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LA SÉLECTION THÉMATIQUE MERCREDI 30 MAI 2012 Ogres... et autres créatures effrayantes ou mystérieuses

LA SÉLECTION THÉMATIQUE · des témoignages clairs, concordants. Dryade et naïade, indifférente aux travaux des hommes, elle par - court les monts et les plaines du Jura, se baignant

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LA SÉLECTION THÉMATIQUE

MErCrEdI 30 MAI 2012

Ogres...et autres créatures effrayantes ou mystérieuses

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Daniel Pennac

Au bonheur des ogresFolioavril 1994287 pages

Résumé :Benjamin Malaussène a un drôle de métier : bouc émissaire au service réclamations d’un grand magasin parisien où il est chargé d’apitoyer les clients grincheux. Une bombe, puis deux, explosent dans le magasin. Benjamin est le suspect numéro un de cette vague d’atten-tats aveugles. attentats ? aveugles ? et s’il n’y avait que ça ! Quand on est l’aîné, il faut aussi survivre aux tribulations de sa tumultueuse famille : la douce clara qui photographie comme elle respire, Thérèse l’extralucide, Louna l’amoureuse, Jérémy le curieux, le Petit rêveur, la maman et ses amants... Le tout sous les yeux de Julius, le chien épileptique, et de Tante Julia, journaliste volcanique. Quel cirque !

Extrait (page 162) : « Sur la première photo, sa tête est légèrement rejetée en arrière, sa bouche droite et sans lèvres paraît une cicatrice au bas du visage. Sous les paupières lourdes, le regard est sombre, froid, totalement inexpressif, d’une profondeur inquiétante. L‘ensemble est figé, non par un manque d’expression naturelle, mais par la volonté délibérée de ne rien exprimer. Sur la deuxième photo, tout ce puissant édifice de graisse et de muscles semble la proie d’un tremblement général, les paupières se soulèvent, révélant l’iris tout entier, transpercé par une pupille d’un noir absolu qui attire irrésistiblement le regard. Les lèvres ébauchent un rictus, le rictus creuse deux fossettes où s’effondre la masse des joues. Sur la troisième photo, le visage éclate. Les accents circonflexes des arcades se brisent, le front et le crâne sont secoués de vagues, les pupilles dévorent l’iris, la bouche partage le visage d’une crevasse diagonale, les joues sont comme aspirées, quelque chose qui ressemble à un dentier est

Roman projeté en avant, tout est flou. La dernière photographie est celle d’un mort. Du moins sa partie visible. Il a dû se tasser sur le tabouret à pivot après l’explosion. On ne voit que l’orbite gauche, évidée et sanglante. Une partie de la peau du crâne est arrachée. »

Nos avis : Mais qui sont donc ces ogres ? Serait-ce Benjamin Malaussène ? Héro littéraire singulier mains néanmoins personnage de fiction intriguant, au passé secret, donc peut-être bien sulfureux, voire louche...Serait-ce sa famille ? Fratrie sans mère (ou si peu) ou frères et sœurs (aîné ou cadet, point d’ordre logique) participent étrangement à l’équilibre de ce clan, bancal à sa manière, tordu à sa façon...Serait-ce le chien ? Intelligent certes, très intuitif également, mais pouilleux et puant surtout...Longtemps j’ai cherché les ogres qui faisaient le bonheur du titre de ce roman de Daniel Pennac, premier volume de la « Saga Malaussène ». J’ai fini par les trouver (mais ça, je ne vous dirai pas quand). Point de salut pour eux, mais en attendant, une histoire rondement menée, avec des rebondissements, et du style aussi, oscillant entre thriller franchement burlesque et polar vaguement historique. On en redemande. (David)WWWWo

en refermant le livre, je tombe assez d’accord avec la Reine Zabo, l’un des personnages du roman, directrice littéraire d’une maison d’édition, qui dit à propos des récits fantaisistes que Ben Malaussène rapporte chaque soir à sa sympathique smala : « ça part dans tous les sens et ça ne mène nulle part ». c’est un peu ça "au bonheur des ogres", ça ne mène nulle part, mais une fois de plus nous sommes charmés par la verve de Daniel Pennac, son style tendre et malicieux, avec toujours beaucoup d’humour.Vite lue, vite oubliée, voilà une histoire d’ogres, mais de vrais (ceux qui n’existent pas que dans l’imagination...), pour les grands enfants. (Ondine)

WWWoo

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Marcel ayMé

La VouivrefOLIO2008237 Pages

Résumé :arsène est un paysan sérieux et logique. Travailleur, il mène une vie rangée et sans mystère. Il fré-quente l’église par devoir, entretient ses champs et aide sa mère et le reste de la famille à la ferme. Un matin, alors qu’il fauche le foin, il se voit attiré par la forêt et aperçoit la Vouivre se baignant nue, ayant laissé son inestimable rubis avec ses vêtements sur la berge. arsène voit le rubis mais il est plus intrigué encore par la baigneuse. La Vouivre est séduite, habituée à être poursuivie pour ses richesses plus que pour sa beauté.Certains liens amicaux se tissent alors entre eux, les faisant se rencontrer plusieurs fois au fil du récit. D’autres personnes apercevront la Vouivre et c’est toute la vie du village de Vaux-le-Dévers qui s’en trouvera bouleversée.

