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OBJET D’ETUDE : La Parole en spectacle PreMIERE PARTIE : ANALYSES DE SEQUENCES TELEVISEES
I. LE DISCOURS POLITIQUE
Schéma d’analyse : la communication verbale et non verbale (Jacques Cosnier)
I. Comparer des discours de candidats en campagne
Consigne : assignez-‐vous l’étude d’une des communications. Notez vos relevés à propos de différents discours dans le cadre ci-‐dessous et proposez des interprétations. Puis, mettez-‐le en lien avec le travail des autres sur les communications et dégagez une analyse globale.
Discours 1 : _______________________________________________
Relevé de :
Analyse proposée
Autres comm.
Analyse globale
Discours 2 : _______________________________________________
Relevé de :
Analyse proposée
Autres comm.
Analyse globale
COMMUNICATION Auditif Visuel
Verbalité Parole codée selon le
langage
Vocalité Paralangage : ton, niveau de voix, sons
annexes
Statique Attitudes, postures sans mouvements
Cinétique Mimogestualité :
gestes qui accompagnent
Olfactif, thermique Et tactile
Dépréciés et tabous chez l’adulte occidental
Les effets voulus par les candidats sont-‐ils les mêmes ?
II. Comparez les discours d’une même personne, avant et après son élection
Ajout : La communication est aussi reliée à l’espace. Relevez pour ces deux discours le choix de distance entre les interlocuteurs, et proposez une interprétation.
Les distances spatiales (proxémie) intime (…- 0,45 m): vision aiguë et grossissement des détails, toucher, olfaction, pression, chaleur, registre sonore faible personnelle (0,46 – 1,25 m): vision précise des détails, toucher, olfaction, pression, registre sonore normale sociale (1,26 – 3,65 m): vision précise de l’ensemble de la personne, olfaction rare, registre sonore plus élevé publique (3,66 – 7,5 m): vision d’ensemble de la personne, registre sonore élevé
Discours 1, contexte : _______________________________________________
Relevé de :
Analyse proposée
Distance choisie
Analyse
Autres comm.
Analyse globale
Discours 2, contexte : _______________________________________________
Relevé de :
Analyse proposée
Distance choisie
Analyse
Autres comm.
Analyse globale
OBJET D’ETUDE : La Parole en spectacle
DES prises de parole politiques qui ont toujours été mises en scène
Texte : Roger Martin du Gard, l’Été 1914(1936), dernière partie du roman-fleuve Les Thibault. Jacques Thibault, le personnage central du roman, pacifiste, assiste, au milieu de la foule, à un discours de Jaurès défendant l’idée de paix devant l’imminence de la guerre en 1914.
1 5 10 15 20 25 30 35
Jacques, penché en avant, le menton sur le poing, l’œil tendu vers ce visage levé – qui semblait toujours regarder ailleurs – ne perdait pas une syllabe. Jaurès n’apportait rien de nouveau. Il dénonçait, une fois de plus, le danger des politiques de conquête et de prestige, la mollesse des diplomaties, la démence patriotique des chauvins1, les stériles horreurs de la guerre. Sa pensée était simple ; son vocabulaire, assez restreint ; ses effets, souvent de la plus courante démagogie2. Pourtant ces banalités généreuses faisaient passer à travers cette masse humaine à laquelle Jacques appartenait ce soir, un courant de haute tension qui la faisait osciller au commandement de l’orateur, frémir de fraternité ou de colère, d’indignation ou d’espoir, frémir comme une harpe au vent. D’où venait la vertu ensorcelante de Jaurès ? de cette voix tenace, qui s’enflait et ondulait en larges volutes3 sur ces milliers de visages tendus ? de son amour si évident des hommes ? de sa foi ? de son lyrisme intérieur ? de son âme symbolique, où tout s’harmonisait par miracle, le penchant à la spéculation4 verbeuse et le sens précis de l’action, la lucidité de l’historien et la rêverie du poète, le goût de l’ordre et la volonté révolutionnaire ? Ce soit, particulièrement, une certitude têtue, qui pénétrait chaque auditeur jusqu’aux moelles, émanait de ces paroles, de cette voix, de cette immobilité : la certitude de la victoire toute proche, la certitude que, déjà, le refus des peuples faisait hésiter les gouvernements et que les hideuses forces de la guerre ne pouvaient pas l’emporter sur celles de la paix. Lorsque, après une péroraison5 pathétique il quitta enfin la tribune, contracté, écumant, tordu par le délire sacré, toute la salle, debout, l’acclama. Les battements des mains, les trépignements, faisaient un vacarme étourdissant, qui, pendant plusieurs minutes, roula d’un mur à l’autre du Cirque, comme l’écho du tonnerre dans une gorge de montagne. Des bras tendus agitaient frénétiquement des chapeaux, des mouchoirs, des journaux, des cannes. On eût dit un vent de tempête secouant un champ d’épis. En de pareils moments de paroxysme6, Jaurès n’aurait eu qu’un cri à pousser, un geste de la main à faire, pour que cette foule fanatisée se jetât, derrière lui tête baissée, à l’assaut de n’importe quelle Bastille. Insensiblement, ce tumulte s’ordonna, devint rythme. Pour se délivrer de l’étau qui les serrait, toutes ces poitrines haletantes recouraient au chant : Debout, les damnés de la terre ! … Et, au dehors, les milliers de manifestants qui n’avaient pas pu entrer, et qui, malgré les déploiements de la police, obstruaient toutes les rues avoisinantes, reprirent le couplet de l’Internationale7 : Debout, les damnés de la terre ! …
1. Chauvins : patriotes fanatiques 2. démagogie : flatter les gens pour gagner leur adhésion 3. volutes : forme en spirale 4. spéculation : théorie
5. péroraison : conclusion d’un discours 6. paroxysme : le plus haut degré 7. L’internationale : hymne révolutionnaire.
