La Minute d'Ethique de Michel BOMONT - lions-clubs … · La tolérance a des limites, c’est peut-être là, la raison pour laquelle notre gouverneur a remplacé le "T" traditionnel

! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!La Minute d'Ethique de Michel BOMONT

D.D.C.N. Ethique District 103 Est !

Juin 2009

Michel propose de consacrer la minute d’éthique au thème de l’amitié qui, selon Melvin JONES, est une fin et non un moyen.

L’amitié, condition fondamentale de l’éthique Lions, ce n’est pas l’amitié au sens intime du terme où l’on ouvre son âme sans tenir compte des exigences sociales, mais l’amitié entre citoyens qui repose sur le dialogue, la connaissance de l’autre et l’aide que l’on peut lui apporter.

C’est la Phileas des Grecs, le "Parler ensemble", qui en constitue l’essence. L’ultime fondement de cette amitié n’attend rien d’autre qu’elle-même. Elle se fortifie de sa

propre existence et donne du bonheur par le seul fait de se perpétuer dans les activités communes que nous choisissons de faire ensemble dans nos clubs. Elle constitue le ciment du groupe et reflète l’adhésion à un projet commun.

Aussi, Michel nous invite à bannir de notre vocabulaire les mots "recruter" et "recrutement" qui ont pour synonymes "enrôler" et "racolage" et de leur préférer "adhérer" et "adhésion" qui sous-tendent une acceptation réfléchie de l’amitié.

Nous devons apprendre à nous connaître, à nous comprendre, à nous apprécier, à accepter nos différences car chacun doit rester lui-même, sa personnalité étant une richesse pour tous. C’est là, la plus parfaite amitié, celle où l’on veut pour l’autre, celle que l’on espère pour soi.

L’amitié qui doit nous animer et dont parlait Melvin Jones est exigeante parce que faite de partage, de discussion et de pensée autour des exigences du monde.



Octobre 2009

Lors du premier cabinet, j’ai consacré la minute d’éthique au "Devoir d’amitié", raison d’être des clubs et condition vitale de leur pérennité. J’évoquerai aujourd’hui le "Devoir de formation", objectif complémentaire du précédent.

Pour susciter l’engagement des nouveaux Lions, il faut être engagé soi-même et je ne doute pas que vous le soyez. Engagement qui se manifeste par l’exemple au sein du club : ne pas craindre de proposer, de réveiller les endormis, de secouer les habitudes, d’être une courroie de transmission, une cheville ouvrière. Et surtout laisser transpirer les valeurs du Lionisme ; encore faut-il les bien connaître et les pratiquer car pour faire croire quelque chose aux autres, il faut croire soi-même.

On ne le dira jamais assez, être Lions ce n’est pas seulement adhérer à un club international prestigieux et dorer sa boutonnière d’un insigne fût-il illuminé d’un diamant, c’est connaître aussi parfaitement que possible le fonctionnement de notre institution, avoir toujours présent à l’esprit l’humanisme et l’éthique qui sont nos raisons d’être et, avoir une bonne perception des objectifs du Lionisme.

On ne transmet bien que ce que l’on connaît bien et ce à quoi l’on croit.

Pour transmettre la foi aux autres, il faut l’avoir soi-même. C’est là une nécessité car nous ne pouvons avoir des Lions fidèles et éclairés que si nous leur montrons que nous sommes de fervents croyants en notre mission de service et unis pour une même cause.

S’engager, Savoir, Croire, passe par une formation continue. Un "Devoir de formation" pas nécessairement en suivant étroitement les règles conventionnelles avec froideur et prétention mais en cultivant notre curiosité, en échangeant nos impressions, en réfléchissant sur notre devenir car "La communauté qui n’a pas de vision est une communauté qui meurt".

Je sais qu’ici personne ne veut mourir, alors nourrissons le Lionisme de la culture de notre esprit.



Janvier 2010

Comme il n’y a pas d’hiver sans neige, de printemps sans soleil, il ne saurait y avoir de Lionisme sans joie partagée. Aussi comme il y a une éthique de l’action, il doit y avoir une éthique de la parole et une éthique de la joie.

Pour être prophète dans nos clubs, soyons joyeux ! La philosophie a pour habitude d’envisager l’éthique du seul point de vue de l’action en

évaluant la conduite humaine à l’aune de l’agir. Que fait-on pour les autres ? Quels sont nos engagements, nos sacrifices, nos actes de solidarité ?

Bien faire les choses ne saurait suffire, nous devons communiquer comme nous y invite notre président international dans la dernière revue The Lions. Aussi ne sommes-nous pas seulement des Lions agissants : nous sommes également des lions parlants, pour preuve nos réunions dans lesquelles nous échangeons. Nous sommes des êtres de langage affirme le philosophe Michel Lacroix. Le monde humain est tissé de nos mots autant que par nos actions.

Notre éthique concerne donc ce que nous faisons les uns et les autres, ce que nous disons dans nos clubs, ce que nous communiquons à l’extérieur, mais doit être aussi ce que nous reflétons, l’image que nous donnons et la perception qu’en ont les autres. C’est ce qui se nomme le rayonnement.

Pour révéler aux autres les valeurs humaines et humanistes qui nous inspirent, nous devons témoigner de notre bien-être dans le Lionisme, par la joie, cette agréable émotion de l’âme, seule vraie victoire sur le monde et sensation heureuse et pure dans son essence.

Mettre en joie celles et ceux que nous côtoyons au travail, entre amis voire dans toutes les occasions que nous offre le quotidien, doit être une règle. Nous devons saisir toutes les occasions pour exprimer notre joie d’être Lions et la fierté d’appartenir à une grande famille engagée dans l’action au service des autres, mais aussi à un cercle où la solidarité est pratiquée avec bonheur dans l’amitié et la bonne humeur.

Mettre en joie l’entourage, se réjouir d’être constamment en mouvement pour faire le bien en cultivant les merveilleux pouvoirs de l’amitié, être rayonnants, radieux doit nous permettre d’être suivis naturellement par ceux que l’on rencontre. Voilà un vent particulièrement favorable pour faire avancer notre barque qui semble peiner à trouver un nouveau souffle.

Si les grands bonheurs viennent du ciel, les joies viennent des hommes et doivent être partagées. Alors, mes chers compagnons :

Pour faire avancer le Lionisme, soyons heureux !



Avril 2010

Lors d’une récente réunion dans notre district, je me suis surpris à tirer l’irritabilité de son fourreau et à montrer une certaine exaspération en haussant le ton. Rien de méchant, certes, mais tout de même ! Alors je me suis souvenu qu’il fallait user des réactions spontanées et des mots comme de l’argent, avec mesure et réflexion. Il est vrai qu’un coup porté par une réaction mal maîtrisée peut paraître léger pour celui qui le jette mais peut être lourd pour celui qui le reçoit, voire frapper plus fort que le coup porté par une épée. Rassurez-vous cela n’a pas été le cas !

