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TRIMESTRIEL D’INORMATIONDUMONDERURAL ETDEL’ENVIRONNEMENT-Prix:1000FCKIN-1500FCProvinces 5 èmè ANNEE-N°13- AVRIL 2011- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu [email protected]./www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com Les paysans attendent leur loi et non des pagnes et autres T-shirts ! Ce journal est produit par le Cenadep CENADEP Ce numéro a été réalisé avec l’appui de Lire articles et réactions en page 2 &3 Loi por tant principes fondamentaux r elatifs au secteur agricole Espace Femme Difficile quête de leadership pour la femme paysanne ACTUALITES PROVINCES FICHE TECHNIQUE La culture du Riz Pluvial Nord-Kivu : Les riverains du Parc de Virunga réclament leurs terres Lancement des activités de l’Alliance AgriCongo en RDC P.4 P.20 P.22

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS...Les paysans attendent beaucoup de cette loi agricole (Photo de tiers) Libérer la femme paysanne haque année au mois de mars , le monde entier célèbre

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Page 1: LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS...Les paysans attendent beaucoup de cette loi agricole (Photo de tiers) Libérer la femme paysanne haque année au mois de mars , le monde entier célèbre

TRIMESTRIEL D’INORMA TION DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provinces5 èmè ANNEE-N°13- AVRIL 2011- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

LA VOIX DU PAYSANCONGOLAIS

1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.lavoixdup aysancongolais.word press.com

www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com

Les paysans attendentleur loi et non des pagnes

et autres T-shirts !

Ce journal est produitpar le Cenadep

CENADEP

Ce numéro a étéréalisé avec l’appui de

Lire articles et réactions en page 2 &3

Loi portant principes fondamentaux relatifs au secteur agricole

Espace Femme

Difficile quête de leadershippour la femme paysanne

ACTUALITES

PROVINCES

FICHE TECHNIQUE

La culture duRiz Pluvial

Nord-Kivu : Les riverainsdu Parc de Virunga

réclament leurs terres

Lancement desactivités de l’AllianceAgriCongo en RDC

P.4

P.20

P.22

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .02

Editorial

Par Baudouin Hamuli

Par Emmanuel Kokolo

L é

ACTU

ALIT

ES

a Cellule de plaidoyerauprès du Parlement, miseen place au terme dupremier Carrefour paysantenu à Kinshasa du 28

Novembre au 2 décembre 2010, aévalué le travail qu’il a abattu enmarge de la session extraordnairedu Parlement de décembre 2010et Janvier 2011. Le principal acquisde ce plaidoyer reste sans doute la

Les paysans ont réussi à inscrirel’examen de la loi agricole à la

session p arlement aire de mars 201 1

Loi portant principes fondamentaux relatifs au secteur agricole

suite reservée aux pressionsexercées par la cellule sanslesquelles les députés ne pouvaientpas traiter la question lors de cettesession de janvier. Le point sur laloi agricole était bel et bienprogrammé en troisièmeposition.Malheureusement, au jourprévu pour le débat, il y a eu desdisputes entre députés autour de larevision de la constitution. Et lepoint n’a pas été traité. Toutefois,la cellule a réussi à orienter certainsaspects du texte aussi bien auniveau du Sénat que de la sous-commission ressources naturelleset environnement.

acteurs urbains ayant des intérêtsfonciers en milieu rural. La terren’est jamais un simple facteur deproduction, et le foncier mêleindissociablement des enjeux derichesse, de pouvoir et de sens.D’un point de vue de développementagricole, c’est l’aspect productif quiimporte, mais on ne peut négligerpour autant les autres dimensions,qui sont fondamentales dans lafaçon dont les ruraux et l’Etatappréhendent cette question.

En effet, c’est depuis plus de 3 ansque ces organisations paysannes etleurs alliés se battent pour que legouvernement d’abord et ensuite

principes fondamentaux relatifs ausecteur agricole ». Ces ONGsBelges sont VECO, TRIAS,SOLSOC, CARITAS et SOSFaim. C’est lors du premiercarrefour Paysan tenu à Kinshasaau centre BONDEKO que l’optiondéfinitive a été prise pour la miseen place de la cellule de plaidoyer.En effet, parmi les objectifs de cecarrefour, il faut mentionner, lelobbying et le plaidoyer autour ducode agricole auprès de tous lesacteurs politiques et plusparticulièrement les députésnationaux. Les délégués despaysans à ce carrefour en

La session parlementaire du mois de Mars s’est ouverte le mardi 15 mars 2011. Les paysans espèrent de voir le Parlementvoter cette loi portant principes fondamentaux relatifs au secteur agricole . Mais, rien n’augure vraiment une adoptionrapide d’autant plus que les discussions au Parlement ont pris le virage des élections.

Les aspects fonciers sont abordésdans les articles 15 et 16 dans laversion Assemblée Nationale sousl’appellation de « Cadre deconcertation ». L’AssembléeNationale aborde ce chapitre sousla dénomination « Terre agricole»pendant que le Sénat préfère lecontexte « Foncier ». De l’avis duSénat, le FONCIER n’est pas unerelation entre l’homme et la terre,mais une relation entre les hommes,à propos de la terre et desressources qu’elle porte. Lefoncier est fondamentalement unrapport social, qui a des dimensionséconomiques, politiques,juridiques, techniques,institutionnelles. Il met en jeu lesrapports sociaux internes à lasociété rurale locale, mais aussi lesrapports entre l’Etat et les citoyenset, de plus en plus, entre ruraux et

le Parlement (Sénat et AssembléeNationale) adoptent un code quiintègre les aspirations des petitsproducteurs, notamment le soutiendéclaré à une agriculture familiale.Il s’est avéré impérieux de changerde stratégie de lobbying en plaçantune équipe plus proche etpermanente de lobbying auprès deces institutions pour plusd’efficacité.Dans ce combat pour le vote de laloi agricole au Parlement, lespaysans ne sont pas seuls. Ils sontappuyés par un conglomérat decinq ONG Belges qui se sont doncdonnés comme objectifs l’appui àla structuration des organisationspaysannes au niveau régional etnational et l’appui au plaidoyerautour du Code agricole lequels’intitule désormais, après sonadoption par le Sénat, « Loi portant

provenance de 8 provinces du payset de quelques pays étrangers ontclairement manifesté leur intentionde s’engager dans le processusd’adoption du code agricole et dela mise en place d’un dynamiquemouvement paysan au niveau desprovinces et du pays.Ainsi mise en place, la cellule deplaidoyer devait suivre de près lestravaux au niveau de l’AssembléeNationale afin de veiller àl’intégration des intérêts paysansdans la loi portant principesfondamentaux régissant le secteuragricole en R.D.C et aussid’accélérer l’adoption de cette loipar l’Assemblée nationale.. Lacellule a été lancée officiellementle vendredi 2 décembre à Kinshasaen présence de tous ses membres

(suite en page 4)

Les paysans attendent beaucoup de cette loi agricole(Photo de tiers)

Libérer la femme p aysannehaque année au mois de mars , le monde entiercélèbre la femme. Cet être qui tient l’avenir dumonde à bout de bras. Car , c’est elle qui enfante et

est porteuse d’espoir . Le 8 mars dernier , la RDC a aussiorganisé une journée à l’honneur de la femme congolaiseautour du thème: ««Egal accès des hommes et desfemmes à la formation.»C’est vrai! C’est par la formation que la femme acquiertune certaine indépendance car elle devient créatrice derichesse au même titre que l’homme. La formation libèrela femme de toute pesanteur masculine et lui ouvre lavoie de la responsabilité.Qu’en est-il de la femme paysanne? Ecrasée par le poidsde la tradition et de la coutume, la femme paysanne n’aque la houe pour manifester son apport dans le foyer .Son destin reste des plus pires car elle doit travaillerdurement la journée, au champ pour assurer la surviealimentaire de sa maisonnée, et devra subir l’autorité deson mari qui l’a confiné au rôle de pondeuse. Lathématique du 8 mars 201 1 devra libérer la femmepaysanne qui ne sait jouer un vrai rôle de leadership.L’instruction lui manque. Elle n’a aucune formation et doncn’a pas d’armes pour faire la revendication, ni argumentspour proclamer son envie de s’épanouir . Elle souf frecruellement du manque d’accès à la terre, au crédit et à laprise de décision.Il faudra libérer la femme paysanne. Lui amener laformation c’est-à-dire l’instruction et l’informationnécessaire à son épanouissement. Former la femmepaysanne c’est developer l’arrière pays.Cette mission doit concerner tout le monde. Le ministèredu Genre et Femme mais aussi les Organisations nongouvernementales qui encadrent les structurespaysannes. Celles-ci devront plus insister sur la formationintellectuelle de la femme paysanne au lieu de lui amenerchaque jour des semences, uniquement des semences!

C

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .3

ous, Représentants desOrganisations paysannesde la RDC, déclarons :Les organisations de la

société civile congolaise engénéral, impliquées dans lesquestions agricoles et lesorganisations paysannes enparticulier suivent de très prèsl’évolution du Projet de Loi portantprincipes fondamentaux relatif àl’agriculture depuis sa rédaction,son adoption au Sénat, jusqu’à cejour, veille de son dernier examenà l’Assemblée Nationale.Tout en étant conscients des effortsfournis par toutes les partiesconcernées, pour arriveraujourd’hui à susciter à notre sein, un espoir réel d’obtenir enfin unCode agricole en RépubliqueDémocratique du Congo, nousaimerions néanmoins attirerl’attention des élus et du peuplecongolais sur l’importance querevêt cette Loi pour l’Agricultureen général et la paysannerie enparticulier.

n cadre légal s’avèrenécessaire pour comblerle vide juridique quifait défaut au secteuragricole de la RDC. Les

o r g a n i s a t i o n spaysannes interpellent ainsi leParlement pour qu’’il vote la loi surles principes fondamentauxrelatifs à l’agriculture.La loi sur les principesfondamentaux relative àl’agriculture fait l’objet dediscussion au parlement ce lundi28 mars 2011 au Parlement. Dansce cadre, les organisationspaysannes ont tenu un point depresse samedi 26 mars 2011 pourexprimer leurs attentes vis-à-visdes parlementaires. La rencontrea eu lieu au Siège du CentreNational d’appui audéveloppement et à la participationpopulaire (Cenadep) qui les appuiedans leur démarche de plaidoyeren faveur de cette loi.Le point de presse a été animé parPaluku Mivimba, JacquesMitini, Paulin Osit et le pasteurNathanaël Buka, ainsi que MmeEspérance Nzuzi Mwaka. Cespersonnalités représentaient

respectivement la fédérationdes organisations paysannes duCongo (Fopac), la Faiture desorganisations paysannes de laprovince du Bandundu(Fopaband), la coordinationnationale des plans provinciaux auministère de l’’Agriculture,la Confédération paysanne duCongo (Copaco) et la Forcepaysanne du Kongo central(Fopako).

Une déclaration commune faite àl’’attention des parlementaires a étélue, à cette même occasion.De cet échange avec la presse, ilsont soulevé la nécessité de comblerle vide juridique qui affecte leursecteur, lequel compte parmi lesgrands secteurs de la vie du pays.Tout en soulignant que cette loi vapermettre de réhabiliter del’’identité du paysan. Et ce, du faitqu’elle prend en compte tous les

réponde à leurs aspirations. Ils l’’onfait savoir dans la déclarationcommune lue devant la presse.Déclaration qui lanceégalement un appel de soutien àtous leurs collègues paysans et àl’’ensemble des partenaires qui lesaccompagnent dans cette phaseultime qui couronne une grandebataille pour l’’émergence d’’unmouvement paysan fort etla promotion d’’une agriculturefamiliale soutenue.

Par Raymonde Senga Kosi – LePotentiel du 29 Mars 2011/AJAC

Les paysans attendent leur loi et non deslibéralités électorales

aspects de la vie rurale parcequ’’elle a été conçue par lespaysans qui ont soumise par lasuite au Parlement question del’ ’adapter à la Constitution de laRépublique.Les orateurs ont souligné quequels que soient les amandementsapportés au texte original, le souhaitest de voir cette loi prendre encompte l’’accès à la terre de petitset grands agriculteurs, et lapromotion del’’agriculture familiale. La loi doitégalement favoriser l’accès auxcrédits et marchés agricoles, ainsique la protection del’ ’environnement et laparticipation des paysans à la prisedes décisions. Pour ces paysans, «l’’adoption de cette loi vaut plus queles cadeaux et autres promessespoliticiennes en cette période préélectorale ».Les paysans tiennent mordicus auvote de cette loi dans le souci derelever le défi lié à un manque depolitique agricole et rural au pays.C’est, d’ailleurs, à ce défi qu’’ilsont attribué la disparition de la RDCsur les statistiques mondiales enmatière d’’agriculture. Autremotivation, c’est le souci derésoudre la problématique de lapauvreté et de lasécurité alimentaire à la lumièredes Objectifs du millénaire pour ledéveloppement.A en croire les représentants desorganisations agricoles, la lecturece lundi, de la dernière version durapport de la Commission ad hoc àla plénière de l’’assembléenationale leur donneral’opportunité de continuer le suividu projet de loi et apporter leurconcours en vue d’’uneadoption définitive d’un texte qui

La lecture, ce lundi, de la dernièreversion du Rapport de laCommission adhoc à la plénièrede l’assemblée Nationale, nousdonnera l’opportunité de poursuivrele suivi de ce Projet de Loi etcontinuer à apporter notre concoursen vue d’une adoption définitived’un texte de Loi qui réponde à nosaspirations.Appelons tous nos collèguespaysans et l’ensemble de nospartenaires à nous accompagnerdans cette phase ultime quicouronne une grande bataille dansnotre lutte quotidienne pourl’émergence d’un MouvementPaysan Fort et la promotion d’uneagriculture familiale soutenue.

Fait à Kinshasa, le 26 mars 2011Les organisations Paysannes de

la RDC1.FOPAC- NORD-KIVU

(Fédération des Organisationsdes Producteurs Agricoles du

Congo)2.COPACO (Confédération

Paysanne du Congo

3.FOPAKO (Forces PaysannesKongo (Bas-Congo)

4.FORPABAND (Faitière desOrganisations Paysannes du

Bandundu)

«Je suis heureux d’apprendre cette bonne nouvelle qui me donnel’assurance que le paysan congolais que je suis peut espérer unavenir meilleur.Cette loi libératrice redonnera davantage la vie aupaysan et je soutiens les collègues de la Cellule de plaidoyer et lesexhorte à ne pas baisser les bras car nous connaissons bien le laxismedont fait montre nos parlementaires quand il s’agit des questions qui nesont pas directement liées à leur perdiem et indemnités.Sans la loi, lepaysan restera le dindon de la farce comme la reine houe utileseulement au semis et au labour. Le pouvoir vient du paysan et doncnous devons amener nos parlementaires à se soumettre et surtoutconsidérer nos désidératas. Courage donc chers leaders paysans etne vous faites surtout pas corrompre sinon la terre de nos ancêtresvous broiera ....»

ROGER PHOLO, Journaliste à l’INFO-ENVIRONNEMENT ETChargé de la Communication à la COPACO/Paysan et Défenseur des

Droits humains

Réactions

«Sans la loi, le paysan restera le dindon de la farce»

Déclaration des organisations p aysannes enprévision de l’examen et l’adoption à

l’Assemblée nationale de la loi agricole

«La loi et non lespagnes et les T-

shirts!

«Nous attendons deparlementaires l’examen etl’adoption rapide de la loi agricoleet non des pagnes, des tricots, laboisson , des poissons chinchards,du sel.. qu’ils distribuent pendantla campagne électorale».

Espérance Nzuzi

Présidente de la FOPAKO

U

N

ACTUALITES

Paluku Mivimba, Président de la cellule de plaidoyer au Parlement(Photo Wakulima Amkeni)

Loi portant principes fondamentaux relatifs au secteur agricole

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Les paysans ont réussi à inscrirel’examen de la loi agricole à la

session p arlement aire de mars 201 1(suite de la page 2)

es activités de l’allianceagri congo vont débuter enavril 2011 avec l’atelier deplanification qui aura lieu

à Kinshasa. Cet atelier va portersur l’élaboration de règlescommunes, la répartition destâches pour chaque atelier,l’accord sur l’organisation desecrétariats permanents danschaque province en valorisant lesbureaux et ordinateurs existants,l’installation de différents comitésnationaux, la priorisation de 4thèmes, l’ adoption du calendrierpour l’ensemble du projet.AgriCongo est une alliance deplusieurs ONG belges qui appuientle développement de l’agriculturefamiliale en RDC. L’alliancecompte présentement 6 membres,mais reste ouverte à de nouvellesadhésions. Ces membres sont :Diobass, Oxfam-Solidarité, SOS-Faim, Trias, Solidarité socialiste,

Lancement des activités de l’AllianceAgriCongo en avril 201 1 en RDC

L

’association desjournalistes agricole de laRDC, AJAC, soutient letravail de la cellule de

plaidoyer auprès du parlement.Lors de la session extra ordinairedu Parlement en décembre 2010-Janvier 2011, l’examen de la loiagricole a été inscrite à l’ordre dujour de la plénière. Mais, hélas, ellen’a pas été examinée. Car, lesparlementaires avaient d’autrespriorités, non prévues commematière à débattre à l’instar de larévision constitutionnelle.La cellule a bien travaillé, mais unede faiblesses a été l’absence del’accompagnement des médiasdans leur action. Donc, beaucoupde personnes parmi elles lesdécideurs n’ont pas été au courantde l’existence de cette cellule etsurtout du travail important qu’elleavait abattu pour l’adoption du Codeagricole à la commissionEnvironnement au Parlement. Lacellule a proposé des

amendements dont ceux relatifsaux questions foncières portantessentiellement sur la sécurisationdes petits producteurs agricoles surleurs terres.C’est pourquoi pour cette sessionde Mars 2011 , il s’est averénécessaire d’associer les médiasà toutes leurs démarches afin queleur objectif soit atteint. La cellulemet les bouchées doubles pour quecette question du Code agricole soitinscrite à l’ordre du jour de cettesession parlementaire. .

