La réunion de l’APN et les turbulences politiques : évaluation de la stabilité du régime chinois

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    note n 06/12

    V a l r i e N i q u e t

    Matre de recherche la Fondation pour

    la Recherche Stratgique

    La runion de lAPN et les turbulences

    politiques : valuation de la stabilit

    du rgime chinois(3 juillet 2012)

    La runion annuelle de lAssemble populairenationale (APN) sest tenue du 5 au 15 mars 2012dans un climat de crise, sans doute la plus graveque la Chine ait connue depuis llimination dudauphin proclam de Mao Zedong, Lin Biao, en1971. Le premier rsultat de cette crise commedans le cas de laffaire Lin Biao a t de fractu-rer limage idal didalisme et de puret rvo-lutionnaire il y quarante ans, defficacit et denormalisation aujourdhui que la RPC et le r-gime chinois avaient russi imposer aux yeuxdu monde, mais aussi, bien que dans une moin-

    dre mesure, aux yeux du peuple chinois.

    La crise que la Chine traverse aujourdhui se d-roule par ailleurs dans un climat dincertituderenforc la veille dune transition politique qui

    cest le moins que lon puisse dire savremoins harmonieuse quannonce. Les cons-quences de cette crise sont difficiles prvoir :entre acclration des rformes et choix du replideux coles continuent de sexprimer. Le rgimea fait preuve jusqu aujourdhui dune capacitde redressement et dadaptation remarquable,toutefois, alors que les dfis auxquels la Chinefait face sintensifient, la marge de manuvretend se rduire.

    Par le seul effet de masse de son conomie, la

    Chine pse dun poids majeur sur la scne inter-nationale, mais le fonctionnement de pans en-tiers de cette conomie : course aux matirespremires, croissance massive du march duluxe, prdominance du secteur des infrastructu-

    Big power is big money and big power gets used wrong. Its the system.Adapt de Raymond Chandler, The Long Good Bye1

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    res et de la construction, surconsommation ner-gtique, dpendent de la survie dun modle deplus en plus menac y compris comme le d-voile aujourdhui laffaire Bo Xilai - par ses crisesinternes.

    Une session pour rien ?Dans ce contexte mlant attentisme la veille duXVIIIme congrs du PCC cens entriner larri-ve au pouvoir dune cinquime gnration dedirigeants , et tensions, la session annuelle delAPN qui sest tenue au mois de mars 2012 napas t loccasion dannonces majeures en de-hors dune rvision de la loi de procdure crimi-nelle, cense mieux contrler les arrestationsarbitraires. Les progrs en la matire, en labsen-ce de bouleversements plus profonds, serontsans doute limits comme le dmontre la gestion

    actuelle des affaires par les instances du parti,hors de tout systme lgal au niveau local com-me au niveau national2.

    LAPN a galement adopt le XIIme plan quin-quennal qui, comme son prdcesseur, insistesur la ncessit de rquilibrer le modle decroissance, et dfini les tches principales pour 2012. La priorit, en priode de crise co-nomique mondiale et de tensions sociales, estdonc de poursuivre un dveloppement cono-mique stable , entre rcession et surchauffe,lutter contre linflation tout en vitant les risquesdun trop fort ralentissement de la croissance, acclrer le dveloppement des campagnes en largissant le systme du revenu minimum3.Dans le mme temps, Pkin doit galement acc-lrer la rforme du modle de dveloppement,renforcer les bases scientifiques du pays et lever le niveau de vie des gens par la mise enplace dun systme social raliste . La prioritest galement lamlioration de loffre culturel-le, qui tient la capacit de soft power du rgimechinois et sapparente plutt au renforcement du

    travail de propagande prn par les organes cen-traux du parti communiste lors dune runionqui sest tenue lautomne 2011.

    Il sagit galement de poursuivre une politiquedouverture de qualit et point essentiel de prserver le commerce extrieur4. Loin dudiscours officiel sur le rquilibrage des chan-ges trs rpandu ltranger, le rapport en chi-nois - prcise que, si lon insiste sur la deman-de intrieure, il ne faut pas oublier limportancevitale de la demande extrieure pour notre dve-loppement . Le rapport appelle donc lutter

    contre toutes les formes de protectionnismetout en consolidant les outils daide lexportpour les entreprises chinoises . Il faut tenirles deux bouts : la fois consolider les mar-

    chs traditionnels (UE-US-Japon) et conqurirde nouveaux marchs, prserver et dvelopperles industries de main-duvre et augmenter leniveau qualitatif du made in China.

    Comme le dmontre ce document, en dpit desdiscours usage externe, la Chine na pas lesmoyens dune croissance trop ralentie et la remi-se en cause radicale du modle de dveloppe-ment tir par les grandes rgions exportatricescomme le Guangdong, le Jiangsu et le Zhejiang,qui elles seules reprsentent plus de 30 % duPIB de la RPC, pourrait avoir des consquencesdramatiques sur une stabilit sociale dj fragile.

    Si lexpression des mcontentements demeuresporadique et disperse il nest pas sans signifi-cation quen 2011 plus de 180 000 mouvements sociaux aient t recenss. Lesdsillusions lgard du pouvoir renforcent les

    attentes en matire conomique, imposant auxautorits une tyrannie de la croissance qui nepeut que limiter leur marge de manuvre enmatire de rquilibrage des changes. Ceci aurisque de renforcer les tensions avec des parte-naires conomiques devenus plus intransigeantsface la puissance chinoise.

