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Avec la nouvelle législation qui se profile, plus question de parler de soins par les plantes … attention à celui qui dérogerait à la règle. Ce qui soigne est automatiquement considéré comme un médicament. Et un médicament doit être protégé et son usage, réglementé. Plus question de faire des formations et "d'inciter à l'automédication" .. que l'on soit vétérinaire ou non. Plus question non plus pour l'éleveur d'utiliser un produit à base de plantes s'il n'a pas en bonne et due forme le graal sous forme d'ordonnance qui lui donne LE droit de donner ou d'utiliser une association de plantes, sous prétexte que leurs propriétés sont bénéfiques pour la santé Pourtant, la législation européenne sur l’Agriculture Biologique recommande de privilégier les produits phytothérapiques aux médicaments vétérinaires allopathiques de synthèses lorsqu'un animal est malade (art 24.2 du Règlement CE n°889/2008) …. Le décalage entre la réglementation sur l’usage des plantes et le besoin d’en favoriser l’emploi dans les élevages s'agrandit. Dans toute cette histoire, l'éleveur devient un pion, qui ne peut plus prendre d'initiative, ne peut plus choisir .. Où est l’écoute des éleveurs sur le sens du travail, reconnu comme ayant un impact en matière de risque psychosociaux ? Qu'en estil du bienêtre au travail ?? Après l'obligation qui leur est faite de remplir de multiples cahiers, registres, de pucer, d'enregistrer, de se connecter… voilà qu'ils doivent désormais demander une autorisation pour utiliser un savoir ancestral, des remèdes accessibles depuis des siècles permettant l'autonomie sanitaire et l'indépendance économique des éleveurs de demain. Et on se demande encore pourquoi le nombre de suicides chez les éleveurs est si important ?? Encore une fois, l'argent prédomine et régule tout .. car ces textes ne sontils pas réalisés suite à des pressions exercées par l'industrie pharmaceutique, craignant d'être dépossédée de son monopole ?? Et quid du corporatisme vétérinaire qui semble vouloir défendre un usage des plantes et des huiles essentielles réservé à la prescription des « hommes de l’art » ? Certains se font prescrire des cures d'oxygène .. Devronsnous un jour avoir l'obligation de présenter une ordonnance si l'on souhaite aller respirer l'air de la montagne, plus riche en oxygène, donc bon pour la santé, bon pour les asthmatiques ou les tuberculeux., au lieu de rester à respirer les gaz d'échappements des villes ? Nous vous proposons ciaprès quelques points de vue sur la situation .. bonne lecture …. Les membres du GIE Zone Verte LIBEREE !! LA PANSE GIE ZONE VERTE sas 32 grande rue 39600 ARBOIS Tel : 03 84 66 13 17 Site internet : giezoneverte.com Responsable de publication : P. Polis Vous trouverez cidessous un schéma pour vous expliquer synthétiquement comment vous devez considérer les plantes .. selon qu'elles aient été modifiées ou non, et à quoi elles pourraient servir .... Non transformées Modifiées en alimentation animale Avec allégation thérapeutique Pas de mention de propriétés sur la santé si inscription au registre CE (européen) Automédication interdite Nécessité d'une prescription vétérinaire Prescription possible si elles ont une autorisation de mise sur le marché (AMM) Sans autorisation de mise sur le marché (AMM) : prescription possible seulement si aucun autre médicament ne peut être utilisé, et avec les obligations suivantes : * Substances ayant une limite maximale de résidus établie, ou en étant dispensé : Réglement CE 2377/90 * Situation de la cascade (après avoir recherché toutes les autres solutions autorisées possibles) * Sans régle établie, il est obligatoire d'appliquer des temps d'attente forfaitaires (à multiplier par deux en AB) Viande : 28 jours Oeufs : 7 jours Lait : 7 jours Règlement CE 1831/2013 Règlement CE 68/2013 Règlement 2001/82/CE 1 1

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considérés comme . . .