Car, l’attention des parlementairesrisque d’être orientée vers lesenjeux électoraux. La cellule devracontinuer son travail de suivipuisque la loi portant principesfondamentaux relatifs au secteuragricole peut ou ne pas êtreadoptée à la session parlementairedu mois de Mars 2011. Pour ce faire, un plan decommunication a été conçu et misà exécution pour soutenir les

actions de plaidoyer que mène laCellule de plaidoyer auprès duParlement congolais en vue del’Adoption non seulement du Codeagricole au cours de la session demars 2011, mais surtout en vue dela prise en compte desamendements apportés par lacellule.Pour cela, les médias sont associésavant, pendant et après la sessionpour que les membres de la cellulede plaidoyer puissent rendrecompte régulièrement à l’opinionet au même moment influencer lesdécideurs politiques sur l’urgenced’adopter cette loi qui concerne unsecteur vital pour la RDC.Une conférence de presse et unpoint de presse ont été organisésavec le concours de l’AJAC. A celas’ajoute de nombreuses prises deposition de la cellule diffusées dansles médias par des membres del’AJAC n

JBL

L’AJAC appuie la cellule deplaidoyer au Parlement sur le

Code agricole

AgriCongo, unealliance vraiment

nationale(Photo Hans)

ACTU

ALIT

ES

Vredeseilanden (VECO).Pour leprésent projet, quatre autresorganisations belges se sontassociées à AgriCongo. Il s’agit de :Vétérinaires sans Frontières, CDI-Bwamanda, Caritas International,Louvain Développement

Les organisations membresd’AgriCongo en collaborationétroite avec les ONG d’appui

congolaises partenaires appuientles Organisations de ProducteursAgricoles (OPA) dans leurs zonesd’action, pour l’organisation de 4ateliers d’analyse, d’échange et deplanification du plaidoyer sur lesthèmes fixés par les délégués desOPA au premier Carrefour paysantenu à Kinshasa en décembre 2010.Ces thèmes sont : Le financementde l’agriculture, La loi portantprincipes fondamentaux relatifs àl’agriculture en RDC, Lesinfrastructures rurales, La sécuritéfoncière.Ces ateliers auront lieu à 6 sites,notamment au Bas-Congo, auBandundu, dans le sud et le nordde la province de l’Equateur, auSud-Kivu et au Nord-Kivu. En tout,24 ateliers seront ainsi organisésdans un espace de 24 mois, aurythme de 6 ateliers par semestre.Le cycle des ateliers sera précédépar un atelier de planification etd’élaboration de la méthodologie,et sera clôturé par un atelierd’évaluation et de planification n

JBL

et des délégués des organisationsd’appui dont VECO, TRIAS,SOLSOC et CARITAS.Cette cellule est composée dePALUKU MIVIMBA : Présidentde la cellule et président de laFOPAC, MALONDADONATIEN : Membre et déléguédu REPAM, SIMPLEXMALEMBE : Expert lobbyiste etCoordonnateur du F.A.T/G.L,PAULIN OSIT : Membre de lacellule et Expert du MINAGRI, MeITOLE MATENGE : Membre dela cellule et Expert du MINAGRI,MARCEL KAPAMBWE : Expertdu MINAGRI et conseiller chargéde l’Agriculture au MINAGRI, DrMATOPE BERTIN : Expert duMINAGRI et coordonnateurnational des CARGs.

RECOMMANDA TIONS POURL’AVENIR

Reconduire la cellule avecélargissement (intégration desfemmes dans la cellule, quelquesOPA de Kinshasa, ...) ; Entrer encontact avec le texte réellement

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .04

déposé au bureau du président del’Asseemblée nationale et intégrerl’aspect foncier dans lesamendements de la plénière ;Négocier la participation à lacommission paritaire car aucunedisposition légale ne s’y oppose ;Faire le lobbying pour que le textesoit reconduit en bonne position utilepour les points à traiterprioritairement à la session demars ;Identifier les personnesressources et préparer si possibleles textes réglementaires prévusavant la mise en application de laloi après sa promulgation. En faireun programme conséquent ànégocier auprès des bailleurs ;Réexaminer le contenu du texte etdégager les nouvelles propositionsà réintégrer ou reconduire auprèsdes différents acteurs concernéspar les étapes suivantes ; Anticipersur les faits. Commencer dèsmaintenant comment continuer lescontacts avec les députés et filer letexte, une fois trouvé, à quelquessénateurs ; Identifier certainssénateurs et députés qui vont siégerdans la commission paritaire…n

L

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ACTUALITES

Un groupe desOrganisations

paysannes pourle suivi de la

mise en oeuvrede la Charte du

PDDAA

Concertation des leaders paysans à Kinshasa en marge de la réunion du PDDAA(Photo Pierrot)

e retrouvant à Kinshasapour suivre lespéripéties de l’adoptionet le vote de la loi portantp r i n c i p e s

fondamentaux relatifs au secteuragricole au Parlement, lesreprésentants des paysans etproducteurs agricoles venus detoutes les provinces de la RDCont tenté de répondre auxmultiples interpellations dues àl’absence de cohésion au sein dumouvement paysan en RDC enmettant en place le Cadre deconcertation National desPaysans Producteurs Agricoles ,en sigle CNAPAC.Les représentants desproducteurs agricoles de la RDCont décidé de mettre fin à leursdivergences internes, au manquede cohésion en créant une seuleplateforme pouvant leurpermettre de parler d’une seulevoix et constituer un seulinterlocuteur valable devant lesinstitutions et organisations.

Ils ont tenu une réunion à l’issuedelaquelle ils ont créé cetteplateforme agricole dont l’ojectifmajeur est de faciliterl’émergence de mouvementpaysan à tous les niveaux et de

Des producteurs agricoles de la RDCcréent la CNAP AC pour faciliter

l’émergence du mouvement p aysanS

Quatre organisationspaysannes étaient présentesà la Table ronde du PDDAA,tenue au Grand HôtelKinshasa. Il s’agit de laCOPACO (Nathanaël Buka),la FOPAKO (EspéranceNZUZI), la FOPAC-NordKivu (EtienneMBAKULIRAHI) etREPAM (DonatienMalonda).

Ces délégués ont mieux faitde constituer un groupe desOrganisations paysannespour le suivi de la mise enoeuvre de la Charte duPDDAA signée par lesproducteurs agricoles de laRDC.

Statuts et le règlement d’ordreIntérieur ; de préparerl’Assemblée généraleconstitutive dans les six mois quisuivent ; de constituer unebanque des données sur

défendre les intérêts des paysans,producteurs agricoles par lapromotion d’une agriculturefamiliale, compétitive et durable,pour défendre la cause despaysans producteurs et parler àleur nom.Ce cadre nouvellement créé apour missions : de rédiger les

l’identification des Organisationsdes paysans producteursagricoles de deuxième ettroisième niveau, effectuée parles points focaux ; et enfin denégocier le partenariat avec leGouvernement de la République,les différentes institutions et lesBailleurs de fonds. Pour les six

premiers mois, la plate formesera animée par MM. PALUKUMIVIMBA et NATHANAELBUKA, respectivementPrésident de la Fédération desOrganisations des Producteurs

Agricoles du Congo avec siègesociale Nord Kivu et SecrétaireGénéral, Porte parole national dela Confédération Paysanne duCongo / COPACO ayant son siègeà Kinshasa.Les cahier des charges pour cetteéquipe comprend lamatérialisation de la création de

CNAPAC par un arrêté duministère de l’agriculture, pêcheet élevage ; la création d’unecellule spéciale au niveau duministère de l’agriculture quiaura pour tâche, le traitement desdossiers des paysans producteursagricoles ; L’appui au processusde structuration et renforcementdes capacités du mouvementpaysans ; l’implication leCNAPAC au niveau duMinistère de l’agriculture à toutequestion liée à la production,stockage, transport,transformation etcommercialisation des produitsagricoles.

JBL

L’UNAGRICO a fait un diagnostic de l’Agricultureen RDC lors de son Congrès

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .5

L’Union nationale des agriculteurs,éleveurs et pêcheurs du Congo,UNAGRICO, a organisé uncongrès du 25 au 26 février 2011 àla Foire Internationale deKinshasa, FIKIN, avec l’appui duMinistère de l’agriculture. Cecongrès a réuni plus de 3000participants y compris ceux qui sontvenus de provinces. Lors de cesassises, un diagnostic surl’agriculture en RDC a été fait.Il aété a noté que l’agriculturecongolaise est butée au problèmefoncier ; l’accès à des terresagricoles reste très difficile, surtoutautour des centres urbains.Plusieurs sites agricoles sontmenacés (N’djili Brasserie, Sola,Tsuenge) de spoliation. Il y a aussi

la question de l’accaparement desterres par les sociétés étrangèresau détriment des populationslocales dans les provinces.D’autres problèmes constituent unfrein au développement del’agriculture, à savoir : l’absenced’un cadre juridique approprié, lamodicité du budget alloué ausecteur agricole, la multiplicité destaxes, la dépendance financièredu secteur vis-à-vis de l’extérieur,la persistance du système des donsqui entretient la pauvreté. Il y a aussil’immobilisme de plusieurstracteurs dans plusieurs coins dupays.A l’issue des travaux, lesparticipants ont formulé plusieursrecommandations, notamment la

création de sitesd’approvisionnement en produitsvétérinaires et des mini abattoirspour permettre aux éleveursd’évacuer leurs produits dans lesecteur de l’élevage. D’autresrecommandations ont porté sur lamise en place des mécanismesd’octroi des crédits agricoles, lacréation d’un fonds spécial pour larelance du secteur agricole, laréhabilitation des routes de desserteagricoles, l’examen des codesagricole et rural. Ils ontrecommandé au gouvernement depromouvoir l’exportation deproduits agricoles locaux en vued’accroître les revenus agricoles etd’augmenter les recettes de l’état.Ils ont recommandé aussi la

promotion de la transformation desproduits locaux, la mise en placed’une banque des données dessecteurs de la pêche, de l’élevageet de l’agriculture en vue defavoriser l’accès aux informationssur ces trois domaines.Profitant de ce congrès, NorbertBasengezi, ministre del’Agriculture, a remis 1 tracteuret ses accessoires, 12 millepoussins, 1.000 houes, desarrosoirs produits localement,des machettes, des râteaux etdes semences à l’UNAGRICO.Au-delà, de ces actions, un créditrotatif des 300 porcins a étéremis aux femmes de l’unionn .

JB Lubamba

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ACTU

ALITE

S

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P . 06

Nord Kivu : V ers l’autonomisation de la filièrePomme de terre au sein de SYDIP à Lubero

a filière pommede terre est la seuleporteuse parmi

toutes les spéculationscultivées dans les hautesterres de Lubero. Cela tientau fait que la pomme deterre, comparée aux autresspéculations dans le milieu,est la plus productive et laplus importante en termes derevenu familial. Toutefois,même si la pomme de terreest ainsi présentée par sesproducteurs,le rendement àl’ha peut encore beaucoupa u g m e n t e r , p e n s eKaghoma, agronome de lafédération,Pour sa part, Mme KahambuVagheni, mère de 12enfants, productrice de lapomme de terre, épouse dudélégué de la fédérationagricole pomme de terre duSYDIP, rencontrée à Nyabilidans son exploitation affirmepar exemple que sonménage produit en moyenne20 tonnes par saison soitenvirons 1000$ sur unesuperficie d’environ troishectares ; ce qui, toujoursselon Kaghoma, est tropinsuffisant par rapport à lasuperficie exploitée.En fait, le SYDIPaccompagne les producteursde la pomme de terre depuislongtemps pour augmenterla production et améliorer lesconditions de vie desproducteurs actifs dans cettefilière. Selon l’ingénieurKaghoma, la fédérationagricole a introduit de

Né en 1993 , le Syndicat de Défense des Intérêt des Paysans (SYDIP) possède aujourd’hui une longue expérience dans l’encadrement du mouvement paysandans la province du Nord Kivu, faisant preuve d’initiative et de créativité dans ce contexte difficile. Fort de plus de 7.000 membres effectifs répartis en 12fédérations, le SYDIP prône le développement d’un mouvement paysan professionnel, dans un monde rural,laborieux et juste. La filière pomme de terre faitle modèle des 11 autres spéculations .

nouvelles variétés depomme de terre venues desPays-Bas. Monsieur GérardVossen visite les producteursrégulièrement pour leurdonner des conseilsagricoles, organise lamultiplication et ladistribution des semences.

consommation. C’est ici queles commerçants ouacheteurs viennent pour lechoix en rapport avec laqualité et conviennentconjointement du prix.Néanmoins, les autresproducteurs se servant dudépôt payent 2,5$ US en

gagnent bien leur vie, resteencore limité. A travers leschamps écoles, la fédérationessaie de partager lesbonnes pratiques culturalesavec d’autres producteurs.Selon Gerard Vossen,producteur de pomme deterre néerlandais qui visite la

fédération du SYDIP unefois par an pour des conseilstechniques etorganisationnels: « Lerendement à l’ha peutencore augmenterbeaucoup à condition queles producteurs prennent ausérieux la fertilisation deleurs champs. Il faut unecombinaison de fumure

organique et d’engraischimiques pour avoir unebonne production ». Unautre souci que se faitVossen ce dernier temps,c’est une meilleurerépartition des tâches etgains de la pomme de terreentre la fédération agricoleetle secrétariat général. « Lafédération serait en mesurede s’autofinancer sur basedes cotisations des membreset des marges bénéficiairessur les ventes de pomme deterre qu’elle organise ».Gérard Vossen pense à lacréation d’une entreprisecommerciale de Pomme deterre qui reposera sur lesprincipes suivants :

• Cette entreprise a commeobjectif lacommercialisation des lapomme de terre de table etsemence dans un marchéprofitable et à l’intérêt dupaysan• Les membres de cetteentreprise doivents’approprier celle-ci etarriver à planifier desactivités qui conduiront à uneplus v-alue. La gestion decette entreprise revient auxmembres qui élisent à leurtour un Conseild’administration pour quecelui-ci organise et planifieles activités qui serontexécutées par les membres

Rappelons que lors de ladernière visite de MonsieurVossen à Butembo avant dese diriger à Masereka etensuite au siège de cettefédération sise à Kipese, lessept sélecteurs de la pommede terre Agria, Cruza etClone C8201-19 ont retracél’état de lieux actuel de leurrecherche paysanne quiconsiste à une sélectionpositive de ces trois variétés.

UNE RECHERCHEPROMETTEUSE

DEPUIS 2009.Cette autonomisation de lafédération pomme de terrerésulte des efforts fournis parses membres depuisplusieurs années de travail.La fédération agricole dumilieu regroupe lesproducteurs de 17 centresagricoles.Chacun d’eux dispose d’unentrepôt de semences ainsique de pomme de terre de

guise d’appui aux activitésdu centre agricole.Sur le plan organisationnel,la fédération pomme de terreet blé semble avoir réussi, etavoir produit un modèle queles autres fédérations sont entrain de copier. Certes lenombre de producteurs quimaitrisent bien la productionde la pomme de terre et

pour qu’à la fin de la saisonon puisse évaluer lesrésultats en fonction desprévisions. Ainsi, le Conseild’administration représentetous les membres et leur faitrapport soit à mi parcours soità la fin de la saison culturale.Le Conseil d’administrationa l’obligation de rendrecompte aux membres en lesinformant de tout ce qui sepasse dans la gestionquotidienne de l’entrepriseque ça soit négatif ou positif

• Il faut un personnel qui doitrépondre aux exigences decette entreprise et que cettedernière doit supporter sansgêne. Il s’agit desagronomes, d’un gérant etd’un comptable à tempspartiel. Au cas où il y auraitnécessité d’un consultant,l’entreprise a l’obligation depayer ses prestations et si unagent de l’entreprise rendaitservice à l’extérieur ; celle-ci émettra une facture

• En cas de profit, le conseild’administration aura définiune clé de répartition pourqu’une partie soit affectéeaux réserves et une autrepartie sera redistribuée auxmembres comme dividende• En cas de perte, il fautsonger à une recherche d’unfinancement à court termeet cela en fonction d’unesaison. Le remboursementsera effectué dès la premièrerécolte pour éviter lesintérêts de retard. Soit lesmembres doivent penser àune cotisation spéciale pourcompenser cette perte etrelever l’entreprise.

• Les activités généralesseront financées par lescotisations syndicalesordinaires.

Jean BaptisteMusabyimana/AJAC

In Walima Amkeni dejanvier –Mars 2011

L

Les femmes de SYDIP en pleine récolte des pommes de terre (Photo Wakulima amkeni)

Les femmes de SYDIP en pleine récolte des pommes de terre (Photo Wakulima amkeni)

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .07

ACTUALITES

arler du PDDAA et duPAEPARD auprès detoutes les parties prenantesengagées en RDC ;

Susciter des discussions etéchanges pour une bonnecompréhension de ces deuxprogrammes en vue de formulerdes recommandations ciblées enlien avec des axes stratégiques etprioritaires d’actions, tels ont étéles objectifs de cette Table rondeau cours delaquelle les participantsont eu également à analyser lasituation de l’avancement duprocessus PDDAA en RDC ainsique d’autres questions connexesliées au domaine agricole, de lalutte contre la pauvreté et la faim.Ils ont pu relever les vraisproblèmes et blocages de ceprocessus ainsi que les problèmessectoriels en lien avec la faim et lapauvreté qui continuent àcaractériser les congolais avantd’apporter des réponses en termesde résolutions et derecommandations sectorielles àces problèmes soulevés.