OBJET D’ETUDE : La Parole en spectacle PreMIERE PARTIE : ANALYSES DE SEQUENCES TELEVISEES
II. LE DEBAT POLITIQUE
Texte 1. Description du débat Obama-Romney
20 h. Les invités se retrouvent pour la « party » devant la télé Les invités arrivent au compte-gouttes chez Demet et Bill, qui ont organisé chez eux une « party » pour suivre le débat entre partisans de Barack Obama dans leur spacieuse maison de Rosewood Street, à Havehill, petite ville verdoyante du nord du Massachusetts. (…) 20 h 55. Le débat Obama-Romney commence Demet hausse le son du téléviseur, car cela s’active sur le plateau installé à l’université de Denver (Colorado), théâtre de ce premier duel. La vingtaine de partisans d’Obama s’installent sur les chaises disposées face à l’écran. (…) 21 h 45. Obama critique le projet fiscal de Romney Sourire quand Obama fait la leçon au républicain : « On ne peut pas à la fois réduire les impôts de 5 milliards, augmenter les dépenses militaires de 2 milliards, et réduire les déficits. » Éclats de rires dans le salon quand Romney promet qu’il créerait 12 millions d’emplois : « Il n’a pas créé de jobs ici en tout cas. Quand il était gouverneur, le Massachusettes était le 49e était sur 50 en matière de création d’emplois », raille Jeanne. 22 h. Déception et nervosité chez les téléspectateurs démocrates Après une heure de face à face, les visages sont tendus, la nervosité palpable. Romney ne joue pas la partition attendue. Le républicain, qui a beaucoup répété, déroule ses arguments avec un sourire imperturbable, coupe le Président, prend à témoin le modérateur, et surtout, il a abandonné le registre de la droite dure qu’il a cultivé pendant toute la primaire républicaine. Il est redevenu le Romney modéré. « Un vrai caméléon », peste Mark. Obama, nerveux en début de soirée, s’est certes un peu déridé. Mais aux slogans simples - souvent simplistes - de son adversaire, il oppose de longues tirades professorales et techniques. 22 h 30. Fin du débat… « Romney a gagné en ne perdant pas » À Denver, Jim Lehrer met un terme à la joute. Les deux candidats rejoints par leurs proches sur le plateau, se saluent. Dans le salon de Bill et Demet, les applaudissements sont convenus. Chacun se lève, direction le buffet, pour échanger ses impressions. Pas fameuses. Bruno RIPOCHE. Texte 2. Analyser les codes du débat
Le format du débat de mardi soir, sur le campus de l'université d'Hofstra à quelque 40 km de New York est particulier : les questions de politique intérieure et étrangère seront posées par le public, composé d'environ 80 électeurs indécis, choisis par un institut de sondage. La première est revenue par tirage au sort à M. Romney. Le débat sera modéré par une journaliste de CNN, Candy Crowley, qui couvre la politique depuis 25 ans. Dans ce genre de débat, la forme peut parfois l'emporter sur le fond, et l'imprévu est toujours possible. La gestuelle des candidats sera regardée à la loupe, tout comme leur capacité à "connecter" avec le public. Après son premier débat raté, où il avait semblé surtout pressé d'en finir, M. Obama a passé trois jours à s'y préparer, retranché avec ses conseillers dans un complexe hôtelier de Virginie (Est).
