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Bureau du Représentant de l’OMS en République Démocratique du Congo 42, Avenue des Cliniques, Gombe, KINSHASA, Tél.: +472 41 39000 & 03; Cell.:+243 81 700 6405; Fax: +472 41 39070 L’Editorial Après une longue période d’absence qui a été mise à prot pour la réexion et pour une introspection, un nouvel organe d’information et de liaison de la Représentation de l’OMS en RDC vient de naître. Comme nous le savons, il en va ainsi de la vie des organes de communication, des hommes et des institutions et de la vie tout court. Nous voulions une Tribune d’échanges et de partage, empreinte de chaleur et de convivialité. Nous voulions un creuset de savoir et de science dans lequel tous les acteurs de la santé puissent se ressourcer. Et bien d’autres rêves... Notre ambition est de faire connaître nos s, nos réussites, mais aussi nos échecs et nos frustrations en vue d’une nouvelle dynamique, d’un nouvel élan avec les partenaires à la ville et à la campagne. Une véritable renaissance en somme ! Les s sont certes immenses, mais votre Tribune saura les relever : la tribune de l’actualité , la tribune des actions de l’OMS, la tribune du partenariat et la tribune de l’humour ne sont là que les premières déclinaisons de votre Bulletin, de votre nouveau-né ! Nous souhaitons vivement qu’il grandisse en très bonne santé. Longue vie à la Tribune de l’OMS. Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS en RDC. Echange de voeux entre le Représentant et le personnel de l’OMS en RDC. Sommaire Echange de voeux entre le Représentant et le personnel de l’OMS en RDC. P.1 Point sur la résurgence de la Fièvre hémorragique à virus Ebola dans le Kasaï Occidental. P. 3 Introduction ofcielle du vaccin pentavalent dans le PEV de la RDC. P. 5 L’OMS appuie le renforcement des capacités des logisticiens du Programme Elargi de Vaccination. P. 6 Revue semestrielle du Programme des Urgences et Action humanitaire (EHA) à Kinshasa: évaluation des activités par province en 2008 et élaboration des propositions des projets pour le Pooled Fund 2009. P.7 Impact de la guerre sur les structures de santé en RDC. P. 8 Conseil National de pilotage: vers l’accélération de la réforme du secteur de la santé. P. 10 Guerre déclarée aux moustiques à travers le monde. P.11 E nsemble comme une équipe qui gagne, nous devons faire de l’année 2009, une année de progrès et de prospérité pour chacun de nous, une année d’accélération des efforts pour le passage à l’échelle des interventions de santé essentielles, de la dynamisation des partenariats pour la santé et une année de promotion du travail de l’OMS en RDC”. C’est en ces termes que le Repésentant de l’OMS en RDC, le Dr Matthieu Kamwa avait formulé, le 30 décembre 2008, ses voeux à l’ensemble du personnel de l’OMS en RDC. Dans son message, le Dr Kamwa appelait chacun des membres du personnel de l’OMS RDC à “l’engagement et l’ardeur au travail pour porter toujours plus haut le flambeau de l’OMS en RDC”. Selon lui, “il s’agira de nous mobiliser, de renforcer la culture du travail d’équipe et d’excellente qualité, de privilégier l’intérêt général, d’améliorer nos compétences afin d’être partout et pour tous les meilleurs acteurs du développement de la santé publique”. Ainsi, au cours de la cérémonie d’échange des voeux organisée le 27 février 2009, le Dr Kamwa a réitéré le même message, invitant le personnel à promouvoir le rôle de l’OMS partout en tant que leader (Suite en page 02). Le Représentant de l’OMS en RDC saluant le personnel ainsi que leurs invités dans l’enceinte de l’ OMS au cours de la cérémonie d’échange des voeux (Photo: OMS). LA TRIBUNE DE L’OMS Bulletin mensuel d’information et de liaison N°01 Janvier & Février 2009 B

LA TRIBUNE DE LʼOMS - WHO · La Tribune des actions de l’OMS Point sur la résurgence de la fi èvre hémorragique à virus Ebola dans le Kasaï Occidental. L’épidémie de

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Bureau du Représentant de l’OMS en République Démocratique du Congo 42, Avenue des Cliniques, Gombe, KINSHASA, Tél.: +472 41 39000 & 03; Cell.:+243 81 700 6405; Fax: +472 41 39070

L’Editorial

Après une longue période d’absence qui a été mise à profi t pour la réfl exion et pour une introspection, un nouvel organe d’information et de liaison de la Représentation de l’OMS en RDC vient de naître. Comme nous le savons, il en va ainsi de la vie des organes de communication, des hommes et des institutions et de la vie tout court.

Nous voulions une Tribune d’échanges et de partage, empreinte de chaleur et de convivialité. Nous voulions un creuset de savoir et de science dans lequel tous les acteurs de la santé puissent se ressourcer. Et bien d’autres rêves...

Notre ambition est de faire connaître nos défi s, nos réussites, mais aussi nos échecs et nos frustrations en vue d’une nouvelle dynamique, d’un nouvel élan avec les partenaires à la ville et à la campagne. Une véritable renaissance en somme !

Les défi s sont certes immenses, mais votre Tribune saura les relever : la tribune de l’actualité , la tribune des actions de l’OMS, la tribune du partenariat et la tribune de l’humour ne sont là que les premières déclinaisons de votre Bulletin, de votre nouveau-né !

Nous souhaitons vivement qu’il grandisse en très bonne santé. Longue vie à la Tribune de l’OMS.

Dr Matthieu Kamwa,Représentant de l’OMS

en RDC.

Echange de voeux entre le Représentant et le personnel de l’OMS en RDC.

Sommaire

Echange de voeux entre le Représentant et le personnel de l’OMS en RDC. P.1

Point sur la résurgence de la Fièvre hémorragique à virus Ebola dans le Kasaï Occidental. P. 3

Introduction offi cielle du vaccin pentavalent dans le PEV de la RDC. P. 5

L’OMS appuie le renforcement des capacités des logisticiens du Programme Elargi de Vaccination. P. 6

Revue semestrielle du Programme des Urgences et Action humanitaire (EHA) à Kinshasa: évaluation des activités par province en 2008 et élaboration des propositions des projets pour le Pooled Fund 2009. P.7

Impact de la guerre sur les structures de santé en RDC. P. 8

Conseil National de pilotage: vers l’accélération de la réforme du secteur de la santé. P. 10

Guerre déclarée aux moustiques à travers le monde. P.11

Ensemble comme une équipe qui gagne, nous devons faire de

l’année 2009, une année de progrès et de prospérité pour chacun de nous, une année d’accélération des efforts pour le passage à l’échelle des interventions de santé essentielles, de la dynamisation des partenariats pour la santé et une année de promotion du travail de l’OMS en RDC”. C’est en ces termes que le Repésentant de l’OMS en RDC, le Dr Matthieu Kamwa avait formulé, le 30 décembre 2008, ses voeux à l’ensemble du personnel de l’OMS en RDC.