Un sourire vaut toujours mieux qu’une indignation et, supporter avec patience ce qu’on trouve désagréable est la base de la tolérance. La musique de la minute d’éthique, étant une occasion de lisser les passions, c’est à dessein que j’ai fait le choix, après vous avoir convié à l’amitié puis à la joie partagée, de vous inviter à réfléchir à l’indulgence et à la tolérance. Ce sont là deux vertus considérées comme des valeurs fondamentales de l’éthique Lions.

La tolérance ! Chacun l’interprète à sa manière. C’est certainement la raison pour laquelle Edouard DIND se plaisait à dire avec humour : la

béquille du gouverneur, c’est le fanion… Après avoir encouragé le club qu’il visite, il y va de son discours standard : " … et maintenant, permettez-moi de vous présenter mon fanion ". Il le tient de la main gauche sur sa poitrine afin que tout le monde puisse bien voir et, de la main droite, en penchant légèrement la tête, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, il désigne les armoiries de la ville qui l’a vu naître, et puis de l’arbre sous lequel il a rencontré son conjoint, et puis les 3 tours de la cité où il a fait ses études, et puis les chevrons de sa première 2 CV, et puis, et puis…, pour terminer :… et là, vous reconnaîtrez le "T" de tolérance.

Le mot contient des notions fondamentalement différentes et la tolérance LIONS n’est de toute évidence pas celle que Marcel Pagnol mettait dans la bouche de César, ou celle de Paul Claudel qui aimait à rappeler qu’il y avait des maisons pour celle-ci.

Il ne saurait y avoir de tolérance que face à ce qui nous dérange. C’est en effet, une liberté qui consiste à admettre chez l’autre une manière de penser et d’agir différente de celle qu’on adopte soi -même, mais aussi à admettre ce qu’on ne peut plus interdire sauf à mener un combat perdu d’avance. Ce qui nous amène tout naturellement à réfléchir au sens qu’il convient de donner au mot "tolérance" au sein de notre association. Ce ne saurait être un mot intellectuellement correct pour traduire l’indifférence que l’on porte à autrui, l’acceptation de choses que l’on ne peut plus contrôler, que l’on ne peut plus changer. Cette forme de tolérance subie, découlant d’un combat perdu ou que l’on ne veut pas mener, n’exclut pas le mépris ou même la haine et ce n’est donc pas cette forme de tolérance qui est un de nos fondamentaux.

La tolérance écrite en lettres majuscules dans le Lionisme est davantage synonyme de respect, de respect de l’autre, d’indulgence pour les erreurs qu’il peut faire. Cela suppose qu’on le comprenne dans sa différence et sa liberté dès lors qu’elles sont humainement acceptables, qu’elles ne transgressent pas nos valeurs humanistes. ?

La tolérance a des limites, c’est peut-être là, la raison pour laquelle notre gouverneur a remplacé le "T" traditionnel de son fanion par "Respect, Sagesse et Passion pour un Lionisme de cœur".

Cultivons la patience, l’indulgence et le respect

et n’admettons l’intolérance que pour l’intolérance



Juin 2010

Lorsque Frédérique m’a proposé la fonction de délégué à l’éthique, je me suis rappelé la mission que confiait à Paul Préboist son évêque, laquelle consistait à partir évangéliser les nudistes. Après une année de recul, je mesure l’introspection que j’ai dû faire pour percevoir les fondements de mon engagement dans le Lionisme et trouver les mots pour en parler. Je dois dire que cette démarche m’a beaucoup apporté et j’ai même plaisir à évoquer l’éthique.

Notre vie de Lions est jalonnée de temps forts comme celui qui nous réunit aujourd’hui. Les hommes se transmettent la vie comme les gouverneurs se passent le flambeau. Chacun avec le sentiment qu’il vient à peine de naître ou d’être élu à la fonction. L’existence comme la gouvernance ne sont qu’un souffle, leurs jours sont comme des ombres qui passent. La gouvernance comme la vie est un court voyage au cours duquel ce qui importe le plus n’est pas la longueur mais la valeur. C’est pourquoi l’une comme l’autre doivent être nourries de manière à donner un sens à ce qu’il convient de considérer comme un temps de service.

Les gouverneurs se suivent : lorsque l’un met de l’anti-mite dans les poches de son smoking, l’autre achète la lessive qui fait la veste "plus blanc que blanc" mais les valeurs intangibles du lionisme perdurent et avec elles l’éthique qui est le pilier de notre association et dont on ne dira jamais assez l’importance.

Nous n’appartenons pas à l’amicale des pêcheurs de baleine de la Haute Moselle ou des joyeux pétanqueurs de Turckheim. Nous appartenons à une communauté humaniste ouverte à l’universel. Nous vivons dans une société de consommation dans laquelle la plupart des hommes finissent par oublier trop souvent Pascal pour qui l’Homme est un roseau pensant.

Nous ne prenons plus le temps de penser, de réfléchir au sens de l’existence, à la beauté du monde et à la mission qui peut-être la nôtre.

Un être pensant a un rôle particulier à jouer : il doit participer à la construction de cet édifice qu’est la vie collective. C’est ce que font les Lions, ils servent la collectivité, laquelle leur rend amplifié ce qu’ils lui donnent, pas sous forme d’argent mais de satisfaction.

Dans notre monde difficile de plus en plus agressif et inhumain où nombre de valeurs se perdent, un monde qui manque de spiritualité où le nouveau Dieu est l’argent et où l’homme est au service de l’argent, le Lionisme apparaît comme un phare de l’humanisme qui brille de tous ses feux, une lumière qui rayonne sur un monde trop égoïste.

Le rayonnement c’est vous, c’est nous, c'est-à-dire l’exemplarité des Lions. L’exemplarité passive, c’est bien le moins qu’on puisse nous demander lorsqu’on emprunte l’escalier tapissé de pourpre et que l’on arbore l’épinglette d’or, mais surtout l’exemplarité active, celle qui coûte, qui est contagieuse et qui invite les autres à nous imiter.

Pour ce faire, nous ne pouvons pas restés campés à la périphérie d’un monde dont nous nous employons à panser les plaies. Nous ne devons pas laisser les événements obéir à l’improvisation. Viscéralement, nous devons contribuer à la construction d’un monde de paix, celle qui assure la justice et la liberté à tous les peuples de toutes les nations,

comme l’affirmait Melvin Jones.

Il ne saurait y avoir pour nous de compromis lorsqu’il s’agit de valeurs humaines ou de droits de l’homme et nous ne devons pas nous dérober face aux grandes questions qui inquiètent et qui déstabilisent. Aussi avons-nous l’obligation d’écouter, de comprendre et de parler.

Les Lions d’hier qui sont sagesse et exemple, ceux d’aujourd’hui qui sont action et ambition, et ceux de demain sur lesquels repose l’espoir ont un même devoir de témoignage. Acclamons ou dénonçons. Soyons conquis ou indignés, mais jamais neutres, indifférents, passifs ou résignés. Faisons quelque chose de notre vie.

