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#4 septembre 2019 1 #4 septembre 2019 Depuis quelques semaines les nouvelles se succèdent sur le rôle du gaz dans la transition énergétique. Le 10 septembre 2019, Ursula Von der Leyen, nouvelle Présidente de la Commission européenne, a ainsi réaffirmé dans sa lettre de mission adressée à la com- missaire européenne à l’Énergie le rôle du gaz dans la transition énergétique vers une éco- nomie neutre en carbone. Partout en Europe l’idée progresse selon laquelle pour réussir la transition énergétique, il faudra compter sur les molécules et pas seulement sur les élec- trons. Sur le plan national, le droit à l’injection du biométhane a été clarifié par un décret paru en juin dernier. La loi Énergie Climat en cours d’adoption conforte quant à elle la part de 10 % de gaz renouvelable en 2030 et ouvre des opportunités en instaurant l’objectif de 20 à 40 % d’Hydrogène renouvelable et bas-car- bone en 2030 ou la possibilité d’appels à pro- jet pour les filières de production de biogaz innovantes comme la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale. En juillet dernier, un groupe de travail sur le verdissement du gaz mis en place par le Comité prospective de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et co-présidé par Olivier Appert et Philippe Mauguin, a souligné les perspectives d’avenir du gaz renouvelable. La méthanisation est décrite comme un modèle économique solide et durable, tandis que la pyrogazéification, le Power to Gas et le stockage du carbone figurent parmi les technologies de rupture avec un fort potentiel de développement. Dans les territoires, les initiatives pour développer les gaz renouvelables sont bien engagées et se poursuivent : pour prendre deux exemples récents, le 11 septembre, la Bretagne a lancé West Grid Synergy, premier démonstrateur européen de réseaux intelligents pour le gaz afin d’accroître la production et la consom- mation de gaz renouvelable sur le territoire de Pontivy Communauté. Dès 2025, 50 % du gaz consommé sur ce territoire sera renou- velable. Dans la région Grand Est, le projet Méthagrid a été lancé par un groupement de partenaires académiques et industriels. Ce programme territorial couple la méthanisation et la méthanation biologique afin de renforcer la production et la valorisation de gaz renou- velable dans toute la région. Plusieurs grands acteurs de stature mondiale travaillent dans le même temps sur de nouvelles technolo- gies basées sur le gaz et ouvrant de nouvelles perspectives. L’énergie gaz n’a pas fini de nous étonner dans la transition énergétique ! THIERRY TROUVÉ Directeur général de GRTgaz Connecter les énergies d’avenir La lettre TRANSITION ÉNERGÉTIQUE L’HYDROGÈNE : UNE ÉNERGIE D’AVENIR Hydrogène vert, hydrogène bleu… Quelles sont les utilisations actuelles et à venir de l’hydrogène dans notre quotidien ? Le point sur ce qu’il faut savoir sur cette énergie d’avenir. UNE ÉNERGIE, PLUSIEURS UTILISATIONS Aujourd’hui, l’hydrogène est utilisé dans près de 95 % des cas comme matière première dans un certain nombre de procédés chimiques émetteurs de CO 2 : production d’ammoniac pour les engrais, chimie du pétrole… Mais lors- qu’il est utilisé comme énergie, il est identifié comme une énergie non émet- trice de CO 2 : c’est notamment ce qui explique sa grande attractivité en termes d’image en mobilité ! À Paris, la société de taxis Hype utilise l’hydrogène dans une pile à combustible, avec une auto- nomie similaire à celle d’un véhicule GNV ou essence. Alors, peut-on parler d’hydrogène vert ? « Au-delà de l’émis- sion au point d’utilisation, il faut se poser la question de l’impact CO 2 de l’en- semble de la chaîne » explique Nicolas Peugniez, adjoint au Directeur Stratégie Développement GRTgaz. « Si comme en Allemagne l’hydrogène est produit par électrolyse d’une électricité générée majoritairement par du charbon, le résul- tat de décarbonation n’est pas atteint. » Et l’hydrogène bleu dans tout ça ? « C’est une voie dont on parle de plus en plus à l’international et qui consiste à produire de l’hydrogène à partir de méthane (pyrolyse du gaz ou réformage et Carbon Capture and Storage) tout en évitant d’émettre du CO 2 » explique Nicolas Peugniez. Une nouvelle piste qui peut contribuer à produire davantage d’hydrogène bas carbone. UN ENGAGEMENT COLLECTIF POUR UN HYDROGÈNE DÉCARBONÉ GRTgaz a pris part aux travaux des Engagements pour la Croissance Verte (ECV) par lesquels la filière et l’État s’en- gagent à faciliter le développement de l’usage d’hydrogène décarboné dans LE GAZ A TOUJOURS DE L’AVENIR !