Dans son message, le Dr Kamwa appelait chacun des membres du personnel de l’OMS RDC à “l’engagement et l’ardeur au travail pour porter toujours plus haut le fl ambeau de l’OMS en RDC”.

Selon lui, “il s’agira de nous mobiliser, de renforcer la culture du travail d’équipe et d’excellente qualité, de privilégier l’intérêt général, d’améliorer nos compétences afi n d’être partout et pour tous les meilleurs acteurs du développement de la santé publique”.

Ainsi, au cours de la cérémonie d’échange des voeux organisée le 27 février 2009, le Dr Kamwa a

réitéré le même message, invitant le personnel à promouvoir le rôle de l’OMS partout en tant que leader (Suite en page 02).

Le Représentant de l’OMS en RDC saluant le personnel ainsi que leurs invités dans l’enceinte de l’ OMS au cours de la cérémonie d’échange des voeux (Photo: OMS).

LA TRIBUNE DE L’OMS Bulletin mensuel d’information et de liaison N°01

Janvier & Février 2009

B

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2 Bulletin d’information et de liaison de l’OMS en RDC N° 01 - Janvier & Février 2009

La Tribune de l’actualité à l’OMS(Suite de page 01)

incontestable dans le domaine de la santé.

Prenant la parole, le Président de l’Association du personnel de l’OMS/RDC (APOCOD), le Dr Léon Kinuani a tenu à remercier le Représentant de l’OMS pour sa disponibilité et l’importance qu’il attache à ce type de rencontre avec le personnel. Il a souligné le caractère dévoué de ce personnel toujours prêt à servir les intérêts de l’Organisantion.

Faisant le point de la situation sanitaire actuelle de la RDC et de l’impression qu’ont les bénéfi ciaires sur le niveau de la contribution apportée par l’OMS, le Représentant de l’OMS a affi rmé que les indicateurs sanitaires de la RDC ne sont pas meilleurs. Ils sont en effet marqués par une forte mortalité des populations vulnérables, en particulier les femmes et les enfants de moins de 5 ans et un accès diffi cile aux soins de santé primaires. Une situation qui nécessite, selon lui, une “augmentation de la productivité et une contribution à l’amélioration de l’état de santé des populations”.

Dans ce contexte, des gros défi s restent à relever, notamment l’étroite collaboration qu’il faut promouvoir avec les autres partenaires, dans un environnement fortement concurrentiel pour l’élaboration des projets en vue de l’obtention des

ressources additionnelles auprès des bailleurs des fonds. Le Dr Kamwa a relevé qu’il a été constaté une “fragmentation des interventions sur le terrain, avec comme conséquences des populations bénéfi ciaires qui se retrouvent toujours dans les besoins urgents”.

Orientations pour 2009

La deuxième partie du message du Représentant de l’OMS à été axée sur les orientations qu’il a données pour 2009. Il s’agit entre autres de : la rationalisation de nos méthodes ou approches de travail, le renforcement de la culture du travail bien fait, la planifi cation orientée vers l’obtention des résultats, la mise en place des mécanismes de reconnaissance en termes de mérite dans la gestion du personnel en faveur de ceux

qui auront réalisé des bonnes performances, et de sanctions négatives pour les fautes averées.

La promotion de l’apprentissage en vue d’améliorer de façon continue les connaissances dans un monde en perpetuelle évolution est aussi une orientation sur laquelle il s’est appesanti.

Il a également souhaité une amélioration constante de la visibilité des interventions de l’OMS sur le terrain et une rationalisation de l’information.

La fi n de la cérémonie a été marquée par une visite guidée des invités dans les locaux du Bureau de la Représentation et le partage d’un repas de famille.

Eugène Kabambi.

Le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Matthieu Kamwa (au milieu), pendant son allocution d’échange des voeux avec à ses côtés, l’Administrateur du Bureau, M. Thomas Essombe (à gauche) et le Président de l’Association du personnel, le Dr Léon Kinuani (Photo: OMS).

Le Dr Matthieu Kamwa entouré par le personnel de l’OMS après la cérémonie d’échange des voeux à Kinshasa (Photo:OMS).

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3 Bulletin d’information et de liaison de l’OMS en RDC N° 01 - Janvier & Février 2009

La Tribune des actions de l’OMSPoint sur la résurgence de la fi èvre hémorragique à virus Ebola dans le Kasaï Occidental.

L’épidémie de la fi èvre hémorragique à virus Ebola (FHVE) qui a commencé à la fi n du mois de novembre 2008 dans l’aire de santé de Kaluamba (zone de santé de Mweka) a fait offi ciellement 32 cas avec 15 décès (taux de létalité: 47%). La maladie a sévi dans la même zone de santé de Mweka comme ce fût le cas en 2007 où 264 cas avec 187 décès avaient été enregistrés. L’OMS a apporté un appui au Gouvernement de la RDC sur le plan technique, fi nancier et logistique pour le contrôle de cette épidémie.

En rappel, il faut noter que c’est en fi n novembre 2008 que

les premiers cas de FHVE ont été signalés dans la zone de santé de Mweka, province du Kasaï Occidental. La déclaration offi cielle attestant l’épidémie de fi èvre hémorragique par le Ministre de la Santé Publique est intervenue le 25 décembre 2008 après que l’OMS ait transmis la confi rmation des cas par le laboratoire de Franceville le 24 décembre 2008.

Cinquante trois jours après cette déclaration, le Ministre de la Santé Publique de la RDC, M. Mopipi Mukulumanya, a tenu le 16 février 2009 une conférence de presse, pour informer la communauté tant nationale qu’internationale, de la fi n de cette épidémie, qui a atteint 32 cas et fait 15 décès, dans les zones de santé de Mweka et Luebo.

La fi èvre hémorragique à virus Ebola (FHVE) sévit dans des régions localisées de l’Afrique équatoriale depuis 1976. Le Soudan (1976, 1979), l’Ouganda (2000), le Congo -Brazzaville (2001/2002, 2002, 2002/2003), le Gabon (1994, 1996, 2001/2002, 2002), la Côte d’Ivoire (1994), l’Afrique du Sud (1996) et la

République Démocratique du Congo (1976, 1977, 1995, 2007, 2008), ont déjà été affectés.

Certains chercheurs pensent que le virus circule dans beaucoup d’autres pays forestiers d’Afrique jusqu’à présent épargnés par la maladie, comme la République Centrafricaine (RCA) ou le Kenya. Les différentes épidémies connues de FHV de type Ebola ont occasionné plus de 1.500 décès en Afrique. Le virus Ebola est classé au niveau le plus élevé de l’échelle de dangerosité

des microorganismes établie par l’OMS (très haut risque infectieux). Il est mortel à plus de 70% des cas et aucun vaccin ou médicament contre ce virus n’est disponible à ce jour. En cas d’épidémie déclarée de fi èvre hémorragique à virus de type Ebola, seul le respect de certaines règles (isolement des cas suspects, placement sous surveillance rigoureuse de toute personne ayant eu un contact physique étroit avec un malade, port de combinaison spéciale pour le personnel médical, etc.) permet d’arrêter la progression de la maladie et de minimiser le nombre de victimes.

