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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n° 1, 2010 © (EDUCI), 2010 23 LA PÉDAGOGIE DE LA RECHERCHE EN GÉOGRAPHIE : UN EXEMPLE DE FORMULATION DE PROBLÉMATIQUE SUR «LES DYNAMIQUES GÉOMORPHOLOGIQUES ET LEURS IMPLICATIONS ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DANS L’ESPACE URBAIN DE COTONOU AU BÉNIN» Etienne DOMINGO Maître de conférences Département de géographie et d’aménagement du térritoire Université d’Abomey-Calavi (Bénin) RÉSUMÉ La formulation de la problématique n’est pas toujours simple pour l’apprenant en géographie lorsqu’il aborde la préparation du mémoire de maîtrise, de DEA ou la thèse. Le manque de savoir-faire provient de sa formation sur les deux volets de l’apprentissage par lui-même et de l’enseignement dispensé. La présente réflexion sur la question trouve comme cadre une masse importante de travaux existants sur la problématique dans beaucoup de domaines disciplinaires, y compris en géographie. L’exercice de la construction de la problématique sur «les dynamiques géomorphologiques et leurs implications économiques et environnementales dans l’espace urbain de Cotonou au Bénin» montre le cheminement qui passe par l’argumentation (le questionnement), le problème, la question, l’hypothèse (et les hypothèses). La problématique une fois formulée ainsi, la condition est remplie pour la définition des objectifs de recherche et l’élaboration de la méthodologie et, en fin de compte, du projet de recherche, sans lequel il n’y a pas recherche. Mots-clés : Bénin, problématique, pédagogie, recherche, dynamiques géomorphologiques ABSTRACT The formulation of the problematics is not always simple for the student in geography within an issue is not always simple for the student in geography, when he is starting a research work for his Master or his Ph.D. His ignorance of how to proceed stems from both his own training and his teaching. The reflection on this issue points toward an important volume of existing works on the problematic in so many subjects, including geography. The exercise to build the problematic on “The geomorphologic dynamics and their economic and environmental implications in the urban space of Cotonou in Benin” shows the process through argumentation, problem setting, questioning and hypothesis. The problematic, once formulated, the condition is met to define the objectives of the research work and to elaborate the methodology and finally the research project without which we cannot speak of a research work. Key words : Bénin, problematics, pedagogy, research, geomorphologic dynamics. INTRODUCTION La formulation de la problématique, après que soit arrivée l’intention de recherche, ne va pas de soi. Au cours de sa carrière, il est donné, au moins une fois à l’enseignant-chercheur ou au chercheur en géographie, de constater chez l’étudiant la difficulté, même très grande, à accoucher du projet de recherche. On le sait, tout commence par la problématique. Le mauvais passage de cette étape initiale et cruciale entraîne la catastrophe pour le reste. Le pire est qu’on ne s’en soit pas aperçu et que le mémoire de maîtrise, le mémoire de DEA 1 ou la thèse soient rédigés. Et là, c’est la débâcle. Cette situation d’erreur d’aiguillage n’est pas de l’imaginaire. Elle existe. Un certain nombre de cas vécus, en matière d’encadrement de travaux de recherche, autorise à se prononcer sur l’épreuve que constitue l’élaboration d’un projet de recherche. L’objet du présent article est la présentation d’une étude de cas qui porte sur « les dynamiques géomorphologiques et leurs implications économiques et environnementales dans l’espace urbain de Cotonou au Bénin». Il s’agit 1-DEA : Diplôme d’étude approfondie.

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LA PÉDAGOGIE DE LA RECHERCHE EN GÉOGRAPHIE : UN EXEMPLE DE FORMULATION DE PROBLÉMATIQUE SUR «LES DYNAMIQUES

GÉOMORPHOLOGIQUES ET LEURS IMPLICATIONS ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DANS L’ESPACE URBAIN DE COTONOU AU BÉNIN»

Etienne DOMINGOMaître de conférences

Département de géographie et d’aménagement du térritoireUniversité d’Abomey-Calavi (Bénin)

RÉSUMÉ

La formulation de la problématique n’est pas toujours simple pour l’apprenant en géographie lorsqu’il aborde la préparation du mémoire de maîtrise, de DEA ou la thèse. Le manque de savoir-faire provient de sa formation sur les deux volets de l’apprentissage par lui-même et de l’enseignement dispensé. La présente réflexion sur la question trouve comme cadre une masse importante de travaux existants sur la problématique dans beaucoup de domaines disciplinaires, y compris en géographie. L’exercice de la construction de la problématique sur «les dynamiques géomorphologiques et leurs implications économiques et environnementales dans l’espace urbain de Cotonou au Bénin» montre le cheminement qui passe par l’argumentation (le questionnement), le problème, la question, l’hypothèse (et les hypothèses). La problématique une fois formulée ainsi, la condition est remplie pour la définition des objectifs de recherche et l’élaboration de la méthodologie et, en fin de compte, du projet de recherche, sans lequel il n’y a pas recherche.

Mots-clés : Bénin, problématique, pédagogie, recherche, dynamiques géomorphologiques

ABSTRACT

The formulation of the problematics is not always simple for the student in geography within an issue is not always simple for the student in geography, when he is starting a research work for his Master or his Ph.D. His ignorance of how to proceed stems from both his own training and his teaching. The reflection on this issue points toward an important volume of existing works on the problematic in so many subjects, including geography. The exercise to build the problematic on “The geomorphologic dynamics and their economic and environmental implications in the urban space of Cotonou in Benin” shows the process through argumentation, problem setting, questioning and hypothesis. The problematic, once formulated, the condition is met to define the objectives of the research work and to elaborate the methodology and finally the research project without which we cannot speak of a research work.

Key words : Bénin, problematics, pedagogy, research, geomorphologic dynamics.

