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I-Introduction: Toute phrase possède un rythme, c'est-à-dire une certaine rapidité ou lenteur, un balancement, des ruptures, des développements, des reprises, qui aident à l'expression des idées ou des sentiments. Tout écrivain peut employer des phrases de longueur et de structures variées pour donner plus d'éloquence et d'énergie au discours ou au récit, c'est le cas des phrases simples qui permettent de condenser la pensée et d'exprimer avec vigueur une émotion, ou bien les phrases complexes qui confèrent plus de précision et de logique à une idée, une hypothèse, un raisonnement. D'autre part, l'ordre des mots de la phrase contribue aussi à l'éloquence du discours ou du récit: renforcement du groupe du sujet, mise en relief par « c'est ... que », apostrophes... Ces procédés soulignent les importants, créent des ruptures rythmiques, traduisent les sentiments du locuteur. C'est pourquoi parfois il est favorable pour la compréhension de la phrase de distinguer entre le thème et le propos. En outre, l'emploi de certains modalités (interrogations, exclamations, phrase emphatique....) rend les paroles d'une personne plus persuasives en exprimant la surprise, l'indignation ou autre. Ces modalités impliquent le destinataire en cherchant à l'émouvoir. Enfin, la phrase ne peut que subir certaines transformations pour lui donner une nouvelle face et un nouveau goût et ceci grâce à la transformation infinitive, la transformation participe... Revenir au début de cette page II- Les types de phrases: 1. Phrase verbale et phrase nominale: § La phrase verbale: Elle s'organise ne général autour d'une information en suivant la structure simple: groupe sujet + groupe verbal + complément. Par exemple: Gervaise avait repris son panier. (Zola) La phrase verbal simple est présente dans tous les types de textes. Sa fréquence est néanmoins plus grande dans les écrits

La phrase

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I-Introduction:Toute phrase possde un rythme, c'est--dire une certaine rapidit ou lenteur, un balancement, des ruptures, des dveloppements, des reprises, qui aident l'expression des ides ou des sentiments. Tout crivain peut employer des phrases de longueur et de structures varies pour donner plus d'loquence et d'nergie au discours ou au rcit, c'est le cas des phrases simples qui permettent de condenser la pense et d'exprimer avec vigueur une motion, ou bien les phrases complexes qui confrent plus de prcision et de logique une ide, une hypothse, un raisonnement.D'autre part, l'ordre des mots de la phrase contribue aussi l'loquence du discours ou du rcit: renforcement du groupe du sujet, mise en relief par c'est ... que , apostrophes... Ces procds soulignent les importants, crent des ruptures rythmiques, traduisent les sentiments du locuteur. C'est pourquoi parfois il est favorable pour la comprhension de la phrase de distinguer entre le thme et le propos.En outre, l'emploi de certains modalits (interrogations, exclamations, phrase emphatique....) rend les paroles d'une personne plus persuasives en exprimant la surprise, l'indignation ou autre. Ces modalits impliquent le destinataire en cherchant l'mouvoir.Enfin, la phrase ne peut que subir certaines transformations pour lui donner une nouvelle face et un nouveau got et ceci grce la transformation infinitive, la transformation participe...Revenir au dbut de cette page II- Les types de phrases:1. Phrase verbale et phrase nominale: La phrase verbale: Elle s'organise ne gnral autour d'une information en suivant la structure simple: groupe sujet + groupe verbal + complment. Par exemple: Gervaise avait repris son panier. (Zola)La phrase verbal simple est prsente dans tous les types de textes. Sa frquence est nanmoins plus grande dans les crits de vulgarisation: article de journal, mode d'emploi, titres, slogans, publicit. La phrase nominale: La plupart du temps, elle repose sur un nom qui de vient, la place d'un verbe, la base de la phrase.Par exemple: Premier voyage, New York. (Blaise Cendras)Ou bien, il existe des phrase non verbales reposanr sur un adjectif, ou un adverbe.Par exemple: Extraordinaire, ce voyage! --- Doucement, les enfants!.La phrase nominale permet des raccourcis saisissants. Elle est employe, par exemple, pour acclrer le droulement d'un rcit lorsque les vnements se prcipitent. On trouve des phrases nominales dans des noncs exclamatifs ou interrogatifs (Quelle horreur! --- Quelle histoire?), des titres ou bien des slogans (Le parfum. Lgal, le got).Effets stylistiques de la phrase nominale: L'acclration, le raccourci permettent de traduire avec force une ide ou une motion