Après des débats et échanges, lesdélégués de la Société civile à cesassises ont recommandé auxfermiers congolais de se structureret de s’organiser pour avoir plusde force dans la participation auprocessus PDDAA. Ils ont aussi

appelé d’autres partenaires ,structures et organisations des’impliquer activement dans ceprocessus en RDC à travers uneparticipation au processus du fait

Table Ronde autour du Programme Dét aillé pour le Développement de l’AgricultureAfricaine et du Projet de Partenariat Afrique-Europe en RDC

Le « Food Agriculture Natural Resources Policy Analysis Network » (FANRPAN), basé à Pretoria en Afrique du Sud et le Centre d’Echanges pour lesReformes Juridiques et Institutionnelles (CERJI), ont organisé, du 11 au 12 novembre 2010 une Table Ronde autour du « Programme Détaillé pour leDéveloppement de l’Agriculture Africaine » (PDDAA) et du « Projet de Partenariat Afrique-Europe » (PAEPARD) en RDC.Cette Table ronde tenue auCASTELO HOTEL à Kinshasa Gombe a connu une forte participation avec différents groupesdes parties prenantes.

PDDAA et PAEPARD : deux programmes agricoles qui suscitent de nombreux échanges en vue de formuler desrecommandations ciblées en lien avec des axes stratégiques et prioritaires d’actions (Photo C.M)

Psoutenir l’effort du secteur privé enfavorisant la création des structuresde financement dudéveloppement ; de soutenir laréhabilitation des routes de desserte

processus et d’accéder à latechnologie agricole, notammentpour les investisseurs du secteuragricole ; de leur faire bénéficierde temps en temps des formations

formations spécifiques desjournalistes sur le PDDAA et deconstituer une équipe du groupe desjournalistes du secteur agricole enRDC ; de renforcer les émissionsradio et télé spécifiques sur cettequestion ainsi que sur l’agriculture,les ressources naturelles etl’environnement ; de multiplier descampagnes de vulgarisation duPDDAA.Enfin, les fermiers ontrecommandé au gouvernement etaux partenaires au développementde les soutenir pour accéder auxmatériels agricoles modernes ainsiqu’aux crédits ; de mettre en placeet d’appuyer l’implantation despolitiques dans une bonnegouvernance ; de protéger lefermier, particulièrement le petitfermier contre la tracasserieadministrative et policière ;d’encourager les producteurs àtravers des politiques fiscalesfavorables.Bien plus, ils ont invité le NODE/FANRPAN de multiplier leséchanges entre agriculteurs dansle cadre spécifique du PDDAA.Les participants des fermiers ontrecommandé au gouvernement etaux partenaires au développementde favoriser la création desstructures de micro financesn. JB Lubamba.

qu’elles constituent une importantepartie prenante du processus.Pour leur part, des délégués dusecteur privé ont recommandé àtous les ministères impliqués dansle PDDAA d’associer largementtous les acteurs non étatiquessignificatifs dans le processus afinde le rendre synergique ; d’appuyerleurs initiatives et de les aider àaccéder aux crédits agricoles ; de

agricole pour favoriserl’acheminement des productionsagricoles vers les consommateurset de permettre aux producteurs depouvoir accéder au marché local.Le secteur privé a recommandé àCERJI et à FANRPAN de mettreen place des mécanismes pouvantpermettre aux investisseurs dusecteur privé d’accéder àl’information mise à jour sur le

nécessaires en lien avecl’agriculture, l’environnement et lesressources naturelles ; de leur fairebénéficier de temps en temps desformations nécessaires afin derenforcer leurs capacitésmanagériales, techniques et denégociation…A leur tour, les médias ontrecommandé au NODE/FANRPAN d’organiser des

ancée depuis 2010, la miseen œuvre du ProgrammeDétaillé du Développementde l’Agriculture en Afrique

en RDC, PDDAA a demarré avecla signature jeudi 17 mars 2011 auGrand Hôtel Kinshasa de saCharte par le gouvernement de laRépublique Démocratique duCongo ainsi que par les acteurscomme l’Union africaine, laCommunauté économique des Etatsde l’Afrique australe (COMESA),les partenaires au développement,le secteur privé, la société civile etles producteurs agricoles. CeProgramme pour le Développementde l’Agriculture en Afrique a été

national à l’agriculture.Lesecrétaire général adjoint duCOMESA , Stephen Karangizi, aexhorté le gouvernement congolaisà s’approprier ce programme et àfinaliser le plan nationald’investissement agricole dans lestrois mois à venir. Mme Rhoda Tumusiime de la commissionafricaine a aussi assuré legouvernement congolais d’unappui technique pour faire avancerce processus.Au cours de cette tableronde, les organisations paysannesont été représentées par quatreorganisations, à savoir : Forcespaysannes du Kongo central,FOPAKO ; Fédération des

initié par l’Union africaine, en vued’accélérer la croissance etd’éliminer la pauvreté, ainsi que la faim dans les pays africains. LePDDAA a pour but principald’aider à relancer et consolider leurcroissance économique par le biaisd’un développement fondé surl’agriculture et capable d’éliminerla faim, de réduire la pauvreté ainsique l’insécurité alimentaire, etd’accroître les exportations. LeMinistre de l’Agriculture, NorbertBasengezi, a affirmé la volonté dugouvernement d’œuvrer dans lesens de la recommandation deMaputo (Mozambique), qui exigel’allocation de 10% du budget

organisations paysannes duCongo, FOPAC; Confédérationpaysanne du Congo, COPACO etle Regroupement des Paysans duMayombe, REPAM. C’est lereprésentant de la COPACO,Nathanaël Buka qui a signé lacharte au nom des organisationsagricoles de la RDC.La prochaineétape de ce processus, restel’élaboration du ProgrammeNational d’Investissement Agricole,qui va constituer le tableau de borddes investissements agricoles de laRDC pour les 5 prochaines années.

JBL

Les Organisations p aysannes congolaises ont signé laCharte du Programme Dét aillé pour le Développement

de l’Agriculture en Afrique et en RDCL

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .8

Les objectifs généraux dela stratégie demécanisation agricolesont de cinq ordres. Il

s’agit d’améliorer la sécuritéalimentaire par l’intensificationde la production agricole etl’extension des terres agricoles ;améliorer les revenus despaysans et des acteurs opérantdans la filière du machinismeagricole ; alléger les travauxpénibles de la femme endéveloppant des équipementsadaptés aux travaux agricoles ;promouvoir l’emploi en milieurural en développant lafabrication du matériel agricoleet les différents services d’appui; enfin appuyer la protection del’environnement.En ce qui concerne le besoin enéquipements agricoles, il estenvisagé d’introduire 2000tracteurs par an à moyen termepour atteindre les 8000 tracteurs

La stratégie nationale de lamécanisation validée

par an à long terme compte tenudu potentiel agricole. En matièrede motoculteurs, il est envisagéde couvrir les besoins théoriquesde 10.000 motoculteursannuellement. La tractionanimale n’a pas été animale,ainsi on prévoit 5000 charrues,5.000 herses, 5.000 charrettes,5000 jougs complets. Le pland’action comporte 15 projets. Lepremier programme, par

exemple, comprend 4 projets eta pour objectif de renforcer lesstructures de l’Etat, en les dotantde moyens d’orienter,d’analyser, de suivre et d’évaluerles différentes actions relativesà la mécanisation agricole.A l’ouverture des travaux, lereprésentant de la FAO en RdCongo, Ndiaga Gueye, a déclaré: « La RDC peut constituer l’unde plus grands bassins agricoles

au monde si elle prendeffectivement conscience de sespotentialités multiformes etqu’elle en assure une exploitationoptimale. Tous les atouts sont deson côté : ressources hydriquesplus que suffisantes, terres d’unegrande diversité agro-écologique, capital humainmobilisable, etc…Par ailleurs,nous sommes tous d’accord quel’outillage agricole en Afriquedoit évoluer. C’est même devenuune demande légitime desproducteurs, à quelque échelleque ce soit. »Ndiaga Gueye estime qu’unemétamorphose positive del’agriculture congolaise passeranécessairement par unecombinaison intelligente deplusieurs facteurs parmi lesquelsle recours à des technologies plusavancées mais adaptées.Pour lui,la mécanisation agricole est unsouhait légitime des agriculteursqui espèrent par ce moyen,alléger leurs peines et augmenterleurs revenus.Il a mis un bémol en signalantque la mécanisation agricole nes’improvise pas, une étudesérieuse sur le matériel à utiliseret sur sa rentabilité doit êtreeffectuée avant toute acquisitionau risque d’essuyer de graveséchecs.Le représentant de laFAO en Rd Congo a indiqué quedans le but d’accompagner le

gouvernement dans cesdémarches son institution, àtravers son programme decoopération technique, a acceptéd’apporter un appui pour laformulation de la stratégienationale de mécanisationagricole assortie d’unprogramme de mise en œuvre.

Le ministre de l’Agricultureempêché a demandé ausecrétaire général de sonministère de le représenter. Cedernier a, à son tour, mandatéRobert Ngonde Nsakala,directeur chef du Servicenational des statistiques agricoles(SNSA)qui a lu le mot du ministrede l’Agriculture.Dans ce mot,Norbert Basengezi,a signaléqu’en vue d’accroître laproduction des cultures vivrières,le gouvernement de la Rd Congobénéficie depuis 2009 d’uneassistance technique etfinancière de la FAO pour la miseen place d’une stratégie nationalede mécanisation agricole. Il apromis que le gouvernements’appropriera de ce documentn

Jean- René Bompolonga Membre de l’AJAC

Tiré de Le Phare du 17 Mars 2011

Modernisation de l’agriculturecongolaise : les princip aux défis

ODERNISER, c’est :

-Renforcer l’encadrement desfilières et des organisations de base,avec une identification desproducteurs par spéculation etsuperficies cultivées.

-Choisir des objectifs clairs, à suivreavec des indicateurs précis en cequi concerne l’augmentation dessuperficies emblavées etl’augmentation des rendementsagricoles ; ’augmentation de la plus

value des productions, par latransformation, le stockage, leconditionnement des produitsagricoles.

-Réhabiliter massivement lesinfrastructures de transport, lamécanisation agricole.

-Faciliter le financement, l’accèset l’organisation des marchéslocaux.-Eliminer les tracasseries liées à la

commercialisation.Pour moderniser l’agriculture, ilfaut faire d’elle une activitéintéressante c’est-à-direrémunératrice, les actions àentamer sont :

-Etat des lieux de l’agriculture danschaque province, pour identifier lesbesoins d’accompagnement selonles réalités contextuelles dechaque milieu.

M

La mécanisation agricole pour améliorer la sécurité alimentaire par l’intensification de la production agricole (Photo LVP)

FOCU

S

’agriculture congolaise telle que menée actuellement est archaïque, dépassée par la croissance démographiqueet les nouvelles normes planétaires. Basées sur une très faible planification, elle sert avant tout àl’autoconsommation, comme l’illustre la position prédominante du manioc dans les productions végétales etlargement auto consommé par ses propres producteurs. En effet, les besoins vitaux étaient encore limités.

La stratégie de mécanisation agricole de la Rd Congo a été validée le mercredi 16 mars 2011, dans la salle de conférence del’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à l’issue d’un atelier initié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentationet l’agriculture (FAO). Le texte a été validé pour le fond, mais pour la forme, il y a eu des amendements. Les participants,les agents de la FAO, les cadres du ministère de l’Agriculture, le représentant de la Présidence de la République et lespartenaires techniques, se sont donnés un délai pour présenter le texte définitif. Signalons que cette stratégie est accompagnéed’un plan d’action.

(suite en page 9)

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .09

-Mise en réseau desorganisations paysannes pourune planification selon lesavantages comparatifs dans lesdifférents territoires,consolidation des actions etobjectifs autour de plansagricoles provinciaux avec lesCargs.

accompagnée d’un inventaireprécis et cartographie des actionsdes partenaires techniques etfinanciers.-Planification axée sur lesréalités et un bon suivi-évaluation.-Renforcement des capacitésinstitutionnelles et économiquesdes structures étatiques et de

Collaboration-partenariat entreles agriculteurs et les universitéspour la recherche etl’accompagnement technique et

celles de la société civileimpliquée dansl’accompagnement agricole, enparticulier via les Cargs.

Modernisation de l’agriculture congolaise : lesprincip aux défis

(suite de la page 8)

FOCUSune recherche agronomiquedont les objectifs sontdéterminés par les organisationspayannes.

-Renforcement des techniquesdes producteurs dans des centresspécialisés au niveau descollectivités et groupements, desformations pratiques de typeécole aux champs qui répondentaux besoins techniques etfavorisent l’accroissement de laproduction dans des conditionsécologiques-Création de champs écoles dansl’optique de la production et nonde démonstration. Ces centresseront dotés d’outils appropriéspour l’intensification agricole.-Intégration des sujets agricolesdans les formations scolairespour susciter chez les enfantsl’intérêt d’entreprendre dansl’agriculture. Promouvoir desprojets agricoles concrets dansles écoles, revoir les contenus encours, former à l’entreprenariat.-Organisation àl’approvisionnement en intrantsagricoles de qualité. Faciliterl’accessibilité par lesproducteurs au matériel adapté,allégeant ainsi leur travail.-Orientation des ressourcesfinancières vers les routes dedessertes, ponts et bacs, camionsbarges…à un coût raisonnablepour une couverturegéographique maximale.-Organisation des filières vers les

La mécanisation agricole pour améliorer aussi les revenus des paysans et des acteurs opérant dans lafilière du machinisme agricole(Photo LVPC)

es paysans riziculteurs,maraîchers et pêcheursexploitant les sitesagricoles de Kingabwa/

Masina, dans la commune deLimete, encadrés par l’ONG /CARS (Cadre d’appui pour larecherche de solutions), ontplaidé, à travers un mémodéposé auprès du gouverneurde la ville Kinshasa, AndréKimbuta Yango, pour la nonspoliation desdits sites qu’ilsoccupent depuis 1977 avec lamise en œuvre du Programmenational Riz du ministère del’Agriculture (PNR). Dans cemémo, il est noté que ces sitessont concédés à un sujet tunisien

Plaidoyer pour la non spoliation des sites agricoles et de pêche de Kingabwa/Masina

qui va y ériger une cité modernedénommée « cité du fleuve». Cechantier met ainsi en chômageplus de cinq mille paysans et leursfamilles et accentuant la misère etla pauvreté pour plus de 20.000Kinois. Les produits générés dansces sites, notamment, poissons, riz,légumes, fruits et autres, indique-t-on, ravitaillent Kinshasa.

Lors de la guerre d’agression en1998, rappelle le mémo, lesproduits de ces sites ontapprovisionné une grande partie deKinshasa qui était coupémomentanément du reste du pays.Sans toutefois être opposés à lamodernisation de la capitale, lespaysans concernés sollicitent du

gouverneur de la ville unedélimitation claire de deuxconcessions, celle attribuée à laCité du Fleuve et celle qui leur

revient, à défaut d’êtreindemnisés.Même l’ONG, lesAmis de la nature, a dénoncé cettespoliation en soutenant que ces sites

constituent des « Airesprotégées » et en y construisantdes maisons d’habitation,Kinshasa sera davantageétouffé et l’environnement enpâtira. Les victimes de cettespoliation rappellent augouvernement provincialqu’elles nourrissent unepopulation estimée à 10 millionsd’habitants. « Ne pas tenircompte de leurs revendicationsserait contraire à l’esprit de ladécentralisation qui encouragechaque entité à se prendre encharge », ont-ils soutenu.

ACP du 1/04/ 2011

L

-Cartographie participativepermettant une meilleurerépartition des terres(zonageagricole) par entité de base,

marchés cibles, le transport desproduits, l’amélioration dessystèmes de conditionnement etla transformation des produitsagricoles.-Promouvoir les pratiques d’uneagriculture performante (AC etagroforesterie) mais aussirespectueuse de l’environnementpour sa rentabilité et sa durabilité,compte tenu de l’enjeu duréchauffement climatique qui seprécise-Instaurer des conditionsincitatives pour favoriser desinvestissements agricoles privéset installer des rapportsharmonieux entre investisseurs etpopulation (Nucleus Estate).

In La Voix du Congo Profond n°03 de décembre 2010,

PP 27-28

-Prise en compte de la protectionde l’environnement, del’amélioration de l’accès auxmarchés et organisation desfilières par spéculation (filièrescafé-cacao).-Soutien à une bonnegouvernance qui permette unecollaboration étroite entre l’étatet les producteurs à l’instar desCargs et l’implication desorganisations paysannes dans laplanification des projets en phaseavec les bailleurs de fonds, pourdes DSCRP qui reflètent lesbesoins réels des populations ;suivi-évaluation permanent desCargs.