La première épidémie de FHV Ebola a sévi en RDC (ex-Zaïre) en 1976 à Yambuku (Province de l’Equateur) et avait causé 318 cas avec 279 décès. En 1977, un cas isolé a été notifi é à Tandala, dans la même province de l’Equateur. En 1995, une autre épidémie était apparue à Kikwit, dans la province de Bandundu (315 cas avec 255 décès). En 2007, une autre épidémie est survenue dans les zones de santé de Mweka, Luebo et Bulape dans la province du Kasaï Occidental, causant 264 cas avec 187 décès. Quatorze mois après, une nouvelle épidémie est réapparue dans la zone de santé de Mweka. (Suite en page 04).

Les logisticiens de l’OMS expédiant les matériels de protection contre la FHVE en direction de Kaluamba (Photo: OMS).

Une attitude des experts de l’OMS au cours d’une réunion de coordination (Photo: OMS).

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La Tribune des actions de l’OMS

Selon les informations obtenues par l’OMS, tout a commencé le 27 novembre 2008 par la mort d’une primipare de 18 ans des suites d’une hémorragie du post partum. Ce décès a été considéré comme cas index. En effet, plusieurs personnes ayant été en contact avec le premier cas ont développé la maladie, parmi lesquelles fi gure l’infi rmier titulaire du centre de santé de Kaluamba qui a consulté le premier cas. A la fi n de l’épidémie, un total de 32 cas ayant entrainé 15 décès a été enregistré. De ces cas notifi és, 23 étaient de sexe féminin, parmi lesquels, 18 en âge de procréer et 5 enfants de moins de 5 ans.

Confi rmation de l’épidémieet surveillance épidémiologique

Dix (10) cas ont été confi rmés positifs pour Ebola par les laboratoires INRB (Kinshasa), CIRMF (Franceville, Gabon) et NCID (Afrique du Sud). Depuis le début de l’épidémie fi n novembre 2008, 295 contacts ont été enregistrés et suivis par les équipes de surveillance (Ministère de la Santé Publique, OMS et MSF-Belgique). Les villages qui ont été touchés sont Kaluamba (épicentre de l’épidémie) avec 26 cas, Kampungu avec 2 cas, Kabau 2 cas et Luebo 2 cas.

Préparation et réponse de l’OMS et des autres partenaires

Concernant la réponse et le contrôle de cette épidémie, les autorités nationales ont sollicité et obtenu l’appui de l’OMS pour la coordination des interventions des partenaires à tous les niveaux. La mobilisation de l’OMS a concerné l’ensemble de son dispositif opérationnel, partant du Bureau Pays, au Siège (Genève) en passant par le Bureau Régional avec un déploiement des experts, de l’équipement approprié et de la logistique adéquate immédiatement sur le terrain à côté des autres intervenants. Parmi eux, on peut notamment citer l’UNICEF, le PAM, la MONUC, l’ONG BUTOKE, MSF-Belgique, l’IRC , l’Union Européenne (9ème FED), la Caritas Belgique, la Caritas Congo, la FEDECAM, l’AXXES/Sanru et la Croix Rouge de la RDC. La coordination de la crise a été assurée par le Ministère de la Santé Publique avec l’appui de l’OMS. Des cellules de crises ont été établies

du niveau central à Kinshasa jusqu’à l’épicentre de l’épidémie à Kaluamba, en passant par la coordination provinciale basée à Kananga.

La stratégie de l’OMS pour le contrôle de cette épidémie a reposé sur les composantes clés suivantes :

Limiter l’expansion de l’épidémie • par l’isolement des cas, la sensibilisation de la population et le respect strict des consignes d’hygiène sécuritaire ; Appuyer la Coordination et • la collaboration à tous les niveaux par un plaidoyer et une sensibilisation soutenue (central, provincial et périphérique);Renforcer la prise en charge des • cas et le contrôle de l’infection ; Renforcer la surveillance • épidémiologique, l’alerte précoce et le laboratoire ;

Etablir une base logistique • appropriée;Favoriser la mobilisation sociale, • la communication par les médias et l’appui psychosocial ;Appuyer la recherche sur les • facteurs de risque et autres déterminants de l’émergence de l’épidémie.

L’engagement des autorités nationales et le deploiement rapide de l’assistance technique de l’OMS ont contribué au dénouement heureux et rapide de l’épidémie et ce, grâce à l’alerte et à la riposte qui ont été précoces et appropriées. Et aussi, le renforcement du laboratoire de l’INRB, pour le diagnostic des fi èvres hémorragiques virales, est d’un grand atout pour la RDC.

Dr Adolphe Nkongolo Mukubu.

(Suite de la page 03)

Le Ministre de la Santé Publique de la RDC, M. Mopipi Mukulumanya, déclarant la fi n de l’épidémie de la fi èvre hémorragique à virus Ebola le 16 février 2009 à Kinshasa (Photo: OMS).

L’enterrement sécurisé d’un corps d’une personne victime d’Ebola (Photo: OMS).

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La Tribune des actions de l’OMS

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Introduction offi cielle du vaccin contre les infections à Haemophilus infl uenzae de type b en RDC.

La RDC a lancé offi ciellement le jeudi 29 janvier 2009

l’introduction du vaccin contre les infections à Haemophilus infl uenzae de type b, sous sa forme pentavalente (Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Hepatite B et Haemophilus infl uenzae de type b).

La cérémonie, présidée par M. Mopipi Mukulumanya, Ministre de la Santé Publique, a eu lieu à la Place Ste Thérèse de N’djili, en présence de M. Matthias Makonga, représentant personnel de la Première Dame, de M. Puati Ngoma, Ministre provincial de la Santé Publique, du Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS, de Mme Pierette Vu-Thi, Représentante de l’UNICEF et de plusieurs autres partenaires (USAID, Rotary International, etc.).

L’OMS estime que les maladies évitables par la vaccination restent et demeurent l’une des causes les plus importantes de morbidité, d’incapacité et de mortalité en Afrique et dans le monde en développement. Des progrès remarquables ont été réalisés au cours des dernières années en Afrique, notamment dans le cadre de la lutte contre la rougeole. C’est à juste titre que le vaccin qui lutte contre les méningites bactériennes et les pneumonies causées par Haemophilus Infl uenzae de type b a été qualifi é d’une “arme nouvelle pour la survie des enfants congolais” par M. Makonga. Il a affi rmé que “l’acquisition de ce nouveau vaccin

évitera à nos enfants des multiples hospitalisations au coût très élevé et surtout, d’éviter le décès, principale source de désespoir pour les parents et d’appauvrissement pour des familles entières”.