Avec la nouvelle législation qui se profile, plusquestion de parler de soins par les plantes …attention à celui qui dérogerait à la règle. Cequi soigne est automatiquement considérécomme un médicament. Et un médicamentdoit être protégé et son usage, réglementé.Plus question de faire des formations et"d'inciter à l'automédication" .. que l'on soitvétérinaire ou non. Plus question non pluspour l'éleveur d'utiliser un produit à base deplantes s'il n'a pas en bonne et due forme legraal sous forme d'ordonnance qui lui donneLE droit de donner ou d'utiliser une associationde plantes, sous prétexte que leurs propriétéssont bénéfiques pour la santéPourtant, la législation européenne surl’Agriculture Biologique recommande deprivilégier les produits phytothérapiques auxmédicaments vétérinaires allopathiques desynthèses lorsqu'un animal est malade (art24.2 du Règlement CE n°889/2008) ….

Le décalage entre la réglementation surl’usage des plantes et le besoin

d’en favoriser l’emploidans les élevages

s'agrandit.

Dans toutecette histoire,l'éleveur

devient un pion,qui ne peut plus

prendred'initiative, ne peut

plus choisir .. Où est

l’écoute des éleveurs sur le sens du travail,reconnu comme ayant un impact en matièrede risque psychosociaux ? Qu'en est­il dubien­être au travail ?? Après l'obligation quileur est faite de remplir de multiples cahiers,registres, de pucer, d'enregistrer, de seconnecter… voilà qu'ils doivent désormaisdemander une autorisation pour utiliser unsavoir ancestral, des remèdes accessiblesdepuis des siècles permettant l'autonomiesanitaire et l'indépendance économique deséleveurs de demain. Et on se demande encorepourquoi le nombre de suicides chez leséleveurs est si important ?? Encore une fois,l'argent prédomine et régule tout .. car cestextes ne sont­ils pas réalisés suite à despressions exercées par l'industriepharmaceutique, craignant d'être dépossédéede son monopole ??Et quid du corporatisme vétérinaire qui semblevouloir défendre un usage des plantes et deshuiles essentielles réservé à la prescriptiondes « hommes de l’art » ?

Certains se font prescrire des cures d'oxygène ..Devrons­nous un jour avoir l'obligation deprésenter une ordonnance si l'on souhaite allerrespirer l'air de la montagne, plus riche enoxygène, donc bon pour la santé, bon pour lesasthmatiques ou les tuberculeux., au lieu derester à respirer les gaz d'échappements desvilles ?

Nous vous proposons ci­après quelques pointsde vue sur la situation .. bonne lecture ….

Les membres du GIE Zone Verte

LIBEREE !!EEDDIITTOO

Décembre 201 8 - N°20

LA PANSELLEE PPOO II NN TT

RREEGGLLEEMMEENN TTAATT II OONN

GIE ZONE VERTE sas ­ 32 grande rue 39600 ARBOIS ­ Tel : 03 84 66 13 17 ­ Site internet : giezoneverte.com Responsable de publication : P. Polis

Vous trouverez ci­dessous un schéma pour vous expliquer synthétiquement comment vousdevez considérer les plantes .. selon qu'elles aient été modifiées ou non, et à quoi ellespourraient servir ....

Non transformées Modifiées

Matières premièresen alimentation animale

Avec allégationthérapeutique

Pas de mention depropriétés sur la santé

Additifs alimentairessi inscription au registre CE

(européen)

Automédication interditeNécessité d'une prescription

vétérinaire

Prescription possible si elles ontune autorisation de mise

sur le marché (AMM)

Sans autorisation de misesur le marché (AMM) : prescription possible

seulement si aucun autre médicament ne peutêtre utilisé, et avec les obligations suivantes :

* Substances ayant une limite maximale de résidus établie, ouen étant dispensé : Réglement CE 2377/90* Situation de la cascade (après avoir recherché toutes lesautres solutions autorisées possibles)* Sans régle établie, il est obligatoire d'appliquer des tempsd'attente forfaitaires (à multiplier par deux en AB)

Viande : 28 jours ­ Oeufs : 7 jours ­ Lait : 7 jours

Médicament

vétérinaire

Règlement CE 1831/2013Règlement CE 68/2013 Règlement 2001/82/CE

Lucile Brochot

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Une note technique de VIVEA* circuledepuis mai 2018 intitulée : "Conditions liéesà la mise en œuvre des formations à laphytothérapie en médecine vétérinaire" .

