CE QUI EN FAIT L’UN DES PRIX LES MIEUX DOTÉ POUR LES JEUNES PHOTOGRAPHES.

L’objectif du Prix reste le même : accompagner un lauréat dans la réalisation d’un projet de création d’une oeuvre photographique documentaire

pendant un an et lui dédier une exposition au BAL, l’année suivante. Pour cette nouvelle formule, un jury prestigieux composé de Pascal Beausse,

responsable des collections photographiques du CNAP; Valérie Jouve, artiste; Oriane Bonifassi, responsable SFR Jeunes Talents; Diane Dufour,

directrice du BAL; Fannie Escoulen, directrice adjointe du BAL, a décerné le prix à Samuel Gratacap.

Depuis 2007, Samuel Gratacap mène une réflexion sur la représentation des enjeux géopolitiques nord-sud, sud-sud, et des espaces transitoires

sur la carte des routes migratoires en Méditerranée. Son travail d’investigation et d’immersion s’articule autour de l’image photographiée et filmée.

Il a déjà concrétisé plusieurs projets dans des zones de transit, notamment dans le centre de rétention administrative de Marseille (2007-2008),

sur l’île de Lampedusa (2010), et vit depuis deux ans entre la France et la Tunisie.

Il a suivi sa formation artistique à l’école des beaux-arts de Bordeaux, puis à l’école supérieure des beaux-arts de Marseille où il s’est orienté vers

la photographie et la vidéo. Il fut assistant pour le collectif Stalker (2004-2008) puis des artistes Bouchra Khalili (Mapping journeys - 2008) et

Antoine d’Agata (Odysseia - 2013).

« Le projet SFR-LE BAL sera l’occasion d’achever, par l’écriture d’un texte, un travail documentaire au long-cours réalisé dans le camp de réfugiés

de Choucha (Tunisie - 2012-2013 /projet financé par le CNAP / Fonds d’aide à la photographie documentaire contemporaine) puis de partir pour

la Libye. Ce dernier choix s’ est précisé suite à la récupération d’une vidéo amateur réalisée au portable (voir visuel) qui nous montre le naufrage

d’un Zodiac dans la région de Tripoli. En partant de cette vidéo je souhaiterais questionner ma propre pratique de l’image, explorer des techniques

de prises de vues et de sons “amateur” tel que le téléphone portable et me mettre ainsi en situation d’urgence et d’instantanéité face à des histoires

naufragées. Mon objectif sera de collecter et produire un matériel “images/sons”, capté en Tunisie et en Libye, en lien avec le déplacement et

l’enfermement des migrants et demandeurs d’asile d’origine sub-saharienne de ce côté de la Méditerranée. » Samuel Gratacap

© S

amue

l Grat

acap

4

CHAQUE ANNÉE, LE BAL PROPOSE UN RENDEZ-VOUS HIVERNAL DÉDIÉ À LA JEUNE CRÉATION ET PORTE UN REGARD SUR UNE « COMMUNAUTÉ » PHOTOGRAPHIQUE. APRÈS AVOIR MIS À L’HONNEUR EN 2012 LA GÉNÉRATION MONTANTE ISSUE DE L’ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE LA PHOTOGRAPHIE D’ARLES, NOUS REGARDONS AVEC ATTENTION AUJOURD’HUI QUATRE PHOTOGRAPHES ESPAGNOLS, RÉUNIS AU SEIN DE LA PLATEFORME AMPARO. « En écho au travail de Sylvain Couzinet-Jacques sur les stigmates de la crise espagnole, cette jeune scène choisit délibérément le décalage. Du côté de la fiction, de l’intime, de la narration ou de la fable, leurs visions s’entrecroisent et nous emmènent vers un ailleurs. Quelle réalité est ici contée ? Des courses de pigeons chez Ricardo Cases, une fable pastorale chez Antonio M. Xoubanova, la quête d’une distance absolue pour Aleix Platemunt et un hymne cinglant à l’homme-machine par Óscar Monzón…Profondément marqués par leur environnement, ils détournent, dissèquent et manipulent le réel. Le livre, autant que l’exposition, sont pour eux matière à expression, à réflexion, et c’est en imaginant ces nouvelles formes que cette génération s’impose dans un paysage photographique foisonnant. » Fannie Escoulen, commissaire de l’exposition

