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Actualités pharmaceutiques n° 486 Juin 2009
et terminera le socle commun de connaissances en fin de premier
semestre de M1 [NDLR : première année de master]. Certaines UE (unités d’enseignement) seront communes à toutes les filières au cours du deuxième semestre de M1. La 6e année (année du diplôme) sera une année de qua-lification permettant une spéciali-sation approfondie après l’année M2 [NDLR : deuxième année de master] du master d’orientation professionnelle.
AP : Ne craigniez vous pas que la
spécialisation anticipée des étu-
des ne remette en cause l’unicité
du diplôme de pharmacien ?
JPB : Non, car la spécialisation n’est en fait qu’une qualification supplémentaire permettant à tous les métiers, très nombreux, de la pharmacie de s’exprimer dans de nombreux secteurs de la santé et notamment dans
ceux où il existe une concur-rence renforcée par les échan-ges européens. Les référentiels “activités” ont été élaborés en tenant compte de cette diversité des métiers de la pharmacie et de leur évolution. Le pharma-cien demeure le spécialiste du médicament et son diplôme est unique.
AP : Quels sont selon vous les
grands enjeux de la formation
pharmaceutique de demain ?
JPB : Sans revenir sur ce qui a été dit précédemment, j’ajou-terai que le pharmacien de demain devra être en première ligne dans son exercice de pro-fessionnel de santé spécialiste du médicament et de son bon usage, mais aussi dans sa qua-lité de praticien de santé, pra-ticien traitant et prescripteur. L’avenir le dira, mais il doit s’y préparer !
AP : Pour terminer, la Loi
HPST (Hôpital patients santé
et territoires) défendue par
Roselyne Bachelot organise
la formation pharmaceutique
continue. Qu’en pensez-
vous ?
JPB : L’évaluation des prati-ques professionnelles requiert une formation profession-nelle continue. Cette évalua-tion est nécessaire et il sera judicieux de partager une formation pharmaceutique avec les autres professions de santé pour une meilleure adéquation du partage des compétences. �
Propos recueillis par
Sébastien Faure
Maître de conférences des Universités,
Faculté de pharmacie, Angers (49)
L e succès du dossier pharmaceuti-
que (DP) est régulièrement vanté par
l’Ordre national des pharmaciens
qui en souligne notamment la simplicité.
Pourtant, certaines officines, notamment
en Île-de-France, hésitent encore à fran-
chir le pas, s’inquiétant des nombreuses
situations particulières rencontrées au
comptoir et que pourrait compliquer l’uti-
lisation du DP.
Chez ces pharmaciens réticents à adop-
ter le dossier pharmaceutique demeure
notamment la crainte que le temps de trai-
tement de chaque demande ne s’allonge.
L’Ordre des pharmaciens rappelle cepen-
dant : « À chaque délivrance d’ordonnance, le pharmacien consulte déjà le relevé des médicaments qui ont été dispensés au patient dans son officine. La consultation du DP ne lui prendra pas plus de temps. Elle se fera en quelques secondes. »Mais les doutes ne s’arrêtent pas là
et les questions fusent : ainsi que faire
lorsqu’une même ordonnance comporte
des traitements concernant plusieurs
patients d’une même famille. Pour l’Ordre,
la règle est simple : « Les médicaments qui ne concernent pas le bénéficiaire du DP ne sont pas à inscrire dans le DP qui le concerne. Le pharmacien doit penser à demander au patient si la totalité de l’ordonnance qui est délivrée concerne la même personne. » Au-delà de l’énon-
ciation de cette mesure simplissime, le
risque d’erreur peut être redouté.
Les officinaux s’interrogent surtout sur
l’attitude à adopter en cas d’oubli de la
carte Vitale par le malade, voire en cas
d’absence du patient. Concernant le
premier cas, la doctrine est claire : sans
carte Vitale, il n’y a pas d’ouverture ou de
consultation possible du DP. La seconde
situation connaît a contrario plusieurs
exceptions. Si ce dispositif ne peut a priori être créé en l’absence du patient qui en
fait la demande, il demeure possible de
signer un mandat autorisant un tiers à
ouvrir et à consulter un DP. Par ailleurs, la
présence et le consentement des enfants
de moins de 16 ans ne sont pas obligatoi-
res pour la constitution d’un tel dossier.
Bref, l’Ordre des pharmaciens semble
avoir envisagé chacune des situations
pour une utilisation optimale et sécu-
risée du DP, encore convient-il d’avoir
une parfaite maîtrise de
toutes les réponses aux
questions posées. �
Aurélie Haroche
© jim.fr
Profession
Toutes les questions que vous vous posez sur le DP sans jamais oser les formuler
La succession est ouverteJean Parrot a annoncé sa décision
de ne pas être candidat à la présidence
du Conseil national de l’Ordre des
pharmaciens dans Les Nouvelles
pharmaceutiques en date du 5 mai
dernier (n° 379). Ainsi, « chacun saura
que son vote va concourir au choix
d’un nouveau président » dont le nom
sera connu le 29 juin. Il tourne une
page : seize années durant lesquelles
il a connu dix ministres de la Santé
et mis toute son énergie à imposer
l’institution comme « un partenaire
légitime », veillant « à la solidité
de tous les maillons de la chaîne
pharmaceutique ». S’il a décidé de
passer à autre chose, il ne manquera
pas de suivre les dossiers qui lui
tiennent à cœur : généralisation du
dossier pharmaceutique, élargissement
du rôle du pharmacien...
E.D
Ordre
© B
SIP
/Cha
gnon