Selon l’OMS, Haemophilus Infl uenzae de type b (Hib) est responsable de plus de 3 millions de cas de méningites bactériennes et de pneumonies graves chez les enfants de moins de 5 ans avec près de 400.000 décès par an dans le monde. Le vaccin contre le Hib qui est rendu disponible en RDC est un vaccin liquide combiné au DTC-HepB qui existe déjà dans le calendrier vaccinal de l’enfant. C’est une combinaison des vaccins anti diphtérique, coquelucheux, tétanique, hépatite virale B et infections à Hib. Compte tenu

de leur innocuité et de leurs effi cacités attestées, l’OMS recommande que ce vaccin pentavalent fasse partie des vaccins prioritaires de tous les programmes de vaccination systématique des nourrissons. Selon le Ministre de la Santé Publique, “ces vaccins sont disponibles gratuitement dans toutes les formations sanitaires du pays”. Ils sont donnés aux enfants selon le calendrier vaccinal en vigueur en RDC, dans le respect des normes internationales édictées par l’OMS.

M. Mukulumanya a réaffi rmé la volonté du Gouvernement d’honorer sa quote part du fi nancement pour l’achat de ce nouveau vaccin aux bénéfi ces multiples pour les enfants de la RDC.

(Suite en page 06).

Le Représentant de l’OMS, le Dr Kamwa prononçant son allocution au cours de la cérémonie de lancement (Photo: OMS).

S.E. M. Mopipi Mukulumanya, Ministre de la Santé Publique lançant offi ciellement le vaccin pentavalent (Photo: OMS).

Vaccination d’un enfant avec le vaccin pentavalent dans le quartier de N’djili, à Kinshasa (Photo: OMS)

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La Tribune des actions de l’OMS (Suite de la page 05)

Selon l’OMS, la situation demeure préoccupante pour ce qui est des infections à Haemophilus infl uenzae au niveau mondial et dans les pays en développement, constituant ainsi un véritable problème de santé publique.

Pour la RDC, la communauté internationale s’est mobilisée à travers l’Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI) en obtenant des ressources importantes qui sont allouées aux activités de lutte.

Selon le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS, “la RDC va bénéfi cier, pour l’introduction du vaccin pentavalent, d’une dotation de près de 45 millions de dollars américains, et il est attendu de la part du Gouvernement congolais une contribution de 2 millions de dollars”. Cette contribution, a-t-il ajouté, “est déterminante dans la mesure où le retard de sa libération peut compromettre non seulement le plan d’introduction, mais aussi et surtout faire perdre aux enfants congolais le bénéfi ce de cet important produit de santé publique”.

Incidence des infections à Haemophilius infl uenzae

de type b

Les infections à Haemophilus infl uenzae de type b (1) constituent un réel problème de santé publique dans la Région africaine de l’OMS et particulièrement en RDC.

En effet, il a déjà été démontré que 30 à 50 % de cas des méningites bactériennes et 25 % de pneumonie chez les enfants de moins de 5 ans sont dues principalement à Haemophilus infl uenzae de type b .

Les études réalisées en RDC par Omanga et son équipe au Département de pédiatrie des Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK) en 1980 confi rment ce fait (2). Il a été trouvé que 432 cas soit 92 % de méningite purulente touchaient les enfants d’un âge compris entre 1 mois et 5 ans et Haemophilus infl uenzae de type b était la cause la plus fréquente

dans la proportion de 25 % soit 115 cas sur 465 échantillons de LCR cultivés suivi du Pneumocoque (18 %). D’autres études comme celle de Mukadi en 2001 sont arrivés presque aux mêmes résultats.

Plus récemment, en décembre 2008, une équipe du Pr Muyembe Tamfum (3) a fait une évaluation de l’étiologie des infections respiratoires aiguës à Kinshasa parmi les prélèvements reçus à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB). Les échantillons positifs à infl uenzae de type b viennent en deuxième position (3,9%) après ceux positifs à l’adénovirus A.

Par rapport à la co-infection, l’étude a montré que le mélange Adénovirus + infl uenza B occupait la première position avec une fréquence de 4,5%. Toutes ces études réunies ont montré l’importance des infections à Hib pour justifi er l’impérieuse nécessité d’introduire le nouveau vaccin en RDC.

Phase préparatoire

Compte tenu du contexte national et de la disponibilité des vaccins sur le marché mondial et des facilités programmatiques, le pays avait soumis à GAVI une requête pour le vaccin combiné pentavalent (DTC-HepB-Hib) liquide en conditionnement de mono dose par fl acon. Les facilités programmatiques d’introduction avaient milité pour ce

choix. Il s’agit notamment de :

L’absence d’injection supplémentaire d’où la facilité d’acceptation par les parents ;

L’enregistrement des données sur les mêmes outils de gestion que ceux utilisés pour le DTC-Hep B ;La réduction du taux des pertes des vaccins et des abandons.

Ainsi, l’introduction de ce nouveau vaccin dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) de la RDC a été précédée par des activités préparatoires dont les principales ont été:

Le renforcement de la logistique du PEV (capacité de la chaîne du froid, capacité des gestionnaires) ;La révision des outils de gestion et de support de communication ;L’élaboration du module de formation du personnel de santé ;La sensibilisation des cliniciens ; La sensibilisation de la population à travers les médias ;Le briefi ng du personnel de santé à tous les niveaux.

L’analyse de la capacité de stockage des vaccins aux différents niveaux du PEV (central, intermédiaire et périphérique) tenant compte du rythme d’approvisionnement établi pour chaque niveau avait révélé un besoin de renforcement de la capacité de stockage surtout au niveau intermédiaire (provinces et antennes) et périphérique.

Yolande Vuo Massembe, Eugène Kabambi &

Dr Chouaïbou Ncharré.

Des danseuses du groupe musical Tshiala Muana lors de la cérémonie de l’introduction offi cielle du vaccin contre les infections à Haemophilus infl uenzae (Photo: OMS).

(1) Relevé épidémiologique hebdomadaire de l’OMS, N° 47, 200, 81, 445-452; (2) Pr Omanga & All, causes de méningites bactériennes aux CUK, PEPUZA, 1980, inédit; (3) Pr Muyembe & All, étiologie des infections respiratoires aiguës parmi les échantillons reçus à l’INRB, décembre 2008, inédit

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La Tribune des Actions de l’OMS

Le Programme des Urgences et Action Humanitaire se mobilise pour les allocations du Pooled Fund 2009.

Le Programme des Urgences et Action Humanitaire (EHA) a organisé à Kinshasa du 23 au 27 février 2009, une revue semestrielle avec tous les médecins épidémiologistes de l’OMS chargés des urgences dans les 11 provinces de la RDC.

L’objectif visé par cette revue était de contribuer au renforcement des capacités de gestion des projets de préparation et de réponse aux urgences.

Le Représentant de l’OMS, le Dr Matthieu Kamwa a procédé à l’ouverture de ces travaux, en présence du Dr John Mulangu (IST/ EHA) basé à Libreville, du Point focal EHA, des autres Chefs de Programmes du Bureau Pays et des Chefs de Sous-Bureaux de l’OMS venus du Katanga et du Nord Kivu. Dans son mot d’ouverture, le Dr Kamwa a insisté sur le travail d’équipe, le renforcement du rôle de l’OMS comme chef de fi le dans les domaines essentiels de la santé ainsi que la collaboration avec les partenaires lorsqu’une action conjointe est nécessaire, en particulier dans l’élaboration de certains projets.