EVENEMENT - DIMANCHE 15 DÉCEMBRE À 15H :Rencontre signature avec les 4 photographes, Fannie Escoulen et Léa Bismuth

En savoir + sur le collectif Amparo : www.amparophotogs.com

5

PARTIE II - REGARD SUR LA JEUNE SCÈNE PHOTOGRAPHIQUE ESPAGNOLE

Avec le soutien de :

6

PART

IE II

ÓSCAR MONZÓN KARMAAvec Karma, le photographe espagnol Óscar Monzón a entrepris à Madrid entre 2009 et 2013 un travail en profondeur sur le rapport de l’homme à l’automobile, et plus précisément entre le conducteur et son véhicule. Jamais mises en scènes, ces images qu’on imagine pour la plupart volées, font écho à la notion de « voiture-corps » chère à Luc Boltanski. Seul objet qui nous absorbe complètement et que l’on manipule de l’intérieur à notre gré, la voiture provoque cette sensation de pouvoir traverser un ailleurs tout en sécurité. Elle offre un espace clos, intime, au milieu de la sphère publique et crée un univers familier qui autorise les pratiques les plus personnelles. C’est cette particularité qui a intéressé Óscar Monzón, et tout en violant cet espace clos, il fige les scènes à coup de flash et défie l’intimité des automobilistes.

BIOGRAPHIE

Né à Malaga en Espagne en 1981, Óscar Monzón vit et travaille à Madrid. Il est membre du collectif BlankPaper depuis 2003, et développe depuis différents projets. Il a été récompensé d’une bourse du ministère de la culture espagnol pour travailler au Colegio de Espana à Paris, une bourse de la Fundacion Temas de Arte et a été sélectionné pour les Descubrimientos PHE 11. Le travail d’Óscar Monzón a été exposé à la galerie Carmen de la Guerra, à l’El Escaparate de San Pedro, au Conde Duque et à l’Antigua Tabacalera à Madrid, et a pris part aux expositions itinérantes hispano-américaines E-CO et Laberinto de Miradas.

En 2013, il publie son premier livre, Karma (RVB Books/Dalpine), vainqueur du « First Photobook Award » (Paris Photo / Aperture Foundation Photobook Awards 2013).

© O

scar

Monz

on, K

arma

7

PART

IE II

RICARDO CASESPALOMA AL AIRE« Ces hommes costauds, s’en allant aux champs le dimanche pour lâcher leurs pigeons, jouent, même s’ils n’en sont pas conscients. Le mécanisme de projection du joueur sur son pigeon n’est pas si différent de la projection d’un fan de football sur son équipe. Cependant, contrairement à d’autres sports plus populaires où la métaphore originelle (les combats entre clans, les rites de passage) a été perdue avec l’objectification et la professionnalisation, ici, le rite primitif est encore complètement original, comme s’il venait d’être inventé. Un groupe d’hommes courant dans la campagne après leurs pigeons, observant leurs accouplements, discutant des règles et de l’arbi-trage, cela fait écho à la documentation ethnographique des rites de tribus reculées, ou à un groupe d’enfants découvrant le monde autour d’eux par leurs jeux.L’observation anthropologique du jeu rituel, exercée par des adultes dans une société développée, nous interroge aussi sur la réalité de ce que nous expérimentons et sur notre perception symbolique. La transformation du regard des joueurs, excités et tout à leur jeu comme des enfants, est étroitement liée à leur capacité, réactivée, de vivre le symbolique comme réel ».

Extrait du texte de Luis Lopez Navarro, publié dans Paloma al aire, Dalphine, 2011

BIOGRAPHIE

Né à Orihula en Espagne en 1971, Ricardo Cases est diplômé d’une licence de Sciences de l’Information obtenue à l’Universidad del Pais Vasco, à Bilbao.En 2006, il rejoint le collectif photographique Blank Paper. Depuis 2007, il est professeur à la BlankPaper School et à l’European Ins-titute of Design. Il a publié les ouvrages La Caza del Lobo Congelado (2009), Belleza de Barrio (2008) et Paloma al Aire (2011). Il vit actuellement entre Madrid et Valence.