Revenir au dbut de cette page 2. Phrase simple, phrase compose et phrase complexe: La phrase simple: Elle s'organise autour d'un verbe, de son sujet et de ses ventuels complments.Par exemple: Les feuilles de vignedessinaientleurs ombressur le sable (Flaubert)

SujetVerbeC.O.D.Ct. circ. de lieu

La phrase compose: C'est une phrase forme de deux ou plusieurs propositions indpendantes. Celles-ci peuvent tre coordonnes, juxtaposes ou elliptiques(on dit alors qu'elles sont construitres en parataxe).Par exemple: Vous n'tes point gentilhomme, vous n'aurez pas ma fille. (Molire) La phrase complexe: Elle s'organise atour d'une information principale sur laquelle se greffent tous les lments indispensables sa comprhension. La structure de la phrase complexe, malgr quelques variantes, respecte le schma suivant: proposition principale + propositions subordonnes. Elle est prsente dans tous les types de textes; mais la phrase complexe est une des constantes du style littraire.Par exemple: Marie a vouluque nous nagions ensemble. (Camus)

Proposition principaleProposition subordonne

Les diffrentes propositions subordonnes sont:1)- Les propositions subordonnes relatives: Intriduites par un pronom relatif, elles compltent un nom ou un pronom (leur antcdent) la manire d'un adjectif qualificatif.Par exemple: Vous vous tes rendus les esclaves des hommes frivoles que vous avez vaincus. (Rousseau)2)- Les propositions subordonnes conjonctives: Introduites par une conjonction - ou une locution conjonctive - (que, pour que, quand, quoique, etc.), elles sont:a- Proposition compltive: on la trouve aprs des verbes de dclaration, de perception, de pense, de sentiment.Par exemple: Je crois que vous vous trompez.b- Complments circonstanciels. Elles expriment les circonstanciels de l'action: le temps, le lieu, le but, la cause, la consquence, la concession, l'opposition, la condition, la comparaison.Par exemple: Peut-tre m'aimeriez-vous moins quand nous nous connatrons mieux. (Marivaux)La valeur stylistique de la phrase complexe: La phrase complexe, souvent plus tendue que la phrase simple, permet de donner plus de subtili au discours. Elle tablit, grce la relation entre la principale et les subordonnes, des rapports temporels ou logiques entre une information principale et des informations secondaires ou entre une ide et des arguments.Lorsque la phrase complexe se dveloppe dans un discours oral ou crit en un vaste ensemble form de nombreuses propositions et soumis des lois de composition logique et rythmique, on parle de priode.Revenir au dbut de cette page 3. La priode:On appelle priode une phrase longue compose de plusieurs propositions dont l'ensemble respecte un quilibre de contenu et de construction. On la trouve en gnral dans les discours d'argumentation. La difficult pour un lecteur consiste saisir, au fur et mesure de sa lecture, la relation d'une proposition une autre sans perdre de vue la signification de l'ensemble.Revenir au dbut de cette page III- L'ordre des termes de la phrase:1. Des modifications expressives:L'ordre normal de la phrase (Sujet - Verbe - Complment) peut tre modifi des fins expressives: mise en valeur d'une information, d'une motion, d'une ide, imitation du langage parl, effet de surprise par rupture du rythme.Exemples de procds: L'antposition d'un complment: C'est un procd par lequel on fait avancer un complment parce qu'il est aux yeux de l'crivain le groupe de mots le plus important de la phrase.Par exemple: Moi d'abord la campagne [...], j'ai jamais pu la sentir. (Cline) La postposition du sujet: C'est le fait de reculer le sujet.Par exemple: Les armes au matin sont belles et la mer. (Saint-John Perse) L'inversion: Dans ce cas, on fait inverser des groupes de mots ou des syntaxes pour mettre en relief un terme de la phrase.Par exemple: Fire est cette fort dans sa beaut tranquille. (Musset) La mise en relief : (ou amphatique):Comme le titre le dit, ce procd fait apparatre les termes importants de la phrase par l'emploi des prsentatifs: c'est ...que , voil ... qui , il y a / il est ... que..., l'utilisation de pour , quant ..., en rptant par un pronom personnel...Par exemple: C'est une chose que j'ai rsolue. (Molire)Revenir au dbut de cette page 2. Le thme et le propos: Le thme: On appelle thme l'lment de la phrase propos duquel on apporte une information nouvelle (le propos).Le thme prcde l'information nouvelle, et se situe au dbut de la phrase. Dans la phrase dclarative, c'est le GN (groupe nominal) sujet qui occupe gnralement la place du thme, la gauche du verbe principal.Quand le thme reprend une information prcdemment donne, on peut considre qu'il est connu du destinataire. Ce n'est pas toujours le cas: le thme peut comporter plusieurs lments, plus ou moins connus. On distingue alors le thme principal et le thme secondaire.Par exemple:L'toffe qu'il avait vue sur plusieurs femmesattira son regard.(Aragon)

