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La Lettre HERMES Lettre électronique des instituts français de recherche à l’étranger Octobre-Novembre-Décembre 2005 numéro : 4 AGENDA 20 octobre - PARIS Conseil scientifique du pôle TIAC ( Turquie-Iran-Asie centrale ). 24 octobre - PARIS Conseil scientifique de l’IFPO ( Amman- Beyrouth-Damas ). 26 octobre - PARIS Conseil scientifique du pôle Asie ( CSH-IFP-IRASEC- CEFC-MFJ ). 4 novembre - PARIS Conseil scientifique du pôle Amérique ( CEMCA – IFEA ). 18 novembre - PARIS Conseil d’orientation stratégique. 28/29 novembre - Cambodge 12 e session du C.I.C pour la sauvegarde et le développement du site d’Angkor. 8 / 14 décembre - Paris Commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger. Éditorial avoriser l’internationalisation de la recherche française et offrir un espace privilégié de formation dans le domaine des sciences humaines. Le ministère des affaires étrangères, en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, s’emploie à renforcer la part prise par la France à la production et à la diffusion du savoir à l’échelle internationale. Le réseau des instituts français de recherche à l’étranger (IFRE) répartis, avec leurs antennes, dans 37 villes du monde participe à cette internationalisation de la recherche française par les possibilités de mobilité, de formation, d’élaboration et de diffusion des savoirs qu’il offre aux chercheurs français et européens. Ces instituts contribuent en effet activement à la formation de générations de jeunes chercheurs appelés à devenir des spécialistes des mondes arabes, africains, américains, asiatiques et d’Europe centrale. Encourager la mobilité à l’étranger des étudiants et chercheurs français est ainsi une des missions essentielles de ce dispositif. Espaces de recherche, de rencontre entre scientifiques français et étrangers, et de diffusion de leurs travaux, les instituts sont de ce fait des outils au service d’une coopération fondée sur l’approfondissement des échanges scientifiques, le développement de projets conjoints et, par la même, des structures de formation dans les pays d’accueil. Les chercheurs de ces centres implantés « à l’étranger », par leurs travaux et les partenariats scientifiques auxquels ils sont associés, établissent des ponts entre la recherche française et celle des pays qui les accueillent. En jouant pleinement son rôle d’intermédiaire et d’agitateur d’idées, le réseau des 27 instituts est ainsi un atout formidable pour la valorisation de la science française comme pour l’influence et le rayonnement de notre pays dans le monde. Précédent sous-directeur « Archéologie & recherches en sciences sociales », Philippe GEORGEAIS avait remarquablement contribué à doter ce réseau de nouvelles ambitions et à en améliorer la visibilité. Il revient à son successeur, Michel PIERRE, qui vient de prendre ses fonctions, de poursuivre l’élan de renouveau déjà initié. En notre nom à tous, je lui souhaite beaucoup de succès dans sa mission et je ne doute pas que vous aurez à cœur de lui apporter votre concours. Antoine GRASSIN Directeur de la coopération scientifique & universitaire Hommage Stéphane YERASIMOS s’est éteint à Paris, le mardi 19 juillet, à l’âge de 62 ans. Stéphane Yérasimos était un grec d’Istanbul, de cette communauté qui se dénomme elle-même « Roum ». Il rejoignit la France en 1969 afin d’y poursuivre ses études. Il devait y passer le plus clair de sa vie. « Passeur entre plusieurs mondes », il ne rompit cependant jamais ses attaches avec sa terre natale ni avec ses habitants. Parlant français et turc aussi bien que grec, doté d’une solide culture ottomane et parfaitement à l’aise dans les archives d’Istanbul dont il était un infatigable lecteur, il mena une triple carrière : professeur d’urbanisme à l’université Paris VII, directeur de la célébre collection de récits « La Découverte » aux éditions François Maspero et enfin écrivain, traducteur et savant. Presque tous ses livres parlent d’Istanbul, avec originalité et rigueur. Il en retraça l’histoire dans toute son ampleur dans « Constantinople, de Bizance à Istanbul » (Place des Victoires – 2000). Aucun aspect de la civilisation ottomane ne lui échappa, ni sa gastronomie à laquelle il consacra un ouvrage enchanteur, ni sa musique dont il soutint les efforts de reconstitution. Sa dernière apparition en public aura été, pour présenter en juin dernier, à Istanbul, dans le cadre majestueux de la byzantine Sainte-Irène, un concert associant musique ottomane et musique baroque européenne : beau symbole de la triple sensibilité de Stéphane Yerasimos. Sa direction de l’Institut français d’études anatoliennes d’Istanbul (IFEA), de 1994 à 1999, fut une période particulièrement faste pour le centre, grâce à sa largeur de vue, à son autorité, au crédit dont il jouissait auprès de ses compatriotes turcs sûrs de trouver auprès de lui une écoute courtoise, bienveillante et sans complaisance. La plupart de ses livres ont été traduits en turc. A Istanbul, un soir qu’il exposait dans une conférence « comment les églises d’Istanbul sont devenues des mosquées », un auditeur nationaliste lui reprocha violemment, lui un Grec, de traiter pareil sujet. Dans une réponse intransigeante, au langage clair et sans outrance, il affirma son droit, à lui, enfant de cette terre, d’en envisager toute l’histoire. ( PC - IFEA ). F BOURSES LAVOISIER Afin de favoriser la mobilité internationale des jeunes chercheurs français non statutaires, les Affaires étrangères financent le programme de bourses Lavoisier. Une des composantes de ce programme permet à de jeunes chercheurs en situation post-doctorale et à des doctorants d’effectuer des recherches à l’étranger dans l’un des centres et instituts de recherche français à l’étranger. Les lauréats sélectionnés pour ce programme perçoivent une allocation, non renouvelable, d’une durée minimum de 5 mois, et maximum de 12 mois. Sa mise en place s’effectue, entre le 1 er septembre et le 31 décembre de l’année d’obtention de la bourse. Pour 2006, la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 10 mars 2006. Les formulaires de candidature sont disponibles sur le site : www.egide.asso.fr/bfe

La Lettre HERMES - France Diplomatie - MEAE · l’histoire des religions, la linguistique ... d’Israël et du sionisme, ... la mission archéologique et

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La Lettre HERMES Lettre électronique des instituts français de recherche à l’étranger Octobre-Novembre-Décembre 2005 numéro : 4 AGENDA

20 octobre - PARIS Conseil scientifique du pôle TIAC ( Turquie-Iran-Asie centrale ). 24 octobre - PARIS Conseil scientifique de l’IFPO ( Amman-Beyrouth-Damas ).

26 octobre - PARIS Conseil scientifique du pôle Asie ( CSH-IFP-IRASEC-CEFC-MFJ ).

4 novembre - PARIS

Conseil scientifique du pôle Amérique ( CEMCA – IFEA ). 18 novembre - PARIS Conseil d’orientation stratégique.

28/29 novembre - Cambodge

12e session du C.I.C pour la sauvegarde et le développement du site d’Angkor. 8 / 14 décembre - Paris Commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger.

Éditorial avoriser l’internationalisation de la recherche française et offrir un espace

privilégié de formation dans le domaine des sciences humaines.

Le ministère des affaires étrangères, en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, s’emploie à renforcer la part prise par la France à la production et à la diffusion du savoir à l’échelle internationale. Le réseau des instituts français de recherche à l’étranger (IFRE) répartis, avec leurs antennes, dans 37 villes du monde participe à cette internationalisation de la recherche française par les possibilités de mobilité, de formation, d’élaboration et de diffusion des savoirs qu’il offre aux chercheurs français et européens.

Ces instituts contribuent en effet activement à la

formation de générations de jeunes chercheurs appelés à devenir des spécialistes des mondes arabes, africains, américains, asiatiques et d’Europe centrale. Encourager la mobilité à l’étranger des étudiants et chercheurs français est ainsi une des missions essentielles de ce dispositif. Espaces de recherche, de rencontre entre scientifiques français et étrangers, et de diffusion de leurs travaux, les instituts sont de ce fait des outils au service d’une coopération fondée sur l’approfondissement des échanges scientifiques, le développement de projets conjoints et, par la même, des structures de formation dans les pays d’accueil.

Les chercheurs de ces centres implantés « à

l’étranger », par leurs travaux et les partenariats scientifiques auxquels ils sont associés, établissent des ponts entre la recherche française et celle des pays qui les accueillent. En jouant pleinement son rôle d’intermédiaire et d’agitateur d’idées, le réseau des 27 instituts est ainsi un atout formidable pour la valorisation de la science française comme pour l’influence et le rayonnement de notre pays dans le monde.

Précédent sous-directeur « Archéologie &

recherches en sciences sociales », Philippe GEORGEAIS avait remarquablement contribué à doter ce réseau de nouvelles ambitions et à en améliorer la visibilité. Il revient à son successeur, Michel PIERRE, qui vient de prendre ses fonctions, de poursuivre l’élan de renouveau déjà initié. En notre nom à tous, je lui souhaite beaucoup de succès dans sa mission et je ne doute pas que vous aurez à cœur de lui apporter votre concours.

Antoine GRASSIN Directeur de la coopération scientifique & universitaire

Hommage Stéphane YERASIMOS s’est éteint à

Paris, le mardi 19 juillet, à l’âge de 62 ans. Stéphane Yérasimos était un grec d’Istanbul, de cette communauté qui se dénomme elle-même « Roum ». Il rejoignit la France en 1969 afin d’y poursuivre ses études. Il devait y passer le plus clair de sa vie. « Passeur entre plusieurs mondes », il ne rompit cependant jamais ses attaches avec sa terre natale ni avec ses habitants.

Parlant français et turc aussi bien que grec,

doté d’une solide culture ottomane et parfaitement à l’aise dans les archives d’Istanbul dont il était un infatigable lecteur, il mena une triple carrière : professeur d’urbanisme à l’université Paris VII, directeur de la célébre collection de récits « La Découverte » aux éditions François Maspero et enfin écrivain, traducteur et savant. Presque tous ses livres parlent d’Istanbul, avec originalité et rigueur. Il en retraça l’histoire dans toute son ampleur dans « Constantinople, de Bizance à Istanbul » (Place des Victoires – 2000). Aucun aspect de la civilisation ottomane ne lui échappa, ni sa gastronomie à laquelle il consacra un ouvrage enchanteur, ni sa musique dont il soutint les efforts de reconstitution.

Sa dernière apparition en public aura été,

pour présenter en juin dernier, à Istanbul, dans le cadre majestueux de la byzantine Sainte-Irène, un concert associant musique ottomane et musique baroque européenne : beau symbole de la triple sensibilité de Stéphane Yerasimos.