Extrait (page 10) :« Vouivre, en patois de Franche-Comté, est l’équivalent du vieux mot français « guivre », qui signifie serpent et qui est resté dans la langue du blason. La Vouivre des campagnes jurassiennes, c’est à proprement parler la fille aux serpents. Elle représente à elle seule toute la mythologie comtoise, si l’on veut bien négliger la bête faramine, monstre certainement très horrifique, mais dont la forme et l’activité sont laissées au caprice de l’imagination. Sur la Vouivre, on possède des références solides, des témoignages clairs, concordants. Dryade et naïade, indifférente aux travaux des hommes, elle par-court les monts et les plaines du Jura, se baignant aux rivières, aux torrents, aux lacs, aux étangs. elle porte sur ses cheveux un diadème orné d’un gros rubis, si pur que tout l’or du monde suffirait à peine à en payer le prix. ce trésor, la Vouivre ne s’en sépare jamais que pendant le temps de ses ablutions. avant d’entrer dans l’eau, elle ôte son diadème et l’abandonne avec sa robe sur le rivage. c’est l’ins-tant que choisissent les audacieux pour tenter de s’emparer du joyau, mais l’entreprise est presque sûrement vouée à l’échec. a peine le ravisseur a-t-il pris la fuite que des milliers de serpents, surgis de toutes parts, se mettent à ses trousses et la seule chance qu’il ait alors de sauver sa peau est de se défaire du rubis en jetant loin de lui le diadème de la Vouivre. certains, auxquels le désir d’être riches fait perdre la tête, ne se résignent pas à lâcher leur butin et se laissent dévorer par les serpents. »

Roman

Nos avis :Il ne faut pas s’y tromper, même si le sujet parait simple, ce récit est incroyablement riche. Il décrit d’abord de façon très réaliste la vie à la campagne telle qu’on aurait pu la connaître dans les années quarante, les vives passions politiques, anticléricales ou religieuses qui opposent les habitants du vil-lage et que la présence de la Vouivre ne fait qu’attiser. avec le parler franc-comtois, nous y découvrons de savoureux caractères, tels ceux du curé sceptique, du maire radical croyant, de la "Dévorante", mangeuse d’hommes jamais rassasiée ou du fossoyeur "Requiem, ivrogne amoureux fou.Il y a aussi dans la trame du roman des tensions psychologiques très fortes et très finement abor-dées : la querelle ancestrale entre les deux familles voisines, l’opposition constante des deux frères, celle également du maire et du curé, deux hommes de pouvoir, le sentiment fin et délicat qui unit arsène à Belette...ce qui est saisissant dans ce livre, c’est que, de très belle façon, deux mondes que tout sépare se côtoient, s’entrelacent, mais sans jamais parvenir à s’unifier. Le monde où se jouent travaux des champs, drames familiaux, rivalités sociales et tiraillements métaphysiques fréquente l’univers plus mystérieux des contes et légendes d’autrefois. Le monde des humains, éphémère et chaotique, croise l’existence éternelle de la Vouivre (« J’étais là, sur ces monts du Jura bien longtemps avant l’arrivée du diable et même longtemps avant la vôtre, à vous. »). Le style très réaliste de l’auteur accède étrangement à une dimension poétique et symbolique dès que la Vouivre apparaît, au détour d’un chemin forestier ou même habillée en parfaite citadine en plein cœur de Dôle.C’est aussi une belle réflexion sur la convoitise, le désir d’échapper à la condition humaine, finalement toujours voué à l’échec.cette créature fantastique, la Vouivre, avec laquelle on discute par l’intermédiaire d’arsène, cherche elle-même ce qui la distingue des mortels, essaie de comprendre, en vain, leur lutte permanente avec le destin. elle en devient touchante, « penchée sur le visage du mort, cherchant dans ses yeux sans regard le secret du grand mystère qu’elle ne devait jamais connaitre. » C’est un magnifique roman, profond, et très « couleur locale » (Ondine)WWWWW

en lisant le roman de Marcel ayMe, je me suis souvenue de mon enfance bercée par les légendes des chevaliers de la table ronde. Morgane, la fée qui règne sur l’île d’avalon, Mélusine, la reine des vouivres, Merlin l’enchanteur, Lancelot du Lac, toute cette littérature fantastique qui fut un enchante-ment pour l’enfant rêveuse que je fus. Symbole de notre Séquanie baignée par les sources miracu-leuses, la vouivre, la fée-serpent est la digne descendante de ces enchanteresses celtiques.La vouivre de Marcel AYME est une ravissante jeune femme, à la sensualité maléfique, qui va pro-voquer la convoitise et la rivalité au sein des hommes du village. Son rubis, « l’œil de la vouivre », couleur rouge sang, pierre aux pouvoirs néfastes, source de tous ses pouvoirs, incitera aux passions les plus cupides. Suivie et protégée par son armée de serpents, beaucoup y voient là le signe du malin, elle exacerbe l’imagination des habitants du petit ville franc-comtois, aux environs de Dôle.Possédant le don de l’immortalité, la vouivre est une mante religieuse, une ensorceleuse qui séduit et qui tue. Femme fatale, elle envoûtera arsène Muselier et le conduira à sa perte. Mais c’est aussi la créature du malin, celle qui sème le péché et réveille les instincts les plus avides.Marcel ayMe met en scène des portraits ruraux typiques de notre Franche-comté qui prêtent parfois à sourire, mais empreints de véracité et savoureux à l’extrême : Le maire du village, radical, pétri de laï-cité, anticlérical patenté malgré lui, le curé sceptique, gardien de la foi de ses ouailles, la « dévorante Mindeur » croqueuse d’hommes. La rivalité des deux familles, les Muselier et les Mindeur ajoute du piment au récit et dépeint avec justesse la vie d’autrefois dans nos petits villages.Le roman de Marcel ayMe allie avec succès le fantastique, la superstition et le réalisme de la vie sociale de cette époque. c’est une parfaite étude des mœurs rurales d’antan. Magique et envoûtant ! (edith)WWWWW

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anOnyMe

Le livre sans nomSonatine2010509 pages

Résumé :Santa Mondega, une ville d’amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets. Un serial killer qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique livre sans nom. La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique. Deux flics très spéciaux, des barons du crime, des moines férus d’arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d’œil à Seven et à The Ring, et voilà un thriller rock’n’roll et jubilatoire !