La lettre - GRTgaz · 2019-10-03 · La lettre 4 2 septembre 21 l’industrie. « En contrepartie d’engagement de la filière sur des projets, l’État s’engage à faciliter

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#4septembre 2019

Depuis quelques semaines les nouvelles se succèdent sur le rôle du gaz dans la transition énergétique. Le 10 septembre 2019, Ursula Von der Leyen, nouvelle Présidente de la Commission européenne, a ainsi réaffirmé dans sa lettre de mission adressée à la com-missaire européenne à l’Énergie le rôle du gaz dans la transition énergétique vers une éco-nomie neutre en carbone. Partout en Europe l’idée progresse selon laquelle pour réussir la transition énergétique, il faudra compter sur les molécules et pas seulement sur les élec-trons. Sur le plan national, le droit à l’injection du biométhane a été clarifié par un décret paru en juin dernier. La loi Énergie Climat en cours d’adoption conforte quant à elle la part de 10 % de gaz renouvelable en 2030 et ouvre des opportunités en instaurant l’objectif de 20 à 40 % d’Hydrogène renouvelable et bas-car-bone en 2030 ou la possibilité d’appels à pro-jet pour les filières de production de biogaz innovantes comme la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale. En juillet dernier, un groupe de travail sur le verdissement du gaz mis en place par le Comité prospective de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et co-présidé par Olivier Appert et Philippe Mauguin, a souligné les perspectives d’avenir du gaz renouvelable. La méthanisation est décrite comme un modèle économique solide et durable, tandis que la pyrogazéification, le Power to Gas et le stockage du carbone figurent parmi les technologies de rupture avec un fort potentiel de développement. Dans les territoires, les initiatives pour développer les gaz renouvelables sont bien engagées et se poursuivent : pour prendre deux exemples récents, le 11 septembre, la Bretagne a lancé West Grid Synergy, premier démonstrateur européen de réseaux intelligents pour le gaz afin d’accroître la production et la consom-mation de gaz renouvelable sur le territoire de Pontivy Communauté. Dès 2025, 50 % du gaz consommé sur ce territoire sera renou-velable. Dans la région Grand Est, le projet Méthagrid a été lancé par un groupement de partenaires académiques et industriels. Ce programme territorial couple la méthanisation et la méthanation biologique afin de renforcer la production et la valorisation de gaz renou-velable dans toute la région. Plusieurs grands acteurs de stature mondiale travaillent dans le même temps sur de nouvelles technolo-gies basées sur le gaz et ouvrant de nouvelles perspectives. L’énergie gaz n’a pas fini de nous étonner dans la transition énergétique !

THIERRY TROUVÉDirecteur général de GRTgaz

Connecter les énergies d’avenir

La lettre

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

L’HYDROGÈNE : UNE ÉNERGIE D’AVENIRHydrogène vert, hydrogène bleu… Quelles sont les utilisations actuelles et à venir de l’hydrogène dans notre quotidien ? Le point sur ce qu’il faut savoir sur cette énergie d’avenir.