Ayons un œil qui voit, sans nous lasser de regarder. Ayons une oreille qui entend, sans nous lasser d’écouter, un cœur qui bat, sans oublier de l’ouvrir et une main qui se tend, sans oublier d’étreindre. Nous ne verrons pas l’issue de notre combat car lutter pour la paix, l’humanisme, la sauvegarde des nations est une mission sans fin : qu’importe ! L’important est plus ce que l’on sème que ce que l’on récolte.

En cette belle journée de passation de flambeau entre Frédérique et Gérard, je vous invite à être des frères dans le bonheur, des hommes dans l’épreuve, à regarder toujours plus haut et plus loin tout en gardant les pieds sur terre. L’histoire des Lions et de la communauté des hommes est une belle histoire : une histoire où confiance et convivialité, compréhension et tolérance, solidarité et générosité, engagement et dévouement, humilité et affirmation sont un mode de vie. Rien n’est meilleur que de fixer l’étoile de notre histoire, une histoire où l’action est notre raison d’être. Une histoire où servir est une fête ! Sans hier et sans demain, aujourd’hui ne vaudrait rien aussi faisons de ce jour, avec ceux qui partent, ceux qui arrivent et ceux qui restent, un vrai jour de fête, un jour de gaieté.

Aux Présidents de régions et de zones, ces ambassadeurs du gouverneur, ces rois sans péché, je dirai : Allez prêcher l’éthique dans les clubs pour le bien du Lionisme. Vous vaudrez aux yeux des autres, ce que valent vos convictions aussi ayez confiance en vous-même pour inspirer confiance autour de vous. Pour conclure sur une note d’humour, je reviens sur ce passage de flambeau. Frédérique nous a menés à l’automne dans les vignes d’Alsace, au printemps sur les coteaux champenois. Aujourd’hui nous sommes à l’ombre des mirabelliers ... et demain Gérard nous invite à sucer les bergamotes, Place Stanislas ! Sans s’en rendre compte ils nous font passer du pourpre de la treille à l’or, cette rare et précieuse étincelle que les Lions du monde entier mettent dans les yeux assombris depuis ce jour de 1925 où Helen Keller exhortait les lions à devenir chevaliers des aveugles. Cette croisade contre l’obscurité, c’est la nôtre.

Le Lionisme c’est indéniablement une belle histoire que nous vivons avec bonheur et fierté. Ensemble nourrissons ce Lionisme du cœur pour percevoir les rivages lointains que l’œil ne voit pas. Souhaitons-nous une belle journée et louons le plaisir d’être ensemble !



Octobre 2010

À l’occasion d’un récent dîner, un de mes voisins de table s’est efforcé de briller à grand renfort de persiflages. Convaincu de ses effets et de son succès, sa petite musique alla crescendo pour devenir assourdissante.

Je me suis alors rappelé Albert EINSTEIN : "N’essayez pas de devenir un homme de succès, mais plutôt un homme de valeur".

Comme la plupart d’entre vous, je pense qu’une fine raillerie est une épine qui a conservé un peu du parfum de la fleur. C’est une insolence de bon ton qui peut contribuer à détendre l’atmosphère, à amuser ceux qu’elle ne touche pas et même à dérider celui qu’elle atteint. Mais comme le sel, l’usage doit en être modéré. Lorsqu’elle vire à l’arrogance et à l’impertinence, elle enfante un malaise dans le groupe et finit par devenir insupportable. Pareille attitude n’a donc pas sa place à la table des Lions. Aussi, le censeur chargé de veiller à l’observance des règles dans le club, devrait-il sans aucune sévérité mais avec la bonhomie et la gentillesse qui s’imposent entre amis, rappeler avec douceur les us et traditions du Lionisme.

"On réussit souvent mieux avec la queue du renard qu’avec la griffe du lion, et une petite piqûre d’éthique, dispensée avec esprit, est en la circonstance salutaire".

Ce qui vaut pour les Lions, vaut pour tous les groupes humains et je me souviens de ce qui se pratiquait dans une de mes vies antérieures et à l’heure de la mise en bouche je ne peux résister à vous faire découvrir ce que nous appelions dans la "Royale", les attributs du président. Pour être entendu lorsqu’on parle d’éthique, il faut toujours surprendre !

"Il n’est pas bon de vivre en sévère censeur, on gagne les esprits par beaucoup de douceur" disait Molière et ces petits objets sont pour moi des trésors. Au carré - c’est ainsi que l’on nomme la salle à manger des officiers sur un bateau - ils sont sagement placés devant le président, censeur désigné pour "sanctionner" les fautes de comportement. Qu’une impertinence ou une bévue surviennent et un de ces symboles quitte son socle, passe de la main du président à celle du maître d’hôtel pour échouer discrètement devant le fautif. L’égocentriste qui se croit le meilleur ou, tel le meunier, s’imagine que le blé croît uniquement pour faire aller son moulin se voit attribuer l’encensoir.

Le maladroit qui commet une bévue est flanqué de la gaffe car, à frapper les buissons, on en fait sortir les serpents.

Quant à celui qui a la critique facile, il est invité à balayer devant sa porte. La pelle et la balayette lui rappellent qu’avant de rire du dromadaire, le chameau devrait regarder son dos !

Le mur de séparation est là pour rappeler que vie privée, prosélytisme religieux ou politique n’ont pas leur place à table.

Lorsque le ton monte, que la plaisanterie se mue en raillerie inconvenante, l’échelle arrive pour

inviter à ne pas gravir un barreau supplémentaire.

Que la civière parvienne à côté de votre assiette et vous n’avez plus qu’à quitter la table en emportant avec vous le lourd fardeau de votre insolence.

Je vous sens imaginer ce que peut symboliser le cercueil !

Soyez rassuré celui-ci est une miniature, le vrai est une sorte de tirelire où chacun peut, à loisir, glisser un billet sur lequel il couche ses plaintes ou ses reproches. Jalousement gardé, il n’est ouvert qu’au départ d’un des membres du groupe.

Le temps ayant fait son œuvre, les doléances sont classées à la poussière de l’histoire et c’est un bon moment pour sourire du travers des hommes.

Chers amis, la tolérance étant la charité de l’intelligence, je vous invite à être non pas des Don Quichotte redresseurs de torts mais des surveillants bienveillants de nos traditions qui font la grandeur du Lionisme.

Je vous remercie.



Février 2011

Il y a un peu plus d’un mois j’étais en Egypte, plus précisément sur le Mont Moïse, haut lieu de la tradition biblique pour avoir été le lieu où Moïse reçut les dix commandements.

