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La modernité religieuse dans la pensée sociologique. Ernst Troeltsch et Max Weber by PierreGendronReview by: Michael LöwyArchives de sciences sociales des religions, 51e Année, No. 136 (Oct. - Dec., 2006), p. 196Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30118847 .
Accessed: 10/06/2014 15:46
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196 - ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS
ouverture inattendue, et s'il faut en croire la rencontre d'Assise, un pas vers la comprehen- sion et la paix entre les hommes. Qui pourrait aujourd'hui ne pas s'en rbjouir ?
Rene Luneau
136-52 Pierre GENDRON
La moderniti religieuse dans la pens6e sociologique. Ernst Troeltsch et Max Weber Pret. de Guy Rocher. Saint-Nicolas - Paris, Presses de I'Universiti Laval - Le Cerf, 2006, 107 p.
Ce petit livre est une int~ressante etude comparative de la sociologie des religions de Troeltsch et Weber. Le principal handicap de l'auteur est une connaissance limit~e de la
langue allemande, qui le fait citer les princi- pales oeuvres de Troeltsch g partir de traduc- tions anglaises (il en existe tris peu en langue frangaise). Le livre est divis6 en quatre chapitres : << Religion et modernit6 > ; < Histoire et signi- fication a ; < S&cularisation et foi chr&tienne > ; < Le fait religieux dans la culture >. Mais ces distinctions sont relativement secondaires, les principales questions sont presentes dans tous les chapitres.
Comme le souligne l'auteur, Troeltsch et Weber - qui se sont connus a Heidelberg ou ils enseignaient au debut du siacle - parta- geaient la mime probl6matique: consid&rant l'autonomie de la sphere religieuse, comment l'6mergence d'une modernit6 religieuse est-elle pensable d'un point de vue sociologique ? Les deux croient qu'il existe une causalite propre des idees religieuses sur la societe, ainsi qu'une interaction (Wechselwirkung) entre religion et economie. I1 existe aussi des differences : tan- dis que Weber s'intiresse surtout au r6le du protestantisme dans l'essor du capitalisme, Troeltsch insiste davantage sur les conditions sociales et &conomiques oii sont nees les pen- sees de Luther et de Calvin; de ce point de vue, il existe une certaine compl~mentarit entre leurs travaux. Ce qu'il manque, dans ce contexte, c'est une discussion, par I'auteur, du rapport des deux - et notamment de Troeltsch - au marxisme.
Ils se rifbrent souvent, de fagon positive, a leurs travaux respectifs : Troeltsch cite Weber
fr~quemment, et celui-ci va jusqu' c &rire son 6diteur que son vaste projet de sociologie comparative des religions n'est autre chose que
<, ce que Troeltsch a fait, mais cette fois
pour toutes les religions, d'une manibre beau-
coup plus ramass~e >. Et dans l'introduction a l'Ethique protestante et l'esprit du capi- talisme, Weber reconnait que < le livre de Troeltsch confirme et complete le n6tre >.
Tous deux s'interessent au processus de
s~cularisation provoqu~e par le capitalisme moderne, mais Troeltsch semble croire, de fagon plus 6vidente que Weber, qu'il ne s'agit pas d'une disparition progressive de la reli- gion, mais seulement d'une transformation de son r6le social et culturel.
Peut-8tre la principale difference entre les deux est-elle que Troeltsch n'est pas seulement un sociologue, comme Weber, mais aussi un theologien. II est done le seul a se poser la question suivante, qui hante la conclusion de son opus major, les Soziallehren der christlichen Kirchen und Gruppen (les enseignements sociaux des Eglises et groupes chr6tiens, 1912) : quelle position morale le protestantisme doit-il prendre face a la puissance d~mesur6e du capitalisme, et aux problkmes soulev~s par le mouvement ouvrier et le socialisme ? La technique moderne, qui produit des masses de marchandises mais
, rabaisse l'homme et son travail au niveau
des machines >, pose des questions nouvelles qui n'avaient jamais t&6 envisag~es par les doctrines sociales du christianisme. Si les deux s'inquietent des menaces pour la libert6 que represente la modernisation bureaucratique et/ou capitaliste seul Troeltsch le th~ologien - qui se dissocie, jusqu'a un certain point, de la theologie lib~rale (paternaliste) du Congris 6vangdlique-social - croit a un r6le de la reli- gion (protestante) A contre-courant du capita- lisme, un r61e en ddfense de l'6galite sociale, de la justice sociale et de la solidarite humaine.
L'analyse de Weber et Troeltsch est complt6e par des comparaisons, forc~ment breves, avec les travaux de Friedrich Goergen, Wolfgang Schluchter, Jose Casanova, Marcel Gauchet, et d'autres. Malgr6 ses limites, ce livre est un apport utile, et pertinent, a l'6tude comparative des deux grands sociologues et penseurs de la modernite religieuse.
Michael Lowy
136-53 Jean GREISCH
Entendre d'une autre oreille. Les enjeux philosophiques de I'herm6neutique biblique Paris, Bayard, coil. Bible et philosophie >, 2006, 298 p.
< Lire >, << interpreter >, < comprendre > sont des verbes cl~s de l'herm~neutique, cet art
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