Extraits :Page 17« Dans le silence qui s’ensuivit, l’inconnu posa son pistolet sur le bar, à côté de son nouveau verre de bourbon, et poussa un bref soupir. Il avait à présent l’air extrêmement ennuyé et semblait avoir grand besoin d’un verre. Un vrai. Il était plus que temps de se débarrasser de ce goût infect de pisse.Il saisit le verre et le porta à ses lèvres. Le bar tout entier, en proie à une tension tout juste supportable, le fixait, attendant qu’il avale son bourbon. Comme pour prolonger plus encore leur torture, il n’avala pas le contenu de son verre tout de suite. Il observa une pause, comme s’il s’apprêtait à dire quelque chose. Tous attendaient en retenant leur souffle. Allait-il dire quelque chose ? Ou allait-il boire son bourbon ?La réponse ne tarda pas. comme un homme qui n’aurait pas bu depuis une semaine, il absorba d’un trait le contenu de son verre, avant de la reposer violemment sur le bar.cette fois-ci, c’était bel et bien du bourbon. »

Roman

Page 60« Le froid lui mordait les épaules et les pieds. ce qui l’avait observée alors qu’elle se frayait un chemin dans les bois s’était à présent lancé à sa poursuite. ca ne se contentait plus de l’épier, ça tâchait de la rattraper. Les arbres étaient si proches les uns des autres et la canopée au-dessus de sa tête si épaisse que les ténèbres étaient presque totales. elle était effrayée pour se retourner. elle entendait le souffle de ce qui la poursuivait, une respiration qui se faisait à présent lourde et haletante. C’était une sorte de bête, cela, elle en était sûre. Quoi que ce fût, ce n’était pas humain, et bien qu’elle se rendit compte de l’absurdité de la situation, elle avait le sentiment qu’il ne s’agissait pas non plus d’un animal. c’était autre chose et ça voulait l’attraper. »

Nos avis :Nous voici en présence d’un objet livresque non identifié. Diffusé anonymement sur internet en 2007, « Le livre sans nom » se fit très rapidement une grande réputation sur la toile, jusqu’à devenir culte. Le statut « anonyme » de son auteur a certainement joué dans la naissance de ce mythe. Mais ce « buzz » planétaire qui aurait pu laisser craindre un simple coup marketing n’aurait fait long feu si le livre n’avait pas été bon. Je vous rassure, il l’est. Dans son style… Véritable « page-turner » (comme disent les américains), ce roman est sans conteste magnétique tant il est difficile d’en arrêter la lec-ture une fois celle-ci commencée. Tout à la fois thriller, polar, fantastique, « Le livre sans nom » se joue des genres. et même si l’on pourraient craindre une possible fadeur dans ce patchwork stylistique, tout se tient et tout fonctionne. alors laissez-vous entrainer dans la folie meurtrière du « Bourbon Kid », personnage énigmatique aux prises avec les forces obscures de Santa Mondega. Vous ne le regretterez pas. D’autant que l’aventure se poursuit dans deux autres tomes : « L’œil de la lune » et « Le cimetière du diable ». (David) WWWWW

Je suis d’accord avec David, ce livre est un peu « transgenre » ! Beaucoup d’intrigue policière, un peu de fantastique (on y croise même des vampires), ce livre, parfait dosage entre ces deux genres litté-raires, vous entraîne à la poursuite bien rythmée du Bourbon Kid, un tueur en série amateur de Bour-bon. On suit tous les personnages, que ce soient les policiers, les victimes sauvagement assassinées, les moines hors normes, les colosses, tous se retrouvent au Tapioca, le bar qui est un point de repère central de l’histoire, beaucoup veulent récupérer la pierre bleue ou « Oeil de la Lune », qui procure le pouvoir d’être immortel, ce qui leur coûte cher ( des sommes considérables que beaucoup se pro-mettent pour arriver à leurs fins) parfois jusqu’à y perdre la vie … J’ai vraiment apprécié ! (Sylvia)

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Jacques cHeSSeX

L’ogreGrassetPrix Goncourt 1973208 pages

Résumé :Détruire son père. en faire un petit tas de cendres au fond d’une urne. comme du sable. De la poussière anonyme et sans voix. » cela peut sembler facile à une époque où la jeunesse tuait ses pères en écoutant Joan Baez et Donovan. c’est impossible pour Jean calmet, professeur de latin à Lausanne. comme il vient d’assister à la crémation de son père, les fantômes et les outrages du passé reviennent le tyranniser. Dans ce livre qui obtint le prix Goncourt en 1973, CHESSEX déroule le fil d’une vie dévo-rée par un ogre jouisseur et tonitruant, qui aura volé le plaisir de vivre à sa progéniture et crédité sa lâcheté. Un père ne meurt jamais...