Cela m’a rappelé qu’en 1917, un homme d’affaires de Chicago faisait un rêve et, avec un charisme persuasif, donnait aux Lions leurs "Tables de la loi" :

! Tu créeras et développeras un esprit de compréhension entre les peuples du monde. ! Tu t’intéresseras activement au bien-être civique, culturel, social et moral de la

communauté. ! Tu uniras les membres de ton Club par des liens d’amitié, de bonne camaraderie et de

compréhension mutuelle. ! Tu t’efforceras de mériter une bonne réputation dans l’exercice de tes activités, qu’elles

soient professionnelles ou privées. ! Tu te rappelleras qu’il n’est pas nécessaire pour réussir, de nuire aux autres ou de leur

porter préjudice. ! Tu garderas toujours présentes à l’esprit tes obligations envers la communauté à

laquelle tu appartiens et lui consacreras d’une manière désintéressée le maximum de tes possibilités matérielles, intellectuelles et morales.

! Tu viendras en aide, en toutes circonstances, à ceux de tes semblables qui se trouvent dans la détresse.

! Tu rechercheras le succès mais par des moyens loyaux et honnêtes. ! Tu accepteras de lever le doute même au détriment de tes propres intérêts, chaque fois

que la correction de tes attitudes ou de tes actes est mise en doute. ! Tu critiqueras avec modération et encourageras avec générosité ; construiras sans

jamais détruire.

Telle est notre feuille de route, pas toujours facile à suivre car le bien est de plomb mais le mal est de plume et il y a toujours un démon pour édicter d’autres règles plus faciles à satisfaire. Dans un mauvais songe un diable malfaisant a osé me souffler les dix commandements pour tuer un Club :

! N’assiste pas aux réunions et si par hasard tu viens, arrive en retard. ! Ne manque jamais de critiquer ceux qui sont au bureau et ceux qui débordent d’idées. ! N’accepte pas les postes qu’on te propose, tu ne pourrais plus critiquer. ! Fâche-toi, si tu n’es pas membre du bureau en faisant valoir que c’était ton tour et

qu’on s’est bien gardé de te prier… et si tu en fais partie ne fais pas de suggestion qui t’obligerait par la suite.

! Si le président te demande ton avis, répond que tu n’as rien à dire, que tu connais assez mal le sujet. Par contre à la sortie de la réunion, dis bien à tous que tu n’as rien appris et ne manque pas de préciser comment les choses auraient dû se passer.

! Ne fais que ce qui est strictement nécessaire et si d’autres n’ont de cesse de retrousser leurs manches, précise que toi tu as un travail et que tu ne fais pas partie de la clique des retraités.

! Retarde le paiement de ta cotisation aussi longtemps qu’il est possible.

! Ne te soucie pas de rechercher de nouveaux membres, on pourrait te reprocher de les avoir mal choisis.

! Dis que tu n’es jamais informé, mais ne perd pas ton temps à lire The Lion ou Vers l’Idéal.

! Plains- toi qu’on ne publie jamais rien sur ton club et ses activités, mais n’offre jamais d’écrire un article, on serait capable de critiquer ton style et la platitude de tes idées….

! …et si ton club bat de l’aile, faute de combattants, surtout proclame que tu l’avais prévu depuis longtemps.

Je m’arrête avant que vous ne preniez cette minute d’éthique apéritive pour un prêche ou une

homélie car je sais que la plus longue heure du jour est celle du sermon et je souhaite que mon propos reste un plaisant rappel de notre engagement à servir.

Au pervers chapelet du mauvais génie, chers amis et compagnons, préférons le radieux

Rosaire de Melvin Jones !



Avril 2011

Avant le déjeuner, en guise d’apéritif cérébral, notre érudit et ami Michel Bomont pense avoir épuisé tous les thèmes, mais c’est un mail avec des paroles grinçantes qui lui a donné l’inspiration, pour traiter un thème ô combien d’actualité "la courtoisie".

Ci-dessous le texte intégral de son intervention.

Mes parents et mes maîtres m’ont appris que la politesse et la courtoisie étaient naturelles à tous les hommes évolués et qu’on en trouvait même les formes les plus exquises chez les peuples primitifs.

Lorsque j’ai été intronisé dans mon club, on m’a demandé de faire preuve d’ouverture d’esprit, de pratiquer l’amitié et la solidarité, d’être un homme d’entente et de rapprochement et de toujours rechercher la compréhension et la tolérance pour influencer l’évolution des relations entre les hommes.

D’où mes certitudes qu’au Lions je ne rencontrerais que des compagnons courtois constamment animés par le souci de l’intérêt commun pour partager un idéal de grandeur et de compréhension. Aussi, lorsqu’un des nôtres quitte cette grande et belle famille des Lions avec fracas, en envahissant massivement les ordinateurs d’un maximum de Lions et en submergeant leurs esprits de mordantes critiques, j’interroge ma conscience.

Dois-je prendre pour argent comptant des propos exaltés, déversés avec majesté et habillés des habits de la vertu ? Dois-je douter de leur bien-fondé ?

Tout simplement, ne dois-je pas, moi aussi, remettre en question mon propre engagement ? Le Lionisme est-il bien l’admirable famille humaniste, le chemin de paix et de service que j’ai choisi ?

Dans la société humaine, il se trouve des hommes qui ne souhaitent plus danser avec les autres, aussi peut-on comprendre et accepter qu’un membre démissionne s’il est rassasié s’il n’a plus faim ou s’il ne peut plus manger, même si l’abandon ou le renoncement de femmes et d’hommes engagés depuis de longues années dans le Lionisme, nous navre. A-t-on fait tout ce qu’il fallait pour les retenir ? N’est-on pas quelque part responsable de leur défection ? Nous n’avons pas le droit de peser leurs motivations au trébuchet et encore moins de les blâmer surtout s’ils ont eu la délicatesse de quitter le festin avec décence, franchise et humilité. "Plus on juge, moins on aime" disait Chamfort.

Je n’ignore pas qu’on juge mieux les affaires d’autrui que les siennes et je ne voudrais pas ici tisonner le feu avec un couteau, mais ne devons-nous pas être plus soupçonneux avec celui qui démissionne en déversant une cohorte de critiques allant de la veulerie à la lâcheté, de la vulgarité à la tartufferie ? Ce qui est exagéré est insignifiant mais lorsque de tels propos sont tenus au nom de l’éthique avec le chapelet de la vertu à la main, ils deviennent nettement moins acceptables. De là, à penser qu’un diable est sous la capuche de son auteur il n’y a qu’un pas.

Une démission qui s’apparente à une croisade contre les officiels du Lions, lesquels seraient dépourvus de grandeur, de noblesse d’âme, de générosité et d’engagement, perd de sa crédibilité, fût-elle au départ fondée sur des motivations admissibles et recevables.

Lorsque l’on veut lancer la flèche de la vérité, il convient de la tremper dans le miel car le

coup porté par des phrases filandreuses, confuses, stériles et blessantes, frappent plus fort que le coup porté par une épée. Elles sont aux oreilles ce que la fumée est aux yeux et le vinaigre aux dents et chacun avant de projeter son venin, même avec un style affecté, devrait se souvenir qu’il suffit d’un mot pour faire ou défaire la fortune d’un homme et que le plaisir de la vengeance ne dure qu’un instant.