© R

icardo

Cas

es, P

aloma

Al A

ire -

Court

esy o

f the

Gall

ery O

livier

Waltm

an

8

PART

IE II

ALEIX PLADEMUNTALMOST THERE« Je photographie là d’où je viens, là où je suis né. Mais le paysage de mon imaginaire photographique est bien plus éloigné. Je prends l’avion pour voir les choses d’en haut puis je reviens ici, tout près. Vraiment tout près, afin de confronter plusieurs distances. Je photogra-phie ce qui est au plus près de moi, mon père, et je découvre qu’au-delà de la distance temporelle entre nous, existe aussi une distance émotionnelle. Je repars à nouveau, examiner au loin, au plus loin, et mettre entre le sujet et moi la plus grande distance possible.Voici donc Almost There. Un retour permanent. Mon plus proche et mon plus lointain. Mon sang, mon pays, les signes que je connais, les lieux les plus lointains, les lieux où j’ai vécu, les lieux où je me suis senti chez moi, l’univers, la plus grande planète du système solaire, la plus proche galaxie, la chance... L’impossibilité d’atteindre une destination. La photographie comme un voyage dans le temps et au même moment le reflet de ce lieu ou de cette chose que l’on ne retrouvera pas, que l’on ne verra plus jamais avec ces yeux-là, ceux d’avant. Cette confrontation de distances interchangeables mène à une seule déception : je ne serai jamais assez loin ou assez près. Mais entre ces distances, dans le jeu des perceptions qu’elles génèrent, des choses se passent, ce sont elles que je choisis d’explorer. Almost far, almost near. Almost There. » Aleix Plademunt

BIOGRAPHIE

Aleix Plademunt est né à Girona, en Catalogne en 1980. En 1998, il commence des études d’ingénierie qu’il abandonne au bout de deux ans pour rejoindre l’Université Polytechnique de Catalogne et y étudier la photographie. Il a reçu divers prix dont une bourse pour étudier à l’Universidad de las Americas, et la bourse d’études Fotopress09 pour le projet DubaiLand. Son travail a notamment été exposé en France, en Espagne, au Venezuela, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis. Il a publié l’ouvrage Almost There aux éditions Mack en 2013.

© A

leix P

ladem

unt, A

lmos

t The

re

9

PART

IE II

ANTONIO M. XOUBANOVA CASA DE CAMPOCasa de Campo est une fable photographique ancrée dans la réalité du plus grand parc de Madrid. Casa de Campo fait cinq fois la taille de Central Park et s’étend à l’ouest de la capitale espagnole. Entre 2008 et 2012, Antonio M. Xoubanova a vagabondé au travers des sentiers de ce bois urbain examinant les gens, les animaux, les objets qu’il y rencontrait, comme s’il s’agissait d’une planéte inconnue. Sans même s’en rendre compte, il s’est retrouvé à transformer les choses vues, être animés ou inanimés en un récit symbolique et oni-rique teinté d’étrangeté. L’ouvrage, pensé comme un vieux livre de conte de fée, est articulé autour de cinq chapitres qui font référence respectivement à l’amour, la mort, les moments fugitifs, les symboles et la perte de repères.

BIOGRAPHIE

Antonio M. Xoubanova est né en 1977. Il est basé à Madrid où il a étudié la photographie à L’École d’Art et de Design et est un des membres fondateurs du collectif Blank Paper. Il a reçu un certain nombre de prix et de bourses dont FotoPres’07 de La Caixa Foundation afin de développer son projet M-30, une bourse du ministère de la Culture espagnol et un prix pour la photographie documentaire à ARCO 2005. Son travail a été publié dans le New York Times, El Semanal et il collabore avec El Mundo depuis 2006. Casa de Campo est son premier livre, publié en 2013 aux Éditions MACK.