INTRODUCTION

La formulation de la problématique, après que soit arrivée l’intention de recherche, ne va pas de soi. Au cours de sa carrière, il est donné, au moins une fois à l’enseignant-chercheur ou au chercheur en géographie, de constater chez l’étudiant la difficulté, même très grande, à accoucher du projet de recherche. On le sait, tout commence par la problématique. Le mauvais passage de cette étape initiale et cruciale entraîne la catastrophe pour le reste. Le pire est qu’on ne s’en soit pas aperçu et que le

mémoire de maîtrise, le mémoire de DEA1 ou la thèse soient rédigés. Et là, c’est la débâcle. Cette situation d’erreur d’aiguillage n’est pas de l’imaginaire. Elle existe. Un certain nombre de cas vécus, en matière d’encadrement de travaux de recherche, autorise à se prononcer sur l’épreuve que constitue l’élaboration d’un projet de recherche. L’objet du présent article est la présentation d’une étude de cas qui porte sur « les dynamiques géomorphologiques et leurs implications économiques et environnementales dans l’espace urbain de Cotonou au Bénin». Il s’agit

1-DEA : Diplôme d’étude approfondie.

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d’un essai de démarche pédagogique tendant à montrer les étapes de déclaration des constituants de la problématique et les liens entre elles. Ce thème peut bien être rangé dans la grande thématique de l’aménagement du territoire puisqu’il s’agit de produire des connaissances dont des acteurs, dans l’exercice de leurs compétences, vont se saisir pour mieux comprendre l’organisation et le fonctionnement naturels d’un espace, élaborer et mettre en œuvre une politique d’aménagement et de gestion d’un territoire urbain. L’attention sera portée particulièrement sur la problématique à cause de sa fonction fondatrice du projet, d’éclairage, et d’indicateur des lignes de recherche. Elle est le socle du projet de recherche, le virage dangereux à ne rater sous aucun prétexte. Notre objectif est de contribuer à sortir l’idée de projet de recherche de la banalité dans laquelle elle semble être rangée, un peu plus dans le milieu des aspirants chercheurs. Dans un premier temps, on tentera d’apporter la lumière sur l’origine de la difficulté à formuler une problématique sur un sujet en géographie. Dans un deuxième temps, il sera exposé un essai de formulation d’une problématique sur le sujet indiqué en titre. Enfin dans un troisième temps, on tirera les enseignements au plan pédagogique.

1- L’ORIGINE DE LA DIFFICULTÉ À FORMULER UNE PROBLÉMATIQUE POUR LA RECHERCHE EN GÉOGRAPHIE

Dans son livre intitulé «Vivez sans stress», le Docteur Julián Melgosa, pour expliquer comment surmonter le stress, notion pas simple à définir, rassure le lecteur en postulant qu’«un problème bien posé est déjà à moitié résolu». Il explicite en ajoutant : «C’est pourquoi, le fait de savoir ce que c’est vraiment le stress et comment il se développe permet de rechercher et d’appliquer plus facilement les meilleures solutions ». Cette réflexion, rapportée dans un débat sur la géographie, peut paraître insolite. Il y a un intérêt à considérer son caractère général. Elle a du sens en indiquant que, dans toute situation où on veut une solution pour aller de l’avant, il faut d’abord bien poser le problème. En recherche scientifique, l’objet étudié (un phénomène) a besoin d’une explication sur son existence. Fournir l’explication est le problème à résoudre. Les dynamiques géomorphologiques ont des implications économiques et environnementales pour l’espace

de Cotonou, au sens où les coûts économiques et environnementaux sont élevés dans l’aménagement et la gestion de cet espace. Au sens de la recherche, le problème est d’apporter l’explication de ce phénomène. Il faut que le problème de l’existence de ce phénomène soit bien posé. Il va falloir, pour cela, développer une logique de présentation du phénomène et déboucher, en l’énonçant, sur le problème qu’il constitue. Il va falloir exposer les arguments qui, dans leur enchainement, dans leur articulation, font apparaître progressivement le problème : le phénomène et son explication. Les arguments sont les différents aspects du phénomène, agencés dans une structure donnée. Les dynamiques géomorphologiques sont actuelles, c’est un aspect. Elles héritent de dynamiques anciennes, c’est un autre aspect. Elles sont intimement liées aux dynamiques hydrologiques, c’est encore un autre aspect. L’évolution de l’espace de Cotonou est marquée par la transformation des milieux naturels stables en milieux instables. Les dynamiques géomorphologiques actuelles ont créé des contraintes à l’aménagement de l’espace de Cotonou. Le modèle de gestion urbaine est le facteur déterminant des transformations affectant les milieux naturels. Les dynamiques géomorphologiques nouvelles entraînent des surcoûts pour l’aménagement au niveau de la municipalité. Les dynamiques géomorphologiques nouvelles entraînent un coût environnemental important pour la population urbaine. Etc. Autant d’aspects du phénomène et d’arguments à articuler pour en arriver au problème.

D’où vient qu’il peut y avoir des difficultés à procéder ainsi, à développer des arguments sur un fait ou phénomène géographique, à exposer une problématique et montrer que le fait ou le phénomène vaut bien une recherche scientifique (géographique) ? L’apprentissage à la formulation de la problématique n’est possible que s’il est rempli la condition du prérequis. Celui-ci a trois dimensions : la formation de base, l’aptitude à observer le paysage ou l’espace géographique, l’aptitude à identifier un phénomène géographique, digne d’intérêt pour la recherche. Ces trois dimensions sont liées.

Le constat aujourd’hui, facile à faire mais affligeant pour le formateur, est que la formation de base de l’apprenant, arrivé au stade de l’épreuve de la recherche, en maîtrise, DEA et thèse, n’est pas à la quotité requise, dans la majorité des cas. Il arrive

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très souvent que les fondamentaux, qui reposent sur la carte (notamment la carte topographique), premier outil du géographe, les notions et concepts de géographie physique et de géographie humaine, les techniques adaptées à la géographie tirées de la cartographie, de la statistique, de la télédétection, etc., ne se trouvent pas dans le champ du savoir de l’apprenant. Dans ce registre du savoir accumulé, on ne retrouve pas le plus souvent dans l’escarcelle de l’étudiant le capital tiré de la lecture (et de l’achat) des classiques de la géographie tels que « L’espace géographique»2, «L’analyse géographique», «Epistémologie de la géomorphologie», «Principes et méthodes de la géomorphologie», «L’épiderme de la terre», «Géomorphologie applicable», «Le modelé des régions chaudes, forêts et savanes», «Les formes du relief terrestre», «Climat et érosion», «Eléments de sciences économiques à l’usage des géographes», «Introduction à l’utilisation des photographies aériennes»3, etc. L’aptitude à observer l’espace géographique est trop réduite chez bon nombre d’étudiants, démunis comme ils sont en savoir géographique. Quid de l’aptitude à identifier un phénomène géographique ? Ils en sont loin pour la plupart d’entre eux. Les temps ont changé ! Dans ces conditions, il est difficile de choisir un thème et d’en formuler le sujet pour ensuite le problématiser, c’est-à-dire développer la problématique.