UNE ÉNERGIE, PLUSIEURS UTILISATIONSAujourd’hui, l’hydrogène est utilisé dans près de 95 % des cas comme matière première dans un certain nombre de procédés chimiques émetteurs de CO2 : production d’ammoniac pour les engrais, chimie du pétrole… Mais lors-qu’il est utilisé comme énergie, il est identifié comme une énergie non émet-trice de CO2 : c’est notamment ce qui explique sa grande attractivité en termes d’image en mobilité ! À Paris, la société de taxis Hype utilise l’hydrogène dans une pile à combustible, avec une auto-nomie similaire à celle d’un véhicule GNV ou essence. Alors, peut-on parler d’hydrogène vert ? « Au-delà de l’émis-sion au point d’utilisation, il faut se poser la question de l’impact CO2 de l’en-semble de la chaîne » explique Nicolas Peugniez, adjoint au Directeur Stratégie Développement GRTgaz. « Si comme en Allemagne l’hydrogène est produit par électrolyse d’une électricité générée

majoritairement par du charbon, le résul-tat de décarbonation n’est pas atteint. »

Et l’hydrogène bleu dans tout ça ? « C’est une voie dont on parle de plus en plus à l’international et qui consiste à produire de l’hydrogène à partir de méthane (pyrolyse du gaz ou réformage et Carbon Capture and Storage) tout en évitant d’émettre du CO2 » explique Nicolas Peugniez. Une nouvelle piste qui peut contribuer à produire davantage d’hydrogène bas carbone.

UN ENGAGEMENT COLLECTIF POUR UN HYDROGÈNE DÉCARBONÉGRTgaz a pris part aux travaux des Engagements pour la Croissance Verte (ECV) par lesquels la filière et l’État s’en-gagent à faciliter le développement de l’usage d’hydrogène décarboné dans

LE GAZ A TOUJOURS DE L’AVENIR !

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l’industrie. « En contrepartie d’engagement de la filière sur des projets, l’État s’engage à faciliter les démarches en termes de procé-dures administratives, de suivi des dossiers entre les différentes administrations ! » souligne Nicolas Peugniez. GRTgaz a signé un premier Engagement pour la Croissance Verte sur le thème des usages industriels et travaille actuel-lement à un deuxième ECV plus particulièrement centré sur les couplages de réseau gaz/électri-cité. Quant à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) qui devrait être signée en 2019, celle-ci s’est fixée comme objectif d’utiliser 10 % d’hydrogène bas carbone en 2023 dans l’indus-trie. Affaire à suivre donc…

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CHALLENGE

L’OPEN INNOVATION MADE IN GRTgazDepuis 2016, GRTgaz conduit une démarche Open Innovation (devenue l’Open Innovation Factory cette année) afin de trouver des solutions innovantes à des besoins en sollicitant des PME, TPE, Start up, Laboratoires, écoles… L’objectif ? Faire émerger les acteurs les plus innovants sur les territoires et leur donner les moyens de passer à la vitesse supérieure en leur offrant un partenariat avec GRTgaz.

C’est le 19 avril 2016 que GRTgaz l a n c e s e s t o u t p r e m i e r s Challenges Open Innovation. Le principe ? Des appels à pro-

jets sont lancés pour trouver de nouvelles réponses aux enjeux métiers de l’entre-prise. « Les Challenges Open Innovation ont été créés pour apporter des solutions à des besoins stratégiques de GRTgaz, explique Mathilde Delignou, chef de projet Open innovation et développement des parte-nariats GRTgaz. Plus largement, nous voulions développer notre ancrage territorial en nouant des partenariats avec des acteurs locaux. C’était aussi un moyen de réaffirmer notre enga-gement en faveur de l’innovation locale. »

INNOVATION PARTICIPATIVE : LE WIN-WINCette innovation participative est un véritable levier de performance pour GRTgaz : « c’est l’occasion de créer de la valeur, d’enrichir nos réflexions et de penser autrement ». Les solu-tions co-développées avec ces partenaires permettent à l’entreprise de dynamiser ses processus internes et d’accélérer sa crois-sance, tout en développant de nouveaux ser-vices pour ses clients. Un bénéfice partagé par les partenaires : GRTgaz est un allié qui sécurise leur financement, leur donne accès à une expertise complémentaire et les aide à se développer. « C’est l’opportunité pour ces entreprises d’acquérir une belle référence qui les aidera ensuite à conquérir de nouveaux marchés, souligne Mathilde Delignou. Depuis 2016, nous avons mis en place 16 partenariats et financé à hauteur de 700 000 € le dévelop-pement des innovations ! » Qui sont ces par-tenaires ? Essentiellement des PME, TPE et start-up. À noter que GRTgaz rémunère tous les POC (proof of concept) développés par les entreprises innovantes et qu’elle laisse la pleine propriété intellectuelle à ses partenaires.

