La poésie est inadmissible… · 2013. 10. 29. · La lesbienne de Gould Panse l’oiseau Qui fait garder la forme et la rigidité D’étendre la puissance des métropolitains Firent

L A P O É S I E E S T I N A D M I S S I B L E

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Extrait de la publication

d u m ê m e a u t e u r

A u x É d i t i o n s d u S e u i l

Louve bassecoll. «Fiction & Cie», 1976coll. «Points» n° 492, 1990

Dépôts de savoir & de techniquecoll. «Fiction & Cie», 1980

L’Hexaméron (en collaboration)

coll. «Fiction & Cie», 1990

Dans la maison du Sphinxcoll. «La Librairie du XXe siècle», 1992

C h e z d ’ a u t r e s é d i t e u r s

La liberté ou la mort, réfléchissez et choisissezTchou, 1969

CarnacTchou, 1969

Jean-Jacques Pauvert, Suger, 1985

Trois pourrissements poétiquesL’Herne, 1972

Notre antéfixecoll. «Textes», Flammarion, 1978

Légendes de Denis RocheGris banal éditeur, 1981

La Disparition des luciolescoll. «Écrit sur l’image», Éditions de l’Étoile, 1982

Douze photographies publiées comme du texteOrange Export Ltd, 1984

Conversations avec le tempsLe Castor astral, 1985

A VarèseWilliam Blake et Cie, 1986

Écrits momentanésParis-Audiovisuel, 1988

PhotolaliesArgraphie, 1988

Prose au-devant d’une femmeFourbis, 1988

Ellipse et LapsMaeght, 1991



F i c t i o n & C i e

Denis Roche

LA POÉSIE ESTINADMISSIBLEŒ U V R E S P O É T I Q U E S C O M P L È T E S

Seuil27, rue Jacob, Paris VIe


i l a é t é t i r é t r e n t e e x e m p l a i r e s , n o n m a s s i c o t é s ,d e L A P O É S I E E S T I N A D M I S S I B L E , n u m é r o t é s d e 1 a 3 0 ,

t o u s r é s e r v é s a l ’ a u t e u r .

c o l l e c t i o n

« F i c t i o n & C i e »Dirigée par Denis Roche

ISBN 2-02-023356-8

© Éditions du Seuil, janvier 1995

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Avant-propos

Le langage poétique n’a d’autre but que d’exprimer une certaine intériorité qui lui est propre, c’est-à-dire qu’il se suffit àlui-même.

La poésie n’a d’importance que par l’acte créateur qu’ellesuppose. Peu importe la technique ou l’excitant employé.

La poésie doit tout mettre en œuvre pour arriver à ses fins,aussi bien l’expérience intérieure du poète que la réalité envi-ronnante, aussi banale soit-elle. Elle rejoint en cela la peinturecontemporaine. Du matériau poétique constitué d’événementsfantastiques, de phénomènes quotidiens, d’objets décriés, ou dechaussures à clous, le poète tire une quantité de langage insen-sée. Ainsi par la grâce d’une re-création, se trouve définitive-ment fixé un langage absolu, incommunicable, un «no man’sland» infranchissable, mais qui autorise peut-être le survol.

«Tout langage poétique, dit Mircea Eliade, commence parêtre un langage secret, c’est-à-dire création d’un univers person-nel, d’un monde parfaitement clos… L’euphorie du chamanavant sa transe, comme l’inspiration du prophète ou du poèteprimitifs, s’exprime par le truchement d’un langage secret qu’onappelle communément langage des esprits et qui comporte aussibien une imitation des cris d’animaux qu’une invention verbaled’une étonnante richesse.»

Les mêmes phénomènes qui présidaient autrefois aux révéla-tions du sorcier sibérien, président aujourd’hui aux inventionsdu poète moderne. L’audience est la même cherchant desréponses, des clés à ses frayeurs, ne posant pas les questionsqu’elle ne saurait définir, mais trouvant sa satisfaction dansl’attention même qu’elle porte aux actes créateurs, c’est-à-dire«révélateurs».


Un tableau récapitulatif de la culture des plantes médicinalesen France, suivant la nature du terrain, et suivant les mois del’année, a été le point de départ de ma recherche. Ainsi se sontréalisés des états d’opposition permanente entre des sériesd’images ou des phrases de construction asymétrique. Il restaitalors à animer les «collages» ainsi obtenus par un rythme nouveau, adapté à de nouvelles exigences, et capable de soutenirefficacement cette technique de cloisonnements.

Le rythme a d’abord été celui de mon écriture: il fallait unpoème rapidement composé, et, de plus, allier à la densité desimages une densité superposable des vers eux-mêmes. Le poèmedevient une composition dans l’espace, où la longueur des vers,la longueur du poème, les espaces blancs s’ajoutent à l’imbrica-tion des images et à leur mise à flot permanente, pour devenirles attributs mêmes du rythme poétique.