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .10

DOSS

IER

Mafuta Léonie :«La veuve n’est pas pauvre »

n retrouve quelquesfemmes leaders au seindu mouvement paysancongolais. Depuis nos

ancêtres, il avait eu des leadersféminins. La femme aénormément travaillé pour quece monde soit ce qu’il estaujourd’hui. Ce qui fait ombrageà l’évolution de la femmepaysanne est le fait qu’elle n’apas beaucoup étudié. Si on poseaujourd’hui la question duleadership féminin c’est parceque la femme a été longtempsétouffée.»Cette déclaration est de MmeEspérance Nzuzi , Présidente dela FOPAKO. «Au sein de laFOPAKO, je suis la seule femmedans le comité parmi quatrehommes. C’est déjà unproblème ! Heureusement que jesuis à la tête de cetteorganisation. Sinon, je pouvaispeut-être jouer le rôle de porte-mallette. Cela n’est pas un fait dehasard. C’est parce que j’ai uneforte capacité de mobilisation.»ajoute t-elle. A traversl’mplantation de l’Associationpour la promotion des Femmesde Lukula (l’APROFEL),sonassociation, dans toute laprovince du Bas Congo(deKasangulu à Moanda), elle faitla promotion de la femme. «Je

Dossier de la Femme

Difficile quête deleadership pour lafemme paysanne

Espérance Nzuzi : «La femme paysanne est aujourd’hui bieninformée pour faire sa promotion»

Un dossier de Emmanuel Kokolo et de JB Lubamba

a journée internationale de la femme a étésolennellement célébrée en RDC le 8 mars 2011Pour cette année, en RDC, cette célébration estplacée sous le thème: «Egal accès des hommes

et des femmes à la formation.»C’est aussi pour les femmes paysannes l’occasion dese définir par rapport à leur épanouissement car, lefait réel, est qu’elles sont toujours confinées dans leszones rurales, oubliées et leur voix, à peine audible,n’arrive que très difficilement au niveau de strates

les plus élevées du pays. Pourtant, ce sont elles quitiennent la houe et nourrissent la plupart de villescongolaises. Et ce sont elles qui suppléent àl’incapacité économique de l’homme, aujourd’huiclochardisé par de nombreux mois d’impaiement dessalaires ou contraint à l’oisiveté par la disparitiondes forêts et par conséquent du gibier. LA VOIX DUPAYSAN CONGOLAIS a profité de cette journéepour s’entretenir avec quelques femmes -leadersévoluant dans des organisations paysannes.

pense que pour le prochainmandat à la FOPAKO, on peutouvrir le comité aux femmes .Pourquoi pas avoir quatrefemmes et deux hommes.»,souhaite Mama Nzuzi quiexplique que si la femmepaysanne était avant moins

instruite aujourd’hui elle estsuffisamment informée pourfaire sa promotion. En RDC,c’est la femme qui travaillebeaucoup. Et donc, elle devaitprendre le devant et montrer dequoi elle est capable. E.KOKOLO

O

Mama Espérance NZUZI dans son champ à Lukula, (Mayumbe)

PRESIDENTE DE LA FORCE PAYSANNE DU KONGO-CENTRAL(FOPAKO)

L

Elle est veuve et Présidente de l’Association de l’Orphelin desfamilles militaires de Boma depuis plus de deux ans. Elle aabandonné l’enseignement pour devenir femme agriculteur àBoma. Tout a commencé par une sensibilisation qu’elle a menéeauprès de femmes veuves en leur montrant que « une veuve n’estpas et ne peut pas être une pauvre ».Avec un groupe de femmes, orphelins militaires, ils ont pu prendreen location un tracteur à Kinza Mvuete pour cultiver 4 ha de manioc.En 2009, chaque membre a utilisé le fruit de son travail, maiscertaines ont vite cédé au découragement, car elles pensaient avoirde l’argent et des crédits rapidement» , confie Léoniie Mafuta. Parcontre, un autre groupe a tenu bon jusqu’aujourd’hui bien malgréplusieurs embûches notamment le coût du transport pour atteindreles champs se trouvant en dehors de la ville. Elles débourssentchaque fois 1.200 FC par jour .Pis , elles manquent cruellement les moyens pour acheter desintrants, des semences et le problème de l’évacuation se poseégalement avec acuité. Pourtant, Mme Léonie Mafuta racontequ’elle a pu vendre dernièrement 20 filets d’oignons. Les fruits decette vente lui ont permis de modifier sa maison et d’ assurer lascolarité de ses enfants. Son association compte aujourd’hui 60membres. JB Lubamba

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .11

DOSSIER

eannette nous rassure queson expérience marchebien et qu’elle note unengouement de

demandeurs qui veulent utiliser sontracteur au Plateau de Batekequ’elle fait louer à 75 Usd parhectare et par opération, à savoirlabour, hersage, bionage. Ce prixest inférieur par rapport aux prixpratiqués dans certaines provincesqui avoisinent 200 Usd paropération. Elle tient compte du faitqu’il y a beaucoup de tracteurs surle plateau de Bateke. C’est ce quiexplique qu’ il y a beaucoup dedemandes. Mais, le grandproblème avec cet engin reste

Mme Jeannette Amanakou : « Lafemme doit participer à l’élaborationdes politiques agricoles en RDC »

Mme Jeannette Amanakous’intéresse aux activités

agricoles qu’elle exerce dans labanlieue de Kinshasa. Elle aacquis un tracteur auprès du

Ministère provincial del’Agriculture à Kinshasa à la

suite d’un partenariat signé endécembre 2010.Elle a dû payer

8 000 Usd. pour acquérir cetengin et malgré tout , son

tracteur travaille contrairementà ce qui se passe en provincesoù les tracteurs sont au point

mort, parqués dans les garagesdes résidences des Gouverneurs

et des Administrateurs desterritoires .

l’absence des accessoires et despièces de rechange,notammentcharrue, doli, herses, cric…. AuMinistère provincial del’Agriculture, ce sont toujours despromesses qui ne tiennent pas, « Ilsme promettent toujours desaccessoires, mais je ne vois rienvenir », regrette Mme Jeanne quin’arrête pas de travailler au lieud’attendre des accessoireshypothétiques. Elle est donccontraint de prendre en locationdes vielles charrues qui tombentsouvent en panne. Elleexplique : « La location de lacharrue coûte 30 000 FC par Haet par opération et si je peux

acheter une nouvelle charrue, jedois dépenser encore 2 500 Usd ».Mme Jeannette encadre lesfemmes et enfants en situationdifficile (maraichères, filles mères,femme de troisième âge…) afinde les aider à se prendre en charge.Certaines femmes habitant la citéMaman Mobutu font déjà desjardins et elles nourrissent unepartie de la population de la ville deKinshasa.A travers son Ongdénommée « Talita Koum » quisignifie Femme, lèves-toi », elle adéjà labouré 40 Ha.Mme Jeannette Amanakou estmembre du Réseau africain pourla gestion communautaire des

forêts, REFACOF dont elle est lepoint focal en RDC. Le Refacofqui existe depuis 2009, est uneorganisation panafricaine quiregroupe des associations desfemmes gestionnaires des forêts,qui s’intéressent à la forêt dont lesiège se trouve au Cameroun.L’objectif du Refacof est de fairele lobbying, le plaidoyer auprès dugouvernement pour la prise encompte des travaux de femmes.« Nous avons fait un mémo en 2010adressé et déposé au Ministre del’environnement pour laprésentation de l’association etnous avons formulé notre demandede tenir compte de notre

participation aux réunions duMinistère sur l’élaboration du codeforestier ». Ce mémo est resté sanssuite, mais nous allons continuernotre combat, affirme MmeAmanatou.En RDC, le Refacof regroupe 35associations des femmes àKinshasa et 128 à Lubumbashi,Mme Amanatou entendsensibiliser les femmes des autresprovinces de la RDC pour entrerdans cette vision puisque lesfemmes ne doivent pas être àl’écart sur les questions de lagestion des forêts.

JB Lubamba

J

iphaine Bueke, chargéedu Systèmed’information et desécurité alimentaire et

des questions transversales à laFAO a déclaré que l’aidealimentaire doit prendre encompte les besoins différentielsdes femmes et des hommes. Ellea tenu ces propos lors de laconférence qu’elle a animéemardi 15 Mars 2011 à la Maisonde la Femme du ministère de laFamille et de l’Enfant sur lethème : « La charte de genre ».L’oratrice s’est référée à uneétude menée par la FAO, PAM

Tiphanie Bueke: «Malgré la position centrale de la femme au niveaudes ménages, son statut social et économique est toujours faible»

T et 11 Ongs nationales etinternationales depuis avril 2010dans la province du Nord kivu.

Cette étude s’est basée sur ladivision des tâches entre leshommes et les femmes etcomment accèdent-ils auxressources et aux bénéfices enrapport avec la productionagricole. 138 groupes dediscussion ont été constituésportant sur les questions relativesà la terre, aux ressources, auxfinances à la formation et à ladécision. L’étude révèle que lesfemmes passent 17 heures au

travail par jour contre 7 heurespour les hommes. En cas de laculture des terres, les hommesprennent possessionsystématique et de façonexclusive. Concernant lesressources du foyer, les femmesn’utilisent et ne contrôlent quecelles qui ont une faible valeurtelles que les casseroles, mortierstandis que le vélo est pourl’homme.

Cette analyse prouve àsuffisance que malgré la positioncentrale de la femme au niveau

des ménages concernantl’alimentation et les soins de lafamille, son statut social etéconomique est toujours faible.Elles souffrent d‘un manqued’accès à l’information et de laformation, à la terre, au crédit etla prise de décision.En conclusion, Mme Tiphanie aplaidé pour le développementd’une charte de la bonne pratiqueconsistant à demander auxacteurs humanitaires du secteurde prendre en compte leursréponses, les rôles, les besoins,les priorités de deux sexes.

JBL

Mme Jeannette Amanakou , Présidente de l’Ong «Talita koum (Photo LVP)

Dossier de la Femme

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .12

Ir. Athanase MAKA YA: « Les énergiesrenouvelables sont une alternative

pour les paysans congolais »Assistant à l’Université Kongo ,Faculté des sciences agronomiques et ConseillerChargé de l’Agro-industrie au Cabinet du Ministre de l’Agriculture, l’IngénieurAthanase MAKAYA soutient mordicus que les énergies renouvelables sont unealternative pour les paysans congolais .Selon lui, avec les bio-fertilisants, le paysanpeut accroitre son revenu, et mettre à la disposition des consommateurs, des produitsnaturels au lieu des produits faits avec engrais chimiques synthétiques. Il invite leGouvernement à produire des programmes pour former et informer les paysanssur les méfaits de la destruction de l’environnement. Au Congo, on pratique encorel’agriculture itinérante sur brulis. Malheureusement, elle détruit la forêt plus queles exploitants industriels de bois.

source épuisable d’énergie, quandvous la détruisez, en coupant lebois de chauffe, par le feu debrousse, cela ne se reconstitue pas.Maintenant le monde commenceà se poser des questions surl’énergie nucléaire.

Quels sont les avantages desénergies renouvelables ?Les énergies renouvelablescausent moins de dégâts àl’environnement et à l’hommetelles celles qui proviennent de ladégradation de la biomasse.L’utilisation de ces énergies nedétruit pas l’environnement. Alorsque les hydrocarbures (le pétrole,l’essence et les autres, nonseulement elles sont épuisables,mais sont sources de dégagementde certains gaz qui sont nocifs pourla vie tant de l’homme que d’autresécosystèmes vivant sur la planèteentière.

La forêt constitue-t-elle pour lespaysans une source d’énergieindispensable ?Parlant des paysans, la Républiquedémocratique du Congo estcomposée à 70 à 75 pourcent depaysans vivant en milieux rural.Ils préparent leurs nourritures avecles énergies qu’ils prennent dansla forêt tel le bois de chauffe qu’ilsobtiennent en coupant les arbresdans la forêt .Mais chaque fois queles paysans détruisent un arbre, ilne plante pas un autre.C’est ainsi qu’il faut restituer la forêtqui constitue la source d’énergiepour les paysans. Et la forêt aplusieurs rôles et nous pensonsmême que la vie de l’homme estliée à la forêt. Elle fourni àl’homme, aux animaux y vivant,ainsi que la zoocénose ; de lanourriture, de la matière de basepour les multiples industries. La forêt c’est la vie du sol. Le solcomme nous pouvons le définir,c’est la partie superficielle decouche terrestre susceptible degarder une végétation. Donc le solest un milieu de vie. Il n’aime pasêtre dénudé, ni exposé aux rayons

solaires car ces derniers ledétruisent et perturbent lesdifférents échanges qui s’yeffectuent entre les différentesentités qui y vivent. Il y a toute unebiologie qui se passe dans le sol.Cette biologie est mise endéséquilibre lorsque le sol, commemilieu de vie devient perturbée.C’est ainsi que la forêt joue cerôle là. Elle remet au sol la matièreorganique, qui permet de créer unéquilibre entre tous les élémentsqui vivent dans ce milieu.A cause de cet équilibre, lesanimaux et les plantes trouvent toutce dont ils ont besoin dans la forêt.Ils sont alors consommés parl’homme ou par les autres animauxsupérieurs. Ce denier remet lamatière organique dans le sol; c’estce qu’on appelle la chainetrophique. En ce moment là, il secrée un milieu d’équilibre qu’onappelle le « climax ». Mais si laforêt est détruite, cet équilibre estaussi détruit parce que la forêtdonne à l’hommenotamment l’oxygène qu’il respire.Si la forêt est détruite il n y a plussuffisamment d’oxygène. La forêtdonne également la pluie. Si elleest détruite, il n’y a passuffisamment de pluie. Donc, ilfaut que les paysans soientinformés et formés.

Les énergies renouvelables sont-elles utiles pour le paysancongolais?Par rapport à tous ces rôles de laforêt, nous pouvons soutenir queles énergies renouvelables ne sontpas une fin en soit, mais unealternative. Les paysansfournissent le gros de la productionagricole du pays et résolvent tantsoit peu, les différents besoins despaysans Congolais. Parce qu’on nepeut pas changer directement laculture ou la mentalité des paysanssans qu’eux-mêmes ne puissent ytrouver leur importance. C’est unedes causes de la plupart de projetset des programmes qui viennentdans ce pays. C’est une alternativedans ce sens que si le paysan se

rend compte,lentement et surement,des méfaits de ladestruction de la forêt,il pourra lui-mêmeprendre position parrapport à son attitudevis-à-vis à la forêt.Du point de vue del’Agriculture, lespaysans congolaisdétiennent plus de 70%des denréesalimentaires congolais.Cette agriculture estrudimentaire avec desfaibles rendements.Elle est de subsistance.Au Congo, on pratiqueencore l’agriculture itinérante surbrulis. Malheureusement, celle-cidétruit la forêt plus que lesexploitants industriels de bois.

Comment peut-il rendre compte desméfaits de la destruction de la forêtsans que personne ne le lui dise ?

C’est le rôle des décideurspolitiques et des hommes dessciences parce que le paysan seuln’a pas la capacité ni le moyen dese doter de ces énergiesrenouvelables ni de les utiliser.Prenons par exemple le cas del’énergie scolaire dans un milieupaysan. Si cette énergie solaire, quid’ailleurs coûte déjà très chermaintenant, peut être vulgariséeauprès des paysans, si le gaz quiest produit à partir des matièresfécales peut être utilisé pourproduire le courant, la lumière,vous imaginez ce que le paysanpourrait gagner. Il aurait à prendrecarrément cette matière fécale desa maison et la transformer en gazsans détruire l’environnement.C’est le cas aussi pour certainsproduits forestiers non ligneuxc’est-à-dire, les produits de la forêtautres que le bois (fumbua, leschampignons, le tondolo, leschenilles…), les paysans vont lesrécolter dans la forêt. Plus ils lesexploitent et les soutirent, plus lasource tarie. Le paysan devrait

comprendre que non seulement ildoit retirer ces produits de la forêtmais, il doit remettre à la forêt cequ’il lui doit.Si donc les paysans ontl’information suffisante sur laconservation des écosystèmes,l’équilibre pourra reprendre.

Et le rôle du gouvernement danstout ça?Le rôle du Gouvernement est demettre en place des programmesprécis d’encadrement des paysans.Son rôle est de former et informerles paysans .Ces derniers sont,depuis longtemps dans ce mêmemilieu, ils y travaillent. lls font descultures en jachères mais si on metà leur disposition d’autres outils detravail efficaces, je crois qu’ilspeuvent s’adapter. Dans la plupartdes cas, on estime que les paysansne connaissent rien. On leur amèneun projet tout fait sans qu’il nesoient associés. Or ce projet doitêtre adapté à leurs propres besoinscar, le vrai développement esttoujours endogène. Mais lorsquele paysan peut quitter sa forêt, venirle soir sans couper le bois dechauffe. Il arrive et trouve parexemple le gaz et met sa marmitesur le feu. Je crois qu’il auragagnén.

INTE

RVIE

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ouvez-vous nous parler durôle et de types d’énergies ?Les énergies sontimportantes pour la vie de

l’homme à plusieurs niveaux.L’Homme doit vivre, manger etfaire toute sorte de transformationde sa vie. L’énergie circule dansun système et en dehors dusystème. Plusieurs sourcesd’énergie lui permettent de réaliserla vie. En fonction des origines etde sources, on rencontre lesénergies fossiles, hydroliennes,éoliennes, nucléaires… Pour qu’ily ait une harmonie dans la vie, ilfaut un équilibre entre le systèmeet son environnement. L’hommetire ces énergies soit de la forêt, dela nature, du sol et du sous-sol.Parmi ces énergies, les unes sontexploitées et sont épuisables, tandisque d’autres peuvent êtreexploitées et renouvelées ouréhabilitées. C’est ainsi qu’on parlede différents types d’énergies parrapport à leurs origines. Il ya doncles énergies fossiles qui viennentdu sous-sol dans lesquelles ontrouve les hydrocarbures (pétrole,carburant, les kérosènes…) Lesénergies fossiles sont nonrenouvelables. Plus on les exploite,mieux ils disparaissent. Les autresénergies proviennent de la naturenotamment de l’eau, l’air, lesoleil... C’est le cas du courantélectrique et aussi des énergies quiviennent de l’air qu’on appelleénergies éoliennes. Il y en aégalement celles qui proviennentde la forêt (du bois de chauffe).Donc Il y a beaucoup de sourcesd’énergie dont l’homme a besoinpour réaliser l’une ou l’autre desses préoccupations par rapport àsa vie. La forêt constitue aussi une

P

Propos recueillis par Dina Buhake

Membre/ AJAC

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13 .P .13

L

FO

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a Solidarité Paysanneau Mayombe, Sopam,basée à Kangu dans leMayombe, est une

ONGD très engagée dans ledomaine de la défense del’environnement. Elle vient demettre au point des foursaméliorés qu’elle entendvulgariser à travers tout le Districtdu Bas fleuve, mais elle est butéeau problème de moyens. Elle ades yeux rivés sur despartenaires qui peuventl’appuyer sur ce projet pour unelarge vulgarisation.