Extraits (page 141) :Pourquoi restes-tu planté devant moi ? S’écrie le docteur qui fixe Jean Calmet dans les yeux en mas-tiquant sa viande à grandes dents. Un silence, pendant lequel les yeux farouches ne le quittent plus.Je vais te manger si tu ne t’enfuis pas. Je vais te manger pour mon souper, mon pauvre Jean !Jean calmet ne peut pas s’enfuir. Il n’en a pas envie non plus. Il connaît la suite, il l’attend. Il frémit de plaisir et de peur en y songeant.alors tu ne veux pas aller te cacher ! ah tu vas voir !Le docteur saisit le couteau à viande de la main droite et le brandit devant lui, la lame étincelle. Dans la main gauche il a son couteau de table, et lentement, soigneusement, il aiguise les deux lames en les frottant avec force l’une sur l’autre, tandis qu’il fait des mines cruelles, qu’il roule les yeux, qu’il montre les dents, qu’il se passe la langue sur la bouche.ah ! ah ! crie-t-il en épaississant sa voix, ah, ah, ah, je vais te manger, petit Poucet, je vais t’ajouter à mon souper ! Tu vois, j’aiguise mon grand couteau !

Roman

Nos avis :Dans nos contes d’enfant, l’ogre est ce géant vorace, chaussé de bottes de sept lieues, à l’aspect effrayant, se délectant de chair humaine, surtout celle des petits enfants.Dans le récit de Jacques chessex, l’ogre, c’est le père, le tyran familial, le pater familias, celui qui ordonne, juge, fustige et tyrannise. Le docteur calmet, le géniteur de Jean, est un être jouisseur, porté sur le sexe, le vin et la bonne chair. Véritable despote, il soumet toute sa famille à sa volonté de fer. Une force de la nature qui entourera son fils Jean d’une aura malfaisante. Jean sera proprement dévoré, avalé, digéré par cet ogre d’un autre temps.Implacablement vampirisé par cet « œil de cain » paternel, Jean, l’humilié, le craintif, l’indécis subira toute sa vie l’emprise malsaine de cet ange noir, gardien tutélaire de son âme et de sa vie jusqu’à la tragédie finale.Le mal-être de Jean est perceptible tout au long du récit. On souffre avec cet enfant écrasé, englouti par ce père dévoreur d’âme.Jacques chessex enrichit son récit par des références empruntées à la mythologie : le minotaure au fond de son labyrinthe ruisselant d’hémoglobine, chronos dévorant sa progéniture ou encore Gilles de Rais, le Barbe bleue le plus célèbre de l’histoire de France, le monstre sanguinaire de petits enfants.Malgré ces pages troubles et angoissantes, le récit est servi par une prose impeccable. Les descrip-tions du lac de Lausanne sont emplies de poésie, voilées de mélancolie. Bouleversant !Un livre à dévorer tout cru ! (edith)

WWWWo

assurément ce livre n’est pas anodin. Il m’a laissée dans une profonde déprime. J’ai trouvé l’écri-ture plutôt lourde et parfois maladroite mais sans doute très efficace pour décrire ce sentiment de saleté, de culpabilité permanente qu’éprouve le personnage principal. Pétrifié par ses émotions aux consonances fortement masochistes, incapable de s’en dégager malgré ses bonnes résolutions, Jean calmet se sent constamment humilié, rabaissé, coupable. La faute à cet ogre de père au charisme écrasant, juge et censeur, bien qu’il soit lui-même loin d’être irréprochable. comme une malédiction, ce malaise - attirance et répulsion - se répète et s’enchaîne envers toute forme de force et d’autorité. Mais l’enfant perpétuel de bientôt quarante ans, incapable de mûrir, de « tuer le père » pour mener enfin seul le cours de sa vie, n’est-ce pas lui, finalement, qui devient monstrueux ?atterrés par tant de faiblesse, par tant de dégoût de soi, dépourvus de toute forme d’humour ou de poésie, même sombres, nous finissons nous même par nous sentir englués dans cette « boue » de lâcheté, d’impuissance - et c’est là, j’imagine, que l’auteur réussit à nous avaler tout rond. La mort de ce père castrateur aurait pu être une chance pour Jean calmet de se libérer de son emprise mais il n’en est rien, bien au contraire... La figure paternelle a déjà dévoré son fils. (Ondine)

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Mélanie FaZI

Notre dame aux écaillesBRaGeLOnne 2008277 Pages

Résumé :Partez à la découverte des troubles secrets de l’âme et des lieux les plus hantés : une villa qui palpite de vies enfuies, l’océan dont certains ne reviennent plus tout à fait humains, ou encore ce train de nuit qu’empruntent ceux qui cherchent l’oubli. Mais attention : de ces voyages intimes et inquiétants, on ne rentre pas indemne

Extraits :Page 92 :« elle m’attend au bout du parcours, dans un wagon entièrement vide, tapissé d’un nid de toiles épaisses. Ici, la lumière est gris-bleu. Toujours aussi blême. et l’araignée trône au cœur de l’espace. Ses bras reposent mollement sur ses longues pattes soyeuses. Paumes tournées vers le ciel, doigts repliés. Des fils s’en échappent par poignées. Chacun relié à une couchette là-bas. Sauf le mien, pour l’instant... Elle me regarde calmement, sans bouger. Plantée sur ses pattes si fines et solides à la fois. Qui luisent doucement au clair de lune. et comme vissé dessus, un torse nu où l’humain le dispute à l’animal. c’est au-dessus du coup qu’elle devient pleinement femme. »