Sa direction de l’Institut français

d’études anatoliennes d’Istanbul (IFEA), de 1994 à 1999, fut une période particulièrement faste pour le centre, grâce à sa largeur de vue, à son autorité, au crédit dont il jouissait auprès de ses compatriotes turcs sûrs de trouver auprès de lui une écoute courtoise, bienveillante et sans complaisance. La plupart de ses livres ont été traduits en turc.

A Istanbul, un soir qu’il exposait dans une conférence « comment les églises d’Istanbul sont devenues des mosquées », un auditeur nationaliste lui reprocha violemment, lui un Grec, de traiter pareil sujet. Dans une réponse intransigeante, au langage clair et sans outrance, il affirma son droit, à lui, enfant de cette terre, d’en envisager toute l’histoire. ( PC - IFEA ).

F

BOURSES LAVOISIER Afin de favoriser la mobilitéinternationale des jeuneschercheurs français nonstatutaires, les Affaires étrangèresfinancent le programme debourses Lavoisier. Une descomposantes de ce programmepermet à de jeunes chercheursen situation post-doctorale età des doctorants d’effectuer desrecherches à l’étranger dans l’undes centres et instituts derecherche français à l’étranger.Les lauréats sélectionnés pour ceprogramme perçoivent uneallocation, non renouvelable,d’une durée minimum de 5 mois,et maximum de 12 mois. Sa miseen place s’effectue, entre le 1er

septembre et le 31 décembre del’année d’obtention de la bourse. Pour 2006, la date limite dedépôt des dossiers est fixée au10 mars 2006. Les formulaires de candidaturesont disponibles sur le site : www.egide.asso.fr/bfe

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

FOCUS-CENTRE

Le CEFAS de Sanaa. Le centre de recherche de Sanaa fut créé en 1982 sous le nom de Centre Français d’Etudes Yéménites (CFEY), en soutien aux

missions archéologiques qui exploraient les civilisations antiques du Yémen en République arabe du Yémen («Yémen du Nord » ), notamment dans la vallée du Jawf. Parallèlement, il existait en République Démocratique et Populaire du

Yémen (« Yémen du Sud ») une fouille archéologique importante à Shabwa, capitale de l’antique Hadramawt. A la fin des années quatre-vingt, le CFEY commença l’étude de l’archéologie islamique, qui déboucha dans les années quatre-vingt dix, sur des actions patrimoniales avec notamment la préservation de la mosquée d’Asnaf (prix Aga Khan 2004). Le CFEY est également devenu une référence pour l’histoire de la période médiévale au Yémen, avec la publication de nombreux manuscrits inédits. Lors de l’unification des deux Yémens en 1990, le CFEY porta un effort particulier de sa recherche sur les évolutions de la société contemporaine. Ce fut le cas avec la publication du livre Le Yémen contemporain, co-dirigé par Franck Mermier (lui-même directeur du CFEY de 1991 à 1997), puis avec les programmes lancés par François Burgat sur « Les fondements historiques des appartenances politiques », ainsi que sur l’islamisme, qui donnèrent lieu à de nombreuses publications. Aujourd’hui, les nouveaux axes de recherche du CEFAS portent sur l’émergence d’une société civile, les flux migratoires entre la Corne de l’Afrique et l’Arabie, la littérature contemporaine. Pour souligner sa vocation régionale, le CFEY s’est transformé, en 2001, en CEFAS (Centre Français d’Archéologie et de Sciences Sociales de Sanaa) et une ouverture s’est alors opérée vers des pays limitrophes (Arabie saoudite et Sultanat d’Oman). Depuis 2002, le CEFAS est devenu une unité mixte de service (UMS 2555) du CNRS. Il est intégré au sein du pôle ESPAR (Egypte-Soudan-Péninsule Arabique). Le CEFAS publie chaque année les « Chroniques Yéménites » (en ligne sur Revues.org) qui rassemblent des études inédites en langue française et secondairement en anglais. Elles ont aussi une version en arabe, Hawliyyât yamaniyya. La bibliothèque du CEFAS contient environ 7000 ouvrages,

mémoires et thèses, dont plus de 4500 en langue arabe, portant sur le Yémen, mais aussi sur la péninsule arabique, ainsi qu’une trentaine de titres de la presse yéménite. Une médiathèque et une importante cartothèque sont également consultables. A la direction du CEFAS, Jean Lambert, anthropologue, a succédé, en 2003, à François Burgat, politologue. Contact et site : [email protected] http://www.univ-aix.fr/cefas

Le CRFJ de Jérusalem. Héritier d’une mission archéologique française en Israël créée en 1952, le Centre de recherche français de Jérusalem a été fondé en 1963

avec le statut de mission permanente du CNRS. Il s’est ouvert à partir de 1990 aux sciences humaines et sociales. Devenu UMR du CNRS, puis FRE, il est intégré dans le réseau des instituts français de recherche à l'étranger animé par le ministère des Affaires étrangères depuis le 1er octobre 2004. Il comprend actuellement une équipe permanente d’une dizaine d’ITA, chercheurs et doctorants auxquels s’ajoutent des chercheurs associés français et israéliens. C’est un lieu incontournable de la coopération scientifique franco-israélienne dans le domaine des sciences humaines et sociales. Centre pluridisciplinaire, il mène ses recherches en étroite coopération avec des partenaires israéliens et européens selon quatre axes : • Archéologies, sciences de l’Antiquité et du Moyen Âge comprend des thèmes de recherche sur les processus de sédentarisation et d’urbanisation, les flux de production et d’échanges, l’évolution des techniques, la paléodémographie, ainsi que les rapports Orient-Occident à l’époque médiévale. • Les traditions : histoire, religions, savoirs intéressent l’histoire proprement dite, l’histoire des religions, la linguistique hébraïque et juive ainsi que les traditions philosophiques juives. • Israël et l’espace israélo-palestinien contemporains concerne l’histoire récente d’Israël et du sionisme, les sciences politiques, la géographie urbaine, la sociologie et l’anthropologie. • Enfin, le quatrième axe est destiné à regrouper des thèmes transversaux,

notamment « Biodiversité, environnement et société. » Le CRFJ accueille des boursiers doctorants

pour des séjours de 3 mois à deux ans, ainsi que des chercheurs et des étudiants avancés pour des séjours de courte durée. Les ressources de sa bibliothèque (1600 ouvrages et 80 collections de périodiques) sont complétées par l’accès au portail Biblio-SHS du CNRS et par la proximité avec de grandes bibliothèques universitaires spécialisées. Il conserve aussi les archives photographiques des fouilles menées par le centre depuis 1952 (environ 80 000 négatifs et 10 000 diapositives). Le CRFJ mène une politique active de diffusion de ses recherches. Leurs résultats sont publiés dans une revue semestrielle, le « Bulletin du CRFJ », et deux collections publiées en partenariat avec CNRS Éditions : les « Mélanges du CRFJ » et « Hommes et Sociétés ». Seul ou en partenariat, il organise régulièrement diverses manifestations : les « Conférences du CRFJ » (mensuelles) et des conférences ponctuelles (environ six par an), à l’intention d’un public élargi ; les « Séminaires du CRFJ » (bimensuels) et des séminaires de recherche ainsi que des ateliers, tables-rondes et colloques bilatéraux ou internationaux (4 en 2005, 6 prévus en 2006). Contacts et site : [email protected]

http://www.angelfire.com/journal2/crfj

Le CEMCA de Mexico.

Créée en 1964, la mission archéologique et ethnologique française au Mexique (MAEFM)

est devenue en 1982 le Centre d’études mexicaines et centraméricaines (CEMCA), marquant de ce fait l’élargissement de son champ de recherches à l’Amérique centrale

et à l’ensemble des sciences humaines et sociales. Au Mexique et au Guatemala, les

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

accords intergouvernementaux font du CEMCA l’unique interlocuteur autorisé pour présenter des projets archéologiques aux institutions locales chargées du patrimoine. Dans les autres disciplines, l’évolution des relations bilatérales amène de plus en plus de projets à être réalisés avec des partenaires scientifiques locaux. En quarante ans de fonctionnement, le CEMCA a constitué un important patrimoine de connaissances sur les sociétés anciennes et actuelles du Mexique et de l’Amérique centrale. Il offre un moyen d’accès à des terrains d’étude pour des chercheurs français et représente aussi une porte d’entrée pour des partenaires locaux vers le système français d’enseignement supérieur et de recherche. Ces axes de recherche sont : - archéologie - sur deux grandes aires de civilisation, l’aire maya (Mexique et Guatemala) et la frontière nord de la Méso-Amérique (Bajio, Mexique) ; - mutations sociopolitiques et anthropologiques des sociétés contemporaines ; - sciences historiques : l’école française a formé d’importants historiens mexicains et centraméricains et a nourri d’intenses échanges avec eux (EHESS, Universités Paris-1 et Paris-10, etc.) ; - études urbaines et métropolitaines, où s’articulent des approches « micros » comme celle de l’ethnologie ou de la science politique et « macros » de l’urbanisme, de la géographie ou de l’économie spatiale.

Un effort particulier est fait en faveur de l’articulation avec les activités de l’Institut Français d’Etudes Andines (IFEA de Lima). Le CEMCA est riche d’une bibliothèque de 17 125 volumes. Celle de l’antenne au Guatemala possède 2 832 volumes. Depuis 1972, le CEMCA a publié 288 titres (ouvrages et numéros de la revue « Trace », dont 237 titres en espagnol et 170 titres en coédition avec des institutions partenaires). Depuis 2001, il a organisé ou co-organisé 32 manifestations scientifiques (colloques, séminaires, ateliers, séries de conférences). Contact et site : [email protected]

http://www.francia.org.mx/cemca/index.html

FOCUS-CHERCHEUR

IFEA de Lima – François PUJOS, né en 1972, docteur en paléontologie du Muséum national d’histoire natuelle de Paris, est chercheur à l’Institut français d’études andines (IFEA). Ses recherches portent sur la systématique, l’évolution, la locomotion et l’extinction des grands groupes de mammifères sud-américains. Ses campagnes de terrain, à la recherche de squelettes de vertébrés fossiles, l’ont amené à prospecter les déserts côtiers péruviens, les sommets andins du Pérou et de la Bolivie, les steppes patagoniennes ainsi que la forêt amazonienne afin de constituer une base de données paléontologiques qui est désormais disponible au muséum d’histoire naturelle de Lima. L’une de ses dernières missions lui a permis d’accompagner une trentaine de scientifiques français et sud-américains sur le fleuve Napo, sur près de 1000 km de l’Equateur au Pérou, afin de reconstituer l’histoire de l’Amazonie au cours de ces 20 derniers millions d’années. Au cours des quatre dernières années, il a publié une vingtaine d’articles dans des revues internationales. En 2004 et 2005, il a réalisé trois expositions scientifiques à Lima, formé des paléontologues péruviens et présenté de nombreuses conférences.

