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La Patience - Gérer Mon Stress – Une approche …€¦ · 4 Sogyal Rinpoche : « Le livre tibétain de la vie et de la mort. » La Table Ronde. Avec le temps, le verger devient

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Page 1: La Patience - Gérer Mon Stress – Une approche …€¦ · 4 Sogyal Rinpoche : « Le livre tibétain de la vie et de la mort. » La Table Ronde. Avec le temps, le verger devient

L A PAT I E N C E

Mon Dieu, accordez-moi la patience. Tout de suite !1

Je voudrais vous prier, autant que je sais le faire, d'être patient en face de tout ce qui n'est pas résolu dans votre coeur. Efforcez-vous d'aimer vos questions elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère. Ne cherchez pas pour le moment des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne sauriez pas les mettre en pratique, les « vivre ». Et il s'agit précisément de tout vivre. Ne vivez pour l'instant que vos questions. Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses.2

On ne peut accélérer le cours des saisons. Lorsque vient le printemps, l’herbe pousse d’elle-même.3

Ne soyez pas trop pressé de résoudre la totalité de vos doutes et de vos problèmes. «Hâtez-vous lentement», disent les maîtres. Je conseille toujours à mes étudiants de ne pas avoir d'attentes excessives, car la croissance spirituelle exige du temps. Il faut des années pour apprendre à bien parler japonais ou pour devenir médecin. Pouvons-nous donc réellement nous attendre à trouver toutes les réponses - sans parler d'atteindre l'éveil - en quelques semaines ?

Le voyage spirituel consiste en une purification et un apprentissage continuels. Lorsque vous comprenez ceci, vous devenez humble. Il existe un proverbe tibétain connu : « Ne confondez pas la compréhension avec la libération. » Et Milarépa disait : « Ne nourrissez pas d'espoirs de réalisation, mais pratiquez toute votre vie. »4

Page 1Atelier de Réduction du StressRobert Béliveau m.d. [email protected]

1 Jann Mitchell : Codependent for shure : an original jokebook. Kansas City, Andrews and McMeel, 1992

2 Rainer Maria Rilke : « Lettres à un jeune poète. » Lettre no 4, Grasset

3 Jon Kabat-Zinn : « Où tu vas, tu es. » Ed. JC Lattès

4 Sogyal Rinpoche : « Le livre tibétain de la vie et de la mort. » La Table Ronde.

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Avec le temps, le verger devient confiture… (auteur inconnu)

Pour moi, la patience représente l'une des vertus morales fondamentales. En la cultivant, on cultivera nécessairement la pleine conscience car elles sont indissociables. La patience se manifeste lorsque l'on n'est pas pressé d'arriver quelque part.5

Dans la vie de tous les jours, la tolérance et la patience sont très bénéfiques. Si on possède cette capacité, même en vivant dans un environnement très stressant, on ne perdra ni son calme ni sa sérénité.6

On pourrait ajouter que ce n'est pas en tirant sur les fleurs qu'on les fait pousser plus vite. C'est-à-dire qu'il faut respecter le fait que la complexité de l'être vivant implique son propre principe de réorganisation. La personne autonome doit voir avant tout à évoluer dans un contexte respectant sa nature complexe, qui évolue selon des voies imprévisibles. Quand son évolution devient prévisible dans tous ses détails, c'est que l'individu agit en robot.7

Quand quelqu'un vient partager avec moi sa souffrance et sa peine, le mieux que je puisse accomplir, c'est d'être un compagnon qui ne perd pas la foi, en gardant en vue la capacité de guérison enfouie sous la confusion et la peur. Pour le moment, ce qui apparaît et ce qui est ressenti, c'est la lame froide de la terreur, la douleur du désespoir, la tristesse oppressante. Mon travail est d'être de bonne compagnie, de leur permettre de s'appuyer, pour le temps nécessaire, sur ma foi indéfectible dans leur pouvoir intérieur. Même dans mes meilleurs jours, je ne puis pas faire plus que cela. Alors, lentement, quand le temps est venu, leur corps s'ouvre, ils recommencent à ressentir et à goûter cette possibilité de santé en eux et par eux-mêmes. Cette bonté fondamentale est toujours là, prête à être découverte, si seulement nous pouvons nous joindre avec patience, et écouter.8