Il faut que ces conditions de préparation soient remplies, c’est-à-dire que l’apprenant possède une masse critique de savoir, ait le sens de l’observation et la capacité à percevoir un phénomène géographique sous l’angle de préoccupation scientifique. C’est en ayant le sens de l’observation qu’il peut percevoir l’interface ou l’interaction milieu naturel / homme que constituent les dynamiques géomorphologiques, signifiant, d’un côté, dysfonctionnements pour l’ordre naturel, de l’autre, perturbations pour le cadre de vie (humain). C’est avec une certaine maîtrise des notions et des concepts que, par exemple, les dynamiques ou processus géomorphologiques sont replacés par l’apprenant dans la classification taxonomique des faits géomorphologiques. Ces faits, dans l’espace de

2-Dollfus O., 1970 ; L’espace géographique, Paris, P.U.F., Coll. Que-sais-je ?, n° 1390, 124 p.3-Ce titre d’ouvrage, comme les précédents, et bien d’autres titres utiles, non cités dans le texte, sont répertoriés avec leurs références dans la bibliographie annexée au présent article.

Cotonou, sont de la cinquième grandeur (petites unités), celle des unités spatiales de quelques kilomètres de dimension linéaire et de quelques kilomètres carrés de surface, tels les cordons littoraux et les zones dépressionnaires marécageuses. Dans la typologie géographique, ils sont le «paysage», hiérarchiquement en dessous de la «région» (quatrième grandeur des unités moyennes) dans laquelle ces faits ou unités peuvent être inclus pour être dans leur contexte géographique. S’il est démuni de ces repères de savoir, l’apprenant a du mal à identifier un thème et à formuler ensuite un sujet de recherche. Alors, il choisit n’importe comment un thème et vit un blocage lorsqu’il faut en faire une problématique.

Le sens de ce mot est aussi une difficulté qui n’est pas sans lien avec la faiblesse des outils conceptuels et d’observation, qui peut affecter l’apprenant. Cette difficulté peut venir, en sus, du fait que l’explication de ce mot ne lui est pas formellement fournie au cours de sa formation ou fournie confusément par l’enseignant. Sur la part qui revient à celui-ci dans la difficulté pour l’apprenant de saisir le sens et les contours de la problématique, Alexandre Georgandas, professeur de philosophie, fait l’observation suivante : «On demande à l’élève de problématiser un texte ou un sujet, sans lui expliquer, la plupart du temps, ce que l’on entend au juste par problématique. Au mieux lui propose-t-on des formules consacrées du type c’est la question de la question qui n’apportent, à vrai dire, guère de précision quant à savoir exactement de quoi il s’agit. Force est de constater que rares sont les enseignants qui définissent avec précision ce terme, et pourtant tous s’entendent pour considérer qu’il s’agit d’une étape décisive dans la construction d’un devoir. En fait, la plupart d’entre eux n’en ont qu’une saisie intuitive : s’ils sont capables, dans la pratique, de repérer ce qui pose problème, ils en ignorent, au juste, la raison.» Cette réflexion est faite pour l’enseignement de la philosophie. Elle peut être transposée à la géographie, en toute pertinence.

Michel Beaud, dans son ouvrage «L’art de la thèse» donne une définition. «La problématique, c’est l’ensemble construit, autour d’une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d’analyse qui permettront de traiter le sujet choisi.» (Beaud, 2006, p. 12). Encore faudrait-il percevoir le problème, comme il a été souligné précédemment. Ce terme nous amène au cœur de notre discussion. C’est ce sur quoi il faut mettre

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l’accent particulièrement. Le mode opératoire, qui pourrait permettre de bien cerner ce terme fondamental en recherche (problème) et d’en arriver au concept de problématique, serait de se construire un petit spectre de définitions, de le balayer en faisant des rapprochements, afin de réunir les signifiants et les signifiés. Certaines sources, recherchées pour la circonstance, sont des sites internet qui ne précisent pas toujours les auteurs. Mais leurs définitions recoupent largement celles d’auteurs déclarés et ne diffèrent que par des nuances qui ont même un intérêt.

Commençons par le dictionnaire, Le Grand Robert de la longue française. On y lit, à propos de problématique : 1-«Qui prête à discussion ; dont l’existence, la vérité, la certitude, la réussite est douteuse... (=> Aléatoire, douteux ; =>Hypothétique ; =>Équivoque, suspect ; =>Incertain)» ; 2- «Art, science de poser les problèmes (=> Questionnement) ; ensemble des problèmes dont les éléments sont liés.»4. Complétons par un autre dictionnaire : «Ensemble des questions posées par un sujet précis» 5. «De cette problématique, cette source indique le synonyme «questionnement» 6

Sur le site internet wikipedia spécialisé dans les définitions, il est présenté les explicitations suivantes : «La problématique est la présentation d’un problème sous différents aspects. Dans un mémoire de fin d’étude, la problématique est la question à laquelle l’étudiant va tâcher de répondre. Une problématique mal posée est un hors-sujet. Problématiser, c’est poser le problème de recherche (énoncé), en faire ressortir les informations pertinentes (termes) et être dans le bon cadre spatio-temporel. La construction de la problématique se fonde sur une vue explosée de la phrase qui rend compte des sous-entendus (sens caché) et permet de mettre en évidence les liens logiques entre les termes du sujet. Chaque argument du développement doit se placer dans une démarche de résolution de problème bien que cela n’offre pas forcément une réponse à la fin, mais ou au moins, permette d’y avancer. La problématique représente un cheminement regroupant un thème,

