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Communications orales S399 CO081 Radiochirurgie stéréotaxique et B-RAF inhibiteurs dans les métastases cérébrales de mélanome C. Gaudy-Marqueste a,, R. Carron b , E. Archier a , S. Mallet a , S. Monestier a , M.-A. Richard a , J.-J. Grob a a Dermatologie et cancérologie cutanée, Aix-Marseille université, AP—HM, Marseille, France b Neurochirurgie fonctionnelle et stéréotaxique, Aix-Marseille université, AP—HM, Marseille, France Auteur correspondant. Mots clés : B-RAF inhibiteurs ; Radiochirugie stéréotaxique ; Radiotoxicité Introduction.— Des accidents de radiotoxicité ont été rapportés chez des patients traités par BRAF-i soulevant la question de leur arrêt avant tout acte de radiothérapie. L’objectif de cette étude rétrospective était d’évaluer la tolérance et l’effet de la radio- chirurgie stéréotaxique (RCS) chez les patients avec métastases cérébrales (MC) traités par B-RAF-i. Patients et méthodes.— Tous les patients ayant bénéficié d’une RCS alors qu’ils étaient sous BRAF—i entre aout 2010 et février 2013 ont été inclus. Tous ont bénéficié d’une imagerie cérébrale (TDM et IRM) avant RCS et tous les 3 mois. Les clichés radiologiques ont été revus indépendamment par deux experts. Résultats.— Un total de 19 patients parmi les 188 traités par RCS sur la période répondaient aux critères. Le suivi étant trop court pour cinq d’entre eux, ce résumé porte sur 14 cas mais sera actualisé sur 19 lors de la présentation. Parmi ces 14, 10 H et de 4 F d’âge moyen 51 ans (24—69). Tous les patients ont rec ¸u le vemurafenib, et aucun le dabrafenib. Les MC étaient uniques chez six patients et multiples chez huit. La RS était réalisée (1) juste avant ou à la mise en route du traitement BRAF-i (n = 9) recherchant un effet adjuvant cérébral du BRAF-i après contrôle des MC par RCS ou (2) pour traiter un échappement cérébral dissocié pendant le traite- ment par BRAF-i (n = 3) ou (3) au moment de l’échappement global au BRAF-i (n = 1) : « RCS de rattrapage ». L’aspect radiologique post- RCS a été jugé « inhabituel » chez 6/9 patients : augmentation de volume des lésions traitées chez trois patients, œdème chez trois et aspect hémorragique chez trois patients, mais il n’y a pas eu de radionécrose. Aucun patient n’a présenté de signe neurologique (céphalées ou déficit) dans les suites de la RCS. Parmi les neuf patients traités avec une recherche d’un effet adjuvant cérébrale du BRAF-i, deux n’ont pas présenté de nouvelle lésion cérébrale (recul moyen de 277 jours) tandis que sept ont progressé dans un délai moyen de 73 jours (22—98j) en moyenne après la RCS. Discussion.— La RCS constitue un traitement reconnu et bien toléré des MC de mélanome. Les aspects observés chez certains de nos patients ne peuvent être formellement rattachés au B-RAF-i puisque parfois observés dans les suites de RCS isolée. Conclusion.— Cette série suggère que la RCS peut être utilisée chez les patients avec MC de mélanome, sans avoir besoin de suspendre les BRAF-i, même si il existe quelques éléments suggérant une augmentation de la radiotoxicité. L’apport de la RCS sur les échap- pements dissociés aux BRAF-i, comme l’effet adjuvant des BRAF-i après contrôle des MC par RCS peuvent être étudiés sans risque. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.083 Dermatoses inflammatoires II CO082 La sévérité du psoriasis lors d’une première consultation en dermatologie est-elle corrélée au statut socio-économique du patient ? E. Mahe a,, F. Maccari b , N. Quiles-Tsimaratos c , Z. Reguiai d , Le Guyadec e , E. Estève f , M. Ruer-Mulard g , G. Chaby h , H. Barthelemy i , H. Maillard j , J. Parier k , H.