    Comme le soulignait une confrence sur lcono-mie qui sest tenue Pkin au mois de dcembre2011, qui reprenait elle-mme lun des thmesprincipaux du rapport de la Banque mondialesur la Chine en 20305, il sagit en effet pour P-

    kin dviter le middle income trap (pige durevenu moyen), o plus prcisment de redeve-nir trs pauvre avant de stre vritablement en-richie. Ceci dautant plus que le revenu moyenmentionn dans ce rapport est trs ingalementrparti.

    Un contexte difficile qui nourrit ledbat sur les rformesDepuis la crise de 2008, et mme si la RPC apoursuivi une croissance remarquable commedailleurs lensemble des pays mergents, les op-tions qui soffrent au rgime chinois tendent serduire alors que les tentations protectionnistesse renforcent lchelle mondiale, particulire-ment dans les grands marchs matures euro-pens et amricains, et que dans le mme tempsles attentes de la population chinoise et no-tamment la population rurale qui slve plusde 800 millions de personnes - se font plus pres-santes face aux ingalits croissantes6.

    Dans son discours dintroduction prononc

    lAPN, le Premier ministre Wen Jiabao, a men-tionn une croissance de 7,5 % pour lanne20127. Un chiffre qui sera certainement dpass la fin de lanne mais qui se rapproche dange-

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    reusement du plancher de 7 % un temps men-tionn par lancien prsident Jiang Zemin com-me limite ne pas franchir pour prserver lesquilibres sociaux. En effet, si la population chi-noise vieillit, elle doit toujours intgrer annuelle-ment des cohortes massives de nouveaux travail-leurs, dont le nombre dpasserait 15 millions

    annuellement.Par ailleurs, si certains continuent de mettre enavant lamlioration remarquable de la situationde la population chinoise lorsquon la compareaux priodes du Grand bond en avant et de laRvolution culturelle dans les facteurs de lgiti-mit du pouvoir, des gnrations entires nontaujourdhui pas connu ces priodes dramatiqueset nourrissent au contraire des frustrations faceaux ingalits croissantes. Ce sentiment dinsa-tisfaction et dinjustice social, explique le succsindniable des courants no-maostes dont sestinspir le chef du parti de Chongqing et sonmouvement de reprise des chants rou-ges (chang hong) directement inspirs des pi-sodes les plus exalts de la geste maoste. Ce sen-timent explique aussi le soutien que Bo Xilaicontinue de recevoir dans les couches les plusdfavorises de la population de Chongqing qui apu bnficier de son programme dynamique deconstruction de logements sociaux8.

    Mais pour le Premier ministre Wen Jiabao, alorsque lanne 2012 sera la fois la plus difficile

    et la plus prometteuse pour le pouvoir en pla-ce, cest en relanant la dynamique des rformesque la Chine sera capable de dpasser un mo-dle de dveloppement dsquilibr, mal coor-donn et qui ne peut durer . Le dbat sur lesrformes politiques, dont Wen Jiabao semblestre fait le champion, sest en effet intensifidans les semaines qui ont prcd et suivi la ses-sion annuelle de lAPN. Le Premier ministre arenouvel ses appels en faveur des rformes poli-tiques, sous peine pour le parti communiste de perdre tous les rsultats obtenus grce la

    stratgie de rforme et douverture suivie depuisplus de trente ans 9.

    En proclamant qu il ne faut pas avoir peur desrformes politiques Wen Jiabao rappelle gale-ment lurgence de lutter contre la corruption etagir pour le peuple avec honntet (fanfu chan-gliang) en prnant un renforcement ducontrle des masses et du respect de la loi10. Surce thme, un consensus semble se dessiner avecles lments les plus conservateurs, qui parta-gent la mme inquitude quant au mcontente-ment populaire et la capacit de survie du rgi-me. Zhou Yongkang, lun des neuf membres ducomit permanent du bureau politique en chargedes affaires lgislatives et politiques et de la s-curit, chef de file des conservateurs et in-

    quit pour sa proximit avec Bo Xilai dnonaitgalement la pourriture interne de la corrup-tion 11.

    Pour lutter contre ces drives, les rformateursprnent, reprenant ainsi les conclusions du rap-port de la Banque mondiale, une amliorationglobale de la gouvernance : gouvernance politi-que avec une rforme des institutions et des or-ganes de lEtat et du parti, mais galement rfor-me de la gouvernance conomique qui touche-rait dabord les grandes entreprises dEtat oupubliques. Un article rcent du Quotidien dupeuple, en en niant la ralit, reconnaissait im-plicitement la ralit dun capitalisme dEtat trs dfavorable aux intrts des PME et des en-treprises trangres12.