4-Le Grand Robert de la longue française. Deuxième édition. Dictionnaire Le Robert, 1992. Vol 7, p. 784.5-http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/problematique/6-http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/problematique/

des interrogations évoquées par ce thème, une question précise et l’hypothèse que l’on en fait. En découle ensuite la recherche proprement dite : recueil de données (enquêtes, lectures, expériences...), puis l’analyse de ces données qui permettra au final de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de départ.»7 A la question «Qu’est-ce qu’une problématique dans un mémoire, une thèse ou un article?», posée sur le même site internet indiqué en note en bas de page, la réponse est la suivante : «La problématique résume les différentes questions que tu te poses sur le sujet donné, et l’article que tu écris ensuite doit répondre entièrement à cette problématique. En littérature, il me semble que l’on répond surtout à des «comment», par exemple : «Dans cette pièce, comment l’auteur met-il en avant ses idées politiques».»8 Dans le cadre des TPE (Travaux Personnels Encadrés), Calley E., Soulé A. et Feytout Ch posent la question «Qu’est ce que la problématique ?» Ils répondent : «C’est l’art de poser les bonnes questions nous dit le Robert. Construire une problématique, c’est en fait interroger le sujet. Mais il faut poser des questions pertinentes, qui font débat.» Hervochon Nadège complète cette réponse : «Elle prête à discussion, suscite un raisonnement, amène d’autres questions. La problématique n’est pas une simple question où la réponse serait évidente (de quand date tel monument ?). L’objectif est de créer autour de votre sujet un espace de discussion, qui montrera que vous avez conscience de la complexité du sujet et de la diversité des approches possibles de ce sujet. La problématique guide la réflexion sur le sujet, elle ouvre des axes de recherche. Elle permet de formuler des hypothèses et c’est votre travail de recherche qui permettra d’apporter une réponse argumentée et vérifiée. Elle permet d’orienter votre travail, de bâtir un plan.»9 Sur un autre site internet on peut lire : «Une problématique est une question que se pose le grand public ou une communauté scientifique. Elle exprime une situation qui fait problème. Elle appelle un ensemble de questions partielles ou satellite, qu’il faut se poser. Elle ne débouche pas sur une réponse immédiate, ni sur une réponse limitée à «oui» ou «non». Elle doit mettre en jeu une argumentation. Elle incite à formuler des hypothèses. Le travail de recherche

7-http://fr.wikipedia.org/wiki/Problématique8-http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20061111075359AAFlMod9-pédagogie.ac-toulouse.fr/ /Dégager _une_problématique

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consiste à valider ou invalider ces hypothèses.»10. On y lit encore : «C’est un ensemble constitué de questions qu’un chercheur se pose sur les objets ou phénomènes qu’il a choisi d’étudier et des réponses hypothétiques qu’il va mettre à l’épreuve d’une vérification méthodique.»

Cette revue sommaire des définitions aurait tout son intérêt si en complément elle inclut aussi la notion de problème. «Un problème dans son acception la plus courante, est une situation dans laquelle un obstacle empêche de progresser, d’avancer ou de réaliser ce que l’on voulait faire. Un problème est usuellement défini comme l’occurrence d’événements qui perturbent le fonctionnement habituel d’un système.»11 «Un problème naît à partir du moment où pour une situation donnée (problématique), il y a interrogation ou prise de conscience d’une difficulté à surmonter. Le problème ciblé par l’équipe de chercheurs dépend donc des éléments qui ont retenus leur attention (éléments précisés dans la problématique).»12

De cette collection de définitions, on note que les termes utilisés sont les mêmes. Simplement, ils sont dans des arrangements qui diffèrent par le style d’expression. Au cœur de la problématique se trouve le problème dans ses différents aspects. Le problème soulève une question fondamentale qui éclôt en des questions parcellaires ou satellite se rapportant, chacune, à un des différents aspects du problème. L’ensemble des questions satellite forme le questionnement que la problématique présente ou développe dans une argumentation bien articuler et cohérent. Là-dedans, la question fondamentale reçoit une réponse provisoire, compte tenu de l’état primaire des connaissances du chercheur. C’est l’hypothèse. Elle s’associe d’autres qui émanent d’elle et qui sont les réponses (tout aussi provisoires) aux questions satellite, le tout donnant les hypothèses que la recherche tendra à valider. La problématique est donc un cheminement, un processus où on questionne le sujet qui précise le thème d’où il est tiré. Le cheminement indique

10-internet http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/problematique/11-http://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me12-http://www.protic.net/profs/melanie/problematique.htm

l’approche adoptée pour aborder le problème ou la question, laquelle approche détermine les données nécessaires à la résolution du problème et les façons de les utiliser à cette fin, c’est-à-dire les méthodes ou la méthodologie. En fin de compte, s’il faut retenir des critères pour une problématique, on dirait que :

- elle correspond à un questionnement général entraînant des questions partielles ;

- elle correspond à un problème qui semble important ;

- elle ne débouche pas sur une réponse immédiate ;

- elle n’entraîne pas une réponse limitée à «oui» ou «non», mais peut mettre en jeu des arguments contradictoires ;

-elle n’est ni une définition, ni un catalogue, ni une démonstration, ni un exposé.

On peut retenir pour conclure que la problématique, c’est le problème et les termes dans lesquels il se pose. C’est la présentation d’un problème sous différents aspects. Dans un mémoire de fin d’étude, la problématique est la question à laquelle l’étudiant va tâcher de répondre. Une problématique mal posée est un hors-sujet.

C’est après que la problématique est élaborée, formant un bloc constitué du questionnement, du problème, de la question et de l’hypothèse, que la rédaction du projet de recherche se poursuit. On dispose dès lors des points d’appui ou des matériaux pour définir les objectifs de recherche qui arrivent en correspondance de la question centrale et des questions satellite et aussi en correspondance des hypothèses. Enfin, les objectifs de recherche appellent les méthodes et la méthodologie par lesquelles ils seront réalisés. La méthode s’entend : «Démarche organisée rationnellement pour aboutir à un résultat.»13 Problématique, objectifs de recherche, méthodologie dans sa globalité et non détaillée, constituent les composantes de l’introduction qui se termine par la structuration annoncée de l’étude. Il importe de noter que les méthodes mises au point pour la réalisation des objectifs sont exposées

13-http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/methode/

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opportunément et utilement dans le développement de l’étude, de façon à justifier l’apparition des données quantitatives et qualitatives, issues des traitements qui mobilisent les techniques empruntées à diverses disciplines comme la statistique, la mathématique, la cartographie, la télédétection, etc.