LUMIÈRE SUR DEUX PROJETS LAURÉATSGRTgaz co l labore actue l lement avec Consignity, une TPE découverte en 2017 et qui développe un système de consignes sécuri-sées pour faciliter la livraison de matériels aux différents sites GRTgaz en France. En un an,

L’Open innovation, un état d’espritGRTgaz propose trois dispositifs d’Open innovation : « Explorer », « Initier » et « Déployer ».w « Explorer » met à disposition des collaborateurs un outil de veille sur les domaines d’innovation à enjeux. Chaque direction peut indiquer aux équipes les sujets sur lesquels elle souhaite se positionner.w « Initier » permet aux porteurs de projets innovants chez GRTgaz de faire appel à des entreprises externes pour faciliter le développement de leurs idées.w « Déployer » aide les collaborateurs de GRTgaz à identifier des solutions concrètes à leurs problématiques en tissant des liens solides avec des PME, TPE, pôles de compétitivité, clusteurs, incubateurs, laboratoires, écoles locales, etc.

deux prototypes ont été mis en place sur site pour être testés avant de déployer la solution à plus grande échelle courant 2019. De son côté, MECI est un fournisseur historique de GRTgaz qui lui a proposé une solution pour limiter la quantité de biométhane nécessaire à l’analyse de la conformité du gaz. GRTgaz réduit ainsi les coûts des producteurs de biométhane et améliore sa relation client, tandis que MECI teste une innovation qui pourra être proposée à d’autres clients. Tout le monde gagne à innover ensemble !

Projet Jupiter 1000GRTgaz et ses partenaires développent actuellement à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) le premier démonstrateur industriel de Power to Gas : Jupiter 1000. L’installation récupère et valorise la surproduction d’électricité renouvelable des éoliennes de la Compagnie Nationale du Rhône pour la transformer en hydrogène vert par deux électrolyseurs. L’hydrogène vert est ensuite stocké afin d’alimenter le réseau de transport de gaz. À terme, Jupiter 1000 produira jusqu’à 200 m3/h d’hydrogène.Patrick Prunet, directeur du projet Jupiter 1000 chez GRTgaz précise : « L’inauguration de la production d’hydrogène vert est prévue à l’automne 2019 et nous allons pouvoir commencer à l’injecter dans les canalisations à partir d’octobre de cette année. Nous nous donnons ensuite 3 ans pour tester la production jusqu’à son taux maximal et optimiser le fonctionnement de l’installation. »

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#4septembre 2019

en savoir plusPLAINENERGIE1er projet en Europe de valorisation des déchets résiduels en gaz renouvelable

http://bit.ly/2k3h8sK

La loi de transition éner-gétique pour la crois-sance verte (LTECV) de 2015 vise à réduire de 50 % l’enfouissement des déchets d’ici 2025.

Plusieurs filières peuvent contri-buer à l’atteinte de cet objectif.Si la méthanisation valorise les effluents et déchets organiques, la pyrogazéification permet, quant à elle, de traiter et transformer en énergie des matières sèches résiduelles peu ou mal valori-sées actuellement par les filières conventionnelles ; un enjeu majeur pour les territoires et un message positif pour l’avenir. Zoom sur ce procédé innovant qui fédère de nombreux acteurs.

En transformant des gisements de déchets résiduels peu ou mal valorisés par les filières conven-tionnelles, la pyrogazéification est une solution de valorisation ver-tueuse en substitution de l’inciné-ration et de l’enfouissement. Parmi ces déchets concernés, on trouve notamment des sous-produits de l’industrie agro-alimentaires, des combustibles solides de récupé-ration (CSR), des bois pollués ou encore des plastiques complexes, des pneus usagés, etc.