-G. Steiner l , J.-L. Schmutz m , C. Girard n , E. Bégon o , A. Beauchet p , M.-L. Sigal a , GEM Resopso a Service de dermatologie, Centre Hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil b Service de dermatologie, hôpital d’Instruction des Armées Bégin, Saint-Mandé c Service de dermatologie, hôpital Saint-Joseph, Marseilles, France d Service de dermatologie, CHU de Reims, Reims, France e Service de dermatologie, hôpital Percy, Clamart, France f Service de dermatologie, CHR, Orléans, France g Dermatologie, cabinet libéral, Martigues, France h Service de dermatologie, CHU d’Amiens, Amiens, France i Service de dermatologie, CHG, Auxerres, France j Dermatologie, CHG, Le Mans, France k Dermatologie, cabinet libéral, Paris, France l Dermatologie, cabinet libéral, Vienne, France m Service de dermatologie, CHU de Nancy, Nancy, France n Service de dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier, France o Service de dermatologie, CHG, Pontoise, France p Santé Publique, CHU de Boulogne-Billancourt, Boulogne-Billancourt, France Auteur correspondant. Mots clés : Épidémiologie ; Niveau socio-économique ; Psoriasis Introduction.— Le niveau socio-économique défavorisé est associé à un retard de prise en charge des cancers et maladies cardio- vasculaires. Aucune donnée n’existe sur le psoriasis (PSO). Nous avons recherché si la sévérité du PSO lors de la 1 re consultation en dermatologie était influencée par le profil socio-économique du patient. Patients et méthodes.— Étude transversale, multicen- trique — 35 centres hospitaliers (n = 26) ou libéraux (n = 9), membres du GEM RESOPSO—menée de janvier à mai 2013. Tout adulte consultant une 1 re fois pour un PSO était inclus. Le parcours médical et la sévérité du PSO étaient évalués. Le PSO « modéré à sévère » (PMS) était défini par un PASI et/ou SCA et/ou DLQI > 10. Le PSO de sévérité « minime » (PMI) était défini par PASI et SCA et DLQI 10. Résultats.— Un total de 683 patients ont été inclus, 465 PMS (âge moyenne : 45,7 ans ; H/F : 266/199), 218 PMI (âge moyenne : 45,9 ans ; H/F : 105/113). Le profil des PMS était : hommes (p = 0,03) ; PSO à début pré- coce (p = 0,0007) ; PSO en plaques (p < 0,0001) ; rhumatisme associé (p = 0,004) ; comorbidités : HTA (p = 0,04), dépression (p = 0,002), tabac (p = 0,002), IMC moyen plus haut (p = 0,03). Les facteurs suivants n’étaient pas associés à la sévérité du PSO : milieu de vie (rural/semi-urbain/urbain), vie en couple, travail en contact avec le public, activité sportive, niveau d’études et salaire. Discussion.— Ces résultats montrent que la sévérité du PSO lors de la 1 re consultation chez un dermatologue n’est pas influencée par le statut socio-économique du patient. Le PSO est une maladie chronique évoluant par poussées, mais probablement relativement stable dans le temps, contrairement aux cancers et maladies cardiovasculaires, maladies évolutives. Le pronostic des cancers et maladies cardio-vasculaires est direc- tement corrélé au retard de prise en charge. Les paramètres socio-économiques interviennent dans le délai de prise en charge et donc potentiellement sur le pronostic. La durée moyenne du PSO était de 15 ans. Si ces paramètres socio- économiques avaient pu influencer la prise en charge initiale, il est probable que cette influence s’aplanit avec la le temps.