Nous voici avec un cadre théorique dans lequel peut être implémentée la problématique du sujet «Les dynamiques géomorphologiques et leurs implications économiques et environnementales dans l’espace urbain de Cotonou au Bénin». Ce sujet provient du thème «Dynamiques géomorphologiques et aménagement urbain». Quoi de mieux que faire un essai d’application de la démarche construite à l’occasion du décryptage, en faveur de l’apprenant, de l’origine de la difficulté à formuler une problématique pour la recherche en géographie !

2- UN ESSAI DE FORMULATION D’UNE PROBLÉMATIQUE : UNE ÉTUDE DE CAS SUR LES DYNAMIQUES GÉOMORPHOLOGIQUES ET LEURS IMPLICATIONS ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DANS L’ESPACE URBAIN DE COTONOU AU BÉNIN

L’Argumentation

La ville de Cotonou est située dans le sud du Bénin entre 6°20’ et 6°23’ de latitude nord, 2°22’ et 2°30’ de longitude est. Elle est construite dans une plaine littorale basse et sablonneuse, entre l’Océan atlantique au sud et le lac Nokoué au nord. Elle s’étire du sud au nord sur environ 4 kilomètres, s’étend de part et d’autre du chenal de Cotonou sur environ dix kilomètres à l’ouest et six kilomètres à l’est. Son territoire est limité par la commune d’Abomey-Calavi à l’ouest et par celle de Sèmè-Podji à l’est. D’une superficie de 4700 hectares, cette ville est entièrement implantée sur trois cordons littoraux séparés par des zones humides.

Appelée habituellement capitale économique du Bénin, elle abrite l’essentiel de l’activité économique du pays. En effet, 90% des entreprises recensées en 2001, par la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB), y sont installés (Répertoire des entreprises industrielles du Bénin, 2001), d’où le contrôle par cette ville d’une forte proportion de l’offre d’emplois dans les secteurs industriel, commercial et de services, par rapport à l’ensemble du pays.

La ville a connu un accroissement démographique important sur les quatre dernières décennies entre 1960 et 2000. Estimée à 320 332 habitants en 1979, sa population est passée à 529 347 habitants en 1992 et à 658 572 habitants en 2002, selon les recensements de la population effectués par l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (INSAE). Si le taux d’accroissement annuel moyen s’est stabilisé à 3,96% sur la période 1979-2002, il a été de 8,0% entre 1961 et 1979, suivant les données publiées par l’INSAE et rapportées dans l’étude «Démographie, économie et aménagement du territoire», réalisée en 1996 par la Société d’études régionales d’habitat et d’aménagement urbain (SERHAU)».

La cro issance démographique appel le conséquemment une plus forte demande en espace à bâtir. Elle a entraîné, au cours des quatre dernières décennies, un développement spatial de la ville. Celle-ci prend une part importante dans l’accroissement du taux d’urbanisation au niveau national : 10% en 1960, 19% en 1979 (ABE, 2002, pp 21-23) et 40% en 2000, selon la «Revue permanente du secteur urbain au Bénin, 2ème édition juin 2000, p. 52». Il faut évoquer ici le contexte géographique que constitue la concentration urbaine sur le littoral de l’aire urbaine Lagos-Cotonou-Lomé-Accra, utilisée comme argument de justification dans la «Déclaration de politique urbaine» au Bénin adoptée par le Conseil des ministres du 20 septembre 1995. C’est un facteur externe très important qui explique en partie l’accentuation de la croissance démographique et spatiale de la ville de Cotonou. Mais, l’espace habitable reste confiné dans les limites imposées par l’eau : l’océan Atlantique au sud et le lac Nokoué au nord. La pression humaine sur l’espace qui résulte de cette croissance démographique, s’exerce, dans le cas de Cotonou, sans un encadrement rigoureux par l’urbanisme.

On touche là à un aspect particulier, celui de l’encadrement par le pouvoir public des interventions humaines dans l’espace de Cotonou. A cet égard, l’état des lieux fait succinctement dans la « Déclaration de politique urbaine» pour le Bénin est affligeant. «L’obsolescence du cadre institutionnel et des procédures qui régissent le secteur urbain est aggravée par l’abandon pendant une décennie d’un véritable projet politique dans le domaine de la ville. L’extension urbaine a pris la forme d’une intense et anarchique activité foncière et immobilière qui risque d’accentuer les déséquilibres actuels.» Malgré le

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caractère général de ce constat, il s’applique d’abord à la ville phare du Bénin, Cotonou. Face à cette situation, le pouvoir public n’apporte pas véritablement la solution appropriée. Et la déclaration d’affirmer : «Un grand nombre de projets et d’investissements publics ont été lancés depuis cinq ans. L’absence d’un cadre de cohérence et d’une politique d’aménagement du territoire explicite empêche les autorités publiques d’orienter, de faire converger et de multiplier les effets, par l’organisation des synergies, des multiples projets financés par les partenaires au développement, qu’il s’agisse des institutions financières de coopération, des ONG ou des investisseurs privés.» Voilà comment la pression humaine, associée à l’activité foncière et immobilière anarchique et au manque de cohérence des projets d’aménagements, a pris de l’ampleur, au point de perturber profondément le cadre physique de la ville de Cotonou. Elle pousse l’habitat au-delà des cordons littoraux, jusque dans les zones humides, c’est-à-dire dans des espaces inondables.