    Dans un mouvement de d-bureaucrati-sation , il sagit pour les organes du Parti et de

    lEtat de se retirer de la vie des entreprises et delorganisation de la socit pour se concentrersur la mise en uvre dun environnement plusfavorable au dveloppement en renforant lesystme lgal et la rglementation, en amliorantla qualit de la recherche et en libralisant dessecteurs clefs comme ceux de la finance. Lacondamnation mort rcente de Wu Ying, unefemme entrepreneur de la rgion de Wen Zhou,dont le principal crime tait d'avoir mis en place grande chelle un systme de crdit officieux au service des petites et moyennes

    entreprises prives, particulirement dynami-ques dans la rgion, dmontre les difficults deces rformes13.

    Mais lunanimit rcente du discours sur les r-formes rsulte aussi de la crise gravissime que lergime chinois vient de traverser avec laffaireBo Xilai, qui semble condenser et clairer dunjour particulirement cru lensemble des mauxdont souffre le rgime chinois.

    Laffaire Bo Xilai, une crise majeu-

    re pour le rgimeLAffaire Bo Xilai, qui couvait semble-t-il depuisplusieurs mois, a t publiquement rvle lasuite de la tentative de dfection du chef des or-ganes de scurit de Chongqing, Wang Lijun,qui, le 5 mars 2012, alors que souvrait la sessionannuelle de lAPN, a cherch refuge au consulatdes Etats-Unis de Chengdu. Wang Lijun, quicraignait pour sa vie Chongqing en raison desinformations quil dtenait, a t remis directe-ment aux autorits de Pkin mais sa fuite a tsuivie des rumeurs les plus folles de coups dEtatau sein de Zhongnanhai, au cur du pouvoir chi-nois Pkin, comme aux plus beaux jours de larvolution culturelle.

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    Directement mis en cause, Bo Xilai, le flam-boyant chef du parti de Chongqing a t dans unpremier temps dmis de ses fonctions, arrt etplac au secret sous le contrle direct de la gardecentrale du comit central, une unit dlite delAPL charge de protger le cur du pouvoir,puis enfin exclu du bureau politique. Dans le m-

    me temps, son pouse Gu Kailai tait galementarrte pour le meurtre par empoisonnementdun citoyen britannique dont le corps avait tretrouv dans la chambre dun htel de Chong-qing au mois de novembre 201114. Bo est gale-ment accus de corruption, de complicit pour cemeurtre mais galement de la torture et de las-sassinat de policiers dont les enqutes auraientmenac son pouvoir Dalian, son prcdent fief,et Chongqing.

    Laffaire Bo Xilai a surtout mis en vidence desphnomnes proccupants tels que les liens decorruption trs troits entre les lites politiqueset les entreprises publiques, au travers par exem-ple du financement des tudes des enfants dedirigeants ltranger, comme cela a semble-t-ilt le cas avec Bo Guagua, dont Shide Dalian,entreprise publique de lindustrie chimique, au-rait financ les tudes Harrow puis Oxford etHarvard15. Ces liens faussent un peu plus le jeupour les entreprises trangres qui tentent desimposer sur le march chinois, particulire-ment dans les grands secteurs monopolistiques

    contrls majoritairement par les SOE.Autre phnomne mis en lumire, lachat decharges pour des sommes considrables qui,loin des discours sur la qualification des lites,permet de contrler les postes les plus lucratifs tous les chelons de ladministration du parti etde lEtat. Ainsi, Chongqing, le complice deGu Kailai, Xia Deling, aurait vers lquivalent decinq millions de dollars pour tre nomm maireadjoint de la ville et, selon certaines sources, lavente de charges aurait rapport plus de 200millions de dollars au clan Bo16.

    Mais au-del du cas Bo Xilai, cette affaire a rv-l, outre des pratiques que chacun en Chine d-nonait comme communment rpandues et quifont intgralement partie du systme, au risquede rduire encore le fond de lgitimit morale duparti communiste, des conflits internes au Partidune grande virulence. Ces tensions brutale-ment dvoiles viennent un peu plus dlgitimerles discours officiels sur la socit harmonieu-se et le point de vue scientifique du dvelop-pement , marques de fabrique du Prsident Hu.Laffaire Bo Xilai dmontre au contraire le carac-tre dramatique et en partie irrationnel des ten-sions et des luttes internes qui opposent desgroupes dintrt aux frontires floues.

    Limportance des tensions internesLoin de lunit de faade longtemps affiche en-tre les neuf membres du comit permanent dubureau politique du parti communiste qui dirigele pays, le rglement de laffaire Bo Xilai na pasfait lobjet dun consensus immdiat. Des divi-sions sont apparues entre dun ct Hu Jintao,

    Wen Jiabao et dans une moindre mesure sem-ble-t-il Xi Jinping et Zhou Yongkang, prsi-dent de la commission centrale lgislative et po-litique du parti et des organes de scurit hostile ltalage des tensions et lviction deBo Xilai17.

    Dvoilant les trfonds dun pouvoir toujours se-cret, accentuant ainsi dans la population le senti-ment dloignement des autorits, des dirigeantsofficiellement retirs depuis de longues annesde la marche des affaires ont t mobiliss. Pour

    obtenir lviction de Bo Xilai, il aura en effet fallumobiliser et obtenir laccord de lancien Prsi-dent Jiang Zemin, de son alli Zeng Qinghongproche de Xi Jinping et ancien vice-prsident dela Rpublique, mais galement, remontant enco-re plus loin, de Qiao Shi, membre permanent dubureau politique et responsable du dpartementde lorganisation et de la scurit du comit cen-tral en 1989 et de Li Ruihuan, membre perma-nent du bureau politique de 1993 2003 ainsique des anciens premiers ministres Zhu Rongjiet Li Peng. Cest la complexit du systme de pri-

    se de dcision au sein du pouvoir chinois et lafragilit des quilibres en dpit de linstitution-nalisation officiellement mise en uvre qui ontainsi t mises jour.