CEFC de Hong-Kong – Rémi

CASTETS est diplômé en sciences politiques (Bordeaux 1996 et DEA d’analyse comparative des aires politiques IEP Paris 2001), de langue et civilisation chinoises ainsi que de langue et civilisation kazakhes (INALCO). Lauréat de la bourse franco-chinoise du MAE puis de la bourse Asie de la FNSP, il conduit réguliérement des recherches sur les marges sino-centrasiatiques et a effectué plusieurs séjours de longue durée en Chine notamment au sein des universités de Nankin et Jiaotong de Xian. Ses recherches, récompensées en 2004 par le prix Aguirré-Basulado en sciences politiques de la Chancellerie des universités de Paris, portent sur le nationalisme, les questions identitaires, l’islam politique et les principaux enjeux géopolitiques en Chine et en Asie centrale. Rattaché au CERI, il conduit, depuis 2001, une thèse à l’IEP de Paris sous la direction d’Olivier Roy. Son objectif est de mettre en lumière les principaux facteurs politiques et socio-économiques ayant favorisé la revitalisation du sentiment national et de l’opposition politique ouïghours. Sa thèse vise également à restituer l’architecture méconnue de la scène militante et des réseaux séparatistes au Xinjiang et dans la diaspora. Boursier Lavoisier du MAE, Rémi Castets est actuellement intégré à l’équipe du Centre d’études français sur la Chine

contemporaine (CEFC - Hong Kong). Il est l’auteur de « Le mal-être des Ouïghours du Xinjiang » in Perspectives chinoises (n°78 - été 2003). Il a publié récemment une étude pour le CERI intitulée « Nationalisme, Islam et opposition politique chez les Ouïghours du Xinjiang » (Les études du CERI – n°110 – octobre 2004). [email protected]

IRMC de Tunis -

Katia Boissevain, docteur en anthropologie (Paris X – Nanterre), chercheur depuis

2003 à l’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, coordonne un programme de recherche sur le thème de « La mise en tourisme de la culture religieuse au Maghreb : approche anthropologique ». La thèse d’anthropologie de Katia Boissevain sur le culte contemporain d’une sainte musulmane du XIIIe siècle à Tunis, avait mis en évidence la position de passeuse de la sainte entre plusieurs pôles de religiosité. Katia Boissevain a choisi de poursuivre ses interrogations sur l’aspect de la patrimonialisation qui profite au culte de saints en Tunisie. C’est ainsi que l’étude des rituels religieux, hors du cadre religieux, notamment dans des lieux profanes tels que des salles de spectacle ou des hôtels, lui a semblé une piste fructueuse. Elle s’est alors orientée vers l’étude des troupes de « Stambeli » à Tunis, leur implication sur la scène touristique et musicale et le rapport avec les pratiques thérapeutiques. Elle mène actuellement avec une équipe composée d’anthropologues, de géographes et d’historiens, une recherche collective sur les points de rencontre entre les sphères touristique et religieuse. Si le culte des saints en Tunisie ne peut être réduit à un phénomène de patrimonialisation pour autant, certains éléments de la culture religieuse sont « patrimonialisés » (édifices religieux, rituels) précisément pour leur contenu religieux, à la fois porteurs de spiritualité et d’histoire, mais aussi d’une part d’exotisme exploitable économiquement pour les visiteurs étrangers et nationaux. Ce qui pose la question suivante : au Maghreb, quels sont les mécanismes de mise en tourisme de la culture religieuse, et quels en sont les modes de réception par les touristes ? Il ne s’agit donc pas de faire une anthropologie des touristes, mais d’appréhender le tourisme comme un fait culturel ayant un rôle conséquent dans les transformations sociales. IFRA de Nairobi – Hélène Charton-

Bigot, née en 1971, historienne, est ancienne élève de l’ENS Fontenay-Saint-Cloud et agrégée de l’Université. Elle a pu bénéficier,

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

en 1999 et 2001, d’une bourse de l’IFRA avant d’être titulaire d’une bourse Fulbright de la commission franco-américaine qui lui a permis de faire un séjour de recherche à l’université Columbia de New-York. Elle a soutenu, en 2002, une thèse de doctorat à Paris VII, sous la direction de Catherine Coquery-Vidrovitch, sur « la genèse ambiguë de l’élite kényane : origine, formation et intégration de 1945 à l’indépendance ». Hélène Charton est membre du laboratoire SEDET-Paris VII. Après avoir enseigné trois années dans le 2nd degré, elle a rejoint l’IFRA en 2003 comme pensionnaire scientifique sur la base d’un projet de recherche portant sur les dynamiques sociales et les enjeux politiques de l’éducation au Kenya depuis 1945. Publications récentes : « L’école primaire gratuite : chimère politique ou idéal social ? » in Maupeu-Medard-Charton (eds) in L’annuaire de l’Afrique de l’Est (2004 Paris L’harmattan )– « La débâcle éducative du Kenya, éléments d’analyse historique » in Cahiers d’études africaines (2003).

BREVES Brèves POUR MEMOIRE …

CEMCA Mexico – en juin, le centre français d’études mexicaines et centre-américaines a co-organisé avec l’équipe « Archéologie des Amériques » (CNRS/Université Paris-1) un séminaire international sur

« l’archéologie du stockage à l’époque préhispanique, du nord du Mexique aux hautes terres centrales », avec une vingtaine d’intervenants venus de France, des Etats-Unis et de diverses institutions mexicaines. L’identification des structures et des systèmes de stockage, en particulier alimentaire, pose un défi particulier à la recherche méso-américaniste ; le CEMCA contribue par ce séminaire à l’avancée de recherches pionnières dans le cadre de partenariats multilatéraux.

IFPO – Beyrouth - Archéologie –

L'IFPO de Beyrouth a organisé, les 3 et 4 septembre, le premier atelier sur la céramique antique du Liban qui a réuni la plupart des céramologues spécialistes des céramiques des périodes hellénistique et romaine travaillant dans ce pays. L’objectif de cette réunion était de permettre la rencontre des différents acteurs de ces recherches et de favoriser leurs échanges d’informations. La forme retenue de "l'atelier" a permis aux

intervenants d’illustrer leurs propos avec les échantillons de matériel céramique archéologique qu'ils avaient apportés, d’observer, de manipuler et d'analyser ce mobilier et ses caractéristiques. Il est prévu de publier les résultats de ces travaux, ce premier atelier ayant été consacré aux céramiques communes. Le cas des céramiques fines et des amphores sera abordé lors de futurs ateliers. Par ailleurs, plusieurs chercheurs de l'IFPO ont participé, à la demande des autorités et des divers partenaires syriens, au colloque international organisé à Alep les 12-14 septembre, par le Ministère de l'Enseignement supérieur et la Direction générale des Antiquités et Musées de Syrie, sur le thème, "L'archéologie en Syrie, réalités et perspectives".

CEFAS de Sanaa - Cette année, le séminaire sur les études arabes qui s’est tenu en juillet au British Museum à Londres a vu une participation massive de chercheurs du CEFAS ou de chercheurs associés ou hébergés par lui, parmi lesquels : Rémy Crassard, Lamya Khalidi (University of Cambridge et CEFAS), Mounir Arbach (CEFAS), Jérémie Schiettecatte (Université Paris 1 et CEFAS) ainsi que Christian Robin du Laboratoire des Études Sémitiques Anciennes (Paris). Par leurs contributions durant ce séminaire, ces chercheurs ont montré l’importance des recherches archéologiques et historiques françaises au Yémen et leur rayonnement bien au-delà des institutions hexagonales. Les résumés des communications sont disponibles sur www.arabianseminar.org.uk

IFPO – Le Département des Etudes contemporaines a participé, à Beyrouth, du 20 au 25 septembre, avec l’association UMAM, au colloque international « Violence civile et mémoires de guerre ». La projection de six films documentaires a été suivie de débats et de deux tables rondes dont l’une coordonnée par l’IFPO. Trois chercheurs français ont été invités : Stéphane Perdigon (Université de Baltimore), Abderrahmane Moussaoui (MMSH, Université de Provence) et Hamit Bozarslan (ISMM, EHESS).

IFEA d’Istanbul - L'IFEA a coorganisé avec l'Institut d'études de l'Islam et des Sociétés du Monde Musulman (IISMM-EHESS), du 25 septembre au 2 octobre 2005, une école doctorale sur le thème "Pouvoir central, pouvoirs locaux en Méditerranée (XVIIIème- XXème siècles)". Daniel Rivet (IISMM, Paris I), Hamit Bozarslan (IISMM-EHESS) et Gabriel Martinez-Gros (IISMM- Paris VIII) en étaient les organisateurs. Elise Massicard (CNRS- CERAPS Lille), Nadine Méouchy (Maison de l'Orient et de la Méditerranée) et Abderrahman El Mouhden

(Université de Rabat) complétaient l'encadrement. L'IFEA a permis la rencontre de cette équipe avec des universitaires et chercheurs spécialistes de l'Empire ottoman (Prof. Edhem Eldem - Université du Bosphore/Istanbul, Ahmet Kuyas - Université Galatasaray/Istanbul) et de la Turquie contemporaine (Yeseren Eliçin / Université Galatasaray et Hamdi Gargin (IFEA-OUI). L'école doctorale a fait dialoguer universitaires et étudiants travaillant sur le monde arabe et sur la Turquie, qui trop souvent s'ignorent.

IFEA de Lima - colloque « La

présence française au Pérou » - juillet 2005. Ce colloque se proposait d’analyser les origines, le développement et la résonance

actuelle de la présence française au Pérou. Lors de la première

session, ont été présentés : les traits généraux de l’immigration française au Pérou au XIXe siècle ; une analyse statistique et cartographique de la présence de la communauté française en 2004 ; l’exemple de deux familles implantées depuis deux siècles au Pérou. La deuxième journée a mis l’accent sur les diverses manifestations de l’influence française au Pérou durant les périodes coloniale puis républicaine (diffusion des idées politiques et philosophiques en premier lieu, mais aussi médecine, commerce, architecture, photographie…). La dernière journée a évalué de façon critique l’influence de la recherche française au Pérou depuis les années 1950 dans quelques disciplines des sciences humaines et sociales : sociologie, anthropologie, politique et économie.