Bien sûr nous savons qu’il en est de nos jugements comme de nos montres : aucune ne dit comme l’autre, mais chacun se fie à la sienne sachant qu’il n’y a pas de grands écarts entre l’horloge de l’un et celle de l’autre. Considérons que toutes nos différences peuvent se dire, que toutes les idées peuvent se vendre mais à prix de courtoisie et de respect de l’autre.

Soyons aussi bien conscients que toute rupture violente au sein d’un club laisse de profondes blessures. On ne réconcilie pas facilement un club qui s’est déchiré car le fil dont on renoue les amitiés rompues n’est souvent qu’un fil d’araignée.

Avoir en charge l’éthique n’est pas toujours jouer la petite musique qui plaît à l’oreille, c’est aussi souffler avec bienveillance dans la trompette de nos imperfections. Et après tout un trompettiste fait aussi de la musique et où il y a de la musique il ne peut rien avoir de diabolique.



Juin 2011

Une fois n’est pas coutume, je vais aujourd’hui vous la faire courte. Qu’il me soit permis toutefois d’inviter les PZ à rappeler lors de leurs CCZ que l’éthique est la santé de notre âme Lions. Elle est comme le matin et devient de la lumière avec le temps. C’est un flambeau qui luit dans le brouillard de notre quotidien, qui n’illumine pas seulement celui qui le possède mais également celui qui le regarde. Aussi l’éthique est-elle une Dame qu’il ne faut surtout pas replonger dans son puits après l’en avoir tirée depuis quelques années.

La dernière Convention nationale de Poitiers avec la journée du Lionisme, a largement abordé le thème de l’éthique et de la bioéthique mais m’a tout de même laissé le temps de profiter de la dernière animation du Futuroscope, laquelle nous projette dans l’au-delà pour une journée porte ouverte au Royaume des Cieux.

Le vaisseau spatial m’a déposé au seuil d’une immense galerie, sombre à gauche, légèrement éclairée à droite et tout au fond j’ai pu apercevoir une grande lueur dont le patriarche barbu qui me guidait m’a seulement dit qu’elle venait du Paradis, non autorisé aux visiteurs. Il a ensuite ouvert la porte de gauche et là, stupeur, autour d’immenses tables rondes au milieu desquelles fumait un grand plat de Bourguignon alléchant au plus haut point et tout autour, des femmes et des hommes qui n’avaient plus aucun point sur leurs passeport pour le paradis pour n’avoir pris de leur vivant que des chemins de traverse ; ils étaient d’une tristesse indescriptible, décharnés pour ne pas dire squelettiques, attachés à leur chaise avec une longue cuillère solidement fixée à l’avant bras, de quoi atteindre le plat. Mais impossible pour eux de la porter à leur bouche pourtant grande ouverte, d’où leur extrême maigreur.

Croyez moi, mieux vaut visiter l’enfer de son vivant qu’après sa mort !

Sur ce, le bon Saint Pierre, car c’est ainsi qu’on le nomme là-haut, referme la porte sur ce spectacle de désolation et en ouvre une autre sur la droite. Autour de grandes tables rondes, un même plat odorant au centre, des femmes et des hommes tout autour, pareillement attachés à leur chaise et harnachés d’une même longue cuillère à l’avant bras. Mais ils sont bien portants, souriants, manifestement ils vivent leur purgatoire dans la bonne humeur et la convivialité. Je m’en étonne auprès de mon guide. Et celui-ci de me répondre que les Dieux aident ceux qui ont servi les hommes de leur vivant et, qu’autour de ces tables, sont des Lions qui de leur vie ont fait vœu de servir de leurs ailes et de leur esprit les plus démunis des hommes, ceux qui sont tombés du nid. Ils n’avaient, eux, que quelques points à récupérer pour ne pas avoir prié pour avoir le soleil un jour de méchoui ou avoir boudé le centre d’appel du Téléthon alors qu’ils s’étaient engagés à venir. Habitués à aider les autres et à s’entraider sur terre, ils ont de suite compris que s’il était impossible de porter l’encombrante cuillère à leurs propres lèvres ils pouvaient aisément mettre la becquée à la bouche de leurs voisins.

Alors, chers amis, je me suis empressé de remercier le grand homme sage et de redescendre pour vous dire que les Dieux sont bons avec ceux qui sur terre aident celui qui tombe et pour vous souhaiter un bon appétit.



Octobre 2011

Le bonheur naît de l’altruisme…

Et je pourrais poursuivre en disant "Le malheur de l’égoïsme" !

Il n’a échappé à aucun d’entre nous, au vu des événements de ces derniers mois, que nous traversons une zone de fortes turbulences financières, économiques mais aussi morales. Nous vivons dans un monde labyrinthique où il devient malaisé de suivre le chemin escarpé de l’éthique sociale et humaine que nous avons choisie.

Plus les mentalités deviennent indépendantes, plus la finalité humaniste des comportements humains recule et plus nombreux sont de nouveaux bien-pensants qui trouvent notre mouvement puéril, voire désuet. D’autres, groupies des mirages, estiment que c’est aux bénévoles que nous sommes, de prendre en charge la misère du monde. Nous ne sommes ni des femmes et des hommes dépassés par un monde destructeur ni des gourous du sacrifice universel.

Mais, face à l’égoïsme redoutable qui nécrose la bonté et la compassion, nous qui avons construit la cité de l’altruisme, ne pouvons faire l’économie de la réflexion face au chamboulement qui perturbe les relations humaines. Nous ne devons pas laisser notre jardin être envahi par les friches d’une société qui tend à perdre une part de son âme pour avoir fait de l’argent le sésame privilégié à la conservation de la vie, au bien-être et à l’épanouissement humain.

Si son usage réfléchi en a fait un élément du bonheur temporel et nous permet d’aider les autres, il demeure un bien ambigu d’où la situation actuelle. Sa toute puissance hégémonique en a fait un symbole de puissance et, en raison du pouvoir qu’il donne sur les individus et les peuples, il exerce une incroyable séduction sur les esprits. Avec les années, il s’est affirmé comme un Dieu tout puissant, devant lequel ses adorateurs plient les genoux, cherchant eux-mêmes à se faire adorer, à mettre leur superpuissance financière au dessus des lois et des libertés.

À côté d’un monde de spéculateurs, de traders et de magiciens, qui jongle avec un argent impalpable, incolore, inodore, sautant d’un paradis fiscal à l’autre sur un simple clic de souris, il y a toujours un monde qui tend la main, celui des hommes, des laissés pour compte pour qui le fardeau de l’existence est trop lourd à porter. Les peuples de la Corne de l’Afrique se meurent au soleil, la Méditerranée engloutit ceux qui croient à un Eldorado occidental bien en peine de les secourir, miné par l’égoïsme et l’appauvrissement moral ; un monde déboussolé qui se robotise, un monde qui s’est laissé gangréner le cœur et l’esprit par l’argent qui s’est imposé sans règles du jeu comme le moteur du monde. Que le moteur se grippe et c’est la panique au sein des états, des banques et des populations. Alors chacun y va de son analyse, des ses critiques et de ses conseils, mais le mal demeure et demeurera tant que nous ne reviendrons pas aux vraies valeurs humanistes, aux vertus du travail, de la responsabilité individuelle, de la solidarité, de la morale, de la rigueur, de l’exemple et de l’éthique. Plutôt que d’agir pour avoir toujours plus d’or, nous allons devoir réapprendre à tout simplement agir pour "être".