Page 269 :« Débarrassée de sa première enveloppe, elle est revenue me trouver dans ma chambre. Sous une autre forme. elle devait se sentir à l’étroit dans cette chrysalide de tissu et cet éternel visage enfantin. après tout, Justine avait quasiment mon âge. C’est maintenant une femme adulte. À peine plus matérielle qu’un souffle de vent. Forme instable mais vibrante de toute l’énergie que j’ai déversée en elle. elle évoque un nuage de gouttelettes qui font corps pour empêcher le vent de les dissocier. J’ai trop nourri sa flamme pour l’éteindre si facilement »

Nos avis :Une suite de nouvelles bien différentes où se mêlent partout réalité et surnaturel. Des sentiments humains, de l’intimité humaine mais avec des protagonistes et des décors souvent irréels ou bizarres! Bienvenue dans l’imaginaire de Mélanie Fazi qui vous fera découvrir des histoires bien étranges ! Partez à la rencontre d’une araignée à moitié humaine qui tapisse de ses toiles un train fantôme froid et désert, ou encore de jeunes femmes envoûtées et prêtes à tout pour Rio, un homme irrésistible fait de gouttelettes du fleuve, ou encore une femme qui accouche tous les jours de créatures à têtes de serpents, une jeune femme atteinte d’un cancer qui se transforme peu à peu en statue de pierre. Si vous avez aimé comme moi les contes et nouvelles de Guy de Maupassant, régalez-vous avec «notre dame aux écailles». (Sylvia)WWWW

Des nouvelles fantastiquement magnifiques et une écriture qui a du style, j’ai adoré ! Les nouvelles de Mélanie Fazi, bouleversent tous nos sens et nous envoûtent en nous menant délicate-ment vers le fantastique. en effet, chaque nouvelle commence sur un fond de réalité pour petit à petit nous plonger au cœur du fantastique avec un dénouement parfois plus que dérangeant.(Marie)WWWWW

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Marcel ScHneIDeR - Philippe BRUneT

Le vampire de DüsseldorfPygmalion2001250 pages

Résumé :A Düsseldorf, à la fin des années 1920, la terreur publique est à son comble. Possédé par une effroyable frénésie érotique, un ignoble meurtrier s’attaque, la nuit à des jeunes femmes et même à des fillettes... La vue du sang provoque en lui une exaltation qu’il ne peut maîtriser...

Extraits :Page 39 « La nuit, plus fidèle que bien des femmes, ne l’a jamais trahi : elle prit le garçon par la main et, le menant de sentiers en venelles, elle le conduisit dans un jardin abandonné. Là, derrière une haie, sous un gros chêne, Peter se laissa tomber dans l’herbe, en serrant toujours la poule sous son bras. Il se hâta de se dépouiller de sa chemise, puis il tira son canif et trancha le cou de l’animal. Le sang jaillit de sa blessure, il laissa le liquide poisseux l’inonder. La poule fit quelques soubresauts et retomba…inerte. Un silence enivrant, comme sucré, entourait le sacrificateur et la victime. Peter regardait le jardin transfiguré par le clair de lune et souriait de contentement. Il se sentait un héros. nu, la poitrine et les jambes barbouillées, il se pencha sur la bête immolée, et, posant sa bouche sur l’entaille écumeuse, il aspira ce qui avait fait la force et la vie de l’animal. »

Page 129 « Maintenant, le chasseur sent son dépit croître à mesure que le soleil décline. Il sait bien, ce grand fauve, que le gibier qu’il convoite aujourd’hui ne sort plus qu’une fois la nuit tombée. Il lui reste si peu de temps pour accomplir sa mission, pour assouvir sa haine...Il est déjà sept heures... Qu’importe, se dit Kürten, j’attendrai jusqu’à demain s’il le faut, mais j’en aurais une ! ce jour- là, le fauve en eut deux ! »

Documentaire Nos avis :C’est un livre terrifiant qui relate l’horreur, on a du mal à imaginer qu’un être humain puisse ainsi se dédoubler et se transformer en monstre, car ce n’est pas un roman même s’il est construit comme tel et se lit comme tel. Ce buveur de sang n’est pas un personnage fictif, il a bel est bien existé et on a du mal à croire à l’existence d’un tel monstre, qui la nuit s’abreuve du sang des femmes et qui, le jour est monsieur tout le monde. Il a inspiré Robert Hossein dans un film en 1965. Âmes sensibles s’abstenir. (Myriam)

WWWWo

Dans cette Allemagne de la fin des années 20, marquée par une crise économique sans précédent, où s’affrontent nazis et communistes dans une république de Weimar qui vit ses derniers jours, un homme (un cousin de Jack l’éventreur ?) va plonger une ville, Düsseldorf dans l’horreur par une série de crimes abominables. ce tueur aime le goût du sang, ce qui expliquera la sauvagerie de ses crimes. Il massacrera neuf femmes ou des fillettes avant d’être capturé par une police aux abois.ce livre se lit très facilement, même si certains passages sont assez scabreux. La seule chose qui m’a dérangé en le lisant, ce sont les pages où les auteurs se mettent dans la pensée de ce cinglé, donnant à ce récit un air de roman. comment savoir ce qu’il pensait avant ou pendant qu’il commettait ses crimes ?J’aurais aimé qu’il y ait une bibliographie pour connaître les sources nécessaires à la construction de ce livre.