IFEA de Lima - séminaire

international à la Paz, en mai 2005, sur le thème « Modernidad y Pensamiento descolonizador ». Ce séminaire a permis à

un groupe de chercheurs boliviens, péruviens, équatoriens, brésiliens et nord-américains de débattre de la possibilité de « décoloniser » la pensée latino-américaine, en particulier à partir d’un mouvement de

détachement du discours et de l’expérience de la modernité européenne hégémonique. Un public très nombreux a participé de façon intensive à un débat public, démontrant son actualité dans le contexte de la mobilisation sociale actuelle en Bolivie.

CEFC de Hong-Kong - Le Centre d’études français sur la Chine contemporaine en association avec la Chambre de Commerce et

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

d’Industrie de Hong Kong, a organisé un séminaire sur le thème du « Marché du travail urbain chinois » en septembre 2005 avec notamment la participation de deux économistes, Françoise Lemoine (CEPII, Paris), Martin Fournier (CEFC, Hong Kong) ainsi que Rauf Malik, directeur général du China Hotel à Canton (qui a reçu le prix du "Best Employer in China"). L’ambition du séminaire est de mettre en lumière les évolutions en cours, et notamment les phénomènes de segmentation, comme de fournir des outils en matière de gestion des ressources humaines aux entreprises qui opèrent en Chine. Dans le prolongement de cette manifestation, le CEFC a également organisé, en septembre, une session de la conférence préparée par le China Center for Economic Studies (CCES) et intitulée : « Transition and economic development : an international conference on the law, finance and economic development in China ». Françoise Lemoine (CEPII, Paris), Martin Fournier (CEFC, Hong Kong) et Samuel Guérineau (CERDI, Clermont-Ferrand) ont participé à cette session.

IFAS de Johannesburg - Cycle de

conférences-débats sur « Afriques et mondialisation » - En septembre 2005,

l’IFAS a organisé à l’université de Johannesburg, en présence de Barbara Cassin, directrice de recherche CNRS, une première conférence

intitulée : « Tirer le meilleur parti de la diversité linguistique : croiser les expériences françaises et sud-africaines de la traduction des intraduisibles en philosophie ». Une deuxième conférence publique autour des politiques du pardon et de la réconciliation, en Afrique et ailleurs, s’est tenue à Constitution Hill. Le Juge Albie Sachs de la Cour Constitutionnelle a présidé les débats, articulés autour des interventions du Professeur Salazar (Centre de Rhétorique de l’UCT) et de Barbara Cassin (Collège International de Philosophie). www.ifas.org.za Brèves À VENIR …

IFP Pondichéry - Congrès "Cultures

de la connaissance" présidé par Umberto Eco - L'IFP, l'Indian Institute of Technology (IIT) de Bombay et la Jawaharlal Nehru University (JNU) de Delhi, en partenariat avec l'Ambassade de France à Delhi et la Commission européenne, accueilleront, du 17

au 24 octobre 2005, le congrès "Cultures de la connaissance" organisé par l'association « Transcultura ». Cette association vise à doter l'Europe d'un instrument d'observation et de réflexion sur les grandes tendances manifestées dans le tissu des relations culturelles, scientifiques et économiques qu'elle entretient avec ses partenaires des autres aires culturelles. Sa démarche est soutenue par la Commission européenne. Le congrès qui réunira une quarantaine d' intervenants originaires des continents européens, asiatiques et africains et des représentants de la Commission Européenne a pour ultime objectif de créer en Inde un « Observatoire Transculturel » dédié à l'analyse de questions clés résultant de la rencontre et de la confrontation entre les cultures européennes et les cultures asiatiques. Pour en savoir plus : http://transcultura.jura.uni-sb.de/english/ et www.ifpindia.org/seminars.html

CJB de Rabat – Conférence, le 14

octobre 2005, de Jorge Santibanez, directeur du Collège de la

Frontera Norte sur le thème « Frontières à l’heure de la mondialisation ». La frontière entre le Mexique et les Etats-Unis est par excellence un de ces lieux qui concentre et exprime les enjeux très actuels de ce qu'il est convenu d'appeler la “mondialisation”. Là, vivent 13 millions de personnes, dans ce qui peut être perçu comme un exemple réussi d'intégration économique et sociale d'une société binationale. Pourtant cet espace frontalier voit aussi se déployer des instruments de contrôle rigoureux des flux migratoires. Cette politique sécuritaire a de nombreux effets pervers, tels que les risques, souvent mortels, qu'encourent désormais les candidats à la migration, et le renforcement des groupes criminels qui organisent le passage clandestin vers les USA. Enfin, cette région frontalière a vu dans les années 80 à 90 s'installer des industries à capitaux délocalisés (les fameuses “maquiladoras”) qui mobilisent une importante main d'oeuvre elle aussi immigrée, dont la présence pose de sérieux problèmes sociaux et de développement urbain. Cette zone peut être ainsi considérée comme un véritable laboratoire social et urbain de la mondialisation en acte.

CEFRES Prague - L’Ambassade de France en République tchèque, le CEFRES et l’Académie des sciences de la République

tchèque, à l’occasion du bicentenaire de la Bataille d’Austerlitz, organisent un colloque international du 27 au 29 novembre 2005

autour de la problématique de l’Europe au moment de la bataille d’Austerlitz. Dans une perspective interdisciplinaire, la réflexion portera sur le système interétatique, sur les idées et la circulation des modèles intellectuels, sur la démographie et les économies et enfin sur les savoirs et les innovations techniques en ce début de XIXème siècle. Le colloque fera appel à la participation des meilleurs universitaires originaires de République tchèque et de France, mais aussi d’autres pays européens, parmi lesquels l’Allemagne, la Pologne, la Russie et la Suisse. Parmi eux ; Jacques Revel, Miroslav Hroch, Zdenek Benes, et Thierry Lentz ont accepté d’y prendre part. Un ouvrage de référence en français et en tchèque fera suite à la tenue de la manifestation. www.cefres.cz CEFRES Prague – Conférence

« Raymond Aron, philosophe et sociologue de la liberté ». A l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Raymond Aron, le CEFRES organise le 26 octobre 2005 une conférence qui réunira des spécialistes français et tchèques . Pierre Hassner reprendra le thème sur « Aron et le totalitarisme », Bertrand Badie celui sur « Aron, penseur des relations internationales », Miroslav Petrusek parlera de la réception d’Aron dans la Tchécoslovaquie communiste et Jan Marsalek d’Aron, philosophe de l’action. www.cefres.cz IFEAC de Tachkent - Le 13 octobre

2005, l’IFEAC organise en liaison avec le Goethe-Institut, l’Université d’économie mondiale et de diplomatie de Tachkent ainsi que le service de coopération de l’ambassade, une conférence

intitulée : « Colonisation /décolonisation comparées et formation des jeunes nations : Algérie et Ouzbékistan ». La comparaison annoncée se développera sur trois plans : - historique - quels traits communs ou divergents peut-on déceler dans le passé de ces deux régions et dans l’évolution des populations locales ? – contemporain - comment deux impacts parallèles d’états et de populations extérieurs à la civilisation locale ont-ils modifié le cours de l’histoire autochtone, c’est-à-dire comment se manifeste la « colonisation » et quelles situations a-t-elle créées au moment des Indépendances ? – et prospectif - comment s’organise ici et là le processus de consolidation de ces vieilles communautés en jeunes nations dans le cadre des nouveaux Etats ? CRFJ de Jérusalem - Le centre

organise les 24 et 25 novembre 2005, en

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

coopération avec l’Université hébraïque de Jérusalem et l’Université de Poitiers, et avec le concours du service de coopération

et d’action culturelle de l’Ambassade de France en Israël, un atelier de recherche sur la « Géodynamique des migrations en Israël : vers une redéfinition des contours de la société israélienne ». Le responsable scientifique de cet atelier, auquel participeront une douzaine de chercheurs français et israéliens, est William Berthomière (ancien boursier Lavoisier au CRFJ en 2000), chargé de recherche au CNRS (UMR 6588), lauréat de la Médaille de bronze du CNRS pour 2004. Le Centre de recherche français de Jérusalem participera également au colloque international organisé les 17-18 novembre 2005 par l’Université hébraïque de Jérusalem en hommage à la grande figure du paléo-zoologue israélien Eytan Tchernov, récemment disparu. Le thème retenu pour ce colloque est “Environmental Change, Human Activity and Faunal Biodiversity in the Mediterranean Habitat — Linking the Past to the Future”. http://www.angelfire.com/journal2/crfj SFDAS de Khartoum - Un programme

de recherche engagé par Vincent Rondot (Université de Lille III), actuel directeur de la SFDAS, dans le cadre d’une collaboration avec

les Pr. Thomas Mathews (Institute of Fine Arts, New York University) et Norman Muller (Princeton University) a reçu un financement de la Fondation Paul J. Getty. Il s’agit d’étudier un ensemble d’environ soixante tableaux peints sur bois trouvés majoritairement dans le Fayoum (Égypte) et datables des 1er-2e siècles après J.-C. Ces tableaux représentant des divinités, égyptiennes ou étrangères ont fonctionné à la manière d’icônes pour servir de support au culte tant dans les temples que dans des chapelles privées. Le Fayoum plus que toute autre région d’Égypte, apparaît comme un véritable laboratoire pour l’étude des questions de mixité culturelle. Cela tient principalement à la très grande richesse des informations fournies par les papyrus mais aussi à des documents tels que ceux-ci. L’étude de ce corpus, jusqu’ici trop peu exploité, apportera des informations nouvelles sur les techniques picturales de l’antiquité, l’histoire de l’art, la religion de l’Égypte tardive, les questions de pénétration de l’hellénisme, de syncrétismes et d’acculturation.

CFRM de Moscou - Le Centre franco-russe en sciences sociales et humaines organise les 13-15 octobre une conférence internationale sur le thème « 1905, une révolution oubliée, sa portée, ses effets », avec la présence de chercheurs américains, allemands, anglais, suisses, français et russes et en partenariat avec le Centre d’études russe, caucasien et Europe centrale (CERCEC/EHESS), l’Institut européen de l’université de Genève et l’Institut d’histoire universelle de l’Académie des Sciences en Russie. L’ambition des organisateurs est de tenter de cerner la portée du bouleversement provoqué aussi bien à l’intérieur qu’à la « périphérie » et à l’extérieur de l’Empire russe. Les 24-26 octobre, le centre poursuit son cycle sur les nationalismes en Russie avec des colloques sur « Nationalisme dans les sciences humaines », « Nationalisme dans le discours officiel ». Enfin, les 27-28 octobre, le CFRM organise un colloque international « Pour le 100e anniversaire de la séparation de l’Eglise et de l’Etat : la laïcité aujourd’hui » avec des intervenants français, dont Jean Bauberot, israéliens, lettons, russes, anglais, américains. www.obsmoscou.net MFO Oxford - La Maison Française

d’Oxford organise plusieurs colloques durant l’automne

2005, dans le cadre de

ses programmes de recherche : histoire des sciences, nation et mondialisation, frontières des modernités. Ce colloque est organisé en collaboration avec la Collection Rothschild de Waddesdon Manor qui, parallèlement, publie le catalogue de la collection. Celui-ci comprend les principaux ornementistes du XVIIIe. En outre, une grande manifestation sur le dessin d’ornement français au XVIIIe siècle rassemblera tous les spécialistes du sujet en Europe. L’arrivée à la MFO de deux nouvelles chercheuses (Anne Simonin, historienne, et Marie-Claire Lavabre, politologue) renforcera la réflexion interdisciplinaire du laboratoire « Dynamique des modernités » et permettra la prise en charge du GDRE « Démocraties européennes ».