Poursuivant son intervention, le Dr Kamwa a encouragé les participants à travailler en partenariat avec les ONG membres des autres Clusters, dans le cadre des projets du secteur de la santé à soumettre à la 1ère

allocation du Pooled Fund 2009. Ceci, pour une meilleure adéquation avec les priorités pour la santé défi nies dans le Plan d’Action Humanitaire 2009.

Les épidémiologistes de l’OMS en charge des Urgences ont été appelés à

une réelle synergie en vue d’améliorer le recentrage de leurs interventions sur le terrain, en mettant à jour la cartographie des risques majeurs et des intervenants tant au niveau périphérique que central.

Eugène Kabambi.

Une vue des participants de la revue semestrielle du Programme EHA dans la salle des conférences de l’OMS à Kinshasa (Photo:OMS).

Séance de remise des brevets de participation à la revue EHA dans la salle des conférences de l’OMS. Ici, le Dr Kamwa félicitant le Dr Valentin Mukinda, un des participants, en présence du Dr John Mulangu (Photo:OMS).

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La Tribune des actions de l’OMS

améliorer la gestion des entrepôts froids et secs, ainsi que celle de la source d’énergie (tenue des inventaires, fonctionnement, maintenance). Les logisticiens ont pu améliorer leurs capacités à utiliser des outils informatisés pour améliorer la gestion de la logistique du PEV notamment, l’outil informatisé de gestion des stocks (Stock Management Tool: SMT), l’outil informatisé de gestion des données de vaccins et de vaccination (District Vaccines Data Management Tool : DVD-MT).

En plus de l’appui technique et fi nancier à l’organisation de l’atelier, l’OMS a à la fi n de l’atelier, remis au Ministère de la santé des kits informatiques neufs destinés à la gestion de la logistique, comprenant :

11 ordinateurs Dell Optiplex 330 ●avec écran plat, 17 pouces pour les 11 Coordinations provinciales du PEV ;1 ordinateur Dell Optiplex 330 ●avec écran plat 17 pouces et un ordinateur portable Dell Latitude D830 pour la Direction du PEV ;12 onduleurs APC 1000 VA et 12 ●disques dur externe de 250 GB .

Il faut également noter que dans le souci de renforcer l’effi cacité du travail de suivi et d’appui des Logisticiens OMS dans les 11 provinces, le Représentant de l’OMS en RDC, Dr Matthieu Kamwa, a rencontré dans la salle polyvalente du bureau de la Représentation, tous les logisticiens OMS venus participer à l’atelier et leur a prodigué des conseils en vue d’améliorer l’appui logistique au PEV dans les provinces.

A cette occasion, il a remis à chacun un ordinateur portable et un ensemble d’accessoires comprenant un disque dur externe de 250 GB et un modem, pouvant leur permettre de se connecter en dehors du bureau à l’Internet, et améliorer la transmission des données.

Adama Sawadogo, Logisticien (OMS) Inter-Pays.

Arrivée des vaccins commandés par l’OMS : la logistique joue un grand rôle pour la répartition de ces produits (Photo: OMS).

L’OMS appuie le renforcement des capacités des logisticiens du Programme Elargi de Vaccination.

intermédiaire du PEV. L’atelier s’est tenu du 15 au 19 décembre 2008 au Centre Catholique de Mbudi à Kinshasa. Dans son mot d’ouverture, Le Directeur de Cabinet, représentant le Ministre de la Santé Publique, a invité les participants à profi ter de cette formation pour améliorer leurs performances de gestion à tous les niveaux, afi n de contribuer à l’atteinte des objectifs du PEV dans le contexte de la Vision et Stratégie Mondiale de la Vaccination (GIVS).

A l’issue de l’atelier, les trente sept (37) participants venus du Ministère de la santé (Direction du PEV et 11 Coordinations provinciales), de l’OMS, de l’UNICEF et de la Société Civile/GAVI, intervenant tous dans le domaine du PEV en RDC ont mis à jour leurs connaissances sur les orientations stratégiques de la vaccination, la gestion des vaccins, la gestion de la chaîne du froid, la gestion des transports et la gestion des déchets de vaccination.

Ils ont également dégagé les solutions et dispositions pratiques pour améliorer la gestion des approvisionnements en vaccins et matériel d’inoculation aux différents niveaux, pour éviter ou réduire les situations de ruptures de stocks et

La dernière revue annuelle du Programme Elargi de

Vaccination (PEV) tenue à Matadi (Bas-Congo) en novembre 2008, a relevé entre autres que, d’importants problèmes logistiques et managériaux (notamment ruptures de stocks des vaccins, matériels d’inoculation et, consommables et pétrole pour la chaîne du froid à tous les niveaux) ont contribué à la baisse de la couverture vaccinale en 2008.

La couverture vaccinale en DTC3 est passée de 87% en 2007 à 83 % en 2008. Même si le diagnostic posé sur ces ruptures révèlent des causes liées à l’insuffi sance de fonds pour l’acquisition des quantités adéquates d’intrants, à la non disponibilité à temps des fonds pour la distribution des intrants et le bon fonctionnement de la chaîne du froid, il est apparu qu’aux différents niveaux de la chaîne d’approvisionnement, la gestion de la logistique présentait des lacunes qu’il fallait combler rapidement.

C’est dans ce cadre que l’OMS a jugé opportun d’apporter un appui à l’organisation d’un atelier de renforcement des connaissances techniques, ainsi que des aptitudes managériales et opérationnelles, des Logisticiens des niveaux central et

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La Tribune de l’humanitaireImpact de la guerre sur les structures de santé en RDC.

Malgré l’accord de paix signé en 2003, les provinces de l’Est de la RDC ont connu des offensives armées répétées qui ont provoqué des déplacements massifs de la population au cours des derniers mois. Les attaques ciblées contre les civils, les violences sexuelles atroces, les pillages et destructions des structures de santé par des groupes armés ont causé une détérioration grave de la situation humanitaire sur le terrain.

Contexte

La reprise des combats dans l’Est de la RDC à la fi n du mois d’août

2008 a aggravé la situation de la population déjà douloureusement affectée depuis plus de 10 ans. Au mois d’octobre 2008, une nouvelle offensive d’envergure a été lancée par les troupes du mouvement armé de Laurent Nkunda (Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP) contre les Forces armées de la RDC (FARDC) dans le Nord Kivu.

Ces combats ont poussé des dizaines de milliers de personnes à se déplacer vers Goma (Chef-lieu de la province) et ailleurs pour chercher un refuge. Ces nouveaux affrontements opposant les FARDC, les Patriotes Résistants Congolais (PARECO) et plusieurs groupes Maï Maï au CNDP se sont déroulés essentiellement dans les territoires de Masisi et de Rutshuru, provoquant l’exode de 250.000 déplacés.

Selon les humanitaires, un nombre croissant de la population du Nord Kivu a dû se déplacer en moyenne quatre fois depuis le début des hostilités en 2007. De son côté, le Bureau de l’ONU pour la Coordination

des Affaires humanitaires (OCHA), affi rme qu’ “il y a maintenant plus d’un million de déplacés dans la seule province du Nord Kivu”.