Les Lions que nous sommes se doivent de tenir le cap, ne pas se laisser dériver, poursuivre leur route vers la recherche du bonheur de la "Terre Patrie" en s’efforçant de soulager le pesant barda des hommes les plus démunis. Dans l’air vicié que l’on respire, dans le tumulte qu’accentuent les médias au quotidien, ne nous voilons pas la face, cette mission humaniste devient difficile mais demeure possible. Pour y parvenir nous ne devons pas sombrer dans un pessimisme béat mais nous hisser au-dessus du brouhaha médiatique, politicien et cultiver dans notre jardin les fleurs de l’altruisme que sont l’amitié, la solidarité, la tolérance, le partage, sans doute la forme la plus complète de l’humanisme. Là est le secret d’une vie réussie.

Il nous faut aussi avoir la ressource intellectuelle, la clairvoyance et la volonté de nous remettre en question pour nous adapter au présent. Nous devons par exemple réfléchir à la bonne manière de vivre notre engagement, lequel pour de nombreux Lions n’est pas sans incidence sur le temps consacré à la famille, l’argent du ménage et la disponibilité. Le conjoint, par exemple, ne saurait être relégué à une force d’appoint à laquelle on fait appel pour éplucher des patates, vendre des nougats ou servir le vin chaud lors du marché de Noël. Il est, plus qu’hier, important de le considérer comme faisant partie intégrante de la famille Lions, pas seulement pour partager la galette des rois, la passation de suite ou nous donner bonne conscience lors des repas mixtes. Je suis persuadé qu’un Lionisme plus intimement partagé en famille devient une condition à un engagement durable et épanoui.

Trêve de sentiments et d’humeur, l’heure est venue d’oublier pour quelque temps que nous vivons dans un monde cabossé pour partager un repas de travail certes, mais d’abord et surtout un moment d’échange et d’amitié. Bon appétit.



Février 2012

L’HUMOUR : Une valeur du Lionisme !

Albert Einstein aimait à rappeler que "la seule chose absolue dans un monde comme le nôtre, c’est l’humour". Il n’a échappé à aucun de nous, au vu des événements qui cabossent notre quotidien, que nous traversons une zone de fortes turbulences et ce lubrifiant de l’âme qu’est l’humour devient une thérapie pour ne pas être victime du jeu de massacre médiatique qui nous assaille. L’humour est aussi, pour nous Lions, un magnifique outil pédagogique pour faire passer le message dans les formations et pour renforcer l’esprit d’équipe.

À vouloir être trop absolu en valeurs, l’éthique peut rebuter un lionceau, d’où la nécessité d’inclure dans les principes qui nous animent, l’amitié, la joie et aussi l’humour car c’est une des qualités les mieux partagées.

C’est une valeur sûre, bonne pour la santé, quelque chose de léger qui fluidifie les relations et suscite la découverte réciproque et l’ouverture à l’autre, mais c’est aussi un art difficile qui doit être manié avec tact. On ne peut sourire et rire de tout avec tout le monde et une mauvaise utilisation de l’humour peut être dévastatrice s’il n’est pas compris des autres et reste superficiel.

L’humour a ses humeurs ! Il varie d’une personne à une autre, d’un pays à l’autre et même d’une époque à l’autre, mais une chose est sûre, c’est certainement l’ingrédient le plus important pour stimuler le sentiment de cohésion et la créativité. C’est un plaisir à partager qui permet à tous d’avoir une vision plus légère des événements surtout lorsqu’ils sont stressants et angoissants. Aussi devons-nous cultiver le sens de l’humour, d’autant plus que s’il solidifie le groupe ; il est aussi une thérapie pour soi-même : c’est un moyen de gérer le stress, voire de se tirer habilement d’affaire dans une situation relationnelle tendue. Lorsque le diapason monte dans une discussion au sein du club, une pointe d’humour permet de diminuer le niveau sonore, voire de désamorcer une altercation. Recette magique de la communication, l’humour prend des allures de sauveur lorsqu’il est utilisé comme échappatoire dans une situation embarrassante.

Si l’on y prête attention, nous pouvons dénicher l’humour partout. À chacun de nous de le trouver et d’oser le pratiquer au quotidien, mais, attention, le sens de l’humour doit donner de la légèreté à l’existence, pas de la superficialité. Rions mais, pour autant, ne dissimulons pas notre sensibilité.

En prologue à l’apéritif je voudrais vous conter une nouvelle :

"En août dernier j’ai rencontré Mathieu Choffard, Lions du District 103 imaginaire, cela va de soi. C’était un homme tout ce qu’il y a d’heureux : Je viens de prendre ma retraite ! J’ai trouvé une petite femme de 30 ans de moins que moi ! Elle me porte le petit déjeuner au lit avant de partir à son travail, le midi je mange au restaurant avec mes amis puis nous jouons aux boules, au golf ou au tennis. Je n’ai pas le choix car ma femme n’a qu’une petite heure de pause pour faire la vaisselle que je lui ai laissée, refaire mon lit, ranger mes chaussons et plier mon pyjama et n’a pas le temps de faire à manger. J’ai souvent mal au dos aussi le soir lorsqu’elle rentre il y a toujours des bricoles à faire, monter les courses, allumer la cheminée, faire la lessive, repasser mon

linge et préparer mon lit que je suis heureux de retrouver lorsque je rentre vers deux heures du matin après avoir quitté mes amis Lions.

Mat’cho, comme on l’appelait était vraiment comme un coq en pâte, aussi quelle ne fut pas ma surprise en fin d’année en apprenant qu’il était mort assassiné. J’ai lu dans la presse que sa femme avait été acquittée avec pour seule condamnation celle de visiter les clubs du district imaginaire, lequel, je l’ai appris hier ne compte plus que des clubs mixtes ! À quelque chose malheur est bon !

Méditons l’histoire de Mat’Cho et bon appétit !



Avril 2012

L’OPTIMISME : Une valeur du Lionisme !

En écoutant les Présidents de zone nous transporter dans une farandole gourmande, j’ai eu envie de changer mon propos pour "La Gourmandise : Une valeur du Lionisme !". Ce sera pour une autre fois.