ALEPH Sélection de publications récentes des centres, publications de thèses et actualité des ressources en ligne.

PUBLICATIONS DES CENTRES

CFEE d’Addis –- « L’Ethiopie

contemporaine ». Paris - Gérard Prunier (sld) . Edt Karthala . 400 pages . Illustré . Sortie prévue fin novembre 2005 – Cet ouvrage a pour objectif d’offrir une vue cavalière de l’Ethiopie. Ce pays à la réputation quelque peu légendaire reste emprisonné dans une triple dimension mythique : Haile Selassie (et ses sectateurs Rasta) , le communisme sanglant du dictateur Menguistou Haile Mariam et les famines récurrentes . Ce livre parle aussi de beaucoup d’autres choses : l’art de l’Ethiopie , son écriture si particulière , l’histoire , la géographie , la politique , l’économie , la diversité ethnique , la cohabitation des grandes religions abrahamiques , les intellectuels , l’indépendance érythréenne , la musique populaire . Ecrit en français par une quinzaine d’auteurs sous la direction du directeur du CFEE d’Addis Abeba, Gérard Prunier, cet ouvrage, destiné à devenir un outil de référence, connaîtra une version anglaise en avril 2006 .

CEFRES de Prague – « La

représentation politique au Parlement européen » , sous la direction de Christian Lequesne et Lenka Rovna, Editions du CEFRES, 2005. Publication en langue tchèque d’un ouvrage sur les élections

européennes et le Parlement européen qui fait suite à un colloque co-organisé en avril 2004 à Prague par le CEFRES et le Département d’études ouest-européennes de l’université Charles, avec le soutien de la Fondation

Robert Schuman. Cet ouvrage réunit les contributions des meilleurs spécialistes tchèques, français et belges de la construction européenne.

IRASEC de Bangkok – « ACEH,

l’histoire inachevée » - Cet ouvrage de Jean-Claude Pomonti, ancien correspondant du Monde en Asie du Sud-

Est, et Voja Miladinovic, photographe de presse, publié par l’IRASEC de Bangkok,

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

est le premier livre en français sur la province d’Aceh en Indonésie. En s'appuyant sur des témoignages recueillis depuis une dizaine d'années, il retrace l'histoire de ce peuple

de musulmans pieux, fiers et ouverts, qui se battent pour préserver leur identité et trouver une place décente au sein de la République indonésienne. Une histoire inachevée...

IRASEC de Bangkok - « Muslims of

Thailand » est la version anglaise actualisée de l'ouvrage de Michel Gilquin paru en 2002 (l’Harmattan/IRASEC). L'image de la Thaïlande est étroitement associée à celle du bouddhisme. On sait moins que ce pays qui compte 8% de musulmans, fait partie des membres observateurs de l'Organisation de la Conférence Islamique et que figurent, au plus haut niveau de son appareil d'Etat, plusieurs personnalités musulmanes. Majoritaire dans certaines provinces du sud du pays, la communauté musulmane est également de plus en plus visible à Bangkok où son importance démographique ne cesse de croître. Quelles sont les origines de l'Islam dans le royaume ? Comment les musulmans se sont-ils intégrés à la nation thaïlandaise ? Quels sont les termes de la réaffirmation identitaire de cette minorité au sein d'un pays sensible aux effets de la globalisation ? Dans une Asie du Sud-Est où les peuples de tradition islamique pèsent d'un poids important, les musulmans de Thaïlande peuvent-ils jouer le rôle de trait d'union entre le Lotus et le Croissant ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions, particulièrement importantes à un moment où l'image des sociétés musulmanes est, en Thaïlande comme ailleurs, brouillée par l'essor d’une radicalisation des croyances.

IFRA de Nairobi - En partenariat avec « Transafrica Press », l’IFRA de Nairobi vient de lancer une collection d’ouvrages en

anglais (East African Monographs) principalement destinés au public d’Afrique de l’Est. Le premier volume de cette série vient de sortir « Wahome Mutahi’s world » - Hervé Maupeu et Patrick Mutahi, East African Monographs n°1, Transafrica Press / IFRA, 2005. Wahome Mutahi (1954-2003), chroniqueur légendaire de la “Seconde libération du Kenya”, victime de la torture sous la période dite Nyayo, nous dit comment gagner la guerre contre la répression politique, l’avidité et la corruption, avec comme armes irrésistibles l’humour et la satire. Pendant longtemps, chaque dimanche, de plus en plus de Kenyans ont pu partager ses

« chuchotements » (Whispers) à travers les aventures fantastiques d’une famille de fiction. Six auteurs analysent ici sa vie et son œuvre et la façon dont il a revitalisé à travers ses nouvelles et ses pièces de théâtre l’esprit de résistance à la tyrannie. Le second ouvrage de la série, actuellement sous presse, portera sur une analyse des élections de 2002 au Kenya.

IFP Pondichéry – « Le vieux

Pondichéry (1673-1824) revisité d’après les plans anciens ». Jean Deloche, Collection Indologie n° 99, IFP/EFEO, 2005. La découverte de nouveaux documents cartographiques concernant les origines du développement urbain et la structure sociale de Pondichéry à des moments cruciaux de son histoire modifie considérablement notre représentation de la ville. Rassemblant l’ensemble de la documentation, aujourd’hui disponible, l’auteur nous montre comment, à partir d’une simple agglomération d’artisans, cet établissement est devenu une métropole structurée selon un plan d’urbanisme rigoureux, comment, aussi, s’est développé le système défensif de la place jusqu’à la décrépitude de la fin du XVIIIe siècle.

IFP Pondichéry - « Traités, temples

et images du monde indien : études d’histoire et d’archéologie ». Bruno Dagens. Articles rassemblés par M.-L. Barazer-Billoret et V. Lefèvre, IFP/Presses Sorbonne Nouvelle, 2005. Cet ouvrage rassemble un certain nombre d’articles de Bruno Dagens qui, depuis la fin des années 50, a mené de l’Afghanistan au Cambodge en

passant par l’Inde des recherches sur l’architecture et l’iconographie des temples, recherches au fil desquelles il a abordé de multiples aspects de l’histoire du « Monde indien », de son art, de sa vie religieuse, de son idéologie… La

première partie présente deux synthèses qui portent l’une sur l’histoire de l’art indien et de sa diffusion et l’autre sur divers travaux mêlant l’expérience de terrain à l’étude de textes normatifs. La seconde regroupe différentes analyses de traités indiens. La troisième concerne divers sites et monuments d’Asie du Sud-Est.

IFRA d’Ibadan – « Entreprises

religieuses transnationales en Afrique de l’Ouest », sld de Laurent Fourchard, André Mary et René Otayek. IFRA-Karthala 2005. Cet ouvrage fait une analyse comparative

des réseaux transnationaux tissés par de nouveaux acteurs religieux (docteurs, prédicateurs et entrepreneurs) et signale la variété des formes que prennent les réseaux religieux (entreprises missionnaires supranationales, voire centralisées, associations nationales et réseaux transfrontaliers informels, ou encore diasporas religieuses, migrantes ou commerçantes). Dans tous ces cas de figure les conflits identitaires, culturels ou générationnels, que suscite la tension entre les ancrages locaux ou nationaux de ces traditions religieuses historiques et leurs prétentions transnationales, encouragent la promotion de jeunes lettrés, passeurs de frontières. Quel que soit le caractère polycentré de certains réseaux religieux contemporains, la singularité du Nigeria en tant que nation missionnaire en Afrique méritait d’être interrogée. La domination économique de ce pays sur les pays frontaliers, le dynamisme des réseaux migratoires nigérians et le rôle historique du Nigeria comme pôle de formation ecclésiale et universitaire en Afrique de l’Ouest ont favorisé la formation de véritables entreprises religieuses transnationales plus ou moins centralisées. Les entrepreneurs nigérians s’affirment volontiers comme une avant-garde missionnaire d’un nouvel ordre religieux mondial.

IFEA d’Istanbul - « La perception de

l'héritage ottoman dans les Balkans » sld de Sylvie Gangloff - Guerres civiles ou tensions interethniques, les relations entre chrétiens et musulmans dans les Balkans ont

généré, après 1992, de lourdes crispations. Legs de cinq siècles d'un passé ottoman bien souvent présenté comme un joug, la présence musulmane suscite toujours controverses et manipulations. Les auteurs se penchent sur la perception de ce passé aujourd'hui, mettant en évidence les stratégies des acteurs, politiques ou religieux, et les enjeux et motivations de ces reconstructions historiques. Les profils identitaires des uns et des autres, toujours revus et corrigés en

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

fonction d'impératifs politiques, varient considérablement ; les tragédies de ces dernières années l'ont amplement illustré. Les contributions rassemblées ici aident à déchiffrer cet héritage contesté, tout autant parmi les chrétiens que parmi les musulmans de la région. (contributions de Xavier Bougarel, CNRS - Nathalie Clayer, CNRS - Sylvie Gangloff, chercheur associé au CNRS - Emre Öktem, maître de conférences à l'université Galatasaray - Alexandre Popovic, directeur de recherche émérite au CNRS). IFEA-L'Harmattan, Paris 2005.

IFEA d’Istanbul - « L’autre Turquie.

Le mouvement aléviste et ses territoires » par Élise Massicard - « L’autre Turquie », c’est un groupe hétérodoxe qui, dans la Turquie d’aujourd’hui, rallierait entre 10 et 30 % de la population. Ce groupe, les alévis, issu du chiisme, se signale par des pratiques d'une hétérodoxie provocatrice. L’alévisme contemporain n’en a pas moins du mal à définir sa différence. Du mal aussi à la faire accepter de compatriotes massivement sunnites. De 1978 à 1995, des incidents d'une extrême violence montrent à quel point la question est douloureuse. Pourtant le loyalisme alévi à l’égard de la République reste intact, tenté ni par le PKK ni par le chiisme iranien. Élise Massicard montre comment les alévis cherchent à se situer sur trois plans, religieux, politique et culturel. À travers les alévis, c’est l’ensemble de la société turque qui est analysée ici, dans sa marche vers la modernité. PUF, Paris 2005.