    La carte des divisions qui opposent les diffrentsclans est extrmement complexe. Des logiquesdiverses sopposent qui peuvent aussi parfois sesuperposer et concider en fonction des intrtsdu moment ; bien loin toutefois de lidologie etdes quatre principes du socialisme aux cou-leurs de la Chine qui constituent officiellementle fondement du rgime.

    Parmi les factions, on retrouve les fils de Prin-ces (taizi dang) - dont le vice-prsident Xi Jin-ping, successeur dsign de Hu Jintao, est le re-prsentant - et le groupe de lEcole du parti me-n par Hu Jintao et son protg Li Keqiang. Cesont aussi deux modes de slection des lites quisopposent, entre une slection aristocratique par le haut et une slection la base, mmesi lon sait un peu mieux aujourdhui que la pro-gression dans les rangs du parti communistepasse aussi par la compromission et lachat de

    charges.Autre grille de lecture qui peut recouvrir en par-tie la premire, on trouve galement des rfor-mistes, mens par le Premier ministre Wen Jia-

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    bao, et des conservateurs dont lun des leadersserait Zhou Yongkang, membre de comit per-manent du bureau politique responsable du d-partement politique et lgislatif et de la scuritdu comit central. A ses cts, on peut galementclasser Wu Bangguo, Prsident du comit per-manent de lAPN, dont les discours sopposent

    quasiment mot pout mot ceux du Premier mi-nistre, et surtout Li Changchun, secrtaire dudpartement de la propagande. Mais les cartes sebrouillent un peu plus puisque Bo Xilai, aujour-dhui vinc est aussi un fils de Prince, ou queZhou Yongkang, conservateur ossu des rangs duparti soutient galement le gauchiste Bo Xi-lai.

    Une autre matrice de lecture, qui fait cho auvocabulaire en vigueur des annes 1950 aux an-nes 1970, reprend en effet les divisions entre les gauchistes (zoupai) qui, derrire Bo Xilai,cultivent la nostalgie du folklore maoste, et les droitiers (youpai) qui, avec Wang Yang, chefdu parti de la province de Guangdong, dfendentun modle dvolution plus libral de la so-cit. Comme lpoque maoste, des campagnesde mobilisation sont lances par ditoriaux in-terposs pour soutenir lune ou lautre des fac-tions qui sopposent. Au mois de mars, on lanaitun mouvement pour tudier le soldat hrosLei Feng, symbole des grandes campagnes politi-ques lances sous Mao Zedong. En pleine session

    de lAPN, le Premier ministre Wen Jiabao d-nonait linverse le risque de retour la rvo-lution culturelle . Puis on a pu lire une contre-dnonciation cryptique de ceux qui tragdiepour tragdie comme lpoque du Grandbond en avant dissimulent sans contrle laralit et qui pourrait cette fois tre luvre deceux qui veulent dnoncer la campagne massivelance contre Bo Xilai et ses soutiens au sommetdu parti18.

    Jusqu la chute de ce dernier, ces grilles de lec-ture staient structures autour de deux mod-

    les symboliques. Le modle de Chongqing, met-tant laccent sur le rle de lEtat et des grandesentreprises et les rformes sociales. Modle donton dcouvre aujourdhui quil tait gangren parla corruption en dpit des campagnes officiellespour battre les noirs (da hei) et chanter lerouge (chang hong) selon une terminologiedirectement hrite de la rvolution culturelle. Aloppos, on trouve le modle de Canton quiest aussi celui des grandes rgions ctires forte-ment exportatrices - qui sappuie sur les PMEextrmement dynamiques mais trs dsavanta-

    ges par rapport aux entreprises publiques, par-ticulirement pour lobtention de crdits, et lesclasses moyennes mergentes et tournes versun monde chinois largi. Mais ce modle de Can-

    ton libral , peut galement tre oppos auxstratgies de rquilibrage du modle de dve-loppement en faveur du march intrieur moinsfavorables aux industries de main-duvre forte-ment exportatrices. Cette opposition enfin re-prend des divisions gographiques, sociales etpolitiques anciennes auxquelles Mao Zedong,

    homme de lintrieur , avait tent de soppo-ser avec brutalit dont la Chine, de lpoquedes rformes impriales en 1899 celle des r-formes lances par Deng Xiaoping en 1979, nestpas sortie.

    Mais laffaire Bo a galement rvl des lignes defractures encore plus complexes qui au seindun rseau de relations trs restreint trouventleur origine dans lhistoire du parti, de la priodervolutionnaire la rvolution culturelle. Ainsi,si les pres de Bo Xilai et de Xi Jinping, an-ciens hros rvolutionnaires , ont tous deuxt perscuts pendant la Rvolution culturelle,on accuse Bo Xilai davoir dnonc le sien et da-voir fait partie de lune des factions de garde-rouges les plus violentes. De retour aux affairesaprs la mort de Mao, Bo Yibo, le pre de Bo Xi-lai, stait fortement oppos au secrtaire gnraldu parti communiste Hu Yaobang, limog en1987 pour rformisme, alors que le pre de XiJinping avait t au contraire lun des seuls lesoutenir.