LA PYROGAZÉIFICATION, UNE TECHNOLOGIE INNOVANTELa pyrogazéification consiste à porter ces déchets à très haute température (de 800 à 1 500 °C), en absence d’oxygène, pour les convertir en un gaz de synthèse principalement constitué de com-posés carbonés et d’hydrogène. Le gaz ainsi généré est com-parable au biogaz obtenu par méthanisation. En fonction des intrants utilisés, il est considéré soit comme renouvelable soit comme « bas carbone ». On peut ensuite utiliser ce gaz pour produire du biocarburant liquide, de l’électricité et de la chaleur. On peut égale-ment isoler l’hydrogène et bénéfi-cier de ses nombreuses applica-

tions industrielles. Ce processus vertueux s’intègre efficacement à la politique territoriale de gestion des déchets et s’inscrit parfaite-ment dans le principe de l’écono-mie circulaire.Mais plus intéressant encore, une fois débarrassé de ses impuretés et traité par méthanation, ce gaz issu de la pyrogazéification peut être injecté directement dans les réseaux de gaz déjà existants dans les territoires. Ces infrastruc-tures sont disponibles pour accueillir ce gaz produit locale-ment. Elles permettent de surcroît de décorréler la production de la consommation grâce à de très grandes capacités de stockage soit l’équivalent actuellement d’un

*Loi de transition énergétique pour la croissance verte – 2015 **source Ademe

tiers de la consommation française annuelle de gaz naturel. Mieux, la pyrogazéification à des fins d’in-jection dans les réseaux de gaz optimise le traitement et la valori-sation des déchets résiduels, avec à la fois un excellent rendement énergétique (supérieur à 70 % en moyenne) et une disponibilité toute l’année. Ainsi, 20 000 tonnes de déchets permettent la production de 40 GWh de gaz, ce qui permet d’alimenter 3 300 logements ou de faire circuler 150 bus chaque année. La pyrogazéification à des fins d’injection dans les réseaux s’avère donc être une filière d’ave-nir pour contribuer à décarbonner l’économie et à relocaliser la pro-duction de gaz en France.

UNE FILIÈRE JEUNE ET DYNAMIQUEDepuis 2014, la filière française est rassemblée au sein du Club Pyrogazéification. Elle compte actue l lement 73 membres : des entreprises de gestion des déchets, des bureaux d’études, des chercheurs, des opérateurs de réseaux et d’infrastructures gazières, des startups, des repré-sentants des pouvoirs publics et des collectivités territoriales.

« En France, toutes les conditions sont réunies pour une transition complète au gaz renouvelable et bas carbone. La pyrogazéifica-tion à des fins d’injection dans les réseaux est aux portes de l’industrialisation. Tout un éco-système dynamique composé d’acteurs territoriaux innovants est mobilisé : la balle est désor-mais dans le camp des pouvoirs publics afin de lancer des appels d’offres pour faire émerger les premières unités dans les terri-toires les plus porteurs ! », conclut Anthony Mazzenga, Directeur Gaz Renouvelables chez GRTgaz.

Nos déchets ont de l’avenirTRANSITION ÉNERGÉTIQUE

50 %c’est l’objectif de réduction des quantités de déchets admis en installation de stockage en 2025*

40 %de la consommation de gaz en 2050 : c’est le potentiel énergétique de la pyrogazéification en France**

3,1millions de tonnes / an de bois en fin de vie sans valorisation locale pertinente**

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Agenda15 au 17 octobre Congrès GAZELEC - La Défense - Paris

12 au 14 novembre Expobiogaz - Lille

19 au 21 novembre Salon des maires et des collectivités locales - Porte de Versailles - Paris S