Pour les lecteurs intéressés, je signale que nous possédons une bande dessinée qui relate cette histoire : «Le Vampire» par Puchol et Rodolphe où la dernière parole du « Vampire » fait froid dans le dos... de la pure fiction qui colle malheureusement bien à ce triste personnage. (Christophe)

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Grégoire KOcJan

OgrusL’atelier du poisson soluble2008119 pages

Résumé :Odieux, Goinfres, Repoussants, Ultra-méchant, Stupidesavec Ogrus, Grégoire Kocjan donne le meilleur de lui-même pour décrire le pire de nous-mêmes. ces ogres-là nous sont tellement familiers, sont tellement proches de nos propres travers, qu’ils en deviennent vraiment effrayants. Pourtant, derrière la noirceur, la dérision et le cynisme, il y a toujours cette petite lueur...

Extraits (page 27) :c’était donc ça le bruit qui l’empêchait de dormir ! Tous ces cailloux, qui, en tombant, résonnaient sur les marches en fer de cet escalier sans fin. Le mystère était résolu. Maintenant il s’agissait de stopper tout ce fracas. La petite grimpa en évitant les chutes de pierres et lorsqu’elle atteignit le sommet du phare, elle vit un ogre assis par terre, la tête entre les mains. Il pleurait.- « Pourquoi pleurez-vous ? demanda-t-elle ». L’ogre leva sa grosse tête et dit : - « J’ai un rocher à la place du cœur et quand je sanglote ce sont des cailloux et non des larmes qui coulent de mes yeux ».aussitôt un roc sortit de sa pupille, roula le long de sa joue barbue jusqu’à terre et dévala l’escalier en fer.- « Cela ne peut plus durer, dit la petite fille. J’habite dans le village au bout de la jetée et tout ce tintamarre m’empêche de dormir. Il faut que je fasse quelque chose ! »

Nouvelles ado - « Ma pauvre enfant, dit l’ogre en reniflant, voilà des années que je cherche une solution mais je suis de la famille des ogrus tristus et rien ne peut changer cela ».La petite s’assit à côté du géant et se mit à réfléchir.- « echangeons nos cœurs ! lança-t-elle. Le mien est tout rouge et tout tendre. avec lui, vous ne serez plus jamais malheureux. »L’enfant repartit sur la jetée avec, dans sa poitrine, un énorme rocher. au début elle regretta un peu son geste, car ce cœur était très lourd à porter. en revanche, elle s’était assurée des nuits calmes et silencieuses.

Nos avis :« L’homme est un ogre pour l’homme » c’est ce que l’on découvre dans Ogrus à travers une succession d’histoires courtes d’ogres, qui tourne en dérision la bêtise humaine... De mon point de vue, même si il y a de la recherche de la part de l’auteur, par l’utilisation de jeux de mots, tel que « Docteur Placébogre » ou encore « l’Ogrothophoniste », ce sont des histoires dures à digérer à la limite de l’indigestion littéraire... (Marie)

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L’auteur nous emmène dans le monde imaginaire des ogres à travers des historiettes plus ou moins amusantes, mais néanmoins toutes aussi captivantes les unes que les autres. a travers ces récits, nous découvrons des personnages terrifiants, odieux, répugnants mais ils ne sont pas réduits à leur rôle de méchants. Ils apparaissent empotés, drôles et attendrissants. Ces histoires reflètent la vie de tous les jours. (Laurence)

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cornelia FUnKe

RecklessTome 1 – Le sortilège de pierreGallimard Jeunesse2010328 pages

Résumé :en découvrant un monde extraordinaire derrière le miroir de leur appartement new-yorkais, Jacob Reckless pensait avoir trouvé la liberté. Mais cet univers fascinant est aussi dangereux et, un jour, Will, son jeune frère, déjoue la vigilance de Jacob et le suit à travers le miroir. Victime d’un maléfice, il se transforme en monstre, brisant ainsi le coeur de celle qu’il aime... Reckless n’a que deux jours pour le sauver !

Extraits (page 41) :Page 94 « Le rouet était à côté d’un lit étroit qui n’avait pas été conçu pour une princesse. Le corps qui dormait toujours dans ce lit était couvert de pétales de roses. Le sortilège de la fée l’avait empêché de vieillir durant toutes ces années, mais sa peau était comme du parchemin et presque aussi jaune que la robe que la princesse portait depuis deux cents ans. »

Page 186 « Autrefois, dans cette contrée, les Goyls n’étaient qu’un fléau parmi beaucoup d’autres, qu’on mentionnait en passant à côté des ogres et des loups bruns. Mais leur pire crime avait toujours été leur ressemblance avec les hommes. Ils étaient les jumeaux honnis. Les cousins de pierre qui vivaient dans l’obscurité. nulle part on ne les avait chassés aussi impitoyablement que dans les montagnes d’où ils étaient originaires. a présent les Goyls se vengeaient. Ils n’étaient nulle part plus féroces que dans leur vieille patrie. »

Roman ado Nos avis :Un conte moderne qui éveille nos souvenirs d’enfance, en faisant des références détournées aux contes des frères Grimm et de Perrault.eh oui ! Dans cette histoire Blanche-neige a quitté le prince pour un nain et on a oublié d’aller réveiller la Belle au Bois Dormant... Un conte qui nous plonge dans un monde étrange, où le temps s’est arrêté au XVIIIème siècle et où la guerre fait rage entre les êtres humains et les Goyls, êtres faits de pierre. Il est parfois effrayant, surtout quand le protagoniste, Jacob Reckless, se retrouve face au tailleur, personnage tout droit sorti de l’imagination de Wes Craven. Le tailleur sous ses faux airs de Freddy Krueger m’a flanqué la chair de poule. c’est aussi un conte peuplé de créatures fantastiques, des fées, des sorcières, des ogres... Mais malgré tous les ingrédients pour nous faire rêver, la sauce n’a pas pris pour moi, trop de questions sans réponses et surtout marre de devoir attendre une éternité pour connaître la suite des mésaventures du protagoniste, on a déjà donné avec Harry Potter... (Marie)WWooo