    Dans ce contexte de conflits larvs auxquels se

    greffent aujourdhui des intrts financiersconsidrables, la volont commune de prserverle rgime dont tous bnficient constituait leprincipal ciment unissant lensemble des fac-tions.

    Mais si les tensions se sont accentues et appa-raissent dsormais au grand jour, cest aussi par-ce que les moyens qui devront tre mis en uvrepour garantir la survie du rgime apparaissentcomme de plus en plus clivants au risque de re-mettre en cause les intrts acquis des clans aupouvoir et de leurs clientles.

    Limpossible remise en cause desintrts acquis et le jeu des forcescentrifugesPar del les divergences, chacun saccorde offi-ciellement en Chine alors que les attentes et lespressions de la communaut internationale serenforcent sur la ncessit de rformer un mo-dle de dveloppement fond sur une main-duvre bon march, un capital abondant et

    lappui dun monde occidental longtemps sou-cieux de saccorder les bonnes grces de la puis-sance chinoise tout en crant de nouvelles syner-gies conomiques par louverture de ses marchs

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    et dimportants transferts de technologie.

    Mais si le diagnostic est pos depuis de nom-breuses annes et les appels au rquilibrage constamment ritrs, lensemble des rformesdcrites comme indispensables la survie longterme du rgime touchent directement au fonc-tionnement du cur du systme lui-mme et auxintrts qui en bnficient le plus directement.

    En matire de gouvernance administrative, lamise en uvre dun mode de slection plus ou-vert et plus transparent se heurte aux positionsacquises dont lintrt nous lavons vu ne semesure pas uniquement en termes politiques oude prestige mais aussi en termes financiers enraison de possibilits denrichissement offertespar ces positions.

    Le rquilibrage du systme financier en faveurdes entreprises prives indpendantes, prn

    par certains, menace directement les rseaux declientles qui ont pu se mettre en place au niveaucentral comme au niveau local, dont les famillesdes grands dirigeants qui contrlent des pansentiers de lconomie sont les premiers bnfi-ciaires dans des proportions trs considrables.Dans ce domaine aussi, laffaire Bo Xilai a rvlltendue des blocages et des compromissions.

    Si la presse tente dtablir une distinction entreles bons princes, comme Xi Jinping et les mauvais princes comme Bo Xilai, accus de

    corruption massive, personne nest vritable-ment dupe. Ceci dautant plus quinternet, endpit de la censure, permet aujourdhui de dvoi-ler le train de vie des dirigeants et de leurs en-fants, totalement disproportionn par rapport celui de la population19.Si les tudes extrme-ment coteuses de Bo Guagua, le fils de Bo Xilai,en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ont tdnonces, on dcouvre aussi que cest lensem-ble des fils de dirigeants qui ont, parfois sous unfaux nom comme en Core du Nord, un mode devie ultra-privilgi ltranger. Cest le cas no-

    tamment de Xi Mingze, la fille de Xi Jinping Harvard ou de Chen Xiaodan, petite fille deChen Yun et fille de Chen Yuan, Prsident de labanque de construction, galement aux Etats-Unis20.

    Aux yeux du public, cest donc lensemble desdirigeants qui sont touchs par ces phnomnesdenrichissement personnel et de npotisme deWen Jiabao (diamants et pierres prcieuses) Hu Jintao (tlcom) en passant par Li Peng(hydrolectricit), Chen Yun (secteur bancaire)ou Zhou Yongkang (secteur ptrolier). Surtout,

    les fils de prince sont devenus des interm-diaires obligs qui monnaient leurs rseaux derelations dans un systme opaque auprsdentreprises trangres soumises aux incertitu-

    des du rgime et labsence de vritables garan-ties lgales.

    Laffaire Bo Xilai, dans sa crudit, comme celledes chemins de fer qui stait traduite par larres-tation du ministre des Chemins de fer en chargedu programme de TGV, accus davoir dtournplus de 150 millions dEuros et entretenu dixhuit matresses (sic), a rvl le caractre par-ticulirement norme et presque primitif dela corruption. Ces rvlations remettent par ail-leurs en cause limage de sophistication et deffi-cacit que le rgime chinois avait su imposer lextrieur21.

    De ce fait, la remise en cause des monopoles enmatire nergtique, dans le secteur des tlcom,de leau ou des matires premires savre toutaussi complexe. Au-del des discours officielssur lamlioration de lefficacit nergtique et

    les ambitions environnementales, lmergencede nouveaux secteurs notamment ceux qui ou-vrent la voix des aides internationales - semblegalement tre loccasion de nouvelles prben-des. Cest le cas dans le secteur des nergies ver-tes o le frre de Bo Xilai, Bo Xiyong, occupaitune place centrale la tte dEverbright Interna-tional (Guangda guoji). Les rgles qui imposentune coopration troite entre entreprises tran-gres et entreprises chinoises, y compris en ma-tire de transfert de technologie et de prfrence nationale , rpondent aussi ces

    logiques dintrt non transparentes.Autre dfi : au cur de la problmatique des r-quilibrages sociaux qui seuls permettraient une nouvelle classe de consommateurs dmer-ger grande chelle, la rforme de la propritde la terre et du passeport intrieur (Hukou)mettrait directement en pril les revenus des au-torits locales et celles des grandes entreprisesdans le secteur de la construction et des infras-tructures.