"Je me sens très bien. Regardez cette belle journée", a-t-il dit à des journalistes mardi matin. Il s'est ensuite rendu en début d'après-midi sur le campus d'Hofstra pour visiter le complexe sportif où est organisé le débat. Il devait ensuite à nouveau passer une heure à se préparer. Mitt Romney, qui s'est également entraîné pendant deux jours dans le Massachusetts (nord-est), est passé plus tard, aux environs de 15H00 (19H00 GMT), avant de repartir du campus. Les deux hommes doivent se retrouver à 21H00 (01H00 GMT mercredi) pendant 90 minutes. "Je pense que vous verrez une prestation exceptionnellement solide ce soir de la part du président", a assuré Robert Gibbs, consultant pour la campagne démocrate, promettant un Barack Obama "passionné et énergique". Côté républicain, le porte-parole de M. Romney Ryan Williams a estimé que M. Obama devrait avoir "une meilleure nuit que celle du premier débat". Il a déclaré à l'AFP qu'il s'attendait à "un président plus agressif". Brigitte Dusseau, AFP, 16 octobre 2012
Texte support
Le storytelling est une vieille méthode journalistique (make a story ! disait-on dans les écoles de journalisme américaines). Pour rendre compte d’un événement (une catastrophe, une guerre), ou d’un fait de société (chômage, racisme, divorce), rien ne vaut de commencer par le récit d’un cas individuel. Les larmes d’une mère dont la fille de 14 ans a été tuée par un chauffard auront plus d’impact sur l’opinion qu’un chiffre anonyme (le nombre de morts par an sur les routes) ou qu’un concept abstrait (la violence routière). Prenant acte de cette technique courante en journalisme, les conseillers en communication ont, dans les années 1990, importé la technique du storytelling dans le domaine de la politique, du marketing et du management. Achille Weinberg, « le storytelling, une arme de distraction massive », Sciences humaines n°239, 2009
OBJET D’ETUDE : La Parole en spectacle PreMIERE PARTIE : ANALYSES DE SEQUENCES TELEVISEES
III. LE TALK-SHOW
Questions d’analyse : le « talk-show »
Les participants Ce qu’il faut se demander L’animateur, les co-‐animateurs Quelle gestion de la parole ? Comment distribue-‐t-‐il la parole ?
Parle-‐t-‐il plus ou moins que les autres ? Intervient-‐il pour amuser ? informer ? expliquer ?
Le chroniqueur Parle-‐t-‐il d’un sujet précis ou intervient-‐il plus généralement ? En quoi est-‐ce une parole particulière (parole jeune, amusante, experte, …) ?
L’expert Quand intervient-‐il ? Comment rend-‐il sa parole crédible ? Se fait-‐il comprendre du public ? Utilise-‐t-‐il des arguments et des exemples ?
L’autorité (personnalité, écrivain, homme politique…)
Quelle est sa thèse ? Est-‐elle bien visible ? Appuie-‐t-‐il sa parole sur des arguments ? A-‐t-‐il une parole rassurante ou critique ?
Monsieur/Madame tout-‐le-‐monde Sur quoi témoigne-‐t-‐il ? Quelle est la place de l’émotion dans sa parole ?
Le public Le public intervient-‐il par une prise de parole ou par SMS ? Les participants sont-‐ils représentatifs de la société ?
L’image Ce qu’il faut se demander Types de plan (voir fiche cinéma) Comment les différents invités sont-‐ils cadrés ? Un invité est-‐il souvent filmé en gros
plan ? En plan rapproché ? Le cadrage renforce-‐t-‐il la parole d’un invité en particulier ? Temps et fréquence d’apparition à l’image de chaque participant
Quelle est le temps d’apparition moyen de chaque invité ? Combien de fois chaque invité apparaît-‐il à l’image ?
Temps de parole Quels sont les invités qui parlent le plus ? Le moins ? Les invités les plus actifs sont-‐ils aussi les plus présents à l’image ?
Le décor Ce qu’il faut se demander Si c’est un studio d’enregistrement A-‐t-‐on la sensation d’un lieu clos ou d’un lieu ouvert ? voit-‐on à l’image les caméras?
L’éclairage ? les techniciens ? Si c’est un tournage en extérieur Où a lieu le tournage ? Quelles impressions ce lieu suscite-‐t-‐il chez le spectateur ?
Si s’agit d’un plateau de télévision Le décor favorise-‐t-‐il une ambiance de travail ? d’amusement ? de débat ? La parole est-‐elle intime ou au contraire ouverte ? Un participant est-‐il mis en valeur ?