Reckless est une course contre la montre dans laquelle Jacob essaye de sauver son frère Will (Jacob et Will clin d’œil aux Frères Grimm, l’auteur cornelia Funke est allemande) d’une malédiction qui le transformera en pierre. De l’autre côté du miroir les Goyls (les êtres de pierre) contrôlent tout et s’affrontent aux « chairs molles » ou « Peaux tendres » les êtres humains. Ils traversent « des villes de nains, monde en réduction », domaines de fées Sombre ou Pourpre qui jettent des sorts, boivent de l’eau d’alouette qui rend amoureux et pas forcément de la bonne personne, meurent et ressuscitent, passent de renarde à jolie jeune femme parée d’une fourrure rousse etc... ce roman a reçu le prix Imaginales d’epinal du roman jeunesse 2011. J’ai moi-même proposé ce livre à l’achat, de bonnes critiques, un auteur jeunesse qui marche bien, un prix pour ce roman de fantasy, un sujet prometteur et pourtant... des personnages très peu traités voire bâclés comme « le tailleur », des chapitres trop courts et qui s’enchaînent sans fil conducteur, on passe du coq à l’âne très souvent, le roman est surchargé de descriptions qui en mettent plein la vue mais n’apportent pas grand-chose à l’histoire ... Je me demande encore jusqu’où l’auteur va nous emmener... Que dire de plus à part que je n’ai pas aimé ! J’attends le Tome 2 pour voir ! (Sylvia)WWooo

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Patrick LeROy

Le DahuMont200031 pages

Résumé :Dans la montagne, vit à flanc de coteaux un animal bien étrange. Si vous interrogez les habitants du pays, ils vous raconteront volontiers d’extraordinaires histoires à propos de ce curieux mammifère. Ce livre rassemble quelques-unes de ces anecdotes. Peut-être vous permettra-t-il enfin d’observer de plus près ce petit animal étonnant que l’on nomme DaHU.…

Extrait :

Album jeunesse Notre avis :a travers ses textes et illustrations, Patrick Leroy nous informe sur le Dahu (Une légende de nos montagnes), cet animal savoyard que l’on peut aussi apercevoir parfois dans les alpes. Il ressemble à un chamois, a des pattes plus courtes d’un côté ce qui lui permet de se déplacer le long des pentes sans plier le genou. Il est fort difficile de le voir. L’auteur a su observer le Dahu là où personne ne l’attendait. en effet on peut voir un Dahu en toile de fond du célèbre tableau de David, Bonaparte au Grand-St-Bernard.Patrick Leroy nous entraîne dans le monde imaginaire et fantastique du Dahu. La lecture de ce livre terminée, vous aurez peut-être envie d’aller observer cet animal étrange et pourquoi pas d’aller à la chasse au Dahu... (Laurence)

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Stephenie MeyeR - adaptation : de young KIM

TwilightFascination (Tome I - Vol.1 & 2)

Pika éditions2010-2011non paginé

Manga

Résumé :La rencontre et l’histoire d’amour d’une Humaine Bella Swan et d’un Vampire edward cullen...Le premier épisode de Twilight, volume 1, a été n°1 sur la liste des bestsellers du new york Times et a pulvérisé le marché dans son domaine. Stephenie Meyer et young Kim reviennent terminer cette interprétation entièrement illustrée du roman fascination, qui a constitué un phénomène international.

Extrait :

Nos avis :Fidèle adaptation du roman « Fascination », portrait parfait de scènes du film (vol.1), on s’y croirait, un très beau manga qui retrace avec des dessins tout en douceur le premier épisode de la saga Twilight ! Je regrette, comme pour les films d’ailleurs, l’attente interminable entre les sorties de chaque partie ! Un an voire un an et demi, c’est beaucoup trop long ! J’espère que le manga ne s’essoufflera pas autant que le film, car pour ma part après l’engouement des débuts pour le roman et le film de 2008, je suis ressortie « vidée » en 2011, pas de mon sang, mais de mon intérêt pour cette série. (Sylvia)

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Je ne connaissais du phénomène « Twilight » que le déferlement médiatique, les hystéries adolescentes devant l’acteur principal du film, les tasses à thé à l’effigie de ce dernier... Je n’avais ni lu les romans (l’œuvre « originelle »), ni vu les films. Alors pourquoi ne pas découvrir l’univers de ces vampires du XXIème siècle par la version manga. Le résultat fut à la hauteur de mes attentes : nul ! certainement mon grand âge me rend-il hermétique à ce style de récit. D’autant que moi, les vampires, je les aime gothiques, avec tout l’attirail traditionnel des répulsifs, du crucifix à la gousse d’ail. Ici, nous sommes bien loin du « Dracula » de Bram Stocker ou des vampires terrifiants du « Salem » de Stephen King mais beaucoup plus proche d’une romance « fleur bleue » sirupeuse, bien ancrée dans les stéréotypes du genre, affligeant de mièvrerie, dégoulinant de déjà-vu...Je ne sauverai de cette version que l’aspect graphique qui, bien que parfois un peu ampoulé, recèle quelques bonnes idées de découpage et de mise en page. (David)

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cORBeyRan et HORne d’après l’œuvre de Franz KaFKa

La métamorphoseDelcourt2009non paginé

Bande dessinée jeunesse

Résumé :Grégor, employé modèle, s’apprête à partir au travail lorsqu’il s’aperçoit que durant la nuit il s’est transformé en un immonde cafard, tout y est : les antennes, la carapace, les pattes velues, son cerveau lui, est intact. Sa famille, effarée, le séquestre dans sa chambre, jusqu’à la vente de l’appartement...