    Enfin, lensemble de ces rformes et la

    normalisation de la socit et de lconomiechinoises passent aussi par la mise en place dunvritable systme lgal auquel serait soumis leparti communiste comme lensemble de la soci-t, ce qui nest pas le cas aujourdhui22.

    Le dernier lment particulirement proccu-pant pour le systme mis en lumire par laf-faire Bo Xilai, est limportance du phnomnedclatement gographique qui ne concernepas que les zones de minorits nationales quine va pas sans rappeler celui des seigneurs de laguerre qui a accompagn leffondrement du pou-

    voir central aprs la chute de lEmpire. A Chong-qing, Bo Xilai, la tte du parti local, avait puconstituer un vritable fief disposant dune baseconomique ses ordres, nommant sans en rf-

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    rer Pkin lensemble des fonctionnaires locauxet contrlant lensemble des organes de scuritparamilitariss fonctionnant hors de tout syst-me lgal23.

    Ce sont galement les liens tisss avec certainesunits de lAPL et le rle majeur jou par lar-me, dont la loyaut semble avoir t garantiepar lancien prsident Jiang Zemin en dpit desliens tisss entre Bo Xilai et dautres fils deprinces militaires tels que Liu Yuan, le fils deLiu Shaoqi, qui a galement t mis en lumirepar cette affaire24.

    Des rponses limites, des cons-quences potentiellement gravespour le rgimeFace ces divisions et aux blocages du systme,

    le rgime a ragi par une mobilisation massivede lappareil de propagande, qui par son am-pleur mme donne la mesure de la gravit delaffaire et de ltendue des dissensions. Len-semble de la presse officielle a multipli les di-toriaux appelant lunit et au soutien ferme des dcisions du comit central. LeQuotidien du peuple rptant que la Chine estun pays socialiste rgi par la loi et appelant lapopulation se focaliser sur la prosprit touten maintenant une forte unit 25.

    Plus significatif encore, le Quotidien de larme

    (Jiefangjun bao) insiste sur lautorit absoluedu parti communiste sur les forces armes ain-si que sur le combat ncessaire contre la cor-ruption et la dgnrescence morale au seindes forces armes26.

    Surtout, les autorits au premier rang desquel-les le dpartement de la propagande mais gale-ment le ministre des Technologies et de linfor-mation - ont lanc une offensive contre les ru-meurs, de plus en plus difficiles contrler m-me si les sites de micro-bloggings ont t ferms

    pendant trois jours au mois davril et si les obli-gations denregistrement se renforcent alors queplus de 500 millions de Chinois utilisent rguli-rement internet.

    En rponse de nouvelles directives, les analys-tes chinois multiplient galement les dnoncia-tions de ltranger , lcho donn laffaire BoXilai tant dnonc comme une stratgie de ds-tabilisation du rgime mene par les Etats-Unis,la presse tawanaise et la secte Falungong. Onpeut y voir selon les analyses publies Pkinune volont concerte de salir limage de la

    Chine et llment dune offensive destine obtenir, comme dans les pays arabes, un effon-drement du rgime chinois27.

    Si la tenue du XVIIIme Congrs lautomne

    2012 na finalement pas t remise en cause, lesprolongements de laffaire Bo Xilai sont loin d-tre termins et lventail possible des consquen-ces est trs large.

    Dans la population, laffaire Bo Xilai et ses rv-lations risque de remettre un peu plus en causele pacte de stabilit ou plus exactement dindiffrence pass entre un pouvoir chargde grer le pays au mieux des intrts de tous etune socit civile replie sur ses intrts privs,au risque de fragiliser un peu plus le systme.

    Au-del, si les incertitudes sont grandes on peutconsidrer que les consquences seront de plu-sieurs ordres.

    Au niveau politique, la chute de Bo Xilai et lesrvlations qui se sont multiplies son sujet mme si elles mettent en cause le fonctionne-ment de lensemble de la classe politique pour-

    rait jouer, au moins pour un temps, en faveurdun clan rformateur men par le Premier mi-nistre Wen Jiabao longtemps accus dimpuis-sance. Il sera ce propos intressant de suivrelvolution de la carrire de Wang Yang, le chefde la province de Guangdong dont le modletait oppos celui contrl par Bo Xilai Chongqing.

    Le 24 avril 2012, les trois organes centraux duparti communiste, le Quotidien du peuple(Renmin ribao), lagence Xinhua et le Quotidien

    de la jeunesse (Qingnian) ont publi des articlesappelant la mise en uvre des rformes politi-ques en se lanant lassaut des forteresses .Autre signe de cette monte en puissance du clanrformateur, le sort du conservateur Zhou Yong-kang semble aujourdhui plus incertain. Maiscette victoire au moins provisoire des rfor-mistes ne peut sinterprter en termes de vrita-ble bouleversement politique. Comme nous la-vons vu, limportance des intrts acquis, dontprofite lensemble du personnel dirigeant tousles chelons, ne joue pas en faveur de rformes

    fondamentales qui asscheraient les sourcesdenrichissement lies au pouvoir.