La disposition des participants Comment sont-‐ils placés sur le plateau ? La disposition permet-‐elle une circulation de la parole ? Les participants sont-‐ils placés au hasard ? Selon leur statut ? Selon leurs idées ?
La disposition du public Quelle est la place du public sur le plateau de l’émission ? Le plateau permet-‐il au public d’intervenir ?
Texte : La mise en valeur de l’affectivité dans la télévision de l’intime
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Les émotions ne sont plus seulement formulées, passées au crible du langage, avec, à la clé, le seul risque du lapsus ; elles sont montrées par l’entremise de coups d’œil assassins ou attendris, de mimiques, de larmes… [...] Plus encore que les paroles, c’est, aussi, la mise en scène qui contribue à produire de l’intime. Les dispositifs scéniques de l’ensemble de ces émissions sont, ainsi, conçus en vue de valoriser l’expression visible des émotions et des relations. [...] Toutes ces émissions privilégient résolument le gros plan. Les tableaux d’ensemble sont extrêmement rares et servent seulement à marquer la césure entre des séquences. De même, le réalisateur est à l’affût des postures susceptibles de trahir des affects ou des émotions. Les regards importent au plus au point. Les attitudes corporelles aussi ; les gestes, notamment ceux des mains, sont fréquemment montrés à l’écran. Tout ce qui, par le corps, laisse filtrer l’affectivité est volontairement exhibé. Dominique Mehl, La Télévision compassionnelle, réseaux n°63 CNET, 1994
OBJET D’ETUDE : La Parole en spectacle CORPUS
Une nouvelle forme de télévision
• Texte 1 : Didier Daeninckx, Zapping, 1994 • Texte 2 : Georges Fillioud, Les Dossiers de l’audiovisuel, 1997 • Document 3 : caricature de Lionel Brouck
Texte 1 : Didier Daeninckx, Zapping, 1994
Handicapée à la suite d’une bavure médicale, Adélaïde, vedette d’un soir, va bénéficier de la générosité des téléspectateurs qui vont s’apitoyer sur son cas. Le générique de l’émission est lancé…
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Les portraits de saint Martin, saint Vincent de Paul, de mère Teresa, de Coluche, du docteur Schweitzer, de l’abbé Pierre, de Line Renaud et de Bernard Kouchner tourbillonnent sur l’écran. Ils se mélangent, se démultiplient, et viennent se coller, tels des timbres de collection, sur une immense feuille de parchemin. Le plan s’élargit pour dévoiler le « Livre de la Solidarité ». Les parrains de l’émission se statufient dans leurs cases. La page se tourne dans un froissement de papier et apparaît le visage poupin et grave à la fois de Jacques Pramarre. Les commissures des lèvres se soulèvent pour l’ébauche d’un sourire tandis qu’en incrustation l’animateur du show marche jusqu’au centre du dispositif scénique où l’attend, dans une sorte de boule de pénombre, l’invitée de la semaine. Jacques Pramarre qui occupe maintenant toute la surface des téléviseurs s’arrête au bord de la frontière lumineuse pour fixer la caméra. Le public réparti sur cinq rangées de gradins obéit avec un bel ensemble au panneau électronique qui commande de mettre fin aux applaudissements. - Bonsoir. Nous sommes ce soir en direct de Valenciennes. Je vous remercie d’être toujours plus nombreux à être fidèles à notre rendez-vous hebdomadaire. En six mois d’existence notre émission a permis à des dizaines de gens sans espoir de saisir LA CHANCE DE LEUR VIE… Le panneau réclame quelques bravos et le public s’exécute avec enthousiasme. Le présentateur fait un pas vers l’ombre. - Ces dizaines d’hommes et de femmes ne croyaient plus en rien, l’existence leur apparaissait comme un tunnel sans fin, une marche vers l’inconnu, jusqu’à ce qu’ils se disent un soir en regardant cette émission : « et si j’avais encore UNE CHANCE DANS LA VIE ! » A ce moment précis, cent projecteurs s’allument, la lumière inonde le plateau, effaçant comme par miracle la caverne obscure où se tient l’invitée. Jacques Pramarre est déjà près d’elle. Il lui signale discrètement la présence d’un micro posé sur l’accoudoir du fauteuil et elle s’en saisit, confuse d’avoir oublié les recommandations faites lors de la répétition. - C’est ce que vous vous êtes dit, Adélaïde ? La femme, cinquante ans, courtaude, la face aplatie, cachée derrière d’énormes lunettes se met à parler dans le vide. L’animateur lui relève le bras, d’autorité, pour placer le micro devant sa bouche. - Oui, c’est ça, Monsieur Pramarre… En voyant votre émission j’ai pensé que tout n’était peut-être pas perdu… Il se penche, sollicitant les mots appris par cœur. - Et que… et que… Adélaïde hoche la tête, se rappelant la formule magique. - Et que je devais saisir LA CHANCE DE MA VIE ! Didier Daeninckx, Zapping, Editions Denoël, 1992
Texte 2 : Georges Fillioud, Les Dossiers de l’audiovisuel
Georges Fillioud (1929-2011) était un journaliste et homme politique français. Il a participé à la création de Canal + et de M6. Il a aussi présidé l’AFP et Arte.