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Pour que la méthanisation soit ren-table, l’agriculteur doit respecter un volume minimal de déchets traités. Les petites et moyennes exploitations privilégient donc de s’associer pour atteindre ce seuil

et mutualiser les coûts associés (installations, transport). Souvent éloignées des villes et donc des réseaux de gaz qui s’y concentrent, beaucoup de fermes se retrouvent isolées. Avec le gaz porté, plus besoin de déplacer les déchets ou le digestat. C’est le gaz qui se déplace. « On élargit le bénéfice environnemen-tal de l’injection de biogaz à des territoires qui en sont exclus actuellement, explique Amaury Mazon, Délégué territorial Centre-Atlantique GRTgaz. Pour la communauté gazière, cela offre une voie de valorisation supplémentaire : on accède à un potentiel de méthanisation qui pour l’instant reste inexploité. »

GRTgaz AUX CÔTÉS DES AGRICULTEURSGRTgaz accompagne les agriculteurs dans la traçabilité du gaz, de la production à l’injection. L’entreprise partage aussi avec eux ses com-pétences techniques et réglementaires afin d’arriver à une solution au meilleur coût pour une production locale et renouvelable de gaz. « Nous participons actuellement à une étude en Bretagne sur le potentiel de développement du gaz porté. Cette étude a été lancée à l’ini-tiative des syndicats d’énergie, de la Région, et des chambres d’agriculture », explique Amaury Mazon. L’objectif ? Identifier les conditions de faisabilité du déploiement du gaz porté dans la région. « Nous devons évaluer combien de projets pourraient naître et sous quelles condi-tions. Cela ouvre de nouvelles perspectives aux agriculteurs et permet aux prestataires de transport et d’ingénierie de se positionner pour les accompagner, précise Amaury Mazon. La Région mise sur le gaz porté pour aider les fermes à garder une taille familiale tout en étant compétitives. »

VALORISATION DES DÉCHETS EN GAZ RENOUVELABLES

Coopération avec le SyctomLe Syctom 1 et GRTgaz vont partager leur expertise sur la transformation des boues d’épuration et des déchets ménagers en gaz renouvelables et sur le couplage des filières de gaz renouvelables (méthanisation et pyrogazéification). À terme, l’objectif est de valoriser une partie des 7 500 tonnes quotidiennes de déchets ménagers d’Île-de-France gérées par le Syctom en une énergie durable et transportable dans les réseaux de gaz, dans une logique d’économie circulaire.Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du projet Cométha qui associe le Syctom

et le SIAAP 2, pour mieux valoriser les déchets ménagers et les eaux usées domestiques, industrielles et pluviales en Île-de-France.La coopération entre le Syctom et GRTgaz portera, dans un premier temps, sur un apport d’expertise concernant la filière pyrogazéification, y compris sa brique méthanation. Il s’agit d’analyser la faisabilité technique d’utiliser la pyrogazéification comme solution de valorisation des digestats de la co-méthanisation, lié au postulat de non-retour au sol du digestat.

1/ L’agence métropolitaine des déchets ménagers. 2/ Syndicat interdépartemental pour l’assainissement

de l’agglomération parisienne.

Deux textes donnent un cadre réglementaire à ce type de valorisation du biogaz, per-mettant ainsi l’accès à des mécanismes de soutien plus adaptés à ces projets innovants : un décret et un arrêté du 30 avril 2019 stipulent que les installations de production de biométhane livrant par transport routier à un point d’injection mutualisés bénéficieront du tarif d’achat à compter de janvier 2021.

Que dit la réglementation

réseau réseau

méthanisationDigestat utilisé comme substitutd’engrais chimiqueinjection de

biométhane

digestat

Collecte des déchets agricoles

Biogaz porté par camion vers les réseaux

méthanisationsur site

GAZ PORTÉPRODUCTION DE BIOMÉTHANE « CLASSIQUE »

GAZ PORTÉ

LA MÉTHANISATION POUR TOUS LES AGRICULTEURSLe gaz porté représente une opportunité pour le futur de nos agriculteurs. Comment ? En permettant aux petites et moyennes exploitations de valoriser individuellement leurs déchets agricoles par la méthanisation

Transport des déchets

collectés sur un lieu de

production de biométhane

(en cas d’éloignement

des exploitations agricoles des

réseaux de gaz)