    Si Bo Xilai est personnellement dnonc parlensemble des organes, les appels lunit sesont galement multiplis et la volont de repri-se en main des rseaux internet est manifeste.Personne ne sait aujourdhui quelle sera la stra-tgie suivie par Xi Jinping si ce dernier arrivesans encombre aux fonctions suprmes. Il estcertain en revanche que sa marge de manuvresera sans doute trs fortement limite par le sys-tme dquilibres des forces entre factions et

    groupes dintrts qui domine au sommet dupouvoir. Ce systme joue en faveur de limmobi-lisme et du statu quo, ceci dautant plus que,comme le souligne leRenmin ribao, les rformes

  • 7/31/2019 La runion de lAPN et les turbulences politiques : valuation de la stabilit du rgime chinois

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    politiques ne doivent en aucun cas tre confon-dues avec un affaiblissement de la direction duparti 28. Au niveau conomique enfin, il nestpas certain que le rgime chinois dont la lgiti-mit interne et externe continue de reposer sursa capacit assurer une croissance forte dis-pose du temps ncessaire la mise en uvre

    dun vritable rquilibrage du modle de crois-sance.

    Sur la scne internationale, les options sont ga-lement ouvertes. Si le consensus en faveur dune voie moyenne et du statu quo devrait lem-porter au cur du pouvoir pour mieux prserverles intrts de chacun et viter lclatement, cestatu quo pourrait saccompagner dun doublemouvement daffirmation dun nationalisme compensateur lextrieur et de refus delengagement sur les grands enjeux dans lesquelsle monde attend que la puissance chinoise sim-plique, de lenvironnement la gouvernancemondiale.

    Comme le dclarait le Premier ministre Wen Jia-bao lors de la session de lAPN, la Chine doitdabord soccuper correctement de ses propresaffaires au milieu dune crise globale . Mais

    dans le mme temps, on voit que, en dpit de lacrise que le pays vient de traverser, les tensionssont loin davoir diminu au niveau rgional, no-tamment sur mer face au Japon et plus rcem-ment face aux Philippines. Larme voit son rledarbitre renforc, comme cela a t le cas plu-sieurs reprises au cours de lhistoire chinoise, et

    les tentations nationalistes qui sexpriment assezlibrement en son sein et dans les mdias, pour-raient dautant plus saccentuer quelles serventaussi dexutoire au mcontentement populaire.

    Si on peut prdire une relative stabilisationavant la tenue du XVIIIme congrs, les dfis r-vls par la crise de Chongqing et la permanencedes interrogations quant la capacit du rgime se rformer sont loin dtre rsolus. La seulecertitude concernant lavenir du rgime chinoisau lendemain de la session annuelle de lAPNdemeure donc bien celle de lincertitude et delinstabilit. Cest cet lment dincertitude surlavenir du rgime et sa nature future qui doittre pris en compte par lensemble des partenai-res de Pkin et des dcideurs dans le domainepolitico-stratgique comme dans le domaineconomique.

    Valrie Niquet

    [email protected] opinions exprimes ici

    nengagent que la responsabilit

    de leur auteur.

    mailto:[email protected]?subject=Concernant%20la%20note%20n%E0%B0%B5/12mailto:[email protected]?subject=Concernant%20la%20note%20n%E0%B0%B5/12
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    17. Jonathan Ansfield, Ian Johnson, op. cit.

    18. Meiti tan guanyuan zhenhua kunjing , (les mdiasparlent des difficults des cadres avec la vrit), http://www.xinhuanet.com, 19-04-2012

    19. Eric X. Li, Most of chinas communist Partys Princel-ings are not like Bo Xilai , http://www.csmonitor.com, 26-

    04-2012.

    20. Qui tait galement lune des invits dhonneur du Balde Crillon en 2006, soulignant les liens troit mais ter-me structurellement fragiles - avec une industrie internatio-nale du luxe trs (trop ?) dpendante de ses marchs lesplus dynamiques qui se situent justement dans les Etats lesmoins vertueux. Marchs o le caractre rcent des fortu-nes acquises, les revenus de la corruption et labsence descurit des placements traditionnels nourrissent un typede consommation particulirement ostentatoire.

    21. Les entreprises trangres dans les secteurs les pluscontrls sont particulirement vulnrables ces jeux din-trts qui imposent un droit dentre pour lobtentiondes autorisations ou des marchs, la seule clef tant

    bien souvent la bonne volont dun membre de lappa-reil du parti ou de lEtat. Par ailleurs, lachat de charge tou-che lensemble des fonctions, y compris celle de chercheursde haut niveau ou de professeurs duniversit. Dans ce der-nier cas, cest loctroi de diplmes et de notes favorables, ola slection dtudiants proposs pour tudier ltranger,qui fait lobjet de commissions . Ce systme impose derelativiser limage de qualit des lites actuelles ou futures,ainsi que celle de lensemble des interlocuteurs auxquels lesentreprises et les dcideurs peuvent tre confronts.