IFAS – Johannesburg – « Les

Nouveaux Cahiers de l’IFAS » - No 6, Août 2005 - numéro spécial rassemblé et dirigé par Jean-Pierre RICHARD, Université Paris 7, en collaboration avec Denise GODWIN, rédactrice de l’AFSSA – « Translation-Transnation - 1994-2004 - Dix ans d’échanges littéraires entre l’Afrique du Sud et la France ». La traduction est-elle, comme l’affirme Umberto Eco, l’avenir d’une humanité post-Babel ? Quel est le bilan du multilinguisme dans le contexte historique post-apartheid ? Ce numéro spécial, exceptionnellement bilingue,

traite les questions de traduction littéraire entre l’Afrique du Sud et la France. A la lumière des réflexions menées lors du colloque de Johannesburg en mars 2004, traducteurs, auteurs, critiques et écrivains tels que Catherine Lauga du

Plessis, Alain Ricard, Donald Moerdijk ou Chenjerai Hove confrontent leurs expériences et s’interrogent sur les dimensions fusionnelles et créatives de l’écriture et de la traduction. www.ifas.org.za

CEDEJ du Caire – “Land, Ethnicity

and Political Legitimacy in Eastern Sudan” - Catherine Miller en collaboration

avec F. Ireton et I. Dalmau. - Ce livre constitue l’exposé final des résultats d’un projet de

recherche pluridisciplinaire en

coopération que le CEDEJ a mené de 1995 à 2000 avec des enseignants chercheurs et des étudiants avancés du DSRC (Development Studies and Research Center) de l’Université de Khartoum (Soudan). Ce projet a essentiellement porté sur les interactions et (re)constructions ethniques et « tribales » dans la grande région de Kassala, située à l’Est du Soudan. Les conflits ethnico-tribaux s’y sont exacerbés durant les années quatre-vingt-dix, en rapport direct avec une intensification de la concurrence pour l’accès aux ressources naturelles, économiques, administratives et politiques entre acteurs sociaux relevant de diverses appartenances et de différents modes de vie et de production : ruraux sédentaires, transhumants pastoraux, réfugiés Erythréens et Ethiopiens, urbains nouveaux ou anciens, arabophones maternels et non arabophones… Tout cela dans le contexte de l’arrivée au pouvoir et des tentatives hégémoniques d’un pouvoir politique central militaro-islamiste, avec lequel les élites politiques locales tentent diverses formes d’alliance ou de résistance. Catherine Miller, CR CNRS, à l’IREMAM a été de nombreuses années à Khartoum, affectée à l’antenne du CEDEJ . La table des matières et l’introduction de l’ouvrage sont disponibles sur le site web du CEDEJ : http://www.cedej.org.eg

CSH New-Delhi – « Contextualiser

le système de soins urbains : méthodologie pour développer un SIG sur le système de soins de Delhi. » (ouvrage en anglais) – CHAPELET Pierre, LEFEBVRE Bertrand - CSH New Delhi, 2005 + CDROM. Cette publication retrace l’expérience de développement d’un système d’information géographique à Delhi. En présentant les procédures méthodologiques employées et des applications thématiques autour du système de soins, les auteurs rappellent les difficultés inhérentes à la création de SIG dans un pays comme l’Inde. Malgré les obstacles, ce genre d’outil conserve toute sa pertinence. L’analyse exploratoire des données (AED) couplée au jeu des échelles permet de compenser les faiblesses des bases de données tout en offrant de puissants

leviers d’analyse des dynamiques sociospatiales à l’œuvre dans Delhi. Afin de mieux faire comprendre au public l’intérêt des SIG, un CDROM permet d’expérimenter certains traitements.

CSH New-Delhi - BARUA Alokesh (ed.) – “Perspective historique sur les problèmes de développement du Nord-Est de l’Inde” (ouvrage en anglais) - Manohar-CSH, New Delhi, 2005. Cet ouvrage collectif s’intéresse à l’histoire économique et politique du Nord Est de l’Inde. Son objectif essentiel est d’identifier les principales contraintes qui ont bridé le développement de cette région depuis plusieurs années, et d’offrir des pistes de réflexion pour en encourager la croissance. Si la région est marquée par une incroyable diversité culturelle, ethnique, géographique, historique et administrative, les problèmes de développement restent les mêmes quels que soient les Etats. Par une approche pluridisciplinaire, l’ouvrage cherche à mieux cerner les différentes facettes des problèmes de développement accumulés par la région. Tout en proposant des stratégies pour sortir de l’impasse actuelle, les auteurs rappellent que le cas du Nord Est de l’Inde ne peut se comprendre isolément du reste du pays. PUBLICATIONS DE THESE

Publication de la thèse de doctorat en anthropologie sociale de Vincent Battesti « Jardins au désert, Évolution des pratiques et savoirs oasiens. Jérid tunisien. » - Paris, IRD Éditions 2005. La présence d'oasis dans le Sahara peut sembler une aberration écologique. Les palmeraies et les jardins qu'elles abritent sont en fait le fruit d'une conquête millénaire qui se poursuit encore aujourd'hui. Ces paysages artificiels, terroirs soigneusement façonnés et entretenus, sont l'archétype des systèmes naturels anthropisés. Cet ouvrage a été réalisé à partir d'enquêtes de terrain menées dans le Jérid tunisien, mais aussi dans le Tassili n'Ajjer (Djanet, Algérie) et l'oued Draa (Zagora, Maroc). Si cette perspective comparative révèle la diversité des pratiques et savoirs oasiens et des relations à l'environnement, elle met aussi en valeur les dynamiques locales qui se déploient au-delà de l'habituel dualisme entre tradition et modernité. Le Sahara cultivé n'offre pas une mais des natures oasiennes en constante évolution, construites à partir de cette richesse anthropologique - Vincent Battesti est docteur en anthropologie sociale de l’Université Paris V/Sorbonne et chercheur associé au Muséum national d’Histoire naturelle. En poste au CEDEJ au Caire, ses études portent sur les questions de développement, en particulier les relations entre sociétés et environnement. Ses

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

recherches se situent principalement en Afrique du Nord et au Proche-Orient. RESSOURCES EN LIGNE & NTIC

SITE DU RESEAU ASIE - Créé en 2001, le « Réseau Asie » est un regroupement informel de chercheurs spécialisés, animé par J.F. Sabouret, directeur de recherche au CNRS. Il regroupe sur son site plus de 700 chercheurs et enseignants et entend valoriser le travail de la recherche française sur l’Asie. Son deuxième congrès s’est tenu du 28 au 30 septembre à Paris. Le site propose dans la rubrique – Revues - des ressources disponibles gratuitement, notamment la revue « Asie », la revue «Perspectives Chinoises » (CEFC), les « Nouvelles de Chine » (IFRI), etc. A voir également : la rubrique « liens », qui permettra d’enrichir vos signets en sites-ressources. Enfin, ce site propose un vivier d’experts, directement contactables par courriel. http://www.reseau-asie.com

MHFA de Göttingen - Plus de 1 500 : c’est le nombre de comptes rendus publiés dans le « Bulletin d’Information de la MHFA » depuis la naissance de ce périodique en 1980. Le rythme s’accélère et dépasse désormais cent recensions par an. Privilégiant les ouvrages de langue allemande qui relèvent de son domaine (l’histoire médiévale, moderne et contemporaine), la Mission a recours à des recenseurs extérieurs et surtout à ses propres chercheurs pour offrir des comptes rendus substantiels qui paraissent en général moins de deux ans après la sortie des ouvrages. La « Librairie allemande » du Bulletin incarne ainsi le rôle de passeur scientifique de la MHFA entre deux historiographies voisines, mais trop souvent indifférentes l’une à l’autre. Elle est, pour les bibliothèques françaises, un outil reconnu et suscite souvent des comptes rendus dans les revues historiques de l’hexagone. Mais elle est aussi appréciée en Allemagne pour l’originalité de son regard français. www.mhfa.mpg.de

HISTOIRE DE BIBLIOTHEQUE

IFP Pondichéry – UNESCO. Le

Directeur Général de l'UNESCO a donné une suite favorable à la recommandation du Comité consultatif international du programme "Mémoire du Monde" d'inscrire les collections de manuscrits, dont l'IFP et l'EFEO sont dépositaires à Pondichéry, sur le Registre de la

"Mémoire du Monde" de l'UNESCO.

Le projet, franco-indien, avait été soumis en juin 2003, conjointement par l'IFP, l'EFEO et la National Mission for Manuscripts, agence gouvernementale indienne. La majorité des manuscrits, sur feuilles de palmes, est conservée par l'IFP dans une pièce climatisée. Les textes, écrits pour la plupart en sanskrit et tamoul, concernent dans leur grande majorité la religion et le culte du dieu Shiva : l'IFP est ainsi détenteur de la plus grande collection au monde de manuscrits sur le Saiva Siddhanta, une tradition religieuse qui s’est répandue dans tout le sous-continent indien et vers l'Asie du Sud-Est. Un nouveau cahier des charges a été établi pour le catalogage et la digitalisation de ces manuscrits. Ce projet, porté par l'IFP et l'EFEO a pour ultime objectif de permettre un accès à ces manuscrits via internet. www.ifpindia.org VIGIE Lancement du programme transversal :

« Recompositions de l’Islam contemporain et dynamiques économiques en Asie du Caucase à la Chine ». L’objectif est de parvenir à une meilleure compréhension de l’évolution contemporaine de l’Islam dans les régions d’Asie centrale, du Sud et du Sud-Est jusqu’à la Chine. Deux directions de recherche complémentaires seront explorées : identification et analyse des courants religieux et des nouvelles pratiques pour replacer la diffusion de l’Islam radical dans ces sociétés ou communautés musulmanes / interrogation des interactions réciproques entre, d’une part, ces idéologies et pratiques religieuses et, de l’autre, le développement économique des pays concernés. Ce programme coordonné par le CSH (New Delhi), associera d’autres IFRE : l’IRASEC (Bangkok), le CEFC (Hong Kong), l’IFEAC (Tachkent), l’IFEAS (Istanbul), l’IFAS (Johannesburg), le Centre Franco-Russe en Sciences Sociales et Humaines (Moscou) ainsi que le CEIAS (EHESS-CNRS, Paris). Il se conclura par un colloque international. Contact : [email protected]