Extrait :

Nos avis :Cette histoire noire et absurde est magnifiquement mise en image par le trait dur et incisif de Horne, l’ambiance est sombre comme la mise en couleurs, l’angoisse est partout présente, le cafard est parfaitement ragoûtant, il nous semble entendre sa tête craquer quand le balai s’abat sur lui. Le scénario de l’album est fidèle à l’œuvre de Kafka mais il semble que l’angoisse qu’on ressent en lisant le roman est beaucoup moins forte dans la B.D. peut-être parce que, justement, elle nous propose un visuel, que seule notre imagination nous procurait...ce célèbre roman de Kafka a d’ailleurs été également adapté en album par Peter KUPeR dont certains disent que cette BD est bien meilleure adaptation de La Métamorphose. (Myriam)WWWWo

Quelle horreur de s’imaginer se réveiller un matin transformé en blatte géante, de se faire chasser par son propre père tel un horrible insecte visqueux et sans défense tout en gardant toute sa réflexion d’humain ! et le pire c’est mourir seul dans l’indifférence quasi complète, quand sa propre famille a d’autres chats à fouetter « le manque d’argent » et vous délaisse. comble de l’horreur être jeté à la poubelle tel un vulgaire déchet ! Les illustrations très noires viennent ajouter au drame de cette histoire. Mais ouf, ça n’existe pas !Pour ma part, j’adore cette collection « ex-Libris », je trouve que les adaptations en bande-dessinées sont bien faites et fidèles aux œuvres littéraires connues, quant à celles que je n’ai pas lues, cette collection permet d’avoir une vue d’ensemble rapide et bien illustrée ce qui la rend très agréable à lire. Si d’autres titres vous intéressent, la section jeunesse dispose pour l’instant de 44 titres alors n’hésitez pas ! (Sylvia)WWWW

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Didier cOnVaRD

ChatsGlénat2009249 pages

Bande dessinée

Résumé :Dans un monde postatomique, sur une Terre en décomposition ou en recomposition, ravagée par les hommes. Seuls quelques chats et loups « humanisés » errent à la recherche d’un nouveau monde.

Extrait :

Notre avis :Didier convard nous entraîne sur une Terre où l’homme, redevenu animal, est dominé par les chats et, un degré ou dessous de cette nouvelle loi des espèces, les loups le tout dans une sorte de moyen-âge post... (je vous laisse soin d’imaginer la suite).c’est sur ce scénario original que l’auteur nous emmène dans une histoire totalement fantastique et plutôt bien conçue. On trouve dans cette série certaines expressions comme « par la sainte verge et Jésus gris » ou « tous à téter aux mamelles » qui donnent aux dialogues un petit côté humain, et il y a de nombreux autres jeux de mots du même acabit à découvrir au fil des pages...On se laisse prendre tout doucement par cette histoire ou vous rencontrerez une eve plutôt originale, un Paris qui ferait le bonheur de nombreux écologistes et des loups convertis au christianisme...Bref un bon moment de lecture dans un monde qui sera peut-être le nôtre dans un futur lointain ou proche ? (christophe) WWW o

Du même auteur dans nos rayons :• comme dessinateur : « Les héritiers du soleil »• comme scénariste : « Tanatos », « Le triangle secret », « Les gardiens du sang » et « I.n.R.I »

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yves SWOLFS

Le prince de la nuitGlénatde 1994 à 20016 tomes

Bande dessinée

Résumé :Le destin d’une famille frappée par une étrange malédiction. Depuis la nuit des temps, chaque membre de cette famille maudite se voue corps et âme à une quête unique : retrouver et tuer le vampire Vladimir Kergan, responsable de la malédiction qui pèse sur les leurs.

Extrait :

Nos avis :cette série, qui s’étend du moyen-âge au Paris des années 30, nous entraîne à la poursuite d’un être maléfique. Swolfs nous y livre tout son talent. Même si le scénario s’essouffle un peu dans les derniers tomes, on se laisse prendre par cette histoire de malédiction et de vengeance. Le graphisme, lui, est très beau. Pour les amateurs et amatrices, il y a un zeste d’érotisme qui rend cet être démoniaque très attirant ou c’est peut-être le physique de ses victimes ? au choix de chacun... c’est un fait, nous sommes de nouveau en présence d’une énième histoire de vampire, avec un air de déjà vu, mais contrairement à Dracula, cette histoire est pleine de retour en arrière, elle est complètement intemporelle, ce qui la différencie du roman de Bram Stocker. Vous y croiserez un commissaire qui devrait vous rappeler quelqu’un ainsi qu’une jeune actrice française très connue (la BD a été publiée il y a une vingtaine d’année il faudra donc faire marcher votre mémoire...). Dans l’ensemble, une très bonne bande dessinée qui vous fera frissonner... voire vous donnera une vraie trouille pour peu que vous croyiez à ce genre d’histoire... (christophe) WWW o

Du même auteur dans nos rayons :• comme dessinateur : « Durango » et « Dampierre »• comme scénariste : « Vlad » et « Black Hills 1890 »