Cette note précise l’obligation de cesformations de respecter la loi : « Dès qu’uneffet curatif ou préventif est revendiqué pourune plante, une partie d’une plante, ou unproduit contenant une substance active àbase de plante, celui­ci entre dans ledomaine du médicament. (Article L. 5111­1du code de la santé publique) : Laphytothérapie en médecine vétérinairerelève du médicament et de laréglementation qui lui est applicable. »

S’ensuit le cadre dans lequel une plantepeut être prescrite par un vétérinaire : pourfaire court aucune plante ne peut êtreutilisée si on veut vraiment respecter lalégislation.Un vent de panique souffle depuis 2semaines sur les organismes de formationsqui proposent depuis une dizaine d’annéesces formations très appréciées des éleveursdans toutes les régions de France etd’Outre mer. Ces mises en garde émanentbien sûr des autorités qui veillent à la santédes populations (DDCSPP)… et qui n’ontaucune connaissance en phytothérapie !

Difficile de rester serein devant un pareilscandale, d’autant plus que c’est la gouttequi fait déborder la coupe déjà bienremplie… Producteurs de plantesmédicinales, fabricants de PNPP,vétérinaires et médecins phytothérapeutes,herboristes et pharmaciens herboristessubissentdepuis desannées desrestrictions dansleurs métiersqui les obligentà travailler dansla clandestinité,avec une épéede Damoclèsau­dessus deleur tête quipeut tomber àtout moment suite au zèle d’un fonctionnairesoucieux de faire respecter la loi (aussistupide soit­elle…) ou à la dénonciation d’uncollègue jaloux (une spécialité française?).Et pourtant tous ces corps de métiers(validés par des diplômes ou desformations) œuvrent véritablement à uneamélioration des soins et à la qualité denotre alimentation tout en accompagnantune véritable évolution de notre société versdes solutions plus naturelles.

Nous avons pris l’habitude de détourner levocabulaire, de déguiser nos préparations,d’éviter tout terme médical, de cacher nospréparations, de mentir sur nos cahiersd’élevage, … , pour échapper à l’Inquisitiondes lobbies pharmaceutiques et leurssbires : DDCSPP, ordres des médecins,pharmaciens, vétérinaires, répression desfraudes (DGCCRF)...Restaient nos formations encore épargnéespar cette censure, jusqu’à aujourd’hui ! Aquand une censure sur nos écrits et noslivres ? Probablement bientôt…

Il est temps de réagir pourdénoncer au grand jourl’incohérence de laréglementation et laconfiscation par lespouvoirs médicaux d’unbien inaliénable queconstitue l’ensemble desplantes médicinalesutilisées depuis des sièclespar les populations. Entémoignent les écritsantérieurs à 1940,

particulièrement pour les soins vétérinaires,une époque où les éleveurs étaient encoremaîtres des soins administrés à leursanimaux.On peut bien­sûr changer l’intitulé de nosformations pour satisfaire aux exigences deVIVEA, manier avec subtilité cettenovlangue, qui confine parfois au ridicule…On sait faire !Mais on doit s’attaquer au fond du problèmepour libérer ces pratiques prises en otagepar notre société industrielle et mortifère,

libérer le vivant…

Particulièrementtouché par cettenote en tant queformateur enphyto­aromathérapie(plus de 150journées de

formation réalisées avec le GIE Zone Vertedepuis 2012), paysan­herboriste adhérent àSIMPLES et éleveur, je propose de réfléchirà une action de grande ampleur associanttous les acteurs concernés et lesconsommateurs afin d’interpeller nospolitiques (Sénat) sur un véritable problèmede société.Et dans un premier temps réagir auprès deVIVEA qui est avant tout au service desagriculteurs (et financé par eux) endénonçant la gravité de leur note quicondamne ces formations. Il faut savoir quel’administration qui agrée les organismes deformation a déjà posé de nombreusescontraintes sur le contenu et l’intitulé de cesformations, alors pourquoi en rajouter ?