D’autre part, j’écris toujours par séries, séries de même inspi-ration et de même rythme. Car le rythme trouve sa principalejustification dans la chronologie, et c’est pour moi un souciconstant de ne jamais faire un poème isolé. De là sans douteaussi le fait que j’ai rarement écrit des poèmes de plus d’unequinzaine de vers, craignant d’en «étaler» la densité au détri-ment de la valeur émotionnelle des mots.

Cette technique a pour conséquence essentielle de prohibertoute correction, tout retour sur soi-même, un poème entreprisse comportant comme un tableau abstrait, un certain espaceémotionnel à remplir, au-delà duquel seul le lecteur ou le spec-tateur continue la quête, l’écriture ayant une limite là où préci-sément l’imagination glisse encore sur son erre.

Janvier 1962

l a p o é s i e e s t i n a d m i s s i b l e

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L’adrénalineLe dindonValse-risetteLe numéro 32 de la planche c’est «la prune Monsieur-Hâtif»Il mourut sans avoir terminé son traité de chirurgieSubstantivement et au féminin d’archéologueOn utilise quatre catégories de ponceusesDont le nom ne s’applique plus qu’au paysHabité par les souabesLe nom vulgaire de la fétouque dorée m’échappeGrand tambour des nègres d’AfriqueBédarridesCette ode entre parenthèses raccommodéePlus loin Boileau

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Le XVIII du ciel: le taureau de PoniatowskiLes mains ou la poitrineDans son temple célèbreLui accorda le droit de citéValentine et le transport des compétencesLa lesbienne de GouldPanse l’oiseauQui fait garder la forme et la rigiditéD’étendre la puissance des métropolitainsFirent échouer cette tentativePour réveilCoutellerie services de table le tant de laTour EiffelIn Margate there is a kitchen«A Margate il est une cuisine»Gratte les côtes de la MancheLa gratte: «les emprunts des établissements

communaux de bienfaisance sontautorisés…»

A la quatrième ligneMais avant il y a une date et 82


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Saint Roch souvent recouvert d’un épidermeFeutré confesse la foi plus tard trouvéeDans la fente d’HenriadeL’eau inusitéeJe n’aime pas les dictionnairesJe serai aimé d’une dictionnaireAction de couper de trancher la tête«Tu montreras ma tête au peuple elle en vaut bienLa peine»Le long des rives d’un cours d’eau de manièreChardon d’Espagne Monsieur Dieulafoy Madame Dieula-Foy comprenant des formes sveltes qui font leurNid au bord des eauxRichard WagnerUn jour je te trouverai bien dans le pliocèneDe l’inde circumzénithale forestière amazonideQui fait entendre des véritésAvec une franchise brutaleElle n’en compte plus que 819…Pour le foyer de l’Opéra… etc.

f o r e s t i è r e a m a z o n i d e

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ECLOGITE n.f. Petrographie.Roche cristallophyllienne composée essentiellementD’omphazite (variété de pyroxène) de grenatD’amphibole (smaragdite) et de rutileDans le trou du milieu raton dans un arbre creuxAnathèmeOn dit plutôt fissure à chacun des copropriétairesDes minéraux notamment pratiquesFeu aux dieux de l’OlympeAprès avoir entretenu de bonnes relationsDivinité = dévidoir-séchoir pour lignes de pêcheSanscrites de Lille«Présentez armes»Elles sont présentes aux califourchons de l’AmourD’y consigner bien au long des larcinsElles sont infinies dans la contemplationQu’elles lui plaisentQui lui valut la croix militaireTrois familles dans les régions chaudesViol anglo-saxon à trois fragments de tissusPoème-adjudication


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Sur 4 cms carrés, Diosmes, a fruit b fleurLa branche aînée celle des siresDes temps anciens le duc sous la doucheLe duc sur la duchesseDu premier lit mort en avionL’estuaire comblé par les poules a donné son nomA une race de poules prises par les Allemands en1918 et reprises en août par les alliésPar extension l’égout nasalLiszt InstitutionLa pâquerette dans le cordageLa lettre au lessivageLe living-room anglais sur les assiettesDoit être réservé aux terres légèresStratigraphie par les zestesDépose sur les corps mis en contact avec elle


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Et de leurs mœurs rudes et grossièresDe la famille des ténuirostresLe plaignant vocatif s’entoure de ses chapellesConsulMais à 18 heures 30De plus fraîches nouvellesE. de GirardinQu’on en est quitte à peu de fraisSe prononçait toujours fermé comme dans bontéLe vent soufflait E.-S.-E. lireLe vent soufflait Est-Sud-EstLa mer empyreumatique et contractéeDe la peau une humeur aqueuse appeléesDeux par deux par amour les sueursEt les papetiers privilégiés suivent la Cour