Pourquoi Sopam veutpromouvoir ce projet ? Dans letemps, la région du Mayombe –District du Bas-Fleuve- était trèsréputée pour ses forêts et lafertilité de son sol. Actuellement,la disparition des forêts constitueune menace pour l’avenir de lapopulation. Le constat fait esttroublant: le sol devient de plusen plus dénudé, puis érodé.

Expérience de la SOP AM dans la construction des foursaméliorés pour réduire l’utilisation de bois de chauffage.

Changement climatique

e Comité de direction duN O D E / FA N R PA N(RDC) a mis en place uneéquipe thématique pour

préparer la COP17 qui aura lieu àDurban en Afrique du Sud enseptembre 2011 pour lesnégociations sur le changementclimatique sous les auspices desNations unies.C’est une des recommandations desa toute première réunion, tenuesamedi 12 mars 2011 dans la sallede réunions du Centre d’Echangespour des Reformes Juridiques etInstitutionnelles (CERJI),l’Institution hôte de NODE. Cetteéquipe doit travailler pour laparticipation de la Société civilecongolaise et du gouvernement àcette réunion.

L’équipe thématique (appeléeNoyau de mobilisation de la sociétécivile et du gouvernement) sur lechangement climatique et laCoP17, a pour tâche d’ élaborer uncalendrier des priorités et desactivités liées à cette préparation;d’élaborer une note de concept, etde programmer les réunions avecd’autres plates formes de la Sociétécivile congolaise travaillant sur les

Conséquences : il devientimproductif; le bois devient deplus en plus rare, surtout près deshabitations ; le climat subit des

perturbations affectant surtout lerythme des pluies, et l’on noteune diminution du débit decertaines sources et des cours

d’eau. Parmi les causes de ladisparition des forêts, il y a : lesbesoins en bois qui sont de plusen plus grands ( bois dechauffage, bois de construction,mobiliers, bois d’exportation, oncoupe les arbres pour faire denouveaux champs) ; les feux debrousse continuels ; lestechniques non appropriées decarbonisation ; les foyers pour lacuisson des aliments sont nonadaptés pour économiser le bois ;

En initiant ce projet, Sopamentend conscientiser lapopulation de son aired’intervention à trouver dessolutions, en particulier pour cequi concerne le gaspillage debois de chauffage pour la cuissondes aliments.

Groupe cible : les membreseffectifs des 30 OrganisationsPaysannes partenaires deSOPAM dans les trois Territoires

du District du Bas-Fleuve(Lukula, Tshéla et Seke-Banza)et leurs proches, soit 1 200personnes adultes, hommes etfemmes. A ce jour, troisanimateurs permanents sont déjàen service dans le programme debase.Ils vont prendre la relèvepour un suivi du travail accomplidurant les 3 premiers mois duprojetn

Une équipe des OSC pour la négociation sur le changement climatiquequestions du changementclimatique.Elle devra aussi élaborer ledocument des stratégies de lasociété civile pour sa participationeffective et efficace; partager ledocument de stratégie de la sociétécivile avec Monsieur TOSI,négociateur en chef pour la RDCet le groupe Afrique ainsi qu’avecle gouvernement (ministère del’environnement, tourisme etconservation de la nature ;ministère du développement rural ;et ministère de l’agriculture, pêcheet élevage) au sein d’un atelierd’élaboration d’une visioncommune pour la participation dela RDC et d’autre passerelles decommunication à déterminer.Le Groupe de Travail ClimatREDD (GTCR) et du RéseauRessources naturelles (RRN) quisont déjà partenaires du CERJIdepuis longtemps, seront associésdans la mise en place d’undocument de stratégie de la sociétécivile sur la participation à la CoP17dont le NODE/RDC intégreraparticulièrement la questionagricole comme questionspécifique et centrale denégociation à la CoP17. Pourrappel, environ 40% de

déforestation est causée parl’agriculture sur brulis et environ80% de la population congolaise etafricaine dépend directement del’agriculture et que celle-ci est unevoie sûre de lutte contre la faim etla pauvreté.

L’équipe ainsi constituée, estcomposée de : Me AlphonseLONGBANGO (CODHOD) ;Joseph NKINZO (Taicom CongoSprl); Ir. Agronome JoachimMAMBA (Ministère dudéveloppement rural), Madame

Des briquettes écologiques pour réduire laconsommation de bois de chauffe

me Anny Mbombo del’Ong ERND Institutefait la promotion de satrouvaille: «la Briquette

écologique». A travers unedémonstration sur la fabricationet la capacité énergétique decette briquette, elle montrecomment les ménages peuvents’approprier cette technologie.Le projet de «briquetteécologique» entre dans le cadredu programme Changementclimatique et déforestation évitéeque développe ERND Institutequi travaille pour la réductionde la consommation de bois dechauffe. La briquette écologiqueest fabriquée sur base de lasciure de bois, du papier usagé,

du compost et d’eau. Elle estfabriquée grâce à une presse etde tuyaux métalliques. Avec

Ospi NZIGIRE (Société civile) ; Ir.Agronome IsraëlNYAMUGWABIZA (Ministèredu développement rural).

JB Lubamba

quatre briquettes, on peutbouillir 2 Litres d’eau en moinsde 10 minutes.

Emmanuel Kokolo

Mme MBOMBO présentant un échantillon de sa briquette à unmembre de la FIP (Photo GTCR)

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Un modèle de four amélioré produit par la SOPAM (Photo SOPAM)

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ur le lac MaiNdombe dans laProvince du

Bandundu, la pêche est uneactivité saisonnière degrande importance pour lespopulations. Mais elle estpratiquée de manièreartisanale.L’on dénombreprès de 46 000 pêcheursdans le district du MaiNdombe (dont environ 9.500

Par Thierry NZEWO*

Bandundu : Le Projet « Ndjamba Ndjale » pourappuyer les pêcheurs du Lac Mai Ndombe

Le Centre National d’Appui au Développement et à la Participation Populaire, CENADEP en partenariat avec WWF en sigle vient de lancer un projetd’appui à la cogestion des ressources halieutiques dénommé « Ndjamba Djale » qui signifie en langue locale « j’aime le lac » sur lac MAI NDOMBE dansla province du Bandundu.Ce projet poursuit comme objectif principal «organiser et améliorer le niveau de vie et de santé tout en respectant les ressourcesnaturelles de 500 pêcheurs hommes et femmes ». D’autres structures vont aussi travailler avec le CENADEP dans le cadre du partenariat, il s’agit d e:PREFED , TRIAS , MEC – IDECE.Le projet a été lancé le vendredi 11 mars 2011 à Inongo devant les autorités locales.

pêchent sur le lac MaiNdombe, et sont répartisentre les camps situés sur lesfleuves et 87 villages autourdu lac. L’étude du WorldFish Center révèle untarissement des ressourceshalieutiques, constaté sur

une période de dix ans parles communautés depêcheurs autour du lac MaïNdombe. Celles-ci évoquenttrois raisons pour expliquerce changement à savoir :l’augmentation du nombrede pêcheurs (provenant de

villes plus lointaines); ledéclin des institutionstraditionnelles deréglementation de la pêcheet la réduction de la taille desmailles des filets.Selon cetteétude, la productionannuelle de la pêche dans le

Lac Mai Ndombe seraitpassée de 13 600 tonnes en1995 à près de 9 800 tonnesen 2006. Cette diminution estnotamment due auxc a p t u r e s . E n f i n , l ’ o ndénombre 36 espèces,appartenant à 16 familles depoissons.Actuellement, lespêcheurs mènent leursactivités individuellement,en ménage, sansorganisation ou structurationparticulière, ce qui lesempêche de rentabiliser cesactivités en tentant demutualiser certains coûts. Ilapparait clairement le désirde voir se mettre en placedes structures pour leurpermettre de prendre enmain collectivement desproblèmes qui ne peuventpas être résolusindividuellement. Lespêcheurs semblent être les

plus pauvres dans leurscampements ou ilstransforment les poissons,mais 10 à 30% de la massedu poisson transformé estdégradée et perdue au coursde la chaîne decommercialisation. Le prixde vente du poissonaugmente en s’éloignant deszones de production, jusqu’àêtre multiplié par 8 pour lepoisson frais entre le marchélocal et Kinshasa. Mais lescoûts de transport et detransaction sont élevés dansla région. Lacommercialisation dupoisson dans des centres decommerce importantssemble offrir des marges deprofits intéressantes, du pointde vue des pêcheurs, maisnécessite donc une quantitéminimale de poisson pourcompenser les frais.n

e projet vient d’êtrelancé, quelles sontles activités

prioritaires pour aider à bienimplanter le projet dans lemilieuPour aider à implanter, nousavons prévu l’organisationde deux ateliers. Le premieratelier sera consacré àl’organisation et structurationdes pêcheurs sur le lac MaiNdombe et le deuxième, unatelier des acteurstechniques sur la maitrise dela filière poisson(reproduction, production,transformation, écoulementet commercialisation).

Qu’est ce que le projetapporte aux habitantsd’INONGO en particulier etde la province duBANDUNDU en général ?Le projet apporte une boufféd’oxygène en matière dedéveloppement en passant

par une pêche désordonnéeà une pêche ordonnée,durable et responsable,donner aux pêcheurs une

alternative à leur activité, unevisibilité qui ramènera lafemme en première ligne enmatière de développement

et la cogestion desressources halieutiques dulac , une amélioration de laprotection et la santé depêcheurs dans leurs activités.

La population locale, lesautorités ont-ils adhéré à ceprojet ?Le projet n’est pas un projetprêt- à- porter mais un projetélaboré depuis sa conceptionavec la population locale, lesautorités, les institutionspubliques et privéesexerçant dans le milieu.Depuis juin 2009, il y a euune série des ateliers derecherche-action avec lapopulation d’Inongo qui a étéimpliquée enfin de décélerles problèmes et énumérerune liste des pistes dessolutions dont fait partie ceprojet qui vient d’être lancé.Et même dans l’exécutiondu projet un comité

d’orientation composé desacteurs étatiques, de lasociété civile et des pêcheurssera mis en place pourfaciliter l’appropriation duprojet par les bénéficiaires.

Etes-vous content decoordonner aujourd’hui ceprojet ?Je suis très content d’être lapersonne en qui Cenadep aplacé sa confiance pourassurer la coordination de ceprojet pour deux raisons.Premièrement je suis untechnicien endéveloppement etspécialiste en gestion desprojets communautaires.Donc j’ai été formé pourexercer ce métier que j’aimeet qui m’a déjà amené dansplusieurs provinces de notrepays avec des bailleurs,nationaux et internationaux.Pour moi c’est une manièrede contribuer à

l’amélioration des conditionsde vie de notre population.Et deuxièmement, j’aimevivre et travailler pour lesplus démunis surtout enmilieu naturel car rien n’estplus noble que de donner lemeilleur de soi pour lescommunautés rurales ensituation de crise.

Votre mot de la fin !J’ai demande à la populationdu Bandundu en généraleet celle d’Inongo enparticulier de faire confianceau CENADEP et detravailler avec nous malgréles réalités complexes deterrain. Mais tous ensemblenous pouvons faire quelquechose et améliorer tant soipeu les conditions de viesde la population d’INONGOen général et des pêcheursen particulier.

Interview réalisée parThierry NZEWO

Jean Paulin MASWAKU,Coordonnateur du Projet NDJAMBA NDJALE:«Le projet permet de passer d’une pêche désordonnée à une

pêche ordonnée, durable et responsable»L

Pêcheurs en plein opération sur le lac Mai-ndombe (Photo LVPC)S

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Pêcheur sur le Lac Maindombe (Photo Cenadep)

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REPORTAGERéalités rurales: Boma, une ville des

associations de producteurs agricoles

Malgré sa position géographique et sa vocation de ville portuaire située juste à quelques longueurs de l’embouchure dufleuve Congo, la ville de Boma dans la province du Bas Congo est réellement une ville agricole . Installée à la lisière de laforêt du Mayumbe, l’ancienne capitale de la République Démocratique du Congo recèle des potentialités agricoles énormesavec une population rurale des plus actives de la province. Nous avions visité quelques organisations paysannes du coin.

Un reportage de JB Lubamba

L’ADEB, une expérience dans l’élévage des porcs’Association pour ledéveloppementintégré, basée àBoma, existe depuis

2006 et compte plus de 15associations en son sein. Lapremière expérience del’ADEB a été l’élevage despoules, mais cette expériencea fait long feu à cause du coûtélevé des aliments pour bétail.Une deuxième expériencetentée par l’ADEB pour laproduction des oignons, s’estbutée au problème deconservation. Aussitôt qu’ilsont mis leurs oignons sur lemarché, les importateursinondaient le marché de Bomad’oignons; imposant ainsi unepréference aux femmes qui ontopté pour les oignons importéspar rapport aux « Matunguluya bilanga ».« Nous proposions moins, maisles gens aimaient les oignons

importés et nous nous sommesrendus compte que quand nousfaisons le calcul des dépensesengagées, notamment lalocation du tracteur à un

qu’on travaille à perte »,affirme Mme Lufuma quipense que si on peut réduireles importations des oignons,et si l’on motive les paysans en

l’agriculture dans la ville Bomaet ses environs..Après ces déboires, lesmembres ont fini parabandonner cette deuxième

l’ADEB, les choses semblentbien marcher cette fois -ci, carcette association compteaujourd’hui 250 porcs qu’ilsélèvent en plein ville de Boma.Parmi les avantages, l’alimentdes porcs - les tourteaux-coûtent à peine 2500 Fc parsac de 50 Kg. Mais, unproblème demeure entier, àsavoir : la construction de laporcherie qui n’est pas encoreachevée. C’est pour cela qu’ilssollicitent l’appui de certainesorganisations pour y arriver etsurtout changer certainesplanches en bois détruites parles urines de porcs.Les personnels qui travaillentdans cette porcherie sont aussides membres de l’association.Ces derniers ne partagent pasles bénéfices entre eux «Sinonça ne va pas marcher !»,déclare Mme Longo quipropose une solution: « Dans

e Réseau Femme etdéveloppement,REFED, est unréseau qui existe

depuis plus de 20 ans. Il a vu lejour à l’issue d’un colloqueorganisé sur le thème : « Femme et autopromotion ».Au fil des années, le réseauFemme et autopromotion vaprendre la dénomination de « Femme et Développement »L’objectif de ce réseau est decontribuer à l’autopromotion dela Femme. Les membresviennent des associations, desONGD. « Nous militons pourla défense de la femme dansles confessions religieuses,dans les mutualités, les partispolitiques… », affirme MmeChristine Pungu.

particulier à 100 Usd parhectare (pendant que letracteur du gouvernementcoûte 180 usd par hectare),

leur faisant accéder au tracteur,moto pompes et autresmatériels agricoles, tous cesfacteurs peuvent promouvoir

expérience de produire desoignons pour se lancer dansl’élevage des porcs. A encroire les membres de

les années avenir, nous allonsdonner deux procs à chaquemembre pour qu’il fassel’élevage des porcs derrièresa maison ». Pour l’instant, encas de difficultés, ils vendentdes porcins pour y faire fasse.Cette association n’a pas tournéle dos à l’agriculture, ils ont fait1 hectare de manioc en 2009et cette année 2010 encore 1hectare et demi même si lamain d’oeuvre coûte aussichern

PRÉSIDENTE DU RÉSEAU FEMME ET DÉVELOPPEMENT À BOMA

Mme Christine Pungu: « Nous militons pour la défense de la femme dans lesconfessions religieuses, dans les mutualités, les partis politiques… »

Le REFED travaille dans lasensibilisation des femmes surle genre. « Nous avons comprisque la femme ne peut pas êtreséparée de l’homme, nousdevons mener des actionsensemble pour ledéveloppement », expliqueMme Christine qui ajoute qu’ily a aussi des actionsspécifiques menées par leREFED pour les femmes tellesque le leadership féminin, unesensibilisation sur l’électoratféminin, la promotion de lafemme, la formation au niveaudu comité de réseau, l’atelierde réflexion sur les problèmesspécifiques.Le réseau n’a pas d’activitéspropres à lui-même. Il est làpour l’appui conseil. Mais, lesprincipaux problèmes

rencontrés sont liés au manquede financement. « Si nousavons des moyens, compte

Pungu, ceci est une réalitéancienne . «Aujourd’hui quandil y a des élections, l’on se rend

tenu des ressources humainesdu réseau, on allait organiserbeaucoup des activités pourappuyer les femmes », indiqueMme Christine Pungu qui

plaide pour un appui au réseau.Le réseau a comme atout uncomité dynamique, des

femmes outillées, des femmesformées.Leadership. Les femmesn’aiment pas deresponsabilités. Pour Mme

leadership. Elles avaient desréserves avec toutes lesconsidérations culturellesqu’on attribue aux femmes.Mais, aujourd’hui, nousdonnons les informations lesdroits de la femme, et l’ on necesse de vulgariser sur lesdroits de la femme. Il y a aussides formations spécifiques surles droits de la femme. Donc,la femme est aussi cadre de lasociété capable d’exercer desfonctions importantes au seinde son pays..Mme Christine Pungu,présidente du REFED, est unagent de développement.. Elleest licenciée endéveloppement. Elle a étécoptée comme présidente duREFED depuis 1998.n

compte qu’il y a des femmesqui ont le souci d’occuper despostes de responsabilités. Jadis,les femmes n’étaient passuffisamment informées sur le

Mme Christine PUNGU, responsable du REFED /BOma

Une porcherie entretenue par l’ADEB (Photo LVPC)

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .16

Lisez etfaites lire

La VoixDu Paysan Congo-

haque jour qui passe, laforêt de Bonsumi, 17kmà l’est de Bandunduville (390km à l’est de

Kinshasa) accueille les petitspaysans. «Cette classe majoritaire,plus de 90% de la population, laville étant administrative, vit del’agriculture et nourrit tout lemonde de sa production »,dévoilel’agronome Muyembe Lambert.Ces cinq dernières années, son solargilo-sablonneux ne donne plusdes résultats satisfaisants à causede l’absence des engrais et demanque de jachère. Marchant à la que leu-leu, de longues files despaysans au dos brûlé par la chaleurdu soleil et aux jambesinfatigables s’’y dirigent tôt le matinet regagnent leur domicile aucrépuscule, fatiguées par les durstravaux champêtres. De leursconversations, des murmures etlamentations de ce genrereviennent : « Nous ne savons pasderrière quelles oreilles crier

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ES Utilisation des engrais chimiques, sujettoujours controversé

dans la province du Bandundu, la production agricole est devenuefaible suite à la méconnaissance des vertus des engrais chimiques,puissants fertilisants pour augmenter son rendement, ajouté à celala fausse croyance selon laquelle ce produit rend le sol stérile. Lestechniciens agricoles brisent le mythe.