IFPO-Beyrouth – Création d’ un

Observatoire des médias de l’espace arabe. Le développement des NTIC a bouleversé la configuration du paysage médiatique dans le monde arabe. La télévision satellitaire et internet ont entraîné une recomposition des rapports de force régionaux en matière de production, d’émission ou de captage des flux médiatiques. Dans plusieurs pays arabes, de nouvelles réglementations pour contrôler l’ouverture de ces nouveaux espaces médiatiques sont apparues. La création de chaînes satellitaires comme « Al-Jazira » a de plus battu en brèche l’hégémonie occidentale en matière de diffusion des images et de l’information hors des chaînes hertziennes. Le développement d’internet dans le monde arabe a ouvert de nouveaux espaces d’expression et renforcé les liens avec les diasporas. Il a notamment contribué à façonner une « intelligentsia déterritorialisée » souvent d’inspiration néofondamentaliste. Si la presse, la radio ou l’édition ont pu subir de plein fouet la concurrence de ces nouveaux médias, leur statut est cependant loin d’être marginal si l’on en juge par l’efflorescence des journaux et revues dans certains pays arabes. Le développement récent de l’édition arabe hors des capitales du livre que sont Le Caire et Beyrouth est aussi un phénomène de première importance. Les recherches sur le phénomène des médias dans l’espace arabe se développent depuis peu mais restent encore dispersées et sans effet cumulatif en raison de la diversité des approches et des orientations méthodologiques. De fait, les conséquences à long terme de ces processus nécessitent d’être explorées de manière plus systématique. Le projet de création d’un observatoire des médias dans l’espace arabe vise à réaliser cet objectif. Sa localisation à Beyrouth au sein de l’Institut Français du Proche-Orient (IFPO) lui permettra de bénéficier des ressources scientifiques et logistiques d’un centre de recherche déployant ses activités sur plusieurs pays de la région (Liban, Syrie, Jordanie, Territoires palestiniens, Irak) et travaillant avec d’autres instituts de recherche français et étrangers spécialisés sur le monde arabe. Plusieurs missions sont imparties à cet observatoire : formation sur l’analyse des contenus et l’éthique des médias - recherches sur la presse spécialisée, le rôle des femmes dans les médias, la question des médias fondamentalistes, les radios, l’économie politique des médias… - l’organisation de séminaires et de conférences - création d’un centre de documentation - édition et diffusion (site Internet, bulletin de liaison, collection d’ouvrages, traduction…) - formation à la réalisation de documentaires. L’observatoire sera une des pierres angulaires d’un réseau reliant des universités, des ONG et des

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Crédits illustrations : se référer aux instituts de recherche ou aux chercheurs cités dans les notices.

centres de recherche installés dans le monde arabe et à l’étranger. Il sera conçu comme un espace d’échange et de débat entre scientifiques et professionnels afin de mieux cerner l’évolution des phénomènes médiatiques et de diffuser les résultats de la recherche. Les langues de travail de l’observatoire seront le français, l’anglais et l’arabe, un plurilinguisme qui s’attachera à ses différents produits de diffusion tels que son site internet et ses publications. http://www.ifporient.org

IFEAC de Tachkent – Appel à

contribution pour le prochain numéro des « Cahiers d’Asie centrale » - Depuis les indépendances, on assiste en Asie centrale à une recomposition de l’organisation socio-économique. Celle-ci engendre une transformation des formes de solidarité et des identités. Ainsi, une action du gouvernement ouzbek porte sur la réduction des dépenses festives de solidarité interindividuelle. Cette politique qui était défendue par les réformistes au début du XXe est, aujourd’hui, promue par les élites gouvernantes, lesquelles, néanmoins, continuent, parfois, à utiliser ces mêmes solidarités. Par ailleurs, les propositions d’action collective solidaire à caractère social et économique définissant usuellement un espace de société civile non politique entre individu et état rencontrent un succès certain. Cependant promues par des groupes d’opposition ou simplement concurrençant des positions monopolistiques ou d’autres formes d’action, elles sont vues par les élites comme une menace. Cette situation freine la réforme du système d’assurance sociale, de crédit et de change, laissant le champ libre, sur ces thèmes, à des oppositions parfois radicalisées. La publication d’un numéro des Cahiers d’Asie centrale sur ces dynamiques est prévue pour mars 2007. Un appel a contribution est lancé à cet effet. Contact : [email protected]

IFP Pondichéry - Le projet "Atlas

historique de l'Inde du Sud" a été officiellement lancé lors d'un séminaire qui s'est tenu à l'IFP du 8 au 10 août 2005. Plusieurs historiens indiens de réputation internationale figuraient parmi les 26 participants à ce séminaire. Quatre universités du Sud de l'Inde sont associées à l'IFP pour mener ce projet ambitieux dont l'objectif est de rendre disponible sur internet (et sur cédérom) un Atlas des configurations historiques du Sud de l'Inde (chronologie allant de la préhistoire au 17ème siècle). Ce projet, d’une durée de 3 ans, dont l'IFP assure le pilotage est intégralement financé par la Ford Foundation.

Dans le cadre du FSP mobilisateur

« Appui à la coopération pour la recherche

en sciences humaines et sociales entre le Maghreb et la France », le comité de suivi qui s’est réuni en juin 2005 a retenu neuf projets qui ont pu être lancés dès septembre. Les thématiques les plus représentées sont celles liées aux identités méditerranéennes (thème 1) et aux processus de territorialisation en Méditerranée (thème 5), alors que celles traitant des activités humaines et des ressources et durabilités économiques (thème 6) ou encore des contacts de langues en Méditerranée (thème 3) ont été plus faiblement abordées. Les premiers projets retenus n’ayant pas épuisé l’enveloppe réservée, le comité de suivi a décidé de lancer un nouvel appel à propositions. La saisie informatique des projets pourra se faire entre le 1er et le 29 octobre en ligne : http://www.fsp.maghreb-france.msh-paris.fr Le prochain comité de suivi se réunira le 12 décembre. IFP de Pondichéry – Environnement

& développement durable / 50 ans de recherches pour de nouveaux enjeux. Une des spécificités de l'IFP est la présence en son sein d'un département "d'écologie". Les travaux de cartographie de la végétation du territoire indien menés par l’IFP depuis 50 ans, ont assuré sa renommée et fondé un partenariat durable avec les institutions indiennes. Des collections uniques ont été ainsi constituées, dont un herbier de 24.000 échantillons et une photothèque qui font aujourd'hui de l'IFP un référent scientifique majeur pour l'étude et la gestion de la biodiversité en Asie du sud et du sud-est. Ces acquis du passé se mobilisent désormais vers des objectifs, conformes aux besoins de l'Inde du XXIème siècle et à la politique de recherche de la France et de l'Europe dans cette région du monde. Les enjeux ne se limitent plus à la seule collecte de l'information, mais appellent aussi son traitement et son interprétation au travers de techniques quantitatives innovantes. Si les attentes des partenaires indiens restent fortes dans les domaines de la conservation et de la gestion des ressources forestières (projets IFP / forêts de l’Etat du Kérala sur financement de la Banque Mondiale), d'autres thèmes concernant la valorisation et la gestion durable des produits de la biodiversité et, en particulier les plantes médicinales, sont en train de se consolider. Ces thèmes sont ou seront l'occasion de collaborations de plus en plus étroites entre l'IFP, les institutions universitaires indiennes et les organisations non-gouvernementales. Ces objectifs seront envisagés sur la base d'une plus grande ouverture vers les institutions de recherches françaises et européennes, seule garante de la pérennité des projets. Dans

le cadre de deux projets sur l’étude de la biodiversité menés dans plusieurs pays d'Asie du sud et du sud-est (Bangladesh, Inde, Laos, Pakistan, Sri Lanka), l'IFP a construit des partenariats avec l'UMR AMAP (botanique et bio-informatique de l'architecture des plantes) de Montpellier et les universités de Bruxelles, de Leiden et d’Utrecht. Ces projets, financés par l'Union européenne, sont une première illustration du rôle de "base avancée" de la recherche européenne que l'IFP a vocation d'assumer dans la sous-région. [email protected] ENTRE-LIENS Ils sont passés par les centres de recherche … Un bref entretien avec Jean-François SABOURET, directeur de recherche au CNRS et directeur du « Réseau Asie ».

(crédit photo : Réseau Asie)

- Quel a été l'apport dans votre carrière de vos séjours dans des instituts français de recherche à l'étranger ? - JFS : J’ai été pensionnaire à la Maison Franco-Japonaise de 1983 à 1986. En ce temps, la règle « non écrite » était la suivante : avoir soutenu son doctorat dans de bonnes conditions pour pouvoir postuler à la MFJ. Pour un jeune docteur, le passage au statut de pensionnaire n’équivalait pas à un recrutement ferme mais il jouait un rôle positif dans la carrière à venir quand on souhaitait s’orienter vers la recherche ou l’enseignement supérieur. C’était donc une vraie promesse de bonheur, une pièce importante du puzzle professionnel à réaliser. La MFJ comptait à l’époque 5 pensionnaires et un directeur qui animait ce groupe. Nous avons formé avec Jean-Pierre Berthon, Guy Faure et Pierre Souyri entre autres une bonne équipe soudée dont les liens ne se sont pas distendus avec le temps. Autour des discussions, des exposés mais aussi de la convivialité d’un repas, nous imaginions le travail que nous voulions faire, le champ universitaire dans lequel nous voulions nous investir. Nous rêvions à haute voix entre amis qui sont par la suite devenus aussi des collègues. Ce moment a été déterminant pour nous tous, pour créer des

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réseaux de solidarité sans lesquels les initiatives risquent de se déliter rapidement .

“ Pour un jeune docteur, le passage au statut de pensionnaire (…) était une vraie promesse de bonheur, une pièce importante du puzzle professionnel à réaliser.”

- Quel regard portez-vous sur le réseau que constitue les 27 instituts français à l'étranger ; sur ses missions actuelles ; sur la perception des partenaires locaux ? - JFS : Les instituts constituent un cadre permettant aux chercheurs de travailler dans les meilleures conditions possibles et l’Etat fait un réel effort pour maintenir, développer même, ces lieux d’études, de savoir et de rencontre. Le MAE a créé, il y a peu, l’IRASEC à Bangkok qui, en offrant la possibilité aux chercheurs sur l’Asie du Sud-Est de publier plus facilement, devient un rouage central du métier de chercheur. Une initiative récente à Pékin, orchestrée par Jean-Luc Domenach, avec l’appui des affaires étrangères, va au cœur du problème qui est celui des relations avec les chercheurs du pays d’accueil, en s’installant dans les universités mêmes. Il semble que ce soit une bonne démarche. Mais l’institution que je connais sans doute le mieux est celle de la Maison Franco-Japonaise. Force est de reconnaître que sa situation a changé au fil des ans et par là même le regard que l’on porte sur elle. A l’origine elle a joué le rôle de service de coopération scientifique et culturelle pour devenir un centre de recherche dont la vocation aujourd’hui est d’être un observatoire sur l’évolution de la société contemporaine japonaise. Cette évolution nécessite plus de marge de manœuvre en ce qui concerne sa direction, un renforcement de son budget et la création de nouveaux postes de pensionnaires ainsi qu’un partenariat plus étroit avec nos hôtes japonais… Afin de rentrer pleinement dans le XXI ème siècle, la Maison Franco-Japonaise, fondée par deux hommes illustres, le baron Shibusawa et le diplomate-écrivain Paul Claudel, se doit d’affirmer sa dimension européenne, de renforcer son rayonnement scientifique en intéressant davantage le secteur privé et d’engager de nouveaux partenariats avec l’université et les grandes institutions de la recherche française (CNRS, EHESS…).

