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La pêche à pied dans l’estuaire de la Gironde, du XVIII e s. à nos jours Si certaines techniques ont disparu (pêche à la traine, gors, courtine) beaucoup se sont maintenues, en n’évoluant que très peu depuis le XVIII e , siècle pour lequel on dispose d’ouvrages illustrés. Activité principale ou, le plus souvent activité d’appoint, la pêche à pied a tou- jours occupé les populations riveraines pour leur subsistance ou pour la vente de leurs produits.

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La pêche à pieddans l’estuaire de la Gironde, du XVIIIe s. à nos jours

Si certaines techniques ont disparu (pêche à la traine, gors,courtine) beaucoup se sont maintenues, en n’évoluant que trèspeu depuis le XVIIIe, siècle pour lequel on dispose d’ouvragesillustrés.

Activité principale ou, le plus souventactivité d’appoint, la pêche à pied a tou-jours occupé les populations riverainespour leur subsistance ou pour la ventede leurs produits.

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La pêche à pieddans l’estuaire de la Gironde, du XVIIIe s. à nos jours

Henri-Louis Duhamel du Monceau (1700-1782), ingénieur et agronome, fût inspecteurde la marine et membre de l’Académie des sciences. En 1769, il publia Le traité généraldes pesches et des poissons qu’elles fournissent. Gravures et textes en italique sont extraits de cet ouvrage.

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Balutet

Petit d’instrument « monté[...] au bout d’une petiteperche », le balutet étaitgarni d’une toile et nond’un filet. Pour cette rai-son, il était considérécomme abusif car « il nelaissait rien passer ».C’est l’ancêtre de nosactuelles balances à cre-vettes.

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Chaudrette

L'instrument qu’on nomme chaudière, chaudrette, caudrette, caudelette, savonceau, etc.tous noms adoptés dans différents ports est à proprement parler, un truble sans manche,qui est suspendu par des cordes et qui a peu de fond. [...]

On fait au petit port deSaint-Palais, qui est dansl'Amirauté de Marennes, unétablissement singulier etqui mérite d'être décrit,pour la pêche des salicotsou chevrettes. [...] Pour lesprendre les pêcheurs de cepetit lieu ont imaginé defaire un échafaudage surces rochers d'où ils peu-vent mettre à la mer deschaudrettes, dans lesquel-les ils prennent beaucoupde chevrettes.

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Carrelet à main

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Carrelet mobile

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Carrelet sur ponton

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photo Claude Businelli

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Grand haveneau ou havenet sédentaire

La pêche du grand haveneau ne se pratiqueguère que sur les grèves [...] l’effet est d’ar-rêter le poisson qui suit le cours de l’eau [...]Pour se servir du grand haveneau, qu’onnomme aussi havenet et havenet sédentai-re, le pêcheur le présente au courant,posant sur le fond les deux bouts des per-ches, ainsi que la corde qui s’étend de l’unà l’autre. Les 2 extrémités postérieures desperches passent sous les aiselles.Les pêcheurs au haveneau [...] sont obligésde se placer dans un courant qui amène lepoisson dans leur filet.

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Trusle ou trulle

Au XVIIe siècle, le terme de trusle désignait - soit le haveneau qui, équipé de patins, pouvait alors être poussé ; - soit la maniole, petit filet proche des ‘épuisettes’ d’aujourd’hui (ci-dessous).

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Tamis pour la civelle (pibale)

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Escave

On fait encore dans la rivière [Dordogne] la pêche de la saine, qu’ils nomment escave,un des bouts du filet est traîné par des hommes qui sont à terre*, et l’autre par ceux quisont dans une filadière ; ensuite se réunissant, ils amènent le filet au bord de l’eau. Onfait ordinairement cette pêche depuis le mois de février jusqu’à la fin juin. * Sur les gravures, les deux hommes sont à terre.

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Gors

On a vu sur quatre lieues de côtes, dansle bas-Médoc, depuis By jusqu’auVerdon, plus de 150 pêcheries appeléesbouchots ou gors, dont les ailes avaient40 à 50 brasses de longueur, et quiétaient terminées par des bourgnes.

Il s’y prenait une si grande quantité de menuise, qu’on en jet-tait sur le rivage, où les oiseaux s’en nourrissaient. [...] Ce sontde grands entonnoirs faits avec des pieux jointifs. […] Lespêcheurs de Plassac mettent, au lieu de bourgne, un filet qui ales mailles assez ouvertes pour laisser passer le norrain.

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Courtine

Au XIXe siècle, après ladisparition des gors, lescourtines se sont dévelop-pées en Médoc. Elles étaient généralement disposéessur un emplacement vaseux en légèrepente, permettant à la chambre de cap-ture d’assécher en dernier lieu.L’exploitation se faisait à l’aide d’un“pousse-pied” qui se déplace facilementsur la vase.Le palissage en bois de chêne que l’onvoit sur l’illustration a été remplacé parun filet permettant de déplacer régulière-ment l’installation.

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Étente

Dans le quartier de Marennes ontend sur des piquets enfoncés dansla vase, à basse mer, des filets quiont 3 pieds de hauteur, et à peu près20 brasses de longueur.

On prend à cette pêche, qu’on fait durant toute l’année,de toute sorte de poissons, même des plats lorsqu’onensable le pied des filets : mais alors on détruit beau-coup de frai et de menuise. [...]Les pêcheurs de Blaye se servent de filets à peu prèssemblables et appellent cela tendre à l’espère ; c’est àdire dans l’attente des meuilles, des plies, petites soles,etc. qui se portent sur le rivage.