La sévérité du psoriasis lors d’une première consultation en dermatologie est-elle corrélée au statut socio-économique du patient ?

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Page 1: La sévérité du psoriasis lors d’une première consultation en dermatologie est-elle corrélée au statut socio-économique du patient ?

Communications orales S399

CO081Radiochirurgie stéréotaxique et B-RAFinhibiteurs dans les métastasescérébrales de mélanomeC. Gaudy-Marqueste a,∗, R. Carron b, E. Archier a, S. Mallet a,S. Monestier a, M.-A. Richard a, J.-J. Grob a

a Dermatologie et cancérologie cutanée, Aix-Marseille université,AP—HM, Marseille, Franceb Neurochirurgie fonctionnelle et stéréotaxique, Aix-Marseilleuniversité, AP—HM, Marseille, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : B-RAF inhibiteurs ; Radiochirugie stéréotaxique ;RadiotoxicitéIntroduction.— Des accidents de radiotoxicité ont été rapportéschez des patients traités par BRAF-i soulevant la question de leurarrêt avant tout acte de radiothérapie. L’objectif de cette étuderétrospective était d’évaluer la tolérance et l’effet de la radio-chirurgie stéréotaxique (RCS) chez les patients avec métastasescérébrales (MC) traités par B-RAF-i.Patients et méthodes.— Tous les patients ayant bénéficié d’une RCSalors qu’ils étaient sous BRAF—i entre aout 2010 et février 2013 ontété inclus. Tous ont bénéficié d’une imagerie cérébrale (TDM et IRM)avant RCS et tous les 3 mois. Les clichés radiologiques ont été revusindépendamment par deux experts.Résultats.— Un total de 19 patients parmi les 188 traités par RCS surla période répondaient aux critères. Le suivi étant trop court pourcinq d’entre eux, ce résumé porte sur 14 cas mais sera actualisésur 19 lors de la présentation. Parmi ces 14, 10 H et de 4 F d’âgemoyen 51 ans (24—69). Tous les patients ont recu le vemurafenib,et aucun le dabrafenib. Les MC étaient uniques chez six patientset multiples chez huit. La RS était réalisée (1) juste avant ou àla mise en route du traitement BRAF-i (n = 9) recherchant un effetadjuvant cérébral du BRAF-i après contrôle des MC par RCS ou (2)pour traiter un échappement cérébral dissocié pendant le traite-ment par BRAF-i (n = 3) ou (3) au moment de l’échappement globalau BRAF-i (n = 1) : « RCS de rattrapage ». L’aspect radiologique post-RCS a été jugé « inhabituel » chez 6/9 patients : augmentation devolume des lésions traitées chez trois patients, œdème chez troiset aspect hémorragique chez trois patients, mais il n’y a pas eude radionécrose. Aucun patient n’a présenté de signe neurologique(céphalées ou déficit) dans les suites de la RCS. Parmi les neufpatients traités avec une recherche d’un effet adjuvant cérébraledu BRAF-i, deux n’ont pas présenté de nouvelle lésion cérébrale(recul moyen de 277 jours) tandis que sept ont progressé dans undélai moyen de 73 jours (22—98j) en moyenne après la RCS.Discussion.— La RCS constitue un traitement reconnu et bien tolérédes MC de mélanome. Les aspects observés chez certains de nospatients ne peuvent être formellement rattachés au B-RAF-i puisqueparfois observés dans les suites de RCS isolée.Conclusion.— Cette série suggère que la RCS peut être utilisée chezles patients avec MC de mélanome, sans avoir besoin de suspendreles BRAF-i, même si il existe quelques éléments suggérant uneaugmentation de la radiotoxicité. L’apport de la RCS sur les échap-pements dissociés aux BRAF-i, comme l’effet adjuvant des BRAF-iaprès contrôle des MC par RCS peuvent être étudiés sans risque.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.083

Dermatoses inflammatoires II

CO082La sévérité du psoriasis lors d’unepremière consultation endermatologie est-elle corrélée austatut socio-économique du patient ?