© A

ntonio

M. X

ouba

nova

, Cas

a De C

ampo

AUTO

UR

DE L

’EXP

OSIT

ION

LA JEUNE GARDE DU CINÉMA EXPÉRIMENTALSÉANCE AU CINÉMA DES CINÉASTES - MARDI 17 DÉCEMBRE À 20HUNE PROGRAMMATION D’EMMANUEL LEFRANT ET JEANNE VELLARD (LIGHT CONE)

THE ROOM CALLED HEAVEN, Laida LERTXUNDI (2012 / 16 mm / coul / son / 11’00)ERRATA, Alexander STEWART (2005 / 16 mm / coul / son / 6’30)RETOUR A LA RUE D’EOLE, Maria KOURKOUTA (2012-2013 / vidéo / n&b / son / 14’14)FALSE FRIENDS, Sylvia SCHEDELBAUER (2007 / vidéo / n&b / son / 4’50)CHUVA (Madeira), Jacques PERCONTE (2012 / vidéo / coul / son / 8’06)BLACK AND WHITE TRYPPS NUMBER THREE, Ben RUSSELL (2007 / 35 mm / coul / son / 11’30)MIRROR MECHANICS, Siegfried A. FRUHAUF (2005 / 35 mm / n&b / son / 7’30)TEN MINUTIAE, Peter MILLER (2012 / 35 mm / n&b / sil / 5’00)

Si les cinéastes de la collection de Light Cone viennent du monde entier, ils sont cependant majoritairement situés aux alentours des principaux

foyers de production du cinéma expérimental que sont historiquement l’Amérique du Nord, l’Autriche, l’Allemagne et la France. C’est aussi le cas

de cette nouvelle génération d’artistes que nous présentons à l’occasion de l’exposition au BAL dédiée à la jeune création photographique.

La plupart d’entre eux ne sont pas seulement cinéastes, ils sont aussi « plasticiens », souvent représentés par une galerie. A l’époque du « tout

numérique », où la grande majorité des salles de cinéma ne projette plus en pellicule, on note un renouveau de l’intérêt porté par les plasticiens

au cinéma, et en particulier à la pellicule (à l’exception de Jacques Perconte, qui travaille spécifiquement sur le médium vidéo et notamment les

questions de la compression et la décompression). Ces artistes renouent ainsi avec la tradition, souvent pour des raisons formelles ou esthétiques

(les qualités granulaires du médium, l’entraînement mécanique du projecteur, etc.). Dans les années 50 puis surtout dans les années 60, les

plasticiens investissent le champ du cinéma expérimental, ce qui n’est pas sans rappeler ce qui s’était déroulé dans les années 20, principalement

en Europe, avec Fernand Léger, Hans Richter, Viking Eggeling, Man Ray ou Marcel Duchamp. Une tendance - où les pratiques se croisent et se

nourrissent les unes les autres - inaugurée par le mouvement lettrisme puis par Fluxus et suivi de près par d’autres (Christian Boltanski, Raymond

Hains, Jacques Monory, etc.), qui trouve ainsi des prolongements dans les pratiques expérimentales contemporaines.

Au début des années 80, le cinéma expérimental connaît un tournant. Les films, jusque-là réservés au sanctuaire de la salle de cinéma en sortent

progressivement et rejoignent les espaces muséaux puisque musées et galeries commencent à s’intéresser aux artistes qui exercent une pratique

filmique. D’un médium utilisé massivement par une industrie, l’argentique devient désormais un support de création délibérément choisi par un

certain nombre de plasticiens qui mènent avec ce support des recherches spécifiques (Stan Douglas, Tacita Dean, Rodney Graham, etc.).

Si la plupart des artistes présentés ici développent une pratique transversale qui les mène vers les champs de la photographie, de l’installation, de

la vidéo et de la performance, tous – contrairement aux premiers plasticiens qui se sont essayés au cinéma – ne l’envisagent pas uniquement

selon ses caractéristiques plastiques fondamentales. Chez Laida Lertxundi notamment, on décèle un intérêt pour les dimensions fictionnelles du

cinéma, chez Peter Miller, ses caractéristiques phénoménologiques, chez Maria Kourkouta, sa dimension poétique, chez Ben Russell, on comprend

comment le cinéma, en tant que moyen d’expression du réel, a toute son importance...