Plus au nord-est du pays, la réapparition des groupes armés dans le District de l’Ituri et des rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) dans le District du Haut Uélé (Province Orientale) a mis également les populations de ces zones dans des conditions sanitaires et humanitaires très précaires. C’est donc dans ce contexte que l’Ouganda,

le Soudan et la RDC tentent depuis la mi-décembre 2008 de déloger la LRA du parc national de la Garamba, devenu son véritable bastion.

Quand les hostilités ont commencé, il était diffi cile pour les équipes médicales locales de travailler à cause de l’insécurité. “Beaucoup d’agents médicaux avaient déjà quitté la zone, fuyant les atrocités des rebelles”, affi rme un déplacé interne de Dungu.

(Suite en page 10).

Dans l’Est de la RDC, l’OMS évalue l’impact de la guerre sur la santé de la population.

Pillage et destruction des structures de santé pendant

la guerre

Sur le plan de structures de santé, la guerre a eu un impact très négatif dans plusieurs zones de santé de l’Est de la RDC en général, et en particulier la province du Nord Kivu et le District du Haut Uélé (Province Orientale), qui ont vu leurs centres de santé et hôpitaux pillés et détruits par des groupes armés.

En novembre 2008, l’OMS a répertorié au moins 27 formations sanitaires pillées, 14 endommagées et 4 autres complètement détruites dans les territoires de Masisi et Rutshuru (Nord Kivu) lors des violents combats

Le Centre de santé de Faradje, (Province Orientale), détruit par les rebelles ougandais de la LRA. (Photo: MONUC).

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La Tribune de l’humanitaire

qui opposaient l’armée régulière (FARDC) appuyée par les éléments Maï Maï aux troupes du CNDP dans cette province de l’Est de la RDC. Les données obtenues par l’OMS indiquent que malgré l’accalmie observée fi n décembre 2008 et début janvier 2009, les pillages et destructions des structures de santé ont continué dans le Nord Kivu. Ainsi pour le seul mois de janvier 2009, 27 formations sanitaires localisées dans les territoires de Lubero, Masisi et Rutshuru ont été pillées ou détruites par des groupes armés.

(Suite de la page 9)

Dans la Province Orientale, les organisations humanitaires avancent les chiffres de 900 personnes massacrées par les hommes de Joseph Koni ainsi que plusieurs dizaines de blessés enregistrés au cours des derniers mois. “Les blessés graves ne sont pas correctement pris en charge dans des structures de santé adéquates, la plupart ayant été incendiées par la LRA à Dungu et à Faradje”, affi rme un humanitaire expatrié de retour d’une mission d’évaluation à Faradje.

Des témoignages recueillis indiquent que la plupart des structures sanitaires qui prenaient en charge les déplacés dans les villages de Kiliwa, Nambili, Kpaika, Nambia, Duru ou encore Tongo Tongo n’ont pas été épargnées par les rebelles ougandais. Les personnels humanitaires qui opéraient par exemple dans les territoires de Dungu et Faradje ont dû être évacués à la suite de l’insécurité généralisée.

Ce contexte d’extrême précarité et de destructions des structures de

La LRA a détruit près de la moitié des habitations de la Cité de Faradje, parmi lesquelles les formations sanitaires (Photo: MONUC).

santé dans l’Est du pays ainsi que l’insécurité généralisée dans certaines zones d’accès diffi cile limitent les interventions des humanitaires sur le terrain en faveur des personnes vulnérables. Aussi, l’impact de la guerre a généré un grand risque de fl ambées de maladies transmissibles, notamment le choléra, la rougeole, les infections respiratoires, les diarrhées sanglantes, la méningite, la coqueluche, la peste etc.

Selon l’OMS, ce contexte reste également marqué par “un système de santé perturbé par la grève du personnel, la fuite des prestataires de soins et l’inaccessibilité aux services de soins”. Cette situation concerne l’ensemble du territoire de la RDC (y compris les zones de confl it) qui reste affecté, d’après la Coordination Humanitaire de l’ONU en RDC, par “l’état délabré des infrastructures, la faiblesse des services étatiques de base, et la lenteur de la mise en œuvre des activités micro-économique de développement”.

Dans le Plan d’Action Humanitaire 2009 de la RDC, il a été résumé, de deux façons, les facteurs aggravant la situation humanitaire de ce vaste pays d’Afrique centrale. D’une part, “des crises aiguës liées à des confl its armés localisés, à l’insécurité générale, aux catastrophes naturelles et aux épidémies”. D’autre part, “des crises chroniques sous-jacentes, qui résultent de problèmes structurels liés au délabrement des services étatiques, à l’accès très limité aux infrastructures de base et aux services sociaux pour la majorité de la population congolaise”.

Parlant de l’impact que les différents

confl its congolais ont eu sur les structures de santé, le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS, estime que “la RDC constitue une urgence sanitaire et devrait bénéfi cier d’un fi nancement conséquent en vue de restaurer l’espoir de la population vers l’atteinte des objectifs de développement du millénaire”.

Il est de notoriété publique que c’est la partie Est de la RDC qui paie le lourd tribut des conséquences de la guerre en termes des pillages et destructions des formations sanitaires. En effet, malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics et les différents partenaires, “ces structures sanitaires sont en situation diffi cile, parce que non seulement elles ont été régulièrement détruites en partie ou totalement pour certaines d’entre elles, mais aussi par ce que les équipements, les consommables, ont été utilisés peut-être en partie pour faire face aux conséquences de la guerre par certains acteurs du confl it”.

Une demande accrue en matière d’urgence

Ces structures sanitaires ne peuvent pas toujours faire face aux différentes demandes en matière d’urgence. C’est ainsi que l’OMS, à travers son Programme des Urgences et Action humanitaire, appuie le Gouvernement de la RDC dans la réhabilitation des maternités et d’autres structures de base. “Mais il faut dire que ces structures sanitaires ont besoin d’investissements assez conséquents pour les remettre à niveau en vue de leur permettre de jouer pleinement le rôle qui est le leur”, soutient le Représentant de l’OMS en RDC.

Eugène Kabambi.

L’Organisation mondiale de L’Organisation mondiale de la Santé évalue les besoins la Santé évalue les besoins

sanitaires des populations sanitaires des populations touchées par les crises.touchées par les crises.

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La Tribune du partenariatLe Conseil National de pilotage s’engage à accélérer la réforme du secteur de la santé.

Collaboration dans le secteur de la Santé Publique:

Le Ministère de la Santé Publique a organisé du 12 au 13 février 2009 à Kinshasa la première réunion du Conseil national de pilotage du secteur de la santé. Plusieurs participants venus des 11 Provinces de la RDC, parmi lesquels, les Ministres provinciaux de la Santé, ont pris part à ce rendez-vous dans la salle polyvalente de l’OMS.

Le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS en RDC avec S.E. Mopipi Mukulumanya, Ministre de la Santé Publique (à gauche), lors de l’ouverture des travaux du Conseil national de pilotage dans la salle des conférences de l’OMS (Photo: OMS).