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Sauf les plantes grasses ordinairement petitesFenêtre à guillotine A guillotinePorto-riciens ou Porto-ricains«dans le sein du chaste Télémaque»Dernier éclat sous l’EmpireOn effectue le délainage des peaux de moutonsAvant le tannageL’eau du TanargueOuvrages militaires estimés notammentTaon cousin puce sa larveLe midi chaste et pur est attentif à la bondeIl tient mal l’arrosoir public duPrésident DoumerMeurt assassiné le 6 Mai 1932 à ParisC’est mieux d’enlever la lentille à partir deDeux mètresLes smérinthes volent lourdement après le coucherDu soleil4 espèces se trouvent en France


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A l’intérieur du massif sont les vestigesLe plateau est de bien peu de mouvementsAussi bien a-t-il de la tenue dans l’ambre grisDes cyclamens naissantsComme esclaves en nombre considérableComme cuisses d’oronges ameublissantesComme on est bien d’un complet dans lequel est plongéLe fœtusEn ont-elles vu ces goniatites éteintes approuvéesPar un décret rendu conforme sur avis du Conseil d’ÉTATQuoiqu’ils soient beaux les amants aux corps comprimésLatéralementQu’ils sont aujourd’hui utilisés comme la noisetteEt concernent la réfraction de la lumièreLes anchois vivent au plus trois ansTABLEAUX ET FIGURES DES DONATEURS


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File nue de la duréeFerme d’un sacrement en moule plein de boisDont les feuilles sont joliment momentanéesLe figuier est celui sur lequel on étale la feuilleA papier du prochain barrage terribleLe chassis de la terre aux confusions nouvellesPar forme d’avisLibelle ainsi comme une mousseLa dilatation fait ici fondre l’infusion pour lesCathédrales baroques«Je te baptise etc.»La boîterie cutanée est la boîte des ACTES JURIDIQUESQue l’on peut démonterEt qui donne toujours des têtes sous un chapeauLa forêt débutante a trouvé la cache des osD’une jeune fillePlus qu’un corps inertePour le mettre dans une collection futileAfin qu’elle ne dépasse pas de quelque forme originaleLa jeune fille faite sur les lieuxDe l’ouvrage le plus métallique d’EUROPE


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Les ouvertures pratiquées les assistantesSortent en leur forêt premièreLes parois sont très épaisses de façon à conserverLongtemps la chaleurDes petites pattes étourdies à neufTant qu’on aura les modérateurs humides des philosophesTant d’ascensions pour une cuveLes fraisiers remontent le cours du tempsAinsi vont-elles les palissades des fillesBelles bisannuellesDe la variété rouge au mamelon soupleEt particulièrement la selle en lingerieMontée sur l’arbre des toupiesElle est la même que celle des outils simplesJe donne bien mon nom dans la pelletée fraîche


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Dialogues du paradoxeet de la barre a mine

Première publication in Théorie d’ensemble,coll. «Tel Quel»,

Éditions du Seuil, 1968

Préambule 429Dialogues 439

Préfaceaux 3 pourrissements poétiques

Première publication:l’Herne, septembre 1972

Le mécritPremière publication:

coll. «Tel Quel»,Éditions du Seuil, septembre 1972

Lutte et rature 457Première publication: Société encyclopédique française,Sébastien de la Selle, Paris, 1972. Sérigraphies de B. Dufour

L’Aréopagite, par Philippe Sollers 463La poésie est inadmissible 471

Tel Quel n° 31, automne 1967Écrivains porcs propres 481Origine, entente et destruction des causes 495

Promesse n° 22, été / automne 1968;et, en tirage limité, illustré par J. Kerno, collection «Diptyque»,Éditions de la revue Promesse, Tours, octobre 1968

La poésie est inadmissible, d’ailleurs elle n’existe pas 511Mantéia n° 4, automne 1968

Saint-Just ou la précipitation des actions 525Insolations n° 3, Fata Morgana, 1968Illustré par B. Dufour et IpoustéguyLe Nouveau Commerce n° 17, automne 1970

Quatre textes 541Douze textes 549

Tel Quel n° 42, été 1970, sous le titreQuinze productions poétiques

Éloge de la véhémence 563Première publication:Éditions de la Société encyclopédique française,Sébastien de la Selle, Paris, 1970. Sérigraphies B. Dufour

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Après Saint-Just, les F 571Encres vives n° 69, automne / hiver 1970.

Les tentations de Francis Ponge 579TXT n° 3 / 4, «Ponge aujourd’hui», printemps 1971

Le mécrit 587Tel Quel n° 46, automne 1971

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