Par Désiré T ankuy*

e drame est pareil sur laplupart des superficiesargilo-sablonneusescultivables dans la

contrée : Mushie- Pentane,Mbienabul, Mutenshiale,Masanga, Buza, Lwani, Potopoto-Midon, lieux de prédilection pourla culture de maïs, manioc,sésame, igname et millet, patatedouce, ananas, courges, légumes,canne à sucre, huile de palme,fibre textile et autres produitsagricoles.

Sur le marché, ces espèces sontdevenues quasi rares. Lesconsommateurs en pâtissent. Lacarence en vivres devient sensible.Les disettes sont récurrentes dansle territoire de Bagata. En kikongolangue local, un dicton est courantdans la contrée : « avion me bwa »(NDLR : Il ya crash), pour signifierici la famine bat son plein. Lessecteurs Kwango-Kasaï et

pour que nos peines trouventsolution ». Depuis de longuesdates, c’est sur cette terre qu’ils labourent leurs champs. Ils sedonnent beaucoup de peine àfranchir des dizaines de kilomètreschaque jour pour faire les champsà l’aide de leurs petites houes.Actuellement, personne n’est

capable de produire ne fût-ce que3 sacs de manioc de 50kg par ansur une étendue d’un hectare,alors qu’il y a dix années passées,au même endroit chacun d’euxétait capable d’en produire

plus rien. Il semble qu’il y a des produits qui rendent le solproductif. Notre souhait est que lesspécialistes nous accompagnentdans l’introduction et la pratiquede cette nouvelle techniqueculturale. » déclarent en chœurles agriculteurs en route pour lestravaux champêtres.

Les moniteurs agricoles, lesagronomes et les animateurscommunautaires passent à lasensibilisation en vue de fairedisparaître de leurs têtes les idéesselon lesquelles les engraischimiques sont nocifs au sol.«Certains cultivateurs se fient auxmythes que nous devons briser. Le temps venu, quand ces produitsseront disponibles, distribués ouvendus à un prix à la hauteur deleur bourse, ils vont s’enapproprier »,explique ClémentTayeye Taclé, AnimateurCommunautaire qui alerte: « Incinérer les champs déboisés envue d’obtenir de quoi nourrir lesol est une pratique à ne pasencourager. Au contraire, c’estdétruire le sol qui à la suite devientpauvre et improductif »n

annuellement 500 à 600. «C’estce qui nous permettait à faire faceà nos nombreuses charges. Chosedevenue impossible de nosjours….Que faire»? s’interrogent-ils. Cependant, ils reviennent sanssuccès chaque année aux mêmesendroits. «Nous sommes fatiguésà travailler sur ce sol qui ne produit

l y a prés de vingt ans,fertiliser le sol avec desengrais chimiques étaitd’usage dans la culture

de tabac quand une des entreprisestabassicole était encoreopérationnelle dans les localités deBanzalute, Lunkuni, Manzasay,Fatundu et Misay. La récolte étaittoujours abondante. «Après l’arrêtde ses activités dans la contréesuite à la vente de ses concessionsimmobilières à une autre firmecommerciale, les espacescultivables sont labourées à lahoue par les paysans pour lescultures vivrières. Les sésames,le maïs ou le manioc y poussent merveilleusement bien et lamoisson a toujours été abondante.Les engrais chimiques ne sont pasnocifs au sol. S’Ils sont appropriésau type du sol, il n’y a aucuninconvénient d’en faire usage»,avance Nova Boy Moke Ngunza,agronome de secteur. Aujourd’huiles paysans ne peuvent plusredouter des bienfaits de cesproduits qui ont fait leurs preuvesici et partout ailleurs à travers le

Manzasay sont les plus touchés.Les populations de Malu et deKimpini n’ont plus de manioc, leuraliment principal. «Pour desvivres, nous nous rendons à piedou à vélo vers les secteurs lointainsde Mikwi, Kilunda ou Luniungudans le territoire voisin de Bulungupour nous approvisionner enmanioc, maïs et huile de palme»,confirme Fulgence Nkanzi,habitant de Wele-wele cité.

Les jardins potagers domiciliairessont aménagés grâce à l’usage ducompost végétal tel que les feuillesvertes d’acacia ou deslégumineuses, les excréments deschauves-souris ou encore lesordures ramassés par- ci par-là. «Ces engrais sont simples àutiliser et ne nécessitent pas unencadrement particulier d’unagronome. On les trouve danstous les dépotoirs alimentaires»,

conseille l’agronome Jean Kikulilors d’une séance d’encadrement.

Par ailleurs, d’autres continuent àpratiquer la culture sur brûlis envue d’espérer à un résultatsatisfaisant lors des moissons.«Après le déboisement etl’incinération, les cendres et lecharbon de bois enfouis dans lapartie superficielle du sol lors delabours sert de fertilisant. C’estaprès deux où trois grandes pluiesque l’on peut semer», soutientBoniface Pamana Diamite,agriculteur.

S’ils sont emportés par le vent etquand le sol parait toujours pauvreen matières nutritives, «l’utilisationdes produits chimiques est dansce cas une nécessitéincontournable et nous devons lesaccepter si vraiment l’on veutescompter des bons résultats »,martèle t-iln

Engrais chimique acceptémais à expérimenter

L

monde. « Ces produits sontdistribués par le service Nationalde Semence « SENASEM » baséà Kikwit et au centre de Lusekele,5km de la Mission EvangéliqueVanga ».Pour encourager leurusage, ils sont actuellement remisgratuitement aux paysans qui lesdemandent.

« L’inspecteur Provincial DrBarthelemy Ndenge estactuellement en tournée desensibilisation dans les secteursagricoles d’Imbongo, Nkara etDwe à l’Est de la province pourcette fin», dit Mazenga Rogatien,agronome et Inspecteur Provincialad intérim de l’agriculture, pêcheet élevage. « Le champ dedémonstration sur le site dugouvernorat de province vise àencourager les agriculteurs et àles démystifier sur l’usage de cesengrais », confirme MuyembeLambert, agronome chef de centredu site. « Ces substances sontutilisés sur des billons et donnentdes bons résultats », renchérit-iln

Membre/ AJAC

Briser les mythesI

Engrais chimiques (Photo droits tiers)

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .17

ECHOS DES PROVINCESNord-Kivu: Les riverains du Parc National de

Virunga réclament leurs terres à l’ICCN

Cette pétition signée enjanvier 2011 a étédéposée à la présidencede la République, à laPrimature, au

Gouvernorat de province et àl’Assemblée provinciale le 12février 2011 et à l’Assembléenationale et au sénat le 14 février2011 d’après l’honorable KendaKenda Valérier. Il s’avère selon lespétitionnaires que l’ICCN n’a pasrespecté les clauses des accordsde cession convenus avec les «indigènes » à l’érection dudit Parc,alors Parc National Albert en 1925,relatives aux modalités etconditionnalités de cession des «terres indigènes » et les limitesconvenues.C’est la création du domaine dechasse de Rutshuru qui a mis lapoudre au feu. Ainsi les populationsvictimes demandent la redéfinitiondes textes légaux, réglementaireset administratifs, en particulier lesactes d’extension du Parc ,notamment les décrets de 1934 et1935, les ordonnances n°3 du 6janvier 1944 abrogeant les arrêtésroyaux du 4 mai 1937 et du 17 mai1939 et l’arrêté royal de 1950 ence qu’ils ont été pris en violation dela procédure relative à l’enquêtepréalable à la concession et ce enapplication des articles 204 et 205du Code foncier congolais. Selonle contenu de cette pétition, il faudradonc exécuter le rapport d’enquêtesur les droits indigènes dans le Parcnational Albert du 19 février 1945,annuler l’Arrêter Départementaln° 00024 du 14 février 1974 créantle Domaine de classe de Rutshuruau profit de la Zone tampon de 500mètres, confirmer les limites

Dans une pétition signée par 100.250 personnes victimes des tracasserie à répétitions, dont incendies des villages, déguerpissement sauvage,destructions méchantes des champs avec récoltes les populations riveraines du Parc National de Virunga montent au créneau et réclamentleurs terres qui leur ont été ravies par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). En plus elles exigent réparation de tousles méfaits subis de la part de l’ICCN.

reconnues par les populationsriveraines dans le territoire deRutshuru en groupementKanyabayonga et à Katanda où lesclauses des accords exigeaient, aupréalables la construction desvillages en matériaux durables àMabenga conformément àl’Article 10 de l’Arrêté créant leDomaine de chasse de Rutshuruet enfin exécuter le rapport demission de la commissioninterministérielle effectuée à

Rutshuru du 17 au 20mars 2010.En territoire de Lubero, élaguer duparc les Bloc 12 et 13 qui n’ontjamais fait l’objet d’acte de cessionet qui, actuellement sont gérés parles autochtones pour les travauxagricoles. Alors qu’en territoire deBeni , à Lubirha, groupement deBasongora, secteur de Rwenzori ;retenir les limites du Décret royalde 1935 . Il en est de même à

Bulongo- balombi , Kanyatsi dansle même secteur mais aussi àMukakali en chefférie Watalinga.A Mayangose dans les localités desBashu, Bapakombe, Bakondo ;exécuter les conclusions de lacompilation et l’analyse de tous lestextes légaux délimitant le PNVien avril 2005 . Concernant leterritoire de Masisi, il faut élaguerdu Parc les endroits ci-après : lamontagne Shopfe et les collinesKasengezi Mihousa, Kabazana,

Nzulo, Kitwalo et Kabuhi. Il estnoter que le même rapport fait étatde certaines personnes qui se sontétablies dans le parc aux environsde Kilolirwe en y construisant desmaisons en dur et en y entretenantdes fermes agropastorales sans yêtre inquiétées par qui que ce soit,moins encore par l’ICCN quidevrait deux poids, deux mesures.

En outre les mêmes signatairesdemandent à l’ICCN de payer desdommages et intérêts auxpopulations déguerpiesillégalement de leurs villages situésaux limites querellées du Parcnational de Virunga , d’indemniserles victimes des violations desdroits humains perpétrées parl’ICCN et reconstruire les villagesillégalement détruit par l’ICCN,d’indemniser les terres comprisesdans l’étendue visée par les décrets

de 1925, autoriser à la populationde Rutshuru la pêche dans la rivièreMabenga et respecter lesconventions entre le Roi Albert Ieret les populations riveraines enmatière du droit de passage dansle parc en supprimant toutes lesbarrières sur la routeKanyabayonga- Goma et les taxesy afférant. Enfin, selon lespétitionnaires , un avertissement est

lancé qu’en cas de non exécution,dans les trois mois dès réceptionde leur pétition, soit en maiprochain, celle- ci sera considéréecomme acceptée et ils vont dèslors se mettre à exécuter lestravaux agricoles dans les terresqui font l’objet de réclamationn

Bas-Congo: Conflit s et Gestion des Ressources Naturelles

Les femmes sont constamment àla recherche des espacespour cultiver (Photo CENADEP)

Un des premiers constatslogiquement observé estque les conflits selocalisent pour la plupartdans les zones à densités

de populations élevées oùl’emprise sur les terroirs est forte.Les conflits sont donc plusnombreux dans les districts desCataractes et du Bas-Fleuve où lesterroirs sont mis en valeur depuistrès longtemps. C’est aussi dans cesdeux districts que les conflits entreclans sont les plus répandus, du faitde l’ancienneté de l’installation etdu nombre élevé de clans qui separtagent les terres de l’ancien

royaume Kongo. On constated’ailleurs que le territoire deKimvula (district de Lukaya) quiest la zone la moins peuplée de laprovince ne connaît pas de conflitsmajeurs. C’est également une deszones au potentiel agricole trèsfaible du fait de sols pauvres. Ladensité de population,l’accroissement des centresurbains et leur proximité sont doncde nouveaux facteurs de conflits.Autour de Matadi et à proximité deKinshasa, les secteurs rurauxcommencent à subir la croissancedes villes. Ici se pose un problèmed’espace pour l’habitation, ce qui

est surtout vrai avec laconfiguration du site de Matadi, leBas-Congo subissant pour lemoment moins la croissanceimmobilière de Kinshasa quipossède encore une marge avec leKinshasa rural.

Cependant, pour la capitale commepour Matadi se pose le problèmede la gestion des déchets ménagerset industriels. Sans systèmes degestion, de destruction ou derecyclage bien établis, lesentreprises vont déverser leursordures dans des déchargessauvages la plupart du temps de

manière illégale. Le problème estqu’en plus du désagrément pour lespopulations riveraines, on trouvedes produits chimiques toxiquespour la santé des populations oupour la fertilité des sols. Des cas depollutions chimiques des eaux etdes sols ont donc été relevés dansles secteurs de Pala-Bala et Lufuautour de Matadi ainsi dans quedans le territoire de Kansanguluvoisin de Kinshasa.

Autour des centres urbainssecondaires se localisent plusieursconflits du fait du développementdes cultures maraîchères

commercialisées dans ces centresou vers les villes (Matadi, Boma,Kinshasa et même Cabinda). Ainsices terres à fortes valeurs ajoutéessont l’objet d’une âpre compétitioncomme autour de Tshela, Lukulaet Kinzau Mvuete ou des grandescités maraîchères de la RN 1(Kisantu, Mbanza Ngungu etKimpese). ..

Extrait du rapport de l’atelierprovincial des acteurs du

développement rural au Bas-Congo, Kimpese, 19 - 21

octobre 2010

In Walima Amkeni de janvier –Mars 2011

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .18

ECHO

S DES

PROV

INCES

ans le cadre duprojet d’appui aurenforcement desActeurs Non –

Etatiques en RD Congo, encollaboration avecl’organisme correspondantFoyer de DéveloppementAgricole et Rural Intégré ensigle « FODAGRI », unatelier de formation entechniques d’animation enfaveur des Acteurs Non –Etatiques « ANE » de MbujiMayi et ses environs a eulieu au CRONGD à MbujiMayi.Pendant 4 jours, 22délégués membres desONGD ont été «capacités». Le Point Focal, MonsieurArthur KAZADI NKUMBIa expliqué que le but de cethème n’est pas à démontrercar l’animation constitueune des grandes activitéspour une organisation dedéveloppement dans le sensque bien faite, l’animationfavorise l’autopromotion et

une mauvaise animationdétruit l’autopromotion.

En organisant cette activité,le projet ANE est en train deréaliser son premier objectifspécifique relative au« Renforcement techniquesdes capacités des ANE pourqu’ils puissent mieuxparticiper au développementde leur pays et promouvoirles droits et les intérêts desgroupes les plus défavorisésdu pays ». Ainsi, selon ArthurKAZADI NKUMBI, cetatelier est une opportunité àsaisir pour restituer lesacquis de la formation àceux qui sont restés et surtoutd’améliorer la qualité dutravail sur terrain.

Les participants ont suiviune typologie des méthodesutilisées habituellement ,des methodestraditionnelles ci après :

interrogative, expositive etintuitive.La méthode interrogative estune méthode socratique oul’animateur pose desquestions aux participantsde manière à découvrir cequ’ils connaissent autour duthème développé.

Quant à la méthodeexpositive , c’est uneméthode au cours delaquelle, l’animateur donnela matière et les participantsreçoivent cette matière sansinterruption. Et enfin laméthode intuitive, celle quiau cours du développementdu thème, l’animateurprésente les affiches, lesimages, les photos demanière que les participantsdécouvrent ce que ledocument présente cache.

Dieudonné TshimbidimbuaGAERN/Kasaï Oriental

Kasaï Orient al : Des déléguésdes ONGD renforcés en

techniques d’animationD

L’association desproducteurs etconsommateurs deTshidimbadima, est uneassociation paysanne quiévolue dans l’airegéographique située àplus ou moins 60 Km dela ville de Mbuji Mayi auSud Ouest, Groupementde Bena Mbuyi, village deKatende dans le secteurde TSHIBILA, Territoirede Katanda, District deTSHILENGE Provincedu Kasaï Oriental est néeen Août 2007. APC/TSHIDIMBADIMAregroupe ±10 membresengagés pour ledéveloppement.

ette associationest née à la suitede la chute descours mondiaux

des produits miniers en2007 . Cette situation a

Kasaï Orient al: Des creuseurs de Mbuji-Mayi disent adieu à la bêche, vive la houe!

tellement affecté laprovince du KasaïOrientale, riche enréserves diamantaires aupoint que certainscreuseurs ont pris l’optionde faire des champs pour

leur survie. « Si ça marche,nous allons continuer »,ont-ils juré. Heureusementpour eux, ça a marché etils continuent à traverscette association desproducteurs etconsommateurs, APC.

dans le sol plus ou moins24 mois car la variété estlocale ».Le président GustaveMuela Lubilanji a affirmé :« Nous sommes à ±15hectares, nous produisonsle maïs, le niébé, le manioc

avons planté le palmier àHuile sur plus ou moins 4hectares de la variété TV(attendons par là « TOUTVENANT) , parce quel’association a desdifficultés de trouver lesvariétés locales .Actuellement, nous nousprenons en charge du faitque les enfants demembres de l’associationétudient à MBUJIMAYIsans difficulté, nous avonsla nourriture car le stockest remplis des mais,manioc et niébé et chaquemembre veut faire uneagriculture commercialeet qui donne de bonrésultat », affirme GustaveMuela Lubilanji.Les principales difficultésrencontrées sont :l’ évacuation des produitsagricoles de Tshitolo aucentre de consommation,car la route est devenueimpraticable ; pas desmains d’œuvre pour lelabour, semis, sarclage ettransport, pas de moyen detransport, baisse des prix àla récolte, une semencelocale produisant peu derendement, manque dedépôt d’entreposage pouréviter le feu de brousse,centre de consommation etde production éloignés,manque des produitsphytosanitaires, la variétélocale de manioc prend 24mois pour récolter parrapport à la variétéaméliorée 12 mois , Pasdes semences amélioréesd’où le rendement diminuequelque soit le respect ducalendrier agricole ettechniques culturales.