Les Lions sont par définition des femmes et des hommes de caractère, d’engagement et de progrès, dynamiques et imaginatifs sans cesse à l’écoute des problèmes toujours plus nombreux et difficiles d’un monde qui souffre d’avoir trop grandi. Nous sommes responsables et exigeants car nous nous voulons être des femmes et des hommes de cœur. Mais voila, un cœur rempli de chagrin est tellement difficile à porter qu’il n’est plus disponible pour l’autre, celui que nous voulons servir. Il n’est plus capable de percevoir ce que l’œil ne voit pas et la main que nous voulons généreuse ne peut plus atteindre ce que notre cœur ne voit plus ou refuse de voir. Voilà pourquoi nous ne devons pas nous laisser manger le cœur par le pessimisme. Ce n’est pas utile, c’est essentiel.

L’optimisme caractérise chez les Lions, un état d’esprit capable de percevoir le monde et la société de manière positive. C’est une capacité qui doit nous permettre de voir le « bon côté des choses », de penser du bien de ceux que nous rencontrons, de considérer que les événements, même fâcheux, prendront une tournure positive dans la mesure où nous essaierons de leur trouver une solution. L’optimisme est le contraire du pessimisme et cette opposition est illustrée par la vision du verre à moitié vide ou à moitié plein. Soyons de ceux qui voient le verre à moitié plein pour nous efforcer de tenir compte des événements heureux plutôt que déplaisants. Gardons un moral positif malgré les difficultés rencontrées, car l’optimisme est un sentiment positif, le moteur de l’initiative pour contribuer au meilleur des mondes possibles, même si nous savons que la perfection n’est pas de ce monde.

À l’instar des philosophes du Siècle des Lumières qui ont fait de la confiance dans les aptitudes de l’être humain à faire le bonheur, une valeur de référence, nous devons placer l’optimisme comme le paradigme d’un Lionisme moderne.

Un optimisme lucide libère de l’anxiété d’anticipation face à l’incertitude de l’avenir et encourage l’action, laquelle est à la base de notre engagement. Ainsi l’optimisme nous est précieux pour prendre notre part à la construction d’un avenir avec moins d’angoisse et de freins, de ne pas repasser les événements passés mais plutôt de prendre du recul et d’en tirer des leçons pour les mettre au service d’un Lionisme durable.

Le passé qu’il nous arrive de considérer comme plus glorieux qu’aujourd’hui, le présent qui ne nous paraîtrait qu’individualiste, rempli de doutes, ne sont pas notre avenir. Voilà pourquoi nous devons faire en sorte de cultiver un optimisme, non pas béat mais conscient. Comment ?

D’abord, en ne ruminant pas le passé. En choisissant délibérément de penser à ce que nous pouvons faire pour qu’à l’avenir les choses aillent mieux.

Ensuite en prenant de la distance avec les événements malheureux, en exploitant les talents des membres de nos clubs, en développant chez eux un regard positif sur le monde, en focalisant sur leurs qualités humanistes, en apprenant aux nouveaux Lions à préférer la bienveillance à la critique, à prendre le temps de voir, de regarder et d’admirer la société qui est la nôtre.

Chers compagnons, laissons passer les événements négatifs comme la pluie sur le dos du canard. Considérons nos échecs comme autant d’occasions d’apprentissage et des étapes vers de prochains succès.

À chacun, pour conclure cette piqûre d’éthique, je dis : "Plutôt que de maudire les ténèbres, allume ta bougie, lève toi, prends un verre et ensemble trinquons à l’amitié !"



Juin 2012

Le Lionisme, c'est aussi la CULTURE !

Parce que nous ne cessons de le répéter, chacun sait que le Lionisme est fait d’humanisme et d’humanitaire. Ce que nous savons moins, parce que nous n’en parlons certainement insuffisamment dans nos clubs, c’est qu’il est aussi culture.

Culture et Lionisme ont vocation à évoluer ensemble.

Nous en avons parfaitement conscience au niveau des districts où s’organisent différents concours, de musique, d’éloquence, d’affiches… En faisant cette action auprès de la jeunesse nous utilisons la culture comme moyen de formation. Mais peu de clubs sont concernés. Soit ils n’ont pas les étudiants pour sélectionner des candidats à la hauteur du challenge attendu, soit ils ne considèrent pas ces concours comme des priorités. Si nous sensibilisons mieux nos clubs à cette valeur culturelle, non seulement utile mais essentielle, nous aurons certainement plus de candidats à ces concours d’exception.

Dans une société où soutenir une cause ou un projet et faire preuve d’aptitude sont devenus primordiaux et où s’impose sans vergogne la médiocrité du langage, cette initiative Lions doit être mieux connue dans nos rangs.

Lorsque nous invitons un jeune à cultiver « l’art du bien parler » sur un sujet imposé, à jouer d’un instrument sur un thème choisi, à exprimer son art en public, nous lui faisons prendre conscience de sa personnalité d’être pensant et de ses responsabilités de citoyen sur son astre.

Nous servons à la fois l’art de vivre et développons la pulsion créatrice, celle qui le pousse à chercher, à oser, à découvrir, à inventer, à être l’auteur de sa culture et à avoir foi en lui.

La culture est porteuse de joies supérieures, si profondes et si hautes disait Sacha Guitry, que l’on est toujours l’obligé de celle ou de celui qui vous les ont données. C’est le plaisir rare d’une création fédératrice où talent, imagination, organisation et promotion se côtoient.

La culture c’est la transmission de la connaissance, le reflet de l’homme aussi. En ce sens elle est une référence, un point d’appui, un modèle et un miroir qui nous renvoie une image critique et les interrogations sur Le développement de notre personnalité. C’est un message de réalité, un exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre. D’abord auprès des jeunes, comme nous venons de le voir, mais aussi auprès de chacun d’entre nous car elle est un merveilleux outil de développement de la personnalité.

Par la lecture, les arts, elle enrichit la sensibilité en faisant découvrir au cœur certains sentiments qu’il aurait naturellement ignorés et fait connaître le monde au-delà de l’expérience personnelle. Elle est toujours une acquisition, un élargissement de l’esprit qui rend le jugement mieux armé et plus sûr.

!

Oui, mes amis, la culture est un mouvement mystérieux qui nous pousse à nous dépasser et à nous retrouver au fond de nous-mêmes, à vivre la condition humaine dans la solitude et la solidarité emmêlées.

Pour conclure, la culture est ce qu’il faut à un homme, et plus encore à un Lion, pour que sa journée soit une vraie journée de vie.

Ensemble pour cette nouvelle année Lion, agissons en faisant du don du savoir le complément du don de soi.



Octobre 2012

Le Lions Activus Benevolus n’est jamais fatigué… Le Lions Activus Benevolus ne regarde que le but ultime, altruiste de son action. Résistant, il

endure souvent les réunions tardives, il lui arrive de se lever tôt pour organiser une manifestation, de se coucher tard, le cheveu en bataille, le teint blafard après avoir tout donné lors d’une journée d’action.