Cette forme anarchique d’occupation de l’espace a profondément modifié les dynamiques géomorphologiques. Le cadre physique naturel de Cotonou, marqué par la prépondérance des zones humides, donc de l’eau, est tel que la géomorphologie est intimement lié à l’hydrologie. Les deux fonctionnent en symbiose, en réciprocité. En réalité, l’incrustation dans ce milieu physique de cette forme d’habitat affecte d’abord l’hydrographie qui connaît de nombreux barrages c’est-à-dire de nombreuses interruptions de l’écoulement des eaux venant des cours d’eau et des pluies. L’ablation, le transport et l’accumulation des matériaux, dans un profil d’équilibre naturel, changent en force, en direction et en localisation. Les couloirs d’écoulement, que constituent les voies de circulation, deviennent le siège de nouvelles dynamiques géomorphologiques, commandées par l’eau. Couloirs d’écoulement, mais aussi couloirs de stagnation de l’eau, résultant de la pente presque nulle. Un modelé de détail se met en place dans les voies en terre, en pavés ou en bitume, sous l’action de l’agent/eau, aidée par celle de l’agent/homme. Les zones humides, dépressionnaires et argileuses (vasières, marécages, etc.), gênées dans leur fonction de réceptacles des crues et des eaux pluviales parce que devenues des zones d’accueil des bâtiments, fonctionnent en terrains mouvants pour les bâtiments qui subissent les contrecoups et entrent dans une dynamique de subsidence.

Le problème

L’apparition de dynamiques géomorphologiques nouvelles a fait de la ville de Cotonou un milieu de plus grande complexité qui est allé de la perte de la stabilité des milieux naturels à l’apparition des caractères d’un milieu instable. Là se trouve le nœud des contraintes et des difficultés de l’aménagement et de la gestion de l’espace de Cotonou. Le problème est la difficulté créée par les dynamiques géomorphologiques nouvelles à l’aménagement et à la gestion de l’espace de Cotonou dont les coûts économiques et environnementaux sont élevés. Il est suicidaire de laisser courir cette tendance de fragilisation des bases naturelles du milieu urbain de Cotonou. Il faut l’inverser en rétablissant la nature dans ses droits. Pour entamer cette œuvre ardue, il faut disposer de connaissances. L’état des lieux s’impose. Pour ce faire, il faut remonter les processus qui ont conduit à produire cette situation complexe d’espace urbain, faite de contraintes et de difficultés pour sa gestion. Cette recherche est au service de l’action publique.

La question

Par conséquent, toute action ou politique d’aménagement et de gestion rationnelle d’un tel espace urbain doit s’appuyer sur cette dimension de dynamiques géomorphologiques. Dans un but d’aménagement urbain, les implications économiques et environnementales sont des aspects préoccupants et doivent être connues. Ce faisant, on se donne des moyens sûrs pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une nouvelle politique d’aménagement et de gestion dont Cotonou à grand besoin. Il y a là un champ de recherche à explorer dans le but de produire les connaissances nécessaires. La question à étudier est la suivante.

Par quels processus se sont mis en place des dynamiques géomorphologiques nouvelles dans l’espace urbain de Cotonou et quels en sont les coûts économiques et environnementaux pour la gestion et l’aménagement urbains ? La question recouvre plusieurs aspects du problème qui peuvent être regroupés dans quatre domaines de recherche : les dynamiques géomorphologiques, les dynamiques hydrologiques, les implications économiques pour la gestion et l’aménagement urbains et les implications environnementales pour la gestion et l’aménagement

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urbains. Le lien très étroit entre les dynamiques géomorphologiques et les dynamiques hydrologiques fait que, pour les deux, il faut prendre en considération : l’hydrographie de Cotonou dans le contexte de milieux naturels stables, le régime hydrologique de Cotonou dans le contexte de milieux naturels stables (le cycle naturel d’inondation et d’exondation, le mode d’alimentation des zones humides), la typologie des zones humides, les transformations de l’hydrographie, les transformations du régime hydrologique, les unités géomorphologiques de l’espace de Cotonou, l’érosion dans les unités géomorphologiques (l’érosion côtière, l’érosion dans les voies de circulation, l’érosion dans les zones humides). Les implications économiques s’entendent au sens : du coût de la construction des infrastructures, du coût de l’entretien des infrastructures, du coût de la construction des bâtiments (habitations, services publics et privés), du coût du foncier (la géographie du foncier). Les implications environnementales s’entendent au sens : de la dégradation du cadre de vie (la circulation urbaine, l’accessibilité aux habitations, les menaces sur la santé publique), de l’insalubrité urbaine (la répartition des lieux d’insalubrité, la multiplicité des causes d’insalubrité), du mal vivre urbain. La recherche consistera à trouver les articulations de ces différents aspects. Ceux-ci sont les thèmes ou encore le questionnement dérivant de la question ou du problème posé. Si la recherche engagée sur ce sujet doit répondre à l’exigence d’un travail à mener sur un laps de temps court de 12 mois comme en DEA, une portion de l’espace de Cotonou (par exemple la partie est) peut servir d’espace témoin ou de zone test.

L’hypothèse

L’hypothèse formulée pour conduire la recherche sur la question posée est la suivante : les dynamiques géomorphologiques nouvelles sont enclenchées par la dysharmonie entre le mode d’occupation de l’espace de Cotonou et les dynamiques hydrologiques naturelles, créant des conditions d’un aménagement urbain aux coûts économiques et environnementaux très élevés.

Pour remonter les processus qui ont produit cet espace urbain complexe, caractérisé par des contraintes et des difficultés pour sa gestion, l’approche duale paraît la plus appropriée pour cerner les relations entre les dynamiques géomorphologiques et les dynamiques hydrologiques. Cela signifie que la démarche suivra

une ligne qui consistera à toujours considérer la réciprocité entre les deux systèmes de dynamiques. Pour être traitée, la question demande en outre une approche économique parce qu’il faut savoir ce que cela coûte de laisser courir ces dynamiques naturelles, désorganisées par l’action humaine. Car pour inverser la tendance il faudra mobiliser des ressources pour rétablir les équilibres naturels rompus. L’approche environnementale est requise pour savoir le prix à payer pour la création d’un cadre de vie acceptable pour un milieu urbain. Il faut savoir les pertes occasionnées par la désorganisation des dynamiques naturelles par l’action humaine, ceci au plan de la construction du cadre de vie et de la sauvegarde de l’environnement.