Michel Thouzery

* Vivéa est un fonds de formation mutualisé misen place par la profession agricole créé parconvention entre les 4 syndicats représentatifs etdeux organisations agricoles à vocation générale

Confiscation des soins naturels aux animaux :un pas de plus

vers l’industrialisation de l’élevage

LLEE DDOOSSSSIIEERR

GIE ZONE VERTE Sas au capital de 12 euros ­ 32 grande rue 39600 ARBOIS ­ Tel : 03 84 66 13 17 ­ Site internet : giezoneverte.com. Responsable de publication : P. Polis 22

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Suite à l’appel d’un éleveur de chèvres quitransforme l’ensemble de sa production delait en fromages, voici la difficile histoire dela T.M. de Taraxacum Dens Leonis oupissenlit pour les intimes.Cet éleveur, que nous prénommerons R.,expliqua que les fourrages qu’il avaitrécolté cet été n’étaient pas à la hauteur dece qu’il récoltait habituellement, et qu’ilavait donc été obligé de forcer un peu surles concentrés pour maintenir son niveaude production. Même si les chèvres avaientbien supporté ce régime alimentaire, R.demanda s’il pouvait leur donner quelquechose avant la mise à l’herbe.Je lui conseillais donc une cure de pissenlitdont Jacques Brel disait qu’il assurait«l’essorage de l’éponge hépatique». C’esten effet un draineur hépatobiliaire bienconnu. On emploie à la fois les racines et

les feuilles : il suffit de les laver et de lescouper, puis de les faire bouillir pendant 10minutes à raison d’une poignée de feuilleset racines par litre d’eau. On laisse ensuiteinfuser 10 minutes avant de filtrer. JacquesBrel conseillait 3 tasses par jour avant lesrepas. Le Docteur Valnet préconisait defaire une cure de pissenlit dès la saisonvenue et de ne pas mettre de côté lesboutons floraux, qui se mangent dans lasalade au même titre que les baies degenièvre dans la choucroute. Mais, je luidis également qu’il pourrait obtenir lemême effet avec de la teinture mère depissenlit, qu’il trouverait en pharmacie etqu’il donnerait à raison de 50 gouttes matinet soir pour 100 kilos de poids vif pendant 4à 5 jours. La teinture mère étant préparéeavec la plante entière récoltée au début dela floraison.Le lendemain, je fus bien surpris quandl’éleveur me téléphona pour me dire que lateinture mère de Taraxacum dens léonisn’était plus disponible en pharmacie car lelaboratoire B. qui fournissait lespharmacies n’en commercialisait plus. Jedonnais donc à l’éleveur les coordonnéesde 2 ou 3 établissements qui vendaient parInternet cette teinture mère, bio de surcroît,à des prix raisonnables et de fabricationfrançaise. R., qui est également certifié Bio,

fit sa commande, réalisa le traitementrecommandé et comme à son habitude,inscrivit sur son Cahier Sanitaire d’Elevagel’intervention faite sur ses animaux.

Quelques temps plus tard, l’éleveur medemanda si j’étais au courant del’information qui circulait sur l’interdictionpour les éleveurs de faire de l’auto­médication sur leurs animaux avec desproduits à base de plantes ou d’huilesessentielles quand elles étaientadministrées à des fins thérapeutiques. Jelui répondais évidemment par l’affirmativeet je lui expliquais que nous travaillons surle sujet à la commission Elevage de l’ITABdepuis plusieurs années, mais que c’étaitle document édité par l’ANSES suite autravail du Service des Affaires Juridiques etContentieux de l’ANMV (Agence Nationaledu Médicament Vétérinaire) qui avait mis laquestion sur le devant de la scène. Danscette «Note sur le statut juridique dumédicament vétérinaire au regard desproduits à base de plantes», il est bien écritquey: «L’administration à un animal dans lecadre de thérapeutiques alternativesnécessite le recours….. à des préparationsmagistrales sur prescription vétérinaire parl’usage de substances végétales ayant laqualité de matières premières d’usagepharmaceutique au sens de lapharmacopée française. Elles ne peuventen aucun cas être utilisées directement parles détenteurs d’animaux dans le cadred’automédication».Ayant inscrit son intervention sur sonCahier sanitaire avec la mention : drainagehépatorénal, l’éleveur me demanda