Page 2Atelier de Réduction du StressRobert Béliveau m.d. [email protected]

5 Jon Kabat-Zinn : « Où tu vas, tu es. » Ed. JC Lattès

6 Ibid

7 Suzanne Lamarre : « Aider sans nuire. » Ed. Lescop

8 Wayne Muller : « Sabbath. »

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J'existe tel que je suis, ça me suffit;Si personne n'en est conscient,

Je suis content,Et si tous en sont conscients,

Je suis aussi content.Un monde est conscient,

de loin le plus important à mes yeux,Le mien,

Et que se réalise mon destin aujourd'hui,dans dix mille ans ou dans dix millions d'années,

Je peux allègrement l'accepter maintenant,Ou, avec la même allégresse,

Je peux attendre. 9

Qui songerait à déplorer qu’il faille des années pour construire un hôpital et une génération pour parfaire une éducation ? Alors, pourquoi se plaindre des années de persévérance nécessaires pour devenir un être humain équilibré et plein de bonté ?10

Supprimer la colère et la haine ne suffit pas. Encore faut-il cultiver activement les antidotes de la haine : la patience et la tolérance. Je ne peux que le répéter : pour cultiver la patience et la tolérance, il faut de l'enthousiasme et fortement le désirer. Plus fort sera l'enthousiasme, plus grande sera l'aptitude à résister aux épreuves. Dans la pratique de la patience et la tolérance, c'est en fait dans un combat contre la haine et la colère que l'on s'engage. Et dans un combat, ce que l'on vise, c'est la victoire. Mais il faut aussi se préparer à l'éventualité de la défaite. Vous affronterez des revers, ne l'oubliez jamais. Vous devrez savoir leur faire front. C'est pourquoi celui qui l'emporte contre la haine et la colère après un parcours aussi ardu mérite d'être considéré comme un véritable héros.11

Page 3Atelier de Réduction du StressRobert Béliveau m.d. [email protected]

9 Walt Whitman : Les feuilles d’automne

10 Matthieu Ricard : « Plaidoyer pour le bonheur. » Nil Éditions, Paris, 2003

11 Howard Cutler et le Dalaï Lama : « L’art du bonheur. » Robert Laffont

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Patience, patience, patience, voilà ce que la mer enseigne : la patience et la foi. Il faut reposer vide, ouvert, aussi neutre que la plage, et attendre que la mer vous offre ses présents. 12

L'impatience est presque toujours la réaction de l'ego face à la contrariété ou à la souffrance, ou même face à tout ce qui empêche la réalisation de ses projets et programmes. Son contraire, la patience, représente la volonté d'accepter et supporter des conditions qui peuvent être douloureuses, déplaisantes ou simplement non conformes à ce que l'on veut.13

La patience signifie de laisser les choses se dérouler à leur propre rythme au lieu de nous précipiter avec notre propre réponse habituelle à la douleur ou au plaisir. …La patience ne s'apprend pas dans la sécurité. Elle ne s'apprend pas quand tout est harmonieux et quand tout va bien. Quand tout baigne dans l'huile, qui donc a besoin de patience ? Si nous demeurons dans notre chambre, porte verrouillée et rideaux tirés, tout peut paraître harmonieux, mais dès que quelque chose ne va pas à notre guise, nous éclatons. Il n'y a pas moyen de cultiver la patience quand notre dessein est simplement de rechercher l'harmonie et de tout aplanir. La patience implique que l'on ait le désir d'être vivant au lieu d'essayer de rechercher l'harmonie.14

As-tu la patience d'attendre que la vase retombe Et que l'eau redevienne claire ?Es-tu capable de rester inerte

Jusqu'à ce que le mouvement juste se fasse de lui-même ? 15

Page 4Atelier de Réduction du StressRobert Béliveau m.d. [email protected]

12 Anne Lindbergh : « Solitude face à la mer. »

13 John Snelling cité par Gill Farrer-Halls dans « Bouddhisme, introduction aux principes et à la pratique du bouddhisme »

14 Pema Chödron : « La voie commence là où vous êtes. » Éd. La Table Ronde

15 Lao Tseu : « Tao te king. »