Thme principal (connu)Thme secondairePropos

Le propos: De manire gnrale, le propos est le dernier groupe de la phrase. Il est fait progresser le texte en fornissant les informations nouvelles. Il peut donc rpondre une question.Les groupes de mots constituant le propos rpondent des interrogations partielles: qui? quoi? quand? pourquoi? o? (les 5 W) comment? de quelle manire? par quel moyen? dans quel but?...Par exemple: Je demeurai longtemps errant dans Csare (Aragon) rpond la question: O Antiochus demeura-t-il longtemps?Selon la question pose, le verbe fait partie du propos:Par exemple: En quelle saison Aurlien et Brnice se rencontrenr-ils? --- Ils se rencontrent en plein hiver. (Aragon) L'information nouvelle ne comprend pas le verbe, qui fait partie de la question.Mais dans l'exemple qui suit, l'information nouvelle inclut le verbe, qui fait ainsi partie du propos: Que fait Aurlien? --- Aurlien vend des tableaux. (Aragon)Revenir au dbut de cette page IV- Les modalits de la phrase:On peut distinguer quatre modalits de phrases, qui correspondent quatre intentions diffrents de celui qui parle.1. La phrase dclarative:Elle formule une dclaration, elle nonce un fait vrai, faux, suppos, affirm ou ni. C'est pour cela, elle peut tre affirmative (Ccile est contente), ngative (Ccile n'est pas contente), dubitative (Je doute que Ccile soit contente) ou emphatique (C'est Ccile qui va tre contente). En plus, elle est caractrise par une intonation montante, puis descendante.Revenir au dbut de cette page 2. La phrase interrogative:Elle exprime une question, une demande. Elle est souvent caractrise par l'emploi de pronoms interrogatifs surtout lorsque la rponse la question pose est autre que OUI ou NON (cependant l'interrogation est dite partielle), par l'inversion de l'ordre Sujet / Verbe, par une intonation ascendante, par un point d'interrogation (?).Par exemple: Quelles sont ces murs effmines?. (Rousseau)Certaines interrogations sont des affirmations dguises on les appelle interrogations rhtoriques ou oratoires (voir "Les figures de rhtorique" dans la page 2 intitule "Le texte").Par exemple: Les esprits forts savent-ils qu'on les appelle ainsi par ironie?. (La Bruyre)Elles peuvent aussi tre des ordres attnus.Par exemple: Pouvez-vous passer mon bureau? (= passez mon bureau)Revenir au dbut de cette page 3. La phrase exlamative:Elle est caractrise par l'emploi de pronoms exclamatifs et par une intonation descendante.Elle peut traduire la joie ou la tristesse, la fiert ou l'tonnement, l'indignation ou la colre et l'intensit du sentiment.Par exemple: Que vous tes joli!Elle peut prendre plusieurs formes autre que la phrase: a- une interjection, une onomatope (description d'un son): Quoi! Oh! Cocorico! Clac!...b- un mot: Moi! Voler!...c- un groupe de mots: Mon Dieu! Cinq kilos!...Revenir au dbut de cette page 4. La phrase imprative ou injonctive:Elle nonce un ordre (commandement, conseil, souhait). Elle peut employer:a- l'impratif: Htez-vous!b- l'infinitif: Copier l'exercice.c- le subjonctif: Qu'elle range sa chambre.d- des mots, des interjections: Silence! Stop! Attention!...e- en plus de ces emplois, la phrase injonctive peut utiliser le prsent et le futur de l'indicatif (Tu ranges[eras] ta chambre), une fausse interrogation (Veux-tu ranger ta chambre!) et enfin certains verbes de volont (J'exige que tu ranges ta chambre).Revenir au dbut de cette page 5. Les types facultatifs:En fonction du message que l'on veut communiquer, on peut associer au type obligatoire choisi (dclaratif, exclamatif, impratif) un ou plusieurs types facultatifs combinables entre eux:a- La forme ngative: on nie quelque chose: Patrick ne range pas sa chambre.b- La forme emphatique (ou mise en relief): on insiste sur un lment du message: C'est Patrick qui range sa chambre.c- La forme passive: o le sujet devient un complment d'agent: La chambre n'est pas range par Patrick.Revenir au dbut de cette page V- Le rythme de la phrase:Rythme binaireLes deux membres de la phrase ont la mme construction.On obtient une symtrie qui permet le paralllisme ou l'opposition des ides.Par exemple: Elle a vu ta blessure et n'a pu la fermer. (Musset)