En mai 2004, une table ronde du secteur de la Santé a été

organisée sous le thème : “Vers une stratégie commune pour la santé des populations congolaises”. Cette table ronde a fait un certain nombre de constats notamment (i) l’absence d’une vision commune dans le développement des Zones de Santé (ZS) et (ii) la marginalisation des ressources humaines pour la Santé.

Pour pallier aux insuffi sances que connaît le secteur de la santé en RDC, le Ministère de la Santé et tous ses partenaires ont élaboré une stratégie dite “Stratégie de Renforcement du Système de Santé (SRSS)”, adoptée par tous les acteurs du secteur de la santé lors de la revue annuelle organisée en février 2006.

Dans le même temps, sur le plan international, il a été adopté en 2005 la Déclaration de Paris qui met en évidence les principes de partenariat pour améliorer l’effi cacité de l’aide au développement. Il s’agit de l’appropriation, de l’alignement, de l’harmonisation, et de la responsabilité mutuelle. En RDC, trois ans après l’adoption de la SRSS, on constate que des résultats substantiels ont été enregistrés notamment en matière d’alignement et d’appropriation dans le secteur de la santé. Au-delà des déclarations,

presque tous les bailleurs du secteur ont fait des efforts en matière d’alignement, à la SRSS, des projets qu’ils fi nancent et ceux qu’ils ont formulés après 2006.

Cependant, si sur le plan politique et stratégique les choses ont sensiblement évolué, la coordination des interventions sanitaires sur le terrain est mise en péril par la multiplicité d’instance de coordination au niveau central et provincial. Le comité de pilotage institué en 2006 comme seul organe de pilotage du secteur est resté non fonctionnel car n’ayant tenu aucune réunion. Les comités provinciaux de pilotage présentent des niveaux assez variés de fonctionnement d’une province à une autre.

Au cours des travaux du Conseil national de pilotage de février 2009, les six points inscrits à l’ordre du jour ont été couverts. Il s’agit de : (i) les problèmes liés à la mise en œuvre de

la SRSS, (ii) la réforme du secteur de la santé, (iii) les problèmes liés au fonctionnement du CNP et des Comités Provinciaux de Pilotage (CPP), (iv) la préparation de la Revue Annuelle 2008, (v) le Projet GAVI-RSS: bilan et plan des activités 2009, et (vi) le lancement du Projet GAVI-RSS et de l’état des lieux du Secteur de la Santé (ELSS).

A l’issue de cette réunion dont les débats ont été francs et ouverts, une feuille de route a été adoptée sous forme de recommandations et d’actions à mener à court et moyen terme. Il y a lieu de mentionner entre autres, (i) la mise en place d’un Groupe de travail chargé d’actualiser la loi-cadre sur la santé, (ii) la poursuite de la vulgarisation de la SRSS à tous les niveaux; (iii) l’intensifi cation du dialogue politique avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur pour la réforme de ce secteur (adéquation de la qualité et quantité par rapport au besoin de l’utilisateur); (iv) la révision des arrêtés créant le CNP et les CPP en vue de tenir compte du nouveau contexte de décentralisation politique mettant en place les ministres provinciaux de la santé et (v) la redynamisation de la commission du médicament en vue d’approfondir et de structurer la discussion sur l’approvisionnement régulier des structures de santé en médicaments essentiels.

Le défi actuel reste celui de voir ces actions et recommandations diffusées et mises effectivement en œuvre aux différents niveaux de la pyramide sanitaire du pays.

Dr Jean-Pierre Lokonga, MPN.

Une vue des participants dans la salle des conférences de l’OMS (Photo: OMS).

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La Tribune Scientifi que La guerre aux moustiques est déclarée à travers le monde.La dissémination de moustiques génétiquement modifi és dans l’environnement pour lutter contre la dengue est en passe d’ouvrir un nouveau front dans la guerre contre les maladies à transmission vectorielle. Comme l’OMS peut donner des éléments d’orientation importants, une consultation technique sera organisée en mai 2009 à Genève pour faire le point de la situation et étudier les possibilités d’utiliser les moustiques génétiquement modifi és pour lutter contre la maladie.Reportage de Sarah Cumberland*.

On estime que 100 millions de personnes contractent la

dengue chaque année. Il n’existe ni vaccin ni traitement curatif. Cette infection virale transmise par les moustiques provoque un syndrome de type grippal sévère qui nécessite souvent l’hospitalisation et qui peut évoluer vers la dengue hémorragique, potentiellement mortelle.

Les spécialistes s’accordent à penser que le seul moyen effi cace de combattre ou de prévenir cette maladie est de lutter contre son vecteur. Mais la tâche est rendue extrêmement diffi cile par le fait que le moustique du genre Aedes prolifère en milieu urbain et pique durant la journée. Les œufs peuvent rester en sommeil dans des réservoirs d’où l’eau s’est évaporée, par exemple dans des pneus, ceux-ci étant souvent expédiés dans le monde entier.

Heureusement, les résultats de nombreuses années de travaux scientifi ques ouvrent un nouveau front dans la bataille contre ce moustique tenace. D’ici un ou deux ans, une nouvelle sorte de moustique pourrait être lâchée dans l’environnement si son utilisation est approuvée sur les plans de la biosécurité, de l’éthique et de la réglementation et si les communautés y consentent.

Créés dans les laboratoires de l’Université d’Oxford et d’Oxitec, entreprise de biotechnologie située dans le sud de l’Angleterre, ces moustiques mâles de l’espèce Aedes aegypti seront destinés à s’accoupler mais pas à se reproduire.

En réalité, la descendance des femelles sauvages avec lesquelles ils s’accoupleront mourra au stade nymphal, le but étant de ramener l’effectif de la population de moustiques autochtones au-dessous du seuil nécessaire pour que la dengue continue à se transmettre. La suppression de la population d’insectes – selon la technique dite de l’insecte stérile – est une méthode

utilisée dans l’agriculture depuis plus de cinquante ans pour lutter contre les ravageurs. Elle consiste à disséminer des insectes élevés en laboratoire et rendus stériles par irradiation. Les femelles autochtones qui s’accouplent avec les mâles stériles ont une descendance non viable, ce qui entraîne un déclin de la population naturelle.

Les gouvernements du Guatemala, du Mexique et des États-Unis d’Amérique irradient chaque semaine quelque deux millions de mâles de mouches méditerranéennes des fruits avant de les lâcher dans la nature pour qu’ils s’accouplent. Un autre ravageur, le ver à vis parasite, a ainsi été éradiqué aux États-Unis et dans une grande partie de l’Amérique centrale.

Mais cette technique n’a pas donné de bons résultats avec les moustiques parce que les doses de rayonnement stérilisantes les affaiblit et réduit leur aptitude à rivaliser avec les autres mâles, aspect fondamental de la méthode. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.