E. Mahe a,∗, F. Maccari b, N. Quiles-Tsimaratos c, Z. Reguiai d,Le Guyadec e, E. Estève f, M. Ruer-Mulard g, G. Chaby h,H. Barthelemy i, H. Maillard j, J. Parier k, H.-G. Steiner l,J.-L. Schmutz m, C. Girard n, E. Bégon o, A. Beauchet p,M.-L. Sigal a, GEM Resopsoa Service de dermatologie, Centre Hospitalier Victor-Dupouy,Argenteuilb Service de dermatologie, hôpital d’Instruction des ArméesBégin, Saint-Mandéc Service de dermatologie, hôpital Saint-Joseph, Marseilles,Franced Service de dermatologie, CHU de Reims, Reims, Francee Service de dermatologie, hôpital Percy, Clamart, Francef Service de dermatologie, CHR, Orléans, Franceg Dermatologie, cabinet libéral, Martigues, Franceh Service de dermatologie, CHU d’Amiens, Amiens, Francei Service de dermatologie, CHG, Auxerres, Francej Dermatologie, CHG, Le Mans, Francek Dermatologie, cabinet libéral, Paris, Francel Dermatologie, cabinet libéral, Vienne, Francem Service de dermatologie, CHU de Nancy, Nancy, Francen Service de dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier,Franceo Service de dermatologie, CHG, Pontoise, Francep Santé Publique, CHU de Boulogne-Billancourt,Boulogne-Billancourt, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Épidémiologie ; Niveau socio-économique ; PsoriasisIntroduction.— Le niveau socio-économique défavorisé est associéà un retard de prise en charge des cancers et maladies cardio-vasculaires. Aucune donnée n’existe sur le psoriasis (PSO). Nousavons recherché si la sévérité du PSO lors de la 1re consultationen dermatologie était influencée par le profil socio-économique dupatient.Patients et méthodes.— Étude transversale, multicen-trique — 35 centres hospitaliers (n = 26) ou libéraux (n = 9),membres du GEM RESOPSO—menée de janvier à mai 2013. Toutadulte consultant une 1re fois pour un PSO était inclus. Le parcoursmédical et la sévérité du PSO étaient évalués. Le PSO « modéré àsévère » (PMS) était défini par un PASI et/ou SCA et/ou DLQI > 10.Le PSO de sévérité « minime » (PMI) était défini par PASI et SCA etDLQI ≤ 10.Résultats.— Un total de 683 patients ont été inclus, 465 PMS(âge moyenne : 45,7 ans ; H/F : 266/199), 218 PMI (âge moyenne :45,9 ans ; H/F : 105/113).Le profil des PMS était : hommes (p = 0,03) ; PSO à début pré-coce (p = 0,0007) ; PSO en plaques (p < 0,0001) ; rhumatisme associé(p = 0,004) ; comorbidités : HTA (p = 0,04), dépression (p = 0,002),tabac (p = 0,002), IMC moyen plus haut (p = 0,03).Les facteurs suivants n’étaient pas associés à la sévérité du PSO :milieu de vie (rural/semi-urbain/urbain), vie en couple, travail encontact avec le public, activité sportive, niveau d’études et salaire.Discussion.— Ces résultats montrent que la sévérité du PSO lors dela 1re consultation chez un dermatologue n’est pas influencée parle statut socio-économique du patient.Le PSO est une maladie chronique évoluant par poussées, maisprobablement relativement stable dans le temps, contrairementaux cancers et maladies cardiovasculaires, maladies évolutives.Le pronostic des cancers et maladies cardio-vasculaires est direc-tement corrélé au retard de prise en charge. Les paramètressocio-économiques interviennent dans le délai de prise en chargeet donc potentiellement sur le pronostic.La durée moyenne du PSO était de 15 ans. Si ces paramètres socio-économiques avaient pu influencer la prise en charge initiale, il estprobable que cette influence s’aplanit avec la le temps.