L’hypothèse fondamentale de recherche étant que les dynamiques géomorphologiques nouvelles sont enclenchées par la dysharmonie entre le mode d’occupation de l’espace de Cotonou et les dynamiques hydrologiques naturelles, créant des conditions d’un aménagement urbain aux coûts économiques et environnementaux très élevés, elle amène à émettre, relativement aux différents aspects du problème, les hypothèses spécifiques suivantes :

l’apparition de dynamiques géomorphologiques nouvelles est liée aux modifications subies par l’hydrographie et l’hydrologie de l’espace de Cotonou et a produit dans l’espace de Cotonou des milieux instables ;

les dynamiques géomorphologiques nouvelles ont créé des contraintes à l’aménagement de l’espace de Cotonou ;

la transformation des milieux naturels stables en milieux instables dans l’espace de Cotonou est une tendance lourde ;

le modèle de gestion urbaine est le facteur déterminant des transformations affectant les milieux naturels et le cadre de vie ;

l’inversion de la tendance à l’instabilité des milieux et à la fragilisation de l’espace de Cotonou nécessite la suppression des contraintes majeures opposées à l’aménagement ;

la production de connaissances suffisantes sur l’instabilité des milieux et la fragilisation de l’espace de Cotonou est une condition importante de l’inversion de cette tendance lourde par la correction de l’aménagement urbain ;

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les dynamiques géomorphologiques nouvelles entraînent des surcoûts pour l’aménagement au niveau de l’individu ;

Les dynamiques géomorphologiques nouvelles entraînent des surcoûts pour l’aménagement au niveau de la municipalité ;

les dynamiques géomorphologiques nouvelles entraînent un coût environnemental important pour la population urbaine ;

la dégradation des milieux par les dynamiques géomorphologiques nouvelles a contribué à élever le coût du foncier ;

les dynamiques géomorphologiques nouvelles sont à l’origine de la dégradation du cadre de vie dans l’espace de Cotonou.

Le souci pédagogique qui anime cette présentation de la problématique demande qu’on offre suffisamment d’outils à l’apprenant. Il faut, à son profit, démonter le mécanisme de la construction de cette problématique en procédant à la reconstitution du cheminement avec la mise en évidence des différentes séquences.

3- LA RECONSTITUTION DU CHEMINEMENT DE L’ÉLABORATION DE LA PROBLÉMATIQUE ET LES ENSEIGNEMENTS À TRAVERS L’ÉTUDE DE CAS

La fixation de l’intention de recherche et du problème de recherche

Le préalable qu’il importe de rappeler est que l’intention de recherche, le tout premier stade du processus de formulation de la problématique, suppose que l’on a un savoir sur le sujet. On ne «débarque» pas dans une recherche sans le minimum requis en savoir. Il a fallu lire, se documenter sur le sujet. A ce stade déjà, il faut avoir des références. Mais il n’y a pas lieu de les multiplier inutilement, ni omettre des références importantes. Un ensemble de références équilibré comporte des ouvrages généraux, des ouvrages particuliers, des monographies et des articles de périodiques ayant directement servi à l’un ou l’autre aspect de la recherche. Ce capital indispensable est celui qui permet de s’apercevoir qu’il y a matière à chercher, qu’il y a un problème de recherche. C’est étant suffisamment bien documenté, bien informé que l’on peut se mettre dans la posture de pouvoir visionner le problème de recherche et mesurer la profondeur de

la recherche à mener pour apporter du nouveau à la science. «Un problème de recherche est un manque de connaissances prêt à être traité scientifiquement.», ont écrit Raymond Robert Tremblay et Yvan Perrier.14 Un problème de recherche, c’est l’écart entre ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas. Par conséquent, l’évocation du sujet est déjà la fixation du problème de recherche.

La rédaction du texte de l’argumentation

Disposant ainsi des connaissances minima sur le sujet et ayant conscience de l’étendue des connaissances à produire par la recherche annoncée, on est allé à l’opération d’écrire un texte d’explication et de motivation, c’est-à-dire l’argumentation. Il est écrit d’un trait, presque spontanément. Il s’agit en fait d’exposer le contexte du sujet en replaçant « Les dynamiques géomorphologiques et leurs implications économiques et environnementales » dans un lien logique entre l’espace physique de la ville de Cotonou, sa démographie, le type d’urbanisme et les exigences de l’aménagement urbain. Il a fallu évaluer la problématique ainsi rédigé, en vérifiant :

s’il y a discussion, en d’autres termes si la problématique est un débat ;

s’il y a respect du thème, c’est-à-dire si le sujet et la problématique sont cohérents avec le thème choisi ;

si le domaine de connaissance sur lequel on travaille n’est pas trop vaste ou au contraire trop précis ;

si enfin la documentation sera facilement accessible.

Ces interrogations ont trouvé une réponse positive. Cette évaluation/vérification faite, on passe à la récapitulation des signifiants de l’argumentation, c’est-à-dire ses termes significatifs.

La récapitulation des signifiants de l’argumentation

Le texte une fois écrit est parcouru par plusieurs passages de relecture. Le but est de relever les

14-Raymond Robert Tremblay et Yvan Perrier, 2006 ; Savoir plus : outils et méthodes de travail intellectuel, Les Éditions de la Chenelière inc., 2e éd. 2.

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signifiants, c’est-à-dire les termes qui ont du sens pour le sujet et qui sont les points d’appui ou les repères pour finir l’architecture du projet de recherche. Ce faisant, on isole en premier lieu le problème, objet de la recherche, à savoir : la difficulté créée par les dynamiques géomorphologiques nouvelles à l’aménagement et à la gestion de l’espace de Cotonou, dont les coûts économiques et environnementaux sont élevés. On isole concomitamment la question et l’hypothèse. La question : «Par quels processus se sont mises en place des dynamiques géomorphologiques nouvelles dans l’espace urbain de Cotonou et quels en sont les coûts économiques et environnementaux pour la gestion et l’aménagement urbains ?» L’hypothèse : «Les dynamiques géomorphologiques nouvelles sont enclenchées par la dysharmonie entre le mode d’occupation de l’espace de Cotonou et les dynamiques hydrologiques naturelles, créant des conditions d’un aménagement urbain aux coûts économiques et environnementaux très élevés.»