Mais son engagement lui procure une bonne fatigue. Qu’un bipède au cerveau trop petit vienne lui reprocher sa trop grande libéralité, sa tendance à la générosité et il bondit, trouve la force d’ajuster le poème du "dernier de la classe" pour faire l’éloge de la fatigue :

Je suis un Lion et vous me dites, Monsieur, que j'ai mauvaise mine, Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine, Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer,

Vous me dites enfin que je suis fatigué. Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte. J'ai tout de fatigué, la voix, le cœur, la rate,

Je m'endors épuisé, je me réveille las, Je suis un Lion et grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas.

Ou quand je m'en soucie, je me ridiculise. La fatigue souvent n'est qu'une vantardise. On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit !

Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

Je ne vous parle pas des sombres lassitudes, Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitude,

N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons... Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon...

Lorsqu'on a rien à perdre, à vaincre, ou à défendre... Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;

Elle fait le front lourd, l'œil morne, le dos rond Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

Je suis Lion Monsieur et se sentir plier sous le poids formidable Des vies dont, un beau jour, on s'est fait responsable, Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains,

Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain, Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source,

Aider une existence à continuer sa course, Et pour cela se battre à s'en user le cœur... Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.

Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre, On va aider un être à vivre ou à survivre ;

Et sûr qu'on est le port et la route et le quai, Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ? Ceux qui font de leur vie une belle aventure,

Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure, Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus

Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

Je suis un Lion et la fatigue, Monsieur, c'est un prix toujours juste, C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes.

C'est le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit, Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.

C'est le prix d'un travail, d'une journée bien remplie, C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec la vie.

Quand je rentre la nuit et que ma maison dort, J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;

Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance, Et ma fatigue, alors, est une récompense.

Je suis Lion Monsieur et vous me conseillez d'aller me reposer ! Mais si j'acceptais là, ce que vous me proposez

Si j'abandonnais à votre douce intrigue...

Mais je mourrais, Monsieur, tristement... de fatigue.



Avril 2013

Cultiver le sentiment d'appartenance…

!Depuis 4 ans je me suis efforcé de parler d’éthique en évitant de seriner les règles de

conduite, le code et les objectifs du Lionisme, que chaque Lion doit avoir bien ancrés dans son esprit. Et ce n’est pas facile d’évoquer l’éthique, laquelle conserve pour beaucoup une connotation morale et ramène inévitablement aux notions de Bien et de Mal. Et il ne me revient pas le droit de dire le Bien et le Mal, car chacun suivant son éducation, sa civilisation, sa religion, le milieu où il a grandi, interprète à sa manière la petite musique des cieux. Aussi, je ne vous demanderai pas de tendre l’autre joue, de rendre le bien pour le mal ou de lapider la femme adultère ou de couper la main du voleur, je préfère évoquer ce que j’appelle "le sentiment d’appartenance".

Appartenance avec un grand A car nous appartenons à la plus belle organisation humaniste internationale. Nous avons fait le choix réfléchi et libre du Lionisme, lequel n’est ni une maîtresse, ni un amant de circonstance avec lequel on ferait un bout de chemin agréable et coquin, mais plutôt un conjoint à qui l’on devrait vouer durablement pour ne pas dire éternellement amour et fidélité.

Je vois qu’à l’écoute de cette métaphore, la fumée s’échappe de vos cerveaux, ce qui me fait penser que je suis à deux doigts de faire de la morale. Aussi je reviens au Lionisme et au sentiment d’appartenances, lesquels pour produire de beaux fruits doivent être cultivés comme on cultive la terre.

Il faut d’abord labourer, c'est-à-dire aérer le sol, enfouir les mauvaises herbes. Tous les ans, avec le changement de bureau, donnons un peu d’air frais à nos clubs, enfouissons profondément, pour qu’elles ne repoussent pas, les petites incompréhensions, les paroles trop vite enflammées, les loupés, tout ce qu’il est bon d’abandonner à la poussière de l’histoire. Ce qui est oublié n’est pas regretté.

Ensuite il faut herser, niveler le terrain, l’aplanir, en retirer les cailloux, l’ameublir pour en favoriser l’exploitation. Pour nous, Lions, c’est faire en sorte que rien ne vienne gripper le fonctionnement du club en veillant à la compréhension mutuelle, au dialogue, à la tolérance même si tout ne doit pas être admis. C’est aussi former avec bienveillance les nouveaux membres à notre culture internationale pour qu’ils s’approprient nos valeurs universelles communes. Veillons à ne pas gommer leur personnalité, à ne pas heurter leur sensibilité, à nous adapter à eux et ne pas seulement attendre qu’ils se fondent aveuglément dans le moule. Ils seront de bons Lions s’ils épousent le Lionisme en conscience et en confiance.

Cultiver, c’est aussi choisir des bonnes semences et fertiliser le terrain. Choisir les bonnes semences, de nouvelles variétés, c’est d’abord étudier la nature du terrain sur lequel nous évoluons afin de déceler celui et celle qui peut aider le club à améliorer la récolte. Ne pas faire d’erreur de casting en se procurant des semences qui n’ont pas les qualités naturelles du Lionisme. Souvenez-vous que voir la figure est plus sûr que d’entendre la renommée, les yeux sont plus fidèles que les oreilles. Avant de semer des

hybrides ou des transgéniques, assurons nous qu’elles produiront au-delà de la première saison.

Fertiliser le terrain, c’est faire émerger les talents, se nourrir du savoir, de l’imagination et de la culture de chacun des membres pour optimiser le potentiel du club. Ce qui est bon dans chaque abeille est profitable à la ruche.

Si nous avons labouré, hersé, semé et fertilisé alors nous produirons une belle récolte et nous pourrons en ressentir un contentement légitime. Cette fierté nous devons la partager. Elle n’est pas l’œuvre d’un seul mais le fruit d’un travail collectif et ceci doit être constamment rappelé. Répéter, c’est persuader en détail.

Chers amis, je vous reconnais le droit de penser qu’il n’y a dans tout cela que des évidences et qu’il est quelque peu futile, voire puéril de s’y arrêter et d’en faire une piqûre d’éthique. Pourtant je crois, pour ne pas dire que je suis convaincu, que nous ne parlons pas suffisamment dans nos clubs de ce que nous considérons à tort comme des lapalissades. Beaucoup d’évidences sont de forts arguments pour toucher l’âme.

Cultiver le sentiment d’appartenance conforte l’harmonie au sein du club. Encore faut-il apprendre et s’approprier la politique du district, faire siennes les orientations d’Oak Brook, être présent et fidèle à son club. Le savoir que l’on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours. C’est avoir l’immense plaisir d’être ensemble et de partager un même idéal dans l’amitié, la convivialité et l’échange.

Je sais que ce que j’ai dit durant 4 ans, vous le ressentez profondément depuis toujours, alors poussez la charrue, tirez la herse, écoutez pour comprendre et comprenez pour agir, pour être des artisans de paix dans un monde chaque jour un peu plus agité.

Je vous remercie.

Documents

La Minute d'Ethique de Michel BOMONT - lions-clubs … · La tolérance a des limites, c’est peut-être là, la raison pour laquelle notre gouverneur a remplacé le "T" traditionnel