Rythme ternaireLes trois membres de la phrase ont la mme construction.On obtient un effet de paralllisme ou de simultanit.Par exemple: Je n'ai plus rien apprendre, j'ai march plus vite qu'un autre, et j'ai fait le tour de ma vie. (Chateaubriand)

L'accumulationUne srie de complments ou de propositions se succdent pour donner par exemple une impression de foisonnement ou d'accablement.Par exemple: Quand elle s'est assure que le silence rgne aux alentours, elle retire succesivement des profondeurs de son nid, sans le secours de la mditation, les diverses parties de son corps et s'avance pas compts vers ma couche. (Lautramont)

La progressionA l'intrieur de la phrase, les propositions d'abord courtes deviennent de plus en plus longues: effet d'amplitude.

L'alternanceA l'intrieur d'une mme phrase, des propositions courtes alternent avec des propositions longues. Les propositions courtes insistent sur les donnes catgoriques du discours, les longues sur les mandres du sentiments, de l'ide.

Revenir au dbut de cette page VI- Les transformations de la phrase:1. La transformation infinitive:La transformation infinitive est la rduction l'infinitif d'une proposition subordonne, sans modification du sens de l'nonc. On peut ainsi rduire une propositon compltive et une proposition relative:Par exemple: Son principal talent tait qu'il savait dmler la vrit ---- Son principal talent tait de savoir dmler la vrit. (Voltaire)On entend les envieux qui protestent ---- On entend les envieux protester. (Voltaire) Les procds de transformation: La transformation infinitive consiste : effacer le sujet de la subordonne quand il est le mme que le sujet de la propositon principale effacer le mot subordonnant remplacer la forme conjugue du verbe par l'infinitif ajouter de si c'est ncessaire.Revenir au dbut de cette page 2. La transformation participe:La transformation participe consiste rduire le verbe conjugu d'une proposition subordonne un participe prsent ou un participe pass, sans modification du sens de l'nonc.Par exemple: Lequeu, qui paraissait rouge et maussade, servit de secrtaire ---- Lequeu, paraissant rouge et maussade, servit de secrtaire.