Document 3 : caricature de Lionel Brouck
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La télévision signifie qu’elle n’a désormais plus besoin d’inventer des fictions, d’imaginer des histoires, puisqu’elle se révèle capable d’agir sur le réel, avec la participation de ceux qui sont directement concernés et qui pourraient être chacun d’entre nous. La question de la limite à ne pas dépasser devient alors indépassable comme l’horizon : la frontière qui sépare le fantasme du vécu, le faux du vrai, le spectateur de l’acteur n’est plus visible, ni évidente. Georges Fillioud, n°55 des Dossiers de l’audiovisuel, cité dans La Parole confisquée de Patrick Charaudeau et Rodolphe Ghiglione, © Dunod, 1997.
OBJET D’ETUDE : La Parole en spectacle ECRITURE : LA télévision d’aujourd’hui est-elle dangereuse ?
I. Analyse des arguments des participants : quelles stratégies mettent-ils en œuvre ?
Manipulation des émotions Manipulation de la raison
Mise en valeur de la séduction physique
L’orateur joue de son charme personnel à travers des gestes et des attitudes
Le mensonge Une fausse information masque la vraie
L’emploi d’une parole claire et éloquente
L’orateur s’exprime bien, il est jugé plus convaincant. Il capte l’auditoire. La réorganisation des faits
Les faits sont ordonnés de manière différente pour qu’une nouvelle image de la réalité s’impose
Le recours à la peur L’orateur insiste sur le besoin de sécurité de ceux à qui il s’adresse. Le recadrage de l’opinion
On part d’une opinion admise pour lui faire déduire une autre opinion qui semble logique.
L’amalgame affectif Il s’agit de s’appuyer sur les désirs et les sentiments de ceux qui écoutent.
La proximité avec le public L’orateur donne l’impression que lui-même et le public souhaitent les mêmes choses.
L’utilisation de la répétition
Le mot, l’idée, le slogan, répétés plusieurs fois, deviennent des évidences.
D’après Philippe Breton, La Parole Manipulée, la Découverte, 2000
II. Rédaction type bac :
La télévision d’aujourd’hui vous paraît-elle dangereuse ? Vous écrirez un paragraphe argumenté d’une quarantaine de lignes pour expliquer et justifier votre point de vue.
• Au brouillon -‐ reformulez la question posée. -‐ retrouvez au moins trois arguments qui viennent soutenir votre point de vue. A partir de vos connaissances personnelles, des textes étudiés, etc., trouvez des exemples qui appuient les arguments.
• Au propre Introduction : Reformulez la question posée et énoncez votre thèse. Vous pouvez introduire votre paragraphe par une phrase générale (histoire de la télévision ces dernières années, temps passé devant la télévision, différents programmes…) Rédigez les trois paragraphes selon la doctrine : un paragraphe = un argument, qui peut être soutenu par un ou plusieurs exemples. Faites bien attention à articuler vos idées avec des connecteurs logiques (voir livret). Concluez en répondant de façon synthétique à la question. Vous pouvez faire une ouverture, c’est-‐à-‐dire poser une autre question sur un sujet similaire, parler de la question de façon plus générale…
• Grille indicative d’évaluation Lecture-culture / utilisation des
connaissances (3 points) Argumentation (4 points) Expression (3 points)
-‐ utilisation des textes et docs -‐ utilisation d’une lecture / d’un film -‐ utilisation de connaissances personnelles (actualités, histoire, …)
-‐ affirmation d’un point de vue personnel -‐ construction cohérente de la réponse -‐ capacité à la nuance
-‐la structure des phrases est globalement correcte -‐l’orthographe est globalement correcte -‐le lexique utilisé est globalement précis et approprié
Donc le candidat montre l’étendue de sa culture générale
Donc le candidat montre sa capacité à argumenter de façon recevable
Donc le lecteur comprend le texte sans effort particulier