évidemment si je pouvais lui faire uneordonnance pour qu’il reste dans lalégalité. Après lui avoir répondu que c’étaitévidemment possible, je dus lui expliquerque dans ce cas, pour me mettre dans lalégalité, j’allais être obligé d’indiquer surl’ordonnance les délais forfaitaires imposésdans le cas d’utilisation de produits pourlesquels il n’existe pas de délais d’attenteofficiels. Quelle ne fut pas sa surprisequand je lui annonçais que ces délais étaitde 28 jours pour la viande et de 7 jourspour le lait, et puisqu’en bio, on double lesdélais d’attente légaux, il devrait écarterson lait de la transformation pendant 14jours !!!! R. ne comprenait plus très bien lasituation, alors que ses chèvresmangeaient les pissenlits quand ellesétaient en pâture.

Mes explications sur les résidus et autresdangers qui pourraient se retrouver dans laviande ou le lait destiné à la consommationhumaine avaient des difficultés à êtrecomprises et l’éleveur conclut en disantque désormais il ne noterait plus rien surson carnet sanitaire, sauf les traitementshoméopathiques qui ne sont pas soumis àla même législation.

Par curiosité, je décidais d’aller regarder ceque l’on savait sur la composition dupissenlit, pour voir qu’elle pouvait être lafaisabilité d’une recherche de résidus.Même si je savais bien qu’une planteentière était d’une composition trèscomplexe, je commençais par la MatièreMédicale du Docteur Quiquandon«Biothérapies» :

Petite histoired’une teinture mère de pissenlit

LLEE DDOOSSSSIIEERR SSUUIITTEE

GIE ZONE VERTE Sas au capital de 12 euros ­ 32 grande rue 39600 ARBOIS ­ Tel : 03 84 66 13 17 ­ Site internet : giezoneverte.com. Responsable de publication : P. Polis 33

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«La racine du pissenlit renferme auprintemps entre 17 et 20 % de sucres etautant de lévuline. Le suc latex contient auprintemps une émulsion de matièresalbuminoïdes résineuses et cireuses(taraxacérine), un principe amer : lataraxacine ; et en automne de la mannite,de l’inosite, du mucilage, de l’acidevinique, du tanin, du caoutchouc, uneenzyme et des traces d’huile essentielle,un peu de choline mais pas de saponine.Selon Reutter, la plante contiendraitégalement un alcaloïde, la taxine ; et pourPower et Browning deux : le taraxastirol etl’homo­taraxastirol.

Les feuilles contiendraient également de lataraxacine, de l’inosite, du mucilage, dessucres et une substance résineuse. Lescendres contiendraient jusqu’à 38,9 % depotasse, ce qui n’est pas sans influer surl’action diurétique de la plante. »Dans la Matière Médicale du DocteurGuermonprez, la composition est lasuivante :« Flavonoïdes (cosmosioside, lutéolol­7­glucoside) ­ Triterpènes : faradiol, arnidiolau squelette de l’α­amyrine, β­amyrine.Stérols : taraxastérol, pseudotaraxastérol :le premier de ces dérivés existe dans le

latex surtout sous forme d’esters connussous les noms de lactucone etlactucérine…… »Mais arrêtons nous .. car la liste n’est pasencore finie, pour une plante qui se mangeen salade…..

Finalement, cela est bien plus facile avecl'eprinomectine, antiparasitaire systémiquequi pose de gros problèmes d'écotoxicitémajeurs, très rémanente mais dont letemps d'attente pour le lait est nul enconventionnel (ou de 48h d'après le cahierdes charges bio). Mais, c’est vrai qu’il n’ya qu’une seule molécule à chercher...