En collaboration avec des collègues de l’Université d’Oxford, Luke Alphey, fondateur d’Oxitec, où il dirige la recherche, a découvert qu’en insérant un seul gène dans l’ADN de Aedes aegypti, on pouvait obtenir des mâles dont la descendance meurt avant

l’âge adulte. Les résultats d’Oxitec ont été corroborés par les premiers essais jamais réalisés en conditions semi-naturelles, en collaboration avec l’Institut de recherche médicale (IRM) de Malaisie. Ces essais ont été effectués dans un local fermé reproduisant l’environnement naturel dans le but de tester la capacité des moustiques mâles GM de rivaliser avec les insectes non modifi és.

La Malaisie, qui enregistre chaque année près de 50 000 cas de dengue, montre également la voie dans le domaine de l’évaluation des risques que présentent les moustiques GM. L’Académie des sciences de Malaisie a effectué une analyse indépendante de ces essais en conditions semi-naturelles et a recommandé de passer à l’étape suivante une fois que le projet aurait été approuvé au plan de la réglementation et de l’éthique.

En décembre 2008, des experts internationaux ont pris part à une réunion organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à l’IRM pour traiter de l’évaluation des risques avec des scientifi ques et des organismes de réglementation malaisiens et régionaux.

Deux larves de Aedes aegypti apparaissent en rouge ou en vert au microscope à fl uorescence car elles sont porteuses d’un gène codant pour une protéine fl uorescente. Oxitec/Nimmo.

Moustique femelle du genre Aedes, principal vecteur de la dengue. Oxitec/Nimmo.

La prochaine étape consistera à effectuer des essais dans la nature : les moustiques seront lâchés sur des sites choisis et naturellement clos, par exemple des îles. Selon le Dr Yeya Touré, responsable des interventions innovantes pour la lutte antivectorielle au sein du Programme spécial

(Suite en page 13).

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La Tribune Scientifi que PNUD/Banque mondiale/OMS de recherche et de formation concernant les maladies tropicales (TDR), ces essais pourraient avoir lieu dans quelques mois seulement.

“Il ne s’agit plus d’une utopie”, commente Luke Alphey. Selon lui, “si l’on obtient les fonds nécessaires, on peut envisager l’élimination de la dengue dans certaines régions ou certains groupes de pays grâce à la technique des moustiques GM associée à d’autres méthodes.” C’est une bonne nouvelle pour les 2,5 milliards de personnes actuellement exposées à la maladie.

Depuis 1970, les épidémies de dengue se sont multipliées et plus d’une centaine de pays dans le monde sont aujourd’hui sérieusement touchés. L’introduction et la propagation du moustique Aedes dans les Amériques et en Asie du Sud-Est a été imputée à l’essor du transport de marchandises et à l’urbanisation.

D’après une étude effectuée par l’Institut indien de gestion à Ahmedabad, les maladies transmises par le moustique Aedes, principalement la dengue et le chikungunya, autre maladie virale, coûtent à l’Inde pas moins de 1,3 milliard de dollars par an, dont 95% sont consacrés à soigner les malades.

Mais il n’y a pas que le moustique Aedes et la lutte contre la dengue qui sont visés. D’après Paul Eggleston, de l’Université de Keele, en Angleterre, qui travaille à la mise au point de moustiques génétiquement modifi és depuis 1983, il est maintenant possible de modifi er génétiquement tous les grands groupes taxonomiques de moustiques, y compris ceux du genre Anopheles, qui transmettent le paludisme, et ceux du genre Culex, vecteurs de la fi lariose lymphatique, qui peut entraîner l’éléphantiasis. Les

LA TRIBUNE DE L’OMS

Directeur de publicationDr Matthieu Kamwa, Représentant

de l’OMS en RDC

COMITE DE REDACTION

Dr Matthieu KamwaDr Brigitte Kini

Dr Chouaïbou NcharréDr Jean-Pierre Lokonga

Dr Berthe NkukuDr Florent EkwanzalaDr Casimir Manzengo

Dr Muriel NzaziDr Tarcisse Elongo

SECRETARIAT DE REDACTION

Dr Adolphe NkongoloM. Eugène Kabambi

Dr Diallo Nouhou KonkouréDr Brice AhounouDr Koffi Tsogbe

Dr Anastasie MulumbaDr Pierre Issaka Compaoré

M. Thomas EssombeMme Jeanine Molonga

M. Louis IlungaM. Robert Kuzanwa

M. Albert Mbule

COMPOSITION & MISE EN PAGE:M. Eugène Kabambi.

possibilités de mener une offensive concertée contre les maladies transmises par les moustiques sont immenses. Il importe de distinguer la suppression de la population selon la technique de l’insecte stérile – méthode choisie par Oxitec – et la méthode de remplacement de la population, actuellement à l’étude. Plus complexe techniquement, cette dernière consiste à modifi er l’insecte pour qu’il ne puisse plus transmettre le parasite à l’origine de la dengue. Elle suppose l’accouplement d’insectes génétiquement modifi és avec la population sauvage et la modifi cation permanente de son patrimoine génétique.

Les prototypes de certains des éléments nécessaires ont donné de bons résultats en laboratoire, mais le remplacement de la population ne pourra pas être testé sur le terrain avant plusieurs années. “Il n’est pas encore prévu de lâcher des insectes dans la nature, précise Paul Eggleston. En tant que scientifi ques, nous sommes conscients que la prudence s’impose. Nous voulons être aussi certains que possible que l’avantage pour la santé sera sans équivoque.”

Le Dr Touré, du Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales, partage le même avis: “Ces moustiques doivent remplacer la population sauvage. Nous devons être sûrs qu’ils ne vont pas créer d’autres problèmes parce qu’ils sont génétiquement modifi és.”

Luke Alphey espère que ses moustiques qui ne se propagent pas et ne piquent pas (parce que ce sont des mâles), obtiendront “le feu vert”, mais il est tout à fait conscient qu’il faudra convaincre les sceptiques pour que la stérilisation par modifi cation génétique devienne une arme de santé publique importante: “Nous

devons fournir les informations nécessaires pour que les scientifi ques et les conseillers techniques des gouvernements des pays touchés puissent décider si cette méthode convient dans leur pays et dans les conditions qui y prévalent.” Les scientifi ques locaux devraient aussi être associés à la mise au point de la technologie afi n d’aider leur gouvernement à prendre des décisions éclairées et à peser les avantages et les risques potentiels. Ils devront par ailleurs appliquer les stratégies et travailler dans les laboratoires qui élèveront et distribueront les moustiques génétiquement modifi és dans le milieu local.

* Ce résumé est tiré du site OMS:www.who.int

À Cuba, un agent de santé arrose d’insecticide un dépôt de pneus, habituels réservoirs de moustiques vecteurs de dengue.

La Tribune de l’humourUne sélection proposée par le Dr Matthieu Kamwa

Si tu achètes une marmite neuve, ne jettes pas la vieille … (Au propre ¤comme au fi guré !!!) ( Proverbe africain).

Que de femmes empruntent le cœur de l’homme ! Rares sont celles qui ¤peuvent le posséder (Sagesse populaire).

Si derrière toute barbe il y avait la sagesse, les chèvres seraient toutes des ¤prophètes (Sagesse populaire).

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