DieudonnéTshimpidimbua

GAERN/Mbuji MayiKasaï Oriental

et nous faisons aussil’élevage des poulesindigènes et des lapins.Pour les récoltes, unepartie est vendue et uneautre utilisée pour lasurvie quotidienne de ceuxqui sont au champ et lesfamilles se trouvant àMbujimayi ».«Pour préparer notreretraite, ajoute t-il, nous

Trois ans après, cetteassociation compte denombreuses réalisations àson actif dans le domaineagricole. Le président,Gustave Muela Lubilanjiexplique qu’ils ontcommencé comme dansl’obscurité, ne connaissantpas cultiver, quellessemences utilisées, étantprofanes qui venaient deMBUJIMAYI. Ils ontcommencé à cultiver sansconnaître commentfertiliser le sol.«Mais, depuis un certaintemps, poursuit-il, aprèsdifférents renseignementset tâtonnements, nousavons cultivé le Niébé enrespectant la rotation descultures suivi de maïs pourchuter au manioc qui reste

C

Creuseur de diamant faisant les travaux agricoles (Photo D.Tshimpindibwa)

Creuseurs de diamant dans le champ (PhotoD.Tshimpindibwa)

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .19

ECHOS DES PROVINCES

ujourd’hui si notre paysest ravitaillé encarburant, c’est grâceaux embarcations de

cette association qui vont en Angolapour ramener le pétrole, l’essenceet le Mazout en RDC. En plus, lesmembres font la pêche sur lefleuve, mais « la pêche que nousfaisons maintenant n’est pasmodernisée parce que nousutilisons encore de petites piroguesfabriquées en bois et le matérielsont insuffisants », affirme LongoLutete Antoine.Pour ce faire, l’ACOPIMBOespère obtenir un appui de la partdu gouvernement qui peut leurdoter d’un petit bateau de pêche etdes matériels comme des échossonores qui n’existent pas en RDC.L’ACOPIMBO compte quitter lapêche artisanale au profit de lapêche professionnelle. « La pêcheque nous faisons est comme desaveugles, des profanes. Nous ne

Bas-Congo: Un petit port à Loango Nzambi pourévacuer les produit s agricoles vers Boma

Par JB Lubamba

A

l connaît certes beaucoupde problèmes liés àl’alimentation de sespoules, mais il reste

confiant dans l’avenir. Feroscherche même des appuisextérieurs pour faire plus etimplanter ses élevages dans labanlieue de Kinshasa où il compteaménager d’ailleurs des espaces.Avec joie il nous dit : « Je veuxhabiter en brousse ».« Feros » est un fermier etagriculteur. Il est aussi membre dela Fédération nationale des petiteset moyennes entreprisescongolaises, FENAPEC. Il exercedes activités agricoles notammentl’agriculture et l’élevage de porcs

dans la ville de Kinshasa. Il a uneferme avicole de plus ou moins1000 poules et une populationporcine de 11 porcs au niveau duMonastère de Kimwenza.Il a commencé ces activités chezlui à la maison en pleine ville deKinshasa. Il aide la population dansl’approvisionnement en poules dechair qu’il vend à plus ou moins10 Usd et en oeufs aussi ( un plateaude 30 s œufs à 5 Usd). Mais, lagrande difficultés reste le coût tropélevé des aliments pour les poulesqui coûte cher puisqu’il n’y a qu’unseul fournisseur, à savoir laMidema. Celle-ci vend 1 sac de25 Kg à 17 ou 20 Usd. « C’esténorme », clame-t-il. Il fait des

projections, « car s’il faut nourrir1000 poussins, on peut dépenser2500 Usd rien que pourl’alimentation seulement ».Pour lesporcs, le problème se pose avec

Epobi Malimabwe Ferdinand : « Je veux aller en brousse »Rencontre avec un fermier de Kinshasa

A Kinshasa, certaines personnes élèvent des poules, des porcsdans les parcelles familiales en vue de nourrir la populationde cette ville qui accroit à un rythme vertigineux. En tout cas« Feros » de son vrai nom Epobi Malimabwe Ferdinand estde ceux là.

moins d’acuité. Seulement commeil est locataire, il est à la recherchedes appuis extérieurs pourconstruire une nouvelle porcherie

d’une valeur de 10 000 Usd. Enmême temps, il veut transférertoutes ses activités à Kinkole où ila un terrain de 10 ha , dont 3 ha estréservé à la culture du manioc.

Pour réaliser ce champ, il a eurecours à la location d’un tracteur.Une opération revient de 45 à 65Usd par ha et sans compter son

propre carburant. « Le tracteurcoûte cher, puisqu’en faisant bienle calcul, j’ai presque dépenséautour de 300 Usd.»A 130 Kms de Kinshasa, Il disposede 1000 ha à Yuo, sur la routenationale numéro un ou il compteimplanter sa plantation de manioc.Mais, il manque de partenaires etle tronçon pour atteindre la granderoute se trouve dans un état avancéde dégradation. C’est un crid’alarme qu’ii lance auxpartenaires éventuels pour réaliserce projet qui lui tient à cœur, maisseul il n’en peut pasAprès Kinkole, il va tente d’implanter à Kasangulu, 2 500bananiers et agrumes grâceàl’appui de Agriculture associationof développement, AGAD dont ilest membren

JB Lubamba

L’Association des armateurs et des conducteurs des piroguesmotorisées de Boma, ACOPIMBO, a l’ambition de sauvegarder la viehumaine sur le fleuve Congo. Elle dispose depuis 1992, des charriotspour la pêche et pour le transport des marchandises de Boma versMoanda et l’Angola. Dans le passé, l’état de la route Matadi-Moandaétait vraiment déplorable, et c’est grâce à ces embarcations que leterritoire de Moanda recevait des marchandises en provenance deMayombe, explique Longo Lutete Antoine, président del’ACOPIMBO.

savons pas détecter là où il y a despoissons et quelles espèces qu’ilfaut-il attraper, alors qu’en Europe,ils ont des appareils pour détecterdes zones des capitaines, detilapia… Chez nous noustâtonnons », déclare Longo Lutete.D’autres problèmes liés à cetteactivité sont entre autres le manquedes moyens pour acheter des horsbord. Longo explique : « Avant lespillages de 1990-1991, unpartenaire, basé à Nsiamfumuavait un grand magasin desmatériels de pêche qu’il donnait àcrédit aux pêcheurs. Aujourd’hui,il n’y a pas des magasins pour lesmatériels de pêche et des piècesde rechanges pour quelques horsbord. Les pirogues qu’ils utilisentsont en bois alors qu’en Angola,les pêcheurs ont des pirogues enfibres qu’ils achètent à créditauprès du gouvernement en payantmoitié prix.

L’ACOPIMBO dispose d’unmoteur de secours, en cas denoyade, acquis sur fonds propres. Un collègue du nom de Lama enjuin 2010 a perdu sa baleinière avec130 fûts, mais il a eu la vie sauvegrâce à un canon rapide dépêchésur le lieu. L’Etat utilise le moteurde l’Association en cas de

nécessité. Mais en Angola c’estl’Etat qui fournit des moteurs auxmembres des associations.L’ACOPIMBO compte aussiquelques réalisations notamment laconstruction du Beach Kumbu surfonds propres d’une valeur de 4875Usd, car, estiment ses membres

on ne peut faire les embarcationsflottantes sans quai.A ce jour, l’association avec ses1 600 membres, dispose de deuxcharriots; une baleinière pour lesmarchandises capables detransporter 200 Fûts et d’un canonrapide pour les personnes.

Pour 2011, l’ACIPOMBOenvisageaussi démarrer le projetd’élevage et de l’agriculture. Ellecompte aussi construire un autrebeach à Loango Nzambi pourévacuer les produits agricoles despaysans vers Boma. « Noussommes là pour sauver la vie des

paysans parce que un paysan nepeut jamais rester un malheureux,nous devons trouver des points devente de leurs produits pour qu’ilspuissent se retrouver. Comme , parexemple, un sac de cossette demanioc à 6000 Fc à Boma, enAngola 20 Usd », conclu LongoLuteten

Ferdinand Epobi Malimabwe dans sa basse- cour

I

Une embarcation sur le fleuve Congo (Photo Cenadep)

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .20

La RDC se dote d’un document de stratégienationale de relance de la filière café

L

ECHO

S DES

PROV

INCES

e document de stratégienationale de relance de lafilière café en RDC a étévalidé, mercredi 23 mars,

à Kinshasa par les comitésprovinciaux de pilotage et lecomité national de suivi. Cetévénement a eu lieu à l’issue d’uneréunion technique de présentationdu document au comité nationalde suivi.La vision du Gouvernement de laRépublique Démocratique duCongo est d’améliorer lesperformances de la Filière Cafésur toute la chaîne de valeur etcréer des richesses en milieu ruralà travers une caféicultureprofessionnalisée et compétitive.En effet, la RépubliqueDémocratique du Congo vientd’élaborer la stratégie de relancede la filière café et son plan demise en oeuvre dans le but :• De relancer les activités de lafilière sur toute sa chaîne de valeurcomprenant : la recherche, laproduction, l’usinage, lacommercialisation ainsi que latransformation et la consommationlocale ; et ce, pour en améliorerles performances.• D’assurer la compétitivité du caféde la RDC sur le marché mondial.• De faciliter, autant que possible,l’exécution sur terrain des activitéshiérarchisées à travers le plan et le

cadre de mise en oeuvre, activitéspréalablement identifiéesentretenues par les acteurs de lafilière dans un processusparticipatif. D’assurer, par desmesures appropriées, le suivi etl’évaluation de l’exécution desengrais et risques liés à leurmauvaise utilisation. Crééependant des situations difficiles,l’organisation Initiative Paysannepour le Développement intégré,IPAD, en sigle, a son siège àKyondo dans le territoire de Beni,chefferie des Bashu. Cetteorganisation est née lors de lalibération de la RDCongo par MzeeLaurent Désire Kabila, nous adéclaré son président monsieurMbusa Kyuma Joël. A la suited’une vague des déplacés qui ontcampé dans cette partie duterritoire de Beni, les habitants decette entité ont eu l’init iative de semettre ensemble avec objectif desecourir urgemment cesvulnérables IPAD est constitué de62 ILD ou initiatives locales pourle développement avec sesinterventions focalisées dansl’agriculture, le reboisement,l’agro- sylvo-pastorale ainsi que laprotection des enfants surtout ceux-là qui ont cotoyé longtemps lesgroupes armés notamment Mai-mai. Pour lutter contre leréchauffement climatique déjà

annoncé dans le monde et enparticulier en RDCongo, l’InitiativePaysanne pour le DéveloppementIntégré gère d’une manièreparticipative 38 hectares d’uneforêt effective de ces activités surterrain.• De permettre aux décideurs àdifférents niveaux de mieuxplanifier et coordonner lesdifférentes interventions tantéconomiques que sociales

es participants venus dedifférents coins de laprovince du Maniema ontpris part, au Salon Bonobo

de l’Hôtel Venus de Kinshasa,du 28 Février au 3 mars 2011 àl’atelier de démarrage duProgramme Intégral deRéhabilitation de l’Agriculturedans la province du Maniema(PIRAM). Durant quatre jours,les participants ont défini lesstratégies pour relancerl’agriculture au Maniema et fairede cette province le grenieragricole du pays. Ce ne sont pasles atouts qui manquent.Ceprogramme est le troisièmefinancé en cinq ans par le Fondsinternational du développementagricole (FIDA) en Républiquedémocratique du Congo (RDC).Il concerne essentiellement lesterritoires de Kabambare, Pangi,

Kasongo, Kibombo etl’hinterland de Kindu. Au total,le FIDA a mis à la disposition dela RDC 50 millions Usd durantces cinq dernières années, aindiqué son chargé dePortefeuille.

Le programme intégral concernel’appui à l’amélioration agricole,halieutique et d’élevage parl’accès des producteurs auxsemences et aux alevinsaméliorés, aux petits matérielsagricoles et de pêche et à destechnologies de production plusperformantes. A cela s’ajoute lalutte contre la mortalité infantile,la lutte contre le paludisme et leVIH/sida, la mise en place desinfrastructures sanitaires et d’eaupotable. Ce programme a aussiun volet réhabilitation desinfrastructures routières,

notamment la route nationalen°31 Kindu-Kasongo.

Lex- ministre du Développementrural, Philippe Undji, a salué cetteinitiative visant à assurer lasécurité alimentaire despopulations de la province etl’éradication de la pauvreté enzone rurale. Il a exhorté lesbénéficiaires à une plus grandeadhésion et participation à ceprogramme qui aura un impactpositif sur l’amélioration deconditions de vie des populations.

Pour sa part, le gouverneur duManiema, Pascal Tutu Salumu,pense qu’avec le PIRAM, leManiema peut récupérer saplace historique de « grenier del’Est, sinon de la RDCn

JB Lubamba

L

Le Maniema pourrait devenirle grenier agricole de la RDC

orientées en faveur de la filièrecafé.• De servir comme documentd’information auprès des acteursde la filière n’ayant pas pris partaux différents ateliers organiséssur la relance de la filière café etaux fins de s’y engager.• Somme toute, la Stratégieconcerne tous les acteurs de lafilière café oeuvrant sur toute sachaîne de valeur à savoir :producteurs, usiniers, acheteurs,exportateurs, torréfacteurs,transitaires, transporteurs,distributeurs de café torréfié etmoulu, distributeurs d’intrants etéquipements agricoles, services devulgarisation et d’encadrement,services de contrôle, structures derecherche, organisationsprofessionnelles, associations,syndicats,administrations etétablissements publics , servicesdes impôts et de douanes.• Au regard de la justification, lastratégie de relance de la filièrecafé en RDC couvre l’ensembledes composantes ou la totalité dela chaîne de valeur traditionnellede la filière café comme déjàsignalé ci-haut. Il s’agit donc de :la recherche, la production,l’usinage/transformation, lacommercialisation interne, la

torréfaction, la consommation etl’exportation. Les bénéficiaires dela présente Stratégie sontnaturellement tous les acteurs decette chaîne de valeur.Ainsi, la stratégie toucheradirectement ou indirectementenviron 400 000 ménagesagricoles soit environ 2.400.000personnes vivant du café en milieurural. Elle permettra parconséquent la création ou la

réactivation de nombreux emploisà tous les niveaux de la filière café:production, usinage/t r a n s f o r m a t i o n ,commercialisation, transport,transit, etc.

A cet effet, il convient de noter quela Stratégie aura pour finalité laprofessionnalisation de la FilièreCafé, laquelle permettra de générerdes richesses en milieu rural toutcomme en milieu urbain, à partirdes revenus agricoles. Et ce, entermes de diverses acquisitions(biens manufacturés, meubles,immeubles, véhicules,scolarisation des enfants,etc.).

La présente stratégie a donc étéélaborée de façon participative etconcertée par l’ensemble desacteurs de la filière café en droiteligne avec les recommandationsde l’Organisation Internationale deCafé « O.I.C ».

Romain Kyalire (Extrait dudocument de Stratégie de

relance de la filière café enRépublique Démocratique du

Congo 2011-2015

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .21

E

TECHNIQUE CULTURALElle peut se faire dans desétangs simples, dans desbassins bétonnés

rectangulaires ou circulaires, ouencore dans des cages.

1-La production en étang simple*La construction des étangs

Pour la production d’alevins, deuxétangs au minimum doivent êtreconstruits. L’un servira pour laproduction des larves et l’autre pourleur pré grossissement. Des étangsde petite taille (200 à 400 m2) sontrecommandés, car cela permettrad’éviter trop de travail lors desséances de vidange. Il faut ensuitedégager proprement le site, couperles arbres, et les herbes, enlevertoutes les souches d’arbres et lesracines, piqueter la superficienécessaire pour la construction del’étang. Sur un sol perméable (solssablonneux), il faut que la fondationet le noyau central des digues soientfaits avec la terre argileuse.Superposer des couches de terrede 30 cm d’épaisseur et damercorrectement.

*La mise en charge

Un étang bien construit et alimentéen eau est prêt à recevoir lesgéniteurs, c’est-à-dire des poissonsqui produiront des larves. Vousdevez utiliser pour cela de jeunesfemelles et des mâles qui ont unpoids compris entre 50 et 200 g,mais avec des mâles plus petitsque les femelles car à un momentles mâles grandissent plus vite queles femelles. Chargez l’étang àraison de 2 géniteurs par m_ etavec un sexe ratio de 1 mâle pour3 femelles. Par exemple, si vousdisposez d’un étang de 200 m_,vous devez y mettre 400 géniteursdont 100 mâles et 300 femelles.

Comment différencier les géniteursmâles des femelles : le sexagepermet d’observer dans la zoneuro-génitale des poissons d’unecertaine taille (supérieure à 20 g),on peut constater trois renflements(oviducte, urètre et anus) chez lafemelle et deux seulement chez lemâle. Si vous n’arrivez pas àobserver le renflement, vouspouvez frotter légèrement dupiment sur la zone uro-génitale. Lemâle éjectera un jet d’urine alorsque la femelle n’en fera pas.