SYNERGIES Le 14 novembre 2005, à Berlin, le

Centre Marc Bloch et la Mission Historique Française en Allemagne à Göttingen organiseront en coopération avec le « Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung » un colloque sur le thème « Faits religieux et enseignements en Europe. Citoyens et citoyennes à l'école publique : que faire du religieux ? ». Cette journée interdisciplinaire explorera les dimensions historiques, juridiques et politiques d’un thème très actuel afin de mieux comprendre les divergences ou les interrogations communes, en France et en Allemagne, sur le statut accordé au religieux dans l’enseignement.

CSH de New-Delhi / CEFC de

Hong-Kong - Une conférence internationale sur les « Expériences de libéralisation en Asie : une évaluation normative », organisée par le CSH en collaboration avec l’Indian Statistical Institute, l’Indian Council for Social Science Research et le CEFC de Hong Kong, se tiendra à Delhi les 12 et 13 janvier 2006. Cette conférence vise à fournir des évaluations normatives des réformes de libéralisation et d’ouverture de certains pays asiatiques (Inde et Chine en particulier) qui soient les plus précises possibles compte tenu des thèmes, méthodologies et données statistiques disponibles. La conférence s’organisera autour des axes suivants : théorie de la justice ; mesure des inégalités et de la richesse ; relation entre croissance et inégalité ; développement de nouveaux indicateurs de bien-être ; impact environnemental de la croissance ; impact de la déréglementation et de la privatisation sur la croissance et sa répartition ; aspects institutionnels de l’expérience de la libéralisation. www.csh-delhi.com

CSH de New-Delhi / IRD - Marie-Hèlene Zérah, urbaniste à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), dans l’Unité de Recherche « Développement localisé urbain. Dynamiques et régulations » vient d’être affectée au CSH pour conduire un programme en collaboration avec l’Indira Gandhi Institute of Development Research (IGIDR, Mumbai) sur le thème : « Infrastructures urbaines et

développement local à Mumbai (Inde) : réseaux, gouvernance territoriale et mécanismes de régulation ». Les centres urbains, moteurs de la croissance économique et laboratoires de transformations sociales, deviennent un enjeu croissant dans les politiques de développement économique. Il s’agit d’analyser, à l’échelle locale, la diversité des réformes envisagées à travers la compréhension des paradigmes fondateurs (transformation et désintégration des monopoles publics, introduction du secteur privé, participation accrue des acteurs de la société civile), la mise en œuvre des nouveaux modes de desserte (mécanismes de coordination entre acteurs, modes de financement, territorialisation via des politiques différenciées selon les types de quartiers) et leur impact sur l’accessibilité aux services. Le programme cherchera à montrer comment ces nouveaux modes de gouvernance, en contribuant à l’émergence d’un modèle hybride de fourniture des services urbains, dans lequel le secteur public reste un acteur central, remodèlent les relations entre les Etats et les collectivités locales. www.csh-delhi.com CEFAS de Sanaa / Deutsches

Archelögisches Institut – Le patrimoine des manuscrits islamiques du Yémen est particulièrement abondant et riche en informations sur l’histoire du monde arabe, mais aussi menacé de destruction et de dispersion. Un projet franco-allemand de préservation de ces manuscrits vient de voir le jour en coopération entre le Centre Français d’Archéologie et de Sciences sociales de Sanaa (CEFAS) et le Deutsches Archelögisches Institut de Sanaa. Une équipe de jeunes chercheurs et de techniciens du manuscrit, coordonnée par Eric Vallet (Sorbonne-Paris I) et Tomislav Klaric (Université de Göttingen), va entreprendre la numérisation, l’étude et l’édition de manuscrits de la Maison des Manuscrits du Yémen, principale institution yéménite spécialisée et principal partenaire du projet. Ce dernier comprendra également les opérations de préservation des manuscrits des bibliothèques privées de Zabid, déjà entreprises par le CEFAS depuis plusieurs années sous la direction d’Anne Regourd. IFP Pondichéry – Organisation

Internationale du Travail – IRD - CIRAD. Considérant les résultats très positifs d’une première collaboration de deux ans, et notamment l’utilisation directe des résultats des recherches menées par l'IFP et ses partenaires (dont l'IRD et le CIRAD) sur le thème de la servitude, l'OIT vient d'accorder un financement complémentaire de 30000 dollars au projet "Microfinance et

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développement durable" de l'Institut. Ce partenariat témoigne de l'intérêt porté par la communauté internationale aux travaux d'Isabelle Guerin (chef de projet) et son équipe et démontre que la recherche peut respecter les exigences de la rigueur académique (la première étape de la recherche a déjà donné lieu à publications, en particulier un article à paraître dans le Indian Journal of Labour Economics) tout en étant directement opérationnelle. Dans le cadre du projet « Microfinance et développement durable », le Directeur général de l’IRD a décidé d’affecter à l’IFP sur un poste d’accueil M. Marc Roesch (chercheur CIRAD). www.ifpindia.org ANGLES DE VUE Un chercheur, français ou étranger, fait connaître son point de vue sur le réseau des centres…

Un regard japonais sur la M.F.J de Tokyo . Le Japon et la France sont des

pays où l'on aime que les commémorations d'événements importants ou de grands hommes soient aussi l'occasion d'un enrichissement intellectuel et d'une ouverture sur l'avenir. Comme le dit M. MIURA Nobutaka, professeur à l'Université Chûô :

(crédit photo :MFJ-Profrs MIURA, HIGUCHI, ZUNZ) « Cette année 2005, particulièrement féconde, a permis à la Maison franco-japonaise de jouer son rôle de haut lieu des échanges scientifiques entre la France et le Japon. A travers la journée de réflexion du 31 janvier, consacrée à la Modernité du droit français dans l'entreprise, une révérence fut ainsi faite à la mémoire de Gustave Emile Boissonade (1825-1910) qui, au début de Meiji (1868), a créé la tradition juridique de l'école française dans le pays du soleil levant. De même la table ronde du 18 mai, qui permit de faire dialoguer

des spécialistes japonais avec Jean BAUBEROT, directeur d'études à l'EPHE sur la laïcité, en écho au centenaire de la Loi de séparation des Eglises et de l'Etat, ne manquait pas d'à propos ; puisque l'emprise du religieux sur la société française, et sa séparation du politique au Japon, sont aujourd'hui au centre des débats. En témoigne la polémique persistante autour des visites contestées du Premier Ministre

japonais au sanctuaire shinto de Yasukuni, où reposent les Japonais morts pour la patrie, mais aussi des criminels de guerre. Cette année 2005

marque également le cinquantième anniversaire de la mort de Paul Claudel, l'un des fondateurs de la MFJ avec le Baron Shibusawa Eiichi. L'ambassadeur-poète avait, dans une vision prémonitoire, assigné ses missions à la MFJ, qu'elle remplit aujourd'hui selon ses desseins, mais en les ayant modernisées. Mais c'est pour moi le succès du Colloque Tocqueville organisé par la MFJ du 10 au 12 juin, avec la collaboration de l'Université de Tokyo, pour célébrer le bicentenaire de la naissance du grand penseur français du XIXe siècle, qui a véritablement marqué l'année de la Maison franco-japonaise. En faisant dialoguer les universitaires japonais avec une dizaine de spécialistes venus des deux rives de l'Atlantique pour confronter leur lecture des oeuvres de Tocqueville, et ceci en trois langues - français, anglais, et japonais - la MFJ a su rallier pendant un beau week-end d'été un public très nombreux et passionné. Telle est pour moi la vocation de la Maison franco-japonaise, à la fois centre de recherches et indispensable outil à Tokyo du dialogue entre les spécialistes du monde entier ».

INFOS PRATIQUES L’IFPO-Damas organise deux stages

de perfectionnement en langue arabe : le stage intensif d'été et le stage annuel d'arabe en vue de la recherche, qui ont pour objet de

donner aux stagiaires les moyens linguistiques de leur recherche ou, de façon générale, de perfectionner leur niveau. Le stage intensif d'été se déroule en juillet et propose aux étudiants 100 heures de cours d'arabe à raison de 25 heures par semaine. La quarantaine d’étudiants inscrits sont répartis en trois groupes de niveau. Le stage de juillet ne forme

pas les étudiants ayant moins d'une année d'étude de l'arabe. Le stage annuel d'arabe en vue de la recherche dure neuf mois, de mi-octobre à mi-juin, à raison de 15 heures de cours hebdomadaires auxquelles s'ajoutent différents cours et activités obligatoires et facultatives. Tous les cours se déroulent dans les locaux de l'Institut à Damas et sont organisés par groupes de niveau en cours collectifs et cours individuels. Chaque année, le stage d'arabe en vue de la recherche accueille huit boursiers du ministère de l'Education Nationale. Ils sont souvent issus des universités de Provence, de Lyon, de Paris IV, de Paris III ou de l'INALCO. Le stage annuel d'arabe en vue de la recherche jouit d'une réputation d'excellence : 10 nationalités ont été représentées cette année et des universités prestigieuses (Oxford, Exeter, Berlin, Naples, New-York, Yale, Santa Barbara, Dublin, Georgetown, Columbia, etc.) nous ont confié leurs étudiants. L'équipe pédagogique est composée de 13 professeurs. Contacts : [email protected] ou [email protected]

LLAA LLEETTTTRREE HHEERRMMEESS,

Lettre électronique trimestrielle des instituts français de recherche à l’étranger.

Directeur de la publication :

Michel PIERRE

DGCID-SU-A

Réalisation de la lettre et inscription sur la liste des abonnés :

[email protected]

- plus de 1610 abonnés directs au 01/10/05 -

Cette lettre est téléchargeable à cette adresse :

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/thematiques_830/recherche_sciences_1029/index.html