Page 2: La sévérité du psoriasis lors d’une première consultation en dermatologie est-elle corrélée au statut socio-économique du patient ?

S400 JDP 2013

Conclusion.— Les paramètres socio-économiques ne sont pas cor-rélés à la sévérité de la maladie lors d’une 1re consultation endermatologie pour un psoriasis.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.084

CO083Importance des sentiments destigmatisation et des stratégies de« coping » chez les patients souffrantde psoriasis�

B. Halioua a,∗, A. Motrunich b, D. Sid-Mohand c,A. De-Fontaubert d, M. Lahfa e, A. Maury Le Breton d,F. Maunoury b, H. Bachelez f, C. Paul g

a Dermatologie, Institut Alfred-Fournier, Paris, Franceb Statesia, Le Mans, Francec APLCP, Paris, Franced Leo Pharma France, Voisins-Le-Bretonneux, Francee CHU de Toulouse-Larrey, Toulouse, Francef Dermatologie, hôpital Saint-Louis, AP—HP, universitéParis-Diderot, Paris, Franceg Dermatologie, CHU de Toulouse, université Paul-Sabatier,Toulouse, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Coping ; Psoriasis ; StigmatisationIntroduction.— Le sentiment de stigmatisation affecte le patientpsoriasique dans sa socialisation et le conduit à adopter des straté-gies dites de « coping » ou d’adaptation afin d’éviter les situationssociales désagréables. Il a été évalué la prévalence des sentimentsde stigmatisation et des stratégies de coping au cours du psoriasisdans cinq pays occidentaux.Patients et méthodes.— Enquête réalisée sur Internet auprès de3822 psoriasiques vivant en Europe (France, Italie, Espagne, Alle-magne, Grande Bretagne) et Amérique du Nord (Canada, USA). Ellecomportait des questions sur les sentiments de stigmatisation etsur les stratégies de coping et des renseignements cliniques et thé-rapeutiques.Observations.— Un total de 527 (13,8 %) patients ont estimé que lesgens les évitaient en raison de leur psoriasis, 1722 (45,1 %) que lesgens pensaient que leur affection était contagieuse et 1246 (32,6 %)exprimaient l’impression que les gens regardaient plus leur der-matose que leur visage lorsqu’ils leurs parlaient. Les principalesstratégies de coping étaient d’éviter la piscine (39,9 %), de cacherleur psoriasis (55,7 %), de porter des vêtements sombres (26,1 %)et de ne pas serrer les mains (22 %). Le sentiment de stigmatisa-tion et les stratégies de coping augmentaient significativement avecla sévérité du psoriasis. Les sentiments de stigmatisation étaientmoins fréquents chez les Francais mais ils adoptaient plus fré-quemment des stratégies de coping. Les Francais évitaient plusfréquemment d’aller à la piscine (42,9 %) que les Allemands (34,4 %p = 0,0048), les Italiens (36,6 % p = 0,047) et les Espagnols (36,6 %p = 0,028) et ils essayaient plus de cacher leur psoriasis (57,8 %) queles Espagnols (51,6 % p = 0,036) et les Canadiens (22,4 %).Discussion.— La fréquence des sentiments de stigmatisation estmoins importante chez les psoriasiques en France que dans lesautres pays, en revanche ils adoptent plus fréquemment desstratégies de coping. Les sentiments de stigmatisation sont sou-vent difficiles à prendre en compte car les patients n’osent pastoujours les exprimer. Il serait intéressant d’élaborer un auto-questionnaire spécifique court et reproductif en francais afin dequantifier l’importance du sentiment de stigmatisation chez lespsoriasiques.Conclusion.— Les dermatologues doivent tenir compte de la préva-lence importante des sentiments de stigmatisation et des stratégiesde coping chez les patients souffrant de psoriasis afin de mieuxappréhender leur détresse psychologique.

Déclaration d’intérêt.— Aucun.

� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.085

CO084Quels sont les facteurs de risque durhumatisme psoriasique ? Analysesystématique de la littérature�

M. Rouzaud a,∗, M. Sevrain b, A. Villani c, T. Barnetche d, C. Paul e,M.-A. Richard f, D. Jullien c, L. Misery b, S. Aractingi g, F. Aubin h,P. Joly i, M. Le Maitre j, A. Cantagrel e, J.-P. Ortonne k,M. Beylot-Barry a

a CHU de Bordeaux, Bordeaux, Franceb CHU de Brest, Brest, Francec CHU de Lyon, Lyon, Franced Méthodomics, Mortagne-sur-Sèvre, Francee CHU de Toulouse, Toulouse, Francef CHU de Marseille, Marseille, Franceg CHU de Paris, Paris, Franceh CHU de Besancon, Besancon, Francei CHU de Rouen, Rouen, Francej CHU de Caen, Caen, Francek CHU de Nice, Nice, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Facteurs de risque ; Revue de la littérature ;Rhumatisme psoriasiqueIntroduction.— Le rhumatisme psoriasique (RP) est associé au pso-riasis avec une fréquence allant de 2 à 48 %. L’objectif de ce travailétait d’évaluer les facteurs de risque (FDR) du RP afin de pouvoiridentifier les patients susceptibles de développer un RP.Patients et méthodes.— Revue de la littérature entre 1980 et 2013 àpartir de Pubmed-Embase-Cochrane, langues francaise et anglaise.Sur les 291 références trouvées, 48 ont été retenues.Résultats.— Une étude de cohorte a montré une association entreRP et tabagisme (augmentant avec la durée et l’intensité) dansla population générale (RR 3,12 [2,07—4,69]). Chez les patientspsoriasiques, cette association était controversée :une étude decohorte la trouvait seulement au-delà de 20 paquets-année (RR2,02 [1,24—3,29]) alors que 4 études cas—témoins étaient dis-cordantes :le tabagisme y apparaissait soit protecteur (OR 0,6[0,36—0,89] et OR 0,57 [0,41—0,81]) soit non associé. Dans deuxétudes de cohortes, l’obésité était un FDR dans la population géné-rale en particulier chez les femmes jeunes pour des IMC entre30 et 34,9 [2,21—5,76] et ≥ 35 : RR 6 [3,75—9,62]). Chez les patientspsoriasiques, cette association était faible dans une étude decohorte (IMC entre 30 et 35 : RR 1,22 [1,02—1,47] ; IMC ≥ 35 : RR 1,48[1,20—1,81]) et n’était pas retrouvée dans 3 séries de cas. D’autresFDR variés ont été mis en évidence dans 4 études cas témoinsmais avec des OR faibles et/ou des intervalles de confiance larges(infections (OR 1,7 [1—2,77]), ulcères buccaux récidivants (OR 4,2[2,0—9,0]), vaccination contre la rubéole (OR 12,4 [1,2—122]),déménagement (OR 2,3 [1,2—4,4]) et corticothérapie générale (OR5,54 [1,54—19,87]). Il n’existe aucune étude de cohorte ayant étu-dié le rôle des traumatismes et les quelques études cas témoinsou séries de cas ont montré des résultats contradictoires et peuprécis. Il n’y avait pas de prédominance de sexe. Les antécédentsfamiliaux de RP représentaient un FDR important avec des RR pourles parents du 1er degré allant de 39 à 55. Enfin, si HLA B27 étaitassocié au RP (OR 4,1 [3,04—5,81]) notamment dans la forme axiale(OR 5,27 [2,76—10,07]), sa prévalence restait faible.Conclusion.— Le tabac et l’obésité sont des FDR de RP dans la popu-lation générale mais pas chez les patients psoriasiques. Le rôle destraumatismes reste à préciser. Les antécédents familiaux de RP sontun FDR important. HLA B27 est associé au RP mais sa recherchesystématique n’a pas d’intérêt diagnostique.