    22. Cest ce que dnonce Tao Ran, professeur dconomie laRenmin daxue, dans sa critique du rapport de la banquemondiale consacr la Chine en 2030.

    23. Selon une rumeur crdible, Bo Xilai aurait commandplusieurs milliers de fusils aux arsenaux de Chong Qingpour quiper une police locale ses ordres. De mme, lorsde la fuite de Wang Lijun Chengdu, des units de cettepolice locale semblent stre directement opposes aux uni-ts envoyes par Pkin pour rcuprer le fugitif.

    24. Quelques jours aprs la fuite de Wang Lijun, et alorsque son statut tait menac, Bo Xilai se serait rendu auprsdune unit de lAPL historiquement fidle son pre et safamille, au Yunnan.

    25. Xinhua, 10-04-2012

    26. China Military Online, 09-04-2012.

    27. Lvasion rcente dun dissident, lavocat aveugle ChenGuangcheng, qui a trouv refuge lAmbassade des Etats-Unis Pkin est venu un peu plus confirmer Pkin cette

    thse du complot international .28. http://www.chinanews.com, 23-04-2012.

    1. Jai lgrement invers les termes de la cita-tion applique la situation des Etats-Unis dans les an-nes 1930 : Big money is big power.

    2. Par nature, les plus de 80 millions de membres du Particommuniste sont dabord jugs par les instances disci-plinaires du parti, hors de tout cadre juridique, avant d-

    tre ventuellement remis la justice pnale aprs avoirt destitus de leurs fonctions.

    3. En 2010, selon les chiffres officiels, le revenu annuelmoyen dans les campagnes aurait t lgrement sup-rieur 5000 yuan (600 euros).

    4. Wo guo zhengfu gongzuo (Le travail du gouverne-ment dans notre pays),Xinhua wan, 15-03-2012.

    5. China 2030: Building a Modern, Harmonious andCreative High Income Society, The World Bank and De-

    velopment Research Center of the State Council, http://www.worldbank.org, 2011.

    6. Selon les chiffres officiels, lindice Gini, qui mesure de 0 1 les ingalits, le coefficient atteignait pour la Chine0,55 en 2011, lun des plus levs au monde. The Family

    and Corruption , Caixin online, 02-05-2012.

    7. http://sina.com, NPC and CPPCC Annual Session2012.

    8. Le programme social mis en place Chongqing a taccompli au prix dun endettement considrable qui pla-cerait le taux dendettement de la ville 100 % du PIB dela municipalit. Si le taux officiel dendettement en Chinene dpasse officiellement pas 22 % du PIB, il est crain-dre que le modle de Chongqing en la matire soit loindtre unique.

    9. Wen Says China needs Political reform , http://www.sina.com, 14-03-2012

    10. Zhenggai mou weinan (Il ne faut pas avoir peur

    des rformes politiques), http://magazine.caixin.com et Qiu Shi fabiao Wen Jiabao wenzhang : rang quanli zaiyangguang xia yunxing (Qiao Shi publie un article deWen Jiabao : que le pouvoir agisse en pleine lumire),http://politics.caijing.com.cn, 15-04-2012.

    11. Jonathan Ansfield, Ian Johnson, Chinas HierarchyStrives to Regain Unity after Chongqings LeaderOuster , http://www.nytimes.com, 29-03-212.

    12. Zhong Sheng, No Such Things as State Capitalism inChina ,Peoples Daily Online, 28-04-2012.

    13. La cour suprme a suspendu la condamnation au moisde mai 2012.

    14. Xinhua.com, 10-04-2012.

    15. Xu Ming, prsident de Shide Dalian a disparu aprslarrestation de Bo Xilai.

    16. Official Report on Bo Xilai , http://www.wantchinatimes.com , 11-04-2012.

    Notes

    Retrouvez toute lactualit et les publications de la Fondation pour la Recherche Stratgique sur :

    W W W . F R S T R A T E G I E . O R G

    http://www.xinhuanet.com/http://www.xinhuanet.com/http://www.csmonitor.com/http://www.csmonitor.com/http://www.chinanews.com/http://www.worldbank.org/http://www.worldbank.org/http://sina.com/http://www.sina.com/http://www.sina.com/http://magazine.caixin.com/http://politics.caijing.com.cn/http://www.nytimes.com/http://www.wantchinatimes.com/http://www.wantchinatimes.com/http://www.frstrategie.org/http://www.frstrategie.org/http://www.frstrategie.org/http://www.frstrategie.org/http://www.frstrategie.org/http://www.frstrategie.org/http://www.wantchinatimes.com/http://www.wantchinatimes.com/http://www.wantchinatimes.com/http://www.wantchinatimes.com/http://www.nytimes.com/http://politics.caijing.com.cn/http://magazine.caixin.com/http://www.sina.com/http://www.sina.com/http://www.sina.com/http://www.sina.com/http://sina.com/http://www.worldbank.org/http://www.worldbank.org/http://www.worldbank.org/http://www.worldbank.org/http://www.chinanews.com/http://www.csmonitor.com/http://www.xinhuanet.com/http://www.xinhuanet.com/http://www.xinhuanet.com/http://www.xinhuanet.com/