*La fertilisation de l’étang

Une fois que l’étang contient desgéniteurs, il faut bien le fertiliser etnourrir les poissons. La fertilisationpeut se faire avec un aliment trèsriche en protéines (compostage),car les protéines favorisent laproduction des ovules chez les

La production des alevins de tilapiafemelles, lesquelles ovules serontfécondées par les mâles etdonneront les larves. En plus de lafertilisation, un aliment composédoit être distribué. Le tilapia senourrit le jour, contrairement àd’autres espèces qui se nourrissentde nuit. Le tilapia a un estomacréduit, donc mange tout le long dela journée, il faut donc lui donnerun peu, mais régulièrementpendant toute la journée (4 à 6repas par jour). L’aliment doit êtreservi au même endroit.

Prenons comme exemple un étangde 200 m_ qui contient 400géniteurs. Les géniteurs pèsent

effet. Il faut y mettre les larves àraison de 50 par m_, ceci veut direque si vous avez un étang de200m_, vous devez y mettre 50 x200 = 10 000 larves. Ensuite, vousdevez bien fertiliser l’étang et biennourrir les larves. Après un mois,on peut avoir 80 % du nombre totaldes larves qu’on avait au départdans l’étang. Si vous aviez 10 000larves au départ, vous aurezenviron 8 000 alevins pesantchacun 5 g en moyenne. A ce poidsils sont prêts pour lacommercialisation auprès despisciculteurs.

entre 70 et 150 g, soit en moyennepour 400 géniteurs 100g x 400= 40000 g ou 40 kg. La consommationjournalière sera de 2,2 % du poidstotal, soit 5,5 kg d’aliment composéà distribuer chaque jour, avec unapport de 4 fois par jour, cela faiten moyenne 1,375 kg par rapport.

*Quand faut-il récolter les alevins?

Les premières récoltes sonteffectuées 6 semaines après lamise en charge de l’étang. Lavidange et la récolte doivent sefaire tôt le matin, avant le lever dusoleil. Par la suite, la récolte devrase faire tous les 15 jours. Onsuppose qu’on peut avoir 20 à 80larves de 0,2 à 1g par m_ et parmois, donc pour un étang de 200m_, on peut avoir 4000 à 16 000larves par mois.

*Le pré grossissement

Après avoir vidangé et récolté leslarves, il faut les transporter dansdes cuvettes et des seaux enplastiques de 10 à 20 litres dans unautre étang qui a été préparé à cet

2- La production en cage

Les Hapas : Ce sont des pochesfixes de petites tailles (par exemple2m x 2m x 1m) en filetmoustiquaire, utilisables aussi bienà l’intérieur des étangs, des bacsque des grandes cages dans lesgrands plans d’eau. A une densitéde 5 géniteurs / m2 avec un rapportdes sexes mâles : femelles de 3/1,on obtient des productionsd’environ 40 à 70 larves/ m2/ j, soiten extrapolant 1200 à 2100 larves/m2/ mois. Comme dans des bacs,la production en Hapas nécessiteun nourrissage régulier complet etéquilibré ainsi que des récoltes plusfréquentes.

Les cages flottantes :Lareproduction peut également seréaliser en grandes cages de 16m2 avec filets à mailles fines en ydisposant 4 petites cages àgéniteurs de 1 m2 environ avecchacune 10 géniteurs ( sex-ratiomâle : femelle de _). Unealimentation équilibrée et intensivepermet d’obtenir une productiond’environ 400 alevins / m2/ mois.Sans alimentation artificielle, il est

possible de profiter d’un lac normalen y disposant des doubles cages (48 m2 pour la cage extérieure, et20 m2 pour l’intérieur). A unedensité de 4 géniteurs / m2 (sex-ratio 3/1), la production d’alevinspeut être de l’ordre de 50 ind. / m2/ mois.

3-La production en bassin bétonné

1- Cas des bassins rectangulaires

Pour un bassin bétonnérectangulaire de 4 à 100 m_ desurface, profond d’environ 80 cmavec la possibilité de l’alimenteravec de l’eau de puits ou de forage.Il faut mettre en charge 400 g degéniteurs maximum par m_. Parexemple, dans un bassin de 80 mx 5m x 0,8, stocker 133 mâles (poids moyen de 100g) et 233femelles (d’un poids moyen de120g). Nourrir convenablement, à3-2 % de la biomasse par jour.Pêcher les alevins dès le 12e jour,et tous les jours jusqu’au 21e ; viderle 22e jour et laisser les géniteursau repos pendant deux semainesavant de relancer le cycle suivant.

Reformer les géniteurs dès qu’ilsatteignent la taille de 200 g. Lesrésultats escomptés sont de 18larves/ m_/ jour.Pour le pré-grossissement, l’onutilise aussi des bassins semblablesau précédent. Il s’agira de stockerentre 50 à 100 larves par m_ aprèscalibrage en lots de taillesuniformes. Nourrir avec desaliments riches (35 % protéines), à20-10 % de la biomasse par jour ;renouveler l’eau à raison de 5%par jour et récolter après un mois.

2- Cas des bassins circulaires

Pour des bassins bétonnés deforme circulaires, des bacs de 3 à5 m de diamètre avec enpériphérie des moellons installéstous les 70 cm pour délimiter leterritoire des mâles. La densité destockage des géniteurs est de 5individus au m_ avec un rapportmâle : femelle de 1/3. Les larvespeuvent êtres récupéréesrégulièrement par vidangespartielles des bacs de reproduction.

Des bacs successifs degrossissement avec calibragesréguliers des alevins et diminutionprogressive de la densité destockage, variant de 4000 larvesau m_ dans des bacs peu profonds(20 à 30 cm d’eau) à 1600 individusde 1g au m3 puis 1000 individus de10 g au m3, jusqu’au stade de 20 à30 g.

Par rapport à l’étang, la productiond’alevins en bacs ne peut sejustifier que si le pouvoir d’achatdes consommateurs de tilapia estrelativement élevé, ce qui est loind’être le cas dans notre pays. Ainsi,bien que les bacs soient plusdurables et plus faciles à entretenir,les contraintes liées au coût deproduction et d’exploitation(aliments équilibrés, pompe pourle maintien de la qualité de l’eau,prophylaxie, etc.) maintiennentpour le moment cette structureproductive hors de portée del’activité rurale traditionnelle.

In La voix du paysancamerounais du 10 Avril 2007.

Culture d’alevins (Photo LVPC))

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .22

e riz serait originaire del’Asie du sud-est. C’estune plante qui exige unebonne insolation. Le

rendement est directementproportionnel à l’intensité de laradiation que reçoit la culture.Le riz se cultive dans toutes lesrégions forestières de la RDC, leriz pluvial exige un sol riche,meuble. Le riz irrigué par contrea besoin d’une terre à sous-solimperméable, retenant bienl’eau.

a. SemisLe semis se fait au début de lasaison pluvieuse. Pour lariziculture irriguée, semerdirectement au champ desgraines traitées et pré germées

Le rizpluvial

Nom scientifique: Oriza sativaFamille : GraminéeOrigine : Asie orientaleImportance économiqueLe riz est la céréale la plus importante du monde. Il est lanourriture de base de l’humanité. Il sert aussi à lafabrication de la bière. Le riz sert aussi à l’alimentationdu bétail sous forme de grains, paille et son de riz.

Fiche technique

ou d’abord en pépinière. Placer1 à 10 plants par touffe pour lariziculture irriguée et 3 à 5graines par poquet pour le riz demontagne.Saison A: Octobre – NovembreSaison B: Février – Mars

b. PlantationOn utilise généralement lesécartements de 30 à 40 cm entreles lignes et 20 à 25 cm dans laligne avec une profondeur de 3 à4 cm.

c. EntretienLe sarclage peut semanuellement ou chimiquement.

·Manuellement : 12 à 15 joursaprès levé car en deux semaines,la culture couvrira entièrementle sol.

·Chimiquement : les commesRonstar (5 1 / ha) et afalon (2 Kg/ ha) sont utilisés en pré

FICHE TECHNIQUEes maraîchères de lapépinière deBandalungwa, situéedans la commune de

Bandungwa, déguerpies ennovembre 2010, réclament larestitution de leur site où ellescultivent depuis des lustres;survenant ainsi aux besoinssociaux de leurs familles grâceaux activités agricoles dans cesite.Cet espace , situé en pleine villede Kinshasa, était l’un degrand centre de productiondes légumes pour la ville deKinshasa, mais les tracteurssont descendus dans ce site etont rasé toutes les platesbandes des tomates, piments,légumes, sauf un poste depolice.Le Gouvernement veuty ériger une cité residentiellePour empêcher que lesmaraichères y retournent uneclôture en tôles a été construite.

La présidente de la coopérativeagricole de Bandalungwa,Mme Joséphine Matondoparle d’un cafouillage dans cedossier, notamment,l’existence de deux comités desmaraîchers. Au moment ou le

Un projet d’habit ationchasse les

maraîchères de laPépinière de Bandal!L

comité dirigé par JoséphineMatondo voulait connaître tousles contours de cette affaire,l’autre comité avait pris desengagements avec legouvernement pour uneindemnisation des maraîchers.Le site hébergeait plus de 1000maraîchers, mais seulementquelques 500 ont bénéficiéchacun de 450 Usd commeindemnités. Les autresmaraichers n’ont que des yeuxpour pleurer car ne sachant pasà qui s’adresser pour obtenirleurs indemnités.

Pendant ce temps, depuis quece site a été occupé pour laconstruction des 10 000maisons économiques, lestravaux tardent à demarrer.Mécontents de n’être pasconsultés et indemnisés,certaines maraichèresdemandent qu’on leur restitueleur espace de vie, à savoir lapépinière de Bandungwa qui aété une source de revenus poureux et pour leur famille.

JB Lubamba

Un champ de riz pluvial

L

émergence, satunil (81 / ha) etgaril (51 / ha) sont utilisés en postémergence.

·Fumure : 150 Kg/ha de NPK 17-17-17 au moment du semis etfractionner en deux tranches 75Kg / ha d’Urée, 20 et 5 joursaprès la levée, suivi chaque foisd’un binage.

d. Récolte

Le Riz est récolté à bonnematurité (17 à 20 % d’humidité).Celle-ci se remarque par lejaunissement des panicules, larésistance des graines à lapression des doigts et ledessèchement des feuilles.Le paddy à conserver doit êtretraité à l’actellic 2% (200 gr / 1000Kg de paddy) et bien sec pouréviter les attaques des ravageurset des champignons.

e. Variétés en diffusion : IRAT112, SIPY, NERICA…

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°13.P .23

ECHOS

DES MA

RCHES

Source:ObservatoireEconomiquedes Marchés-Bulletin n°045

AGRISUD

Prix moyens des produit s agricoles au dét ail (Fc/Kg) et en gros(Fc/unité de vente) - Période du 1er au 15 Février 201 1

ECHOS

DES MA

RCHESPrix moyens des produit s agricoles au dét ail (Fc/Kg) et en gros

(Fc/unité de vente) - Période du 1er au 15 Février 201 1

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La La La La La VVVVVoix duoix duoix duoix duoix duPaysanPaysanPaysanPaysanPaysan

CongolaisCongolaisCongolaisCongolaisCongolaisTRIMESTRIEL D’INFORMA TION

DU MONDE RURAL ET DEL’ENVIRONNEMENT

EditeurBaudouin Hamuli

Directeur de PublicationJean Baptiste Lubamba

Rédacteur en ChefEmmanuel KokoloComité Editorial

Baudouin Hamuli, Jean-BaptisteLubamba, François Cajot, Jeanine

Mukanyir wa, Albert Kabuya, FreddyMumba, Emmanuel Kokolo, Danny

SingommaCollaborateurs/AJAC

JB MusabyimanaJR Bompolonga

Dina BuhakeDésiré TankuyAlain Huart

Raymonde SengaAdministration et Finances

Justin KangwenyenyeDistribution

Thomas MukokoChrispin Assimbo

ImpressionIPC Services

Kinshasa

5 ème ANNEE-N°13-AVRIL 2011 EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

Contact: 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.cenadep.net

www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.comRetrouvez ce journal sur le siteweb

TRIMESTRIEL D’INFORMA TION DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provinces

La nécessité de réformer la loi foncière est une urgence

a COPACO-PRP( C o n f é d é r a t i o nPaysanne du Congo-P r i n c i p a l

Regroupement des Paysans), seprépare à organiser un CongrèsNational des Paysans, « CNP »en sigle, en juillet 2011 dontl’objectif est de proposer desalternatives devant contribuer àl’amélioration de la réponse duGouvernement par le biais duMinistère de DéveloppementRural à l’atteinte du premierObjectif du Millénaire pour leDéveloppement en RDC .Ils’agira aussi lors de ces assisesde f aire le diagnostic participatifdes besoins et contraintes,d’amélioration des conditionsgénérales des paysans et leurs

Rendez-vous p aysans : Congrès national de la Cop aco...familles ; Elaborer un plan d’actionnational d’accompagnement duprocessus de réhabilitation du secteuragricole et rural en RDC ;d’argumenter la campagne globalede plaidoyer en faveur de lasouveraineté alimentaire etl’agriculture familiale.Au moins 500 participants issus desOrganisations Paysannes et desproducteurs agricoles, des institutionsdu Gouvernement, des ONG et desOrganismes du Système des NationsUnies (PNUD, FAO, FIDA), del’Union Européenne et autrespartenaires au développement, sontattendus à ce c.Deuxième dynamique paysanne dela RDC, la COPACO (ConfédérationPaysanne du Congo), qui a sengrèssorigines dans la province du

L Bandundu et qui invite desorganisations paysannes dansdifférentes provinces à adhérer àla famille et de se regrouper et decréer une coordination provinciale.Sur le plan sous-régional laCOPACO est membre dePROPAC (Plateforme Régionaledes Organisations Paysannes et de

Producteurs d’Afrique Centrale).Aussi bien PROPAC qu’EAFF sontmembres fondateurs de laPlateforme Paysanne Panafricaine,créée en mai 2008 à Addis Abeba.Sur le plan international la familleCOPACO est membre dumouvement Via Campesina n

JB Lubamba

... Deuxième conventionde la COPADE

La province de l’Equateur varevivre une grande mobilisationdes paysans à travers la deuxièmeConvention des organisationspaysannes prévue en avril 2011.Cette deuxième convention va setenir après la première organiséeà Mbandaka du 29 au 30 Mars 2010avec une participation de près de900 paysans venus de quatre coinsde cette province.Lesorganisations paysannes ontapporté des vivres produits par eux-

mêmes qui ont nourri tous lesparticipants. Cette année, ellesentendent rééditer cet exploit. Cetteconvention est une initiative de laFédération des Unions desorganisations paysannes deMbandaka et desElanga(FUOPAME) en synérgieavec des organisiations paysanesdes pêcheurs de l’Equateuraccompagnées par CRAFOD etle Bureau Diocésain pour leDéveloppement, BDDn

a journéeinternationale de laterre est célébrée le17 avril de chaque

année. A l’occasion de cettec o m m é m o r a t i o n ,l ’organisation Forum desAmis de la Terre, FAT, baséeà Butembo, a organisé àKinshasa une réflexion surla problématique des terresen RDC dans la salle desréunions de PREFED, encol laborat ion avec lesmembres de l’Association desJournal istes Agricoles,AJAC. Cette journée a étéanimée par SimplexMalembe, Coordonnateur duFAT et membre de la cellulede plaidoyer au Parlementpour l ’adoption du Codeagricole. Après avoir rappelétoutes les luttes paysannesmenées à travers le monde eten Amérique lat ine, i l asouligné que le problèmed’accès à la terre se poseavec acuité en RDC et lespaysans paient un lourd tribut.

Ils deviennent sans le savoir desgens sans terre dans leurs propresterres. Dans les provinces, desindustriels se sont accaparés desimmenses terres au détrimentdes paysans. Les facteurs quifavorisent ce phénomèned’accaparement des terres sont

entre l’autorité publique etcoutumière. Enfin,l’harmonisation des différenteslois s’impose aussi en mettanten place un cadre deconcertation pour éviter que lemême espace ne soit pasdistr ibué par di f férentsministères.Cette journée était réhausséede la présence de M. PalukuMivimba, président dela’FOPAC et de la cellule deplaidoyer, Espérance Nzuzi,présidente de la FOPAKO,Donatien Malonda du REPAM,tous membres de la cellule deplaidoyer auprès du Parlement.

JB

entre autre: la loi foncière quin’est pas adaptée aux coutumeset tradit ions. Le deuxièmefacteur est la non harmonisationde différentes lois comme lesCodes minier et forestier, leCode des hydrocarbures,bientôt le Code de l ’eau.

« Souvent c’est la cacophonie!Sur un même espace, on peuttrouver des autorisat ionsdélivrés par des Ministères desMines, de l’Environnement, del ’Agriculture », aff i rmeMalembe.Le troisième facteurest la justice congolaise quin’est pas du côté du droit.Enfin,i l y a cette gest ion tropcentral isée au niveau deKinshasa.Comme piste desolution face à ce phénomèned’accaparement des terres,Malembe estime qu’il fautréorganiser d’abord le cadrede gest ion de l ’espacecongolais à travers ladécentral isat ion.On donnesouvent à une même entreprisequi change de nom, des terresdans différentes provinces. Sion met ensemble ces espaces,certaines entreprises peuventavoir l’espace équivalant au 2/3 de la provincedu Katanga,indique Malembe qui pensequ’il y a nécessité de réformerla loi foncière qui contient lesgermes de la conflictualité

Journée internationale de la terre

L

En provinces, de nombreuses paysans sont sans terre à cause del’accaparement de leurs terres par de grands groupes industriels