Denis Fric

Vint enfin le temps où tout ce que les hommes avaient regardé comme inaliénabledevint objet d’échange, de trafic et pouvait s’aliéner.C’est le temps où les choses mêmes qui jusqu’alors étaient communiquées maisjamais échangées; Données mais jamais vendues. Acquises mais jamais achetées(..) etc, Où tout enfin passa dans le commerce.C’est le temps de la corruption générale, de la vénalité universelle, ou, pour parleren termes d’économie politique, le temps où toute chose, morale ou physique, étantdevenue valeur vénale, est portée au marché.

Karl Marx, Misère de la philosophie, 1847

TTRRUUKK EEFF II CCEELLLLEESS

La consoudeofficinale(Symphytum officinalis L.)

GIE ZONE VERTE Sas au capital de 12 euros ­ 32 grande rue 39600 ARBOIS ­ Tel : 03 84 66 13 17 ­ Site internet : giezoneverte.com. Responsable de publication : P. Polis

LLAA CCIITTAATTIIOONN DDUU JJOOUURR .. .. ..

chimiques ont montré que la consoudecontient des alcaloïdes pyrrolizidiniques,qui, s’ils sont ingérés isolément, peuventse révéler très dangereux pour le foie,alors qu’il est difficile de déterminer s'ilssont également toxiques in vivo avec laplante entière.Sur une analyse réalisée par la DGCCRF(c) en 2017 sur de la feuille sèche chez unpetit producteur, la somme de ces acides,était de 130 000µg/kg = 130 mg/kg soit130 ppm, soit 0,013 %. Ce résultat estcertes cohérent avec la littérature deréférence [1], mais les deux principauxalcaloïdes qui ont été trouvés dans ce lotsont typiques des borraginacées et nesont pas classés parmi les plus toxiques(la lycopsamine est un monoester etl'echimidine est un diester non cyclique). Atitre de comparaison, le séneçon vulgaire,reconnu pour sa dangerosité contientplutôt de 0,5 à 1% d’acidespyrrolizidiniques. La campagne de mise àl’index de la consoude (et de la bourrache)qui est en cours en Europe de la part desautorités de santé relève donc d’uneattitude sécuritaire plus dogmatique quescientifique. Il n’y a pas de danger réel àconsommer ces plantes de manièreponctuelle et modérée, et en tout cas,

nous pouvons au moins affirmer qu’«enusage externe, les préparations à base deSymphytum officinale qui servent pour lesecchymoses, les élongations ou lesentorses sont sûrs car l’absorptiond’alcaloïdes pyrrolizidiniques par la peauest négligeable.[2]». Et pourtant cespréparations à base de consoude risquentprochainement d'être interdites à lavente...

Thierry Thévenin_____________________________________

[1]Bruneton Jean, 2016 (5°éd.) Végétaux dangereux pourl’homme et l’animal, éditions Lavoisier/ tec & Doc, p. 1195.[2]Lemmens, R.H.M.J., 2006. Symphytum officinale L. In:Schmelzer, G.H. & Gurib­Fakim, A. (Editeurs). Prota 11(1) :Medicinal plants/Plantes médicinales 1. [CD­Rom].PROTA, Wageningen, Pays Bas.

a. Autorité européenne de sécurité des aliments b.Agence nationale de sécurité du médicament

c Direction générale de la concurrence, de laconsommation et de la répression des fraudes

La consoude officinale (Symphytumofficinalis L.) est signalée dès le ler siècle denotre ère par Dioscoride dans son Demateria medica. Toute la plante estémolliente, astringente, anti­inflammatoire ;sa racine cicatrise les plaies et accélère laconsolidation des fractures. Que ce soit ensimple emplâtre ou en baume c’est unremède à la fois populaire et savant qui atraversé les siècles jusqu’à nos jours. Or,elle est pourtant aujourd’hui dans lecollimateur des toxicologues de l’UE ; ellefait ainsi l’objet d’une véritable mise à l’indexpar l’EFSA (a) et par ricochet par l’ANSM (b)en France.

A la fin du XXe siècle, des analyses

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