TEN

MINU

TIAE ©

Ligh

tcone

10

AUTO

UR

DE L

’EXP

OSIT

ION

RENCONTRE / DISCUSSIONDIMANCHE 15 DÉCEMBRE À 15H :Avec Sylvain Couzinet-Jacques, les 4 photographes espagnols. Rencontre modérée par Fannie Escoulen, commissaire de l’exposition et Léa Bismuth (critique d’art et commissaire d’exposition)

LA JEUNE CRÉATION ÉDITORIALE AU BAL BOOKSDU 12 DÉCEMBRE AU 5 JANVIER 2013 :À l’occasion de cet événement dédié à la jeune création, et plus particulièrement à la jeune scène photographique espagnole, LE BAL Books présente dans ses espaces, une vingtaine de nouveaux livres, réalisés par 10 photographes espagnols.Depuis 5 ans, la jeune génération de photographes espagnols s’empare du livre comme médium, afin de traverser les frontière ibériques et de toucher un public international plus large que celui des écoles de photographie, des institutions et des galeries. Certains de ces livres, édités à compte d’auteur ou par de micro-éditeurs, sont aujourd’hui unanimement reconnus et très recherchés, tels que Afronauts de Cristina de Middel ou Paloma al Aire de Ricardo Cases.

Laura Carbonell, du Bal Books propose une sélection pointue de livres récents, pour la plupart inconnus en France. A découvrir au BAL Books : Gustavo Aleman Perez, Aleix Plademunt, Antonio M. Xoubanova, Ricardo Cases, Roger Guaus, Juan Diego Valera, Carlos Spottorno, …

TEN

MINU

TIAE ©

Ligh

tcone

10

4

VISUELS LIBRES DE DROIT POUR LA PRESSE

© Sylvain Couzinet–Jacques

© Sylvain Couzinet–Jacques

11

PARTIE I-

PRIX 2012 DES ÉCOLES D’ART

SFR JEUNES TALENTS / LE BAL

Eurovegas, 2013 © Sylvain Couzinet–Jacques Ferrari Park, 2013 © Sylvain Couzinet–Jacques

4

VISUELS LIBRES DE DROIT POUR LA PRESSE

12

PARTIE II-

REGARD SUR LA JEUNE SCÈNE

PHOTOGRAPHIQUE ESPAGNOLE

© Oscar Monzon, Karma

© Ricardo Cases, Paloma Al Aire - Courtesy of the Gallery Olivier Waltman

© Antonio M. Xoubanova, Casa De Campo

© Aleix Plademunt, Almost There

CONTACTS PRESSE

LE BAL Jérôme [email protected] 1 71 72 25 28

INFORMATIONS PRATIQUES LE BAL6, Impasse de la Défense 75018 Paris

Métro: Place de Clichy lignes 2 et 13 Bus: 54, 74, 81, arrêt GanneronParking Rédélé : 11, rue Forest - 75018

0033 1 44 70 75 50www.le-bal.fr

CYCLE DE CINÉMAAU CINÉMA DES CINÉASTES

7, avenue de Clichy – 75017 Parismétro : Place de Clichy

LA JEUNE GARDE DU CINÉMA EXPÉRIMENTALSÉANCE HORS LES MURS - AU CINÉMA DES CINÉASTESMARDI 17 DÉCEMBRE A 20H

HORAIRES D’OUVERTURE Mercredi au Vendredi 12H-20HNocturne le Jeudi jusqu’à 22HSamedi 11H-20HDimanche 11H-19H

TARIFSLieu accessible aux personnes à mobilité réduite5 euros Tarif plein - 4 euros Tarif réduit

SFRValérie Jaquet valé[email protected] 1 85 06 33 93

TARIFSséance : 9 euros tarif / 7 euros tarif réduit

13