D’autres passages de relecture ciblent les signifiants à proprement parler. Sont soulignés les termes ou les expressions disséminés dans le texte, qui démultiplient la question centrale précédente en des questions satellite formant le questionnement. On relève par exemple : le poids économique de la ville de Cotonou ; son poids démographique ; son emprise spatiale ; la pression humaine sur son espace ; le projet politique dans le domaine de la ville ; la gestion foncière appliquée à cette ville ; la cohérence, l’adaptabilité et la pertinence des projets d’aménagements ; le réseau hydrographique et le régime hydrologique de l’espace de Cotonou en situation de milieux stables ; même chose en situation de milieux instables ; les formes de reliefs hérités de l’espace de Cotonou, les processus géomorphologiques actuels, la typologie et le fonctionnement des zones humides de l’espace de Cotonou, les contraintes géomorphologiques par rapport à l’utilisation de l’espace de Cotonou, l’impact des dynamiques géomorphologies sur l’habitat et les infrastructures, le coût de l’aménagement au niveau de l’individu, de la municipalité ; le coût environnemental pour la population urbaine, etc. Les hypothèses sont formulées en réponse à ces questions. Quelques exemples : l’apparition de dynamiques géomorphologiques nouvelles a produit dans l’espace de Cotonou des milieux instables ; la transformation des milieux naturels stables en

milieux instables dans l’espace de Cotonou est une tendance lourde ; la production de connaissances suffisantes sur l’instabilité des milieux et la fragilisation de l’espace de Cotonou est une condition importante de l’inversion de cette tendance lourde par la correction de l’aménagement urbain ; les dynamiques géomorphologiques nouvelles entraînent des surcoûts pour l’aménagement au niveau de l’individu, etc. Les signifiants ont un caractère utilitaire parce qu’ils permettent de dégager les thèmes d’étude, ceux qui feront l’objet de recherche par la documentation existante et les travaux de terrain. A ce titre, ils indiquent les objectifs de recherche et la méthodologie.

Vers la définition des objectifs de recherche et l’élaboration de la méthodologie

Les passages de relecture visent également, en déduction des questions et des hypothèses, à définir, à la suite de la problématique ainsi élaborée, les objectifs de recherche. Il est apparu que l’objectif fondamental de recherche est de confronter les dynamiques géomorphologiques au type d’aménagement urbain de la ville de Cotonou sur les deux aspects d’implications économiques et environnementales, en prenant comme zone-test l’est de Cotonou pour le DEA. Il se décline en quatre objectifs spécifiques dont la réalisation concourt à celle de l’objectif fondamental. De façon spécifique, il faudra :

reconstituer le fonctionnement des milieux stables de l’espace de Cotonou ;

retracer l’évolution vers la transformation de l’environnement par le développement des milieux instables dans l’espace de Cotonou ;

mesurer les implications économiques des dynamiques géomorphologiques ;

mesurer les implications environnementales des dynamiques géomorphologiques.

Chaque objectif spécifique est en réalité la synthèse de plusieurs objectifs correspondant aux nombreuses questions soulevées et aux hypothèses émises dans la problématique. Pour l’exemple, reconstituer le fonctionnement des milieux stables de l’espace de Cotonou, c’est, dans le détail,

- reconstituer la morphologie de l’espace de Cotonou ;

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- reconstituer l’hydrographie de l’espace de Cotonou ;

- reconstituer le régime hydrologique de l’espace de Cotonou ;

- reconstituer l’équilibre sol-végétation de l’espace de Cotonou ;

- décrire les formes d’érosion en situation de profil d’équilibre naturel ou de milieux stables ;

- établir la typologie des zones humides de l’espace de Cotonou.

Tout est prêt pour aller à la méthodologie. Les méthodes, qui la constituent, sont les démarches à suivre pour la réalisation de chacun des objectifs. Dans chaque cas, il s’agit de la définition des données nécessaires, de la détermination des moyens de collecte des données, des traitements appliqués et de la modalité d’analyse. Cette grande séquence de méthodologie ferme la marche de l’élaboration du projet de recherche dont l’épine dorsale est la problématique. Bien évidemment, il va falloir établir un plan de travail, ceci va de soi.

CONCLUSION

La formulation de la problématique est apparue être une difficulté pour des apprenants en géographie arrivés au niveau maîtrise, DEA et thèse. La faiblesse du savoir en géographie en est une cause. A cela s’ajoute le manque de clarification sur le contenu de la problématique au cours de la formation. Il est souvent difficile à l’apprenant d’identifier un problème de recherche, de formuler un sujet et de le problématiser. Un cadre théorique est tracé, indiquant la compréhension à avoir du concept de problématique. Il est expérimenté par un essai portant sur «Les dynamiques géomorphologiques et leurs implications économiques et environnementales dans l’espace urbain de Cotonou au Bénin», sujet relevant des «Dynamiques géomorphologiques et aménagement urbain», un thème d’aménagement du territoire. La reconstitution du processus de problématisation de ce sujet de recherche, effectuée dans un but pédagogique, a apporté les enseignements à retenir quant à ce qui revient à l’apprenant, engagé dans un projet de recherche en géographie. C’est un espace de réflexion qu’un enseignant-chercheur a jugé utile d’ouvrir, observant qu’il y a un problème sur lequel il faut se pencher,

à savoir la difficulté de plus en plus grande aux apprenants à formuler une problématique sur un sujet en géographie. L’exercice n’a rien d’innovant, entendu que la formulation de la problématique est un impératif dans toutes les sciences. En philosophie et en littérature, on met un point d’honneur à pratiquer cet exercice plus scrupuleusement encore, semble-t-il. Le constat de la faiblesse de cet exercice en géographie, fait tout au moins dans un certain milieu d’apprenants, et l’expression de la volonté d’éveiller l’attention là-dessus au travers de la présente contribution, ont pour but essentiel d’appeler à la systématisation de la pédagogie de la problématique en géographie. En cette discipline aussi, l’apprenant a besoin de savoir les fonctions de la problématique : poser la bonne question, une question qui pose problème, qui propose une voie d’étude, en somme une feuille de route.

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